Booonnnn, je vous remets pas tout le blabla, hein, si vous avez lu le prologue vous avez compris... Et sinon... ben allez le lire ! C'est vachement mieux de commencer par le début quand même... Oo
L'incontournable dico :
Manjuu : brioche (de viande je crois). Un genre de nikuman, quoi. C'est comme ça que Kuro-chan appelle Mokona en VO "shiro manjuu" (manjuu blanc). Rien à voir avec Mokona dans ce cas précis mais je trouvais le clin d'œil sympa. X3
Baka : idiot, crétin, con, abruti... à vous de choisir !
Yare, yare : "hé bien, hé bien..." Quelque chose dans ce goût-là.
Omoshiroi : intéressant.
Koakuma : enfant-démon ? Akuma signifie démon, diable. Et la particule "ko" signifie enfant je crois (koinu, koneko...etc...). Bref, "petit diable"...
Koinu-kun : hé ben comme dit plus haut, koinu signifie chiot. Et le "kun" ben, c'est la particule que l'on rajoute quand on s'adresse à son égal ou à plus jeune que soi, en gros. Et pour ceux qui connaissent Peace Maker Kurogane, j'ai pas fait exprès mais la référence est évidente...
Reviewers corner :
kao: Contente que tu aimes ! #grand sourire ravi# Et pour la suite ben, il suffisait de demander ! XD
XxXxXxXxXxXxXx
Bloody memory – Chapter I : Hokaku / Capture.
XxXxXxXxXxXxXx
Il courait. Aussi vite qu'il le pouvait. Trébuchant sur les racines et les pierres. Les genoux ensanglantés par de multiples chutes. Il avait faim. C'est pour cela qu'il était entré dans ce village. Et qu'il avait volé ce manjuu. Il n'était pas assez fort. Pas assez fort pour survivre seul. Il n'était pas assez fort ! Et c'est ça qui le faisait pleurer tout en courant, obscurcissant encore sa vision embrumée par la fatigue. Il s'était fait prendre. Et ils l'avaient poursuivi. Peut-être qu'ils le poursuivaient encore ? Il risqua un œil par-dessus son épaule. Des arbres. Rien que des arbres. Sûrement qu'il s'était suffisamment enfoncé dans la forêt pour les semer... Un choc soudain, une douleur cuisante, comme il heurtait violemment un tronc, son attention trop focalisée sur ce qui se passait derrière lui. L'impact l'envoya rouler à terre avec un couinement de souffrance. Pourquoi avait-il fallu qu'il frappe son bras gauche ? Il avait toujours mal depuis ce jour où il avait fuit son village...
Il demeura au sol. Haletant. Retenant ses sanglots alors que sa main agrippait farouchement son bras blessé. S'il voulait vraiment être fort il devait arrêter de pleurer. Ce sont les faibles qui pleurent !
"C'est aussi une force de savoir pleurer quand il le faut."
Il cligna des yeux. C'était quoi cette voix ? Pourquoi lui semblait-elle si familière ? Et pourquoi disait-elle des choses aussi stupides ? On ne pleure pas quand on est fort ! Les enfants pleurent. Pas les démons...
Un craquement à peine audible attira soudain son attention. Il se raidit instantanément, retenant son souffle pour mieux percevoir le moindre son. Un animal attiré par la perspective d'un repas facile ? Lentement, silencieusement, son bras valide se déplaça, jusqu'à ce que ses doigts se referment sur l'extrémité d'un morceau de bois. Un demi-sourire dénuda un croc tandis qu'il demeurait immobile, à l'affût des déplacements discrets de son ennemi. Aussi épuisé qu'il soit l'approche du combat faisait courir une délicieuse chaleur dans ses veines. Le plus féroce des deux n'était sûrement pas la bête – quelle qu'elle soit - qui s'approchait...
Immobile. Mort. Seuls ses yeux rouges scrutant les fourrés. Sa main se crispa sur son arme de fortune. Bientôt. Il allait se montrer. Bientôt. Bientôt... Ses pupilles se dilatèrent et il manqua se trahir à la vue de son assaillant émergeant prudemment de l'obscurité, repoussant d'une main un rideau de ronces. Un homme. Ses lèvres se retroussèrent inconsciemment alors qu'il parvenait avec difficulté à conserver son immobilité. Il les détestait. Les craignait davantage que tous les autres animaux à quatre pattes. Arrivait-il du village qu'il venait de fuir ? L'avait-il suivit jusqu'ici ?
