Epilogue
Forever in Your Heart
DOUZE ANS PLUS TARD...
Il se souvenait de la première fois oû il l'avait vue
Ce n'était pas dans une salle de classe ou dans une cour d'école.
Il l'avait vue dans une vision.
Il marchait le long d'une route et il était sale, nu, affamé et avait froid. Les deux enfants qu'il avait vus précédemment avaient disparu dans une voiture et étaient maintenant partis. Et il était seul. C'était une émotion, une atmosphère, qui l'entourera pendant les six années à venir de sa vie jusqu'à ce que quelqu'un puisse combler les parties manquantes.
Mais soudainement, ses sens étaient en feu et il fut assaillit d'images. Une salle remplie de jets de lumière du soleil et de jouets. Des poupées souriantes et des tasses de thé miniatures. Un petit lutin blond dansait une valse imaginaire avec son ours en peluche, riant nerveusement pendant qu'il tournait. Le rire nerveux lui fit écho dans sa tête, et c'était le seul son réconfortant sur cette route isolée qui s'étendait devant lui, apparemment sans fin.
Tels étaient les premiers flashes que Michael ait jamais eus. Et il avait revu ces images à plusieurs reprises et s'était accroché à elles avec toute sa force pour les derniers mois, pensant qu'il les garderait jusqu'à sa mort à l'intérieur de lui.
Pensant qu'il la garderait peut-être en vie un peu un plus longtemps.
"Combien de temps lui reste-t-il ?" chuchota Michael d'une voix rauque au Dr. Wickham, regardant fixement le plancher dans les espoirs qu'il pourrait tenir éloigner toute émotion. Il en était là, âgé de vingt-huit ans, Michael Guerin refusait toujours de pleurer.
"Un jour. Deux au plus," fut la réponse prononcée par le docteur. "Nous vous laissons avec votre épouse, ainsi elle souffrira le moins possible."
"Prête ?" demanda Liz, ses yeux brillant pendant que son regard était fixé sur le reflet de sa radieuse meilleure amie qui s'arrangeait devant le miroir. Elle pouvait à peine voir le visage d'Isabel, qui se tenait derrière Maria et posait son voile de mariage, qui semblait miroiter comme par magie à la lumière du soleil qui émergeait d'une petite fenêtre circulaire dans la chambre.
"Prête" dit Maria à la petite image de la brunette.
"Attends une seconde" dit Isabel en remettant une mèche qui était tombée. "Maintenant tu es prête."
Liz et Maria se décalèrent légèrement de sorte qu'Isabel puisse les rejoindre devant le miroir. Elles regardaient fixement leurs reflets devant elles : toutes les trois se tenaient ensemble, chaque visage rayonnant d'une beauté incandescente et d'une sérénité indéniable, un sens de l'unité parmi elles.
Les coins de la bouche d'Isabel se soulevèrent. "Ne sommes nous pas des couples de bébés, n'est-ce pas ?"
Isabel regardait fixement l'image que le photographe avait pris d'elle, Maria et Liz à la réception de mariage. C'était sa photographie préférée d'elles trois ensemble. Leurs bras étaient enroulés autour d'elles et elles se souriaient l'une l'autre, de véritables et insouciants sourires sur tous leurs visages.
"Bel ?" dit Alex derrière elle. Son cœur s'emballa au bruit de son surnom spécial pour elle. Bel. Belle. Beauté.
Elle se retourna et le vit se tenir devant la porte, la regardant fixement, soucieux, sa bouche tordue dans un froncement de sourcils inquiet. "J'allais commander chinois. Tu veux encore des beignets de crevettes ?"
Isabel secoua la tête pendant qu'elle replaçait la photo dans le cadre sur sa table de nuit "Je n'ais pas faim. Mais vas-y et prend quelque chose pour toi."
Alex marcha dans la pièce et s'assit près d'elle sur le lit, la tirant dans un calin. Sa tête se reposa instinctivement contre son torse, et ses bras se serrèrent autour de sa taille. "Tu dois manger quelque chose" lui dit doucement Alex, ses doigts s'entrelacèrent aux siens. "Tu as cette réunion demain."
