Criminel

Voilà la suite, merc pour vos reviews, je n'ai pas le temps de faire de réponses personnalisées mais, ça me faire vraiment plaisir de lire ce que vous pensez de cette fic. Ca m'encourage à avancer.

Bref, ce chapitre est assez long, pour vous faire patienter jusqu'au prochain (qui est en cours d'écriture) ! ;)

CHAPITRE 3 :

(retour au flashback)

Hermione revint à Poudlard lorsque sa mère sembla tiré d'affaire, même si elle séjournait toujours à l'hopital, mais pendant tout ce temps j'étais redevenu bel et bien Severus Rogue, froid et impitoyable. A chaque fois que je la croisais dans les couloirs, je la toisais en la regardant de haut, n'ayant aucune parole pour elle et en cours, alors qu'elle recommençait un peu à participer, je l'ignorais ostensiblement comme à mon habitude. Comme je l'avais toujours fait et Hermione ne montrait rien, elle semblait juste un peu destabilisée. Plusieurs jours passèrent ainsi lorsqu'un soir quelqu'un frappa de quelques coups légers et hésitants à la porte de mon bureau dans les cachots. Je n'avais pas envie d'être dérangé mais je répondis tout de même d'un 'entrez' glacial.

La porte s'ouvrit doucement et laissa apparaître une jeune fille, c'était Hermione, la dernière personne à laquelle je m'attendais. Que faisait-elle ici ?

« - Bonjour Professeur, je voulais savoir si votre proposition tenait toujours ?

Quelle proposition ?

Celle que vous m'aviez faite l'autre jour dans le parc. » me répondit-elle. D'un coup, mes paroles me revinrent à l'esprit « Si vous avez besoin de parlez de tout cela à quelqu'un je serais disponible. » Mais tout ça était si loin, j'avais dit cela alors que j'étais assaillie de sentiments en pagaille et que je ne savais plus ce que je disais. Je ne le pensais pas. Mais, elle, l'avait retenu et comptait dessus. Seulement, je ne voulais pas discuter et encore moins m'apitoyer sur son sort, en balbutiant des paroles réconfortantes de midinette. Je l'entendu dire : « - Je ne supporte plus le regard des autres sur moi quand je passe devant eux, cette pitié, et leur impression d'avoir l'air obligé d'être triste et d'interrompre leurs conversations quand je passe près d'eux. »

Et alors, en quoi cela me concernait-il ou même m'intéressait ? Peu importe ! N'avait-elle pas toujours eu besoin qu'on la remarque et qu'on la regarde. C'était bien pour ça qu'elle était toujours première en tout, avait les réponses à tout et, en 4ème année, pour le bal, elle s'était métamorphosée, plutôt joliment (Mais qu'est-ce que je dis moi !), pour qu'on la remarque et qu'on l'admire. C'était ce qu'elle avait toujours recherché, alors qu'elle ne vienne pas se plaindre maintenant qu'elle avait ce qu'elle voulait, et surtout pas à moi !

« - Et alors, faites avec, ça leur passera ! Maintenant, sortez de mon bureau et allez traîner ailleurs que dans mes cachots ! » Je fus peut-être plus sec que ce que je ne l'aurais voulu mais au moins, le message était passé. Elle sortit rapidement du bureau et je vis, quand elle referma la porte qu'elle avait les yeux brillants. Peut-être était-ce important pour elle de parler à une personne étrangère à tout ça, et je l'y avait incité par des paroles en l'air un jour de relâchement, mais tout ça m'importait peu. Je voulais la paix pour ce soir, après cette sale journée avec ces élèves incapables, et je l'avais obtenue !

Je mis mon bureau en ordre et me leva pour me rendre dans mes appartements et dormir. Je m'endormis aussitôt mais mon sommeil fut dérangé par des rêves incessants où une Hermione éplorée ne cessait de faire surface…

Les jours passèrent et la situation n'avait pas changé, Hermione et moi faisions comme si de rien n'était. Seulement, intérieurement j'avais quelques remords, en y repensant, à la façon dont je l'avais repoussé sans concession. Elle avait juste besoin d'aide dans ce moment difficile.

