Chapitre dix-sept : Quelqu'un à qui se raccrocher.

Le monde tournait autour d'eux.
Plus de haut.
Plus de bas.
Le néant.
Et rien à quoi se raccrocher.

Akito souriait, parfaitement calme. Il était en train d'y arriver. Il allait gagner. Aucun doute là-dessus.
Akira fléchit. Il ne parvenait plus à stopper Akito, il était vingt trois heures et cinquante cinq minutes, il avait besoin de cinq minutes pour gagner, et il tomba, à genoux, perdu…

Ensemble…
Ensemble, ils pourraient…

Totalement désorientés, ils cherchaient désespérément quelque chose, un point stable dans les ténèbres.
C'était ça où la folie…
Ooame tendit la main.
N'importe quoi.
Une arbre, le sol, un mur, une porte.
Et il trouva.
Les doigts d'Emu se refermèrent sur ceux de Ooame.
La main libre d'Ooame s'accrocha à celle de Happa.
Un point stable.
N'importe lequel.

Peu à peu, tous trouvèrent le propre aide.
Sauf Kureno.
Le jeune homme était désespérément seul.
Rien ni personne n'était à portée de sa vue, de ses mains…
Kureno ferma les yeux.
Et revit l'image de cette jeune fille…
Il l'avait déjà rencontrée deux fois.
Grande, blonde, belle…
Si dure et si douce…
Arisa…
Il avait trouvé.
Pense bien à elle…

Akito était en train de gagner.
Plus rien ne pouvait l'atteindre.
Il était seul, seul et plus puissant que jamais par sa solitude.
Il tendit une main vers Akira…
Akira avait baissé la tête.
Il ne pouvait plus le supporter.
Le jeu éternel des contraires.
Il ne voyait rien et en même temps il distinguait tous les détails de la scène.
La pièce se rétrécissait jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus y tenir et en même temps elle s'agrandissait tellement qu'on ne voyait plus les murs.
Akira frissonna.
Il avait perdu.
C'était fini.
Il était vingt-trois heures cinquante huit.
Deux minutes.
Pour lui, c'était beaucoup trop.
Il ferma et yeux et, dans un ultime sursaut d'énergie, chercha quelque chose, même s'il ne savait pas quoi.

Iris dut s'arrêter au bout de quelques mètres, incapable de faire la différence entre le sol et le plafond.
Totalement engloutie dans cette fumée noire, elle ferma les yeux… et vit parfaitement ce qui se passait autour d'elle.
Elle fit un pas en avant.
Devant elle, il y avait un homme aux cheveux et aux yeux noirs qu'elle supposa être le fameux Akito. Elle se dit qu'il n'avait vraiment pas l'air impressionnant et se demanda pourquoi tout le monde semblait le craindre.
L'ignorance a le don surprenant d'annuler certaines peurs.
Et, agenouillé devant Akito, il y avait Akira.
Elle s'avança, tendit une main vers Akira…
… sans réussir à l'atteindre.
Il était vingt-trois heures cinquante neuf. Il lui restait une minute pour déterminer le destin des deux jeunes gens, mais elle n'avait aucun moyen de le savoir.

A suivre...