De longs instants aucun d'entre eux ne bougea. Ses paupières à demi closes pour ne pas se trahir, l'enfant vit les yeux de l'homme parcourir le faible espace découvert avant de s'arrêter sur lui. Baka ! Baka baka baka ! Il avait fallu qu'il tombe au beau milieu d'une trouée éclairée de plein fouet par les rayons d'un croissant de lune bien trop brillant à son goût ! Sans cela l'homme serait sûrement passé à côté de lui sans le voir. Sûrement... Même si quelque chose l'avertissait que cet adversaire n'était pas à prendre à la légère. L'instinct. Ce même instinct qui le maintint allongé sans mouvements tandis que son ennemi se décidait à approcher lentement, élevant dans le même temps une voix au ton... désappointé ?
- "Yare yare. Se pourrait-il que tu ais fini par mourir à l'instant où je parviens enfin à te mettre la main dessus, démon de la forêt ? Tu m'en verrais très déçu, vraiment... J'attendais beaucoup mieux de toi..."
Sur ces mots il s'accroupit à côté de l'enfant, tendant une main vers lui dans l'intention très nette de vérifier son état. Il était assez près à présent. Peut-être même trop près. Un humain ça n'avait rien à voir avec les quelques animaux qu'il avait déjà combattu. Il aurait du se sauver plus tôt. Un humain ne l'aurait pas rattrapé s'il s'était mis à courir à travers les arbres... sûrement pas. Il avait fait une erreur. La dernière peut-être bien... A l'instant où la main allait toucher son épaule il se redressa d'un bond, détendant d'un coup tous ses muscles et frappant violemment le membre inquisiteur d'un revers de son bâton, avant de s'éloigner d'un bond, sur un grognement de bête fauve.
L'homme poussa un léger cri de surprise ravie, levant les yeux vers lui tout en agitant sa main blessée.
- "Une feinte, hein ? Je préfère ça, je préfère nettement ça." Ses yeux - d'un gris acier pour autant que l'enfant pouvait en juger - s'étrécirent tandis qu'il lui adressait un sourire satisfait. "La chasse peut commencer alors ?"
Il le vit à peine bondir et n'eut que le temps de se jeter à terre pour esquiver l'assaut. Dangereux. C'était beaucoup trop dangereux de rester là. Ce terrain inondé de lumière argentée était favorable à l'homme. Il avait suffisamment d'avantages pour ne pas lui laisser en plus celui-là. Sautant sur ses pieds, il s'élança vers le rideau d'arbre, plongeant littéralement dans l'obscurité dispensée par les feuillages épais. Quelques mètres plus loin il s'immobilisa, attendant son adversaire. Fuir ne servirait à rien. Il était trop faible pour distancer un adulte avec aussi peu d'avance. Et son instinct, encore une fois, lui disait qu'essayer de se dissimuler ne servirait à rien contre lui. Et puis... ce sont les faibles qui fuient, ou qui se cachent. Les forts combattent.
Ses petites mains se resserrèrent sur son arme de bois. Il approchait. Prudemment. Semblant laisser le temps à sa vision de s'accoutumer à la pénombre. Un sourire sauvage tordit le visage de l'enfant. Qui était la proie à présent ? Immobile il attendit que les pas précautionneux de son ennemi l'amènent à sa portée. Alors il bondit, frappa de toutes ses forces et disparut à nouveau derrière l'ombre d'un arbre. Un nouveau cri échappa à l'homme dont le bras devait être sérieusement endommagé s'il se fiait à l'impression qu'il en avait eu en l'atteignant. Mais la sauvage exultation qu'il ressentait à cette idée s'évanouit lorsqu'un nouveau son traversa la futaie. L'homme... riait ! Décontenancé il agrippa son gourdin de plus belle. On ne riait pas quand on était blessé, hein ? Il n'aimait pas ça. Pas du tout. Il devait battre cet humain. Et s'enfuir, de nouveau !
