Titre : Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises.

Auteur : Ssiiiiirriiiuuuuusss !

Disclaimer : tout est à J.K.R., rien n'est à moi, sauf ce qui n'est pas à J.K.R., C'est-à-dire ce que vous n'avez jamais vu dans les livres ou dans les films de HP.

Spoiler : Tome 4, avec quelques allusions au tome 5

Remarque : Dans cette fic, Peter Pettigrow n'est pas mentionné. Il existe (malheureusement), mais il ne sert à rien.

Réponse aux reviews :

Merci d'avoir été si nombreux ! On commence enfin à comprendre pourquoi tous les auteurs de fics répondent ça à leurs reviewers !

Bon, on sait qu'on vous a fait attendre, mais c'est pas notre faute, c'est à cause des vacances et du mauvais fonctionnement de nos ordinateurs respectifs. *voix d'ange innocent* Donc nous sommes heureuses de vous présenter cette suite tant attendue (et n'hésitez pas à nous écrire pour nous confirmer qu'elle était attendue !).

Pau : Merci, première revieweuse, vive OBG et SBG.

MLT : fais autant de dessins que tu veux, gros bisous, tu nous manques trop !

Sirie-stefie : merci première revieweuse qu'on connaît pas, voilà la suite.

Crépuscule : aha ! Le mystère reste entier ! Premier cours de DCFM dans ce chapitre.

Kila : désolées ! Seules les béta-readeurs ont droit à des avant-premières !

Samikitty : merci, ça fait toujours plaisir.

Lorelei : on est deux, donc il faut écrire "continuez" !

Al : encore un peu à attendre avant l'action palpitante typique à cette fic (euh … !). Merci quand même.

Céleste Lambert : en espérant que tu arriveras à le lire …

Véga : bon, on est lentes, mais c'est pas grave, euh … c'est pas grave ! Merci de ta patience.

Lisandra : en espérant que tes intentions sont toujours aussi bonnes malgré notre lenteur.

Jujudlf : wha ! Trop classe, merci juju. Faut que t'écrives ta bio !

Chapitre 2 : My name is Simbel, professor Simbel.

Le lendemain matin, après une bonne nuit de sommeil qui ne fut pas de trop pour digérer les quelques kilos de nourriture qu'ils avaient englouti la veille, James, Remus et Sirius se dirigeaient ver la grande salle. Quelques minutes plus tard, alors que Sirius en était à son troisième bol de pudding (« mais quoi, c'est pas ma faute, je suis en pleine croissance ! »), la Préfète en chef de Gryffondor, Hermina Campbell, passa dans les rangs pour leur distribuer leurs emplois du temps. Ce qui déclencha aussitôt des réactions diverses et variées : la plupart des filles de sixième année étaient aux anges, car le premier cours de la semaine était Défense Contre les forces du Mal.

- On va enfin en savoir un peu plus sur ce mystérieux professeur! s'écria Kathy, complètement surexcitée.

- Dis plutôt que tu as envie de voir ses fossettes de plus près, grommela Remus

- Quoi, il a des fossettes ? glapit la jeune fille qui tendit aussitôt le coup pour essayer de mieux apercevoir le dit professeur.

Malheureusement, toutes les filles de la table semblaient avoir eu la même idée, ce qui ne rendait pas les choses faciles. Lily notamment, était tellement penchée qu'une longue mèche de ses cheveux auburn trempait dans le pichet de jus de citrouille. Avec un soupir généralisé, le trio se leva pour aller chercher ses affaires de cours.

- On vous rejoint dans l'aile gauche, d'accord ? demanda Remus aux filles qui ne prirent même pas la peine de lui répondre. D'ailleurs, l'avaient-elles seulement entendu ?

Ce soudain intérêt pour leur jeune et nouvel enseignant agaçait tous les garçons en général, mais James semblait particulièrement contrarié. Ses deux amis n'avaient d'ailleurs pas manqué de le remarquer. Dès qu'ils furent dans le hall du château, Sirius entreprit de continuer l'interrogatoire qui avait commencé la veille dans le train.

- Alors ?

- Alors quoi ? rétorqua James avec une mauvaise humeur non contenue.

- Alors qui est l'heureuse élue à qui tu rêvassais hier ?

- Tu en es toujours à ça ?

- Il se trouve que je ne suis pas le tombeur de cette école pour rien, j'ai de la suite dans les idées…

- Et moi, je ne suis pas le meilleur joueur de Quidditch de cette école pour rien, répliqua James de plus en plus menaçant, alors si tu ne veux pas te prendre un Souaffle dans la tête au prochain entraînement, lâche-moi les baskets…

Sirius fut blessé par cette soudaine agressivit

- Qu'est-ce qu'il y a, Jamesie, ça va pas ?

En guise de réponse, le Gryffondor donna le mot de passe au portrait de la Grosse Dame et s'engouffra sans un mot dans la salle commune.

- Il m'inquiète, confia Sirius à Remus

- Laisse-le tranquille, M'man répondit celui-ci d'un air moqueur.

- Oh, ça va…

Et sur une bourrade, les deux jeunes gens montèrent l'escalier menant à leur chambre.

