Luigia12 : Qui est la personne derrière Anna, voilà la réponse dans ce chapitre et j'espère que tu vas autant aimer la suite de l'histoire que le début :) Merci pour toutes tes reviews, j'apprécie beaucoup ! a+
Rose de l'Opera : Merci beaucoup ! Je suis contente que tu aimes ! Voici le quatrième chapitre, n'hésite pas à me dire ce que tu en penses, merci encore !
Bloody-Angel-Me : C'est génial, j'ai de nouveaux lecteurs, ça me fait très plaisir et surtout qu'étant donné le peu de fanfics sur le Phantom en français, personne ne traîne dans cette section alors c'est pas tellement populaire quand même ! Enfin bref, un gros merci pour ta review, tu me diras comment tu as trouvé ce chapitre ! À la prochaine j'espère :)
CHAPITRE 4 : « Un Échappatoire Dans l'Ombre »
« Qui êtes-vous ? » Questionna Anna, se levant d'un bond suite à l'effet de surprise.
« Je m'appelle Meg. Meg Giry. » Se présenta la nouvelle venue.
En entendant ce nom, Anna se renfrogna. Sa colère toujours présente dans son esprit envers la directrice de la troupe de ballet de l'Opéra lui faisait haïr toute personne portant le nom de Giry.
« Excuse-moi, mais je n'ai pas le temps de parler. » Trancha Anna, décidée à ne pas accorder une seconde de plus de son temps à cette jeune blonde.
« Je ne suis pas ma mère. »
Cette seule phrase de six mots suffit à arrêter l'élan de Anna. Étant de nature curieuse, Anna se tourna vers Meg et la regarda d'un air sceptique, attendant la suite de cette affirmation.
« Elle m'a dit qu'elle t'a interdit de faire partie de l'équipe de production. Sache cependant que tu n'es pas la seule à qui cela arrive. De nombreuses personnes ont reçues des interdictions de ce genre. »
« Pourquoi ? » Dit froidement Anna, croisant les bras sur sa poitrine.
« C'est pour une bonne raison qu'elle le fait, tu dois me croire. »
« Et pour quelle raison peut elle se permettre de priver les gens de leurs passions dis-moi ? »
« Il n'y en aura jamais une qui pourra te satisfaire, mais celle qui motive ma mère l'est pour tous ici même si la plupart l'ignorent. »
« Cette explication n'est pas satisfaisante non plus alors tu m'excuseras, mais je vais prendre congé. »
Sur ce, Anna abandonna la fille de Madame Giry et retourna dans sa chambre. Son père vint la voir quelques minutes plus tard, lui avisant qu'il serait absent pour le dîner comme il devait répéter un morceau complexe avec l'orchestre. Ces paroles eurent l'effet d'un couteau dans la plaie pour Anna. Son père franchissait une porte qu'il lui était impossible de franchir. Anna ne pouvait pas le rejoindre dans la salle de représentation et jouer de la musique comme avant. Ce temps était révolu et avec Philippe qui était absent pour le mois, il n'y avait qu'un seul endroit où elle pouvait se sentir bien et faire de la musique.
Prise d'une impulsivité naturelle chez elle, Anna essaya de ses mains d'ouvrir le passage secret derrière le miroir, mais elle n'y arriva pas. La porte ne s'ouvrait uniquement que de l'autre côté de celui-ci. Anna tourna en rond dans sa chambre un moment en cherchant un moyen d'aller de l'autre côté du miroir lorsque quelqu'un vint frapper à sa porte.
« Qui est-ce ? » Demanda Anna.
« Une lettre pour vous Mademoiselle. » Répondit une voix d'homme.
Anna alla ouvrir et s'empara de la lettre aussitôt. La jeune femme croyait qu'il s'agissait d'un mot du Phantom, mais le crâne en cire rouge était absent de cette lettre. Anna fronça les sourcils et décacheta le bout de papier.
