Chapitre Vingt: Douleur

"Concentre-toi!"

Harry essaya de se concentrer sur sa tâche, mais la douleur qui irradiait son corps le distrayait.

"Concentre-toi! Tu n'essayes même pas! Un bébé ferait mieux!"

Serrant les dents, le jeune Gryffondor essaya de recommencer. De la sueur coulait sur son front. Finalement, il parvint à finir ce qu'on lui avait demandé de faire.

Avec un soupir, il s'écroula sur le sol, son corps gémissant contre ce que Salazar Serpentard faisait.

"Pas trop mal, mais cela te prend encore trop de temps!"

"Ce n'est pas si facile!" protesta-t-il un peu essoufflé et essayant d'ignorer ses muscles douloureux tout en essuyant son front humide.

Serpentard lui lança un sourire sardonique.

"N'importe quel enfant de sept ans peut enfiler des perles sur un fil."

Harry fronça les sourcils.

"Peut-être, mais est-ce qu'ils sont sous l'effet d'un sort de douleur quand ils le font?"

Le visage de Serpentard s'assombrit.

"Ne prends pas ce ton avec moi jeune homme! Tu penses que c'est douloureux? Alors, qu'en est-il de ceci! Endolore!"

Les yeux d'Harry s'agrandirent alors qu'une lumière rouge arrivait vers lui et le touchait à la poitrine. Une douleur atroce jaillit dans son corps. Tous ces nerfs semblaient être en feu.

Il réprima tout juste un cri en tombant sur le sol.

Il ne sut pas combien de temps il fut maintenu sous le sortilège, mais à un moment, il commença à avoir des convulsions.

Enfin, le sort fut enlevé et il respira avidement, réalisant qu'il avait arrêté de le faire à un moment.

Serpentard rejoignit ses côtés à grandes enjambées et s'agenouilla sur le sol en prenant sa tête durement.

"Ca, c'est de la douleur, Harold de Gryffondor. Et tant que tu ne seras pas capable de complètement l'ignorer, nous ne ferons aucun progrès. Une fois que j'en aurais fini avec toi, ton immunité à la douleur sera quasiment totale."

Harry ne répondit pas, il ne pouvait pas… Il pouvait sentir toutes les parties de son corps pulser de douleur. Il ne fit que gémir de douleur quand Salazar laissa retomber sa tête sur le sol.

"Ne t'avise pas de t'évanouir… nous n'en avons pas fini avec le cours d'aujourd'hui alors lève-toi!" gronda-t-il.

Après ce qui sembla être des minutes pour Harry, il réussit à se relever. D'un pas chancelant, il marcha vers le mur le plus proche et s'y appuya, essayant de rassembler un peu ses forces…

"Dépêche-toi, je n'ai pas de temps à perdre! Ou bien veux-tu une autre motivation?" Il leva sa main une nouvelle fois.

Harry serra les dents et se redressa.

"Vous n'êtes pas censé utiliser Endoloris…"

"Endolore tu veux dire, et depuis quand ne le puis-je pas?" Serpentard le regardait en plissant les yeux.

"Ce- ce n'est pas juste…"

"Et depuis quand la vie est-elle juste, maintenant lève-toi comme un homme et pas comme le bébé pleurnichard que j'ai en face de moi… Ou peut-être que Godric a raison et que tu es juste faible…"

Harry soupira et ferma les yeux, essayant de rassembler le peu de forces qui lui restaient pendant que Salazar lui lançait un autre sort de douleur… Le sort le toucha et son monde redevint une nouvelle fois une mer de douleur sans fin.

Trois heures plus tard, il revint dans les quartiers qu'on lui avait donné en boitant. On l'avait déplacé dans les cachots près de la propre chambre de Salazar car l'homme était celui qui allait lui enseigner le plus.

On avait décidé qu'il serait retiré des cours, sa nouvelle nature étant un trop grand obstacle pour l'instant. Il recevait des cours particuliers quand les différents professeurs avaient un peu de temps à lui consacrer. Les cours de Salazar étaient toujours prévus en dernier car il était très improbable qu'Harry soit en état de faire plus que se traîner jusqu'à son lit et soigner ses blessures avant de dormir.

