B.A.L.L.

Ecrit par Akari (alias Florian) - Traduit par Cybèle Adam

Disclaimer:

Les personnages n'appartiennent ni à l'auteur de cette fic ni à la traductrice
mais, comme chacun sait, à Mrs J.K. Rowling.
Bien entendu, cette histoire ne rapporte pas le moindre centime à Akari ni à Cybèle.

Notes de la traductrice:

Comme promis, voici le chapitre 2.

Noms anglais dans ce chapitre:
Snape pourRogue, Fawkes pourFumseck.

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Chapitre 2

Les semaines précédant les vacances de Noël passèrent avec une lenteur agaçante pour Harry, dont l'humeur oscillait entre la joie de revoir bientôt son parrain et l'appréhension du moment où Sirius lui présenterait la fameuse femme qu'il avait l'intention d'épouser.

Le professeur Snape, pour sa part, continuait à lui lancer de petits sourires sarcastiques chaque fois qu'il le voyait - c'est-à-dire pendant ses cours, à tous les repas et quand ils se croisaient dans les couloirs.

Harry était à bout de nerfs.

Le 23 après-midi, quand la majeure partie des élèves eut quitté Poudlard, il se dirigea vers le bureau du directeur en compagnie de Ron et d'Hermione. Le niveau de son moral atteignait presque celui de la valise qu'il traînait péniblement sur le sol...

"Harry, si tu continues à faire cette tête, Sirius aura des soupçons dès qu'il te verra", lui fit remarquer son amie.

"Hermione a raison", approuva Ron. "Pour obtenir un bon résultat, il faut jouer sur l'effet de surprise. J'ai emporté la nouvelle collection de farces et attrapes de Fred et George: Mystères féminins."

"Depuis quand les inventions de tes frères ont-elles des noms aussi grandiloquents ?" s'étonna la jeune fille tout en ajustant la lanière de son sac qui avait glissé de son épaule.

Sur le conseil de Dumbledore, les trois amis avaient décidé de laisser leurs malles à l'école pour ne prendre que des bagages moldus, plus facilement transportables sans magie.

"La publicité est l'âme du commerce, tu ne savais pas ? J'ai ici le tonique rafraîchissant qui rend la peau aussi ridée que celle d'une pomme desséchée, le shampoing qui transforme les cheveux en serpents et la crème pour le corps qui fait gonfler la victime comme un ballon. Ce n'est pas ce que mes frères ont fait de mieux, mais je crois que ça devrait aller: si on n'arrive pas à faire entendre raison à Sirius, ces produits suffiront à rendre sa belle beaucoup moins séduisante !"

"Vous les hommes, vous êtes tous pareils !" décréta Hermione, vexée. "Vous ne pensez qu'à l'apparence physique, comme si ça comptait plus que n'importe quoi d'autre... Il y a des fois où vous me dégoûtez vraiment !"

Ron répondit par un mot grossier, mais par chance la jeune fille ne l'entendit pas, et Harry put donc continuer à marcher avec eux vers le bureau du directeur sans qu'aucune dispute n'éclate.

"Je ne comprends pas pourquoi Dumbledore nous a demandé de venir ici avec les valises", dit-il après avoir prononcé le nouveau mot de passe - Crêpes à la fraise. "Sirius a dit que quelqu'un viendrait nous chercher... Attendez !"

Il s'arrêta net au milieu des escaliers et ses deux amis se cognèrent contre lui.

"Il ne l'aurait quand même pas envoyée, elle !"

Les trois adolescents échangèrent des regards inquiets mais ils continuèrent à monter les marches jusqu'au bureau de Dumbledore. Harry frappa à la porte, qui s'ouvrit immédiatement - avant même qu'il ait le temps de baisser la main. Tous hésitèrent un instant puis, conscients qu'il ne servirait à rien de reculer, ils rassemblèrent leur courage et entrèrent, prêts à affronter celle que leur imagination leur présentait désormais comme une personne encore plus épouvantable que Snape.

Fawkes salua leur entrée d'un note stridente qui les fit sursauter et lâcher leurs valises. Dumbledore marmonna quelque chose à l'attention du phénix puis s'approcha de ses élèves, suivi de quelqu'un qui, jusque là, était resté dans l'ombre. Harry leva lentement les yeux, cherchant à retarder autant que possible l'instant de la confrontation, mais son anxiété fondit comme neige au soleil dès qu'il aperçut le professeur Lupin.

"Professeur ! C'est bien vous ?" s'exclama-t-il en un cri de joie, toute inquiétude envolée.

Remus Lupin acquiesça d'un sourire et s'approcha de lui pour poser une main sur son épaule.

"Tu m'as l'air d'aller bien, Harry..."

L'adolescent se contenta de le regarder avec une expression ravie, tout comme Ron et Hermione que la joie mêlée de soulagement rendait également muets.

La santé du professeur paraissait s'être améliorée depuis la dernière fois qu'ils l'avaient vu: bien que toujours pâle et émacié, avec des mèches grises dans ses cheveux châtains et une robe élimée, il avait désormais un regard plus serein, des traits plus détendus... Harry ne pouvait que s'en réjouir, surtout sachant combien Remus avait souffert dans le passé et ce qu'il devait encore endurer à chaque pleine lune.

