B.A.L.L.

Ecrit par Akari (alias Florian) - Traduit par Cybèle Adam

Notes de la traductrice:

Comme vous le voyez, j'ai décidé de publier ce chapitre avec quelques jours d'avance.
Ainsi, je pourrai publier le 8 avant de partir et le 9 en rentrant deux semaines plus tard.
Sinon vous auriez eu celui-ci samedi et le suivant après trois semaines d'attente,
ce qui aurait vraiment fait beaucoup, n'est ce pas ? Je ne pouvais pas vous infliger ça !

Allez, voici le chapitre 7, où vous découvrirez en quoi va consister la phase deux du plan...

(Noms anglais dans ce chapitre: Snape pour Rogue, Padfoot pour Patmol, Moony pour Lunard.)

Bonne lecture !

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Chapitre 7

"Je ne comprends vraiment pas ce qui s'est passé ! Je suis pourtant sûre d'avoir suivi la recette à la lettre, et Lady Penny m'avait donné tous les ingrédients..."

C'était la troisième fois qu'Hermione se levait de sa chaise et répétait ces mots en marchant de long en large dans la chambre de Harry et Ron. Son visage reflétait la même incrédulité qu'au salon, quand la robe de Lupin s'était transformée sous ses yeux.

"Peut-être que le sort n'a pas fonctionné correctement parce qu'elle était vraiment trop usée", avança Ron en guise de consolation. "Mais c'est sûr que tu n'aurais pas pu arriver à ce résultat même si tu l'avais voulu: le pauvre Lupin ressemblait à une version intelligente de Lockhart !"

"RON, NE RIS PAS !" cria la jeune fille, agacée. "Tu te rends compte que le plan est tombé à l'eau ? Sirius a vu Lupin sous le pire jour possible, et si Harry n'arrive pas à réaliser son rêve, ce sera entièrement ma faute !"

Harry lui fit signe de parler plus bas pour éviter que les deux hommes, qui se trouvaient toujours à l'étage en dessous, entendent leur conversation.

"Ça ne s'est pas si mal terminé, Hermione", dit-il ensuite. "Même s'il y a eu un petit imprévu, Lupin a fini par avoir une robe neuve et Sirius avait l'air très content. On a quand même atteint notre but."

"Tu ne comprends pas ! Puisque c'est Sirius qui a arrangé les choses, on n'a pas pu profiter de l'effet de surprise. Sirius doit voir un nouveau Lupin, tout à fait à l'improviste. Ce n'est que comme ça qu'il pourra en tomber amoureux."

"Tu es folle", décréta Ron. "Cette histoire est déjà compliquée, alors si tu te lances dans des raisonnements encore plus tordus, on n'en sortira jamais !"

"C'est justement parce que le problème est délicat qu'on doit programmer chaque détail avec la plus grande minutie", répliqua Hermione. "Et puis zut, quoi, je voudrais bien savoir à quel moment je me suis trompée !"

"Je le savais !" s'exclama Ron. "Ce n'est pas l'échec du plan qui t'inquiète, c'est le fait d'avoir raté la préparation d'une substance magique !"

"C'est ridicule !"

"Hé, du calme !" intervint Harry, s'interposant entre les deux. "Vous avez vu le sourire que Lupin a fait à Sirius quand il a mis la robe ? Et vous avez entendu comment Sirius lui a dit que le beige lui allait très bien ? Moi, je crois qu'on est déjà sur la bonne voie. Il faut juste qu'on continue à suivre le B.A.L.L. Hermione, tu ne peux pas te défiler maintenant. Il faut qu'on pense à la phase deux..."

La jeune fille parut réfléchir un instant, puis elle se dirigea vers la porte, qu'elle ouvrit.

"Je dois d'abord comprendre comment j'ai pu me tromper aujourd'hui. Commettre une erreur dans une préparation aussi simple est tout à fait inconcevable. On en reparlera demain", dit-elle d'un ton extrêmement triste avant de sortir de la pièce.

Ron lança à Harry un coup d'oeil perplexe, mais celui-ci décida de ne pas se laisser gâcher la soirée par la déprime d'Hermione. Il s'assit devant le bureau, les bras croisés et l'air très sérieux.

"Je ne sais pas ce que décidera Hermione, mais moi je ne renoncerai pas maintenant", déclara-t-il ensuite. "On commencera nous-même à chercher des idées pour les phases suivantes."