Presque un mois s'était écoulé depuis l'incident. Harry commençait à utiliser de plus en plus de son pouvoir et Salazar avait donc décidé que s'il survivait à un choc en retour, il aurait besoin d'augmenter sa tolérance à la douleur. Pendant les deux dernières semaines, il avait donc assigné à Harry des tâches demandant de la précision et du doigté tout en le plaçant sous des sorts de douleurs plus ou moins puissants.

Toute illusion sur la gentillesse de Salazar avait été mise en pièces: l'homme était froid, dur mais était capable d'être doux si le besoin se présentait. Harry avait appris que l'homme ne faisait rien sans motif. Il était calculateur et avait toujours son propre intérêt à l'esprit. Il pouvait exécuter la magie la plus Sombre comme la plus Pure sans être le moins du monde perturbé.

"Salazar ne t'as vraiment as raté cette fois…"

Harry ne s'embêta pas à regarder en l'air, il connaissait cette voix, pas la peine de gâcher de l'énergie pour vérifier.

"Que voulez-vous Merlin?… " Sa voix était chargée d'épuisement.

"Rien, je venais voir ce que tu faisais."

"Bien sûr, et les poules ont des dents…"

"Et bien…"

"Merlin…" Harry n'était vraiment pas capable de jouer au plus fin, "pas maintenant…"

Le jeune sorcier trébucha vers son lit et s'écroula dessus, ne prenant pas la peine de se déshabiller…il était simplement trop fatigué.

Il s'endormit aussi vite que la flamme d'une bougie s'éteint.

Merlin le regarda avec de l'inquiétude dans les yeux…avant de sortir de la chambre en flottant pour aller dans le repère de Salazar Serpentard.

"Merlin" dit l'homme, montrant qu'il avait remarqué la présence du fantôme.

"Salazar…"

"De quoi souhaitiez-vous parler, je suppose que ceci n'est pas une visite de courtoisie…"

"En effet, non. Es-tu sûr de ce que tu fais avec Harold, c'est un terrain glissant…"

L'homme tourna des yeux bleus et froids vers le fantôme de Merlin.

"Soyez assuré, Merlin, que je sais exactement ce que je fais avec le gosse."

Le fantôme observa attentivement le fondateur de Serpentard.

"Ne me fais pas regretter de t'avoir fait confiance quand à son bien-être, Salazar. On a besoin de lui."

"Il ne mourra pas…" dit Salazar avec un sourire narquois.

"Je ne parlais pas seulement de son bien-être physique."

Le visage de Serpentard aurait pu être gravé dans la pierre alors qu'il fixait le fantôme d'un regard furieux et froid. Cependant, on ne disait pas de Merlin qu'il était l'un des plus grand sorciers pour rien. Finalement, Serpentard dut baisser les yeux, incapable de soutenir l'intensité du regard du fantôme.

"J'entraînerai Harold comme bon me semblera. Godric ne réalise pas le trésor qu'est ce garçon, ni le pouvoir qu'il pourrait contrôler. Le garçon est très peu comme lui. Harold ne lui ressemble même pas!"

Le regard de Merlin se durcit.

"Ne te trompes pas sur la lignée du garçon, Salazar, Harold est un Gryffondor. Godric reprendra ses esprits bientôt."

Salazar sourit d'un air méprisant.

"Je ne vous imaginais pas comme un stupide optimiste, Merlin. Vous savez aussi bien que moi qu'il est aussi têtu qu'une mule. Et même s'il voyait la vérité, je ne pense pas qu'Harry le pardonnerait complètement." Il eut un petit sourire suffisant. "Le garçon est peut-être un Gryffondor par le sang, mais il a la loyauté d'un Serpentard."

Merlin savait que c'était vrai donc il ne s'embêta même pas à essayer de contredire Salazar.

"Je fais confiance à ton jugement Salazar, mais vas-y doucement."

Le fondateur de Serpentard hocha la tête avant de retourner à sa lecture. Le fantôme de Merlin le regarda de près avant de partir. Il commençait à se demander si faire confiance à Salazar pour l'éducation d'Harry avait té une si bonne idée.


Godric était de nouveau dans sa chambre, faisant les cent pas, l'esprit préoccupé par le dilemme auquel il était en train de faire face.

Harry.

Sa femme était en train de travailler à son bureau, faisant la liste des potions dont elle avait besoin pour l'aile du château réservée aux Soins.

