Genre : yaoi, humour, aventure

Disclamer : les personnages ne sont pas à moi, ils sont à Kazuya Minekura.

Voilà le 6° chapitre, la fin arrive bientôt ! Merci pour tous vos commentaires, ils font chaud au cœur !

A sa place

Chapitre six : Du côté de Gojyo et Sanzo….

Loin de là, Gojyo émergeait à peine. Il avait mal à la tête, même si sa chute avait été amortie par les branches. A côté de lui, Sanzo était encore évanoui.

Qui avait donc mis ces explosifs sur la route ? Ou plutôt sous la route ? Cela sentit le coup fourré à plein nez, il n'aurait pas été surpris si on lui avait dit que des youkais y étaient pour quelque chose.

Il manquait le singe et Hakkai… Il les avait vu lors de leur éjection de la voiture, ils avaient été séparés par l'explosion. Pourvu qu'ils n'aient rien… Quoique si le primate était blessé, ça le ferait taire pendant quelque temps, ce qui finalement serait très positif !

Son mal de tête empirant, Gojyo s'assit doucement. Tout était trop calme, cela cachait quelque chose… Une attaque était à prévoir, même les oiseaux se taisaient. Il pouvait tenir l'ennemi à distance sans problème, mais son mal de tête le privait d'une partie de ses facultés et il avait peur qu'il n'empire. Il allait devoir réveiller Sanzo… Pourquoi il avait fallu qu'il se retrouve avec le moine et pas avec Hakkai ? Même le singe était moins insupportable…

Il tendit le bras vers Sanzo et le secoua sans douceur :

- Hé ho, faut se réveiller, sinon tu vas rater tout le spectacle !

Le moine ouvrit péniblement un œil, regarda Gojyo avec calme et murmura :

- Laisse-moi dormir encore un peu Gojyo, s'il te plaît…

- Crétin, tu me prends pour qui là ? Toi aussi tu as dû prendre un sacré coup sur la caboche pour raconter des âneries ! s'exclama Gojyo, surpris par l'attitude de Sanzo.

La situation présente se révéla soudain à Sanzo qui se redressa d'un coup, comme frappé par la foudre.

- Où sont les deux autres ? demanda-t-il après un rapide coup d'œil sur les alentours.

- J'sais pas trop, ils ont été projetés plus loin par l'explosion. Faudrait peut-être qu'on les retrouve…enfin, si on en a le temps…

- De quoi tu parles ? Le temps de quoi ?

- Le temps de se battre, abruti de moine ! Tu ne sens donc rien ?

Effectivement, une aura se rapprochait, plus ou moins malfaisante. Elle se rapprochait si vite que Sanzo eut à peine le temps de se relever qu'il apercevait déjà leurs assaillants, dont les mauvaises intentions ne faisaient maintenant plus de doute.

- Tu comptes rester assis pour te battre ? demanda Sanzo à Gojyo qui était toujours à même le sol.

- Pourquoi pas ? Son ironie revenait au grand galop malgré son mal de tête. Le combat au sol doit être moins fatigant, non ?

- Qu'est-ce qu'il y a ? Tu ne te sens pas bien ?

- Oh, le moine, me dis pas que tu t'inquiètes pour moi ?… Tu sais que tu es choupinet comme tout quand tu t'y mets ? ricana Gojyo.

Mais rien que le fait de rire aggrava la tension qui régnait à l'intérieur de sa tête et son rire disparut d'un seul coup.

- Aïe ! Oh putain de chute, j'te jure ! Faudra qu'on apprenne à Hakkaï à conduire sur une route en feu, comme ça la prochaine fois, on chutera peut-être pas…

Sanzo n'apprécia pas la plaisanterie, les ennemis se faisaient plus pressants maintenant qu'ils avaient aperçu leurs proies et se rapprochaient de plus en plus.

- Gojyo, lève-toi, ce n'est plus le moment de blaguer !

- Ok, ok… Le demi-youkai obéit et se leva prestement, quoique sa tête le faisait toujours autant souffrir et que le mouvement lui coûta.

- Tu peux te battre au moins ? s'inquiéta Sanzo en voyant qu'il semblait avoir du mal à tenir debout.