Ma très chère Anna,
Le nord de la France est vraiment magnifique. Les gens ne sont toutefois pas aussi cultivés qu'à Paris, j'en ai bien peur. Nos conversations intéressantes me manquent beaucoup. Cependant, tu ne devineras jamais ce qui s'est passé jeudi dernier. La fille de mon cousin Louis est tombée dans la mer et si cela n'avait pas été de moi, la mer l'aurait engloutie dans ses eaux. La pauvre enfant, elle a eut très peur jusqu'à ce que je vienne la secourir et la sortir des vagues violentes de l'océan. Et Louis m'a offert deux de ses chevaux pour avoir bravement risqué ma vie pour sauver celle de sa petite Elizabeth. Je t'invite donc à m'accompagner en promenade à cheval dès mon retour après les fêtes. Je te dis maintenant au revoir et passe le bonjour à ton père pour moi.
Amicalement, Philippe.
Des nouvelles de Philippe firent plaisir à Anna, mais cela la déprimait également. Son ami s'amusait définitivement au nord du pays puisqu'il avait encore l'occasion de se valoriser après des autres, mais il avait tout de même prit le temps de lui écrire et cette marque d'attention toucha Anna. Par contre, cette sensation de bien être disparue à peine quelques secondes plus tard. Anna était à nouveau seule ou du moins, elle le croyait. Le messager se trouvait toujours sur le seuil de la porte.
« Vous pouvez disposer, Monsieur. » Lui dit Anna poliment.
« J'ai fais un long chemin jusqu'ici. Il serait normal de me récompenser. » Répondit l'homme, avançant vers Anna.
Possédant deux fois le poids de la jeune femme et probablement aussi deux fois son âge, le facteur était assez costaud. Anna recula par réflexe et l'informa qu'elle alla tout de suite lui chercher un peu de sous, mais l'homme l'empêcha de passer.
« Pourquoi me donner de l'argent quand vous avez tellement mieux à offrir à un homme… » Murmura l'homme, dévisageant Anna et glissant une main sur son visage pâle.
« Gardez vos distances, Monsieur. Je suis prête à vous payer en argent pour le long voyage que vous avez fait, mais laissez-moi passer. » Rétorqua-t-elle calmement bien qu'à l'intérieur, la peur commençait à l'envahir.
« Je ne veux pas de ton argent alors tiens-toi tranquille ! »
L'homme agrippa le poignet droit de la jeune femme et essaya de l'embrasser, mais Anna le gifla de son autre main et courut vers la sortie, cependant il était plus rapide qu'elle. Il la bouscula brutalement et verrouilla la double porte de la chambre avant de lancer la clé. Anna laissa échapper un petit cri en tombant, mais elle se releva rapidement. Le regard de l'homme ne la quittait pas une seconde. On aurait dit un renard prêt à sauter sur sa proie. Anna regarda autour d'elle, tentant de trouver une échappatoire. Rien. Elle était cernée. L'homme se rapprochait tandis qu'elle reculait jusqu'à ce que son dos atteigne le miroir qui l'empêcha alors de fuir plus loin.
Anna regarda derrière elle. Une expression apeurée se refléta à elle lorsqu'elle croisa son propre visage puis une idée lui vint en tête. Ignorant les paroles de son agresseur, Anna cherchait un objet du regard. Elle se rua vers son chandelier doré et l'homme alla à sa poursuite. Il attrapa le bas de sa robe noire et la fit une nouvelle fois trébucher. À cet instant, Anna lança le chandelier en or de toutes ses forces dans le miroir qui se brisa sous l'impact.
Suite au bruit de la glace éclatant et tomba par terre, l'homme sursauta. Anna se releva et il la frappa une nouvelle fois. Sa tête se cogna contre le coin de sa table de chevet et du sang s'écoula de son front. Par chance elle ne perdit pas connaissance. Alors que l'homme se penchait vers elle, Anna lui donna un coup de pied, se remit sur ses pieds et s'en alla en courant dans le couloir sombre de l'autre côté du miroir. Toutefois, l'homme la suivait de près, criant et menaçant.
Anna arriva rapidement sur les rives de l'étendue d'eau souterraine qui menait au repère du Phantom, mais aucun bateau n'était présent et l'homme se rapprochait dangereusement d'elle. Improvisant, Anna s'avança dans la rivière bien que l'eau ralentissait sa course et son agresseur la rattrapa en moins de deux.
« Lâchez-moi ! Vous me faites mal, laissez-moi ! » Plaida Anna, essayant d'échapper à la poigne de fer de l'homme sans succès.