"Godric! Si tu n'arrêtes pas de faire les cent pas maintenant, je vais t'attacher à une chaise! Tu vas finir par creuser un trou dans le sol si tu continues comme ça! Enfin, si tu ne t'es pas évanoui à cause de ce que tu as bu d'abord!" Léanne avait vraiment l'air d'en avoir assez.

"Léanne, tu ne comprends pas…"

"Non, je ne comprends pas" le rembarra-t-elle, agacée. " Ca fait des semaines que tu broies du noir à cause d'Harry, tu ne parles que de ça!"

Godric fronça les sourcils.

"Je ne suis pas d'accord avec son choix! Et est-ce que Salazar doit lui enseigner? Sans vouloir offenser Salazar, Harry est un Gryffondor!"

"Alors pourquoi est-ce que tu ne lui enseignes pas?"

"Je suis un vrai homme, pas un faible Guérisseur! Je ne sais rien du peu qu'il peu apprendre! Je ne comprends même pas pourquoi il a gâché ses capacités en choisissant ce qu'il a choisit!"

Pendant sa diatribe, Léanne s'était levée.

"Alors tu veux dire que puisqu'il ne sera pas capable d'empaler des gens sur un de ces bâtons brillants que tu aimes agiter dans tous les sens alors il n'est bon à rien! Penses-tu que je sois bonne à rien? Est-ce que tu penses que je suis faible, Godric?"

"Non…non, bien sûr que non!" bégaya le fondateur, reculant un peu.

"Alors pourquoi es-tu si contrarié à propos d'Harold? Il sera un Guérisseur puissant, je peux le sentir, tu n'as pas du tout à avoir honte. Il peut toujours manier son épée pour s'entraîner tant que tu places une sécurité sur son arme pour qu'il ne puisse faire du mal à personne… Salazar est en train d'augmenter ses niveaux de résistance à la douleur pour qu'il ne soit pas sans défence. Alors contre quoi es-tu autant en colère?"

A la fin de sa diatribe, elle criait presque.

Puis elle se calma brusquement.

"A moins que tu n'acceptes pas que Salazar ait réussi à créer un lien avec Harold et pas toi…"

"Il est mon héritier!" contra Godric.

"Alors comporte toi comme tel! Tu le perds au profit de Salazar au moment même où nous parlons."

Godric se moqua.

"Je ne dénie pas que Salazar est brillant mais il sait autant se comporter autour des gens qu'un ours…"

Léanne secoua la tête.

"Tu ne voies vraiment pas Godric. Salazar peut être extrêmement charmant quand il le veut ou quand il doit obtenir quelque chose de quelqu'un. Ce n'est pas pour rien qu'il a choisi un serpent pour son blason…"

"Salazar? Charmant? Il pourrait glacer le feu le plus fort avec sa froideur et ses sarcasmes!"

Léanne ne fit que rouler des yeux.

"Harold est puissant et pas vraiment comme tes descendant habituels, il est plus renfermé, silencieux et il souhaite avant tout faire ses preuves. Ce sont des traits que Salazar apprécie, et si on ajoute ses capacités de Magie, je ne serai pas surprise si Salazar faisait de lui son apprenti pour le reste de son séjour ici, ne serait-ce que pour le contrôler un peu."

Godric fronça les sourcils.

"Je ne pense pas… Harold ne peut pas vraiment lui être d'une quelconque utilité… C'est un guérisseur… pas un guerrier!"

"Est-ce que tu sais ce qui serait arrivé s'il avait agit comme tu l'aurais souhaité?" dit quelqu'un depuis la porte. Les Gryffondors tournèrent sur leurs talons et virent Julian Mallon dans l'entrée.

"Cela fait longtemps que je sais que ces jeunes que tu n'arrêtes pas d'amener ici sont tes descendants Godric, mais je me suis tu car tu souhaitais le garder caché… Mais je ne peux pas te laisser continuer ce que tu fais."

Le visage de Godric s'assombrit.

"Je croyais que tu n'aimais pas quitter ta tours et tes protections, Julian, quelque chose comme quoi ils bloquent ta vision des autres."

Les yeux de Julian se rétrécirent.

