Explications
Le soleil illuminait la chambre d'André, projetant une partie de ses rayons sur le visage d'Oscar. Sentant sa chaleur, elle ouvrit doucement les yeux et commençait à s'étirer quand elle sentit une de ses mains bloquée. Elle découvrit brusquement la situation : sa main était enlacée par une main bien plus large, délicatement posée sur le torse d'un homme ! Oscar se redressa d'un bond.
OSCAR hurlante : André ! Que fais tu dans mon lit ?
Surpris le dit André, ouvrit des yeux embrumés par le sommeil et s'étira langoureusement.
ANDRE: arrête de hurler : tu vas alerter tout le château !
OSCAR: que fais tu dans mon lit ?
ANDRE: premièrement ce n'est pas moi qui suis dans ton lit, c'est toi qui es dans le mien.
Oscar se tut et engloba du regard la chambre qui l'entourait : effectivement ce n'était pas sa chambre ! Elle jeta un regard à l'homme allongé à coté d'elle et détourna son regard lorsqu'elle vit que le drap ne le recouvrait que jusqu'à la taille. Sa gène, André ne put résister à la tentation de la taquiner, ce n'est pas demain qu'il en aurait à nouveau l'occasion.
ANDRE: pourrais tu arrêter de me déshabiller des yeux … ma chère ?
Prise en faute, les joues d'Oscar rougirent d'autant plus, si cela était possible. Elle le quitta du regard pour s'attacher à sa tenue : elle se réveillait dans le lit d'un homme nu, à quoi devait elle s'attendre ! Elle fut quelque peu rassurée de constater qu'elle portait une large chemise qui cachait son corps, impossible que ce soit une ses tuniques, elle devait appartenir à André. Ce dernier restait perplexe. Comment Oscar allait elle réagir à la situation ? Se souvenait elle de la nuit ? Sinon qu'allait elle imaginer ?
ANDRE: comment te sens tu ?
OSCAR: comment devrais je me sentir ? Qu'est ce que je fais ici ? Que m'as tu fait ?
ANDRE: je peux t'assurer que si j'avais voulu te faire quelque chose, cela aurait été avec ton accord… et je t'assure que tu n'aurais pas oublié !
Un sourire enjôleur accompagnait ses paroles. André ne doutait pas qu'Oscar ait compris à quelle « chose » il faisait allusion et à nouveau ses joues virèrent au rouge. André savait ! Et il ne s'en cachait pas. Le masque noir et maintenant André ! Cette nuit avait complètement viré au cauchemar.
Oscar voulait se lever quitter cette chambre et redevenir le colonel ! Elle se leva hors du lit et commença à se diriger vers la porte.
ANDRE: si j'étais toi, je ne sortirai pas dans cette tenue : ta vertu pourrait être compromise !
En effet Oscar était uniquement vêtue de la chemise d'André et elle ne passerait pas inaperçue en montant dans sa chambre. Elle regarda si elle pouvait se procurer de quoi se vêtir « convenablement » dans la chambre d'André.
ANDRE: inutile de chercher tes vêtements : ils sont restés dans la cuisine, j'ai à peine eu le temps de les pousser dans un coin. D'ailleurs, ils étaient trempés !
Les images de la nuit revenaient à Oscar : du bruit dans la cuisine, un voleur, un poids sur son corps et … une main.
OSCAR: c'était toi n'est ce pas ?
ANDRE: bien, tu commences à te souvenir. Après ma soirée, disons enrichissante, je me suis préparé un bon bain, je commençais à vider l'eau quand une furie à fait irruption dans la cuisine pour se jeter arme au poing sur moi. J'ai cru que c'était un voleur ! Je suis défendu !
OSCAR: tu t'es défendu ? De qui te moques tu ? Tu t'es jeté sur moi ! Tu as failli me tuer !
ANDRE le regard malicieux : si j'avais su ce que je sais maintenant, je me serais certes jeté sur toi … mais pour une autre raison
Oscar voyait, outrée, son regard s'attarder sur sa poitrine, descendre jusqu'à sa taille pour finir sa course le long de ses fines jambes.
