Chapitre 11: Reconnue coupable
- NON! Ne pars pas!
Une nouvelle fois, elle s'élança vers l'homme, ses bras se refermant vigoureusement contre la taille. Caressant la joue droite de la jeune femme, il baissa les yeux et la repoussa d'un simple geste. Cette dernière tituba avant de retrouver son équilibre contre le cadre de la maison qu'ils habitaient. Déconfite, elle sanglotait bruyamment, presque agenouillée sur le sol. Tout espoir c'était envolé. Caché à l'intérieur, une petite fillette regardait la situation qui se déroulait sous ses yeux. N'importe quel être humain pouvait être ému devant cette scène. Puis, alors que l'homme tournait de nouveau le dos en faisant quelques pas vers l'avant, sa voix aiguë résonna.
- Papa! Tu nous donneras des nouvelles, non?
La voix de l'enfant était joyeuse, bizarrement. Sans doute lui avait-on encore raconté des sornettes du genre que son père allait explorer le monde, pour un voyage d'affaire.
- Oui… Bien sûr.
Mensonge. Il le savait, en plus. Pourtant, il ne voulait pas briser le cœur de cet être si fragile qu'était sa fille. À cet âge, elle ne comprenait rien. Valait mieux qu'elle grandisse en pensant que son père était mort. C'est ce que sa mère lui dirait, après tout. Il en voulait pas paraître lâche, à ce point. Il planta son regard dans les yeux bleus vifs de sa fille. Un bleu qui, parfois, ressemblait à un océan calme et d'autre fois à une mer enragé.
- Bisous! cria-t-elle dune manière si enjouée que le père ne put ignorer ce pincement au cœur.
- Bisous, répondit-il tout en esquissant un maigre sourire sur ses lèvres tremblantes.
Elle était si naïve et innocente. Ses cheveux bruns encadraient parfaitement son visage angélique parsemé de quelques taches de rousseurs ici et là. Agenouillé au sol, la tête incliné, sa femme étouffait ses nombreux sanglots. Les émotions prenait le dessus. Une larme roula le long de sa joue, alors qu'il abandonnait sa famille. C'était un spectacle douloureux à voir.
Le nouveau couple retourna à leur chambre. Zack, affalé sur l'un des lits, lisait une revue qu'il avaitdéniché à l'accueil. Il posa son acquisition sur la table de chevet et regarda fixement les deux nouveaux arrivants. Un sourire malicieux naquit sur son visage, mais le sérieux qui dominait les figures de ses deux comparses le fit disparaître. Ils a'assirent tout les deux et ce fut Rufus qui prit parole.
- Nous devons le trouver et au plus vite.
Aussitôt, le noir répondit, comme s'il s'attendait à cette réaction.
- Je sais.
Il n'était pas idiot et savait bien que Rorie était dangereux. Cet homme était, après tout, le véritable déjanté qui avait trouvé maintes solutions avec les Cetras et leurs cellules.
- Sinon, c'est lui qui nous trouvera et ce ne sera pas drôle.
Sam venait de parler. Elle avait raison. Si Rorie avait pus les retracer à Costa Del Sol, grâce à ses petits amis verts, il était fortement capable de recommencer ce manège ici même. Nerveusement, la jeune femme se tortillait les mains dans lesquels se trouvait le médaillon. Habituellement c'était toujours le blond qui l'avait sur lui. Avait-elle voulut essayer son pouvoir? La nature de sa nervosité était simple : elle venait de prendre conscience, une fois de plus, de l'ampleur des choses. S'ils devaient combattre Rorie, l'entraînement serait de rigueur. Bien sûr, au fil de leur voyage, ils avaient acquis de nouvelles techniques et matérias, mais le scientifique lui, possédait sept médaillons aux pouvoirs mystérieux. Eux, ils n'en avaient qu'un. De plus, ils n'étaient pas tout à fait sûr de quel était, justement, ces pouvoirs.