« Arrête de pleurnicher, tu as compris ! Tiens toi tranquille ! » Ordonna-t-il.
Seulement, Anna savait très bien ce qui allait se passer si elle l'écoutait donc elle se tenta encore de se débattre et de se sauver comme elle pouvait.
« À l'aide ! Laissez-moi partir ! Erik, à l'aide ! » Appela-t-elle, désespérée.
L'homme engloutie Anna sous l'eau quelques secondes avant de la remonter d'un geste brusque. Anna toussa un peu en essayant de reprendre son souffle.
« Personne ne peut t'entendre crier ici, tu es toute seule malheureuse ! Pensais-tu vraiment que… » Lui dit-il avant de tomber subitement dans l'eau.
Lorsque le corps de l'homme s'écroula dans la rivière souterraine, celui du Phantom se dressa derrière lui sur la bordure de pierre. Erik lâcha la roche qu'il tenait entre ses mains et s'approcha de Anna qui sanglotait dans l'eau. Il déposa une main sur son épaule. Elle frissonna et il la retira automatiquement, croyant lui faire peur. Le Phantom tenta de s'éloigner d'elle, mais Anna l'en empêcha, le serrant dans ses bras.
« Ne me laisse pas toute seule ! Je t'en prie, je ne veux pas être seule ! » Pria Anna, étouffant un hoquet de sanglot.
Prit une nouvelle fois au dépourvu, le Phantom resta immobile, ne sachant que faire. Puis, au bout de quelques secondes, la température de l'eau lui sembla idéale pour attraper une maladie.
« Ne restons pas ici, tu vas prendre froid. » Dit-il.
Ainsi, il souleva Anna de ses bras et il marcha à travers la rivière jusqu'à son repère un peu plus loin, l'eau lui arrivant à la taille. Il déposa Anna devant de petits escaliers de pierre.
« Reste ici, je reviens. »
Anna n'avait nullement l'intention de partir. Elle s'assit sur une marche et attendit le retour du Phantom, tordant ses cheveux afin de faire écouler l'eau qui s'y trouvait. Erik revint plus tard, une serviette entre les mains ainsi qu'une belle robe blanche. La même que Christine avait portée la dernière fois qu'il l'avait vu. Il hésita à parler, mais finalement il lui tendit les deux bouts de tissus.
« Tu devrais te changer sinon tu vas attraper la mort. Je serai de retour bientôt, ne crains rien. » Adressa doucement Erik à Anna.
La jeune femme le laissa partir sans rien dire. Une fois qu'elle se retrouva seule dans le repère du Phantom, Anna changea ses vêtements, épongea ses cheveux ainsi que sa blessure au front. En attendant le retour de Erik, elle se promena un peu et regarda ce qu'il y avait alentour d'elle. Des tonnes de papiers étaient étendues sur le sol et un peu partout dans l'endroit. Anna remarqua que la plupart étaient des pièces musicales bien qu'il y avait quelques notes et quelques dessins aussi. L'un d'entre eux attira l'attention de Anna. Il s'agissait d'une jeune femme. Anna était certaine de l'avoir déjà vu auparavant, mais elle ne savait plus où exactement. Puis, tout devint clair.
« Christine Daae. » Murmura-t-elle, la reconnaissant.
Anna se souvenait avoir vue cette fille dans les pages d'un journal anglais auquel elle s'abonnait afin de se renseigner et d'avoir des informations sur son pays natal. Elle se rappelait très bien avoir lu une annonce du grand mariage organisé entre cette fameuse Christine Daae et un certain Vicomte de Chagny il y avait quelques mois de cela. Ce qu'elle ignorait était qu'elle avait déjà vécu à Paris et à l'Opéra Populaire à en juger par ce dessin.
« Que fais-tu ? »
La voix grave du Phantom fit sursauter Anna. Elle laissa échapper le dessin et il tomba sur le sol. Erik le reconnut immédiatement. Il alla le ramasser et le jeta dans une corbeille à papier en silence.
« Je ne savais pas qu'elle étais déjà venue ici. » Dit calmement Anna.
« Tu la connais ? » Questionna le Phantom, l'air plus tendu qu'à l'ordinaire.
