n/a: Désolée pour le retard! J'ai de plus en plus de mal à poster mes chapitres! Et le fait de devoir répondre aux reviews me prend encore plus de temps! Alors, c'est la mort dans l'âme que je vous annonce, ô revieweuses et lectrices assidues, que je ne répondrais désormais plus aux reviews... Merci de me lire!
CHAPITRE X
Draco était proprement furieux. Il avait bien sûr assisté à cette grotesque mascarade au Bal de Noël. Jordan qui faisait danser au son d'un rock and roll endiablé Joyce-Seaton. Et, bien sûr, il avait assisté également à leur fougueux baiser! Ah! Tout le monde ne parlait que de ça! Alors qu'on ne lui rabatte plus les oreilles avec ça! Déjà qu'il avait dû affronter le regard terriblement sardonique de Zabini. Non, un Malfoy ne perdait jamais! JAMAIS!
Elle sortait avec cet abruti. Mais quelle idiote! Comment avait-elle pu y succomber en si peu de temps? Draco était sûr qu'elle n'avait pas pu le connaître avant lui. Alors? Qu'avait-il de moins que ce stupide Gryffondor? Pourquoi avoir résisté à son charme légendaire et avoir choisi cette espèce de bellâtre avec une serpillière sale en guise de coiffure? Décidément, les filles étaient bien compliquées. Mais Draco ne perdrait pas son pari! Il y avait une bonne somme en jeu et surtout sa réputation. Pas question que Zabini le ridiculise! Pas question qu'il prenne sa place incontestée de maître des Serpentard! Pas question qu'il devienne plus important qu'un Malfoy! Que lui! Pas question!
Rageur, il quitta sa salle commune en prenant soin de ne laisser paraître aucun de ses sentiments sur son visage. Ça aurait trop fait plaisir à cette ordure de Zabini. Il ne regarda pas s'il était en retard, il arrivait toujours à l'avance à ses rendez-vous. Et celui-ci était bien spécial. Il tenta de se calmer. La jeune fille ne serait sûrement pas dupe s'il essayait de lui faire croire qu'il était serein alors qu'il était totalement furieux. Et ce n'était pas en s'énervant contre Joyce-Seaton qu'il réussirait à se la faire. Un obstacle venait de se mettre entre lui et la Gryffondor. Mais il ne laisserait pas un vulgaire sorcier à deux noises lui gâcher la vie et surtout lui faire perdre son pari. Ah, Zabini avait dû sentir quelque chose quand il lui avait fixé aucune limite de temps pour sa conquête! Ce type avait du flair, c'était certain, malgré tous ses défauts! Mais il aurait Joyce-Seaton! Il prouverait à Zabini! Il l'écraserait! Le réduirait en poussière! Et lui, Draco Malfoy, triompherait! La victoire était proche!
Il arriva enfin à la salle. Bien entendu, Joyce-Seaton n'était pas là. Elle devait sûrement flirter avec son petit ami, cet idiot de Jordan! Draco en fut dégoûté rien qu'en y pensant. Comment une fille sensée pourrait-elle faire quoi que ce soit d'intime avec ce gars? Ce n'était qu'un beau parleur! Il était totalement superficiel! n/a: hilarant que ce soit Draco qui pense ça!
Il déballa rageusement ses affaires. Heureusement, il avait pu obtenir la permission de rester à Poudlard pendant les vacances de Noël. Ça avait étonné sa mère mais elle n'avait rien demandé. D'ailleurs, Draco ne lui aurait bien sûr pas dit la vérité, alors à quoi bon poser des questions? Joyce-Seaton ne s'était bizarrement pas enquise du pourquoi de ces cours pendant les vacances. Elle aurait dû, en temps normal, tiquer. Draco n'avait pas autant de retard en enchantements. Mais, avec ce Jordan… plutôt que de s'énerver à nouveau, Draco respira profondément, comme pour extirper de sa poitrine la colère comprimée dans son esprit.
