Chapitre 14 : Comportement inattendu
La charmante jeune femme prit une grande inspiration. Ses cheveux bruns tombaient en cascade dans son dos. Automatiquement, elle baissa les yeux au sol, regardant ses bottes noires. Nerveusement, elle tortilla le ruban, possédant différents tons de vert, qui servait de parure dans son cou. Ses épaules étaient dénudées et on pouvait y apercevoir soleil qui avait été tatoué sur celle de gauche. Un corset de satin noir couvrait la poitrine et le ventre de la jeune adulte. Une ceinture carottée s'attachait sous la poitrine, servant presque de corset. Cependant, elle avait préférée la laissée détaché. Une jupe blanche arrêtait un peu plus haut que ses genoux. À des endroits stratégiques, elle était fendue. De la crinoline verte recouvrait les fentes. Une ceinture avec un symbole étrange ressemblant à une croix retenait le morceau de tissus blanc. Des bretelles rayées noires et blanches tombaient avec gracieuseté sur ses hanches. Chacune de ses mains étaient recouvertes d'un gant. Celui de gauche stoppait au poignet et était rayé de lignes blanches et noires. Un imposant bracelet faite de fer et d'argent reposait par dessus le gant. Cependant, ce n'étaient pas les seuls accessoires du bras gauche. Un brassard avec des étoiles trônait plus haut et des flammes avait été peintes sur son bras. Le bras droit, quant à lui, n'avait qu'un gant. Il s'arrêtait après le coude et des plumes oranges et blanches, ayant appartenu à un prestigieux volatile, sans doute un phœnix, suivaient gracieusement chacun de ses mouvements. C'était les vêtements qu'elle avait acheté, en compagnie de son geôlier. Il l'avait aidé dans le choix des fringues et, devait-on l'admettre, avait du bon goût. Il avait réussit à cerner la personnalité de sa prisonnière et créer un look peu commun en mélange les dernières tendances de Midgar et la mode d'il y avait quelques décennies.
On lui ordonna sèchement de prendre place dans le fauteuil ouvragé se trouvant à gauche. Ce qu'elle fit, croisant ses jambes et s'accotant au dossier de velours noir. La pièce dans laquelle il se trouvait était légèrement petite. Les meubles étaient limité à quelques fauteuils, une bibliothèque et une table basse. On pouvait soupçonner l'endroit d'être un petit salon de thé, en fait. Lentement, les minutes s'écoulèrent et un climat de tension s'installa dans la pièce. Aucun n'osait dire un mot. Yuffie faisait les cent pas, les mains jointes dans son dos et regardant le plafond. Elle avait encore plus l'air d'une gamine, comme ça. Installé contre un mur, son bâton appuyé contre son épaule, le jeune homme fixait la porte de métal à l'autre bout. C'était lui qui avait demandé à Samantha de prendre place. Finalement, l'attente porta fruit. Discrètement la porte s'ouvrit et un homme de grande taille entra. Sa chevelure était sel et poivre, coupé court. Une légère barbe d'environ deux jours couvrait une partie de son visage. Doucement, il referma la porte derrière lui et ses yeux bleu gris scrutèrent les environs. Il dévisagea le visage de la jeune femme qui s'obstinait à regarder au sol. Penchant son visage légèrement sur le côté, il compléta l'observation de la jeune personne assise. Un sarrau noir, soigneusement attaché, couvrait tout son corps. L'homme effectua quelque pas, pour se rapprocher de Samantha.
Tu as beaucoup changé, Samantha, affirma-t-il.