"Oui, donc tu peux imaginer ce qu'il faudrait pour me faire venir ici… J'étais en train de méditer quand j'ai été pris dans une vision, une des plus fortes de toute ma vie. J'ai vu ce qui était arrivé avant et ce qui arriverait."

"Qu'as-tu vu Julian? Arrête de tourner en rond, je n'ai pas de temps pour des discussions creuses…" dit Godric d'un ton brusque.

"Un Guerrier, ou un Arhox dans l'ancienne langue, a jeté un sort à ton descendant. Je ne sais pas ce que tu sais sur les Guerriers et les Guérisseurs d'Autrefois, mais saches juste que dès qu'un des Dix Guerriers ou des Dix Guérisseurs meurt, le suivant naît. Ils s'équilibrent et ne peuvent pas se tuer. Ils sont liée par une magie plus vieille que le temps. Quand on a jeté un sort à Harold, son pouvoir de Guérisseur a bloqué l'attaque d'un Guerrier mais comme il n'était qu'un bébé, il a absorbé des parties de l'Arhox."

Godric avait arrêté de faire les cent pas et écoutait Julian avec attention.

"Je suppose" continua Julian "que les deux noyaux ont réussi à s'équilibrer en lui mais qu'ils ont diminué ses capacités. Son séjour dans la Forêt qui est saturée par la magie et le fait qu'il a utilisé des sorts de soin là-bas à bousculé cet équilibre, l'envoyant dans une spirale d'autodestruction."

Il fit une pause.

"Maintenant, voilà ce que j'ai vu. S'il avait choisi de devenir un Guerrier comme tu souhaites tellement qu'il ait fait. Il se serait élevé au-dessus de tout le monde, devenant un pouvoir tel que personne n'avait jamais vu auparavant. Il aurait tué son ennemi et essayé de revenir à la normale. Mais le besoin de tuer et de combattre n'aurait jamais disparu. Sans Guérisseur pour l'équilibrer, il aurait combattu ces besoins mais il aurait fini par céder. Année après année, il aurait étudié des magies de plus en plus sombres avant de devenir un Magicien Noir. A la fin, il aurait envoyé le monde dans un Age Noir ou bien il aurait été arrêté et mis en stase pour l'éternité car il ne pouvait pas être tué…"

Godric s'assit abruptement, le visage pale.

"Tu peux mépriser sa décision Godric, mais il a mis sa vie en jeu pour être sûr qu'il ne finirait pas comme son pire cauchemar. Est-ce que tu souhaiterais cela pour lui? Maintenant, réfléchis-y. Il aura besoin de l'entraînement que seul un parent peut lui donner pour survivre."

"Mais…"

Julian leva un sourcil, puis tourna sur ses talons pour revenir à sa tour et à ses protections.

"Oh! Et donne lui ceci."

Un parchemin flotta jusqu'aux mains de Léanne.

"Je le ferai, sois-en sûr."

"Merci Léanne" et sur ces derniers mots, Julian sortit. La femme fixa du regard le parchemin cacheté avec le sceau du Voyant avant de lever les yeux vers son mari.

"Alors, que vas-tu faire Godric? Vas-tu continuer à marcher de long en large ou vas-tu essayer d'agire comme un adulte mature?"

Son mari leva les yeux.

"Je ne sais plus quoi faire…"

"Parle avec Rowena, elle pourrait te conseiller, après tout, elle suit Harry de près, même si Salazar et lui ne disent rien de ce qu'ils font."

Godric la regarda en entendant ces mots.

"Vraiment?"

"Oui."

Sa femme hocha la tête, regardant toujours le parchemin dans ses mains avant de le poser sur son bureau et de mettre de l'ordre dans ses papiers. Elle marcha ensuite jusqu'au lit et se glissa sous les couvertures.

Godric se leva et se remit à faire les cent pas.

"Que fait-il à mon héritier? Après la dernière fois, j'avais cru que Salazar éviterait tout nouveau venu parmi mes descendants…"

"Harry est différent; tu devrais avoir compris ça maintenant, Godric. Quant à ce qu'ils font, Rowena m'a dit que Salazar augmentait sa tolérance à la douleur et lui enseignait également les Arts des Ombres sur la requête de Merlin."

Godric pâlit.

"Les Arts! Mais…"

"Merlin l'a demandé à Salazar, il doit savoir ce qu'il fait…" répondit Léanne.

