Chapitre 45 : Honneur
Le Général de Jarjayes fut de retour comme prévu le lendemain. Il fut accueilli par sa femme qui l'invita à la suivre dans son bureau. Elle lui révéla la réapparition de leur enfant ainsi que le rôle qu'avait eu André dans la libération de leur fille et les risques qu'il avait pris dans cette tâche.
Le Général resta, comme toujours, impassible. Il accueillit la nouvelle avec certes soulagement, mais il se borna dans son attitude froide et distante. « Un soldat ne doit jamais se laisser guider par ses sentiments personnels » répétait-il sans cesse à son fils. Son fils. Son héritier lui été revenu ! Madame de Jarjayes crut déceler un éclat larmoyant près le l'œil de son mari… allait il enfin libérer sa fille ?
En quittant son époux, elle céda la place à sa fille qui attendait que son père soit seul pour se présenter à lui.
OSCAR : Père
GENERAL : mon fils ! Je suis si heureux de vous savoir en vie et en bonne santé.
OSCAR : oui Père, c'est en grande partie grâce à André.
GENERAL : votre mère m'a informé de ce qu'André avait fait ; finalement il a toujours tenu son rôle de compagnon … mais il a prit beaucoup de risques en intervenant sans mon accord… son plan aurait pu échouer et ….
OSCAR qui trouvait le comportement de son père injuste : mais Père, si André n'avait pas agi, je serais morte depuis longtemps : ils n'avaient aucune intention de me laisser la vie sauve !
GENERAL : je comprends que vous lui soyez reconnaissant… mais il n'a fait que son devoir ! D'ailleurs où est André ? Votre mère m'a prévenu qu'il se remettait bien de ses blessures.
OSCAR : nous l'avons installé dans ma chambre
GENERAL qui commençait à perdre son flegme : Dans votre chambre ? Qu'est ce que cela signifie, mon fils !
OSCAR bravant le regard de son père : ma chambre est l'une des plus confortables et l'état d'André était très préoccupant… « Vous n'auriez pas préféré qu'il s'installe dans votre propre lit » se retint-elle de dire
GENERAL à présent en colère : mais c'est inacceptable : c'est un valet !
OSCAR tendue devant le général : ce n'est pas un simple valet ! C'est mon fiancé !
Ca y est, elle l'avait dit. Elle avait failli perdre André à cause de l'Archange, son père ne le lui enlèverait jamais !
GENERAL : Quoi ? Qu'avez-vous fait, pauvre idiote ?
Il s'approcha et voulu la gifler pour son impertinence, mais Oscar, déjà sur ses gardes depuis les derniers propos de son père, évita de justesse la sanction.
OSCAR : il est déjà trop tard, Père
En entendant ces mots, le Général se figea. Non ce n'était pas possible… cette sotte ne lui avait pas fait un tel affront ? … Et l'honneur des Jarjayes ? Plus d'héritier Jarjayes mâle ? Même plus une fille pure à marier, avec la condition de garder le nom des Jarjayes. L'honneur de la famille, son honneur… bafoué à jamais. Non ! Il devait redorer le blason après une telle honte.
GENERAL : ainsi vous m'avez désobéi de la pire manière qui soit. Vous ne méritez plus de vivre…
Sur ces mots, le Général prit une des épées de collection qui paraient l'arrière de son bureau pour donner sa sentence à sa fille. Oscar, voyant la menace que son père voulait mettre à exécution, saisit rapidement une épée posée près de l'entrée du bureau.
OSCAR : si tel est votre souhait, père… mais sachez que je ne mourai pas sans me battre : voilà une chose que vous m'avez apprise !
Le duel entre le père et la fille serait décisif !
Le mariage de Monsieur et Madame Grandier eut lieu huit mois plus tard à Arras. André n'avait à présent plus aucune séquelle et Oscar brillait par sa beauté et sa joie de vivre.
Toutes les sœurs d'Oscar et leur famille étaient présentes. Grand-mère pleurait comme une madeleine sur l'épaule de Rosalie qui, accompagnée de Bernard et de leur fils, avaient été invités à être les témoins de cette union.
Un peu plus en retrait, un couple observait les jeunes mariés. « Ne sont ils pas magnifiques ? » demanda Madame de Jarjayes à son époux.
Oscar et André Grandier vécurent heureux et …
FIN
Tous les personnages de Lady Oscar appartiennent à Riyoko IKEDA
Note de l'auteur : merci à tous les lecteurs qui ont suivi cette histoire. J'espère qu'elle vous a permis de passer un agréable moment. Merci de tous vos commentaires et de tous vos encouragements. Myminette (été 2005)
