Genre : yaoi
Disclamer : les personnages ne sont pas à moi, ils appartiennent à Kazuya Minekura. Elle devrait partager quand même, non ?
A sa placeChapitre quatre : le baiser
Alors qu'il s'attendait à tout moment à ce que le singe vienne lui sauter dessus pour crier
« Manger ! Manger ! », il fut réveillé ce matin-là par un doux baiser sur les lèvres. C'était très agréable, ces lèvres si chaudes sur ses propres lèvres et il aurait pu rester des heures comme cela…
Quoi ! Un baiser !
Hakkai se dressa sur son lit et se leva prestement quand il vit Gojyo juste à côté de lui, encore légèrement endormi…
Il était furieux que le demi-youkai l'ait embrassé mais sa fureur se transforma en surprise lorsqu'il vit le sourire malicieux que lui adressa Gojyo : effectivement, ayant complètement oublié qu'il avait été forcé de se coucher sans habits étant donné que ceux-ci avaient subi l'assaut du demi-youkai, il se retrouvait à présent complètement nu devant Gojyo.
- Tu es sublime ce matin, beau brun !
Hakkai se précipita dans la salle de bain qu'il ferma à double tour, et attendit la réaction de Gojyo. Celle-ci ne tarda guère :
- Mais qu'est-ce que tu as ? Tu n'as pas bien dormi ? Tu te sens mal ? Réponds-moi Hakkai ou je défonce cette porte !
- Ecoute, je ne me sens effectivement pas très bien, j'ai des nausées… Tu peux demander à Sanzo de venir, je croix qu'il a des médicaments pour ça…
- Tu parles, à part nous faire bouffer du plomb, ce moine n'a rien sur lui ! ricana Gojyo.
C'était plus qu'il ne pouvait en supporter. Hakkai cria soudain :
- Mais tu vas aller chercher Sanzo, oui ou … ! Espèce de …enfin… Va chercher Sanzo !
Surpris par ce ton plus qu'autoritaire, Gojyo courut jusqu'à la chambre d'à côté et frappa à la porte.
- Sanzo, grouille-toi de te lever, y a Hakkai qui te demande, il ne se sent pas bien !
La réponse ne se fit pas attendre et Sanzo pointa le bout de son nez endormi.
- Qu'est-ce qu'il a ?
- Des nausées je crois, viens vite, il veut absolument te voir.
Doutant que l'ancien humain soit sujet aux nausées mais devinant un appel à l'aide, Sanzo se précipita dans la chambre voisine, dont il ferma la porte au nez de Gojyo en lui intimant l'ordre de rester dehors.
- Veille sur Goku sinon il va encore faire des siennes !
- Mais attend, je veux savoir si Hakkai va …
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que Sanzo claquait la porte.
- Mais qu'est-ce qu'ils ont en ce moment ces deux-là ?
Une fois entré dans la chambre, Sanzo toqua à la porte de la salle de bain :
- Hé, Hakkai, c'est moi ! Qu'est-ce qui se passe ?
- Ouf, tu es enfin là ! Je vais très bien, mais je n'ai aucun habit à me mettre ! Et j'ai un peu cédé à la panqiue quand Gojyo m'a vu nu alors…
- Mais où sont les habits que tu avais avant ?
- Gojyo s'en est occupé !
- Ah, je vois…
Sanzo sortit rapidement et alla demander des habits neufs à l'aubergiste, qui se fit un plaisir de servir un bonze aussi gentil. Retournant à la chambre, il rencontra Gojyo sur le palier.
- Alors ?
- Tout va bien, ne t'inquiète pas ! Tu n'as pas été brutal avec lui au moins ?
- Je l'ai même pas touché… Il est super bizarre en ce moment, répondit le demi-youkai en maugréant.
- Je vais m'en occuper. Mais toi, sois gentil avec lui !
Sanzo s'engouffra dans la chambre, en interdisant de nouveau l'entrée à Gojyo.
- C'est bon, j'ai des vêtements.
Une main émergea de la salle de bain et prit les habits, tout en grognant un vague merci. Une fois habillé, Hakkai sortit enfin et fut assailli par un Sanzo pressé de savoir comment s'était déroulé la nuit.
- Ca va, il ne m'a pas sauté dessus comme je le craignais ! Mais cette mascarade commence vraiment à m'énerver !