"Ce fichu fantôme qui se mêle de tout! J'ai toujours dit qu'il mijotait un mauvais coup!"

"Pourquoi ça?"

Godric s'arrêta et regarda sa femme.

"Les Arts ne sont pas de la petite magie. Ils étaient contrôlés par un Magicien d'Autrefois, ce que Salazar sait contrôler n'en est qu'une minuscule partie. Même Merlin ne pouvait les utiliser jusqu'à leur potentiel maximum. Ils sont dangereux; pour un esprit non préparé, ils peuvent être mortels. Pourquoi crois-tu que tous les livres sur le sujet ont été détruits ou cachés? Beaucoup de gens ont essayé de dompter cette sorte de magie mais ils ont fini morts, fous à cause d'une surcharge de pouvoir sur leur esprit ou possédés. Je ne peux pas croire que Salazar ait donné son accord! Et sans me le dire!"

Léanne leva un sourcil.

"Et l'aurais-tu écouté?"

Godric eut la décence de ne pas répondre et marcha vers la porte.

"Où crois-tu aller?"

"J'ai besoin de parler à Salazar et à ce fantôme."

Léanne soupira.

"Godric, c'est le milieu de la nuit…"

L'homme s'arrêta et retourna au lit, se glissant sous les couvertures.

"Tu as raison, je les verrai demain."

Léanne eut l'air soulagé.

"Bien, maintenant, pouvons-nous dormir?"


Le lendemain, Godric essaya de trouver son héritier dans la Salle mais n'y réussit pas. Il se tourna vers Rowena pour lui demander une explication.

"Et bien, nous l'avons enlevé des cours alors il aurait été mal à l'aise s'il était resté avec les élèves… On envoie ses repas dans ses quartiers."

Godric hocha la tête.

"Quels sont ses cours?"

Rowena réfléchit un peu.

"Aujourd'hui, il passe la matinée avec Philippe. Il avait besoin d'aide pour tailler le Filet du Diable et pour rempoter des mandragores et quelques autres plantes dans la Serre numéro un. Helga le voit cet après-midi pour les Enchantements et puis Merlin pour les Runes et les Enchantements Runiques. Comme d'habitude, il passe la soirée avec Salazar."

Godric hocha la tête. Il avait des cours toute la journée aujourd'hui donc il écouterait aux portes pendant le cours de Salazar. La journée passa lentement pour l'homme alors qu'il réfléchissait au problème que son descendant lui causait.

Finalement, il congédia sa dernière classe et se dirigea vers les cachots où Merlin et Salazar enseignaient à son héritier.

Il frissonna en atteignant les cachots. I ne pouvait même pas commencer à comprendre comment quelqu'un pouvait aimer cette partie du château. Ils ne les avaient construits que sur l'insistance de Salazar.

Il entendit Merlin parler alors qu'il s'enfonçait plus profondément dans le territoire de Salazar.

"Oui…maintenant fais attention avec le motif et la location de la rune… Tu as besoin de garder toujours la séquence entière à l'esprit…"

Il y eut un long silence puis Merlin recommença,

"Très bien, maintenant appelle-le."

Il y eut quelques murmures et puis un grand rugissement qui le fit presque paniquer.

"Excellent, maintenant dissipe-le… Bien… D'accord, nous allons nous arrêter là pour ce soir, ça te laisse un peu de temps pour ton cours avec Salazar."

Godric murmura un rapide sort d'invisibilité quand la porte s'ouvrit.

Il cligna des yeux en voyant Harry.

Le garçon avait l'air de ne pas avoir dormi depuis des semaines. Il était maigre, avec des cercles sombres sous les yeux. Son expression était encore plus fermée qu'à son arrivée. Il marcha rapidement vers une autre pièce. Une fois là, il enleva sa robe et s'assit sur un table en ouvrant un livre et en reprenant sa lecture là où il s'était arrêté la veille.

Dix minutes s'écoulèrent et Godric commença à s'impatienter. Peut-être Rowena avait-elle eut tort et il n'y avait qu'une session d'étude.

Alors qu'il allait partir, une porte s'ouvrit et Salazar entra silencieusement dans la pièce, sa robe ondulant légèrement derrière lui.

"As-tu fini?" demanda-t-il sèchement.