"C'est vous qui nous conduirez chez Sirius, professeur ?" demanda soudain Ron, tirant Harry de ses pensées.

"En effet, monsieur Weasley", répondit Dumbledore. "Remus et moi sommes les seuls à savoir exactement où se trouve Sirius et, comme je ne peux pas m'en aller d'ici, il a accepté de venir vous chercher."

"Alors vous passerez Noël avec nous aussi, non ?" demanda Harry d'une voix pleine d'espoir en attrapant une manche de la robe de Lupin.

"C'est bien mon intention", confirma l'ex-professeur de Défense Contre les Forces du Mal. "Si ça ne vous ennuie pas, du moins."

"Vous plaisantez !" s'exclama Hermione avec un clin d'oeil en direction de ses amis. "Je suis sûre qu'on s'amusera beaucoup."

"Dans ce cas, dépêchez-vous donc de partir", intervint le directeur. "Mais surtout souvenez-vous que personne ne sait où vous êtes, donc restez toujours prudents. Bien, maintenant venez ici: vous allez utiliser ceci", ajouta-t-il ensuite en désignant des verres ébréchés posés sur son bureau.

"Qu'est-ce qu'on doit faire ?" questionna Ron, perplexe.

"Ce sont des Portoloin", expliqua Lupin. "C'est le seul moyen d'atteindre la villa où habite Sirius. On aurait pu y aller par la route, mais il vaut mieux que vous ne connaissiez pas son emplacement exact."

Les trois adolescents hochèrent la tête en signe de compréhension, ramassèrent leurs bagages et, après avoir écouté les dernières recommandations de Dumbledore, se préparèrent pour le départ. Harry jeta un dernier coup d'oeil au professeur Lupin, qui répondit d'un sourire, puis il ferma les yeux, serra les doigts autour de son verre et se laissa transporter par la magie attachée à l'objet.

Quand il rouvrit les yeux, il se trouvait dans un endroit sombre et malodorant, franchement trop petit pour une personne et une valise. Instinctivement, il leva les bras pour repousser le battant de ce qui ressemblait à une trappe. Les tièdes rayons du soleil hivernal l'atteignirent en plein visage quand, encore étourdi, il se hissa hors du piège qui le retenait prisonnier. Enfin, il pouvait respirer un peu d'air pur !

Ron et Hermione l'imitèrent quelques instants plus tard et se laissèrent tomber sur le sol en inspirant à plein poumons.

"Mais qu'est-ce que c'est que cet endroit où on est tombés ?" brailla Ron entre deux accès de toux.

"Je suis désolé, les enfants."

Il se tournèrent du côté d'où provenait la voix douce de Lupin et virent le visage souriant du professeur émerger d'une sorte de bac d'aspect peu engageant.

"Mais c'est un bac à ordures !" remarqua Ron, soudain très pâle. "On est arrivés dans une poubelle !"

Lupin nettoya sa robe tant bien que mal puis sourit d'un air embarrassé.

"De son vivant, la tante de Dumbledore a relié les verres à cette poubelle plutôt qu'à la villa pour éviter que quelqu'un effraye ses invités moldus en transplanant chez elle à l'improviste. Malheureusement c'était le seul endroit qui soit assez discret et où on puisse à la fois cacher les portoloins et arriver... Une fois qu'on y est habitué, ce n'est plus tellement inconfortable", termina l'homme en replaçant les verres à l'intérieur du bac.

"Maintenant je comprends pourquoi Dumbledore nous a conseillé de prendre des bagages plus petits que les malles !" commenta Hermione.

"On s'est retrouvés dans un bac à ordures !" répéta Ron qui, visiblement, n'arrivait toujours pas y croire.

Harry n'y prêta aucune attention. Il regardait autour de lui en se demandant où pouvait se trouver la maison qui servait de cachette à Sirius, car il ne voyait rien d'autre qu'une pelouse enneigée avec de grands arbres qui formaient comme un dôme au-dessus.

"C'est le parc qui entoure la maison", lui expliqua Remus. "Il faut suivre ce sentier pour arriver à l'entrée."

En chemin, comme Ron n'arrêtait pas de grommeler, Hermione lui mis son sac dans les bras en décrétant que, s'il avait tant de souffle à gaspiller, il ferait mieux de s'en servir pour porter les bagages.

"Nous voilà arrivés," dit Lupin en s'arrêtant pour désigner quelque chose d'un signe de la main.

A leur grande stupeur, les trois adolescents découvrirent une luxueuse villa de trois étages, avec un grand patio devant la partie frontale du bâtiment et une longue arcade menant à la porte d'entrée. Les murs étaient peints en blanc, de nombreuses fenêtres encadrées de bleu s'ouvraient sur le jardin, et des frises architecturales donnaient à la façade une indéniable valeur artistique - du moins, à en croire les références culturelles d'Hermione, qui débita les caractéristiques respectives des styles ionique, dorique et corinthien.