"Alors comme ça tu vois dans le noir, petit démon ? Omoshiroi..." (1)
Il n'y avait pas dans sa voix le dégoût mâtiné de frayeur qui accompagnait d'ordinaire ce genre de constatation. Il avait l'air plutôt... enchanté ? L'enfant prit une inspiration tremblante. Et manqua se trahir totalement lorsqu'il vit l'homme, plus souriant que jamais, fermer les yeux. Quel genre de personnes ferme les yeux face à un ennemi ! C'était une chose stupide à faire ! Et il ne lui donnait pas l'impression d'être quelqu'un de stupide. Il sentait une aura autour de cet humain, comme jamais il n'en avait connu chez aucun villageois qu'il avait croisé. Elle ressemblait plus à celle d'un animal. Ce type était un prédateur, voilà ce que cette sensation lui disait. Il fronça les sourcils, dénudant à nouveau ses crocs. Il ne se laisserait pas capturer par lui. Pas sans le combattre. Il avait l'avantage ! S'il pouvait le blesser il le distancerait ensuite dans les profondeurs de la forêt.
- "Alors, koakuma ? Tu as peur ?"
A ces mots le visage aux paupières closes se tourna tout droit dans sa direction, semblant voir à travers le tronc derrière lequel il se dissimulait. Alors, oui, il eut vraiment peur ! Et la peur le fit bondir en avant, son bâton dressé, s'élevant au-dessus de son adversaire pour le frapper à la tête. Il poussait déjà intérieurement un cri de triomphe lorsque son coup fut stoppé, au tout dernier instant, son regard écarlate croisant deux yeux aussi durs et froids que l'acier juste avant que son arme dérisoire ne lui soit arrachée des mains, tandis qu'une étreinte implacable se refermait sur sa nuque. Il n'eut même pas la force de crier. Un gémissement pitoyable s'échappa de ses lèvres, seule manifestation de la véritable terreur qu'il éprouvait à présent.
Quelques secondes... En quelques secondes cet être venait de le capturer, sans la moindre arme et en gardant ses yeux fermés jusqu'au dernier moment. Est-ce que c'était vraiment un humain ?
Il tenta de calmer sa respiration haletante. De dominer cette peur qui le paralysait. Oui ! Ce n'était qu'un humain ! Et il pouvait encore le fuir ! Il commença à se débattre, battant des jambes dans l'espoir de les sentir frapper la chair, envoyant ses mains derrière lui pour tenter de griffer le bras le maintenant prisonnier. L'étreinte contre son cou se resserra, lui arrachant des larmes de douleur qu'il ne parvint pas à retenir, tandis qu'un grognement continu passait ses lèvres retroussées. Un rire amusé vint attiser tout à la fois sa rage et sa frayeur.
- "Voyez-vous ça, un véritable petit animal sauvage. Cesse de te débattre aussi inutilement, tu vas finir par te faire mal..."
Bien sûr, il fit exactement l'inverse. L'homme poussa un ostensible soupir de résignation.
- "Tu l'aura voulu, espèce d'entêté..."
Et il sentit les doigts puissants s'enfoncer d'un coup bref dans la chair tendre de son cou. Et un véritable éclair de douleur traversa son crâne. Juste avant l'obscurité.
XxXxXxXxXxXxXx
Une obscurité traversée de murmures qu'il ne parvenait pas à saisir. Des esprits ? Est-ce qu'il était mort ? Est-ce que ce type l'avait tué ? Mais quelque chose lui disait que non. Qu'il avait survécu à cette rencontre. Et ce quelque chose lui disait aussi que cette obscurité n'avait rien à faire là. Qu'elle n'était pas à sa place. Que ces voix n'étaient pas à leur place...
Aucun sens. Tout ça n'avait strictement aucun sens. Et il avait des ennuis plus urgents à résoudre. Ho oui, autrement plus urgents...
XxXxXxXxXxXxXx
Recroquevillé dans un coin de la petite pièce sombre, il levait un regard défiant vers l'homme en face de lui. Ce dernier était assis à califourchon sur une chaise, ses bras croisés sur le dossier, contemplant depuis un long moment l'enfant en silence. Les yeux écarlates scrutaient les moindres détails de cet humain qui avait fait de lui un prisonnier. Un visage long, aux traits anguleux, dont les larges sourcils noirs et broussailleux ajoutaient à l'impression de dureté. Son épaisse crinière blanche, prolongée jusqu'au milieu de la mâchoire par une barbe étrangement taillée, les larges mèches en retombant presque jusqu'à frôler ses épaules, accentuait encore la force apparente de son propriétaire. (2) Même assis il semblait d'une taille et d'une carrure supérieure à la moyenne, mais ça, l'enfant l'avait déjà perçu, dans la forêt. Il avait l'impression de se tenir devant un grand fauve que les années n'avaient fait que rendre plus dangereux encore.