"Je ne pense pas que je vais y aller" murmura-t-elle.
"Mais c'est Cosmopolitan," lui rappela-t-il. "Tu attends une couverture de Cosmo depuis des années."
"Il y a des choses plus importantes qu'une couverture de Cosmo," répondit-elle. Isabel s'écarta légèrement et rechercha les yeux d'Alex. Alex vit de la crainte, du désespoir dans ses yeux. "Je veux aller à la maison. Retourner à Roswell. Je dois les voir."
"Alors nous irons" dit-il en l'embrassant délicatement sur le front. "Sur le premier vol que nous pourrons réserver mais nous devons dormir un peu d'abord, ok ?"
Isabel, contente de sa réponse, se nicha de nouveau dans ses bras. Pendant qu'Alex commençait à basculer doucement dans le sommeil, il ne pouvait pas l'aider mais jeta un coup d'œil sur sa table de nuit, dont la surface était remplie de photos des autres. À côté des trois demoiselles d'honneur, Alex posait entre Max et Michael. Dieu, il s'inquiétait pour Michael. Maria était toutpour lui.
Maria marchait sur le sol recouvert de pétales de roses devant elle, les yeux de Michael à sa gauche. Ils semblaient attirer l'un vers l'autre par une force inexplicable. Elle marchait vers lui d'un pas régulier.
Elle monta les marches et plaça sa main dans la sienne, elle était comblée avec une impression de déjà vu. Elle regarda autour d'elle, déconcertée, et les yeux de Maria se reposèrent de nouveau sur lui.
"C'est tout ce que tu as vu dans les flashes ?" chuchota-t-il, une grimace infâme son visage.
Maria le regarda, bouche bée. Les flashes. Sur son porche. Quand il avait apporté sa soupe de poulet...
"Tu... tu les as vu, aussi ?" demanda-t-elle, étonnée.
"Je dois admettre, tu vois ce qu'il y a de plus beau chez une personne" répondit-il les yeux scintillants.
Maria ria doucement, et secoua sa tête, incrédule. Elle aurait dû le savoir. Elle jeta un coup d'œil à nouveau autour d'elle et se rendit compte que chaque détails qu'elle avait vu six ans plus tôt étaient maintenant devant ses yeux.
Elle se tourna de nouveau vers lui en souriant. "C'est ta dernière chance de revenir en arrière" dit-elle.
Michael secoua la tête. "Jamais" répondit-il, son sourire devenant plus grand. "Je serais là tout au long du chemin, tu te souviens ?"
Liz regardait fixement l'écran de télévision attendant que l'heure passe.
Elle réalisa alors qu'elle ne l'avait même pas allumée.
Elle soupira en elle-même et se leva du divan, commençant à errer discrètement dans la maison de Michael et Maria. C'était mortellement tranquille avec Kara qui dormait. Liz sourit en elle-même pendant qu'elle regardait fixement une photo des Guerin sur le réfrigérateur qui se tenaient amoureux dans la cuisine.
Quand le téléphone sonna quelques secondes plus tard, elle saisit rapidement le téléphone de son combiné et dit doucement "Allo ?"
"Hey" répondit la voix de Max à l'autre extrémité de la ligne. Elle pouvait pratiquement le voir dans son esprit, son corps grand et dégingandé s'appuya contre le mur à côté du téléphone de l'hôpital pendant qu'il lui parlait.
Elle poussa un soupir de soulagement. "Hey" répondit Liz. "Dieu, j'avais besoin d'entendre ta voix maintenant."
"Quelque chose ne va pas ?"
"Non, non, tout va très bien" insista-t-elle. "Kara est endormie, la maison est tranquille... juste un peu trop un tranquille, tu vois ?"