Sa voix était rauque et il prenait le temps de prononcer chacune des syllabes. Il avait semblé être fier de se que sa fille était devenue. L'interpellée releva la tête vers lui et le fixa droit dans les yeux. Un regard sans vie et indifférent. Les airs de familles étaient fort distinguable, maintenant. Une ressemblance frappante. Sur le coup, Samantha voulut se jeter à son cou, avant de se rappeler qu'il l'avait lâchement abandonné, seize ans auparavant. Une deuxième option fit alors surface dans son esprit : lui cracher son venin au visage. Toute cette haine accumulé depuis sa plus tendre enfance. Sa misère, la mort de sa mère, Rufus et Zack pour ne citer que celles-ci. Finalement, par lâcheté et, surtout, par pure provocation, elle ne répondit rien. Reno et Yuffie quittèrent alors la pièce, à son désarroi. Un simple regard de la part de son pères les avaient fait partir. Il était imposant et Sam ne comprenait guère pourquoi. Les motifs dans le plancher lui devinrent alors fort intéressant. Elle y planta son regard et regarda les losanges et rectangles, gravés dans le bois, s'entremêler entre eux. Cette épreuve, elle aurait voulut la vivre avec ses deux amis à ses côtés. La jeune femme sentait le regard de son père planté sur elle, mais n'en fit rien. Le malaise entre les deux humains ne cessait de grandir. Si cette foutue rencontre pouvait se terminer et au plus vite, songeait la jeune femme, en colère. Ils n'avaient rien à se dire et, le pendentif c'est son copain, sans doute mort, qui le possédait. Le scientifique tenta une tentative de rapprochement en caressant, du bout des doigts, les cheveux bruns de sa fille. Cette dernière esquiva les doigts en sifflant de ne pas la toucher. Ce n'est pas parce qu'il était son père qu'il se devait être aussi familier avec elle, après tout. Un peu ébahi, déstabilisé même, face à cette réaction, il recula d'un pas ou deux. Puis, finalement, il prit place dans un autre fauteuil, appuyant ses mains sur ses genoux. Voyant que la conversation ne mènerait nulle part, surtout qu'elle n'avait pas encore réellement débuté, Samantha se leva en indiquant clairement qu'elle ne possédait pas le médaillon sur elle. C'était la seule chose qui l'importait, de toute façon. Brusquement, son père la retint par le bras, alors qu'elle allait pousser la porte pour quitter l'endroit. Sa fille devait l'admettre, il était plutôt fort. Très, même. Que voulait-il ? N'avait-elle pas été assez claire ? Son père fit alors une demande plutôt inusitée : une accolade entre eux.
Elle fut aussitôt déstabilisée et de demanda même si tout cela n'était pas un mauvais rêve. Si, dans quelques instants, elle quitterait le monde des songes pour y voir un blond allongé ses côtés, un sourire moqueur sur ses lèvres. Ensuite, il l'embrasserait tendrement en passant une main dans son dos, l'attirant contre lui. Pourtant, même si elle essayait, par tout les moyens de se dissuader de sa mort, elle n'y parvenait pas. Un peu à contrecœur, elle établit le contact physique avec l'homme qui avait joué le rôle de son père pendant seulement trois ans. Ce lien entre eux ne dura que quelques instants et la jeune femme prit du recul, une main contre la poignée de la porte.
Maintenant, je vais y aller, fit-elle certaine et confiante.
Il secoua la tête. À préavis, elle ne semblait pas comprendre ou, plutôt, ne voulait pas comprendre. Un mince sourire se forma aux coins de ses lèvres. Sa fille avait toujours été comme ça. Quand quelque chose n'allait pas, elle s'obstinais à ne pas voir la vérité en face. Fuir était pour elle la meilleures des solutions. Pourtant, tôt ou tard, elle devrait bien comprendre que le destin la rattraperait toujours. Il enfouit les mains dans les poches de son sarrau et affirma :
Non. Tu restes ici, voyons.
On aurait dit qu'il parlait à une jeune enfant voulant à tout pris aller chez des amis. Soupirant fortement, la jeune femme fit remarquer qu'elle ne l'avait pas, le médaillon. C'était son ami, tué par Reno qui le possédait. D'ailleurs, sur ce point, elle révéla que le fait qu'avoir tués les seules personnes l'appréciant n'était pas très génial. Son paternel éclata de rire.
Où vas-tu chercher toutes ces idées stupides ! Tu as une imagination débordante, ma fille. Tu retiens ça de ta mère, évidemment. Pour commencer, je t'apprécie, moi. Deuxièmement, Reno n'a pas tués tes amis…
Subitement, elle releva le visage vers son père. Si c'était une blague, c'était de très mauvais goût. Son géniteur montra de la main la porte à l'opposé.