Il resta un long moment à fixer ses mains, dont une seule avait suffit à le mettre hors de combat. Tout en cet homme irradiait une puissance autant intérieure qu'apparente. Ça... C'était ça, la force qu'il voulait conquérir. Lui la possédait, à un niveau qui faisait courir des frissons mêlant peur et fascination dans les veines de l'enfant. Il dut faire un violent effort pour oser enfin relever les yeux. Et croiser réellement ce regard qui l'avait déjà glacé quelques nuits plus tôt. Ces prunelles grises qui semblaient s'enfoncer au plus profond de lui. Il se mordit les lèvres pour retenir le gémissement d'effroi qui menaçait d'en sortir. Et il soutint farouchement le regard scrutateur. Aussi longtemps qu'il put l'endurer. Jusqu'à ce que le silence devienne trop pesant. Impossible à supporter davantage...
- "Qu'est-ce que vous voulez ?"
Il détacha soigneusement chaque mot en les lui jetant au visage, d'une voix étrangement rauque pour un enfant de son âge. Une chose dont il n'avait lui-même pas conscience.
L'homme lui adressa un sourire ironique qui n'atteignit pas ses yeux.
- "Ho, alors comme ça tu parles, finalement ? A part quelques grognements tu n'as pas ouvert la bouche depuis que je t'ai ramené. On commençait sérieusement à croire que tu étais un genre de fauve à deux pattes..."
L'enfant fronça les sourcils sans répondre. Il n'aimait pas vraiment parler. Surtout pour des choses aussi stupides... Seuls les humains ont deux pattes, tout le monde savait ça. Les humains... et les onis, parfois...
Un petit rire lui laissa entendre que l'homme avait parfaitement compris le sens des paroles qu'il ne s'était pas donné la peine de prononcer.
- "T'es pas un gosse ordinaire en tout cas, les rumeurs mentaient pas à ce sujet. Et c'est plutôt normal que tu ais perdu l'habitude de parler depuis le temps..." Un regard vaguement incrédule. "Comment diable as-tu pu survivre plusieurs mois sans pratiquement sortir de cette forêt !"
Il renvoya à son interlocuteur un regard torve. Encore une question inutile. Il avait survécu, c'est tout ce qui importait, non ? Pourtant, celle-là, il avait envie d'y répondre... Un rictus dénuda ses crocs.
- "Parce que je suis un démon."
Un nouveau rire bref. Plus amusé qu'insultant.
- "Oui, hein, c'est ce qu'on m'a dit aussi. Et il faut avouer que tu as des capacités inhabituelles. Et des ressources physiques assez fantastiques. Qu'un gamin de 7 ans tout au plus réussisse à tenir quelques minutes face à moi serait déjà incroyable en soit... mais le faire avec un bras dans l'état du tien, ça devient carrément surnaturel..."
Inconsciemment, sa main droite vint se poser sur le bras en question, maintenu par deux morceaux de bois plats étroitement serrés autour de lui par des bandes de tissus. Il n'y sentait plus qu'une faible douleur intermittente, lorsqu'il bougeait un peu trop rapidement son membre par exemple. C'était un agréable changement à la douleur sourde qui le parcourait habituellement.
-"Le toubib a fait ce qu'il a pu, mais tu vas sûrement te ressentir de cette blessure toute ta vie. Une fracture mal ressoudée ça ne se guérit plus au bout de tant de temps..."
Il haussa une épaule comme si ces considérations ne le concernaient pas vraiment, s'attirant un autre sourire narquois.
- "Quoi maintenant ? Tu vas me dire que les démons ne sentent pas la douleur ?" Un regard critique. "Encore qu'en y regardant bien, tu ressembles davantage à un chiot famélique qu'à un dangereux démon..." (3)
- "Je suis pas un chiot !", aboya-t-il en retroussant ses lèvres.
- "C'est ça, c'est ça..."
Il se hérissa face au sourire clairement moqueur mais à cet instant l'adulte sembla se lasser du jeu. Son expression se fit sérieuse tandis qu'il plantait fermement son regard dans celui de l'enfant.