Quelques minutes plus tard, après une bonne douche, les garçons entrèrent dans la classe de Défense Contre les Forces du Mal. Le professeur Simbel était adossé nonchalamment à son bureau, les bras croisés.

- Bonjour à tous, lança-t-il à la classe, l'air enthousiaste.

Quelques mauvaises langues (dont, curieusement, la plupart s'avéraient être du sexe masculin) s'empressèrent de murmurer que si tout se passait comme les années précédentes, le jeune homme ne tarderait pas à déchanter. En effet, le poste qu'occupait le professeur Simbel était réputé comme « maudit », et personne n'avait réussi à le conserver plus d'un an depuis des décennies. Mais pour le moment, le nouvel arrivant ne semblait pas trop s'en soucier.

- Eh bien, je dois avouer que je suis très heureux de vous enseigner cette année la passionnante matière qu'est la Défense Contre les Forces du Mal. J'espère que nous nous entendrons et que vous ne vous ennuierez pas trop. Mais je pense que si vous avez choisi de poursuivre ce cours en sixième année, c'est que cela vous plaît, donc il ne devait pas y avoir trop de problème.

Il adressa alors un sourire radieux aux élèves de la classe.

Toutes les jeunes fille, proches de la syncope, réussirent pourtant à lui sourire en retour, tandis que les garçons affichaient poliment un air neutre.

- Bon, si vous n'avez pas de questions, nous allons commencer. Comme le professeur Dumbledore vous l'a annoncé hier, je viens d'Egypte. Je voudrais débuter ce cours selon la coutume de mon pays. Vous allez vous mettre deux par deux, et quand je passerai parmi vous, je me présenterai et chacun me présentera son partenaire. Vous avez compris ?

Tous les élèves acquiescèrent, un peu surpris par ce procédé peu habituel. De son côté, le trio hésitait à se séparer. James jeta un coup d'œil autour de lui : le cours était commun avec les Serdaigles et dans cette maison aussi, quelqu'un s'était retrouvé seul : Lola Cambridge, l'attrapeuse de l'équipe de Quidditch, cherchait du regard un partenaire. Remus proposa aux deux autres garçons de la rejoindre.

- Ca m'est égal, je vous jure.

James accepta avec amusement. La jeune fille ne manquait pas d'un certain charme il n'allait pas priver son ami du plaisir de se mettre avec elle.

- À tout à l'heure, alors.

Et sans prêter grande attention aux gloussements de ses amis, le jeune homme se dirigea vers l'autre coin de la pièce. Pendant ce temps, le Professeur Simbel s'était approché du premier duo d'élèves. Toute la classe était attentive, impatiente de voir comment s'en tireraient Mily Gran et Basil Farmer, les deux élèves de Serdaigle qui étaient les plus proches de lui.

- Je suis le professeur Simbel, professeur de Défense Contre les Forces du Mal à l'école Poudlard, dit le jeune homme d'une voix calme.

Mily, appartenant à la moitié féminine de la classe, semblait incapable de parler. Son ami décida alors de prendre les devants.

- Euh, voilà… Elle s'appelle Mily Gran, elle est en sixième année à Serdaigle … et apparemment, elle vous trouve très à son goût, acheva le jeune homme d'un air moqueur.

- Basil ! s'étrangla Mily qui retrouva sous le coup l'usage de la parole. Sans regarder le professeur qui semblait bien s'amuser, elle annonça à son tour :

- Ce crétin s'appelle Basil Farmer, il est aussi en sixième année à Serdaigle, et…il se pourrait bien qu'il soit jaloux.

Ce fut au jeune homme de s'offusquer « mais-pas-du-tout-n'importe-quoi-elle-est-folle ».

- D'accord, je vous remercie, ce fut très…instructif.

     Et tandis que la plupart des élèves de la classe se tordaient de rire, le professeur Simbel continua sa tournée des couples. Il s'arrêta à la hauteur d'Ambre et Lily. Une fois qu'il se fut présenté, le professeur tourna un regard interrogatif vers Ambre.

- Je … je suis Ambre Swann, bredouilla celle-ci, rouge comme une écrevisse,  et ma partenaire est Lily Evans.

- Je suis Lily Evans, et ma partenaire est Ambre Swann, confirma Lily. Son ton, apparemment posé, ne suffit pas à démentir la lueur de délire pur qui brillait dans ses yeux.

James constata que, cette fois-ci non plus, l'Egyptien n'avait pas donné son prénom. Mais après tout, il était fréquent qu'un professeur ne le dévoile pas dès le premier jour à ses élèves.

- Ça m'a l'air un peu répétitif, son histoire, lui murmura Sirius alors qu'on entendait pour la troisième fois : "Je suis le professeur Simbel, professeur de Défense Contre les Forces du Mal à l'école Poudlard. "

        Surpris dans ses pensées, James sursauta légèrement, puis rit de sa propre réaction.

      - Nerveux, Potter, hein ? ajouta Sirius d'un ton de conspirateur. Tu as peur que ce            blanc-bec te vole la seconde place dans le cœur de ces belles ?

- Je suppose que c'est toi qui es à la première place ?

- Naturellement.

- Elle sont vraiment toutes folles de lui, ou quoi ?