Quand il ne répondit pas, les poils de dos de son cou commencèrent à se hérisser et une impression familière de paranoïa la gagna. "Y'a t-il... quelque chose qui ne va pas de ton côté ?" lui demanda Liz, ses mains commencèrent à trembler. "Max ?"
Elle l'entendit soupirer lentement et elle pouvait sentir son cœur battre rapidement dans sa poitrine en attendant sa réponse.
"Elle n'en a plus pour très longtemps."
"Si je dois regarder un échantillon de plus de porcelaine, je pense que je pourrais être capable de commettre un meurtre" admit Max à Michael pendant qu'ils mettaient le couvert à table pour quatre personnes, gardant sa voix assez bas de sorte que Liz et Maria ne puissent pas les entendre de la cuisine. Dans un coin de la salle à manger, pas loin des deux hommes, Kara Guerin, âgée d'à peine un an, jouait avec son nouveau camion de jouet, un cadeau de son père, pour s'assurer qu'elle ne jouerait pas qu'avec des Barbies.
"Pourquoi tu me fais penser que je laisse Maria et Amy s'occuper de tous les préparatifs de mariage ?" répondit Michael avec une expression amusée sur le visage pendant qu'il arrangeait les fourchettes. Sans que ni lui ni Max ne la voient, Kara poussa son camion de jouet et de façon précaire se mit sur ses jambes potelées pour aller le rechercher.
Max commença à placer les verres à la droite des plats. "Je pense que je devrais essayer de persuader Liz d'aller à Vegas."
"Ah, Maximilien, où est passé ton côté romantique ?"
"Je suis romantique, je pense juste que vingt colombes blanches sont un…" Max s'arrêta et son visage prit une expression surprise quand il remarqua que Kara se tenait debout de manière instable près de son jouet. "Michael !"
Il rechercha sa table haute pour bébé. "Quoi ?"
Max, sans voix, désigna Kara, et Michael se retourné pour voir sa fille faire ses premiers pas. "Oh mon Dieu..." Il était sur le point de maudire, étonné de ce qu'il voyait devant lui. Il dit en hurlant "Maria ! Amènes la caméra !"
Michael s'assit sur une chaise le plus près possible à côté du lit d'hôpital de Maria. Il se pencha au-dessus d'elle comme pour la protéger, berçant son bras droit, serrant sa joue contre sa main molle. Il l'observait pendant qu'elle prenait un souffle légèrement précaire les uns après les autres, et que ses yeux vibraient maintenant comme si elle était sur le point de se réveiller de son assoupissement. Michael mémorisa sa silhouette, savourant chaques détails, chaques courbes de son visage, essayant désespérément de stocker tout d'elle dans sa mémoire. Elle était de plus en plus faible.
Son regard fixe commença à descendre sur son corps et il se retrouva regardant fixement le diamant scintillant qu'il avait placé à son doigt gauche six ans auparavant. S'il avait su ce qu'il savait maintenant, il lui aurait donné l'anneau beaucoup plus tôt. Il lui aurait tout donné plus tôt.
"Michael ?"
Michael focalisa immédiatement son attention de nouveau sur elle. "Hey là," dit-il en souriant. Il laissa sa main doucement caresse sa joue pâle. "De quoi as tu besoin ? Tu veux encore de l'eau ?"
"Je veux juste... parler..." murmura-t-elle doucement, sa voix assoupie, ses yeux essayant désespérément de rester ouvert.
"Tu ne dois pas parler" dit-il en tirant les couvertures plus étroitement autour d'elle. "Tu dois te reposer."
"Je veux entendre... ta voix..."
Michael la regarda dans les yeux et y vit un regard suppliant. Si elle voulait entendre sa voix, alors il parlerait. "D'accord..." dit-il. "De quoi veux-tu que je parle ?"
"Parles moi de... comment c'est..." Elle lutta avec la dernière phrase. "... de mourir..."
Le cœur de Michael s'emballa et il regarda fixement vers le bas son visage cendré, étonné et sans voix.
"S'il te plait..." le supplia-t-elle, ses yeux l'implorant toujours.