Une après-midi, je faisais une ronde dans les couloirs pour pousser les élèves à aller profiter du beau temps quand, j'entendis des bruits de voix. Je m'approchais discrètement et me cacha derrière une colonne. « Alors, tu ne t'es toujours pas suicidée Granger ! Qu'est-ce que tu attends, tu veux de l'aide, peut-être ? » Malfoy sortit sa baguette et la brandit vers Hermione mais malheureusement pour lui, elle était plus rapide et lui lança un 'Stupéfix' qui le laissa planté sur place. Crabbe et Goyle qui était bien évidemment à ses côtés voulurent répliquer mais ils eurent chacun le maléfice du saucisson, elle leur avait lancé un 'Petrificus totalus'. Hermione se détourna alors vivement des 'statues vivantes' qu'elle venait de créer, et marcha rapidement en direction des cachots. Cela m'intrigua et je décidais de la suivre discrètement à quelques mètres de distance. Elle entra dans la salle de cours de potions et se dirigea vers l'armoire où étaient rangés les ingrédients. Elle sortit quelques bocaux qu'elle posa sur une table et prit un vieux chaudron qui était déposé dans un coin et le posa à côté. Que voulait-elle donc faire ? Je n'avais pas donné de potions à concocter pour le cours suivant ! Elle versa d'abord de l'eau dans le chaudron. Ensuite, je la vis prendre quelques pincées de poudres diverses, je reconnus l'asphodèle et le tulon puis elle y ajouta un œuf de grenouille qu'elle pilla dans la mixture, enfin elle mis de la poudre de champignons venimeux qu'elle saupoudra au-dessus du reste puis elle s'en versa une quantité dans un verre. Elle n'allait quand même pas boire ça ! Je la vis regarder fixement le liquide opaque. Réfléchissait-elle à l'éventualité d'ingurgiter cette potion. Soudain, elle approcha le verre de ses lèvres. Non, pas ça ! C'était une potion fatale pour quiconque la boirait. Je sortis rapidement de ma cachette pour l'empêcher de verser le liquide entre ses lèvres. « Granger, non ! Ne buvez pas ça ! » Elle avait commencé à boire une gorgée quand le fait de me voir la surprit et elle lâcha le verre qui se brisa au sol avec le restant de potion. Elle me fixa puis tomba au sol. Je me précipita vers elle, elle était inconsciente mais son pouls battait encore. Je la pris dans mes bras pour la porter jusqu'à mes appartements. Les ingrédients qu'il me fallait pour l'antidote se trouvait là-bas, dans mes réserves personnelles et il fallait maintenant faire vite, la potion agissait rapidement et son état risquait de s'empirer. Je n'avais pas le temps de l'emmener chez Mme Pomfresh et elle ne serait pas plus compétente que moi dans ce domaine. Pendant le trajet, je réfléchissais et je commençais à paniquer légèrement. J'avais une vie entre les bras qui s'échappait petit à petit, je sentais son corps se refroidir peu à peu et sa respiration s'affaiblir. Je courrais dans les couloirs et si quelqu'un m'avait vu, moi Severus Rogue, dans cet état avec cette fille dans les bras, il aurait cru que j'étais devenu amnésique ou que quelqu'un avait pris ma place ou jeté un sortilège.

J'arrivais enfin devant ma porte, prononça le mot de passe et passa la porte qui s'ouvrait trop lentement à mon goût. Je déposa délicatement Hermione sur le canapé et me précipita vers mes ingrédients. J'ouvris le placard à la volée et attrapa les bocaux dont j'avais besoin. Je prépara rapidement la mixture mais il fallait la laisser reposer quelques minutes. Pendant ce temps, je m'approcha d'Hermione et toucha son front, il était devenu beaucoup plus froid que tout à l'heure et sa respiration se faisait difficile, elle suffoquait presque. Je sentit que je ne m'étais pas inquiété ainsi pour une vie depuis longtemps. D'habitude, lorsque les gens disparaissent, cela ne me fait rien ou alors, un léger pincement au cœur mais là, j'étais presque affolé de la perdre. Si elle mourrait, c'était de ma faute. En effet, je l'avais repoussé, je ne l'avais pas aidé lorsqu'elle en avait eu besoin et là, je n'avais pas réagi assez vite, je l'avais regardé bêtement préparer la potion et la mettre à ses lèvres alors que je savais très bien ce que c'était. Je pensais juste qu'elle n'en était pas arrivé au point de vouloir se donner la mort et surtout qu'elle n'en aurait pas le courage mais ces stupides Griffondors sont réputés pour leur courage même dans la stupidité !