- "Ecoute, je ne t'ai pas chassé pendant des heures et ramené jusqu'ici pour tes beaux yeux..."
Il l'interrompit d'un grognement sauvage, son regard couleur de sang soudain flamboyant de colère. Un rire presque gêné lui répondit.
- "Hum, en effet, ce n'était peut-être pas la meilleure image à prendre... Passons. J'ai entendu parler de toi il y a quelques temps : la rumeur prétendait qu'un enfant-oni hantait les bois, et sortait de temps à autre pour attaquer les villages. Cette histoire m'a intéressée et j'ai décidé de tenter de capturer ce fameux démon..."
Il le foudroya de nouveau du regard. Il ne comprenait pas où il voulait en venir mais la façon dont il parlait de lui ne lui plaisait pas du tout !
-"Laisse moi finir, koinu-kun !" Il ne prêta aucune attention au grognement féroce ponctuant cette dénomination. "Vois-tu, mon travail est un peu particulier : il consiste à attraper ou à tuer tout être potentiellement dangereux pour les habitants de ce royaume. J'obtiens des prix variés selon le niveau des ennemis." Un rapide coup d'œil évaluateur dans sa direction. "En ce qui te concerne, je n'espère même pas que la prime me rembourse mon déplacement..."
Il ne sembla pas remarquer que l'enfant, tous ses muscles tendus, était sur le point de très sérieusement lui sauter à la gorge... Plus personne ne se moquerait de lui ! C'était ce qu'il s'était promis ! Et cet homme... Tremblant de rage il l'écouta néanmoins lorsqu'il reprit la parole.
- "Mais, parfois, j'ai le droit de réclamer un autre genre de récompense..." Il marqua une courte pose avant de poursuivre, vrillant son regard aussi affûté qu'une lame dans le sien. "Le prisonnier lui-même."
Il se figea et ses yeux s'écarquillèrent un instant. Juste avant que sa posture ne se fasse plus agressive que jamais.
- "Je suis pas une récompense !"
Un rire franchement amusé.
- "Ça c'est le moins qu'on puisse dire..."
Un grondement sourd roula dans la gorge de l'enfant tapi à terre. Encore une fois l'homme repris son sérieux, tendant vers lui un index menaçant sans lui laisser le temps d'exprimer davantage sa rage.
- "Ecoute bien, koinu-kun, je répéterai pas mon offre deux fois. Tu es sauvage mais pas idiot, c'est évident. De plus tu as des instincts de combattant bien au-dessus de ceux de n'importe quel homme adulte. T'apprendre à t'en servir à mon avantage me tente énormément. Mais je ne veux pas de combattants enrôlés contre leur gré..."
- "Alors laissez-moi partir."
Les mots se devinaient à peine sous le grognement à présent continuel émanant de ses lèvres.
Le sourire de l'homme changea, se faisant inquiétant.
- "Je crois que tu n'as pas bien compris... Le choix qui s'offre à toi est simple : c'est rester ici et suivre mon entraînement ou repartir d'où tu viens, enfermé dans une cage que tu ne quitteras sûrement que pour être mis à mort..."
- "Un choix... Entre deux prisons.", cracha belliqueusement le concerné.
- "C'est une façon de voir les choses... Mais réfléchis : pour l'instant tout ce que tu possèdes est un potentiel évident, mais dont tu ne sais pas te servir. Tu es faible." Il feint de ne pas remarquer le soudain recul de l'enfant, qui sembla prendre ce mot comme un coup violent. "Si je ne t'avais pas trouvé tu serais sûrement mort à l'heure qu'il est, ou en train de te cacher peureusement au fond des bois. C'est vraiment la vie que tu veux ?" Il parlait tranquillement, en homme certain d'avoir visé juste et poussant à présent son avantage. Les inquiétantes pupilles rouges le fixaient toujours comme si elles souhaitaient le consumer sur place, mais il y voyait s'éveiller une étincelle d'intérêt. "Je peux t'apprendre à combattre. À tirer parti de tes dons. Si tu restes ici tu seras certes à mon service, mais tu deviendras fort. Sûrement autant que moi. Peut-être même plus. Et à ce moment là, qui t'empêchera de me tuer et de retourner mener ta vie comme tu l'entends ? C'est un pari... Es-tu prêt à le tenter, koinu-kun ?"