Harry ferma le livre en répondant

"Oui."

L'homme hocha la tête et fit signe au jeune de lui expliquer le chapitre qu'il lui avait assigné la veille.

Pendant les quinze minutes suivantes, Harry décrivit un enchantement en particulier.

Les Arts des Ombres n'étaient pas simplement une branche de la magie, ils étaient une façon de penser, d'agir. Il y avait des codes et des règles, une hiérarchie parmi ceux qui les utilisaient. Ils recouvraient les potions, les ensorcellements, le duel, l'appel d'objets à soi et quelques branches obscures de la magie supplémentaires. La capacité la plus connue des Maîtres des Ombres était celle d'appeler les Ombres et de leur faire faire ce qu'ils voulaient, ça et leur façon silencieuse de marcher, d'une ombre à l'autre, presque invisible pour un œil non entraîné.

Apparemment, Harry commençait par les ensorcellements car Salazar le faisait passer par les étapes basiques de ce sujet. Il devait ensorceler une peinture pour la faire bouger. La différence principale entre les enchantements et les ensorcellements était que les premiers ne duraient que pour un temps donné avant de s'estomper. Les ensorcellements, lancés correctement, ne s'estomperaient jamais.

Puisqu'il était entraîné à lancer une forme particulière d'Ensorcellement, il utilisait les Ombres de la pièce, les tissant ensemble pour recouvrir la peinture d'une couche de magie brillante qui pénétra dans l'objet.

Pendant tout ce temps, Harry avait murmuré une incantation, ne relâchant jamais sa concentration. Finalement, la peinture brilla d'une lumière bleue claire pendant quelques secondes avant de revenir à son aspect habituel.

Salazar hocha la tête en l'examinant, observant les personnages qui bougeaient à présent.

"Bien, tu t'améliores, mais ton tissage est toujours un peu grossier, même s'il est efficace. Tu as besoin d'être plus subtil, plus précis quand tu lie ton ensorcellement."

Pendant l'heure suivante, Harry dut ensorceler et désensorceler des objets variés. Puis le garçon s'assit, les jambes croisées sur le sol et médita pendant une autre heure. Godric allait partir quand son cofondateur ouvrit les yeux et se leva, suivit rapidement par son élève.

"Mets ta baguette de côté et prend ton aiguille, les perles et les fils sont dans le deuxième tiroir."

Godric ne manqua pas de remarquer que le corps d'Harry s'était raidi et fronça les sourcils. Des perles?

Lentement, Harry sortit une boîte et l'ouvrit, prenant une fine aiguille et passant un fil dans le chas avant de regarder le fondateur de Serpentard.

"Aujourd'hui, tu en feras deux-cents, la séquence habituelle et après, je veux que tu m'écrives un essai de soixante centimètres de long sur les utilisations de la belladone. Je veux que ton écriture soit lisible et droite" annonça l'homme.

Harry ne fit qu'hocher la tête, essayant de relaxer ses muscles pour ce qui allait arriver, sachant qu'être tendu ne ferait qu'augmenter la douleur. Il ne put réprimer un frisson quand il fut toucher par le sort de douleur qui était un des préférés de Salazar. La victime commençait par sentir sa peau la démanger légèrement, puis de plus en plus fort jusqu'à ce qu'elle ait l'impression que des aiguilles pointues lui perçaient la peau un peu au début, puis de plus en plus profondément alors qu'elle devenaient de plus en plus larges jusqu'à ce cela devienne comme une dague chauffée à blanc plongeant dans son corps.

Il commença à passer les perles sur le fil: rouge, verte, jaune, bleue, rouge, verte… Il en avait enfilé environ soixante quand il atteignit l'étape des aiguilles pointues. Essayant de se relaxer et d'ignorer la sensation, il garda son attention sur ses mains et la tâche. Il avait enfilé environ les deux tiers de ses perles quand il sentit comme des couteaux le poignarder, à ce stade, ses mains tremblaient légèrement. Il accéléra un peu, essayant de se convaincre que la douleur n'était pas réelle.

