Chapitre 44 : Espièglerie
Oscar avait laissé grand-mère et André seuls, elle avait besoin de parler avec sa mère. Elle frappa à la porte du boudoir de Madame de Jarjayes et entra en entendant l'invitation de sa mère.
MADAME DE JARJAYES : vous désirez me voir, mon enfant ?
OSCAR : oui, Mère… j'ai une faveur à vous demander
MADAME DE JARJAYES : je ferai mon possible, je vous écoute
OSCAR : je voudrais que vous me confectionniez une robe avec l'aide de grand-mère
MADAME DE JARJAYES : une robe… bien … mais quelle genre de robe ? Une robe de bal ?
OSCAR : non… une robe de mariée
MADAME DE JARJAYES emportée par sa joie : oh ma fille, ce sera avec le plus grand plaisir… Nous allons nous y mettre dès que possible… mais il faudra aussi prévoir un habit pour André !
Madame de Jarjayes enveloppa sa fille dans ses bras en recensant tous les préparatifs auxquels il fallait penser. Les invitations, les fleurs, les cuisiniers… Oscar arrêta les énumérations de sa mère : ils avaient décidé, avec André, un mariage simple où seuls les amis proches, les sœurs d'Oscar et la famille seraient invités. Ils espéraient également que la cérémonie puisse avoir lieu dans la propriété d'Arras.
MADAME DE JARJAYES : je comprends… vous ne voulez pas qu'on découvre votre mariage à Versailles ?
OSCAR : ce n'est pas tout à fait cela… je souhaite demander à leurs majestés qu'Oscar de Jarjayes, colonel de la garde royal disparaisse pour laisser la place à Oscar Grandier.
MADAME DE JARJAYES : votre père risque de montrer des réticences à vos projets…
OSCAR : d'après ce que vous m'avez racontée, Père croit que je suis morte. J'espère que le fait de me savoir en vie le fera changer d'avis sur la poursuite de ma carrière militaire.
MADAME DE JARJAYES : je le souhaite de tout mon cœur
OSCAR : à ce sujet, Mère, quand le retour de mon père est-il prévu ?
MADAME DE JARJAYES : demain
OSCAR : eh bien, dès son retour, je demanderai à avoir un entretien avec lui.
MADAME DE JARJAYES : Oscar, sachez que quoi qu'il arrive, je serais toujours de votre côté.
OSCAR : merci Mère.
André fit ses premiers pas vers la voie de la guérison, il ne put quitter la chambre mais ses progrès lui permettaient à présent de prendre ses repas dans le boudoir en compagnie d'Oscar. En fait son rétablissement se faisait à bien des niveaux : son appétit grandissait chaque jour un peu plus, les moments tristes étaient oubliés au profit de discussions gaies et animées…et son envie de faire découvrir à Oscar les « milles et une choses » grandissait dans son corps.
Depuis sa reprise de conscience, André et Oscar partageaient le même lit, mais la promiscuité de leur corps mettrait à rude épreuve leur désir charnel. La blessure récente à la poitrine d'André le faisait encore souffrir et Oscar ne voulait prendre aucun risque. Toutefois les deux amants profitaient de ces nuits pour redécouvrir mutuellement leur corps, par de nombreux baisers et caresses.