° ° °

Harry et Ron ne revirent Hermione que le lendemain matin, au petit déjeuner. Quand il entrèrent dans la salle à manger, ils trouvèrent la jeune fille occupée à lire son exemplaire quotidien de la Gazette du Sorcier, et Lady Penny soupirant d'ennui dans un coin du plafond.

"Heureusement que vous êtes arrivés ! On s'ennuie mortellement, ici, aujourd'hui !" s'exclama le fantôme en se plaçant à côté des deux garçons qui, entre-temps, avaient pris place à la table.

"Où sont Sirius et Remus ?" demanda Harry en se beurrant un toast. "D'habitude ils sont déjà là quand on descend pour le petit déjeuner."

"Je ne les ai pas vus", dit Hermione en repliant son journal et en buvant une gorgée de thé. "J'ai trouvé la table mise pour nous trois, donc je suppose qu'ils ont déjà mangé."

"Écoute, Hermione", commença Harry, profitant de l'absence des deux hommes. "Ron et moi, on a mis au point un nouveau plan pour le B.A.L.L. hier soir, et il sera facile à réaliser. Je crois que la seule chose à faire maintenant est de laisser Sirius et Lupin passer un peu de temps seuls: on pourrait aller visiter Koder tous les trois et rester dehors toute la journée. Mais d'abord il faut qu'on crée une atmosphère appropriée dans la maison, avec des lumières tamisées et de la musique romantique. Je parie que, s'ils avaient un peu de temps pour eux deux, ils pourraient découvrir une attirance qu'ils n'avaient jamais remarquée... Lady Penny", ajouta-t-il ensuite, "pourriez-vous sortir aujourd'hui et aller rendre visite à un ami fantôme ?"

"Non mais écoutez-moi ça !"

Hermione reposa violemment sa tasse de thé sur la soucoupe, et Lady Penny sursauta si fort que ses yeux sortirent littéralement de leurs orbites, tombant sur la table.

"Et après ça, il paraît que c'est moi qui ai respiré une substance bizarre pendant le cours de Potions, hein !" poursuivit Hermione comme si de rien n'était. "D'où est-ce que vous sortez cette idée ? Et qu'est-ce que vous savez de ce que peuvent signifier les mots 'atmosphère romantique' !"

"Je n'y suis pour rien, moi: c'est Harry qui a monté ce plan," se défendit Ron tout en tendant à Lady Penny, avec un air dégoûté, une petite cuillère qu'il venait d'utiliser pour ramasser les globes oculaires du fantôme. "Le truc des lumières tamisées et de la musique, on l'a trouvé dans un des livres de la bibliothèque..."

"Je crois que c'est exactement ce qu'il nous faut pour..." reprit Harry.

Mais Hermione l'interrompit de nouveau sans ménagement:

"Harry, tu vas trop vite ! Tu ne peux pas espérer que Sirius soit déjà tombé amoureux de Lupin juste parce qu'il lui a fait un compliment sur ses vêtements ! Ces choses-là demandent du temps, et on doit être d'autant plus attentifs que le couple est composé de deux hommes."

"Tu nous as laissé tomber, et c'est tout ce qu'on a pu imaginer sans ton aide !"

"Mais qui a dit que je vous laissais tomber ? Je voulais seulement un peu de temps pour réfléchir. J'ai compris que, hier, j'avais probablement mélangé les ingrédients avec un peu trop de précipitation, et puis je n'ai pas attendu le temps qu'il fallait pour que le produit fasse effet. Mais maintenant j'ai trouvé quelque chose qui ne peut que réussir."

"C'est vrai ?" s'exclama Harry, enthousiaste.

Ron laissa échapper un grognement

"B.A.L.L., phase deux," annonça solennellement la jeune fille en brandissant son fameux parchemin tandis que Harry foudroyait Ron du regard. "Maintenant, les vêtements de Lupin sont très bien, mais il y a encore quelque chose qui cloche dans son apparence: les cheveux."

"Il doit les couper ?" demanda Harry, incrédule. "Moi, je trouve qu'ils sont très bien comme ça."

"Harry, pourquoi tu ne l'épouses pas toi-même, le professeur Lupin ? Tu as une telle adoration pour lui que tu le vois toujours parfait !"

"Mais il est parfait comme il est ! Qu'est-ce qu'ils ont, ses cheveux !"

"Je suppose qu'Hermione veut dire qu'il doit en prendre plus grand soin..."

"Ron, ça m'étonne de toi !" s'exclama la jeune fille. "Comment se fait-il que tu sois si perspicace ?"