Finalement, il atteint les deux-cents et attacha les fils pour empêcher les perles de tomber. Son corps était parcouru de frissons à présent. Il prit du papier, ne gardant la douleur au loin que par pure volonté. Trempant sa plume dans l'encre, il commença à écrire, essayant de réprimer les convulsions de ses mains. La douleur atteignit un nouveau niveau alors qu'il écrivait sa troisième ligne et la plume se cassa sous sa prise. Tremblant, il en prit une autre et l'encra, reprenant son essai. Des lumières dansaient devant ses yeux alors qu'il essayait de se concentrer sur son essai. La douleur augmentant encore, il ne put réprimer un gémissement de douleur alors qu'il se penchait sur son papier, de l'encre coulant dessus. Il essaya de reprendre son souffle mais ne put réprimer une plainte alors que la douleur augmentait encore. Il avait l'impression que des dagues chauffées à blanc s'enfonçaient dans son corps, pivotaient et ressortaient, juste pour toucher un autre endroit.

"Reste silencieux et retourne travailler, tu ne quitteras pas cette pièce avant d'avoir écrit au moins trente centimètres" dit Salazar d'un ton brusque, levant les yeux de son travail à son bureau, agitant la main et souriant sombrement alors qu'Harry poussait un cri. "Maintenant, retourne à ton travail."

Frissonnant maintenant de la tête aux pieds, Harry prit sa plume et traça douloureusement les mots sur le parchemin, le transperçant presque car il s'appuyait fortement dessus, les jointures de ses doigts blanches.

Godric ne pouvait le croire. A quoi pensait Salazar?

Le temps sembla ralentir. Le Gryffondor regarda son héritier écrire les trente centimètres requis, tremblant tout le temps et poussant un cri de temps en temps, ou gémissant quand la douleur devenait trop importante. Chaque son était puni par un sort de Salazar. A la fin, des larmes de douleur coulaient sur les joues d'Harry alors qu'il sanglotait en silence, voulant se recroqueviller et soigner son corps qui hurlait.

Salazar se leva et prit le parchemin pour le lire.

"A peine lisible et les mots sont écrits n'importe comment, sans mentionner que c'est sale. Un peu mieux qu'hier cependant. Nous arrêterons ici pour ce soir. Tu peux partir."

Harry n'attendit pas qu'on le lui dise de fois.

Il se leva en tremblant et sortit de la pièce aussi vite que possible.

Une fois que la porte fut fermée et que Salazar fut sûr que celui dont il avait la charge ne pouvait plus l'entendre, il se tourna vers le coin où Godric se tenait.

"Que fais-tu ici Godric?"

L'homme ôta les charme d'invisibilité d'un geste.

"Comment as-tu su que j'étais là?"

Salazar roula des yeux.

"Comme si je ne pouvais pas sentir ton aura, Godric. Harry a sentit quelque chose aussi mais il est trop prudent pour demander… Alors maintenant, pourquoi es-tu ici? Tu étais très clair sur ce que tu pensais il y a quelque temps."

Godric se colora légèrement.

"Je voulais jeter un œil sur Harold…"

Le Serpentard leva un sourcil.

"Pourquoi perdre ton temps avec lui, après tout, il est faible, non?"

Le visage de Godric était maintenant d'une nuance rouge clair.

Qu'est-ce que tu lui fais Salazar? Nous ne nous sommes jamais mis d'accord sur ce genre d'entraînement!" dit-il avec feu, essayant d'éviter la question.

Salazar avança de quelques pas.

"Et je te le demande à nouveau, Godric, pourquoi t'en soucies-tu?"

Le Gryffondor respira plusieurs fois.

"Il est mon héritier, Salazar. Léanne et Julian ont été clairs. Et je ne suis pas d'accord avec tes manières. Qu'essayes-tu de faire? De prouver?"

Salazar ne fit que sourire d'un air narquois.

"Tu ne peux pas comprendre, Godric, tu n'as jamais compris… tu es trop prisonnier de tes opinions pour voir l'image globale. Il la voit."

"Il est mon héritier!"

"Et il doit apprendre le contrôle! Il a besoin d'être capable de supporter la douleur et de sourire pendant."

"Il y a d'autres moyens" dit Godric, plus calmement.

Salazar soupira.

"Il n'y en a pas, mais tu ne veux pas l'admettre. Comme d'habitude… Ton héritier manque de tout ce qu'un sorcier devrait avoir en ce qui concerne le contrôle, le sang-froid, le comportement, l'expression du visage."

