Chapitre Dix-huit: Guérisseurs et Guerriers.

Harry secoua la tête, grimaçant quand le mouvement lui fit un peu mal. Il avait encore très chaud et de la sueur couvrait son corps.

§Harry? Tu vas bien? Ne bouge pas…§

Harry fronça les sourcils… Qui parlait?… Puis les événements des quelques jours précédents lui revinrent à l'esprit. Il grogna… Comment allait-il expliquer ça à Godric!

Cependant, avant qu'il n'ait pu y songer d'avantage et essayer de trouver une excuse, la porte s'ouvrit et les quatre fondateurs entrèrent. Quand il vit le visage de son ancêtre, Harry sut qu'il allait avoir du mal à s'en sortir cette fois-ci. Gryffondor avait l'air très sérieux et ses lèvres étaient pincées en une ligne fine.

Harry s'appuya sur son lit en soupirant. Son corps était parcouru de petits frissons et des gouttes de sueur coulaient le long de son dos. Céréus rampa à côté de lui, s'y pelotonnant et le réchauffant. Automatiquement, il se mit à passer la main dans la fourrure du loup pour se calmer.

Rowena et Helga avaient des regards inquiets et n'arrêtaient pas de jeter des coups d'œil à leur cofondateur. Serpentard exhibait son visage fermé et sans expression habituel, aucune émotion n'apparaissait sur ses traits. Cependant, lorsque Harry fixa Serpentard du regard, il vit une lueur d'intérêt passer dans ses yeux quand il regarda le garçon allongé sur le lit.

Godric se mit à faire les cent pas, comme le lion qui représentait sa maison, pendant que les trois autres s'installaient dans la pièce.

Finalement, Godric se tourna vers Harry.

"Harold!" Sa voix avait un tranchant qu'Harry n'avait jamais entendu avant.

Fatigué, Harry leva les yeux vers lui en essayant de supprimer ses frissons.

"A quoi est-ce que tu pensais, bon sang! Est-ce que tu es complètement idiot?"

"Mais…"

"Pas de mais! Les Basilics sont dangereux, tu ne savais pas ça?" On ne les fréquente pas! Est-ce que tu réalises ce qui se passerait si tu mourrais ici? Est-ce que tu peux seulement imaginer le désastre que ça serait? Ou es-tu si stupide que tu ne comprends pas une notion aussi simple?" Il postillonnait de rage.

Puis il plaça son visage juste devant celui d'Harry.

"Et comment peux-tu être un Fourchelang?" On pouvait maintenant entendre les soupçons dans sa voix. Il fixa Harry, qui le regardait les yeux écarquillés.

"Et bien! Réponds-moi!"

Harry rapetissa un peu sur lui-même, un peu effrayé devant la colère de son ancêtre.

Sentant sa détresse, Céréus tourna ses yeux d'ambre vers godric et poussa un grognement sourd.

Godric recula de quelques pas, étonné. Harry gratta le loup derrière les oreilles.

"Tout va bien, Céréus, calme-toi…"

Les mains levées vers le ciel, Godric semblait désespéré.

"Qu'est-ce qui se passe, bon dieu! Tu es un fourchelang, tu vas dans la forêt avec un Basilic, tu disparais pendant deux jours, et puis tu reviens d'on ne sait où avec un gros loup! Est-ce que quelqu'un veux bien m'expliquer?"

"Godric, pourrais-tu te calmer et te conduire en adulte un moment!" lâcha Rowena Serdaigle, en ayant apparemment assez des emportements de l'homme. Elle retourna son attention vers Harry.

"Harold, nous attendons une explication, tu ne peux pas partir comme ça. Est-ce que tu réalises à quel point nous étions inquiets?"

Harry baissa la tête, les problèmes qu'il causait aux fondateurs le faisait se sentir mal.

"Regarde nous quand on parle, Harold."

Avec un soupir, Harry obéit, il savait grâce à ses cours avec l'homme qu'on ne désobéissait pas à Salazar Serpentard sans de bonnes raisons.

"Nous attendons…" dit Godric, se remettant à faire les cent pas.

Sachant qu'il n'arriverait pas à s'en sortir comme ça, Harry commença à expliquer ce qui lui était arrivé, en omettant quelques choses, comme sa faculté de parler aux animaux, son lien avec Céréus. En parlant, ses frissons empirèrent, et bientôt il tremblait légèrement. Il se sentit pris de vertiges pendant qu'il resserrait les couvertures autour de lui et que Céréus se pelotonnait plus près. La sueur coulant dans son dos semblait glaciale sur sa peau fiévreuse.

Fronçant les sourcils, Helga s'approcha de lui alors qu'il finissait son histoire et mit la main sur son front.

"Mon Dieu! Tu es brûlant! Rowena, appelle Léanne!"

La fondatrice de Serdaigle sortit de la pièce rapidement à la recherche de la femme de Godric.

Léanne de Holsters était une guérisseuse qualifiée alors qu'aucun d'entre eux ne connaissait autre chose que les bases. Elle habitait dans le château avec ses deux fils, Nathaniel et Quérin.

Pendant ce temps, Helga essayait de trouvait ce qui n'allait pas chez le garçon, forcée par Godric. Finalement, elle en eut assez.

"GODRIC!"

L'homme recula de quelques pas. Helga ne se mettait généralement pas facilement en colère mais quand on la poussait trop loin, elle savait où frapper et ne s'arrêtait pas avant d'avoir eu sa revanche, comme le blaireau qui symbolisait sa maison.

"Je ne sais pas ce qui ne va pas chez lui! Il tremble, il a une forte fièvre et il sue mais je ne peux voir ou détecter aucune blessure physique sur son corps, pas de morsure, pas d'entaille, pas de coupure étrange."