Viens, je vais te montrer ta chambre. Avant que je t'explique tout, tu as besoin de repos.
L'homme d'âge relativement avancé pris direction vers la porte. Sa fille le suivit, se mordant nerveusement la lèvre inférieure. Les intentions de son père étaient étranges. Un comportement inattendu. Rufus l'avait décris comme un fou, un sadique. Pourtant, il paraissait d'un père tellement heureux de revoir sa fille. Un père aimant. Sur le coup, elle eut de la peine d'avoir agit ainsi et voulut se rattraper. Même s'il jouait un jeu, il ne pouvait pas totalement être hypocrite. Malgré tout, il voulait peut-être la revoir, réellement, sa fille. Il devait avoir de bonnes intentions. Perdue dans ses pensées, Samantha suivait machinalement, montant les escaliers, empruntant les différents couloirs. Finalement, son père se posta devant une porte qu'il ouvrit aussitôt.
Voilà. J'espère que ça te plaira. Repose-toi bien.
Elle hocha la tête positivement et adressa un franc sourire à son père qui lui rendit. Ce simple geste lui fit chaud au cœur. Même s'il était parti alors qu'elle était très jeune, l'affection de son père lui avait affreusement manqué, même si elle ne voulait pas l'admettre. Elle entra dans la chambre, alors que son père referma la porte derrière elle en lui disant que quelqu'un viendrait la voir d'ici quelques heures. Samantha fit rapidement le tour de la pièce. Scrutant d'un œil admiratif les toiles peintes à l'aquarelle, représentant des magnifiques paysages d'Utai, sans doute. Un lit double au couvre lit orangé et noir trônait dans la pièce. Les murs étaient d'un rouge éclatant. Les rideaux, eux, semblaient si léger et la touche d'orangé éclairait encore plus la pièce. Donnant une touche ensoleillée. Un lustre bronze ajoutait une allure plus luxueuse à la chambre. Au mur de droite, une commode et un bureau sur lequel rien en traînait, complétait le mobilier. La jeune femme enleva ses bottes qu'elle laissa négligemment traîner sur le sol et s'allongea sur le lit, posant sa tête contre un oreiller fait de plus, rabattant la couverture sur son corps. Rufus aurait adoré l'endroit, elle en était persuadée.
Depuis déjà près de trois heures que les deux garçons sillonnaient les rues et ruelles de celle qui avait été, jadis, la plus grande métropole. Aucun des deux n'avaient rencontré quelqu'un qui avait déjà été employé à la Shinra. D'un commun accord, ils décidèrent de prendre un copieux repas à ce petit casse-croûte du secteur huit. Avec de la chance, peut-être croiserait-il quelqu'un pouvant les aider. La serveuse qui les accueillit était fort jolie. De long cheveux châtain encadrait son doux visage aux prunelles émeraudes. Dessous son tablier, on pouvait distinguer un jean troué et une chemisier rose. Rufus remarqua la ressemblance entre elle et la dernière des Cetras, Aeris. Elle revint avec leurs commandes. Un hambourgeois pour Zack et sandwich pour Rufus, le tout accompagné d'un grand verre de liqueur pour chacun. Les yeux de la jeune femme fixèrent Rufus. Ça y est, elle venait de le reconnaître, l'ancien président de la Shinra. Lui qui croyait passer inaperçu.
Eh ! C'est toi qui est partie avec Samantha, affirma-t-elle, convaincue.
Le jeune blond leva sa lèvre supérieure, ne comprenant pas trop si elle parlait bien de lui. La serveuse continua.
Oui, oui, je te reconnais. Sam t'avais repêché, deux jours auparavant.