Il combattit pour trouver les mots qu'il voulait éviter de prononcer, ceux qu'il ne voulait pas voir sur son visage. Mais comment pouvait-il chasser quelque chose que, depuis tellement longtemps maintenant, il essayait d'ignorer ?
Et, soudainement, il trouva les mots qu'il cherchait.
"Mourir,... dormir..." commença-t-il à dire, sa main serrant toujours la sienne. "... et dire que par ce sommeil nous mettons fin aux maux du cœur et aux milles tortures naturelles qui sont le legs de la chair : c'est là un dénouement qu'on doit souhaiter avec ferveur."
Ses yeux se fermèrent lentement et elle serra doucement sa main avec le peu de force qu'elle avait pour qu'il continue.
Michael essaya de se rappeler les lignes suivantes. " Mourir,... dormir, dormir, peut-être rêver... " récita-t-il, la regardant partir vers un autre monde.
Sa voix commença à n'être plus qu'un murmure quand il sentit ses doigts se desserrer des siens. "Oui, là est l'embarras. Car quels rêves peut-il nous venir dans ce sommeil de la mort, quand nous sommes débarrassés de l'étreinte de cette vie ? Voilà qui doit nous arrêter"
Son corps était immobile.
Michael se pencha et lui fit un doux baiser sur ses lèvres encore chaudes. "Fait de beaux rêves, Maria" lui chuchota-t-il.
Et pour la première fois de sa vie, Michael Guerin pleura.
"Je n'aime pas les garçons" déclara Kara quand ses parents lui ont demandé si elle voulait inviter Benjamin à sa fête. "Les garçons sont bêtes."
"Exactement, les garçons sont bêtes, restes loin d'eux" dit fièrement Michael.
Maria leur tendit des cuillères pour leur dessert. "Et comment, M. Guerin, tu as attendu dix ans pour avoir cette attitude ?"
"C'est le plan" répondit Michael.
Maria leva les yeux au ciel pendant qu'elle s'asseyait à la table. "Tu es impossible." Elle se tourna vers sa fille. "Je te fais savoir que ton père était par le passé un garçon bête lui aussi."
"Oui, mais tu as réussi à aller outre ça" railla Michael. "Ce qui ne signifie pas qu'elle doit le faire."
"Qu'est-ce que tu vas faire ?" dit Maria. "Fermé la maison à clef et mettre des barrières quand elle commencera à avoir des rendez-vous ?" Kara les observait tous les deux, amusée par les querelles de ses parents.
"Si cela arrive..."
Maria secoua la tête. "Tu es impossible." Mais pendant qu'elle piochait dans sa crème glacée, Michael pouvait détecter les traces faibles d'un sourire.
Michael ouvrit la porte à la maison avec stupéfaction, comme s'il marchait dans une sorte de rêve désillusionné. Il ne se rappelait même pas comment il y était arrivé. Avait-il pris la voiture ? Non, un volontaire de l'hôpital l'avait reconduit. Ou quelqu'un. Il n'était pas sûr. Il ne s'inquiétait pas. Il se sentait ainsi à l'intérieur, comme s'il n'y avait plus aucune vie en lui. C'était juste une étape lourde après les autres.
Il regarda autour de lui, des meubles confortables et accueillants, des jouets dispersés et des livres, comme s'il était un étranger à la maison. Dans un sens il l'était, il ne quitta pas le lit d'hôpital de Maria durant les deux dernières semaines, après que les médecins à l'hôpital lui aient dit qu'il n'y avait plus aucun espoir.
Désespéré. Ce n'était pas quelque chose de familier pour Michael.
Il ne savait pas depuis combien de temps elle se tenait là, à l'observer. Mais Liz était là, et il n'a même pas eu à lui dire ce qui s'était produit. Elle l'a su à la minute oû ses yeux se sont posés sur son visage tourmenté.
"Quand ?" fut le mot simple qui sortit de sa bouche, ses yeux commençant à s'humidifier.
