Titre : L'Accident

Auteuse : Toujours Mélie.

Genre : Toujours la même chose.

Note : Petite dédicace à Machan et Babel


Réponse aux reviews :

- Warriomeuh : D'une traite? Wow, ça fait plaisir à entendre ça! Pour un lemon... euh...

- Sahad : Oh tu sais faut quand même qu'il se retienne un petit peu sinon ce serait pas drôle... mdr

-Corenn : Merci pour ta review Akabane... niaaaaaaa...


VI. Confrontation

Shido raccrocha violemment le téléphone.

"Manquait plus que ça! s'écria-t-il.

- Que se passe-t-il, mon petit Shido?"

Le Beastmaster sortit de la cabine téléphonique, reprit le singe sur son épaule et répondit finalement.

" Ils ne peuvent pas venir nous chercher. Ils ne veulent pas nous voir avant demain soir : "Ce n'était pas prévu, vous avez fait trop vite…" Tu parles…

- Il est plaisant de te voir en colère.

- Quoi?

- Tu retrouves ton énergie, expliqua Akabane en se levant du banc où il s'était assis. Tu n'as plus ce regard triste, presque vide… et en plus, tu es toujours aussi mignon, termina-t-il avec un grand sourire."

Shido détourna la tête.

"Tu n'aimes pas que je te dise cela?"

Pas de réponse.

"Pourquoi?"

Pas de réponse.

"Mais moi je t'aime, Shido!

- On va prendre le train pour rentrer. Ensuite, j'irai chez moi avec le singe et vous vous débrouillerez jusqu'à demain soir.

- Mon petit Shido, pourquoi as-tu changé de sujet?"

Pas de réponse.

Six mois après l'Accident, POV de Shido

Pas de réponse, il n'y avait, il n'y a toujours pas de réponse. Pourquoi j'ai commencé à sentir que cela devenait différent ? Pourquoi ce qu'il disait ne m'énervait même plus, me mettait juste mal à l'aise. Pourquoi mal à l'aise ?

Il n'y avait, il n'y a, pas de réponse. Alors je n'ai pas répondu, je ne réponds pas.

Pas de réponse. Pourquoi est-ce que je me sentais, non pas mieux, mais moins mal. Pourquoi, Madoka, je ne pensais plus chaque seconde à toi, à ce que je t'ai fait, Madoka…

Pourquoi même maintenant, je repars en arrière, et même si c'est de toi que c'est parti, ce n'est pas à toi que je pense. Pourquoi je me calme peu à peu en repensant à tout cela ?

Je suis désolé. Désolé. Désolé. Je n'ai fait, je ne fais, que le mal. Mais… bientôt la fin, Madoka, bientôt la fin. Mais… maintenant que j'ai commencé à y repenser, il faut que je finisse. Alors, il fera froid, il sera mort, Shido sera mort, ce sera fini, tout sera fini, tu seras en paix, peut-être que moi aussi. Bientôt.

Pourquoi suis-je plus calme… ce n'est pas le froid. Pas de réponse, il n'y en a pas, c'est comme ça, je crois. Je pleure, je me calme, j'ai froid, je pleure encore, je m'excuse, mais dans tout ça…

Il vaut peut-être mieux ne pas poser de questions.

Quatre mois après l'Accident

Dans le bus. Le bus. C'était la dernière étape, ils allaient bientôt arriver. Shido soupira, il vacilla . Il n'en pouvait plus. De cette journée infernale. De cette vie infernale. De cet Enfer, tout simplement.

Il se retenait à la barre d'une main. Le singe était toujours agrippé à son cou, il était si calme, à croire que ce n'était pas un singe normal.

Akabane ne semblait pas avoir besoin de se tenir, il tenait naturellement debout. Il regardait par la fenêtre, et Shido le regardait, sans le vouloir vraiment, sans s'en rendre compte vraiment.

Le Beastmaster trébucha encore. Le Transporteur tourna la tête et s'en aperçut, il sourit, de ce sourire dont personne n'a jamais su si c'était celui d'un ange ou d'un démon. Il posa la main sur celle du maître des animaux, qui se tenait à la barre. Ce dernier retira la sienne et manque de tomber à la renverse, mais on le rattrapa par le bras.