- T'occupe ! fut la seule réponse qu'il reçut.

Les youkais ne masquaient maintenant plus du tout leur présence : cinq d'entre eux firent face à Sanzo, cinq en face de Gojyo, tandis que d'autres préféraient rester en arrière pour intervenir en renfort au cas où cela serait nécessaire.

- Alors, on nous met des punching-ball de côté ? Mais c'est très gentil ça ! Quelle délicatesse ! Tiens, pour la peine, je vous tuerais rapidement, s'amusait Gojyo, oubliant momentanément sa tête.

Le moine rigolait beaucoup moins : il devait se battre et n'avait comme seules armes qu'un corps qu'il sentait incapable de fournir suffisamment de ki pour ne serait-ce que faire tomber une feuille, et un revolver dont ignorait totalement le maniement. Oh, il se doutait bien qu'il fallait appuyer sur la gâchette, mais viser correctement semblait soudainement mission impossible ! A tout hasard, il tira une fois en l'air, voulant intimider les youkais qui le menaçaient. Il dut reconnaître qu'il lui fallut beaucoup de force pour retenir l'arme, pour éviter que son recul ne la projette par terre. Viser devint tout d'un coup le dernier de ses soucis : il fallait qu'il garde à tout prix l'arme en main pour ne pas faire preuve de faiblesse devant ses adversaires ! Le combat s'annonçait rude…

Cependant, son coup de feu avait maintenu ses ennemis à distance, peu désireux de se frotter à l'arme. Gojyo n'avait pas eu cette chance et les youkais s'étaient rués sur lui, l'obligeant à déployer sa lance. Alors qu'il transperçait l'un d'eux de part en part, deux autres l'avaient pris par derrière et lui agrippaient ses bras, l'empêchant de faire tout mouvement. Un troisième en profita pour lui assener un formidable coup dans les côtes qui lui coupa le souffle.

- P'tain !

Avant qu'il ne lui redonne un coup, Gojyo s'élança, réussit à poser son pied sur le poing tendu dans sa direction, y prit appui pour se lancer dans les airs et atterrir derrière les deux salopards qui le maintenaient prisonnier. D'un seul coup de sa lance, il les réduisit à l'impuissance en frappant dans le bas du dos, leur brisant net les reins. Les deux youkais qui l'attaquèrent connurent un sort plus enviable et furent tués sur le coup par la lance du demi-youkai.

Sanzo ne fut pas tranquille longtemps : bien que l'arme fut pointée sur eux, les youkais n'hésitèrent pas à attaquer, défiant le danger qu'elle pouvait représenter, bien qu'au contraire elle ne représentait pas plus de danger qu'un jouet, ce qu'ils ne savaient pas. Trois d'entre eux foncèrent sur le moine qui choisit la solution la plus évidente : sous leurs regards étonnés, il balança son arme et les reçut à coups de poings.

- Décidément, rien ne vaut deux poings solides en ce bas-monde, conclut-il avec soulagement après avoir étalé les deux youkais sur le sol, le nez explosé et en sang.

- Je l'ai toujours pensé, plaisanta Gojyo qui l'avait entendu et qui le regardait se battre alors qu'il avait fini avec les youkais qui l'assaillaient et attendait les renforts qui patientaient en arrière-fond.

Cependant, par mesure de protection, Sanzo reprit en main son arme et la pointa sur les trois autres youkais qui visiblement hésitaient maintenant, après avoir vu l'état de leurs camarades. Une voix surgie de derrière les arbres retentit soudain, surprenant tout le monde.

- Mais qu'est-ce que vous attendez, bande d'imbéciles ! Vous savez bien qu'il ne peut pas se servir de son arme ! Massacrez-le et plus vite que ça !

Gojyo resta tétanisé sur place. Il amorça un mouvement en direction du moine qui restait étrangement calme après cette déclaration, mais visiblement énervé.

- C'est une blague, hein ?

- Comment savez-vous cela ? lança Sanzo, se souciant peu de l'air effaré du demi-youkai.