"Il y a une heure" lui répondit-il.
Liz hocha la tête sa tête, essayant de retenir des larmes inévitables. Elle passa silencieusement devant lui et par la porte ouverte, sortit sans un mot ni un au revoir. Quand elle se ferma derrière elle, Michael aurait juré qu'il pouvait entendre les sanglots qui lui échappaient de l'autre côté de la porte.
Ne sachant pas comment et quand il s'était déplacé, il se retrouva à genoux près du lit de sa fille, l'observant dans son sommeil. Il avait besoin d'être près de quelque chose qui lui rappelait Maria, elle était une partie de Maria. Il avait besoin de se sentir vivant.
Il regarda fixement vers Kara qui dormait paisiblement. Un mignon petit, des boucles or, des joues attrayantes et potelées. Elle était l'image tout crachée d'une jeune Maria DeLuca. Il espérait juste que son Michael Guerin ne sera pas aussi rebelle et arrogant qu'il était.
Michael sourit à cette pensée. Pendant qu'il observait la beauté de son chérubin, les yeux de Kara se sont ouverts et fixèrent soudainement les yeux de son père. " Papa ?" dit-elle en baillant.
"Bonjour" dit Michael en essayant de paraître plus gai. "Je suis désolé de t'avoir réveillé."
"C'est bon" lui dit-elle en essayant de se reposer vers le haut de son lit. Elle était maintenant complètement en alerte, il lui fallut seulement quelques secondes pour qu'elle se réveille complètement. "Tata Liz m'a incité à faire un petit somme supplémentaire aujourd'hui, mais je n'ai plus sommeil. As-tu vu maman à l'hôpital aujourd'hui ? Tata Liz dit que tu y étais."
Michael ne pû seulement qu'incliner la tête. Il ouvrit la bouche pour commencer à parler, mais rapidement la referma encore. Il bougea maladroitement le couvre-lit pourpre, essayant de former ses mots. "Tu te souviens..." commença-t-il. "... tu te souviens que nous avons eu une discussion toi, maman, et moi l'autre jour ?"
"A propos du paradis ?" demanda-t-elle avec un ton si innocent et qui ne pouvait appartenir qu'à un enfant.
"Oui, à propos du paradis" dit Michael en hochant la tête encore. Il prit une profonde respiration avant de continuer. "Maman... elle... elle... hum..." bégaya-t-il.
"Elle y est allée aujourd'hui" déclara-t-elle simplement.
Michael la regarda, un peu surpris. "Oui, elle y est allée. Comment sais-tu ça ?"
"Maman me l'a dit."
Michael ne répondit pas immédiatement. "Elle te l'a dit" répéta-t-il lentement après quelques secondes de silence.
"Mm hmm" répondit Kara, ses boucles commençaient à rebondir autour d'elle pendant qu'elle parlait avec enthousiasme. "Elle est venue me parler avant que tu ne rentres à la maison. Et elle a dit qu'elle allait partir, et que nous la rencontrerions là-bas plus tard, et elle m'a fait un câlin et un bisou. Le baiser était pour toi, c'est ce qu'elle m'a dit. Et elle nous a laissé ça à lire." Elle se dirigea vers deux lettres soigneusement pliées qui étaient posées sur sa coiffeuse, avec les noms de Kara et de Michael d'une manière net écrites dessus.
Michael jeta un coup d'œil sur les lettres, et puis revint sur elle. "Tu es sûre que ce n'est pas tata Liz qui les a laissé ?" demanda-t-il.
Kara bouda. "Oui" insista-t-elle. "Je ne suis pas une menteuse, papa."
"Je sais que tu n'en es pas une, ma puce, je sais que tu n'en es pas une" répondit-il rapidement. "Je veux seulement..." Sa voix dériva au loin pendant qu'il regardait dans la direction de sa coiffeuse à nouveau.
"Tu veux seulement quoi ?"