- On est faible, poursuivit-elle d'un ton presque pathétique à entendre.
D'un bond, Zack se leva et porta son visage à quelques centimètres de celui de la brune. C'était la première fois qu'elle perdrait véritablement la face, depuis le tout début.
- Nous ne sommes pas faibles, tu m'entends?
Il lui tourna le dos, ensuite, pour retourner s'asseoir sur une chaise en bois qui vacillait dangereusement. Intérieurement, il cherchait un moyen de voir la jeune femme en privée, pour lui parler de ses injections de drogues. Ce fut Rufus qui lui donna l'occasion sur un plateau en or.
- Je vais chercher quelque provisions, vous voulez quelque chose en particulier?
- Non, merci, répondit Zack en le remerciant intérieurement de cette sortie à l'improviste.
La brunette lui répondit par un sourire qu'elle volait un petit quelque chose à grignoter. L'homme sortit donc de la pièce en sifflant un air militaire de la Shinra. Aussitôt que Zack fut incapable d'entendre le bruit caractéristique des pas de l'homme descendant l'escalier, il se tourna vers la brunette, qui laissait voguer son regard par la fenêtre, pianotant légèrement sur la table. Pourtant, elle ne s'intéressa pas du tout au paysage terne et sans vie du petit village de Nibelheim. D'un mouvement lent, elle se tourna vers Zack.
- JE LE HAIS! ENFOIRÉ! Tu m'entends? Ce n'est qu'un crétin… un sombre crétin de la pire espèce. Un manipulateur, un être tellement lâche qu'il a abandonné sa PUTAIN DE FAMILLE!
Habituellement calme, elle était en ce moment déchaînée. La vulgarité qui n'existait habituellement pas chez elle avait pris le dessus. Âgée de douze la fille de Rorie avait bien changé. Alors qu'elle habitait dans les taudis, avec sa mère mourante, son père se la coulait douce, ailleurs, sans doute avec une femme plantureuse aux allures de mangeuse d'homme. C'était entièrement de SA faute s'ils vivaient à présent cette vie merdique. Sa mère avait raconté que, il y avait neuf ans, ils vivaient heureux dans les plaques supérieures. Les plaques supérieures, elle arrivait à peine à ce souvenir de ce magnifique endroit. Maintenant, elle devait travailler pour subvenir aux besoins familiales. Alors qu'elle entrait d'une autre journée de boulot à la manufacture, sa mère avait décidé de tout lui avoué, en ce soir de décembre. Pas n'importe quel soir, ironie, celui de la veille de Noël.
- Écoute chérie.. Il devait…
- NE LE PROTÈGE PAS!! C'EST UN CONNARD ET TU LE SAIS BIEN!
Elle semblait êtes entré en transe. Ses yeux n'avaient, jusque là, jamais exprimé une tel fureur. Elle prit le premier objet qui lui tomba sous la main, en l'occurrence une assiette crasseuse, et l'envoya rageusement contre le mur , autrefois de couleur crème avant de commencer à moisir, qui se fissura quelque peu. Les restants de nourritures avariés s'écrasèrent contre le sol. Les morceaux de l'assiette se répercutèrent partout dans la cuisine. Se défoula contre cet objet avait quelque peu calmé la jeune adolescente. À présent, la douleur coulait sur ses joues.
- Appartement minable… Vie de merde. Tout ça à cause d'un pauvre enculé de première, feula-t-elle.
Puis, elle s'enferma brusquement dans sa chambre, claquant derrière elle une port en bois qui vacilla sous l'effet de la force. Sa mère resta assise dans leur vieux fauteuil qui avait été raccommodé un grand nombre de fois.
- Alors, tu es comme Reno?
Une mine interrogative naquit sur le visage de Samantha. Restant immobile, son teint devint légèrement plus blême. Quelques secondes passèrent, mais elle ne répondit rien, essayant de comprendre la situation, Zack enchaîna.