Les deux amis semblaient avoir oublié leur différend et commentaient allègrement ce premier cours. Leur conversation fut interrompue par l'arrivée du professeur à leur hauteur. Il se présenta une nouvelle fois, sans cependant montrer le moindre signe d'ennui.

- Je suis le professeur Simbel, professeur de Défense Contre les Forces du Mal à l'école Poudlard.

- Je suis Sirius Black, futur professeur de Défense Contre les Crises de Folie Dues à ma Présence dans une Salle, répondit Sirius avec le plus grand sérieux. Ou DCCFDPS, si vous préférez. Et mon futur collègue est l'humble James Potter.

Toute la salle, bien évidemment, explosa de rire. Le professeur Simbel eut un petit sourire, puis se tourna vers James, attendant sa version.

        - Euh … je suis donc l'humble James Potter, et la personne à côté de moi est l'humble Sirius Black, pour vous servir, professeur, acheva-t-il.

- Je vois que j'ai un concurrent, commenta le professeur Simbel avec un clin d'œil. Bien, merci. Puis s'adressant à la classe entière :

- Le cours est fini pour aujourd'hui, on se retrouve jeudi ici même. D'ici là, pas de travail particulier, je vous laisse prendre le rythme.

Alors que les Rouge et Or descendaient dans le parc avant le cours de potions, l'humeur était au beau fixe dans le trio. Un Sirius infatigable avait en effet choisi Remus comme nouvelle cible de ses moqueries.

- Alors, Lola, elle te plaît ?

- Je compatis, ajouta James, il ne va pas te lâcher…

Sirius ne cessa pas de harceler l'infortuné Remus pendant tout le temps de la récréation.

- C'est vrai qu'elle est plutôt mignonne, poursuivit Sirius pendant que Remus implorait le ciel de le libérer, mais es-tu sûr qu'elle est vraiment faite pour toi ? Le choix de sa future épouse nécessite une grande réflexion et …

- Lola n'est PAS ma future épouse ! le coupa Remus.

- … et tu devrais t'assurer qu'elle est bien la femme de ta vie, continua-t-il en l'ignorant.

James, lui, se tenait les côtes de rire rien qu'à voir la mine désespérée de Remus. Finalement, la cloche vint à son secours en retentissant dans tout le château et le parc.

- Sauvé par le gong, remarqua James qui riait toujours.

- Mr. Potter, l'interrompit Sirius d'un ton menaçant, je n'arrive pas à comprendre d'où votre hilarité peut venir. Vous croyez peut-être que je vous ai oublié, n'est-ce pas ? Eh bien, je suis désolé de vous informer que votre tour viendra … bientôt.

Ce fut au tour de James de pâlir. En arrivant dans la salle de Potions, il prit soin d'empiler ses affaires entre lui et le dangereux personnage à sa gauche. Le professeur Hewett était déjà dans la salle, comme à son habitude. Assise à son bureau, elle regarda les élèves entrer d'un air sévère. Dès que le dernier élève eut fermé la porte, le silence se fit automatiquement.

- Bonjour à tous, déclara Hewett. Je suis heureuse de vous retrouver pour cette 6ème année d'étude, bien que notre effectif soit incomplet. En effet, si vous êtes ici, c'est pour vous préparer aux A.S.P.I.C.s de Potions.

James jeta un coup d'œil dans la salle : il remarqua une place vide à côté de Kathy, généralement occupée par Lizzie.

- Ces épreuves sont particulièrement difficiles, reprit Hewett, j'attends donc de vous une parfaite concentration durant les cours des deux prochaines années.

Il sentit Sirius lui donner un coup de coude dans les côtes. Depuis toujours, les trois Maraudeurs semaient le désordre pendant leurs cours, tout en restant très brillants. Même Hewett ou Mac Gonagall ne résistaient pas à leurs plaisanteries et autres commentaires stupides.

- Pendant ce cycle, nous allons passer à des potions plus complexes, qui nécessitent un certain don. Comme vous vous en êtes peut-être déjà rendu compte, la réalisation de potions requiert de la subtilité, et une inspiration juste. Apprendre bêtement le nom des ingrédients et la méthode n'a jamais donné de résultats convaincants. Même les philtres simples que nous avons déjà vus, comme la potion de Ratatinage, auraient pu libérer un pouvoir bien plus puissant, équivalent dans ce cas à un sortilège de Réduction correctement lancé. Le but de ces deux années sera donc d'apprendre à former votre inspiration pour augmenter vos performances. Bien, si vous n'avez pas de questions, nous allons commencer.

L'heure qui suivit fut très étrange ; James était sûr que si quelqu'un était rentré dans la salle, il aurait cru avoir interrompu un cours de Divination appliquée plutôt qu'un cours de Potions. Le professeur Hewett avait insisté pour qu'ils allument des bougies et fassent brûler de l'encens et des plantes odoriférantes pour détendre leur esprit pendant qu'ils revoyaient d'anciennes potions. Elle avait l'air totalement euphorique : rien ne l'enchantait plus que de faire partager aux élèves sa passion d'une potion parfaite dans une ambiance mystérieuse comme celle-là.

En sortant de la salle, que le professeur aéra – à regrets – d'un coup de baguette, les trois Maraudeurs reconnurent en effet que le cours avait été beaucoup plus intéressant que d'habitude.