Un peu plus tard, ils descendirent du bus, à quelques pas de l'appartement de Shido.

"Au revoir.

- Au revoir? s'étonna Jackal. Comment cela?

- Je vous l'ai dit, vous devez vous débrouiller seul jusqu'à demain.

- Mais, mon petit Shido…

- Non, dit immédiatement le Récupérateur.

- Je n'ai nulle part où aller…

- Non, répéta-t-il, implacable.

- Juste une nuit…

- Non.

- Tu n'en as pas marre, de répéter tout le temps la même chose?

- N…

- Mon petit Shido…"

Pas de réponse. Shido se contenta de détourner le regard, de faire demi-tour et d'aller vers son immeuble.

"Shido, tu as bien un placard chez toi?"

Déconcerté par l'incongruité de la question, le Beastmaster s'arrêta.

"Que… quoi? Et alors?

- Et si je te promets de dormir dedans?

- Vous êtes complètement… oh, et puis…

- Oui?

- Laissez-moi!"

Il ouvrit la porte de l'immeuble, entra à l'intérieur et referma. Le singe poussa un petit cri. Le Beastmaster soupira, ferma les yeux quelques secondes, les rouvrit, et se dirigea vers son appartement.

Il se retint de crier lorsqu'une main se posa sur son épaule et que, se retournant, il se retrouva face à un grand, très grand sourire.

Akabane se rapprocha de lui et lui murmura à l'oreille…

"Je te promets d'être sage et de dormir dans le placard…"

Shido poussa un long soupir.

Il n'en pouvait plus.

Six mois après l'Accident, POV de Shido

Pas de réponse.

Quatre mois après l'Accident

Kurodo Akabane entra, déposa son chapeau sur une commode, observa les lieux quelques instants.

"Un peu triste, constata-t-il."

N'obtenant aucune réponse, il se contenta de hausser les épaules et continua sa visite de l'appartement tandis que Shido Fuyuki fermait la porte à clé, se demandant si c'était bien nécessaire. Le seul danger qu'il courait à présent était avec lui dans la pièce.

Il passa ensuite plusieurs minutes à chercher quelque chose dans un tiroir tandis que le Transporteur faisait une inspection du placard de sa chambre. Il sortit finalement une petite clé, vérifia que c'était la bonne, et la mit sur la porte de la salle de bain, à l'intérieur.

"Hum, je…

- Oui?

- Prends une douche, annonça-t-il tout de go.

- Très bien! Tu as besoin d'aide?"

Il claqua la porte et la ferma à double tour pour toute réponse. Puis il ouvrit les robinets et mit de l'eau sur son visage avant de se regarder dans la glace.

Il avait du mal à suivre, avec tous ces sentiments qui se bousculaient en lui. Ces derniers jours avaient été si mouvementés… et… il se rendit compte qu'il pensait de moins en moins à Madoka. Etait-il possible que "les choses s'arrangent"? Est-ce que ce que lui prédisait Hevn était en train de se réaliser, est-ce qu'il était en train de s'y faire?

Non, c'était sans doute qu'il n'avait pas eu le temps…

Shido entendit du bruit dans la pièce à côté. Sans doute le singe qui faisait les quatre cent coups à Akabane. Pourvu que le Transporteur ne s'emporte pas et ne découpe pas l'animal en rondelles…

A cette image, le Beastmaster sourit. Puis il sursauta. Il avait sourit… pour quelque chose qui n'avait rien d'amusant, de plus.

Il se repassa le visage sous l'eau et enleva sa chemise.

A ce moment là, un bruit plus fort que les autres retentit et la porte vibra. Puis il y eut un cliquetis, comme si quelqu'un trafiquait la serrure, la clé tomba. Shido la regarda sans réagir.

Un autre cliquetis métallique.

La porte s'ouvrit sur le chimpanzé qui entra, vif comme l'éclair, et alla se cacher dans la douche. Il fut suivit par un Transporteur amusé qui le rattrapa par la peau du cou et le fit sortir sous les yeux éberlués d'un Shido qui resta cependant immobile.