- J'ai trouvé tes seringues, expliqua-t-il, en pointant le sac. L'une d'elle traînait sur le sol.
Alors que les informations se rendait à son cerveau, la panique s'emparait d'elle. Passant nerveusement sa main dans ses cheveux bruns, elle se tourna vers lui.
- Quoi? Mais… N-NAH! J'en vendais… C'est tout, se défendit-elle vivement.
Le noir, riposta, immédiatement, comme s'il n'attendait que cette réplique. Il était évident qu'elle nierait tout en bloc.
- Depuis la dernière fois, il te manque une seringue, ma grande… Ne mens pas.
Sans rien dire, elle secoua la tête, ne comprenant pourquoi une de ses seringues avait mystérieusement disparue. Pour s'en assurer elle-même, Samantha se chargea de vérifier elle-même son sac. Vidant littéralement le contenue sur le sol poussiéreux, elle rassembla les objets métalliques dans lequel un liquide turquoise, presque cyan, était emprisonné. Plusieurs fois, elle fit le compte, bougeant ses lèvres sans q'aucun son y sorte. Son regard se porta sur Zack, pourquoi ne la croyait-il pas? Depuis le début, ils possédaient une belle camaraderie, une confiance sans obstacle. Certes, les preuves étaient contre sa cause, mais ce n'était pas elle. Il devait la croire, à tout prix.
- Crois-moi, répondit-elle en baissant la tête, crois-moi…
Il poussa un soupir de manière désabusé. Malgré tout, Zack la comprenait. Sa sœur, avait vécu la même situation, à une époque pas si lointaine. Elle mentait à tous, puisque la honte d'avoir sombré aussi bas venait de lui sauter au visage. Puis, finalement, elle avait réussit à s'en sortir, enfin c'est ce que le guerrier avait cru. La mort de sa sœur n'était pas naturelle et il le savait, malgré ce que ses parents lui avait dit. Pourtant, il avait voulut voir de ses propres yeux que Tia était morte. Une mort peu paisible, ça il pouvait le croire. S'approchant d'elle, il mit une main sur son épaule, dans un geste de compassion et de soutiens.
- Je n'en parlerais pas, promis.
Un autre regard suppliant. Pourquoi ne voulait-il pas la croire? Elle était reconnue coupable. Alors qu'elle rangeait ses effets dans son sac usé par le temps, l'élite du fusil entra, tout sourire aux lèvres, et donna une tablette de chocolat à la jeune femme. Fermant son sac, elle déballa la gâterie et y croqua à vive allure, savourant le goût sucré. Alors que Rufus rangeait ses différents achats, il prit parole.
- Je connais un excellent endroit, fit-il en souriant de plus belle.
Ses deux amis restèrent bouche bée. De quoi parlait-il donc?
- Le Mont Nibel, plus personne n'ose y mettre les pieds.
Alors que Zack s'apprêtait à demander pourquoi, Sam enchaîna, confortablement installé contre un mur, assise en tailleur sur le sol.
- Du aux réacteurs?
Le blond fit une moue, pour exprimer l'inexactitude de la réponse fournit par la brune.
- Mouaiiis, mais aussi les espèces qui y vivent. Un rapport avait prouvé, il y a quelques temps, que leur forces ont quadruplé depuis quelques mois.
Rapidement, Zack crut savoir ou Rufus voulait en venir. Il leva son index avant de le pointer sur Rufus.
- Tu crois donc que Rorie y est, fit-il en prenant un ton victorieux.
Un hochement de tête de la part de l'homme fit comprendre à Zack qu'il avait entièrement raison. Les mains de la jeune femme se crispèrent contre le chocolat qui, sous l'impact, se brisa en deux. Tout concordait, il effectuait sans doute des expériences contre ses monstre et le mont Nibel était un endroit totalement retiré de la civilisation. Ses yeux s'agrandirent de frayeur et elle bégaya quelques paroles. Les deux jeunes hommes n'entendirent que quelques bribes. La plupart laissait entendre qu'ils n'étaient pas prêt et qu'une séance d'entraînement vigoureux devrait être de rigueur. Rufus s'approcha d'elle, plaçant ses bras sous les siens et la fit relever. Lourdement, elle passa ses bras autour de son coup et ne dit rien. La pression de ce lourd passé était insupportable.