- Vous avez vu comment la potion brillait ? s'extasia Sirius. Avant, elle était beaucoup plus terne, non ?

- C'est clair, répondit Kathy qui les avait rejoint, alors qu'ils rentraient dans la Grande Salle pour déjeuner. Ses yeux brillaient autant que le mélange ce qu'ils avaient préparé, et elle avait l'air aussi éberluée que Sirius. J'ai trouvé ça magnifique, reprit-elle, j'ai cru que j'avais versé des étoiles dans mon chaudron.

James sourit à la comparaison. La jeune fille partait souvent dans des rêves poétiques.

- J'en connais un autre qui rêve, dit Sirius, un petit sourire (jugé irrésistible par la majorité des filles de Poudlard) aux lèvres.

James eut la désagréable impression que son ami avait encore lu dans ses pensées. Il n'avait pas tort.

- Alors, Jamesie. C'est qui cette fille ?

- Je compatis, murmura Remus, il ne va pas te lâcher …

Sirius débuta l'interrogatoire en se servant de jus de citrouilles.

- On va y aller en douceur, si tu préfères : elle est jolie ?

James jeta discrètement un coup d'œil à Lily : elle bavardait gaiement avec Ambre à l'autre bout de la table, ses cheveux resplendissant sous le soleil du plafond enchanté. À couper le souffle.

- Oui, répondit-il après un moment d'hésitation. De toute façon, Sirius n'allait jamais le laisser tranquille, autant parler avant que ce que ça ne devienne trop compromettant.

- Sympa ? demanda Remus, définitivement plus à l'aise pour interrogé qu'être interrogé, dans ce domaine en tout cas.

- Hum … oui, je crois.

- Ça veut dire quoi ça, et c'est qui cette fille ? demanda Lizzie. Elle avait retrouvée Kathy et d'un commun accord, les deux filles avaient décidé de participer au supplice de James.

- Ça veut dire ne te mêle pas de ça, Elisabeth Cameron, lui rétorqua James.

Parler à Sirius et Remus était déjà problématique, et il n'avait vraiment pas besoin de parler de Lily à deux filles qui dormaient dans la même chambre qu'elle !

- Désolé James, mais ce n'est pas toi qui décides, dit Kathy.

Elle se tourna vers les deux autres garçons et battit des paupières. Lizzie l'imita rapidement.

- On peut le martyriser aussi s'il vous plaît ? demandèrent-elles en même temps.

- Bien sûr, plus on est de bourreaux, plus on rit, déclara Remus en leur faisant un baisemain très officiel.

Ils regardaient maintenant James avec des airs d'oiseaux de proie. Celui-ci se sentait de plus en plus nerveux (à juste titre, d'ailleurs).

Mais au moment où, un sourire machiavélique aux lèvres, Kathy allait poser sa première question, elle fut interrompue par un léger tintement de cristal. Quatre visages agacés et un reconnaissant se tournèrent aussitôt vers le Professeur Mac Gonagall, cause de cette malencontreuse interruption.

- Votre attention, s'il vous plaît. Le Professeur Dumbledore aimerait vous dire quelques mots.

A l'image de Lizzie, Kathy, Remus et Sirius qui affichaient un air de martyre et de James qui cachait mal son soulagement, tous les élèves avaient interrompu leurs conversations pour écouter le Directeur.

- Mes chers enfants, j'ai une grande nouvelle à vous annoncer. Comme vous le savez, Poudlard n'est pas la seule école de Sorcellerie dans le monde…

Quelques élèves de première année, apparemment d'origine moldue, affichaient un air surpris.

- … Il en existe d'autres en Europe, comme Durmstrang, mais aussi en Asie, en Afrique. J'ai d'ailleurs connu un marabout qui vivait au Cameroun…

Les élèves qui étaient à Poudlard depuis un certain temps, connaissant la faculté du Professeur Dumbledore à se laisser entraîner dans des histoires sans fin, reprirent le cours de leurs conversations, à voix basse. Les premiers, ou plutôt les premières à recommencer à parler furent bien sûr Lizzie et Kathy. Cela n'était pas du tout du goût de James, qui ne se sentait pas du tout rassuré par le fait que Kathy parle à voix basse à sa voisine en lui jetant des regards en coin, et qui avait très envie de savoir ce qu'était cette « grande nouvelle ». Cependant, le Professeur Dumbledore dut se rendre compte de la confusion qui régnait dans la Salle, car il abrégea ses explications.

- Bref, voici la nouvelle. (soupir de soulagement du côté des élèves). A la fin de cette année, certains élèves de sixième et de septième année auront l'occasion de partir en France dans le cadre d'un échange entre Poudlard et l'Académie de Viviane.

Un murmure d'excitation se propagea rapidement parmi les élèves. Mais quand le Professeur reprit la parole, tous se turent de nouveau, avides de nouvelles informations.

- Bien sûr, seuls les élèves les plus doués et les plus méritants …

- Comme moi, murmura Sirius, ce à quoi tous les Gryffondors répliquèrent par un « Chuuuuut ! » unanime

- … pourront participer à ce voyage. Un groupe d'une dizaine d'élèves sera constitué par vos directeurs de maisons. Je compte donc sur vous pour redoubler d'efforts pendant cette année pour pouvoir profiter de cette occasion qui ne se présentera sans doute pas de nouveau. Je vous remercie.