Puis il s'installa à une des tables du premier rang, celle en diagonale par rapport au bureau du professeur. C'était là qu'il avait pris l'habitude de s'asseoir pour travailler avec Joyce-Seaton. Il regarda sa montre. Elle avait deux minutes de retard. Piaffant pratiquement d'impatience, Draco pianota de ses doigts fins le bois dur de la table. Cinq minutes. Mais que faisait-elle, Salazar?
Il saisit sa baguette et alluma les torches d'un geste bref. Elles s'enflammèrent immédiatement dans un crépitement sec et une chaleur endormante enveloppa aussitôt le corps aux membres tendus de Draco. Le jeune homme se laissa aller à une semi-somnolence. Satisfait d'avoir enfin réussi à calmer ses nerfs à fleur de peau, le jeune homme s'autorisa un soupir de contentement et ferma les yeux. Peu à peu, ses pensées dérivèrent et il ne songea plus à l'environnement qui l'entourait.
« Malfoy? »
Il sursauta et se maudit intérieurement pour sa réaction. Il n'avait pas entendu la jeune fille arriver. Il tourna la tête vers l'arrière de la salle et croisa le regard timide de la Gryffondor. Il fit sa mine de chien revêche.
« Tu es en retard. »
Ses joues semblaient étrangement rouges. Draco nota aussi le pull mal mis et les cheveux en désordre. Pas de doute, Jordan était passé par là. Le Serpentard se rembrunit. À ce rappel cinglant, Joyce-Seaton parut gênée.
« Désolée, je… je n'ai pas vu l'heure passer. »
« Dis plutôt que tu l'as passée en compagnie de quelqu'un qui te l'a faite oublier. »
Elle s'empourpra, mais, cette fois, le rouge qu'elle arborait n'avait plus rien à voir avec les émotions qu'elle avait ressenties en compagnie de Jordan. Malgré tout, elle réussit à articuler:
« Ce ne sont pas tes affaires! »
« Oh que si! Si ce 'quelqu'un' te met en retard et me fait perdre mon temps, eh bien, si, ça me concerne! »
« Rrroh, c'est arrivé une fois! » objecta-t-elle en levant les yeux au ciel. « Tu ne vas pas en faire une maladie! »
Les yeux de Draco lançaient des éclairs mais il s'évertua à se dominer. Joyce-Seaton se retourna pour poser son sac sur une des tables et saisit sa baguette qu'elle posa à côté puis sortit ses livres. Tout en faisant, elle s'adressa à Draco mais son ton était beaucoup plus hésitant cette fois.
« Au fait, en parlant de ça… »
Draco se figea. Cela n'annonçait rien de bon. Elle répugnait apparemment de prononcer les paroles qui allaient suivre.
« Oui? » croassa-t-il de la façon la plus intelligible possible.
« Ca ne te dérangerait pas de… de se voir moins longtemps? Qu'on raccourcisse les cours? Je veux dire… j'aimerais avoir un peu plus de temps pour… enfin, plus de temps pour moi… »
Le cœur de Draco se glaça. Il savait bien que ça arriverait. Il le savait, bien sûr qu'il le savait. Qu'elle allait demander plus de liberté, voir plus souvent son chéri, ce Jordan. Il lui semblait que quelque chose se cassait en lui. Il ne comprit pas pourquoi. En fait, il en fut étonné. Normalement, il aurait dû être en colère contre sa décision, furieux d'avoir été blousé par ce Gryffondor. Mais il ne l'était pas. Du moins, ce n'était pas le sentiment qui primait. En fait, il ressentait… de la tristesse. De la tristesse? Mais pourquoi? Il n'était pas du tout attiré par cette fille! Alors pourquoi?
« Oui, oui, bien entendu… » bafouilla-t-il, dans un état second.