Le temps de repos était maintenant achevé. Je pris le verre d'antidote entre mes doigts et suréleva la tête d'Hermione avec mon autre bras. Je plaça le verre contre ses lèvres et versa un peu de liquide dans sa bouche ouverte. Elle ne déglutit pas immédiatement et faillit s'étouffer, mais elle finit par le prendre. Maintenant, il ne restait plus qu'à attendre et voir si cela serait suffisant. Le processus de guérison était visiblement plus lent que celui inverse car son état ne s'améliorait pas à la même vitesse qu'il s'était dégradé mais il s'améliorait peu à peu, je pouvais voir qu'elle respirait plus aisément et ses joues reprenaient des couleurs. Je fus soulagé. Je retourna vers mon bureau pour ranger mes ingrédients et y mettre de l'ordre pendant qu'Hermione reprenait ses esprits doucement sur le canapé. Au moins, une demie heure passa quand j'entendis qu'elle commençait à bouger un peu, je me retourna et alla à son chevet. Elle ouvrit alors les yeux et sembla perdue. Sûrement se demandait-elle où elle se trouvait et pourquoi j'étais là. « Où sommes-nous ? » dit-elle simplement.

« - Dans mes appartements, je vous y ai emmené pour vous administrer un antidote. » Elle sembla, d'un coup, se souvenir de sa tentative de suicide. Elle s'emporta. « - De quel droit m'avez-vous sauvé ! Je ne vous ai rien demandé ! De toute façon, la seule fois où je l'ai fait, vous m'avez mise à la porte ! » Cette dernière remarque était bien le signe que je l'avais blessée ce soir là.

« - Vous ne pensez donc qu'à vous et à vos soucis ! Avez-vous pensé à votre mère ? Si je n'avais rien fait, et que vous étiez morte, qu'aurait-elle ressentit ? Elle a déjà perdu son mari, et si sa fille unique venait à mourir, comment pensez-vous qu'elle aurait réagit ? » Je dus avoir touché un point sensible puisqu' Hermione ne répliqua pas. Elle baissa la tête vers le sol. Je repris alors plus calmement : « - Pourquoi avez-vous fait ça ? » Même si je savais déjà, en partie, sa réponse, j'ai pensé que cela lui ferait du bien de parler et d'évacuer tout ce qui lui pesait sur le cœur.

« - Et bien, en fait, je ne m'en sors pas. J'ai l'impression d'être dans un gouffre, rien ne m'intéresse, tout ce que j'aimais faire avant ne sont plus rien pour moi, je suis mal partout où je me trouve. C'est vraiment une lassitude extrême et je ne sais pas comment faire pour m'en sortir. Je ne supporte pas la compagnie de Harry et Ron, ni de personne d'autre, en ce moment. J'aimerai juste m'enfermer seule dans le dortoir et ne plus en sortir. Et l'autre fois, quand j'ai essayé de vous parler pour savoir comment vous, vous aviez fait face à ça puisque vous m'aviez dit que vous l'aviez traversé, vous m'avez repoussé et je me suis un peu plus enfoncée dans le noir. Et, enfin, Malfoy m'a attaqué tout à l'heure, d'ailleurs il doit toujours être au milieu du hall stupéfixé, la solution me sembla m'être donné. Il m'a parlé de suicide et cela me sauta aux yeux. Il suffisait que j'arrête moi même cette souffrance par le plus définitif des remèdes mais je me rends compte maintenant que c'était stupide et que j'aurai fait souffrir des gens par mon acte. Je vous suis finalement reconnaissante. Mais d'ailleurs, c'est un peu flou dans mon esprit, que faisiez-vous, au moment où c'est arrivé ? Vous avez surgit de nulle part alors que je n'avais vu personne dans la salle et que si vous aviez été là, de toute façon, vous m'auriez chassé rapidement ! »