OSCAR: arrête ça tout de suite ! Je ne suis pas une de ces greluches qui se pavanent dans les rues !
ANDRE: peut être, mais tu ne va pas me priver d'un si joli spectacle !
OSCAR: comment as tu osé porté la main sur moi !
ANDRE: rectifions, je cherchais une arme que mon voleur pouvait dissimuler quand ma main est « tombée » sur un sein de femme ! Inutile de te dire ma surprise.
OSCAR: et tu n'as rien trouvé de mieux que de profiter de ta supériorité pour abuser de la situation.
ANDRE: je te signale ma chère Oscar que si je t'avais laissée dans l'état où tu étais cette nuit, tu serais clouée au lit ce matin avec un bon coup de froid. Désolé si ma garde robe ne te plait pas, mais tu n'aurais sans doute pas apprécié de te réveiller toute nue dans mon lit.
OSCAR: non c'est vrai.
André se leva à son tour pour s'approcher de la jeune fille qui, contrairement à ses craintes, portait un pantalon. Il lui fit face et la regarda dans les yeux.
ANDRE sérieusement : il faisait nuit et aucune bougie ne brûlait : je ne pouvais distinguer que ta silhouette et mes mains n'ont touché que le strict nécessaire pour te mettre au chaud. Tu as ma parole.
Oscar savait qu'André lui disait la vérité ; parmi toutes ses qualités c'était un homme d'honneur.
ANDRE: quand tu te seras remise de tes émotions et que nous aurons un peu plus de temps devant nous, il faudra que tu me racontes comment mon meilleur ami, le colonel de la garde royale est une femme.
OSCAR: d'accord, mais pour le moment, il faut que je retourne dans ma chambre avant que quelqu'un ne me trouve ici
ANDRE moqueur : si quelqu'un entre, tu sautes sous les draps et j'avouerais que j'ai invité une de mes conquêtes pour la nuit et que la décence l'empêchait de se dévoiler.
OSCAR furieuse : je ne suis pas une de tes conquêtes. Prétentieux !
ANDRE: je ne suis pas prétentieux, j'ai un certain succès auprès des femmes, il semblerait que j'ai du charme.
OSCAR: du charme, toi ?
André glissa son visage à côté de celui d'Oscar
ANDRE: serais tu jalouse ? Si tu veux …
Il ne finit pas sa phrase et recula légèrement la tête pour faire face à Oscar ; ses yeux malicieux la dévoraient du regard tandis que sa bouche s'emparait de la sienne. André blottit la taille de la jeune femme contre la sienne et glissa ses doigts dans la chevelure blonde. Oscar avait entrouvert ses lèvres et sa langue essayait timidement de retrouver sa partenaire. André devait toujours être endormi ! Ce n'était pas possible : Oscar, d'abord hésitante, lui rendait son baiser et s'accrochait à ses épaules pour approfondir le contact ! A contre cœur, il se détacha d'elle : il était à bout de souffle ! Oscar cachait effectivement un brasier sous la glace ! Les lèvres presque endolories, Oscar avait, elle aussi, des difficultés à respirer normalement. Qu'est ce qui lui avait pris ? Et si André ne l'avait pas arrêtée ?
OSCAR: je … je suis désolée
ANDRE sérieux : c'est moi qui ai commencé, tu n'as pas à être désolée. Je suis prêt à recommencer quand tu voudras !
Il s'écarta d'elle pour lui laisser le temps de reprendre ses esprits mais son regard était résolument fixé sur elle. Le désir qu'il éprouvait à son égard commençait à grandir en lui et il dut se retourner pour ne pas être gêné à son tour. Oscar prenant ce changement d'attitude comme une sorte de rejet, pensait avoir blessé André
OSCAR: pardonne moi, André, j'ai agi sans réfléchir
ANDRE: ne dis pas ça ! C'est juste que…
OSCAR: que ?
ANDRE: je ne voudrais pas faire quelque chose que nous regretterions tous les deux !