Son sang ne fit qu'un tour. Ainsi donc, elle connaissait Sam. De plus, elle les avaient même vu quitter l'appartement de sa douce. Peut-être pourrait-elle lui en apprendre plus. Fixant la demoiselle, il essayait de se rappeler de son visage aux traits fin. Rapidement, il conclut qu'il ne l'avait jamais vu. Zack, tenant son hambourgeois à deux mains regardait la scène avec beaucoup d'attention. Maintenant, avec de la chance, ils tenaient une très bonne piste. Alors que la serveuse insistait pour que Rufus réponde, il approuva qu'elle ne se trompait pas. Ensuite, il la supplia de leurs donner quelques informations. Perplexe, l'ancienne colocataire de Samantha resta figée. C'était plutôt à lui de donner quelques informations, depuis qu'ils avaient quitté Midgar.
Pourquoi ne pas vous aider mutuellement ?
Le noir venait de parler. Encore une fois, il avait fait preuve de bon sang. Annabelle hocha sa tête, ses cheveux châtains suivant le mouvement. Griffonnant son adresse sur un bout de serviette en papier, elle le tendit à Rufus en indiquant clairement qu'elle serait là-bas à vingt heures.
Les deux jeunes hommes venaient tout juste de dénicher l'endroit où leur informatrice vivait. Les taudis avaient toujours été un véritable labyrinthe et, depuis que certaines ruelles étaient inaccessibles, cela avait empiré depuis la chute du météore. Zack jeta un coup d'œil à l'adresse écrite à l'encre bleue. Même si tout les édifices semblaient identiques, lorsque Rufus vit l'immeuble de briques brune, dont certaines fenêtres avaient été recouvertes de grands panneaux en bois, il reconnut immédiatement l'endroit dans lequel il avait logé quelques jours, tout au plus. Grimpant les marche quatre à quatre, l'ancien président se précipita au seuil du deuxième étage, ne se souciant guère du bruit que ses pas faisaient sur la construction de métal sur le bord de tomber. Il tambourina à la porte bleu, ne s'agençant pas du tout avec l'immeuble. En fait, aucun élément de la bâtisse ne s'agençaient entres eux. L'attente sembla durer une éternité. Zack posa une main sur l'épaule de son ami, en signe de compassion. Dans la journée, il avait avoué avoir peur. C'était la première fois qu'il l'admettait ouvertement. Rufus Shinra junior venait de marcher sur son orgueil. Finalement, un jeune homme apparut dans le cadre de porte. Ce dernier était un peu plus petits que les deux protagonistes. Son regard méfiant se posa sur eux. Avant qu'il ne puisse placer un mot, Annabelle accourut et déposa un baiser sur sa joue. Tout en faisant signe aux deux autres d'entrer, elle expliqua rapidement la situation à son fiancé.
Ils connaissent Samantha.
La réaction se fut immédiatement.
Oh.
Il se tassa sur le champs et ils purent passer le seuil. L'appartement était minable, comme tout ceux des taudis. Le jeune couple n'avait pas été épargné de cette misère. Dans le salon se trouvait une causeuse raccommodée, ainsi qu'une vieille télévision. Rien à avoir avec celles que possédaient les gens des plaques supérieures. Au fond, on pouvait apercevoir une porte donnant sur la chambre des maîtres. Avec un pincement au cœur, Rufus ne put étouffer les maigres souvenirs de son séjour ici. Annabelle invita les deux jeunes hommes à s'asseoir à la cuisine, alors que Jack était au salon, écoutant les informations sur le petit téléviseur en piteux état. Rufus ne put s'empêcher de songer comment il réussissait à entendre l'annonceur malgré les interférences. Annabelle joignit ses mains et fixa Rufus, ramenant ainsi l'homme à la réalité, ainsi que Zack. Contrairement à ce que la brunette avait pu croire, suite à son départ de Midgar, Annabelle s'était fait un sang d'encre pour elle. À travers Midgar entier, elle avait recherchée son amie. Malgré tout, son ancienne colocataire tenait à elle. Les disputes avaient crées un léger fossé entre eux et la dernière avait totalement dégénérée, brisant ainsi leur amitié. Quoiqu'il en soit, les deux femmes s'étaient toujours racontées leurs confidences, depuis leur plus tendre jeunesse.
Alors, que sais-tu de la famille de Sam ?
C'était Zack qui avait ouvert la bouche, en premier. Le jeune garçon semblait avoir un plan d'attaque en tête et il attendait seulement qu'Annabelle puisse prouver les faits.