Je n'avais pas particulièrement envie de répondre à la question mais je crois que je n'avais pas vraiment le choix, pour éviter que cela paraisse louche. Si j'hésitais à répondre, Hermione comprendrait qu'il y avait quelque chose de pas clair là-dessous. « - Et bien, j'avais entendu du bruit dans la salle depuis le couloir, j'ai donc accouru et je vous y ai trouvé en train de prendre cette potion, tout simplement. »

Hermione parut me croire, de toute façon, je crois qu'elle n'avais pas la force de contester ou de relever quoi que ce soit en ce moment, mais on ne sait jamais !

Elle restait assise sur le canapé, la tête penchée vers le sol comme si le poids de sa peine lui pesait dessus. Je m'assis à côté d'elle en silence.

Soudain, après quelques minutes de silence absolu, elle releva la tête et me dit : « - Alors, racontez moi, s'il vous plaît, comment vous avez fait pour vous en sortir ? »

Je me décida donc à parler sans donner trop de détails : « - Et bien, tout ce que je peux vous dire, c'est que le temps joue pour beaucoup, c'est le principal agent vers l'apaisement de l'âme et puis, peut-être aussi le fait de se lancer complètement dans un domaine qui vous passionne et de ne plus penser à rien d'autre aide aussi, comme ça vous ne pensez plus à vous et à votre peine mais à vos recherches, vos avancements dans le domaine que vous aurez choisi. Mais, avant, il faudra peut-être un peu de temps, pour que vous ayez à nouveau l'envie d'entreprendre quelque chose. » Hermione m'écoutait sagement puis elle posa une question : « Quel est le domaine que vous aviez choisi ? » dit-elle innocemment. « La magie » répondis-je volontairement évasif. Je ne pouvais décemment lui dire que je m'étais lancé à cœur perdu dans la magie noire, je ne voulais pas qu'elle suive le mauvais chemin.

Il y eut à nouveau un long silence. Aucun de nous ne prononça plus un mot.

Et soudainement, Hermione releva son regard vers moi, il était encore embué de larmes et elle dit : « Je sens qu'il va me falloir beaucoup de temps alors… » Puis, elle se mit à pleurer silencieusement. Et comme l'autre soir, je fus pris dans un vertige de sentiments et je ne pus m'empêcher de la prendre par l'épaule pour la rapprocher de moi. Elle me faisait perdre le contrôle de moi même. Elle se laissa faire, docile. Nous restâmes ainsi un bon moment, puis elle releva la tête vers moi : « Merci encore pour tout ce que vous faites pour moi, pour m'avoir sauvé et parlé ». Je la regarda alors longuement et hocha la tête. Je fixais chaque détail de son visage. Ses yeux noisettes embués par les larmes, ses joues mouillées, son petit nez en trompette et surtout sa bouche, rouge et brillante. Je ne sais pas ce qui se passa alors et ce qui me pris mais je me rapprochais dangereusement de son visage, agissant dans une sorte de brouillard, ne pouvant réfréner mes gestes. Je posa alors mes lèvres sur les siennes. D'un coup je me repris aussitôt, comme réveillé. « Je suis désolé, miss Granger, excusez moi » Elle se leva alors et s'écarta par la même occasion de moi. Puis, elle bredouilla : « Je dois y aller maintenant » Et elle se précipita vers la porte et sortit de la pièce rapidement. Et, moi, je ne bougeais plus, pétrifié par mes actes. Mais, qu'est-ce que je venais de faire ! J'étais complètement irresponsable !

'A cause d'elle

(Criminel

Si tu mets ta bouche)

On m'appelle criminel

(Tout contre ma bouche)

Criminel

(Criminel

Oh ! Si tu me touches)

Ma cause est sans appel

(Je sors mes cartouches)'

A suivre. Au prochain chapitre...