Son visage enfantin s'illumina et Draco se traita d'imbécile. Il aurait dû lui répondre non! Maintenant, il allait perdre beaucoup de temps! Il allait falloir la voir en-dehors des cours! Et passer à la vitesse supérieure! Et, en premier lieu, supprimer ce gênant petit ami! Voyons, voyons…combien accepterait-il pour la plaquer? 10 Gallions? Hum… ce serait une très bonne stratégie… Elle lui tomberait dans les bras, en larmes et il la… consolerait de son échec sentimental… et bingo! Le gros lot! Seulement, il résidait un gros problème dans cette magnifique théorie: les Gryffondor étant stupides de nature, ils ne se laisseraient pas acheter. Et ce Jordan entrait sûrement dans la masse. Quelle stupidité! C'était quoi, cet effet de groupe idiot? Les gens se laissaient entraîner par n'importe quoi! Vraiment! Draco décida de s'insurger contre autre chose que la mode gryffondorienne.
« Génial! De toute façon, je m'en sors très bien en ce moment en potions! »
Draco tiqua mais sans le montrer. Un court instant, elle avait failli dire autre chose et il aurait juré que ça aurait donné (approximativement) « Génial! De toute façon, tu t'en sors bien en enchantements! ». Une façon comme une autre de lui signifier qu'il n'avait vraiment pas besoin de cours particuliers.
Le jeune homme détourna la tête, ne voulant pas la regarder en face. Il fit mine de fouiller dans un de ses livres.
« Alors on pourrait diminuer les séances? Disons… une fois par semaine, ça irait? »
« Attends, attends! » intima-t-il en la regardant à nouveau. « Tout à l'heure, tu voulais que ce soit moins long, maintenant, tu me demandes d'espacer les cours? Tu crois pas que tu abuses, là? » finit-il d'une voix sèche.
Joyce-Seaton ne sut plus où se mettre. Enfin, elle se jeta à l'eau et Draco eut l'horrible pressentiment que sa chance de la conquérir allait en s'amenuisant.
« Écoute, tu n'es pas si mauvais en enchantements et je ne sais pas à quoi rimait cette histoire de cours. D'ailleurs, dès le départ, ça avait l'air bizarre. Moi, je n'ai jamais rien demandé à personne et sûrement pas du rattrapage en potions. Alors si tu n'es pas d'accord pour espacer les cours et les diminuer de longueur, autant les arrêter! »
Draco s'affola. Elle lui échappait complètement. Il jura intérieurement. Son emprise sur elle diminuait de seconde en seconde. Dire qu'au début elle était totalement sous son charme! Que s'était-il donc passé pour que tout aille de travers? Oh. Non. Elle n'avait tout de même pas fait cette bêtise! Pitié qu'elle ne soit pas tombée amoureuse de ce balourd! Salazar! Ce gêneur devenait beaucoup plus ennuyeux encore. Comment la dépêtrer de ses pattes? Et s'il l'aimait, lui aussi, ça allait être d'autant plus difficile. La partie s'annonçait de plus en plus délicate. Il devait à tout prix éviter de la froisser.
Et, pire encore, elle savait depuis le départ que son plan foireux de cours n'était qu'une vaste rigolade.
Joyce-Seaton resta debout en face de lui, ne bougeant pas, tremblant légèrement. Quand elle vit que Draco n'ajoutait et ne contestait rien, elle tourna les talons. À ce moment, le jeune homme réagit.
« Thia! »
Merlin! Qu'est-ce qui lui avait pris de l'appeler par son prénom? Non, non, c'était fait exprès, c'était… pour se rapprocher d'elle. Surprise, elle lui fit face. D'un coup, Draco ne sut plus quoi lui dire. Elle le regarda droit dans les yeux, une lueur interrogative brûlant dans les siens.
« Où vas-tu? On ne devait pas travailler? »
C'était la seule chose que l'esprit poussé dans ses retranchements de Draco avait trouvée. Elle lui fit un petit sourire navré.
« Pas ce soir, désolée. Je… je ne peux pas. Je suis fatiguée. »
La colère de Draco ressurgit. Son beau visage se crispa.
