Ho…


Auteur : Fœtus

Titre Ho…

Base : Harry Potter

Genre Dur de le définir, je l'ai mis en rating R depuis le début... Il n'y a toujours rien de sexuel à proprement parler, mais ça parle d'automutilation, d'anorexie volontaire, alors... Ho, et perdez pas de vue que c'est une fic où les trois quarts des personnages sont ostensiblement homosexuels alors les moyenageux de la tête sont pas conviés...

Résumé Saviez-vous que Dray était musicien ?

Disclaimer : Vous pouvez toujours essayer de vous approprier le mérite de la blondeur de Draco, il y a plusieurs négociations en cours, mais tout ce qui n'est pas à moi est à JKR…

La chanson utilisé pour les biens du POV d'Harry est l'exclusive propriété de Mylène Farmer et Laurent Boutonnat (Un coucou à Myschka parce que c'est sa préférée :p)!

Note : Ultime chapitre avant l'épilogue de l'aventure. Une partie d'entre vous m'a laissé entendre que je tombais dans l'incompréhensible, j'espère que la situation va s'applanir et retrouver des dimension plus accessibles avec le dénouement... Je vous avouerais que j'ai écrit quelque chose qui pourrait s'apparenter à un cauchemar, et que dixit Orson Wells, je lui ait par conséquent donné la logique adéquate…Cela dit comme je me plais à le répéter, si vous avez besoin du moindre éclaircissement, je suis à votre entière disposition! Je vous remercie tous très chaleuresement pour l'incroyable nombre de reviews, je suis instable sur le plan émotionel et ça m'a pas mal retourné wahou 'o'! Mdr!

Dans un autre registre, il semblerait que le mot d'ordre des reviews soit la question que mon histoire laisse en suspend… Happy end ou pas ? C'est là que vous le saurez… La plupart était assez pessimiste, je ne sais passi vous avezvraiment eu raison, sans doute…J'aime quand mes personnages pleurent! Ce qui ne veut pas dire que j'aime les faire souffrir... Mdr! Je vous souhaite à tous une bonne lecture!


Réponses aux reviews

Sosaria : T'as perdu le pourquoi du comment en cours de route en le lisant ?C'est embêtant, je ne sais pas quoi répondre à ça… C'est encore mon bazar intellectuel qui a fait buté un lecteur, la vie d'un auteur médiocre n'est pas de tout repos :'( Bon ceci étant, non je ne veux pas vraiment que Merlin me tripote je te rassure, je n'ai rien du profil de la gérontophile même si Paul Newman est très à mon goût :D ! Merci beaucoup pour ta review, pardon de t'avoir perturbé… Je ne sais pas si tu liras la suite mais étant donné que l'histoire s'arrête ici, si jamais tu le fais, j'espère que ces deux derniers postages auront répondu à quelques unes de tes perditions ! Bizoux ! - F0e -

Minuitseptminutes : Coucou ! Alors toi, j'avais déjà lu quelques unes de tes productions, assez psychologiques, sombres, le genre qu'il ne faut pas lire dans le noir sous peine de virer dément… C'est carrément impressionnant, enfin je veux dire, c'est une question de ressenti mais j'ai eu un arrêt pour le moins brutal et inoubliable sur tes écrits. Merci beaucoup pour ta review, tu es bien la première personne à me dire que mes mots sont simples et francs, je pense que c'est la consécration qu'attend un auteur qui trime pour fluidifier son style… Pour la question du beta, j'ai complètement oublier de mettre mon annonce à jour sur ma biographie mais j'en ai déjà une qui s'occupe bien de moi ! Je ne sais pas si tu repasseras par là, l'histoire s'arrête avec ces deux derniers chapitres et c'est avec un immense plaisir que j'accueillerais une prochaine de tes réactions…

Arch-nemesis's : Bon… Alors, pour commencer faut débuter, alors allons-y, commençons… Je suis d'accord Lee était timbré, du genre il était pas légèrement timbré mais là, la poste avait mis le paquet (quadruple jeux de mot en un, je m'aime), mais on s'en balance (pas trop loin, j'ai besoin que tu restes lire cette rar s'il te plait) parce que maintenant c'est réglé… Je sais que je t'avais dit que les Gwiffis (à prononcer avec l'accent martiniquais) allaient très certainement s'assouplir dans un futur proche mais chemin faisant (Jeannot Lapin eut faim… Nan c'est pas ça), j'ai décidé de les punir plutôt que de leur laisser la chance de se repentir, tu verras ça par toi même dans ces deux derniers chapitres… car OUI ! Heureuse mortelle ! C'est ici que ce long périple s'achève, j'entends quelques impudents marmonner que ce n'était pas trop tôt, ils subiront le châtiment suprême (qui consiste à être attaché nu à un poteau au milieu d'un jardin publique au soleil en plein été, le corps recouvert de Pepitos)… Et puis pour l'autre dégénéré là, tu sais le gros taré qui a cru qu'Harry était un cendrier, ben je l'ai puni aussi, méchamment puni, et le pire c'est que… J'ai aimé ça… Mais le mardi soir je vais en discuter avec un autre groupe de personne, ils ont des troubles mentaux aussi et on en parle, ça nous fait du bien tu comprends… Donc heu, voilà… C'est triste c'est la fin, d'un autre côté y a ptêtre bien que moi que ça rend triste, et être triste seule c'est encore pire qu'être triste à plusieurs… Oui parce que quand t'es triste à plusieurs au moins y a moyen d'être triste ensemble, de faire une fête de gens tristes et par là même, de ne PLUS ÊTRE TRISTE… Sympa comme formule, ça vaut pas la formule big mac delux, oui oui j'ai toujours faim… Sur cet hamburger, j'espère réceptionner ta réaction face à ces deux ultimes chapitres, jtattends dans les cages de but et je passe à la review du dessous trouloulou ! KissouX