Trop. Cela faisait trop longtemps qu'il retenait sa colère. Sa haine. Ce que disait l'homme sonnait juste, mais la raison se frayait difficilement un passage dans le brouillard rouge obscurcissant son cerveau. Que ne faisait qu'épaissir le ton tellement assuré de l'homme. Il se sentait à sa merci. Et il se sentit insulté une fois de trop. Il bondit, crocs à nus. Le faire taire ! Peu importe les conséquences !
- "Je suis pas un chiot !"
Un revers de main. Le geste de qui chasse un insecte importun. Et l'enfant heurta le mur de sa cellule avec une force qui expulsa tout l'air de ses poumons tandis que son crâne lui semblait exploser sous l'impact. Il s'effondra au sol, à peine suffisamment conscient pour que la voix froide l'atteigne à nouveau. Aussi âpre et tranchante qu'une tempête de neige.
- "Tu n'es qu'un chiot ! Un chiot sauvage, impatient et sans la moindre force ! Tel que tu es tu ne peux que montrer les dents et aboyer aux mollets de tes ennemis !"
Il sentit une main saisir la masse de ses cheveux indisciplinés et relever de force son visage. Il retint un gémissement de douleur alors que ses yeux s'ouvraient en grand pour croiser ce regard qu'il détestait déjà de toute son âme. Et la voix s'éleva, à quelques centimètres de son visage. Un murmure bas, à la fois plein d'invite et de menace.
- "Mais laisse-moi te dresser et je te jure que je ferai de toi un véritable loup. Si puissant que tes adversaires craindront la simple mention de ton nom." La prise s'accentua dans sa chevelure alors que les pupilles grises se plantaient dans les siennes. "Ta réponse, petit chiot ?"
Il serra les dents à s'en faire exploser les mâchoires, soutenant son regard sans ciller malgré les larmes qui lui brûlaient les paupières. Un jour il tuerait cet homme. C'était ça, sa réponse. Alors, malgré la douleur embrasant son cuir chevelu, il hocha farouchement la tête. Il serait fort ! Le plus fort de tous ! Et il éteindrait pour toujours ce regard glacé et ce sourire arrogant qui refleurissait à l'instant sur les lèvres face aux siennes.
- "Bien. Prépare-toi à souffrir, koinu-kun. Prépare toi à marcher sur la voix du ninjutsu."
Sur ces mots les doigts desserrèrent leurs prises et il glissa à terre. Et il eut l'impression de ne jamais heurter le sol alors qu'à nouveau l'obscurité l'accueillait.
XxXxXxXxXxXxXx
To be continued...
XxXxXxXxXxXxXx
(1) Bon, là aussi c'est du fantasme de fan aimant les caractéristiques démoniaques, huhu... Mais quand même : vers la fin de l'arc sur le monde de Outo on dirait vraiment que Kuro voit dans le noir ! Alors si y faut c'est le cas. Et dans cette fic ce sera le cas, na ! #tire la langue à quiconque aurait des velléités de la contredire#
(2) Ok... C'est une description de merde, mais c'est un perso de Clamp ! Une assez vieille série. Pas un perso principal mais récurrent le long des 10 mangas composants l'histoire en question. Le premier à trouver gagne, heu... ma considération ? X3
(3) Ben quoi ? Je vois pas pourquoi Fye aurait été le premier à se rendre compte de la ressemblance... #graaannnnd sourire#
XxXxXxXxXxXxXx
Kuro : ... #sort son sabre et avance dangereusement vers l'auteuse# Toi, t'es morte !
Oo #runs for her life#
Fye : Demo, Kuro-chii, je te trouve adorable moi en gosse ! #sourire attendri#
Kuro : #court après Flo# Elle est morte et juste après TU es mort ! èé
#freine net# #profite de l'effet de surprise pour poker et chibihiser le ninja# #balance à Fye# Gaffe, ça mord...
Fye : #rattrappe adroitement et mate le Kuro mode 6-7 ans, avec noreilles et queue de inu en sus# Kawaii ! #met une muselière et câline façon peluche#
Kuro : Oo #couine#
Shaolan : #grosse goutte sur la tempe en se disant que ça s'arrange pas chez les deux "adultes" du groupe# ...
Sakura : #sourit façon hôtesse de l'air en tendant devant elle la pancarte que lui a donné à tenir sa copine Flo "Reviews obligatoires sous peine de lâcher de Kuro-molosse"#