Une fois le singe dehors, Akabane s'apprêta à refermer la porte. Puis il vit Shido, toujours torse nu, et la rouvrit, se dirigea vers le Beastmaster qui, instinctivement, se mit à reculer, mais se retrouva dos au mur. L'autre sourit, se rapprocha encore. Il déposa un baiser sur les lèvres du maître des animaux. Puis il repartit et ferma la porte.

Shido resta quelques minutes le dos au mur, sans bouger. Il finit par se relever et prit sa douche comme il était, encore à moitié habillé, moins par prudence que par égarement.

Lorsqu'il sortit de la salle de bain, changé, les cheveux encore humides, il découvrit que le Transporteur avait réussi à trouver de quoi lui préparer un semblant de repas. Il s'assit devant son assiette et la contempla.

"Ce n'est pas empoisonné, précisa une voix non loin derrière lui.

- Je sais. Je n'ai pas faim.

- Tss, tss… ce n'est pas bon pour ta santé…

- Je m'en moque.

- Je les ai préparés avec am…

- ASSEZ!"

Shido s'était levé et tourné vers Akabane, qui s'avança, sortant de l'ombre. Il ne souriait pas.

"Assez! Répéta le Beastmaster. Je n'ai pas les idées claires, je le sais, mais ce que je sais aussi, c'est que demain soir vous ne ferez plus partie de ma vie! Pas la peine de me faire un de vos petits sourires, pas la peine d'insister, je ne veux plus vous voir! Je veux que vous disparaissiez! Hors de ma vie! Je n'en peux plus, je n'en peux plus de vous!

- Dans ce cas, pourquoi m'as-tu accueilli chez toi? demanda calmement Kurodo."

Shido eut un petit frisson. De froid, de colère, de peur, de rage… un frisson.

"Je le savais, dit-il à voix plus basse. J'en étais certain. Je savais que vous me le demanderiez. Vous me manipulez. Vous jouez avec moi, avec mes sentiments, vous jouez avec mes pensées, Akabane! Je le savais!

- Quelle est ta réponse?

- Il n'y en a pas.

- Pauvre petit Shido…

- NE VOUS APPROCHEZ PAS! N'essayez pas de vous rapprocher de moi! Je vous vois!

- Pauvre, pauvre…

- Taisez-vous!

- … petit…

- Taisez-vous!

- … Shido.

- Ne m'appelez pas comme ça!

- Dis moi… ou plutôt, écoute moi… je ne m'approcherais pas de toi si tu m'en empêchais, tu sais…

- Vous profitez que je sois…

- Inconscient? Mal en point? Shido… tu l'es de moins en moins, tu ne t'en rends pas compte? Dis-moi, depuis combien de temps n'as-tu pas pensé à Madoka?"

Le maître des animaux blêmit.

"Ne parlez pas d'elle. Ne prononcez pas son nom.

- Pourquoi?

- NE PRONONCEZ PAS SON NOM!

- Longtemps, n'est-ce pas? Trop longtemps. Tu ne penses plus à elle autant qu'avant. Tu ne passes plus ton temps à te blâmer pour ce que tu as fait. Tu recommences à vivre, peu à peu. L'appel de la mort résonne moins souvent à tes oreilles. Tu le sais, tu t'en rends compte, au fond de toi. Peu à peu, tu oublies cette fille.

- C'est faux! s'exclama Shido, d'une pâleur de mort. C'est faux! J'aime Madoka!

- Tu l'aimais, Shido, ou tu du moins tu le pensais. Mais elle est morte, maintenant, cela ne change rien.

- Non!

- Confronte-toi au présent, mon petit Shido. Madoka est morte. Tu l'as tuée.

- NON!"

Le Beastmaster se rua sur le Docteur Jackal et le plaqua contre le mur.

" JE NE L'AI PAS TUEE! Hurla-t-il en bourrant le mur de coups de poings. Je ne l'ai pas tuée! Je ne l'ai pas tuée! C'était un accident… JE NE L'AI PAS TUEE! Je ne l'ai pas tuée…"

Peu à peu, les cris devinrent des larmes, les coups se perdirent. Akabane entoura Shido de ses bras, le serra contre lui, et Shido pleura dans les bras d'Akabane.