Godric s'affaissa dans son fauteuil et se prit la tête dans les mains.

Salazar se leva.

"Je vais chercher des potions pour réduire la fièvre et quelques autres pour le calmer et le faire dormir... Apparemment, il va en avoir besoin."

Godric se tourna vers lui.

"Merci Salazar."

"Ce n'est pas la peine, ce garçon a piqué ma curiosité et de toute façon, je ne m'inquiéterais pas trop à ta place… Tes descendants semblent avoir une réserve infinie de chance pour se sortir des situations difficiles."

Godric hocha la tête sans mot dire, les yeux fixés sur son héritier tremblant qui avait l'air très petit dans le grand lit en attendant le retour de sa femme.


Harry gémit en se réveillant, sans même le souvenir de s'être endormi. Une douleur lui vrillait le cerveau. Il sentit sa chemise coller à son corps suant quand il essaya de s'asseoir dans le lit, il se rallongea après quelques essais.

Il fit la grimace, tout son corps était douloureux et ses yeux lui firent mal quand il regarda autour de lui la chambre bien illuminée.

"Tu es réveillé, Harold."

Une main fraîche se posa sur son front et il gémit à nouveau, essayant de s'en éloigner.

Il y avait encore un corps chaud à ses côtés et quelque chose d'humide se mit à pousser sa main.

Baissant les yeux, il vit ceux ambrés de Céréus.

"Céréus... Comment vas-tu?" croassa-t-il. Sa gorge était sèche. Il se lécha les lèvres craquelées.

§Repose-toi petit. Je te protège du mieux que je peux… Le Sage viendra bientôt t'aider, ne t'inquiète pas. Pour le moment, épargne tes forces.§

Complètement confus, Harry décida de laisser le problème de côté pour le moment et bougea un peu dans son lit pour apaiser ses membres douloureux, avant de se retomber dans un sommeil agité.

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Pendant les jours qui suivirent, il n'arrêta pas de se réveiller et de replonger dans l'inconscience. Sa fièvre ne tombait pas malgré les potions que Salazar ne cessait pas de lui donner et les soins attentionnés de Léanne.

Pendant tous ces jours, il fut prit dans son esprit, dans son délire. Durant les rares moments où il était conscient, il espérait qu'il ne racontait pas ses souvenirs ou les étranges visions qui l'assaillaient.

Il y voyait des hommes et des femmes à l'allure étrange, vêtus bizarrement qui voyageaient, se battaient, soignaient… Harry ne put s'empêcher e'être fasciné en voyant des aperçus de ces gens… Il ne savait pas pourquoi ils l'attiraient autant, mais c'était indéniable. Très souvent, ils enseignaient des choses à d'autres ou parlaient à quelqu'un mais leurs mots n'avaient aucun sens…

Finalement, une semaine après son tour en forêt, il réussit, une nouvelle fois, à reprendre conscience. Gardant les yeux presque fermés, car la lumière lui donnait de fortes migraines comme il l'avait expérimenté quelques jours auparavant, il essaya de se concentrer sur ce qui l'entourait.

Il était toujours dans sa chambre et Céréus était à côté de lui.

Harry déduit du calme émis par le château qu'il s'était réveillé au milieu de la nuit. Ni Léanne, ni les fondateurs n'étaient présents cette fois.

Il bougea un peu pour voir si quelqu'un était dans les environs. Non, personne, il était seul…

"Alors, tu es finalement éveillé, jeune Harold."

Si Harry avait eu la force de bouger, il aurait fortement sursauté. Essayant de calmer son cœur qui battait la chamade, il tenta de s'asseoir pour voir qui avait parlé, mais le plus petit mouvement de la tête créait une vague de douleur dans son crâne.

"Ne bouge pas, Harold..."

§Tu n'as rien à craindre, Harry, le Sage est là, il va t'aider… Tout va bien aller maintenant…§

Les pensées de Céréus transmettaient sa confiance envers celui qu'il appelait le Sage et Harry réalisa qu'il se détendait de plus en plus, répondant inconsciemment aux sentiments de son familier.

§Si tu le dis, Céréus…§ Son esprit était un peu embrumé et il avait du mal à se concentrer.

Il frissonna quand une bourrasque de vent passa près de lui.

"Je vais t'aider Harold, mais j'ai besoin que tu me fasses confiance…"

Faisant attention à ne pas bouger sa tête, Harry regarda brièvement du coin de l'œil et eut le souffle coupé.

La silhouette translucide de Merlin flottait au-dessus de sa tête, les yeux posés sur lui, et pour une fois, son visage n'avait pas l'air fou auquel Harry s'était habitué.

"Merlin..." murmura-t-il, inspirant profondément.

Le fantôme lui sourit amèrement.

"Oui, Merlin, ou Emrys ou Myrrdin ou n'importe quel nom que le peuple humain voudra me léguer au fur et à mesure que le temps passera."

Harry allait parler, mais l'esprit l'interrompit.

"Non, ne parle pas, tu vas avoir besoin de ta force si tu veux réussir ce qui va suivre. Ecoute-moi juste avec attention car nous avons peu de temps et beaucoup de choses à faire."

Ce n'était pas peu dire qu'Harry était perplexe; le jeune sorcier regardait Merlin fixement avec incrédulité, enfin, autant que sa position lui permettait.

Merlin se déplaça pour s'asseoir en tailleur, à environ un mètre cinquante du sol. Harry était perturbé de voir le fantôme aussi sérieux car il s'était habitué à l'esprit fou toujours prêt à faire une bêtise.

"Harold, que sais–tu sur les Guérisseurs et les Guerriers?"

Le visage sans expression d'Harry sembla être une réponse suffisante car il n'insista pas plus sur le sujet.

"Les Arhoxs et les Xohras? Les deux moitiés? Les opposés?"