"Et comment se fait-il que toi, tu sois de plus en plus sarcastique ?" répliqua le garçon en entamant une part de tarte. "Je te rappelle que j'ai une soeur adolescente. Le soin des cheveux est son premier sujet de conversation quand elle se lève le matin, et le dernier avant qu'elle aille se coucher."

"Je ne comprends toujours pas ce que ça à voir avec Lupin", insista Harry tout en évitant de justesse le petit projectile qu'une Lady Penny de plus en plus rongée par l'ennui venait de lui lancer.

"Ses cheveux grisonnent", lui expliqua patiemment Hermione. "Et ce n'est certainement pas un point positif, si on veut que Sirius le remarque. Avec la potion appropriée, on pourra teindre ses mèches grises et embellir sa couleur naturelle. Ce ne sera pas difficile: il a les cheveux clairs, donc il suffira de leur donner un peu plus de brillance."

"Et tu sais comment faire ?" demanda Harry, pas très convaincu.

"Je te rappelle que tu parles à quelqu'un qui a déjà essayé plusieurs produits magiques sur ses cheveux. Il suffira d'un shampooing et..."

Le bruit de la porte ouverte avec violence interrompit le discours d'Hermione. Sirius entra dans la pièce comme une furie et se laissa tomber sur une chaise sans même paraître remarquer la présence des trois adolescents qui le regardaient, médusés.

"Sirius, il s'est passé quelque chose ?" s'inquiéta Harry. "Où est le professeur Lupin ?"

"Il a dû sortir pour une 'course urgente' ", répondit l'homme d'un ton fortement sarcastique. "Je lui ai dit que ce n'était pas nécessaire mais il a insisté. Il dit que ce n'est pas la peine de courir de risques..."

"Sirius, de quoi est-ce que tu parles ?"

Black leva les yeux sur son filleul et se mordit les lèvres, conscient d'en avoir trop dit.

"Rien, rien. Tu le sauras quand il reviendra. Moi, je ne veux plus y penser. Harry, je crois plutôt qu'il est temps que je te parle de ce à quoi j'avais fait allusion dans ma lettre."

Harry devint soudain très pâle, au point que Lady Penny, inquiète, lui effleura le front d'une main.

"Tu es sûr que tu vas bien, mon petit ? Tu es encore plus blanc que moi !"

"Je vais bien, je vais bien !" s'empressa-t-il de dire tandis que la panique s'emparait de lui. "Sirius, on parlera plus tard ! Je vois bien que quelque chose ne va pas. Tu ne t'es pas de nouveau disputé avec le professeur Lupin, n'est-ce pas ?"

"De nouveau ?" s'étonna Sirius. "On ne s'est jamais... Mais ce n'est pas de ça que je voulais parler. Harry, il y a quelqu'un qui..."

"Hermione, il faut qu'on fasse nos devoirs !"

Harry s'était levé d'un bond et traînait son amie en la tenant par un coude.

"Je suis désolé, Sirius. On a beaucoup de travail et il faut qu'on s'y mette tout de suite, sinon on n'en viendra pas à bout avant la fin des vacances. Viens, Ron. On passera toute la journée dans la bibliothèque."

Et, sans laisser à son parrain le temps de se rendre compte de ce qui se passait, le garçon quitta la pièce en hâte, suivi de ses amis et de Lady Penny, désespérée à l'idée de devoir rester seule pendant une journée entière.

Harry poussa un soupir de soulagement dès qu'il eut franchi la porte de la bibliothèque.

"Ouf, c'était moins une !"

Il se laissa tomber de tout son poids sur une chaise et posa la tête sur la table, l'air épuisé.

"Vous avez vu ? Sirius allait me parler de cette femme ! Si je l'avais laissé faire, j'aurais été obligé de lui dire ce que j'en pensais et on se serait disputés. Il faut qu'on se dépêche avec le B.A.L.L. !"

"Peut-être que c'est pour ça que Lupin est parti", hasarda Ron. "Sirius était de mauvaise humeur, c'était évident. Ils ont dû en discuter. Lupin pense sans doute que cette femme n'est pas digne de confiance, et il essaye d'obliger Sirius à ouvrir les yeux. Ils se sont disputés pour ça et Lupin est parti..."

"Tu crois vraiment ?"

Harry releva la tête et fixa sur Ron un regard effrayé.

"Ce serait terrible ! Ils doivent se rapprocher, pas s'éloigner ! Et si Lupin ne revenait pas ? Zut, zut, il faut faire quelque chose !"