- Tu ne l'as pas frappé au moins ? s'inquiéta Sanzo qui connaissait le caractère de l'autre homme.
- C'est pas l'envie qui manquait mais non… En fait, j'ai l'impression de m'être conduit comme une vierge effarouchée cette nuit…maugréa-t-il. Enfin, comme un imbécile quoi ! Mais à l'idée de la nuit qui vient, je commence vraiment à avoir peur…
- Oui, que Gojyo t'est laissé tranquille cette nuit, c'est déjà rare, mais ce soir, j'ai peur qu'il ne veuille passer à autre chose…
- C'est un vrai pervers ce type-là ! s'exclama Hakkai.
- Bon, il va falloir qu'on sorte sinon ils vont vraiment s'inquiéter ! Je vais réfléchir à un moyen de te sortir de là. Mais dis-moi, à part cette nuit, y a pas autre chose qui te tracasse ? Je te sens tout énervé…
Hakkai s'agitait sur place, ayant du mal à se contenir.
- Si, justement, ça va faire plus de 24h que je n'ai pas fumer une seule cigarette et ça me démange !
- Et je t'interdis de fumer avec mon corps, c'est bien compris ?s'énerva Sanzo Il ne manquerait plus que tu m'abîmes les poumons !
- Au fait, les autres vont trouver ça bizarre que tu ne fumes pas, tu devrais peut-être t'y mettre, non ?
- Je vais voir ce que je peux faire… dit rapidement Sanzo, fuyant. Bon, je descend, à tout à l'heure.
Gojyo rentra précipitamment dans la chambre une fois le moine sorti et demanda de ses nouvelles à l'ancien humain :
- Comment vas-tu ?
- C'est bon, fous-moi la paix ! répondit ce dernier, grincheux.
Car effectivement, bien que surpris la première journée de ce qu'il lui arrivait, l'esprit de Sanzo commençait à retrouver toute sa mauvaise humeur habituelle. C'est peut-être cela qui énerva Gojyo, ou le fait qu'il sentait qu'on lui cachait quelque chose, en tout cas sa réaction fut violente et inattendue.
- Mais j'en ai marre à la fin ! Non seulement tu fais tout le temps la tronche, mais maintenant tu préfères discuter avec Sanzo plutôt qu'avec moi ! Et c'est quoi ces « fous-moi la paix ! » à tout bout de champs ! Le disque est rayé ou tu me caches vraiment quelque chose ? J'en peux plus, je t'ai jamais vu dans cet état !…
La riposte fut méchante car visiblement Hakkai n'avait aucune envie de parler amour ce matin et était à deux doigts de pêter un câble, ayant beaucoup de mal à supporter ce qui arrivait !
- Parce qu'il n'y a que toi qui as des ennuis en ce moment bien sûr ! Ta petite scène, tu peux te la garder au chaud où je pense et compte pas sur moi pour venir sécher tes larmes ! J'en ai ras-le-bol, tu comprends, RAS-LE-BOL !
Sur ce, Hakkai sortit en claquant la porte, criant une dernière fois :
- Et si j'ai envie de dire « fous-moi la paix », c'est pas toi qui vas m'en empêcher !
Gojyo resta debout, incapable de réaliser ce qui venait de se passer, se demandant où était passé son Hakkai….
Le petit-déjeuner eut lieu dans une ambiance froide, sans l'habituelle énergie chaleureuse qui les enveloppait dés le matin. Goku était peut-être le seul à se sentir bien, et les plats défilaient à toute allure. Gojyo faisait la gueule dans son coin et lançait de noirs regards autant à Sanzo qu'à Hakkai. L'ancien humain ronchonnait dans son coin, caché par son journal mais on sentait que ce n'était certes pas le moment de le taquiner. Quant à Sanzo, le pauvre, il voyait la situation se dégrader et l'appréciait de moins en moins. Il était temps de réagir mais à chaque fois qu'il était prêt à tenter quelque chose, il se rappelait quel corps il habitait pour le moment et se retrouvait dans l'incapacité d'agir. Aucun doute, Hakkai avait dû dire une bêtise de trop, ce qui avait énervé le demi-youkai qui à présent ressemblait à Zeus, dieu de la foudre, sans la barbe mais avec les éclairs. La situation restait donc bloquée, à moins qu'un des deux responsables ne tente quelque chose. Or il était évident qu'à part faire couler le sang, le demi-youkai semblait inapte à faire autre chose pour le moment, il fallait donc compter sur Hakkai…. Ce qui s'annonçait presque tout aussi difficile !