Il n'eut pas le temps d'entendre la réponse que déjà, galvanisés par leur chef, les trois youkais l'attaquaient. Il ne put évidemment pas tirer et son flingue fut d'ailleurs propulsé plus loin par un coup bien placé. Il esquiva un coup dirigé vers son menton mais en reçut un autre dans le dos, alors qu'il écrasait son poing sur la face du youkai qui avait eu le tort de se placer devant lui. Le coup lui coupa toute respiration, il sentit une de ses vertèbre bouger sous le choc et s'effondra par terre, recherchant l'air qui avait été violemment expulsé de ses poumons lorsque la vertèbre avait été touchée. Il vit clairement le pied s'élever au-dessus de lui et ne put faire aucun geste, il était comme paralysé. Mais au lieu de s'abattre sur lui, le pied fut envoyé beaucoup plus loin, suivant son propriétaire qui avait rencontré le poing de Gojyo. Le demi-youkai transperça de sa lance le dernier adversaire du moine et se pencha vers ce dernier :

- C'est vrai alors, tu peux pas utiliser ton flingue ?

Sanzo secoua la tête dans un signe négatif, encore incapable de respirer normalement.

- Mais c'est pas vrai ça ! Et tu comptais le dire quand, abruti de moine ! Gojyo s'énervait tout seul sur place. On peut pas former une équipe si tu caches des trucs pareils, bon sang !

Dans sa fureur, il réduisit à néant les youkais qui s'attaquèrent à eux, protégeant Sanzo par là même. Sa lance découpa têtes et membres sans discernement, répondant parfaitement à la violence de son propriétaire.

- Non, monsieur se croit supérieur pour dire quoi que ce soit d'important aux autres, monsieur juge les autres inutiles, et bien monsieur n'est qu'un abruti ! Qui mériterait qu'on le laisse crever sur place ! Bon sang, mais pourquoi j'ai accepté cette mission avec un moine tordu à sa tête !

Pendant ce temps, les têtes tombaient, jonchant le sol comme des cadavres de bouteilles après une soirée bien arrosée. Gojyo semblait ne pas s'en rendre compte, continuant sa diatribe sur un ton très énervé !

- Et en plus, faut le protéger maintenant, faut veiller sur sa petite personne ! Non, parce que monsieur cache des secrets importants, on se retrouve dans la merde à le protéger comme une mère poule !…

Au rythme où cela allait, il ne resta bientôt plus personne pour faire face à Gojyo et sa lance infernale. La forêt était redevenue déserte, et hormis les cadavres qui s'étalaient par terre, on aurait pu croire qu'elle l'avait toujours été.

Le combat avait défoulé le demi-youkai et par là même calmé son énervement. Il reprit sa respiration et contempla le désastre.

- Ben… C'est déjà fini ?

Sanzo avait entre-temps reprit une respiration normale et se releva lentement.

- Ecoute, je suis désolé de ne pas te l'avoir dit plus tôt…. Mais je ne pouvais pas le crier sur tous les toits non plus ! Tu vois ce que ça fait !

- Hummmm…. T'as peut-être raison… Mais tu aurais quand même dû nous le dire ! Merde, ça l'a foutu mal de s'en rendre compte en plein combat !

- Ouais, je comprends…

- Hé, et au fait, pourquoi tu peux plus te servir de ton arme ?

Merde, que répondre ?

- Ben… Je me suis foulé le poignet, et avec le recul, c'est trop douloureux de tirer pour moi…

Tant pis, Sanzo passerait pour une chochotte…. Mieux valait cela que la vérité.

Gojyo éclata soudain de rire, se tenant les côtes, partant dans un grand fou rire.

- Oh non….oh non…. Mais quelle chochotte !

Des larmes commençaient même à perler à ses yeux tellement il riait.

Voilà Sanzo, pensa intérieurement celui qui était Hakkai, ta réputation est vraiment foutue ce coup-ci !

Sanzo essayait de garder son sérieux, mais eut du mal à se contenir.

Ce fut la voix qui lui ramena son sérieux, ainsi que celui de Gojyo, qui mit plus de temps cependant.

- C'et bien beau de rigoler, mais j'ai une mission à accomplir, si vous n'y voyez pas d'inconvénient !