Dumbledore se rassit et les élèves se regardèrent d'un air excité. Bien entendu, la nouvelle du « voyage » occupa toutes les conversations pendant la fin du repas. Remus, Sirius et tous les autres en avaient même oublié de torturer James, qui se gardait bien de le leur rappeler.

- Ca va être super ! s'enthousiasma Sirius ! J'ai toujours rêvé d'aller en France !

- Quel prétentieux ! répliqua Kathy. Qu'est-ce qui te dit que tu seras dans le groupe des partants ?

- Je ne sais pas, peut-être le fait que j'ai obtenu un « Optimal » à presque tous mes B.U.S.E.s ? dit il d'un air faussement dubitatif.

- En tout cas, j'espère pour toi que la modestie ne sera pas prise en compte, sinon…

Les Gryffondors rirent de bon cœur à la plaisanterie. Mais Sirius ne semblait pas vouloir abandonner la partie.

- Je… Il ne put pas achever sa phrase. Un coup de coude de Remus dans les côtes lui coupa le souffle.

- Quoi ? protesta-t-il.

Remus lui fit signe de se taire et désigna Lizzie du menton. La jeune fille semblait déprimée par l'annonce du voyage, n'envisageant évidemment pas d'être choisie. Kathy, qui l'avait aussi remarqué, clôt la conversation.

- C'est bon, tu as gagné. De toute façon, vous êtes sans doute les meilleurs élèves de cette école, James, Remus et toi.

Comme c'était vrai, ils se remirent tous à manger dans un état d'excitation assez intense. Cependant, le cours d'étude des Moldus approchait, et tous se dirigèrent bientôt vers l'aile Est.

Pendant qu'ils montaient l'escalier, James prit conscience de quelque chose. Se retournant, il s'adressa à Lizzie qui discutait trois marches plus bas avec Remus.

- Mais Liz, je croyais que tu avais aussi pris Etude des Runes comme option ? Et sur l'emploi du temps, ils mettent que les deux cours ont lieu aux mêmes horaires, ajouta-t-il en lui tendant la feuille qu'ils avaient reçu le matin même. Comment tu peux faire ?

- Oh, ne t'inquiète pas pour moi, le professeur Mac Gonagall m'a tout expliqué tout à l'heure. En fait, je suis la seule Gryffondor à avoir ces deux options, mais en même temps j'ai trois heures libres puisque j'ai arrêté la Métamorphose. Alors ils ont décidé que j'aurai mes cours de Runes avec le groupe de Serdaigle pendant que vous aurez Métamorphose, et qu'on serait ensemble pour les Moldus.

Tout le monde se tut pendant une fraction de seconde, le temps d'assimiler ces informations compliquées, puis il y eut un grand « Aaah ! » de soudaine compréhension, et le groupe reprit sa marche.

Au bout de deux heures de cours, ils repartirent en sens inverse vers la salle de Sortilèges où le minuscule professeur Flitwick les attendait.

- Bonjour et bienvenue à tous, couina-t-il de son habituelle petite voix. Je ne me lancerai pas dans de grands discours de bienvenue, car je suppose que vous en avez eu suffisamment dans la journée.

Les élèves, soulagés, hochèrent la tête d'un air fatigué mais reconnaissant.

- Nous n'allons pas nous lancer tout de suite dans le programme de cette année, mais je pense également qu'avec vos B.U.S.E.s de l'année dernière, vous avez largement révisé celui des années précédentes.

Nouveaux hochement de têtes. Enfin un prof compréhensif !

- J'ai donc décidé de passer cette séance à vous faire échanger et expérimenter les différents sortilèges que vous avez pu apprendre de votre entourage, mais que nous n'avons encore jamais vus. Tous ces sortilèges qui sont plus pratiques les uns que les autres dans la vie courante je suis sûr que ça serait très intéressant.

James fut pris d'une brusque envie de rire : il connaissait une foule de sortilèges « pratiques » mais n'oserait jamais révéler la plupart d'entre eux à la classe entière. En voyant Sirius et Remus la tête dans les mains, très évidemment pour cacher leur fou rire, il en déduisit qu'ils pensaient à la même chose. D'ailleurs, presque tous les élèves semblaient avoir des sorts secrets, et souriaient à la seule perspective d'en parler.

Malgré tout, le cours fut riche de nouveaux sortilèges moins privés, dont le principe variait beaucoup selon les groupes d'élèves : les filles vantaient leurs charmes de coiffure et de maquillage, tandis que les garçons préféraient découvrir des enchantements pour leurs balais.

Ambre Swann parut très intéressée par un sort qui lui permettrait de boucler délicatement ses cheveux blonds. La plupart des garçons soupirèrent : les cheveux raides ou ondulés, Ambre resterait toujours une des plus belles filles de tout Poudlard.

La fin du cours sonna presque trop tôt au goût des élèves. Cette fois, Kathleen et Lizzie avaient rejoint les deux autres filles pour aborder des sujets plus féminins et les trois garçons gagnèrent donc la Grande Salle en trio.