« Je me souviens avoir lu son nom dans un journal de Londres que je reçois une fois par mois, c'est tout. Elle travaillait ici ? »
Erik se mit dos à Anna afin d'éviter qu'elle puisse lire de la tristesse dans son regard comme si de ses yeux elle pouvait voir à travers son âme.
« Elle était chanteuse, mais cela fait bien longtemps. Ce n'est plus q'un souvenir maintenant, rien de plus. » Répondit-il d'une voix cassée.
« C'est toi qui lui as apprit le chant ? » Se risqua Anna, sentant toutefois qu'elle allait trop loin avec sa question.
« Très juste, mais elle a préférée quitter l'Opéra pour se marier. Abandonner la musique pour l'amour, qui pourrait la blâmer… »
Quelque chose était différent dans la voix de Erik lorsqu'il parlait d'elle. Une intonation probablement. Anna le remarqua et il ne lui prit pas beaucoup de temps pour réaliser qu'en disant que Christine avait abandonnée la musique pour l'amour, ce qu'il voulait réellement dire était qu'elle l'avait abandonnée lui pour l'amour d'un autre.
« Je ne quitterai jamais la musique pour l'amour. » Avoua Anna.
« Ne fais pas de promesse que tu ne pourras pas tenir. » Répondit sèchement le Phantom en se retournant pour lui faire face.
« L'amour est dans la musique, Erik. » S'expliqua-t-elle.
Soudainement, les traits du visage du Phantom parurent se durcir. Il releva le menton et regarda Anna d'un regard accusateur.
« D'où tiens-tu mon nom ? » Demanda-t-il, impassible.
« Je l'ai lu sur l'une des partitions qui étaient sur l'orgue l'autre jour. » Lui répondit honnêtement la jeune femme.
Erik ne répondit rien. La réponse de Anna sembla le satisfaire, mais le silence ambiant était devenu gênant.
« Cette pièce n'est pas terminée. Je n'arrive pas à trouver la fin. »
« Laisse le temps te la dire. » Suggéra-t-elle.
Le Phantom acquiesça en poussant un soupir. Anna esquissa un sourire qui ne lui rendit malheureusement pas. Mal à l'aise, elle se leva, ne sachant plus trop où se mettre. Étant encore très bouleversée par son agression, elle ne voulait pas repartir dans ses quartiers, cependant elle voyait bien que sa présence gênait.
Ce qu'elle ignorait était que sa présence était bien loin de gêner au Phantom. N'étant pas du genre à affirmer et démontrer ce qu'il ressentait, les gens ne savaient pas ce qu'il pensait d'eux. Et depuis le départ déchirant de Christine, Erik avait enseigné à son cœur à rester de marbre. Il avait très bien réussi. Seul dans sa cachette durant des mois, rien ne pouvait l'atteindre. Rien ni personne. Seulement, il n'était plus seul maintenant. Malgré tous ses efforts pour rester d'humeur placide, il avait l'impression de perdre le contrôle.
Quelques semaines s'étaient écoulées depuis qu'il avait débuté ses leçons de chants avec Anna et même s'il refuser de se l'avouer, il était attaché à elle. C'était sa seule et unique relation humaine. En cette jeune femme, il plaçait inconsciemment tout son espoir ainsi que son désespoir. Anna représentait à la fois la lumière qui pourrait le sauver, mais elle pouvait également être synonyme d'une chose toute aussi opposée. Un danger ténébreux à l'âme noire qui pourrait bien apporter un coup fatal là où une blessure n'avait jamais totalement cicatrisée. Un coup direct à son cœur qui avait de fortes chances d'être mortel.
Erik ne savait pas et il avait peur de savoir. Toutefois, il prenait le risque du bien comme du mal en côtoyant Anna. N'étant qu'à moitié conscient de ce que représentait cette jeune femme, il lui enseignait la musique. Il lui montrait son monde. Un monde de détresse, d'obscurité, mais aussi de douces mélodies et d'envoûtantes musiques. Il n'en restait qu'à elle de choisir d'y rester ou de le quitter.
« Tu voulais jouer de l'orgue si je me souviens bien ? »
« Oui, j'aimerais beaucoup. » Répondit Anna, enchantée de l'entendre lui proposer, mais surtout de lui adresser la parole.