Le visage d'Harry devint de plus en plus confus, si cela était possible.

Merlin soupira.

"Qu'est-ce qu'ils vous apprennent maintenant?… Comment changer une allumette en aiguille?"

Au léger hochement de tête du jeune homme allongé dans le lit, de la stupéfaction se lut sur son visage translucide.

"D'accord, je suppose que tu n'en a jamais entendu parler avant… alors, écoute attentivement."

Harry bougea un peu pour se mettre plus à son aise.

"Céréus t'aide pour le moment donc tu vas pouvoir rester éveillé un peu plus longtemps, mais ça le fatigue donc essaye de limiter tes mouvements pour ne pas trop mettre ses forces à l'épreuve.

Prenant son silence pour un acquiescement, Merlin reprit son discours.

"Je ne t'ai pas dit ça avant car je pensais que tu n'en ferai pas partie, mais apparemment, j'avais tort. Tu dois savoir que dans ce monde, il y a beaucoup de puissances présentes, mais il y a de nombreuses années, quand Atlantis existait encore, deux groupes de gens, parmis les Atlantes, représentaient la dualité de ces forces. On les appelait les Guérisseurs et les Guerriers, ou les Arhoxs et les Xohras."

"Contrairement à ce que tu pourrais penser, ils ne représentaient pas le Bien et le Mal. Non, ça aurait été trop restrictif de leur coller ces étiquettes, mais nous reviendrons sur ce débat plus tard, ce n'est pas pertinent pour le moment."

Merlin fit une pause, comme pour mettre de l'ordre dans ses pensées.

"Tu pourrais les décrire comme les deux moitiés opposées d'un tout. Les deux côtés d'une Balance. Les membres des deux groupes étaient répartis dans tout le monde, se rassemblant rarement et travaillant à préserver cet équilibre. Les Guérisseurs, également appelés les Xohras, étaient divisés en trois groupes: les Guérisseurs de l'âme, du corps et de la Terre. Les premiers étaient ceux qui apaisaient les esprits, guérissaient les psychés, les cicatrices mentales, les traumatismes, qui réconfortaient les affligés et qui guidaient les jeunes pendant leurs vies. Les Guérisseurs du corps étaient les plus connus: ils guérissaient les blessures physiques de toute créature vivante."

"Les Guérisseurs de la Terre ou Guérisseurs-Mages étaient les moins connus. En parcourant le monde, ils guérissaient la nature autour d'eux et s'occupaient de toute perturbation magique dans les flux de pouvoirs et de magie sur la Terre et ils surveillaient également les points de pouvoirs."

La plupart du temps, les Guérisseurs combinaient deux de ces types de guérison, il était rare que l'un d'entre eux ne puisse en pratiquer qu'un; mais peu importe leur type, ils pouvaient tous visualiser les énergies magiques qui circulaient autour d'eux et les manipuler."

"Un Guérisseur était forcé par sa propre nature de guérir, il ne pouvait pas s'en empêcher, et dans son être même était tissé un serment, il ne pouvait pas blesser ou tuer volontairement dans le seul but de faire du mal à une créature vivante. Bien sûr, il pouvait être forcé à faire du mal, pendant qu'il guérissait, ou parce qu'il n'avait pas d'autre choix que de tuer un patient pour lui éviter une mort douloureuse et atroce."

"Cependant, si un Guérisseur choisissait de faire du mal à quelqu'un, ou de tuer, sans ce genre de raison, il souffrirait d'un choc en retour proportionnel à son acte. En général, les Guérisseurs, dont on dit qu'ils ont utilisé leurs pouvoirs pour tuer ou détruire de la vie, ont été tué par le choc en retour ou laissés sans esprit et sans pouvoir, des coquilles humaines vides d'intelligence ou de capacité de penser."

"Plus le Guérisseur était puissant, plus il pouvait utiliser d'énergie. Certains d'entre eux sont devenus des légendes…"

Merlin regarda Harry qui avait la mâchoire légèrement ouverte, ses traits formant une expression d'étonnement.

"Et puis, il y avait les Guerriers ou Arhoxs. C'était des combattants dont la vie était dédiée à se battre. Ils avaient besoin de l'excitation d'une bataille pour rester sains d'esprit. Tous étaient des combattants-nés, capables d'apprendre des nouveaux styles en un temps record, mais ils avaient chacun leur propre style. A cause de leur tendance à s'emporter facilement, ils étaient sujets à des explosions violentes mais ils étaient prompts à s'excuser et à reconnaître leurs fautes. Liés par l'honneur, ils se battaient pour les idéaux auxquels ils croyaient. Pendant toute leur vie, ils apprenaient à dompter leur tempérament, généralement avec l'aide des Guérisseurs qu'ils rencontraient car il était dans leur nature de protéger et défendre tout Guérisseur qu'ils croisaient."

"Les Guerriers, bien qu'incapables de voir les énergies autour d'eux, pouvaient les utiliser instinctivement, drainant leur entourage pour se sustenter."

"Il y avait les Guerriers habituels, les Guerriers-Mages, ceux qui se spécialisaient dans toutes les compétences de combat magiques, et les Guerriers de l'Esprit qui s'occupaient des nécromanciens, les esprits fous, les fantômes malveillants et les âmes errantes cherchant à se venger…"

"Les deux groupes étaient liés, les Guérisseurs stabilisaient les Guerriers, empêchant leur goût du combat de prendre le dessus et de les transformer en machines à tuer, sans honneur ou idéaux. Les Guerriers protégeaient les Guérisseurs, ils les défendaient."

"Les deux étaient nécessaires pour l'Equilibre, les Guérisseurs étaient les créateurs, ceux qui guérissaient, les Guerriers étaient les combattants, ceux qui régulaient les races, les empêchaient de se réduire les unes les autres en esclavage."