- Tout dépend de quelle mission vous voulez parler ! répondit Sanzo à la forme qui sortit de derrière les arbres d'où elle les observait depuis le début.

Le chef de la bande, car c'était lui, sortit de l'ombre du sous-bois. Il était imposant, se différenciant énormément de ses sous-fifres. Sa carrure musclée le rendait écrasant, ses yeux étaient fixes, comme s'ils ignoraient le doute et l'incertitude. Il possédait de grands cheveux d'un noir de jais, horriblement sales et emmêlés, son visage était carré, son menton taillé à la hache. Il avait tout pour effrayer ses adversaires, seulement ceux qu'il affrontait aujourd'hui avaient vu pire, et savaient qu'une forte musculature ne suffisait parfois pas pour faire trembler ses ennemis. Il s'approcha doucement, évaluant ses ennemis d'un coup d'œil. Il venait de les voir à l'œuvre et savait maintenant à quoi s'en tenir, mais il avait encore quelques doutes. Le groupe de Sanzo était si célèbre qu'il devait bien posséder quelques coups secrets…

Gojyo réagit le premier, peu enclin à se contenter de contempler son adversaire.

- Bon, c'est pas tout ça, mais j'ai pas envie de m'éterniser ici, alors je te règle ton compte et on y va !

Il se rua sur lui, la lance en avant, espérant le frapper d'un seul coup qui le mettrait à terre.

- Non, Gojyo !

Sanzo avait crié trop tard : l'énorme chaîne que dissimulait le monstre derrière lui s'élança dans les airs, frappant la lance de Gojyo et la projetant au loin. Le demi-youkai se retrouva sans arme, seul face au youkai qui profita de sa surprise pour lui foncer dessus. Le combat fut très vite inégal : Gojyo n'avait que ses poings face au monstre qui faisait deux fois sa carrure et qui avait sa chaîne en acier. Sanzo ne pouvait que contempler le spectacle, il ne pouvait pas se jeter inconsidérablement entre ces deux-là. Il avait récupéré son arme un peu plus loin, au cas où, et attendait une possible issue.

Le monstre eu vite l'avantage, malgré l'énergie que déployait Gojyo, et alors que ce dernier se retrouvait à terre sous lui, le youkai passa sa chaîne sur la gorge de Gojyo et entreprit de l'étouffer. Le corps écrasé par son poids, les mains tirant sur la chaîne sans réussir cependant à ka faire bouger, le demi-youkai était maintenant dans une position dangereuse. Malgré la tension qui les habitait tous les deux, il entendit son ennemi au-dessus de lui ricaner, appuyant un peu plus fort sur sa trachée :

- Alors, mon mignon, tu es devenu rouge de honte !

Effectivement, l'air commençant vraiment à lui faire défaut, et sa circulation sanguine étant bloquée, le visage de Gojyo avait viré au rouge pivoine, créant une unité avec ses cheveux.

C'est à ce moment-là que Sanzo intervint : il sentait que Gojyo ne s'en sortirait pas tout seul, et il s'élança sur le youkai, lui envoyant un coup sur le visage à le faire se retourner dans ses baskets, mais le résultat ne fut pas celui escompté. Ne semblant rien ressentir, le monstre lui retourna à son tour une formidable baffe qui l'envoya sur le sol, ne lâchant pas pour autant sa chaîne qu'il tint à deux mains le temps de virer l'intrus.

- Je m'occuperais de toi après, ne t'inquiète pas !

Il se remit à serrer de plus en plus fort la chaîne, laissant peu de chances à Gojyo. Ce dernier, sous l'effet de la douleur vraiment violente et du manque d'air, se sentit partir. Il ne sentait déjà plus son corps, seule la pression exercée sur sa gorge était présente. Sa vue se troubla, ses forces l'abandonnèrent et il sombra. Avant que le noir ne l'envahisse, il entendit, comme joué en arrière-plan, une détonation, le bruit d'un corps qui tombe, et il ferma les yeux.

De là où il était, Goku entendit une détonation. Elle semblait proche et il se dirigea vers elle. Avec un peu de chance, ça serait eux…. Ils pourraient l'aider… Ils pourraient gérer la situation… Il fallait absolument qu'il les retrouve, plus le temps passait et plus il s'inquiétait.