Dans sa longue robe blanche, Anna alla s'asseoir sur le tabouret près de l'orgue. Erik prit place à ses côtés, debout. Pendant plusieurs minutes, il lui expliqua comment fonctionnaient les notes sur un instrument de musique tel que celui-ci et la manière de déposer les doigts sur chaque touche. Anna écouta avec une grande attention. Par la suite, Erik lui proposa de jouer quelques notes. Anna s'exécuta. Les notes sonnèrent un peu faux. Le Phantom la fit reprendre quelques fois, mais elle n'arrivait pas à adopter la technique alors il décida de le lui montrer lui-même.
D'une main, il laissait glisser ses doigts sur les touches de l'orgue et un son à la fois puissant et mélodique en sortit. Anna tenta de l'imiter. Cette fois-ci, elle se débrouilla mieux que la fois précédente.
« Le résultat n'était pas mal. Essaie celui-ci maintenant. » Fit e Phantom.
Anna suivit ses instructions et au bout d'une heure, elle était capable de jouer le début de vingt secondes d'une pièce musicale composée par Erik. Anna jouait la partie des notes graves tandis que Erik faisait celle qui était plus aigue. Anna passait un agréable moment jusqu'à ce que, par mégarde, sa main frôle celle de Erik. Brusquement, il l'enleva et fit un pas en arrière.
« Pardonne-moi. » S'excusa Anna.
Au fond de lui, Erik ne voyait pas pourquoi elle lui demandait pardon. Croyant qu'elle voulait sans doute éviter de le vexer, il se rapprocha sans toucher à l'orgue et Anna bâilla. Remarquant qu'il était tard, il lui dit qu'il irait la reconduire jusqu'au passage secret. À sa grande surprise, Anna ne voulut pas.
« Je ne veux pas retourner là-bas. Le miroir est cassé et j'ai peur d'y aller et de passer la nuit toute seule. Cet homme était un véritable monstre. » Dit-elle d'une petite voix.
Erik resta silencieux.
« Merci d'être venu me secourir. » Avoua-t-elle, baissant la tête, gênée.
L'impression que le Phantom ressentait était nouvelle pour lui. Pour la première fois de sa vie, ce n'était pas lui qu'on traitait de monstre. Pour une fois, il n'était pas celui qu'on craignait. Au contraire, il était celui qui apportait de l'aide et du réconfort.
« Tu peux rester ici cette nuit, mais dès l'aube tu devras repartir sinon on s'inquiétera pour toi. »
Anna répondit d'un signe affirmatif de la tête et le remercia. Elle fit un petit sourire forcé et Erik lui dit qu'elle pouvait aller dormir sur le lit un peu plus loin. Son repère n'ayant qu'une seule pièce, Anna n'eut pas de difficulté à le trouver. D'ailleurs, elle l'avait déjà vu plusieurs fois ce lit en forme de cygne doré et ambre. Anna vit Erik s'asseoir devant son orgue et écrire sur des feuilles en solitaire tandis qu'elle s'étendait dans le grand lit. À peine fut-elle installée qu'elle s'endormit d'un doux sommeil paisible.
Deux heures plus tard, le Phantom cessa d'écrire sur ses parchemins et ses morceaux de papier. Il quitta son orgue qui lui servait de lieu de travail et alla voir Anna. Elle dormait comme un ange. Un ange de musique. Erik remonta la couverture pour s'assurer que Anna n'aurait pas froid car elle se trouvait tout de même dans le sous-sol de l'Opéra et il faisait parfois frais et très humide.
Pendant de longues secondes, Erik la regarda dormir puis sa main droite s'approcha de la joue de la jeune femme sans toutefois la toucher. Il n'y arrivait pas. À l'intérieur de lui, Erik se sentait toujours brisé. Même si Anna ne le traitait pas comme un monstre, ce n'était pas assez pour que l'image qu'il avait de lui-même ne soit pas celle d'un monstre, d'une créature abominable vivant comme un rat dans la cave du théâtre. Erik éloigna sa main du visage de Anna comme si un effleurement de sa part pouvait blesser sa peau délicate. Le Phantom remit son gant noir et s'en alla.