- Pourquoi suis-je sa fille? laissa-t-elle échapper.
Ce fut tout ce quelle put dire. Rufus, d'un geste attendrissant embrassa délicatement la jeune femme sur la joue, histoires de la calmer. Il l'apaisa ensuite en flatta doucement ses cheveux avant de la placer dans un des lits. Cette dernière tint fermement la main du blond en regardant l'ampoule au plafond. Aucune lumière n'en sortait, mais pourtant, elle semblait captivée, totalement. Sans doute voulait-elle tout oublier, revenir à la case départ. N'avoir jamais entré dans l'élite du camp Shinra est resté vendeuse de drogue dans les taudis. Peut-être était-ce ça sa véritable vie. Le noir resta immobile. Quel choc avait-elle du avoir, alors que la veille, tout s'était éclairé dans son esprit en lisant le journal intime de son père.
Un cri assourdissant au rez-de-chaussée alerta les protagonistes. La fille du scientifique se redressa dans le lit, l'oreille alerta. Un autre coup de feu se fit entendre.
- Oh mon dieu… fit-elle en regardant droit dans les eux son amoureux.
Et si c'était lui? Si Rorie savait qu'ils se trouvaient ici et que, en ce moment même, il venait d'abattre le préposé en bas? Zack attrapa son boomerang et vérifia que toute les matérias étaient bien en place. La jeune femme sortie la première de la pièce, prudemment. Sans bouger, elle tenta d'apercevoir ce qui se passait au bas des escaliers. Ne forme était allongé sur le sol, inerte. Vers la droite, on pouvait entendre des bruits de pas. Sans prévenir, Rufus passa devant Samantha et dévala rapidement les escaliers. Sans pitié, il visa l'épaule de l'inconnu et tira. Un léger grognement se fit entendre. Zack avait, entre temps, rejoins son ami et restait sur la défensive. Les adversaires se toisait du regard, se provocant. Hésitante, la jeune femme restait au pas des escaliers. Elle prit plusieurs grandes inspirations. Elle ne se souvenait même plus du visage de son père. La pièce dans laquelle ils se trouvaient semblait encore plus petite qu'à leur arrivée, la nuit dernière. Le cadavre qui baignait dans son propre sang rendait le tableau beaucoup plus sinistre.
Puis, finalement, elle rejoins les deux hommes et observa l'inconnu de la tête au pied. Son accoutrement était usé et la plupart de ses habits dataient. Des chaussures usées, autrefois noires, logeait dans les pieds de l'individu. Un pantalons blanc, trop grand pour lui était retenus pas plusieurs ceinture brunes. Aucunes n'étaient semblables. L'une était sertie de pierres, alors que de l'autre pendait différents objets. Un plastron de couleur acier, dont la rouille grugeait par endroit le métal, couvrait son torse. Sur cette protection, une multitude de signes mystiques étaient gravés. Puis, un long manteau marine, muni d'un capuchon, recouvrait l'homme. C'était le seul morceau récent. Il touchait presque le sol et, à la manche gauche un foulard blanc était noué. Son visage était dissimulé par le capuchon de son manteau. Une écharpe noire couvrait également une bonne partie de son visage et de cou. À sa main droite, pendait un revolver. À la main gauche, vêtue d'un gant noir, reposait deux magnifiques dagues dont les lames étaient d'un noir profond. Les éraflures sur ces armes prouvaient qu'il avait mené de nombreux combat. L'être se tourna vers la nouvelle venue. Prenant son courage à deux mains, cette dernière prit la parole :
- Papa, c'est toi?