Kiara1589 : Hey rebonjour toi ! J'avais peur que tu ne sois tombée dans un trou noir ou un truc du genre, je suis rassurée de te revoir parmi nous et avec un nouvel ordinateur ! Merci pour ton bouquet de compliments, si tout le monde faisait comme toi je finirais par faire péter mes charentaises, je ne pense pas écrire aussi bien que tu le dis mais (faut pas cracher dans la soupe Merlin), tu réussis toujours à dire les choses qui m'embarrasseront le mieux possible… J'ai pas l'air malin à rougir devant mon écran, ça fait pervers mdr ! Encore merci, j'attends avec impatience ta réaction quant à la conclusion de cette fic, je n'oublie pas que tu es l'une de mes premières revieweuses et que tu m'as suivi tout le long, arigatooooooooo :D! Enorme Bisoux !

History : Ouhaou… Alors ça… C'était la plus grande, la plus poussée, la plus analytique et la plus surprenante de toutes mes reviews ! Je me suis littéralement régalée en la lisant ! En premier lieu, j'ai vraiment cru que j'allais pleurer (mdr) quand j'ai lu ta réaction face à ce que j'appelais la lourdeur de mon style, je crois que personne ne m'a jamais aussi habilement rassuré… Evidemment ce n'est qu'un point de vue parmi tant d'autre mais c'était si gentil, si convainquant et sincère, en réalité pour une fois j'ai vraiment eu l'impression que quelqu'un prenait la peine de me répondre de manière réfléchie et pas seulement pour me faire taire en vitesse mdr ! Quoi qu'il en soit, je dois t'avouer que tu as parfaitement percé à jour la psychologie de chacun de mes personnages, à tel point que je me suis demandée si ce n'était pas un pouvoir paranormal… oO ! C'est vrai que les Gryffondors ont tous fait des choses graves, il est également exact que la plupart d'entre eux sont simplement des adolescents fragiles, mais je ne suis pas adepte des happy ends et ils ne s'en sortiront pas comme ça, je te laisse voir ça par toi même ! Harry et Draco maintenant… Certainement les deux personnages que tu as le mieux compris, ce qui me file des frissons parce que j'avais pourtant pris soin de les construire autour d'une structure complexe et tortueuse, mais tu as été clairvoyante à un point inimaginable… D'ailleurs la fin de cette fic résume tout à fait ta description des deux caractères principaux, je te tire mon chapeau, t'as le troisième œil ! Mdr ! Tu es également l'une des rares personnes à avoir apprécié le couple Remus/Severus, j'avoue qu'au début je ne savais pas exactement où j'allais avec ces deux là mais visiblement les scènes dans lesquelles je les réunis ont retranscrit l'atmosphère que je recherchais, à savoir une pause plus légère, une touche de folie au beau milieu d'une histoire d'amour chaotique. Avant de clore cette rar, ton point de vue sur l'ultime tirade à la fin du chapitre… C'est contestable, je voulais en effet mettre à jour la dimension absolument malsaine de leur amour destructeur, mais d'un autre côté, l'amour à nu, l'amour porté à son paroxysme comme ils nous le présentent n'est-il le seul véritable amour, et donc n'est-il pas le plus pur ? C'est un cercle vicieux mdr, mais personnellement, au vingt et unième siècle je pense que ce genre d'amour est perçu comme dérangé, à la limite du supportable… Ton point de vue est peut-être trop sain pour moi, mais dans un sens nous avons autant raison l'une que l'autre. Je te laisse finir la fic et décider par toi même si tu trouves toujours leur histoire belle. Enfin, pour répondre à tes questions, je ne sais pas si l'immortel est amoureux d'Harry, c'est un enfant qui a été très malheureux, je ne sais pas quelle sorte de substitut malsain il retrouve en Harry mais il semble avoir besoin de lui de façon vitale… Il n'est pas vraiment enfermé dans la tour, Dumbledore lui a simplement demandé d'y rester pour ne pas effrayer les élèves inutilement, mais il n'en fait vraiment qu'à sa tête mdr ! Draco va-t-il réussir à guérir Harry ? Excellente question… Es-tu certaine qu'Harry soit celui qui a besoin qu'on le guérisse ? Et Harry va-t-il définitivement péter un plomb ? A ton avis, avec Karel dans les parages… ( je ne dois pas trop en dire alors je reste évasive pardonne-moi lol). Un Happy End ? Tout est relatif, tu verras… Qui est au courant pour l'emprisonnement d'Harry ? Littéralement tout le monde sorcier… C'est d'autant plus douloureux. Il ne sera jamais récompenser parce que les gens ont trop peur de ce qu'il renferme en lui, quant à savoir pourquoi personne ne l'a envoyer voir un psy, je suppose qu'ils ont essayé mais Harry est un garçon très persuasif et il n'aurait pas supporté l'aide hypocrite d'une personne qui ne l'écouterait QUE pour se faire bien voir auprès de Dumbledore. Pour le viol mental d'Harry, en effet Karel maîtrise assez bien la manipulation spirituel et Harry affaibli, il était d'autant plus facile pour lui de le torturer… Mais en réalité je pense qu'il est surtout traumatisé par toutes les choses qu'il a pu lui dire, des choses vraiment tordues… mdr ! Comment Draco a-t-il su pour les cigarettes… Et bien, il est relié à Harry, et au moment où leur douleurs respectives culminent, elles se rejoignent et se mélangent. Enfin, le papa de l'Immortel, le revoilou… Ta review était le modèle parfait de ce que n'importe quel auteur rêve de recevoir je te rassure, d'ailleurs je te remercie à genoux, j'ai jamais autant pris mon pieds en répondant à une personne, j'ai eu l'impression magique de discuter avec mon cerveau, c'était une expérience inoubliable et j'attends avec hâte ta prochaine réaction ! Enorme Bizoux