Michael se tourna vers elle. "Tu dois retourner au lit" lui dit-il, se tenant au-dessus d'elle et rabattant la couverture autour d'elle confortablement. "C'est l'heure de te coucher."
Kara ouvrit la bouche pour protester, mais ensuite soupira simplement. "D'accord" dit-elle avec une hésitation évidente. "Mais tu me liras la lettre de maman demain matin?"
"Evidemment je le ferais" dit-il en souriant puis se penche pour l'embrasser sur la joue. "Allez maintenant tu dois dormir."
"Coucou ?" dit Michael dans une maison silencieuse pendant qu'il faisait un pas par la porte en portant un sac de papier contenant de la nourriture chinoise dans des ses bras. "Y'a quelqu'un à la maison ?"
Il entendit des petits bruits, quelqu'un courant dans les escaliers et soudainement Kara se jeta sur lui, aggripant de toutes ses forces ses jambes. Son minuscule visage était plein de traces de larmes, elle pleurnichait comme un animal perdu.
Posant le sac à l'intérieur, Michael se mit à genoux de sorte qu'il puisse être à sa hauteur et commença à essuyer son visage avec un mouchoir en papier de sa poche de jeans. "Qu'est-ce qu'il y a, ma puce ?" dit-il avec douceur.
"Maman" répondit-elle.
"Maman quoi ?" demanda-t-il pour qu'elle continue, écartant les mèches de ses cheveux bouclés qui avaient collé à cause de l'humidité sur ses joues.
"Maman est malade" dit-elle tristement.
Michael cligna des yeux. "Qu'est-ce que ça veux dire, Maman est malade ?"
"Elle s'est enfermée à clef dans la salle de bains, et elle ne me laisse pas entrer. Aides la s'il te plait, papa" la supplia-t-elle, sa lèvre inférieure tremblante. "Elle me fait peur."
Le taxi ralentit à un stop devant le 121 Fairview Lane, et Isabel en sauta dès qu'elle ouvrit sa portière. Oubliant ses bagages, elle courut vers la maison, Alex derrière elle mais s'arrêta à la vue de son frère et de Liz sur les marches du porche, se serrant et se regardant avec des expressions torturées. Max avait été celui qui avait conduit jusqu'à la maison de Michael, et il avait fait plusieurs pas jusqu'à ce que Liz se précipita en dehors et se jette dans ses bras.
"Nous arrivons trop tard, n'est-ce pas ?" demanda Isabel avec une amertume attristante, ayant besoin d'une réponse. Elle se tourna vers le visage d'Alex, un immense regard remplie de chagrin apparut sur son visage exprimant parfaitement ce qu'elle ressentait à l'intérieur d'elle.
"Je pensais que je l'avais vaincu" pleura Maria dans l'épaule de Michael. "Je le croyais vraiment. Et maintenant c'est fini, il n'y a plus... "
"Shhhh..." essaya Michael pour la calmer. "Nous devrons simplement nous battre encore, c'est tout."
"Je ne pense pas que je puisse le faire encore une fois, Michael" lui dit-elle. "Je ne peux pas."
"Tu ne peux pas" répondit-il en l'embrassent. "Mais nous pouvons."
Michael s'assit sur lit pour lire la lettre qui lui était destinée. Il aurait pû jurer qu'il pouvait sentir son parfum sucré-et-épicé, qu'il pouvait entendre l'écho de rire dans la chambre. Il sut que c'était seulement son imagination mais il était reconnaissant pour les illusions de toute façon. Il avait besoin de la sentir proche de lui.
Après un moment de contemplation, il ouvrit le morceau de papier qu'il tenait dans sa main. L'écriture de Maria disait…
Qui je suis, une femme aimée par un homme, ce que je suis devenue, la moitié d'un tout, où je serais, pour toujours dans ton cœur... Une mémoire bien-aimée.
Maria DeLuca Guerin n'était pas morte. Elle sera toujours vivante, dans nos mémoires, dans leur fille.
En lui.
Il ne sera plus jamais seul.
FIN