- Enfin tranquilles ! s'exclama Sirius alors qu'ils se retrouvaient seuls dans un couloir. Bon alors, il faudrait penser à organiser notre prochaine expédition « pleine lune », non ?

- Sir', soupira Remus, j'aimerais plutôt ne pas avoir à y penser, tu vois ? Je ne veux pas te vexer, mais on a encore trois semaines, et franchement, moins j'y pense, mieux je me porte.

- D'accord, d'accord, se résigna Sirius. Si tu veux changer de sujet, …  Quelle journée de dingues, vous ne trouvez pas ? D'abord ce Simbel, à qui toutes les filles font les yeux doux, puis Hewett, toujours aussi folle de ses potions, ensuite Dumbledore, avec son voyage … Sans compter l'emploi du temps de Lizzie, les sortilèges « pratiques », et Jamesie qui ne nous a toujours pas dit qui était la fille dont il rêve depuis hier.

Ces dernières paroles eurent l'effet d'un coup de fouet sur James. Il avait ardemment espéré que ses amis auraient oublié cette histoire, mais apparemment, Sirius y avait pensé.

- Tout à fait d'accord, poursuivit Remus. D'ailleurs, je te trouve très malpoli, James, de nous traiter comme ça. J'ai attendu toute l'après-midi que tu nous en parles, mais rien à faire.

Remus aussi avait bonne mémoire.

- Ne me dis pas que tu pensais qu'on aurait oubli ?

Maudit soit ce satané loup-garou.

- Franchement tu me déçois.

- Moi aussi, ajouta Sirius d'un ton presque sérieux. Surtout que maintenant, nous ne sommes plus que deux bourreaux.  Tu n'as donc aucune excuse valable pour ne pas parler.

Le malheureux James s'aperçut alors que les deux traîtres s'étaient arrêté et l'avaient sournoisement attiré contre un mur, s'interposant entre lui et toute chance de survie. Il n'avait plus le choix.

- Je … commença-t-il.

Non. C'était impossible. Comment pouvait-il leur expliquer ce que lui-même ne comprenait pas ? Tout était si compliqué … Le visage de Lily se matérialisa dans ses pensées, comme il le faisait si souvent depuis des mois. Elle, toujours elle, toujours ses yeux verts, ses cheveux auburn et sa peau pâle, toujours sa voix, toujours ces mots :

« Tu me fais VOMIR ! »

Pourquoi venait-elle le hanter jour et nuit, jusque dans ses rêves ? L'espace d'un instant, une étrange petite voix vint  lui murmurer :

« Mon cher James, si tu penses autant à cette fille, si elle est aussi importante pour toi, c'est que tu en es amou… »

Non, de ce côté-là il n'y avait aucun doute : James n'était sûrement pas amoureux d'Evans. Mais alors pourquoi … ?

James s'aperçut que Remus et Sirius le fixaient depuis un moment, attendant qu'il montre un peu plus d'éloquence. Il soupira avec ces deux-là, il n'allait pas s'en tirer sans rien dire. Il n'avait qu'à leur donner un nom, n'importe lequel, ou même de leur faire croire qu'ils ne la connaissaient pas.

- Alors ? le pressa Sirius.

- Je … répéta James. Je ne vois pas pourquoi vous vous excitez comme ça, les gars, reprit-il, c'est vraiment rien, rien du tout. Franchement, vous perdez votre temps.

- Pour l'instant c'est surtout toi qui perds le tien à bavarder, remarqua Remus. Vas-y, exprime toi, même si c'est l'information la moins intéressante de l'année, ce dont je doute, ça peut toujours s'avérer utile …

- Bon, eh bien, si vous y tenez vraiment …

- On y tient vraiment, l'interrompit Sirius.

- Euh … vous vous souvenez de nos B.U.S.E.s, l'année dernière ? Le jour où ce sale Snivellus a eu le malheur de nous croiser ?

- Oh oui ! s'exclama Sirius avec fougue. Jour mémorable, mes frères, ajouta-t-il avec emphase, jour de l'Humiliation Suprême de l'Infâme Pleurnichard.

Malgré sa nervosité, James ne put s'empêcher d'éclater de rire. Puis la suite de la scène lui revint subitement en mémoire et toute trace de gaieté disparut de son visage.

- On peut dire ça comme ça, reprit-il alors. Et vous vous souvenez aussi quand Evans est bêtement venue le défendre, alors qu'il la traitait de … de vous savez quoi ?

Non ! Pourquoi parlait-il d'Evans ? Pourquoi ne leur sortait-il pas un de ces merveilleux mensonges dont il avait le secret ? Impossible, les mots semblaient s'imposer d'eux-mêmes.

- Eh bien, en fait, il se trouve que je pensais à ce qu'elle m'avait dit ce jour-là … Vous savez, tout son grand discours, comme si j'étais orgueilleux ou arrogant … Voilà, acheva-t-il en baissant les yeux.

Le visage de Remus s'éclaira, les yeux de Sirius scintillèrent, mais ils ne dirent rien.

- C'est bon ? Vous êtes content ? leur demanda James après quelques instants de silence. Vous voyez, c'est vraiment rien, pas de quoi en faire un plat. C'est juste que ça m'agaçait, c'est tout, ajouta-t-il d'un ton qui se voulait convaincant (mais qui bizarrement ne l'était pas).