Abella : Saluuuuut ! Je ne sais pas si je dois te répondre en deux fois étant donné que tu m'as laissé deux reviews (se prosterne et te remercie), mais comme je veux pas faire de chassé croisé compliqué je te ferais une réponse deux en un, comme les shampoings, ça te va ? J'espère que oui parce que je n'ai aucun moyen de te consulter pour avoir la réponse… Mdr ! Alors alors… Si c'est Arch-nemesis's qui t'a filé le lien de ma fic c'est que tu viens de source sur, je dois donc prendre soin de cette invité de marque que tu constitues… Muhahaha, désolée je suis fatiguée ce soir. Tu es encore l'une de ces reviews qui font mouiller les yeux de l'auteur, parce que tu ne contentes pas de trois lignes (ho j'apprécie AUSSI les reviews de trois lignes, ne vous méprenez pas hein), mais aussi parce que j'ai senti que ma fic t'avais intéressé et que tu l'avais vraiment lu. Comme je le disais plus haut à History, vous êtes le genre de personne qui me donne son point de vue, sa propre analyse, et il n'y a rien, mais alors RIEN, de plus jouissif que de comparer et de débattre de vos idées avec mes buts originels… Quand je lis des reviews comme ça je suis tellement contente que je pourrais je vous embrasser sur les deux joues et faire une danse indienne ! Je suis désolée d'avoir fait hurler ton cerveau, et pire d'avoir joué à faire des nœuds avec ton pauvre estomacs, mais dis-toi bien que j'ai été pas mal chamboulé en lisant ta review également… Je savais même pas qu'on pouvait mettre autant de compliments dans une seule phrase ! Je ne sais pas si ce que j'écris est vraiment tout ce que tu dis mais je te remercie du fond du cœur… Quant à l'histoire d'Harry et Draco, en fait tu as tout à fait compris, s'ils sont si fragiles c'est simplement parce qu'ils essayent de s'aimer comme des enfants au premier jour au beau milieu d'un chaos où il est impossible de faire les choses aussi simplement… Merci de me comparer à un accord de guitare, ce compliment là je vais l'imprimer et le coller dans mon agenda, c'est sans conteste le meilleur que l'on m'ait fait ! Bon, c'est sur la fin que t'as failli me faire chialer, je ne pense que mon dialogue de fin soit si remuant, je ne sais pas si des gens comme moi sauveront l'humanité… En revanche, ce que je sais c'est que c'est grâce à des gens comme toi qui lisent ce que j'écris et qui s'y accrochent que j'ai envie de continuer et de faire de l'écriture mon métier. Merci à toi d'avoir apprécier bien que ce soit une fic qui soit plus douloureuse que portée sur l'amour ! Mille fois merci revieweuse traumatisante et un énorme bizoux salé de larmes de gratitude ! Comme c'est la fin, j'attends (j'exige même, me déçois pas ou je pleure) ta review pour un verdict final ! –F0e-