Un petit hochement de tête lui indiqua que le jeune sorcier le suivait jusque là.

"Mais au fur et à mesure que le temps passa, les deux groupes commencèrent à diminuer en nombre. Normalement, les gens qui avaient le potentiel étaient immédiatement repérés et entraînés par l'un d'entre eux, mais de moins en moins de potentiels apparaissaient, personne ne réussit à comprendre pourquoi. Finalement, il ne resta qu'une poignée d'entre eux: cinq Guérisseurs et cinq Guerriers. Ils se rassemblèrent un jour et personne ne les vit après. Des rumeurs comme quoi l'un des Dix aurait été vu circulèrent pendant des années mais bientôt, la vérité de leur existence diminua quand Atlantis disparut et seuls des légendes survécurent."

Merlin fit une nouvelle pause, cette fois Harry, à travers le brouillard qui lui embrumait l'esprit, put dire que le fantôme réfléchissait.

"Mais les Dix n'ont jamais complètement disparu, ils ont continué à vivre, restant sur cette terre pour enseigner aux quelques Guérisseurs et Guerriers qui apparurent à travers les âges. Quand ils atteignaient leur héritage magique, les jeunes avec potentiel venaient les chercher, aidés par les rêves d'anciens Guérisseurs et Guerriers, et ils leur enseignaient."

Cette révélation en particulier étonna Harry. Alors les gens dans ses rêves étaient les anciens Arhoxs et Xohras?

"Ton ennemi, ce Tom Elvis Jedusor, ou Voldemort comme il aime se faire appeler, est ou était un Guerrier."

Malgré son état physique, Harry ne put réprimer un sursaut… Le Seigneur des Ténèbres était un Guerrier, mais alors comment allait-il le détruire dans ce cas?

"Malheureusement, il est né trop tôt, ou tu es né trop tard." Il élabora quand il vit l'expression perplexe du visage d'Harry. "Tu dois comprendre qu'un Guérisseur a besoin d'un Guerrier et, ce qui est plus important, qu'un Guerrier a besoin d'un Guérisseur. Arhox et Xohra sont des anagrammes et cela résume la dépendance entre les deux. Les Guerriers empêchent les Guérisseurs de se faire du mal dans leur désir d'aider les autres et les gens de les exploiter, les Guérisseurs ancrent les Guerriers et les empêchent d'être pris d'une folie meurtrière à cause de leur soif de combats."

"Tom Jedusor a demandé à être instruit par les Dix et ils l'ont fait en pensant que le Guérisseur se manifesterait bientôt, mais soit celui destiné à être Guérisseur a été tué avant d'atteindre son héritage magique, ou il devait naître plus tard."

"Sans Guérisseur pour l'ancrer, et avec les connaissances acquises lors de son séjour avec les Dix, Voldemort s'est lentement laissé séduire par l'appel du combat et s'y est perdu. Sa soif, lentement mais sûrement, l'a dominé et il est devenu un Guerrier-Mage Noir."

"Mais dans les temps anciens, un Guerrier Noir ou un Guérisseur noir sont parfois apparus et les Guerriers et Guérisseurs de leur époque s'en sont occupés… Mais personne n'a été capable de l'arrêter à ton époque, personne, à part toi."

Cette fois, Merlin le regarda directement.

"Il a été capable de te sentir, de sentir ton potentiel de Guérisseur. C'est pourquoi il s'en est pris à toi en pensant que s'il t'éliminait de la scène, plus rien ne se mettrait sur son chemin, mais il a mal jugé les pouvoirs des Guérisseurs et il a aussi sous-estimé tes pouvoirs, pouvoirs seulement amplifiés par le sacrifice de ta mère. Un tel acte, accompli par amour, a attisé tes capacités latentes de Guérisseur."

"Cependant, tu ne t'en es pas sorti intact, il t'a laissé une part de lui-même, faisant de toi un Guérisseur et un Guerrier. Jusqu'à maintenant, tu n'a jamais montré plus que des pouvoirs moyens ou un quelconque signe de ces magies car elles n'ont pas arrêté de s'annuler l'une l'autre, essayant toujours d'invalider l'autre. Mais je pense que tu as parfois pu faire de la magie avancée, dans les cas ou ton sort était un sort qu'un Guérisseur et un Guerrier pouvait tous les deux lancer, comme le sort de Patronus par exemple…"

Les yeux écarquillés, Harry hocha très légèrement la tête.

"C'est également pour cette raison que tu n'a pas ressenti de choc en retour quand tu a fait de la magie offensive ou quand tu a fait du mal à quelqu'un pendant tes entraînements, puisque aucune des deux magies ne dominaient en toi. Mais tu es allé dans la Forêt. Là, tu a soigné quelque chose, tu as bu et mangé. La Forêt est complètement saturée de magie. Quand tu as mangé et bu des fruits et de l'eau de la Forêt, tu as ingéré des aliment hautement chargé en magie. Ceux-ci associés à tes soins ont juste activé tes capacités de Guérisseur plus tôt que prévu."

A ce moment, Merlin fit la grimace, apparemment les choses ne s'étaient pas passées selon son plan.

"Ton corps, habitué à l'équilibre entre tes parties de Guerrier et de Guérisseur, a activé la partie guerrière, la nourrissant de ton énergie. C'est ce qui est en train de t'épuiser et ce qui t'as poussé en état de choc. Les deux magies se battent pour récupérer le contrôle mais aucune ne gagne."

"Q-Que puis-je f-faire?" bégaya Harry alors que la douleur dans sa tête revenait. Même parler le fatiguait!