"Je n'aurais pas cru que la tante du directeur était aussi riche !" déclara Harry tandis que ses amis et lui rejoignaient le professeur Lupin, qui avait déjà ouvert la porte d'entrée. "Vous croyez que c'est prudent, pour Sirius, de rester dans un endroit aussi... voyant ?"

"Il n'y a aucun souci à se faire de ce côté," le rassura Remus en entrant. "Il faudrait aller consulter l'arbre généalogique de la famille et visiter les maisons de dizaines d'autres parents avant d'arriver jusqu'ici. Et même si quelqu'un y parvenait, il ne trouverait qu'un pauvre professeur auquel Dumbledore a prêté la maison pour qu'il y vive avec son chien..."

Harry poussa un soupir de soulagement et suivit Lupin à l'intérieur de l'habitation, qui se révéla encore plus luxueux que l'extérieur: la grande pièce qui s'offrit à sa vue était remplie de statues, de tableaux et de tapisseries Tout cela n'enlevait pourtant rien à sa luminosité, grâce aux deux immenses portes-fenêtres qui occupaient pratiquement toute la paroi opposée à la porte. Au fond à gauche s'élevait un imposant escalier de marbre, et deux grandes arches percées dans les murs des côtés reliaient ce hall d'entrée aux autres pièces du rez-de-chaussée.

Remarquant soudain un grand chien noir qui arrivait par l'arcade de droite, Harry s'élança à sa rencontre avec un cri de joie. Un instant plus tard, il était dans les bras de son parrain qui, sa forme humaine à peine reprise, s'était trouvé littéralement assailli par le filleul qu'il n'avait plus vu depuis des mois. Sirius lui rendit son accolade affectueuse et ils restèrent un moment ainsi, tandis que Remus, Ron et Hermione observaient la scène en silence. Ce ne fut que quand Sirius s'éloigna un peu de Harry en lui faisant remarquer qu'il avait bien grandi que les deux autres adolescents s'approchèrent pour serrer la main de Black et le remercier de les avoir invités.

"Eh bien, je ne pensais pas que vous puissiez trouver amusant de passer Noël avec un dangereux évadé", dit Sirius, "mais je suis content que vous ayez décidé d'accompagner Harry."

"Les enfants, on va porter les valises dans vos chambre", intervint Lupin. "Ensuite, si vous voulez, on fera le tour de la maison, comme ça vous pourrez vous orienter un peu."

Sur ce, il sortit sa baguette pour faire léviter les bagages en direction de l'escalier puis monta à l'étage supérieur, suivi de Harry, Ron, Hermione et Sirius. Il tourna à droite et s'arrêta devant la dernière porte du long couloir.

"La maison est grande et vous auriez pu avoir chacun une chambre, mais on a pensé que tu préférerais sans doute en partager une avec Ron comme d'habitude, Harry. Hermione, la tienne se trouve en face. Voilà...", dit Lupin et, de sa main libre, il ouvrit la porte afin de faire entrer les bagages, qui descendirent ensuite doucement jusqu'au plancher.

La pièce attribuée à Hermione était plutôt grande et bien éclairée par une fenêtre qui donnait sur un côté de la villa et par la vitre de la porte par laquelle on accédait à une petite terrasse. De là, on avait une vue panoramique sur la colline qui se trouvait derrière la maison. La chambre de Ron et Harry était un peu plus grande. Son balcon se trouvait du côté de la façade et donnait donc sur le patio et sur les arbres du parc.

"C'est merveilleux !" s'enthousiasma Hermione. "L'air est tellement pur ici, et tout est tellement calme... C'est l'endroit idéal pour étudier !"

Harry, Ron et Sirius fixèrent sur elle un regard pour le moins perplexe tandis que Remus se contentait de sourire.

"Alors je crois qu'il y a ici quelque chose qui pourrait t'intéresser... Tu as vu cette grande porte près des escaliers, quand on est montés ? C'est celle de la bibliothèque, et je parie que tu y trouveras des livres intéressants..."

La jeune fille poussa un cri de joie. Elle allait se précipiter directement vers ce lieu paradisiaque quand Ron la retint:

"Attends, Hermione ! On pourrait d'abord finir de visiter la maison, quand même !"

"Qu'est-ce qu'il y a d'autre dans cette aile ?" demanda Harry en regardant avec curiosité toutes les portes fermées qui se succédaient le long du couloir.

"Encore deux chambres, les salles de bains, la bibliothèque et la salle de lecture. Les pièces à droite de l'escalier sont presque toutes vides", répondit rapidement Sirius. "Mais on va descendre, maintenant, comme ça tu verras le salon et la serre dans le jardin."

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Notes de la traductrice:

Réponses aux reviews sur mon LJ comme d'habitude.
Et tout sera traduit pour Akari, bien sûr.

Dans le chapitre 3, vous ferez la connaissance d'un fantôme et de cinq portraits
qui vous feront sûrement bien rire tout au long de cette histoire.
En tout cas, moi, j'ai adoré ces "personnages" créés par Akari.

A bientôt, chers lecteurs !

(Jenny, je suppose que tu sautilles de nouveau d'impatience,
donc j'espère ne pas devoir te faire attendre trop longtemps. ;-) )