Elviera : Hey mon impartiale lectrice ! Comment vas-tu ? Je dois dire que je suis assez (en fait j'essaye une réponse pondérée mais je suis carrément trop contente) que tu ais pris la peine de me donner, à nouveau, ton avis. J'espère que ce n'est pas parce que tu es tombée sur la tête, je m'en voudrais de recevoir une review au prix de ta douleur…oO ! Les passages poétiques dirons-nous, oui… C'est vrai, c'est l'un de mes problèmes majeurs, mais je me demande si on peut vraiment parler de problème avec seulement cette lourde négativité… Ne sois pas trop dure mdr, je sais que je tombe vite dans la description romancée mais si j'allais droit au but à chaque fois, ce ne serait plus moi. Cela dit, je t'avoue que ça ne me choque absolument pas que tu sautes les passages qui traînent en longueur, c'est une question de sensibilité, personnellement, même si j'affectionne ce style très dentelé je n'aime pas plus que ça en lire… Bon pour le monologue de Dray sur le Vampire… T'es hardcore avec moi là, lectrice sans pitié mdr ! Si tu savais… J'ai mis, allez je ne te mens pas, j'ai bien mis deux semaines rien que pour cette tirade et c'est pourtant vrai qu'elle est rébarbative… Encore une fois, c'est sans doute une question de point de vue, j'ai tellement sué pour l'écrire que j'ai fini par en être PRESQUE satisfaite. Bon quand même, le jugement de Lee et ma Luna déconnectée semblent avoir été à ton goût, sans quoi je ne sais pas avec quoi je t'aurais retenu mdr ! La dernière réplique d'Harry, elle a marqué pas mal de gens, j'y suis volontairement allé de toute ma violence muhahaha ! La connexion entre Harry et Dray, c'est le travail de toute une vie, nan bon, sans allez jusque là, c'est un travail de longue haleine alors s'il t'a plus c'est sans doute la meilleure récompense que je puisse espérer ! Je ne sais pas si je peux aller me permettre d'attendre une autre review (encore 'o') pour avoir ton avis sur ces deux derniers chapitres mais si tu le faisais j'en serais honorée, profondément comblée, et tout le toutim. En bref, tu as été la seul à avoir un avis partagé sans pour autant m'oublier au niveau review, ça m'a beaucoup fait réfléchir (tu m'as fait cogiter comme une tarée en d'autres mots) et je te dis merciiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! BizouX

Eni : Coucou ! D'accord, j'admets, je suis immonde… Réponse à ta question, pourquoi Dumbledore a invité Karel, et bien c'est une réunion avec l'Ordre qui l'amène ici et comme il en a brièvement fait parti, il est également convié, mais tu devrais mieux comprendre avec ce chapitre… Réponse à la deuxième question, pourquoi je ne fais pas crever Dumbledore et Karel comme des chiens, c'est à dire comme ils le méritent mdr ? Parce que ce serait trop facile (pourtant, Merlin sait que j'ai été tentée), mais tu vas voir par toi même que je ne laisserais pas impunis muhahaha ! Les Gryffondors qui protègent Harry à distance, tu es la seule a avoir relever bravo ! A vous tous mes reviewers, vous percez presque intégralement le voile de mystère de cette fic mdr ! Je suis tout aussi révoltée que toi par le comportement des gens autour d'Harry, c'était éprouvant à écrire, le laisser seul jusqu'à ce que Draco arrive c'était assez horrible mais… J'avais besoin d'un cadre cruel, de réactions typiquement humaines, de rappeler aux gens que nous pouvons vraiment réagir comme ça par peur. Merci beaucoup pour ton suivi, j'ai pris plaisir à te répondre les deux fois ! BisouX ! -F0e-

LadyNush : Salut ! Hum… La première impression que tu as eu en lisant cette fic, à savoir ne pas trop comprendre où je voulais en venir, c'est sans doute ce qui m'arrive le plus souvent. Au fil des chapitres les lecteurs décrochent parce qu'ils ne voient pas dans quoi je me lance… Cela dit je suis contente que tu ais persisté malgré tout, je suis consciente que tout n'est pas clair mais étant donné que l'histoire se termine ici, j'ose espérer que les choses s'éclaireront un tantinet mdr ! Dans un registre moins pénible (en ce qui concerne l'auteur mdr), ta remarque sur les couleurs qui transparaissent selon les scènes est importante pour moi parce que je me fixe énormément sur les atmosphères, et par conséquent je joue beaucoup sur les tons et les nuances, les lumières et les ombres. Alors si j'ai réussi à te faire ressentir ces couleurs, si je suis parvenue à te les faire voir je peux dire qu'un dixième de mon travail n'aura pas été vain ! Sinon, tu as donc le sentiment qu'Harry et Draco ne survivront pas dans un monde où l'individualisme règne en maître absolu, je suis tentée de te répondre que tu n'as pas tort mais je ne veux pas dévoiler toute la trame de l'histoire, je te laisserais te faire ton avis sur ces deux derniers chapitres. J'ai du mal à croire que tu ais comparé cette ébauche de texte dont presque rien ne sort de mon imagination à un roman gothique anglais où un récit d'esthète chinois, admettant volontiers que je lise beaucoup de ces deux genres de littératures, je suis d'autant plus flattée par la comparaison, gênée aussi mdr. En ce qui concerne la course à ce lui qui craquera le premier entre Harry et Draco, je ne sais pas quoi te répondre, il est inévitable que l'un des deux explosera tôt ou tard mais va savoir qui est réellement le plus fragile… Draco l'ange gardien surmené, ou bien Harry, le vieillard usé et abusé prisonnier d'un corps d'enfant ? Enfin, ta question la plus philosophique ; Severus n'a-t-il pas raison en proclamant le manque évident de vécu d'Harry et Draco pour se lancer dans un amour aussi dévastateur ? Tu le dis toi même, lorsqu'on s'oublie soi même dans l'autre, est-on encore apte à le protéger ? Je ne sais pas… Je ne sais pas s'il y a d'âge précis pour avoir le droit d'aimer avec cette force, j'en viens même à me demander si le folie destructrice de leur amour n'est pas inhérente à ces dix sept ans qui appellent à la beauté éphémère d'un amour qui n'a pas été consumé… Je ne parle pas d'une histoire d'amour qui soit réalisable, ils se sont oubliés l'un dans l'autre à tel point qu'ils ne font plus qu'un, ils ne peuvent pas envisager que l'un ait mal sans l'autre, c'est une façon masochiste de se protéger mutuellement et symboliquement quoi qu'il arrive. Cela dit, je pense que c'est ça qui va les achever… Mais rien ne peut les assagir, ils ne savent pas aimer autrement, s'ils avaient été plus vieux, plus expérimentés dans le domaine des sentiments, la force de leur amour se serait essoufflé pour terminer dans une accalmie propre à l'amour comme nous le connaissons. Tu ne penses pas que des êtres plus chevronnés en amour auraient justement tendu à ramener le choses à des proportions plus raisonnables ? C'est parce qu'ils n'y connaissent rien qu'ils n'ont pas peur de l'entièreté ultime et transcendante de leur amour… Je souhaite avoir apporté un semblant de réponse à toutes tes interrogations, je ne te remercierais jamais assez pour tous tes compliments et critiques, j'espère que l'achèvement sera à les hauteur de tes espérances si jamais tu repasses par là ! BizouX ! –F0e-