"Pour le moment, ton familier stabilise ta magie autant que possible, ce qui, étant donné tes pouvoirs, est très difficile, c'est moi qui te le dis. Mais tu as besoin de créer ton Bâton dès que possible, ensuite tu pourras stabiliser une de tes deux magies et te débarrasser de l'autre."

"Je-je ne peux p-pas garder les d-deux?"

Merlin secoua la tête.

"NON!" Son ton était inflexible. "Ces magies ne peuvent cohabiter dans un seul corps, ou le corps en question s'autodétruirait, ça ou bien le détenteur de telles magies deviendrait fou et finirait par se tuer quand les deux magies ne seraient plus latentes."

Il regarda Harry.

"Céréus ne tiendra pas bien plus longtemps, tu dois te reposer et rassembler tes forces. La prochaine fois, nous devrons construire ton Bâton. Tu t'es déjà occupé de la pierre focale, tu as juste besoin de quelque chose pour le contenu, de bois et d'un peu de ton sang. Qu'y a-t-il à l'intérieur de ta baguette et en quel bois est-elle faite?"

Harry s'endormait une nouvelle fois, pris dans le sombre et tentant tourbillon.

"Harold! Réponds maintenant!"

Quoi?… Pourquoi ne pouvait-il pas le laisser dormir, il était fatigué, ça ne se voyait pas?

"HAROLD!"

"En h-houx…" bailla-t-il, se sentant complètement épuisé. "En houx avec la seconde-conde plume d-d'un phœnix."

A peine eut-il fini de parler qu'il se laissa plonger dans un sommeil profond, manquant le regard choqué de Merlin.


Cette fois, les rêves étaient pires qu'avant… Plus nets, très imagés, mais Harry ne pouvait toujours pas comprendre un mot de ces gens, peu importe qu'il les entende parfaitement, ce qu'ils disaient ne voulait rien dire.

Sans qu'il le sache, les quatre Fondateurs le surveillaient alors qu'il se tournait et se retournait en murmurant ces mots, sa fièvre toujours aussi élevée qu'avant, sa peau brillante de sueur la plupart du temps. Ils le nourrissaient par des potions nutritives, généreusement fournies par Salazar, le lavaient régulièrement et changeaient ses vêtements. Godric arrivait à peine à se contenir, plus qu'inquiet pour son descendant. Même Salazar commençait à s'inquiéter car l'état d'Harry ne semblait pas s'améliorer au fur et à mesure que les jours passaient. Le seul moment où ils partaient était pour leurs cours et pendant la nuit, sauf qu'ils avaient tous un charme dans la pièce pour les avertir au cas où Harry quitterait son lit.

Finalement, il se sentit se réveiller une fois de plus. Il pouvait sentir que c'était la nuit et qu'il était à nouveau seul. Une légère poussée sur sa main lui arracha un sourire. Non, il n'était pas seul.

§Céréus…§

§Epargne tes forces, Harry-louveteau, tu en auras besoin ce soir. Je t'aiderai autant que possible.§

§Merci§ Harry essaya d'envoyer toute sa gratitude à son familier.

"Harold, tu es réveillé, bien. Bois ça, cela devrait te donner le sursaut d'énergie dont tu as besoin pour finir ce qui est prévu, enfin j'espère."

Harry regarda la fiole emplie d'une potion rouge crème d'un air méfiant. Elle flottait en face de lui.

§Vas-y Harry, le Sage ne te trahira pas§ dit Céréus, essayant de le rassurer.

Lui faisant confiance, Harry vida la potion après l'avoir attrapée. Immédiatement, il sentit une poussée d'énergie. C'était comme boire des bouteilles de café noir.

"Nous devons nous dépêcher, j'ai bien peur que les effets ne sont que temporaires."

Laissant la bouteille sur son lit, Harry essaya de rassembler ses pensées.

"Comment avez-vous pu faire de la magie? Pourquoi est-ce que vous en savez autant sur les Guérisseurs et les Guerriers?"

Merlin ne fit que lui sourire et lui faire signe de se remuer.

"La réponse à ces questions est la même", il fit une pause pour augmenter le suspens, "J'étais un Guérisseur."

Abasourdi par ces mots, Harry rassembla ses esprits et allait se lever du lit quand il fut stoppé par Merlin.

"Rends-toi invisible, Harold, ton ancêtre sera prévenu de ton départ de cette pièce et ils ne doivent pas te voir avant que ton Bâton ne soit fini."

Hochant la tête, Harry se concentra, appelant son élément Air couplé avec un sort jeté sans baguette et se rendit invisible pour tout œil même magique. Cette combinaison l'empêcherait également d'être détecté par des instruments magiques ou des sorts.

"Maintenant, dépêche-toi avant que les effets de la potion ne disparaissent."

Merlin commença à flotter dans la pièce. Céréus se leva et sauta du lit, étirant son énorme corps avant de se secouer. Suivant son exemple, Harry se leva et sans attendre que les fondateurs arrivent, il se dirigea vers la porte et suivit le fantôme le long de quelques corridors.

Ils arrivèrent au donjon rapidement et atteignirent une porte. Alors que Merlin l'avait traversée, Harry préféra l'ouvrir.

La pièce était vide excepté une table avec quelques morceaux de bois et d'autres choses, quelques couteaux, une bassine, plusieurs fioles, un chaudron et un livre étalés dessus.

Les murs étaient dénués de tout ornement et la seule lumière provenait de plusieurs torches, accrochées autour de la pièce, qui lui donnaient une atmosphère sinistre et effrayante.

"Viens, nous n'avons pas le temps de traîner…"

Fronçant un peu les sourcils, Harry s'approcha de la table, Céréus à ses côtés et Merlin flottant devant lui.

"J'ai rassemblé ce qui selon moi pourrait te convenir… Tu n'as plus qu'à choisir maintenant."

