Chapitre trois : Du déjà-vu…
Kurai sortit et inspira un grand coup.
Voilà.
Maintenant, ça allait un peu mieux.
Il secoua la tête et quitta le lycée.
Avec tout ça, il allait être en retard à la chocolaterie…
Hasaki était adossée à un mur, pas très loin, entourée de trois adolescentes plus jeunes et toutes aussi rebelles qu'elle.
Elle se tourna, vit Kurai et s'avança vers lui.
« - Tu fumes ? demanda-t-elle
- Non.
- Tu devrais.
- Hmm…
- Ouais, si tu le dis ! Oh, scheisse, qu'est-ce que je fous moi ? »
Apparemment, elle venait de se rendre compte qu'elle était en train de parler à quelqu'un.
Elle haussa les épaules et rejoignit ses amies.
Kurai soupira et regarda l'heure.
Définitivement en retard.
Seifuu vit Kurai arriver, totalement essoufflé.
« - Kurai ? Tu as couru ? s'étonna-t-il. »
Le jeune homme haussa les épaules et se rendit dans l'arrière boutique pour enfiler son uniforme.
« - Je t'avais dit que ça ne posait pas de problème, fit remarquer Seifuu. Tu n'avais pas à te dépêcher. »
Kurai haussa les épaules.
« - Au fait… Tu connais un jeune gars blond aux yeux bleus ? »
Kurai se figea.
Non…
C'était impossible…
« - Un type très désagréable, poursuivit Seifuu. L'air hautain, qui ne dit même pas bonjour.
- P-pourquoi ? bégaya Kurai
- Je ne sais pas, peut-être qu'il n'est pas poli…
- Non ! P-pourquoi… tu… »
Kurai inspira un grand coup.
Il devait se calmer.
« - Pourquoi cette question ? souffla-t-il
- Parce que lui te connais, on dirait, répondit Seifuu. »
Kurai sursauta. Il était venu jusqu'ici ?
« - Il avait une photo de toi plus jeune. Et il te cherchais. Il est passé ici. »
Kurai se concentra sur la vitrine.
Non.
Pas ça.
Pas maintenant…
Seifuu haussa les épaules.
« - Je ne lui ai pas dit que tu travaillais ici. Je suppose que ça ne le regarde pas, ne ? »
Kurai inspira un grand coup, se tourna vers Seifuu, et vit qu'il attendait une explication. N'importe laquelle.
Kurai s'efforça de maîtriser les tremblements de sa voix.
« - Arigatô, souffla-t-il simplement. »
Ce qui n'était pas une explication satisfaisante.
Mais c'était tout ce qu'il avait.
Kurai soupira et défit les piquets qui retenaient sa tente au sol.
Il ne devait pas rester ici.
Si il était dans les parages, il finirait par le trouver.
Et Kurai préférait ne pas penser à ce qui pourrait arriver dans ce cas là…
Yuki avait été chercher Tohru à son travail, et ils rentraient tous les deux chez Shiguré.
Tohru était plongée dans ses pensées.
« - Tohru ? Tout va bien ? »
Tohru sursauta.
« - Oh euh oui ! Je repensais à Kurai-kun…
- Oh… Tu le connaissais déjà ?
- Oui euh non ! Je l'ai juste croisé !
- Ah bon ? Où ça ? »
Tohru se figea.
Quelle idiote ! Elle ne devait pas dire où elle était allée…
« - Oh, euh… dans un magasin ! répondit-elle »
Elle avait l'air tellement gênée que Yuki n'insista pas.
« - Il est bizarre, souffla Yuki. Manabe est venu me voir entre deux cours pour me dire qu'on aurait sans doute du boulot avec lui, et pour que Manabe parle de boulot… »
Tohru rit.
Yuki s'arrêta brusquement.
« - Yuki-kun ? s'étonna Tohru
- J'ai cru entendre un bruit… »
Il hésita, puis secoua la tête.
« - Non, souffla-t-il. Ce n'est rien. »
Kurai soupira.
Il avait failli se faire repérer. Il n'avait pas envie d'expliquer sa présence ici, à une heure pareille, avec sa tente sur le dos.
C'était Yuki et Tohru qui venaient de passer ?
Il ne savait pas qu'ils habitaient ensemble.
Mais sinon, qu'est-ce qu'ils feraient là ?
Il haussa les épaules et reprit son chemin.
Il devait trouver une autre planque aussi vite que possible.
Il fit un pas sur le sentier…
Et percuta Kyo.
Kyo rentrait de sa séance d'entraînement au dojo.
Kazuma trouvait qu'il s'améliorait.
Ça aurait dû lui faire plaisir, en théorie.
Mais il n'arrivait pas à se réjouir.
Il ne pouvait pas s'empêcher de penser que ça ne servait plus à rien.
Il lui restait un an.
Un an avant l'enfermement.
Un an avant de perdre son pari.
Ou un an pour le gagner.
Et il sentait déjà qu'il n'y arriverait pas…
Plongé dans ses pensées, il percuta quelqu'un de plein fouet…
Ils se heurtèrent tellement fort que Kurai, entraîné par le poids de son sac, fut projeté dans les fourrés.
Heureusement pour lui…
Kyo entendit le bruit d'une explosion.
Il regarda autour de lui, cherchant ce qu'il avait heurté.
Il ne vit rien, haussa les épaules et poursuivit son chemin.
Dans les fourrés, à côté des vêtements de Kurai, il y avait une souris au pelage argenté...
A suivre...