Fliflou : Salut ! Alors, que je t'explique rapidement la fin… Draco a découvert que c'était son frère qui avait été engagé par l'Ordre du Phœnix pour torturer Harry durant les grandes vacances. Il est bouleversé, il en veut à son parrain de ne pas le lui avoir dit plus tôt mais surtout, il est terrorisé à l'idée que son frère, Karel, puisse atteindre Harry et le pousser à faire une bêtise. Harry de son côté à très bien compris que Draco était au courant dès le moment où il accourt pour le retrouver, il a honte, il ne voulait pas que son seul amour connaisse toutes les horreurs par lesquelles il est passé. S'en suit un dialogue assez hard où ils se promettent de s'aimer qui qu'il arrive, où ils se jurent une fidélité et une exclusivité presque démoniaque. Bon j'espère que tu comprendras mieux avec ces deux derniers chapitres, si tu as le moindre doute n'hésite pas à m'envoyer un email je me ferais un plaisir de mieux t'expliquer ! Je te remercie pour tous tes compliments, je suis heureuse de t'avoir fait ressentir tout ça, quand je lis ce genre de review je me dis que finalement je n'écris pas pour rien puisque j'arrive à toucher certaines personnes ! Merci beaucoup ! Quant à savoir si ce sera un happy end, je te laisse voir ça toute seul ;) ! BizouX ! –F0e-

Marion-moune : Tu trouves ma fic étrange ? Mdr merci, c'est sans doute l'un des compliments que je préfère, je suis une personne étrange… Je sais que les mots entre Harry et Draco sont dur, mais ils sont à l'image de leur amour qui est vraiment violent, à croire qu'ils n'arrivent à s'aimer qu'en souffrant ces deux là… Ne soit pas trop dure avec Lee, Ron et Hermione, c'est difficile d'avoir vécu pendant des années à risquer sa vie simplement parce que tu es ami avec Harry Potter, cependant, je te rassure, même si je sais qu'ils ont des circonstances atténuantes, je ne les laisserais pas s'en sortir comme ça pour autant, je leur ai infligé la pire punition qu'ils puissent recevoir… J'espère avoir ton avis pour ces deux derniers chapitres ! BizouX ! –F0e-

Jessy : Salut la future étudiante en Terminale L ! Ta rentrée a-t-elle déjà eu lieu ? Moi je sors de Terminale, je peux te dire que j'en suis soulagée, rien de pire que l'année du bac, les profs vont te harceler jusqu'à la crise de nerf mdr ! Non, je plaisante (à moitié) mais je te souhaite bon courage et je suis de tout cœur avec toi ;)! Autrement, je suis contente de t'avoir fait perdre les mots à ce point avec ma fic, ma mission est accomplie… Mdr, je ne suis pas sérieuse, tu es trop gentille, je ne suis pas aussi douée que tu le dis, mais je ne peux pas jouer les hypocrites et force est d'admettre que tes compliments m'ont rendus hystérique mdr ! Je ne fonctionne pas comme la plupart des auteurs et mes scénarios font souvent fuir les lecteurs à cause de leur structure trop emmêlée alors je ne suis jamais aussi contente que lorsque que je lis des reviews gentilles et positives comme les tiennes ! Ne m'envie pas trop, mes prof m'ont toujours dit que la littérature n'était pas un exercice de style et que savoir écrire français n'a jamais suffit pour réussir dans la vie (trop méchaannnnnnnnnt mdr) ! J'espère sincèrement avoir ton avis pour ces deus derniers chapitres, en attendant je te souhaite bien du courage ! Merci pour tout ! BizouX ! –F0e-