- Mon pauvre Jamesie, répondit Sirius, si j'avais su que c'était aussi grave, je t'aurais fait parler beaucoup plus tôt. Maintenant, la maladie est trop avancée pour arranger les choses.

- Tout à fait d'accord, cher confrère, acquiesça Remus. Le patient est profondément atteint. La seule solution est d'obtenir un remède … par tous les moyens.

James les regarda d'un air ahuri. Le plus étrange n'était pas leurs paroles – ils avaient fait pire – mais le fait qu'ils semblaient sérieux.

- Euh … vous parlez de quoi, l ? Pourquoi vous me regardez avec cette tête-l ?

- James, lui dit Sirius, ça fait plus de deux mois que tu penses sans arrêt à Evans et tu ne vois pas où est le problème ?

- Oh non … Ne me dites pas que vous croyez que je suis amoureux d'elle ? Attendez, on parle d'Evans là. Mais vous êtes vraiment stupides, cette fille c'est …

- Oui ? fit Remus. On a toujours su que tu voulais sortir avec elle, ça ce n'est pas une grande nouveauté, mais de là à en être vraiment amoureux …

- Mais je ne suis PAS amoureux d'elle !

Ils commençaient vraiment à l'énerver. Amoureux d'Evans, et puis quoi encore ? Bien sûr, il aurait bien voulu sortir avec elle, parce qu'elle était plutôt jolie et intelligente, mais rien de plus. De toute façon, elle le haïssait, alors à quoi bon tomber amoureux d'une fille en étant sûr qu'elle ne vous aimera jamais ?

Soudain, il remarqua que les deux garçons s'étaient écarté et avaient oublié de lui barrer la route. Il sauta sur l'occasion et, repoussant Sirius, se mit à courir vers la Grande Salle. Il entendit les deux autres le poursuivre, mais grâce à l'effet de surprise il avait un peu d'avance. Enfin, il arriva devant les grandes portes de chêne, et se précipita vers la table des Gryffondors. À bout de souffle, il se laissa tomber sur la première chaise venue. Puis il leva les yeux et changea de couleur : il s'était assis juste en face de Lily.

Celle-ci semblait avoir été interrompue dans sa conversation avec Ambre et regardait James en fronçant les sourcils.

- Qu'est-ce que tu fais là, Potter ? Pourquoi est-ce que vous arrivez aussi tard, ajouta-t-elle en voyant les deux autres arriver.

- On discutait, jolie Fleur de Lys, répondit Sirius de son habituel ton charmeur, mais ce cher Jamesie n'a pas aimé notre discussion et s'est enfuit.

Lily leva les yeux au ciel et se retourna à nouveau vers son amie. Celle-ci regardait Sirius avec un petit sourire, l'air mystérieux. Il la vit et sembla comprendre son regard.

- Toi, ma belle Ambre, tu es tellement magnifique que c'est n'est même plus la peine de le répéter, déclara-t-il.

Le rose monta aux joues de la jeune fille, qui retourna à son repas, satisfaite.

- Tu comptes flatter toutes les filles de la table ou tu t'arrêtes l ? lui demanda Remus.

- Pour l'instant, ça suffit. Jamesie, ne te crois pas sauvé. Je te rappelle qu'on partage la même salle commune et le même dortoir.

Une voix nasillarde empêcha James de répondre.

- Je ne t'envie vraiment pas, Black, lança le dénommé Severus Rogue.

Derrière les trois Lions se tenaient six Serpents : Rogue, Avery, Rosier, Wilkes, Lestrange et Bellatrix Black, qui était la cousine de Sirius mais se serait fait torturer plutôt que de le reconnaître.

- Qu'est ce que c'est que cette odeur d'égouts répugnants ? fit Sirius d'un air écoeuré. Ah, c'est vous, ajouta-t-il en observant les Serpentards. Vous auriez pu éviter de venir pendant un repas, vous me coupez l'appétit.

- Ta gueule, misérable ver, chien galeux, lui répondit Bellatrix. Apparemment, la jeune fille avait appris que Sirius avait renié sa famille, et le regardait avec des yeux étrangement haineux.

Pendant ce temps, les conversations s'étaient tues autour des deux groupes, et tout Poudlard retenait son souffle devant l'imminente confrontation. James croisa le regard désapprobateur de Lily, et hésita un court instant. Mais il se lança tout de même dans l'âpre conversation.

- Eh bien, Snivellus, on t'a manqué cet ét ? lança-t-il d'un ton acerbe. Au moins, la dernière fois qu'on s'est vus, tu attirais un peu l'attention …

Rogue bouillait de rage au souvenir de l'humiliation cuisante qu'il avait subit deux mois plus tôt.

- Tu ne perds rien pour attendre, sale minable.

- Attention Jamesie, dit Remus en prenant une petite voix ridicule, maintenant le petit Snivellus a tous ses grands, méchants et stupides copains pour l'aider. Il ne faudrait pas faire de bêtises …

Etrangement, les Serpentard ne réagirent pas immédiatement à la remarque de Remus. Ils se contentèrent de se lancer des regards entendus, puis Rogue se retourna vers le jeune homme. Une lueur mauvaise brillait dans ses yeux et une grimace déforma son visage. James comprit tout d'un coup qu'il était en train de sourire, de ce genre de sourire qui rend mal à l'aise.