Se penchant sur la table, Harry commença à examiner chaque objet qui s'y trouvait. Il repéra immédiatement sa pierre et la mit de côté ainsi qu'un sac de petites améthystes. Ensuite, il jeta un coup d'œil aux différentes sortes de bois, la main qui tenait d'habitude sa baguette passant légèrement au-dessus. Plusieurs types réagirent à sa main: le houx, l'acacia et l'ébène. On pouvait dire la même chose des contenus: à la fin, il se retrouva avec une plume de phœnix et un poil de licorne.

Ouvrant le livre, il commença à suivre ses instructions, aidé par Merlin, il sculpta les différentes sortes de bois et entrelaça les trois. Il enroula le poil de licorne autour de la plume et les plaça dans le trou qu'il avait fait attention de garder en sculptant son Bâton. Fermant le fond à l'aide de ses capacités élémentales de Terre, il sentit les deux composants magiques réagir avec les parties en bois et commencer à leur infuser du pouvoir.

La partie délicate arrivait maintenant.

Prenant un couteau ornemental, il se coupa légèrement le poignet et regarda son sang remplir la petite bassine. Dès que la quantité nécessaire fut versée, il ferma la blessure et prit les pierres. D'abord, il plaça les sept petites améthystes dans le sang, le laissant les recouvrir avant de réciter l'incantation qui permettrait au liquide rouge de pénétrer dans les pierres violettes.

Une fois que ce fut fini, il les sortit et chanta lentement les mots écrits dans le livre tout en les plaçant sur le Bâton, une petite lueur apparut, augmentant quand il les plaça toutes.

Finalement, il prit sa pierre et la regarda, hypnotisé. Se secouant pour sortir de la légère transe dans laquelle cela l'avait placé, il la déposa dans la bassine remplie de sang et récita les mots, faisant la grimace à cause du choc magique causé par le sang pénétrant dans la pierre. La sortant en faisant très attention, il la plaça au sommet de son Bâton, à égale distance de chaque améthyste et chanta lentement l'incantation.

Quand la dernière étape de la création du Bâton fut complétée, ce fut le chaos, mais Harry n'arriverait jamais à se souvenir de ce qui s'était exactement passé quand il avait placé sa pierre focale.


Harry plaça la Pierre focale au sommet et dès qu'elle toucha la partie en bois, des rayons de lumière violette partirent des sept améthystes, touchant pile la pierre principale. La pierre d'étoile se mit à briller de plus en plus, son cœur pulsant, se synchronisant avec les battements de cœur d'Harry.

Puis, quand la lumière fut presque aveuglante, Harry comprit le signal et entaillant sa paume, il tint le haut du Bâton vers le sol, laissant le sang couler le long du bois vers les pierres. Dès que le liquide rouge atteignit son but, il le releva cette fois, à temps pour voir l'étincelle dorée qui pulsait à l'intérieur de la pierre d'étoile se mêler au sang. Ignorant le sentiment de vertige parcourant son corps, il commença la mélopée qui le lierait son Bâton et ses pouvoirs à l'outil.

Quand il prononça le dernier mot, de la lumière jaillit de la pierre focale et l'atteignit en pleine poitrine.

Il sentit l'énergie étrangère passer au travers de la sienne, cherchant à atteindre son centre et il se raidit quand elle arriva de plus en plus près.

Finalement, elle le trouva et fusionna avec. Quand ça arriva, une douleur atroce le déchira. Il se sentit tomber par terre, incapable de tenir debout. Le Doloris était un jeu d'enfant comparé à cela. Il réussit à tenir quelques secondes pour murmurer les deux derniers mots achevant la création de son Bâton puis il perdit connaissance, perdu dans un océan de douleur et de Ténèbres.


Godric s'était reposé dans sa chambre avec sa femme à ses côtés. Il n'avait pas pu avoir une nuit de repos complet depuis qu'Harry était tombé malade. Léanne avait fait tout ce qu'elle pouvait mais cela dépassait ses compétences, enfin, c'est ce qu'elle avait dit. Le pire, c'était qu'ils ne pouvaient pas aller chercher de l'aide. Quelqu'un risquerait de découvrir les secrets de la lignée des Gryffondor. Alors ils firent de leur mieux et attendirent. D'après ce que Léanne avait dit, la magie du garçon était en conflit avec elle-même, d'où son état. Cependant, Godric se sentait un peu mieux. Après tout, Léanne avait dit qu'il semblait aller légèrement mieux.

Soudain, il fut réveillé par le son strident d'une alarme.

Clignant des yeux, il s'assit dans son lit, essayant de rassembler ses penser et de trouver ce qui n'allait pas.

"Godric… Que se passe-t-il? Nat et Quérin dorment…" murmura sa femme.

Puis cela frappa le fondateur, Harry!

"Harold!"

Il sauta hors du lit.

"Il doit avoir quitté sa chambre pour que les alarmes se déclenchent!"

"Godric, le garçon est comateux, il n'est pas prêt de se lever avant plusieurs jours" dit Léanne.

"Mais alors…Les alarmes…"

"Ca doit être son loup…"

Godric se rallongea sur le lit.

"Tu le penses vraiment?"

"Oui. Maintenant, rendors-toi. Il ira bien demain matin, tu verras…"

Décidant d'écouter sa femme, après tout, elle était la guérisseuse, elle devait savoir de quoi elle parlait, il agita son Bâton pour faire taire les alarmes puis ferma les yeux, essayant de se rendormir, mais incapable de se débarrasser d'une sensation de malaise. Il allait retomber dans les bras de Morphée quand sa porte s'ouvrit brusquement.

Il sauta hors du lit, Bâton à la main et un sort au bort des lèvres quand il repéra une Helga échevelée.