Godric lui lança un regard noir.

"Harold n'est pas l'un de tes Serpentards, Salazar, nous Gryffondors ne sommes pas fermés comme vous, nous savons comment vivre et nous vivons nos vies pleinement!"

"Si tu veux qu'il ait la chance de vivre, tu nous aideras à lui apprendre à se protéger, ou il ne survivra pas jusqu'à son vingtième anniversaire."

L'autre fondateur fronça les sourcils.

"Pourquoi dis-tu cela?"

Salazar croisa les bras, une expression moqueuse gravée sur son visage.

"Vraiment Godric, contrairement à toi, j'ai continué d'étudier les Arts, je suis un Maître Legilimens. Peu importe à quel point ton héritier pense qu'il arrive à bien protéger son esprit, un mur a toujours une fissure assez grande pour qu'un serpent puisse s'y glisser. J'ai vu ce à quoi il va devoir faire face et pour vaincre mon héritier, ou plus précisément, la chose qui s'appelle mon héritier, il aura besoin de la ruse d'un Serpentard, pas de la bêtise d'un Gryffondor!"

Godric regarda son vieux collègue, la bouche ouverte.

"Ton héritier…"

Salazar se renfrogna.

"Ecoute moi attentivement Godric. Nous ne partageons peut-être pas le même point de vue sur beaucoup de choses, mais je ne m'abaisserais jamais à posséder quelqu'un ou à boire du sang de licorne pour survivre. Cet homme a perdu son droit à l'héritage en agissant ainsi. Il a peut-être mon sang mais rien de plus."

Godric regarda son collègue calmement. Ce n'était pas un mystère que les deux hommes produisaient des feux d'artifices quand ils étaient ensembles. Ils venaient de milieux opposés. Salazar était le deuxième fils d'une famille noble de haut rang et avait passé son enfance à apprendre l'étiquette., le protocole, la diplomatie, la stratégie, ma politique, la guerre. Godric venait d'une famille de rang bien moins élevé et était le quatrième fils. Il s'était souvent mêlé à sa famille, aidant pour les récoltes ou l'élevage, vivant une vie plus terre-à-terre. Ainsi, leurs points de vue et leurs positions différaient la plupart du temps.

Salazar croisa son regard fermement, ne revenant pas sur sa position, jusqu'à ce que l'autre hoche la tête sèchement.

"Très bien, je te fais confiance avec ce problème, ainsi qu'à ce fantôme qui se mêle de tout et qui aime penser qu'il est le père de la Magie. Fais juste attention à ce que tu fais. Il y a des choses qu'il vaut mieux laisser tranquilles…"

Salazar regarda Godric quitter la pièce, légèrement perplexe. D'abord Merlin, ensuite Godric, qu'est-ce qui se passait avec ce garçon? Sa curiosité seulement plus piquée, il retourna à son étude où un large tome était ouvert sur son bureau:

Guérisseurs et Guerriers d'Autrefois, les faits derrière les légendes.

0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0o0

Merci à ceux qui ont laissé une review pour le chapitre 19: Remus James Lupin, onarluca (se rapprocher de Serpentard, hein:) Pas de la façon que tu pensais à mon avis :)), underphoenix, Orphée Potter (Bam! Bam! Crack! A ton service… et je recommence quand tu veux. Moi aussi, il m'énerve parfois…euh souvent:)), Thealie (pour Godric, va voir la parenthèse précédente… :)), Fiero (je sais que ça le contraint beaucoup cette histoire de choc en retour, mais je crois que Naia aime bien quand ce n'est pas trop facile pour Harry :)), Drackyumi (en effet, moi aussi, je me demande ce qui va se passer avec Voldemort), satya et sirie (merci).

Si vous voulez discuter de certains aspects de l'histoire plus en détails, n'hésitez pas à m'écrire (mon adresse est dans mon profil) ou à écrire à Naia (encore mieux pour avoir des informations plus solides que ce que je pourrais vous donner :)) qui, je le rappelle, est française mais qui préfère écrire en anglais.

Sinon, je pars en vacances pendant un moment, donc désolée, mais je crois que le prochain chapitre ne paraîtra pas avant fin août… J'espère que vous comprenez…

Bisous à tous

Kirrdis (qui s'en va en courant pour éviter les menaces de mort)