Ness : Grrrrrrrrrr ! Toi tu mériterais que je te morde mdr ! Quand j'ai reçu ta review je venais juste de finir de répondre à toutes celles qu'on m'avait envoyé. Je n'en avais pas reçu de nouvelle depuis près d'un mois et je me disais que je pouvais clore tout ça et là TINTIN, je reçois un email pour m'avertir de l'arrivée d'une review ! Alors moi, complètement traumatisée, quoi mais c'est pas possible, une review maintenant ça doit être une erreur ! Et bien non… Dois-je te remettre un prix, le prix de l'ultime review de dernière minute ? Sans déconner, quelques secondes plus tard et j'envoyer le tout à ma beta sans te répondre… T'as un pouvoir magique ! Alors bon pour te remercier, je poste les deux derniers chapitres t'as vu ça ;) ? Plus sérieusement, merci pour tes compliments, je ne sais pas si j'ai le droit d'être fière de ma fic comme tu le dis, mais quand tu m'écris que c'est un enchantement que de la lire je deviens rouge pivoine et je me dis que Merlin est trop gentil de m'envoyer des lecteurs aussi merveilleux mdr ! En espérant avoir de nouveau ton avis sur la fin de ma fic, je te fais de gros bizouX ! –F0e-


¯'°º:ChapitreV :º°'¯

Le trille du diable

Une goutte de pluie vint mourir sur le col relevé de son grand imperméable noir…

Humide et compacte, elle se rassembla pour ne pas disparaître, cherchant désespérément les rayons du soleil qui la chatouilleraient avec délice pour lui offrir ces reflets aux couleurs de l'arc en ciel…

Mais le soleil était déjà tombé derrière l'horizon…

Petite imperturbable, elle s'échinait à retracer les plis du latex fatigué de ce vêtement usé par les années. Un informe manteau sans plus de couleurs distinctes… Il respirait l'histoire de celui qui le portait…

Et cette petite perle d'eau comme elle brillait sur son plastique délavé, comme elle était importante… Comme elle lui allait bien… Elle s'accrochait sur l'élastomère poncé par le temps de cet immense bout de tissus défiguré…

Le vent s'engouffrait dans la large fente qui traversait la vieille veste, de son extrémité à la pliure des genoux de son propriétaire… Le vent qui soupirait avec force… Sa respiration triste et froide sombrait dans les pans du manteau, les faisant voleter dans son sillage comme un halo gris, un souffle d'air autour des genoux robustes de la gigantesque silhouette…

L'homme leva patiemment la tête, offrant son visage tranquille aux cieux déprimés, comme pour les apaiser. Et peut-être que la sagesse que lui conférait son grand âge les tempéra, car aussitôt qu'il eut ouvert sur eux ses paupières alourdies par les siècles, ses courts cheveux bruns cessèrent leur valse folle pour retomber négligemment autour de son splendide visage allongé… Le vent s'était tout simplement mué en murmure…

L'homme porta sa main en visière sur son grand front et un mince sourire vint s'étirer sur ses lèvres pâles…

La goutte de pluie tomba du col pour s'accrocher dans son cou…

"Et si le soleil s'est déjà noyé, pourquoi le ciel m'a-t-il pleuré ? "

Johannes laissa lentement redescendre sa main, la laissant s'égarer dans un frôlement à peine perceptible sur son cou à découvert. Il alla cueillir la petite bulle perdue sur sa jugulaire qui ne… Battait pas…

Il jeta un dernier regard au vide sous ses pieds et quitta la falaise après un ultime au revoir à ses landes adorées…

0

oO Oo

- Ne me regarde pas comme ça…

- Hum… Comment comme ça ? Avec mes yeux tu veux dire ? C'est très amusant ma biche…

- Tu sais très bien ce que je veux dire.

- Non, mais je suis impatient que tu m'expliques comment tu fais pour regarder quelqu'un sans impliquer dans la manœuvre les organes adéquats…

- Au lieu de jouer au plus malin, ne me regarde pas, tout simplement, c'est plus prudent pour nos santés mentales respectives…

- Ecoute je ne comprends pas, tu fais toute une montagne d'un rien…

- Mais tes idées sont malsaines, reconnaît-le ! Je ne peux pas… Pas dans une toute petite cabine comme ça, je n'y arrive pas ! Je ne peux pas la mettre, je risquerais de la déchirer, ce serait extrêmement gênant…

- Ce que tu peux être pudique quand tu t'y mets ! Il ne s'agit que de l'enfiler, pourquoi ça te gène tant que ça que je te regarde ? Et puis qu'est-ce que tu veux que je fasse d'autre ?

- Je ne sais pas moi, fixe le plafond, fais quelque chose mais arrête de m'observer avec cet air lubrique !

- Je pourrais t'aider à la mettre…

- Pas question ! Je suis un grand garçon, comment je ferais quand tu ne seras pas là ?

- C'est absurde, je suis là pour l'instant ! et si tu ne te dépêches pas je vais être incapable de tenir plus longtemps….

