Chapitre 14 : Vols

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La vie avait repris son cours au château de Jarjayes : Oscar avait regagné son poste à la garde royale et André la secondait comme il l'avait toujours fait. A présent, il était beaucoup plus attentif au colonel : l'enjeu était plus important ; il défendrait cette femme jusqu'à la mort s'il le fallait.

Oscar et André venaient de descendre pour se rendre à la caserne quand un messager du Roi se présenta à la demeure et demanda à voir immédiatement le colonel de la garde. Grand mère le mena sans tarder à Oscar.

OSCAR : qu'y a-t-il grand mère ?

GRAND MERE : cette personne est envoyée par le Roi ; il a un message urgent à te remettre

OSCAR : je vous écoute

MESSAGER : sa majesté le Roi, vous réclame au plus vite à la cour. De nombreux vols viennent d'être commis ces jours-ci.

OSCAR : de nouveaux vols ?

MESSAGER : oui, colonel

GRAND MERE : mon dieu, le masque noir ! C'est sans doute le masque noir !

André sursauta : non le masque noir ne pouvait pas avoir commis ces forfaits : premièrement c'était lui le masque noir et deuxièmement il avait passé ces derniers jours avec Oscar.

MESSAGER : en fait on ne sait pas si c'est le masque noir : les vols ont tous été faits auprès de nobles et bon nombres de valeurs ont été dérobées.

OSCAR : pourtant je croyais que le masque noir ne volait que quelques bijoux, loin de dépouiller le moindre noble.

Oscar se remémorait sa dernière rencontre avec le masque noir … dans sa chambre. Sa passion avec André l'avait tellement « occupée » qu'elle en avait oublié jusqu'à l'existence du voleur. Mais maintenant elle devait reprendre sa poursuite : ses délits ne pouvaient pas être impunis. Pourtant Oscar avait eu l'occasion de vérifier l'honneur du masque noir quand il avait découvert qu'elle était une femme. Elle doutait qu'il puisse s'agir de lui : elle avait vu sa façon de procéder : toujours à l'insu de ses victimes, sans jamais se faire voir ; comme un félin. Elle devait en avoir le cœur net : arrêter ses malfrats et identifier le masque noir.

Les choses se précipitaient pour André. Le masque noir était un lourd secret qu'il portait dans son cœur. Il savait, dès la découverte de son amour pour Oscar, qu'il devrait lui faire cet aveu ; abandonnant par la même occasion sa double identité. Mais le moment ne lui semblait pas approprié : le masque noir avait encore un rôle à jouer.

OSCAR : André veux-tu bien m'aider à attraper ces bandits ?

Oscar savait que son compagnon défendait les actions du masque noir : il avait refusé de l'aider lors de ses premiers méfaits, mais elle voulait le laisser libre de choisir. Elle comprenait ce que ressentait son amant, même si elle ne partageait pas sa position ; en fait son statut le lui empêchait ! En tant que noble et colonel de la garde, elle devait obéir aux ordres de sa majesté.

ANDRE souriant comme s'il avait lu ses pensées : avec plaisir, je vais faire le tour des estaminets pour essayer de recueillir quelques informations sur ce groupe.

Oscar lui adressa un sourire satisfait : c'était un compromis qui leur convenait à tous les deux. Elle s'occupait de trouver la trace du masque noir et André partait à la recherche du groupe de voleur. Leurs pistes finiraient par se rejoindre s'il s'avérait que le masque noir était mêlé à ces dernières agressions. De cette façon, ils mèneraient à bien leur mission.

André fut reconnaissant à Oscar de le laisser maître de son choix. Il allait aider son amie à résoudre cette affaire : il était hors de question qu'elle mettre sa vie en danger sans sa protection. Il avait menti sur le masque noir… et il venait de lui mentir à nouveau : il n'irait pas dans les bars. Il tenait beaucoup trop à elle : il serait à ses côtés, il serait son ombre. Ce n'était pas André Grandier qui aiderait le colonel de la garde mais le masque noir en personne ! Le jeu des masques allait reprendre.