Encore légèrement sonné, Sanzo s'approcha de Gojyo. Il réussit à soulever l'énorme masse corporelle qui le recouvrait, déversant sur le demi-youkai son sang, et le dégagea de là.

Il n'avait pas tout compris ce qui s'était passé à ce moment-là. A demi assommé par la baffe du monstre, il avait vu les yeux de Gojyo se fermer doucement, sa gorge chercher désespérément l'air, son corps laisser tomber tout mouvement… Il avait soudain si peur, une peur tellement impressionnante que sans même savoir ce qu'il faisait, il avait levé son bras droit, tenant le flingue qu'il n'avait pas lâché. Son corps avait fait le reste, comme un automate, ses muscles avaient soudain retrouvé tous leurs souvenirs propres, et avaient fait ce qu'ils savaient faire sans problème, c'est-à-dire tirer. Tirer juste. La détonation, le bruit du corps qui tombe, le son métallique de la chaîne qui est relâchée…. Il avait alors constaté avec surprise que leur ennemi était mort, couché sur Gojyo, le torse devenant rouge au fur et à mesure que le sang s'écoulait de la plaie béante. Il avait réussit à viser juste… Ou plus exactement le corps de Sanzo avait retrouver pendant un instant son autonomie et avait tiré à sa place. Une preuve de plus comme quoi corps et esprit ne font pas un… Mais ce n'était pas le temps de réfléchir à tout cela, Gojyo était encore évanoui. Il le tira loin du monstre mort et le coucha sur le dos, cherchant à le ranimer. Malheureusement, il eut beau lui donner autant de claques que possible, Gojyo n'ouvrit pas les yeux. Rien à faire. Seule solution : le bouche-à-bouche.

Ce que Sanzo s'empressa de faire.

- Allez, respire Gojyo !

Il lui insuffla de l'air dans les poumons. La première fois, tout alla bien, Sanzo était beaucoup trop inquiet pour le demi-youkai pour remarquer quoique ce soit ! La deuxième inspiration fut différente : en pressant ses lèvres contre les siennes, il retrouva leur goût sucré qu'elles avaient, dont il avait l'habitude, mais avec un autre corps. La troisième fois, il oublia tout, cela faisait trop longtemps pour lui qu'il n'avait pas embrassé Gojyo pour se priver maintenant. Il lui insuffla bien de l'air, mais en profita pour prolonger le baiser, sensuellement…

C'est ce moment que choisit Gojyo pour rouvrir les yeux. Ce qu'il vit lui fit dresser les cheveux sur la tête : Sanzo était tout prés de lui, très prés même, voire trop prés. Son visage était carrément collé au sien et … et… Attendez, était-ce possible ? Non, bien sûr, il était mort, ce qui expliquait tout cela. Il était en enfer et subissait l'accueil qu'on réservait aux kappas dans son genre… c'est au moment où Sanzo entreprit de lui mettre sa langue dans sa bouche qu'il reprit totalement connaissance, et en même temps tous ses esprits ! Non seulement il n'était pas mort, mais en plus vivait une expérience paranormale au même instant ! Sanzo sentit tout d'un coup que son compagnon était réveillé, il ouvrit les yeux, et oubliant totalement dans quel corps il était, mais se croyant dans les bras de son amant, il lui sourit et murmura :

- Tu sais que tu m'as fait une belle peur !

C'est en remarquant l'air effaré de Gojyo qu'il se dit que quelque chose n'allait pas. Il fronça les sourcils et lui demanda :

- Quelque chose ne va pas ?

D'un coup de coude, Gojyo le vira de lui, redressa son torse soudainement et se recula.

- Mais…Mais… je rêve, c'est pas possible ! Je…Toi…. !

Tout revint soudain à Sanzo, le fait qu'il n'était plus dans son corps et qu'il venait d'embrasser Gojyo qui le prenait pour Sanzo… Il venait de commettre la bourde de sa vie ! Pendant ce temps, Gojyo essaya de se relever, mais la tête lui tourna et il retomba par terre. Il posa sa main sur sa gorge où commençaient à apparaître des marques violettes.