- Détourne ton regard ! Cingla une voix qui se voulait ferme mais qui ne réussit malgré tout qu'à défier d'avantage les accords les plus aigus.

- Ça commence à bien faire ton bordel !

- Mais Blaiseuh !

- Que veux-tu que je réponde à ça ? Aujourd'hui, ça ne me fait plus ni chaud ni froid, tu as trop tendance à hurler mon prénom pour un rien…

- Qu'est-ce que je dois comprendre par là ?

- Et moi Georges, dois-je vraiment te rappeler que c'est sur ta demande que je t'ai accompagné ? Je veux dire, je ne suis pas du genre à m'imposer tu le sais… Et puis je suis bien conscient que tu préfères faire ce genre de choses seul… Mais tout de même ! C'est toi qui a insisté, tu as fait ça de ta PROPRE INITIATIVE mon cœur…

- Tu n'étais pas obligé de rentrer DANS la cabine d'essayage…

- Tu en as de bonnes toi ! Comment voulais-tu que je laisse passer l'occasion ?

Georges frappa violemment son invité surprise sur le sommet du crâne.

- Tu ne peux donc pas sortir la tête de ta braguette l'espace de trente secondes ?

- Tu veux vraiment le savoir ?

- Non, tu as raison…

Un bruit sourd provenant du mur adjacent les interrompit et Georges se vit dans l'obligation de suspendre dans les airs une deuxième claque bien méritée…

- Un problème Draco, tu t'es cogné ?

- Que nenni mon Weasmoche préféré deuxième du nom, je toque à la paroi dans l'espoir vain de vous faire comprendre que votre intempestive querelle a déjà fait fuir plus de la moitié de la clientèle…

- Les gens, grogna Blaise, il faut toujours qu'ils se sentent profusément outré par l'essence même de la vie…

- J'aime tes préceptes philosophiques Blaisinou, je ne doute pas une seule seconde qu'Epicure approuve tes paroles, cela dit je reste sur la réserve quant aux idéaux de la populace… En effet vois-tu, deux hominidés qui beuglent dans une même cabine et bien… On a beau dire, ça ne rassure personne…

- Non, ça dérange, je sais mon bon prince…

- Navré de briser tes illusions mon lapin…

- Malefoy, ne répète ça à personne mais… Je suis contente que tu sois là…

- Si j'avais de quoi immortaliser cet instant… Je ne le ferais pas… C'est trop pathétique, ma carrière en pâtirait…

- Je pense que tu devrais prendre cette robe Georges (ndla : Et oui… C'est une robe qu'il essayait depuis le début bande de pervers… Mdr), maintenant passons à la caisse, je suis fatigué de t'entendre geindre…

- Merlin, je retire ce que je viens de dire, envoyez-moi un enregistreur…

- Pourquoi pas une caméra dans le dortoir des Serpentards, dans le lit de Blaise ?

- Merci pour l'information… Je note, Georges n'aime pas l'enfiler devant Blaise, il préfère faire ça tout seul, en revanche il nourrit une passion vicieuse pour les apparats féminins qu'il choisit d'après les goûts de Blaise… Après quoi ils vont dans la chambre commune des Serpentards pour… jouer au Tarot ?

- A tout hasard, ironisa Georges en replaçant le rideau derrière lui.

- Plus sincèrement, vous avez mon admiration la plus complète pour votre discrétion… Je n'arrive pas à croire que personne ne se soit jamais plaint depuis le temps…

- Moi non plus à vrai dire, se surprit à avouer Blaise en frottant énergiquement son menton, la voix de Georges fait dans le genre perçant, qui porte très loin, qui couvre même des kilomètres si tu veux mon avis… Les sort d'insonorisation ont beau avoir fait leur preuve, certaines nuits j'ai peur que leur efficacité ne soit dérisoire… Quand je mord Georges à l'… Aïe !

- Tu n'as pas honte ! Hurla le jeune rouquin en les dépassant pour se rendre à la caisse d'un pas furibond.

- Matte-moi ce postérieur Malefoy… Dis-toi bien que les six ans de Quidditch passés dessus sont délectablement rehaussés par une myriade de tâches de rousseur… Une constellation, ma voie lactée personnelle… Hum, et ces petites étoiles grillées par le soleil… habilement placées avec ça…

- Blaise je t'ai entendu ! Hurla la voix hystérique de Georges qui n'avait que faire des regards effarés qui éclosaient autour de lui comme des champignons atomiques.

- Hum… Heu… tu sais, tu n'es pas obligé de… enfin de me raconter ce genre de choses… Je veux dire, c'est un Weasley, je suis un Malefoy, il est plus vieux que toi et je n'ai pas envie de vomir mon petit déjeuner en y repensant… Bien sur, j'ai arrêté de persécuter les belettes pour l'amour d'Harry, mais ça ne veut pas dire que je t'autorise à remplir mon subconscient de choses immondes qui ressurgiront dans mes rêves sous quelques monstrueuses formes !

Blaise lui envoya une tape amicale bien sentie dans le dos et Draco manqua s'étouffer avec sa salive.

- Sympa vieux, si je veux qu'on me décroche les poumons un jour je sais qui appeler, toussota-t-il.