"Godric, Harold… Disparu…Chambre…Vide……"

Elle avait à peine terminé sa phrase que son co-fondateur était déjà hors de la pièce et se dirigeait rapidement vers la chambre de son futur héritier.

En entrant dans la chambre, il ne put que remarquer qu'Harry avait effectivement disparu. Rowena et Salazar étaient déjà là et examinaient toute la pièce.

"Qu'est-ce qui s'est passé, vous avez trouvé quelque chose?" dit-il dans tous ses états.

"Rien qui ne laisserait supposer un enlèvement… Il restait une fiole sur son lit" dit Rowena, montrant Salazar du doigt.

"C'est vrai, c'était une forte potion énergisante. Il l'a bue en entier. Je n'y ai rien trouvé d'étrange. Elle était un peu trop forte mais pas assez pour être dangereuse."

"Mais comment aurait-il pu trouver une telle potion? Il était comateux, pas prêt à faire une promenade dans tes quartiers! Il n'aurait même pas du être capable de se lever…" Godric commençait à paniquer.

"C'est ce que nous ne comprenons pas. Aucun d'entre nous ne l'a faite, ni les autres professeurs, ils ne savaient pas qu'il se reposait, pas plus que les élèves" dit Helga qui les avait rejoints quelques instants auparavant, Léanne derrière elle.

Salazar grogna, gagnant ainsi un mauvais regard de la Poufsouffle.

"Je pense que la personne qui lui a donné la potion est évidente, mais la vraie question est où est ce maudit garçon?"

"Vraiment? Alors qui la fait? Dis-le nous si tu es si intelligent, Salazar!"

"Qui sait à propos d'Harold, lui a porté de l'intérêt et sait tout sur ce château?"

Les joues de Godric rougirent quand il comprit ce que Salazar voulait dire.

"Si je trouve ce fantôme, je le fais exorciser! MERLIN!"

Le fondateur de Gryffondor quitta la pièce, totalement énervé, criant sur les murs, les bras volant dans tous les sens. Son visage était congestionné alors qu'il grognait à propos de Merlin et d'exorcisme…

Pendant quelques minutes supplémentaires, les trois fondateurs restant continuèrent à fouiller la pièce pour trouver des indices, mais ils ne découvrirent rien d'autre que la fiole.

Ils se séparèrent alors et organisèrent un fouille approfondie du château. Rowena se chargea des étages les plus hauts du château pendant qu'Helga cherchait dehors. Salazar alla dans les cachots puisqu'il les connaissait par cœur.

Ils ne s'embêtèrent pas à chercher Godric. L'homme s'emportait facilement, il les trouverait quand il reprendrait ses esprits.

Salazar erra dans les cachots, ne faisant que regarder autour, essayant de remarquer toute perturbation dans ses ombres bien-aimées. Murmurant calmement, il fit appel à ses capacités de Compagnon des Ombres. Il maîtrisait l'Air, c'était vrai, mais sans que les autres ne le sachent et sous la tutelle de Merlin, il était parvenu à maîtriser les Arts des Ombres. Cependant, il avait continué à agir comme il avait toujours fait envers le vieil esprit. Les Arts des Ombres était l'autre nom, moins connu, des Arts des Mystères. Comme il n'avait pas de pierre de soleil comme focus pour son Bâton, il ne pouvait pas les utiliser au maximum de leur pouvoir, mais il arrivait quand même à effectuer les plus simples et moyennes manifestations de ces Arts. Il n'irait pas plus loin que le niveau de Compagnon, mais ce garçon, aussi bizarre que cela soit de la part d'un héritier de Godric, avait le potentiel d'être au moins un Maître, si ce n'est un Adepte.

Il y réfléchit tout en rassemblant ce qu'il savait sur le jeune sorcier.

Jeune, ce fut sa première pensée. Habituellement, les héritiers de Godric étaient plus vieux quand ils voyageaient dans le temps. D'après ce qu'il avait compris du sort, cela demandait une quantité minimum de pouvoir pour ramener les gens à un de leurs ancêtres. Plus ils avaient besoin de retourner loin dans le temps, plus cela demandait de pouvoir. Et ce garçon avait déjà rencontré deux de ses ancêtres, y-compris le premier de sa lignée!

Tant de pouvoir chez quelqu'un d'aussi jeune. Salazar l'avait senti dès qu'il l'avait rencontré. La magie coulait à flots dans le garçon, indomptée, dangereuse, incontrôlée.

Vieux. Oui, là était le paradoxe. Si jeune en apparence et maturité mais si vieux à l'intérieur. Cela l'avait surpris. Les Gryffondor menaient généralement une vie protégée qui leur permettait de s'accrocher à leur gentille petite vue du monde pendant plus longtemps que les autres, les faisant croire que tout le monde a un bon côté et prompts à défendre ce en quoi ils croient. Mais pas celui-ci. S'il n'avait pas su, il l'aurait pris pour l'un des siens, s'il n'y avait pas une tendance à l'impulsivité et une étrange sorte de naïveté en lui qui était purement Gryffondor.

Il avait trop vu en trop peu de temps, c'était évident. Peut-être pourrait-il apprendre la beauté des Ombres.

Mais cela voudrait dire qu'il devrait en faire son apprentis et Godric ne voudrait pas en entendre parler, c'était sûr. Non… il devra être plus… discret mais il enseignerait au garçon, s'il s'en montrait digne. Après tout, il ne lui transmettrait pas ses secrets s'il n'était pas à la hauteur…

Alors qu'il réfléchissait à l'énigme qu'était le protégé de son co fondateur, il atteignit le point le plus profond de son territoire. Peu de gens venaient ici mais il connaissait Merlin, après tout l'homme lui avait donné des cours particuliers, et c'était l'endroit où il serait allé s'il n'avait pas voulu être trouvé.