- Hakkai, je peux te parler une minute ?
- Encore une de vos petites messes-basses, bonze pourri ? s'exclama Gojyo en ricanant.
Ils préférèrent l'ignorer et sortirent tous deux.
- Bon, maintenant, explique-moi pourquoi Gojyo est dans cet état ! demanda Sanzo. Tu lui as dit quoi exactement ?
- Ben… rien de particuliers, juste d'aller se faire foutre et des truc comme ça, pas de quoi fouetter un chat, il a l'habitude d'entendre ça…
Sanzo commença à s'énerver : décidément cet imbécile ne comprenait rien !
- Oui quand c'est Sanzo qui le dit, pas Hakkai !Alors maintenant écoute-moi sérieusement ! Je t'ai déjà dit que je tenais beaucoup à Gojyo mais apparemment tu n'en fais qu'à ta tête, si bien que tu ne me laisses pas le choix ! Si tu ne vas pas tout de suite embrasser Gojyo pour t'excuser, c'est moi qui le fais !
Ses yeux ne plaisantaient pas du tout et Hakkai songea à la scène. Non ! Il allait perdre toute dignité si le corps de Sanzo embrassait Gojyo !
- Tu ne vas quand même pas le faire… ?
- Tu ne m'as jamais vu aussi sérieux !
- Mais tu imagines si Sanzo embrasse Gojyo… Baah, rien que d'y penser, j'ai envie de vomir ! Tu ne peux pas me faire ça ! Et qu'est-ce qui te dit que ça le calmera ?
- J'en suis sûr ! Choisis : c'est Sanzo ou Hakkai qui va l'embrasser ? C'est vrai que ton honneur en prendra un sacré coup ! Et si jamais cela plaisait à Gojyo, s'il voulait recommencer…
- C'est bon, j'y vais ! J'ai pas besoin de détails ! prit peur Hakkai.
Il partit avec fureur dans l'auberge mais malgré son air résolu, il était complètement perdu. Soit, c'était le corps d'Hakkai qui allait embrasser Gojyo, mais c'était son esprit ! Alors qu'est-ce qui primait ? Le corps ou l'esprit ?
- Ce ne sont pas tes lèvres, ce ne sont pas tes lèvres, ne cessait-il de répéter sans réussir cependant à se convaincre.
Il s'approcha lentement de la table et vint s'asseoir à côté de Gojyo.
- J'ai à te parler….
Même si ce n'était pas son corps, il ne tenait pas à le faire devant tout le monde !
Gojyo lui lança un regard noir mais le suivit sans commentaire. Une fois dehors, Hakkai les conduisit derrière un petit mur prés de l'auberge, dissimulé du reste de la rue par quelques buissons et, prenant par surprise le demi-youkai, lui sauta dessus et l'embrassa. Le baiser fut rapide, très rapide mais dura suffisamment de temps pour qu'Hakkai ait le temps de se dire :
- Mais qu'est-ce que je fais… ?
Une fois le baiser finit, Hakkai se recula un peu et observa son compagnon. Le regard de Gojyo avait changé, une étincelle s'y était allumée… Réagirait-il comme Sanzo l'avait prédit ?
- Si tu crois que tu vas te faire pardonner pour ta conduite par un baiser…
Pas de chance, le plan était à l'eau. Pas de rémission envisageable.
- Ben t'as raison !
Gojyo le serra alors dans ses bras et en profita pour lui donner un autre baiser, cette fois-ci selon ses goûts : long, chaleureux et terriblement sensuel… Hakkai en resta étourdi. Complètement surpris par le revirement de Gojyo, il ne s'était pas du tout attendu à cela ! Cependant, il réussit à refouler son sentiment premier, qui lui intimait l'ordre de donner un bon coup de baffeur au demi-youkai et de le plaquer au sol, pour se laisser faire. C'est au moment où Gojyo commença à introduire sa langue qu'il se mit à remuer, pressé de couper tout contact. Il fallait qu'il se sorte de ce pétrin au plus vite ! Il réussit à se dégager de l'emprise de Gojyo pour lui dire :
- Il serait temps de rentrer, les autres vont s'inquiéter…
- Mais on vient à peine de sortir ! S'il te plaît… !