"Harry, calme-toi !" le réprimanda Hermione en le secouant par les épaules. "Sirius a dit que Lupin reviendrait et il le fera, tu verras. Tu sais bien qu'il ne nous quitterait pas comme ça... Maintenant, mettons-nous au travail. Quand le calme sera revenu, on s'occupera de la deuxième partie du B.A.L.L. On ne peut pas abandonner maintenant !"

Réconforté par les paroles d'Hermione, Harry parvint à maîtriser son agitation, mais la journée fut tout de même infernale. En effet, il dut détourner trois nouvelles tentatives de confession de Sirius, calmer Pierre Allard qui refusait que son cadre soit nettoyé par un sort autre que celui de "son Remus", calmer Sirius qui, sans aucune raison apparente, semblait décidé à briser ce même cadre en mille morceaux, et échapper à Lady Penny qui cherchait un cobaye pour goûter sa galette aux airelles danoises.

Harry se présenta au dîner avec un terrible mal de tête et une humeur massacrante, augmentée par le fait que Lupin n'était pas encore rentré. Non seulement, Ron, Hermione et lui avaient perdu des heures importantes pour la réalisation de la deuxième phase du B.A.L.L., mais son ex-professeur et son parrain ne s'étaient pas vus de toute la journée, ce qui réduisait certainement les chances que s'allume enfin entre eux l'étincelle fatidique.

"Harry, quelque chose ne va pas ?" demanda Sirius, inquiet.

"Non, rien", marmonna le garçon en mâchonnant un morceau de saucisse.

"Le professeur Lupin lui manque", déclara Ron, dont le teint légèrement violet laissait deviner que Lady Penny avait fini par trouver son cobaye.

"RON !" s'exclama Harry, élevant la voix pour le faire taire.

Mais Sirius semblait très intéressé par le sujet:

"Vraiment ?" demanda-t-il en effet, une drôle d'expression sur le visage.

"Voilà, je... suis inquiet parce qu'il n'est pas encore rentré. J'espère qu'il ne lui est rien arrivé."

"Harry aime beaucoup le professeur Lupin", intervint Hermione. "A part toi, c'est l'unique adulte avec qui il se sente bien. Il vous aime comme des pères."

"HER..." commença Harry, mais la jeune fille lui pinça la jambe pour lui faire comprendre qu'il devait garder le silence.

"Tu ne peux pas savoir comme ça me fait plaisir !" s'exclama Sirius en regardant son filleul avec un grand sourire. "D'ailleurs, à ce propos, il y a quelque chose que je voulais te dire..."

"Désolé pour le retard !"

Cette fois, Harry n'eut pas besoin de chercher une excuse pour échapper à son parrain: l'arrivée d'un Remus Lupin radieux tombait à point pour améliorer son humeur, et Sirius oublia complètement ce qu'il s'apprêtait à dire. Il se leva de table et s'approcha de son ami.

"Tout va bien ?" lui demanda-t-il avec une certaine appréhension.

"Bien sûr", répondit l'autre sans cesser de sourire. "Dumbledore et moi avons mis un moment à le convaincre; c'est pour ça qu'on arrive si tard. Entre donc, Severus."

Pendant quelques secondes, Harry, Ron et Hermione eurent l'impression d'avoir perdu toute faculté intellectuelle. Ils restèrent immobiles et muets, incapables même de formuler une pensée cohérente. Quand leurs cerveaux se remirent à fonctionner, Snape était déjà dans la pièce et échangeait avec Sirius des coups d'oeil rien moins qu'amicaux.

"Et moi qui espérais tant que tu ne te laisserais pas convaincre... Je ne pensais pas que tu étais si faible, Snivellus !"

"Fais attention à ce que tu dis, Black ! Si ça ne tenait qu'à moi, je vous laisserais pourrir ici pour toujours et même, si vous étiez découverts, rien ne pourrait me faire plus plaisir."

"Tu es toujours un beau salaud ! Je vais te..."

"Ça suffit !"

Lupin s'était interposé entre les deux antagonistes pour éviter que la bataille verbale se transforme en bataille tout court.

"Sirius, Severus est là pour m'aider, tu le sais, donc sois tolérant, je t'en prie. Severus, ne réponds pas aux provocations de Sirius. Ce n'est que pour quelques jours..."

Snape émit un grognement incompréhensible, lança à Sirius un dernier regard chargé de haine puis lui tourna le dos.

"Je vais dans ma chambre", annonça-t-il en sortant.