Oscar observait son ami de dos, les poings fermement serrés. Elle connaissait André : ses qualités et ses défauts, elle avait déjà pu admirer la puissance de son corps mais ce qu'elle avait sous les yeux n'avait rien à voir. De son point de vue, elle avait devant elle un des plus beau spécimen qu'elle ait eu l'occasion de rencontrer ; et elle en fréquentait des hommes dans son poste de colonel ! Elle s'approcha doucement de ce dos viril et posa sa main sur son épaule, le faisant tressaillir.
OSCAR: André ? André ?
ANDRE: soit tranquille, ça va aller…
Elle se plaça devant lui, lui desserra une de ses mains qu'elle enlaça de ses doigts, puis avec un sourire hésitant
OSCAR: as tu une idée pour me faire sortir « décemment » de ta chambre ?
André lui rendit son sourire, le cœur de la jeune femme bondit dans sa poitrine et timidement, comme si une autre qu'elle parlait, elle lui lança
OSCAR: et si ton idée fonctionne, tu pourras demander une récompense !
ANDRE: quel genre cette récompense ?
Oscar, qui était passée par toutes les nuances de rouge depuis la veille, rosit et approcha sa bouche de l'oreille d'André.
OSCAR hésitante : un baiser ? … enfin si ça te convient
André n'était vraiment pas au bout de ses surprises avec elle : il faisait tout pour calmer son désir ardent de la renverser sur le lit et elle, elle lui faisait des propositions que même lui hésiterait à faire. Vivre auprès d'elle ne serait vraiment plus de tout repos ! Il lui baisa la joue proche et lui dit
ANDRE: va pour un baiser !
Oscar était déconcertée, André décupla son énergie, elle le vit s'affairer autour d'elle : il sortit un pantalon et une chemise d'un tiroir et commença à écarter les attaches du pantalon qu'il portait. Comprenant il allait se mettre nu, la jeune femme se retourna prestement pour ne pas voir sa virilité. André en fut presque déçu.
ANDRE: tu n'es pas obligée de te retourner : je n'ai rien à te cacher.
OSCAR: merci, mais ce sera pour une autre fois !
ANDRE: voilà qui est intéressant…
OSCAR écarlate : non, non, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire
ANDRE: ce qui est dit est dit, ma chère Oscar… et je sais que tu es une femme d'honneur…
Sur ses mots et vêtu, il enfila ses bottes et sortit rapidement de la chambre ; laissant Oscar à demie nue, sans explication. Qu'avait il prévu ? Comment allait elle se sortir de cette situation infernale ?
Cela faisait dix bonnes minutes que la jeune femme tournait en rond dans la chambre d'André quand la porte s'ouvrit discrètement ; suivant les consignes, elle se jeta sous les draps sans bouger. La porte se referma, Oscar attendit un instant… mon dieu, des pas se rapprochaient dangereusement du lit ! Les draps se soulevèrent !
ANDRE le regard coquin : tiens une nouvelle conquête !
OSCAR: imbécile ! J'ai cru mourir de peur ! Tu en as mis du temps !
ANDRE: que de remerciements ! Moi qui t'amène de quoi préserver ton intimité
En effet André avait sous un bras une tunique et un pantalon et dans l'autre main une paire de bottes.
OSCAR: tu es descendu comme ça ?
ANDRE: oui, mais j'ai été retardé par Grand Mère…
OSCAR: grand mère ?
ANDRE: elle m'a demandé où j'allais avec tes vêtements
OSCAR: et que lui as-tu répondu ?
ANDRE le sourire séducteur : que tu voulais passer quelques jours dans la propriété d'Arras, et que je devais mettre quelques habits de rechange dans tes sacoches
OSCAR: quoi ?
ANDRE fier de lui : à quelle heure veux tu qu'on parte ?
Où sa relation avec André allait elle la mener ? Elle était furibonde et lui jubilait comme un enfant.
ANDRE: je te laisse t'habiller ; je te retrouve à table … je prendrais ma récompense plus tard!