Et sans attendre de réponse, Gojyo entreprit de mettre une main sous le tee-shirt de l'ancien humain pendant qu'il reprenait ses lèvres pour un nouveau baiser, poussant Hakkai contre le mur. Celui se débattait mais peine perdue, Gojyo semblait vraiment vouloir rattraper le temps perdu. Il resserra sa pression sur Hakkai et se mit à lui titiller ses tétons, tout en forçant de nouveau de sa langue le passage de ses lèvres. Brusquement excité, celui-ci se calma, ressentant une drôle d'impression. Il avait soudain l'impression qu'un feu lui dévorait la poitrine, le lançant dans tout son corps. Bizarrement, il semblait qu'il….aimait ça… Non, pas lui ! Ca ne pouvait pas être possible ! Mais les caresses prononcées de Gojyo lui ôtèrent toute pensée cohérente. Il était soudainement devenu aussi mou que du caramel et pourtant aussi tendu qu'un élastique. Tout se bousculait, tout chavirait… Les lèvres de Gojyo avaient un goût sucré très agréable… Sa raison lui ordonnait de s'enfuir au plus vite, d'échapper aux bras du demi-youkai qui pourtant se montraient maintenant si tendres… Mais ses sens en avaient décidé autrement. Quand Gojyo se mit à promener sa bouche sur son cou, son corps répondit par un gémissement langoureux.
Non, ça n'était pas lui qui faisait ça ! Pas lui ! Il ne reconnaissait même plus sa voix ! Et cette bouche sur son corps, qui lui faisait perdre toute dignité ! Dans l'instant présent, il aurait donné n'importe quoi pour que cette bouche stoppe, qu'elle s'écarte de lui, et en même temps, il aurait voulu qu'elle ne s'arrête jamais, qu'elle courre sur tout son corps enflammé par les caresses, qu'elle l'aide à supporter sa solitude qu'il se mettait à ressentir brutalement, comme si on lui avait donné un coup de massue… Il comprenait soudain pourquoi le vrai Hakkai aimait Gojyo, pourquoi il supportait ses caresses qu'en temps normal lui-même aurait rejeté.
Gojyo se fit de plus en plus pressé, de plus en plus brûlant aussi… Hakkai sentit qu'il était perdu. « Il ne va quand même pas faire ça en pleine rue ! » Mais après tout, il s'en foutait bien, qu'il fasse ce qu'il veut, mais pourvu que les sensations étranges et pourtant délicieuses qui commençaient à envahir tout son être continuent…
Ce fut le moment que choisit Goku pour surgir en trombe des buissons qui cachaient le mur.
- Ah ah ! Je vous ai trouvé ! J'ai gagné, j'ai gagné !
En entendant la vois familière du singe, le faux Hakkai retrouva d'un coup tous ses esprits. Il retira brutalement la main de Gojyo de sous son tee-shirt et s'écarta de lui. Il se rendit compte de se qu'il allait faire, à quoi il était prêt à succomber et le rouge monta à ses joues. Heureusement pour lui, Gojyo, après l'apparition du singe, préféra remettre à plus tard ses excuses et le laissa s'éloigner sans réagir. C'est en voyant la bouche du singe s'élargir sur un lumineux sourire qu'il réagit, et même violemment :
- Espèce de crétin fini, on jouait pas à cache-cache là !
La poussée de voix s'accompagna d'une tape bien placée sur la tête du singe qui se mit à hurler.
- AÏE ! Mais tu vas arrêter de me taper quand toi ?
Il s'écarta rapidement du demi-youkai et se rapprocha d'Hakkai, pensant y trouver du réconfort mais il fut largement déçu.
- Pousse-toi, baka saru ! Si tu cherches un copain, va le chercher ailleurs !
Hakkai repartit en direction de l'auberge faire son compte-rendu à Sanzo, pressé de s'éloigner de Gojyo et de son ardeur, et laissant derrière lui un Goku étonné. Gojyo le rattrapa non loin et marcha à ses côtés :
- Oh, tu rougis, c'est mignon ! C'est à cause du saru ? C'est sûr, moi aussi j'aime pas être dérangé… Mais on remettra ça ce soir, promis ! lui murmura-t-il à l'oreille, cajoleur. Et au fait, tu es pardonné !
Le sourire avec lequel il dit cela fit oublier à Hakkai la remarque qu'il allait lui lancer.
« Imbécile… » songea-t-il.