" Tu ne l'as pas tuée, c'était un Accident. Voilà… pleure, mon Shido. Mon pauvre petit Shido… tu ne comprends pas, tu n'arrives pas à suivre, tu ne te comprends pas toi-même… c'est normal… voilà, voilà, pleure…"

Et Shido pleurait, et Akabane lui caressait les cheveux.

Six mois après l'Accident, POV Shido

"Tu l'as tuée."

Il me l'a dit. Et immédiatement, je n'ai eu qu'une envie : démentir. Et j'ai hurlé le contraire de ce que j'avais hurlé durant quatre mois.

Pardonne moi, Madoka. Kurodo est très fort. Ce n'est pas une excuse. Mais il est très fort.

Et il avait raison.

S'il avait fallu que je l'empêche de m'approcher, s'il avait fallu que je lui résiste, si je l'avais réellement voulu, je l'aurais fait. Depuis longtemps.

C'était ma faute. Parce que… sans le savoir… je m'étais fait avoir… sans le savoir… j'étais… tombé…

Ne me demande pas pourquoi.

J'ai commencé à prendre vaguement conscience de ce qui se passait réellement dans ma tête et dans mon cœur à cet instant.

Ne me demande pas pourquoi.

Il m'a forcé à me confronter à mes pensées. Et j'y ai vu la vérité. Je l'ai vue, et j'ai aussitôt refermé la porte à clef.

Au moment où toutes mes pensées étaient embrouillées, j'ai entraperçu la pensée la plus claire que j'ai eue depuis l'Accident. Et je me la suis cachée immédiatement.

Cependant, un peu de cette pensée est resté en moi.

Pardonne-moi. Il aurait mieux valu que je reste dans le brouillard. Peut-être t'aurais-je fait moins de tort… pardonne moi.

Je t'en prie, Madoka, crois-moi quand je hurle que je suis désolé.

C'était un Accident, comme disait Kurodo. Un Accident. Mais il est arrivé à cause de moi. Tu es morte d'un Accident, à cause de moi. Et, malgré tous mes remords, cela ne m'a pas empêché de continuer à te faire du tort.

Cette pensée si claire était le plus grand tort que je ne t'aie jamais fait.

Mais un peu d'elle est resté imprégnée en moi, malgré que j'aie cherché à m'en protéger.

Une bribe de pensée, à la fois plus claire, et plus embrouillée, que toutes les autres.

Quatre mois après l'Accident

Et Shido pleurait, et Akabane lui caressait les cheveux. Bientôt, il n'y eut plus que le silence.

Et le Beastmaster recula brutalement. Le Docteur Jackal ferma les yeux une seconde, les rouvrit. Il passa devant Shido et se dirigea vers la table, qu'il débarrassa.

Le Récupérateur s'assit sur le bord du lit. Il prit sa tête dans une de ses mains.

Tout était flou. Ou ne l'était pas. Ce qui était pire.

Confronté à ses pensées… il ne tarda pas à leur fermer la porte. Mais…

Akabane passa devant le lit.

… plus floue, plus claire, plus une prise de conscience qu'une véritable pensée…

Shido tendit la main et le retint par le bras.


A suivre . . .


Shido : . . .

Ban : (est venu squatter) . . .

Ginji : (idem) . . .

MakubeX : (idem) . . .

Kazuki : (idem) . . .

Jubei : (idem) . . .

Emishi (idem). . .

Akabane : Bien… j'aime ce chapitre.

Mélie : Moi aussi l'aime bien.

Shido : . . . Mélie?

Mélie : . . . hésite euh… oui?

Shido : Juste par pur hasard… qu'est-ce qui va se passer dans le prochain chapitre? Et ne me réponds pas "rien", je ne te croirai pas.

Mélie : Suspense!!!!!!!

Shido : . . . help!

Akabane : Je suis là mon amour ne t'inquiètes pas. Je te protègerai.

Shido : Pourquoi je me sens pas vraiment rassuré là?