- Houla…. Mais qu'est-ce qui t'as prit de faire ça, espèce de connard ! On dit que c'est moi le pervers, mais là tu me bats à plat de couture ! Merde, je te signale que je suis avec Hakkai !

Ne sachant quoi répondre, et préférant abréger la discussion sur ce point, bien que cela allait être dur, Sanzo coisit de ne pas commencer à se justifier :

- Oh laisse tomber, c'était une erreur ! Il ne s'est rien passé, oublie !

Il se releva et s'éloigna un peu, mourant d'envie de prêter main-forte à Gojyo, mais se restreignant en pensant que le vrai Sanzo ne ferait jamais cela, et il était plus que temps de ressembler au vrai Sanzo !

Ce fut Goku qui le sauva d'une nouvelle accusation de Gojyo. Il arriva en courant, se faisant une place parmi les quelques buissons qui étaient là.

- Ah, je vous trouve enfin !

Il s'arrêta, essoufflé, et jeta un coup d'œil sur Gojyo qui apparemment n'était pas bien.

- Ca va pas Gojyo ? T'as de drôles de marques sur le cou…

- Ca donne des idées perverses à quelqu'uns même ! ronchonna ce dernier.

- Hein ? De quoi il parle Sanzo ?

- De rien du tout ! Où est Hakkai ? Je croyais qu'il était avec toi !

Goku reprit encore son souffle avant de tout raconter à ses deux compagnons.

- On a été attaqués par des youkais, ce sont eux qui ont fait sauter la route, vous savez !

- Ouais, on avait deviné, maugréa Gojyo en se massant sa gorge douloureuse.

Sanzo lui lança un regard inquiet pendant que Goku continuait :

- Le problème, c'est que Hakkai, il était blessé. Il a reçu un truc dans sa chute ou e sais pas quoi mais en tout cas, il avait plein de sang sur le torse et …

- De quoi, Hakkai est blessé ! s'écria Gojyo.

- Mais laisse-moi finir ! Oui, il était blessé et quand les youkais l'ont attaqué, il a pas pu trop se défendre, il a pas utilisé son énergie de ki d'ailleurs…

Préférant éviter toute remarque là-dessus, Sanzo enchaîna la discussion :

- Où est Hakkai ?

- Ben justement, j'y viens ! Alors les youkais l'ont attaqué et il était par terre, et…

- Et tu l'as pas aidé le singe ! gueula Gojyo, toujours à terre.

- Mais merde, vous allez me laisser finir ! Vous faites chier les gars ! Ouas, il était à terre, j'ai essayé de l'aider mais moi aussi j'avais mon compte de youkais je vous signale ! Et pis, Hakkai a perdu ses contrôleurs de pouvoir youkai, et il s'est transformé ! Il les a tous tué et s'est barré dans la forêt en courant comme un fou ! J'ai pas réussi à le suivre, alors je suis venu vous chercher. Voilà, maintenant, j'ai fini !

Les deux autres le regardaient, sidérés. Si Hakkai était devenu incontrôlable, la situation devenait plus compliquée que prévue !

Sanzo réfléchit à toute allure. Quand il perdait ses contrôleurs de pouvoirs, qu'est-ce qu'il faisiat ? Où allait-il ? Justement, c'était un peu au gré de sa folie….

- Bon, Goku, tu restes avec Gojyo, je pars à la recherche d'Hakkai.

Le rouquin réagit au quart de tour :

- Attends là, tu rêves, je viens avec toi !

Il essaya de se relever mais ne tint pas debout. La tête lui tournait et il se mettait à respirer avec difficulté.

-Reste là, tu vois bien que tu ne peux pas bouger pour l'instant ! Je te le ramène, ne t'inquiète pas !

Sans rajouter un mot, le moine s'enfonça dans la forêt, laissant derrière lui ses deux compagnons. Goku s'approcha de Gojyo et s'assit à côté de lui.

- Qu'est-ce que tu as ?

- T'occupe le singe, je vais bien !

- Ouais, et tu peux pas te lever, mass tu vas bien ! Arrête de te foutre de ma gueule, espèce de sale kappa !

- Abruti de singe !

- Pervers dégénéré !