Il ne semblait même pas avoir remarqué la présence des trois adolescents assis à la table.

"Merci, Severus", dit gentiment Lupin.

Puis il se tourna vers l'autre homme avec une expression qui ne laissait rien présager de bon.

"Sirius ! Je sais que tu ne le supportes pas, mais tu ne pourrais pas simplement l'ignorer pendant son séjour ici ? Tu sais bien que c'est nécessaire, alors essaye de faire un effort !"

Harry s'éclaircit la voix pour tenter d'attirer l'attention des deux adultes:

"Hum... Qu'est-ce que Snape fait ici ? Il s'est passé quelque chose à Poudlard ?"

"Non, Harry, tout va bien", répondit Lupin en reprenant l'air gentil qui lui était habituel. "Tu vois, la pleine lune approche, et j'ai demandé au professeur Snape de me préparer ma potion Tue-Loup. Tu sais, maintenant il a réussi à la modifier de manière à m'épargner même la transformation. Je ne peux pas prendre le risque de me transformer ici parce que, si quelqu'un me voyait, ça attirerait l'attention sur cette maison, et Sirius ne serait plus en sécurité. Sans parler du fait que ça pourrait vous mettre en danger."

"Snape pouvait préparer la potion en restant à Poudlard !" protesta Sirius, toujours furieux. "Je ne comprends pas pourquoi il faut absolument qu'il vienne ici !"

"Sirius, on en a déjà parlé ce matin. Je ne peux pas aller à Poudlard et me promener dans le château. Je ne suis plus professeur là-bas. Un des élèves qui sont restés pourrait me voir et le dire à ses parents... Je ne veux pas que Dumbledore ait de nouveau des problèmes avec le ministère par ma faute."

"Mais on aurait pu trouver une autre solution ! Je ne peux pas le voir en peinture !"

"Ignore-le. Ce n'est pas pour longtemps... Je t'en prie, Padfoot !"

Harry eut l'impression très nette que Sirius se trouvait désarmé par l'expression suppliante de Lupin. Et, en effet, il ne dit plus rien: il retourna s'asseoir sans un mot et fit signe à son ami de s'installer à côté de lui.

"D'accord, Moony, j'essayerai de me tenir convenablement. Mais c'est uniquement parce que tu as besoin de cette potion. Maintenant, mange quelque chose et reste un peu avec nous... Tu sais que Harry était impatient que tu rentres ?"

"Ah oui ? Tu voulais me dire quelque chose, Harry ?" demanda Lupin en se tournant vers l'adolescent rouge d'embarras.

"On dirait qu'il t'apprécie tellement qu'il est de mauvaise humeur s'il ne te voit pas de la journée", dit Sirius en riant. "Je crois que je devrais être jaloux: après tout, c'est moi, son parrain !"

"Mais, Sirius..." protesta le garçon, encore plus rouge.

Lupin lui sourit avec chaleur. Sirius fit de même, mais eut ensuite la malencontreuse idée de gâcher ce moment en revenant à la charge sur le sujet tant redouté:

"Harry, si tu as un moment, je voudrais te parler de quelque chose de très imp..."

"Mon Dieu, il est déjà si tard et on n'a pas fini les devoirs prévus pour aujourd'hui !" s'exclama Hermione, laissant Sirius sans voix.

"Tu as raison !" approuva Harry. "Il faut qu'on se dépêche, sinon on aura encore plus de travail à faire demain !"

"Harry..." le rappela Lupin un instant avant qu'il atteigne la porte. "Je sais que tu ne t'entends pas bien non plus avec le professeur Snape, alors je te demande de m'excuser de t'imposer sa présence."

Harry tourna vers son ex-professeur des yeux remplis de stupeur et s'aperçut que celui-ci semblait très sincèrement désolé. La perspective d'avoir Snape dans les pieds était bien pire que la menace de passer une journée entière à la merci de Lady Penny et de ses expériences culinaires, mais puisque c'était indispensable pour épargner à Lupin les souffrances de la transformation, il était tout disposé à le supporter.

"Ne vous inquiétez pas pour ça, professeur", le rassura-t-il en revenant vers lui. "Tout ce qui compte est que vous alliez bien. Restez donc un peu avec Sirius", ajouta-t-il plus bas. "Lui aussi avait l'air très nerveux aujourd'hui."

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Notes de la traductrice:

Dans une dizaine de jours (samedi 6 août): suite de la phase deux.

Et en attendant, réponses aux reviews sur mon LJ, comme d'habitude.

A bientôt !