« Dis plutôt que c'est pour aller voir Jordan! Et arrête de me mentir! (il lui saisit violemment les poignets, elle poussa un petit cri de surpris et de douleur)Tu me prends vraiment pour un idiot! Je suis venu ici pour travailler et depuis tout à l'heure, tu me fais perdre mon temps! Arrête avec tes faux prétextes et assieds-toi! (il la força brusquement à s'asseoir. La tête de Joyce-Seaton dodelina) Maintenant, on bosse! »
Le Serpentard s'assit juste à côté, en rage. Il saisit brutalement sa plume et un parchemin. Au passage, il voulut également rafler sa bouteille d'encre mais celle-ci, déséquilibrée, tomba au sol et se fracassa. Ce fait anodin mit Draco de plus mauvaise humeur encore. À côté de lui, il sentit le tremblement de la fille. Il lui faisait peur. Il entreprit de se calmer.
« Désolé. » marmonna-t-il en regardant autre part.
Elle n'essaya pas non plus de croiser son regard.
« Pas grave. » répondit-elle en massant doucement ses poignets endoloris.
Draco se tourna vers elle.
« Tu me montres? »
Elle ne savait pas si c'était une question ou un ordre mais dans l'ignorance, elle lui tendit craintivement ses poignets. Diable! Il avait serré fort! Des marques bleuâtres étaient incrustées dans sa peau. Il prit sa baguette et manipula avec plus de douceur les poignets douloureux. Détendue, elle le laissa faire. Voyant qu'il avait regagné sa confiance, Draco en profita. Il caressa lentement l'intérieur de ses poignets, ce qui la fit légèrement sursauter. Puis, d'une formule de guérison, il fit disparaître les stigmates coupables. Joyce-Seaton poussa un soupir de soulagement. Là, à cet instant précis, Draco aurait voulu l'embrasser. Et il l'aurait certainement fait si elle n'avait pas été prise. Ce n'était pas parce qu'il aurait eu honte de prendre la fille d'un autre, au contraire, ça l'aurait plutôt amusé. Mais si elle l'aimait ce bouffon, elle le repousserait. Draco s'insulta mentalement. Il aussitôt dû passer à l'action bien avant. Mais elle l'aurait repoussé aussi. Oui, il lui fallait du temps, on devait l'apprivoiser. Mais comment se faisait-il alors que Jordan ait réussi à l'avoir avant lui! C'était une véritable insulte personnelle pour Draco. Surtout que Zabini devait en rire à gorge déployée. Mais, il aurait Joyce-Seaton, d'une manière ou d'une autre, il se le promettait. Ils se mirent au travail. Mais Draco vit nettement la distance qui s'était mise entre eux deux.
« Pourquoi tu sors avec ce mec? »
La question était sortie toute seule, Draco n'avait pas pu s'en empêcher. Il y avait mis involontairement toute sa hargne et Joyce-Seaton n'avait pas pu ne pas le remarquer. Mais qu'est-ce qui lui arrivait? Il devenait complètement imbécile!
La réponse lui parvint, aussi sèche que la question.
« En quoi ça te regarde? »
Draco se calma mais en vain, il n'arrivait pas à rester de marbre quand on l'agressait de la sorte. Surtout quand c'était elle, l'agresseur. Où était passé son sang-froid légendaire? Sa morgue? Ses répliques bien senties? Ils s'étaient fait la malle avec son intelligence.
« Ce type est un bouffon! Et je ne comprends pas comment tu peux faire pour rester avec lui! À cause de ça, on ne se verra presque plus! Et j'ai des tas de sorts à rattraper avant la fin de l'année! » se justifia-t-il.
« Un bouffon? (là, Draco sut qu'il avait affreusement gaffé) S'il y a un bouffon ici, c'est bien toi, Malfoy! »
Draco serra les dents et se leva brusquement.
« Bien. » dit-il froidement. « Le… 'bouffon' te dit au revoir, dans ce cas. Je ne voudrais pas que tu sois intoxiquée par ma présence. »
Sa réplique claqua dans l'air comme un coup de fusil. S'il n'avait été aussi furieux, il aurait remarqué l'incongruité de sa remarque. D'habitude, il ne se serait jamais abaissé à se comparer à un bouffon, il aurait plutôt démenti sèchement le fait et envenimé la conversation. Mais, n'étant pas dans son état normal, Draco ne s'en aperçut pas. Il rassembla ses affaires, les fourra brutalement dans son sac et quitta la pièce, avant que Joyce-Seaton n'ait pu faire le moindre geste.