De façon prévisible, il remarqua des empreintes dans la poussière qui recouvrait le sol dans cette partie du château. Les suivant, il fut conduit dans une pièce inutilisée. On n'entreposait rien ici, la pièce était vide pour ce qu'il en savait.

Cependant, comme les empreintes ne lui laissaient pas d'autre choix, il ouvrit la porte et la ferma derrière lui.

La première chose qui le frappa fut les cris. Le garçon était allongé sur le sol et convulsait en hurlant. L'énorme loup noir qui avait refuser de le quitter le clouait au sol, essayant de l'empêcher de se faire du mal.

Merlin flottait au-dessus de lui et psalmodiait mais peu importe ce qu'il faisait, cela ne semblait avoir que peu voir pas d'effet sur le garçon. Il y avait une table au centre de la pièce, et en regardant ce qui y était étalé, Salazar déduisit immédiatement que l'esprit avait fait créer son Bâton par le garçon.

Transférant son regard sur le garçon, il repéra en effet l'objet susmentionné. Il devait admettre que c'était un objet hypnotisant, les pierres en particulier étaient ravissantes et crépitaient littéralement de pouvoir.

"SALAZAR!"

Il sursauta légèrement en entendant le cri paniqué de son ancien professeur.

"Merlin, qu'est-ce que vous avez encore fait?"

"Rien au sujet duquel tu dois t'inquiéter! Est-ce que tu as une potion calmante sur toi, une légère?"

Le Serpentard hocha la tête. Il transportait toujours quelques unes des potions les plus utilisées sur lui. Enfouissant sa main dans sa poche droite, il sortit un petit sac et d'un sort d'élargissement murmuré rapidement, il se retrouva avec un grand coffre dans les mains. Le posant sur le sol, il l'ouvrit et après avoir fouillé quelques secondes en sortit un fiole bleue très claire.

"Donne-la lui. Cela devrait le calmer assez pour que le charme fonctionne." Merlin parlait d'une voix raisonnable et Salazar décida à la réflexion de ne pas tester le vieil esprit. S'approchant de la bête, il s'assit sur le torse de l'adolescent, clouant ses bras au sol pas très gentiment avec ses pieds et se pencha en avant pour lui administrer la potion. Après quelques instants où l'adolescent se débattit et où il dut l'amadouer, ses débattements se relâchèrent légèrement et il retomba dans son état comateux précédent. Mais même là, Salazar put voir quelques différences. Il n'était plus aussi fiévreux qu'avant et sa peau avait retrouvé un peu de couleurs. Perdant pour une fois son calme légendaire, Salazar se tourna vers le fantôme.

"Merlin, au nom de tout ce qui est sacré, qu'est-ce que vous avez fait!"

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Ouf! J'ai enfin réussi à poster la fin de ce chapitre. Désolée d'avoir mis autant de temps mais j'ai eu des problèmes avec internet chez moi. Enfin, j'ai quand même une bonne nouvelle, le prochain chapitre (qui a pour titre: Salazar Serpentard au passage, histoire de vous mettre un peu l'eau à la bouche) sera prêt pour mercredi prochain. C'est pas beau ça:) Et puis, avec tout ce temps d'écoulé, Naia a eu le temps de poster un nouveau chapitre, ce qui fait que vous êtes sûrs d'en avoir au moins 21 maintenant, et le 22e devrait paraître bientôt également. (youpi, parce que moi aussi, j'attends la suite comme vous... :) )

Sinon, je suis maintenant en vacances donc les chapitres devraient arriver assez régulièrement maintenant.

Bref, sinon, merci à ceux qui avaient laissé une review pour le chapitre précédent: Elaur, Les maraudeuses, ange de un cisme (j'ai choisi de traduire cette fic parce que je la trouvais très originale et l'auteur a de l'avance puisqu'il y a 21 chapitres en anglais (mais je compte bien la rattraper pendant les grandes vacances :))), popov (ne t'inquiète pas, même si ça prend du temps, je finirai cette traduction: vous aurez autant de chapitres en français qu'il y en a en anglais et je pense que l'auteur finira l'histoire...), onarluca, Orphée Potter (j'espère que ce chapitre a été à ton goût (histoire que tu n'ai pas gâché toute cette salive :)). Si ca t'intéresse, Céréus risque de rester longtemps mais j'ai bien peur que Sizrian ne réapparaisse pas... (mais ce n'est pas moi qui décide alors on ne sait jamais ;))), satya, AngelofDead (il n'y a que quatre éléments: eau, air, terre et feu, l'électricité n'est pas vraiment un élément de base et pour la magie noire, attends le prochain chapitre même si ce n'est pas exactement ça...), Thealie (pour Voldemort et les maraudeurs, désolée mais aucune idée... Ils n'apparaissent pas dans les 3 prochains chapitres en tout cas), Gally-chan, David, Nymphomaniac Fantasia, fred (juste pour te rappeler que je ne fais que traduire donc que je ne peux rien ajouter à l'histoire...mais merci du compliment), miladjadja (je suppose que naia (l'auteur) a pris quelques libertés avec l'histoire telle qu'on la connait, tu peux lui en parler si tu veux, elle est sur ff aussi et française en plus donc pas de problème de langue :) sinon, désolée pour les fautes, j'essaie de les limiter mais pour être honnête, je ne me relis pas trop par manque de temps, je préfère vous donner un nouveau chapitre plus tôt mais je compte me relire une fois que j'aurais fini de tout traduire et corriger à ce moment. Mais, si tu apreçois une faute vraiment trop énorme, surtout n'hésite pas à me la signaler... :)), Remus James Lupin (merciii!), Phantme et la vengence.

Pour les remerciements pour les reviews du début de ce chapitre, je les mettrai comme d'habitude avec le chapitre suivant... :)

Voilà, bisous à tous