James avala difficilement : au cours de l'année précédente, Sirius avait voulu jouer un horrible tour à Rogue, et l'avait poussé à se rendre dans la Cabane Hurlante par le souterrain, ce qui l'aurait conduit devant un Remus métamorphosé en une bête sanglante et cruelle. À la dernière minute, James s'était précipité pour retenir Rogue juste quand il arrivait dans la cabane, mais le mal était fait : Rogue avait découvert le secret du loup-garou, il vouait une haine encore plus forte à Sirius et devait sa vie à James. Il n'y avait que ce dernier point qu'il semblait avoir oublié.

Ainsi, malgré toutes les promesses qu'il avait fait à Dumbledore, cet imbécile aux cheveux gras pouvait dévoiler à n'importe qui le fait que Remus devenait un monstre une fois par mois.

Le sourire de Rogue s'accentua encore, et James eu le désagréable sentiment qu'il lisait dans ses pensées comme dans un livre de Potions, c'est-à-dire très facilement.

- Vous feriez mieux de surveiller vos arrières, répondit finalement Rogue, il se pourrait qu'on se rencontre un soir … C'est dangereux de sortir le soir …

Puis les six Serpentards rejoignirent leur table, laissant ces mots énigmatiques flotter dans l'air.

L'ensemble de Poudlard reprit son repas, et James reporta son attention sur les Gryffondors. Remus et Sirius avaient l'air soucieux, ce qui lui fit penser qu'ils avaient à peu près le même genre de pensées que lui.

En face de lui, Lily le regardait d'un œil noir.

- Vous n'êtes vraiment que des gamins, dit-elle. C'est si dur que ça de passer juste une journée sans allez vous provoquer ? Vous êtes ridicules, encore heureux que cette fois vous ne vous soyez pas battus. Mais c'est sûr, c'est beaucoup moins intéressant quand on est trois contre six plutôt que trois contre un, n'est-ce pas Potter ?

James suffoqua. C'était vraiment trop injuste. En plus, Sirius venait de lui adresser un clin d'œil plus que suspect.

- Quoi ? s'écria-t-il. Qui est-ce qui est venu provoquer les autres ? Eux ! Pour une fois qu'on ne fait rien, tu trouves encore le moyen de nous accuser.

- Pour une fois, oui ! répondit Ambre à côté de lui. Deux maintenant ! Et les abrutis qui riaient sous cape pendant ce temps ! Vous êtes toujours en train de vous défier, reprit-elle. À chaque fois que vous les croisez il faut absolument leur lancer quelque chose sinon, ce serait le déshonneur absolu ! Peut-être que ça vous amuse, mais pour les autres ça devient vite lourd, vous savez ?

Inutile de discuter plus longtemps avec des harpies pareilles. James s'empressa de finir son dîner et de rejoindre la Salle Commune de Gryffondor. Arrivé là, il s'écroula sur son canapé préféré, suivi de Sirius et Remus une demi seconde plus tard. Heureusement, la salle était presque vide et les trois garçons profitèrent quelques instants du calme avant de reprendre leur conversation.

- Pour le coup, je suis d'accord avec Evans, dit Sirius. C'est vrai que ce soir, je me serais bien passé de ces demeurés.

- Sauf que ça ne dépendait pas de nous, répondit Remus.

- Pour une fois, reprit Sirius en souriant. Vous avez vu ? Même Swann est après nous maintenant. C'est fou ce qu'Evans peut avoir mauvaise influence sur les gens.

James le fusilla du regard.

- C'est quand même dommage que les deux plus belles filles de Gryffondor ne fassent pas partie de nos fans, lança Remus.

- Pardon ? s'exclamèrent en même temps Kathy et Lizzie qui venaient d'entrer.

- On parlait de vous, les filles, bien entendu, s'empressa de rectifier Sirius. C'est vous les plus belles.

- Pardon ? s'écrièrent Lily et Ambre qui étaient juste derrière.

- Mais comment vous voulez qu'on se décide devant quatre filles comme vous, plus séduisantes les unes que les autres ?

Les quatre filles, gloussant comme … des filles, rejoignirent leur dortoir en souhaitant une bonne nuit aux trois garçons.

- Tu as un don, mon vieux, c'est pas croyable, lui dit James d'un ton admiratif. Je sais pas comment tu fais, mais tu réussirais à calmer les pires furies en deux mots.

Sur ce, ils se levèrent et gravirent les escaliers qui partaient vers la droite (ceux des garçons). Ils se dirent bonsoir entre deux bâillements, se changèrent, et sombrèrent bientôt dans un profond sommeil. Enfin presque. Au bout de deux minutes, alors que James somnolait déjà, il entendit la voix agaçante de Sirius murmurer :

- Evans … Evans …. Lily ! Mon amour !

De l'autre côté de la chambre, Remus éclata de rire. Un oreiller bien lancé fit taire la voix de l'exaspérant personnage, mais les mots prononcés le gardèrent éveillé plus longtemps que prévu.