- A ton service ma poule ! Sois pas si timide avec tonton Blaise… Après tout Harry et toi vous avez aussi vos petits secrets non ?

- Pas de cette espèce là, rit sincèrement Draco.

- Hein ? S'étonna Blaise, qu'est-ce que tu entends par là ? Demanda-t-il les yeux écarquillés.

- Confidence pour confidence… Ce sont plutôt nos mots, nos maux aussi, sourit Draco, qui se font l'amour plus que nos corps…

- C'est incroyable… C'est démoniaque…

- C'est de ne pas baiser pendant plusieurs mois mon pauvre Blaisinou qui te traumatise à ce point ?

Le Serpentard l'attrapa brusquement par les épaules en le fixant avec incrédulité.

- Je ne peux pas croire que tu te sois assagis à ce point !

- Il ne s'agit pas de ça Blaise, expliqua doucement Draco en desserrant sa prise avec facilité, tu comprendras quand tu seras plus grand, lui affirma-t-il dans un clin d'œil.

- Tu n'es pas terriblement frustré ? Demanda Blaise un brin de sadisme dans la voix.

- L'évolution de ce que nous avons construit s'opère sur un rythme bien particulier… Je ne peux pas lui forcer la main, il y a moi même encore tellement de choses que je ne suis pas prêt à lui donner…

- Je ne vois vraiment pas quoi…

Draco haussa les épaules et tira son ami jusque sur le parking devant la boutique. Agoraphobe peut-être pas, mais Draco n'aimait ni les espaces clos, ni l'ambiance confinée des corps qui se serrent et se marchent dessus pour avancer. A peine avait-il savouré le contact de l'air frais sur son visage qu'il sortit gracieusement une boîte en métal allongée de la poche de sa grande chemise bordeaux. Il en extirpa avec élégance une cigarette fine et longiligne qu'il porta à ses lèvres, accompagnée de cette lenteur nonchalante qui faisait se retourner plus de la moitié des passantes.

- Je doute qu'Harry approuverait ça…

- Les regards ou la clope ? Demanda Draco amusé en portant le briquet à sa bouche.

- Ni l'un ni l'autre, éructa Blaise d'un ton bourru.

- Ne te sens pas si impliqué Blaise, la relation que j'entretiens avec Harry ne ressemble pas à la vôtre… Là où Georges te dessinerait avec art une splendide crise de jalousie magnifiquement verte pour un simple regard mal placé, Harry me serrerait le bras en se contentant de lever les yeux vers moi… Alors j'y lirais à l'intérieur cette flamme de possessivité qui me fait oublier qu'un jour j'ai seulement pu aimer les femmes…

- Tous les deux… Vous êtes si…

- Exclusifs ?

- C'est pire que ça Draco… Comment réapprendrez-vous la vie le jour où l'un des deux se lassera de l'autre ?

- Là non plus, on ne se rejoint pas, sourit Draco avec indulgence en portant sa main en coupe vent autour de la cigarette pour l'allumer.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Je pense que je… Tuerais Harry si jamais il montrait un signe de lassitude… Ensuite… Je mettrais fin à mes jours…

- C'est de la connerie, le rabroua Blaise pourtant profondément touché par la portée de ses paroles, merde Draco, tu réalises ce que vous faites ?

- On se détruit… On s'enterre dans une dépendance néfaste… On se piétine… Je n'ai jamais autant manifesté mon amour…

Il rangea le briquet dans sa poche et ébouriffa gentiment les cheveux de Georges qui revenait. Ce dernier interloqué, lança un regard désespéré à Blaise qui leva les mains au ciel dans un signe de totale impuissance.

- Vous n'avez qu'à rentrer, je vais passer chercher Harry à la cabane hurlante… Je préfère y aller tout seul…

- Tu ne devrais peut-être pas le laisser aller là bas aussi souvent, et aussi seul… Avança timidement Georges.

- Tu es mignon mais je pense que s'il n'y allait pas, il ne pourrait pas faire le deuil de certains souvenirs… Vous vous sentez capables de retourner à Poudlard tout seuls ?

- Même sans ta protection je pense qu'on devrait pouvoir survivre… Répondit Blaise en attrapant les sacs que Georges portait.

- Je vous laisse alors, soyez sage, essayez de faire en sorte que… Disons moins d'une dizaine de moldus ne se retournent sur votre passage jusqu'au Pré Au Lard okay ? C'est faisable selon vous ?

- Nous serons à la hauteur de vos espérances chef ! Plaisanta Georges dans un salut faussement respectueux.

- On sera gentils papa soit tranquille, ajouta Blaise avec un clin d'œil…

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oO Oo

- Qu'attendez-vous de moi ?

- C'est la meilleure ! Explosa Severus, quitte immédiatement ce petit air suffisant parce que je peux t'assurer que ta condition d'immortel ne te protège que de la mort, pas de la souffrance éternelle…

- Severus voyons, le réprimanda Dumbledore.

- Nous comprenons que vous ayez besoin de voir Harry… Mais modérez-vous, je ne veux pas apprendre que vous êtes entré en contact SEUL avec lui est-ce clair ?

- Mon cher Albus… Toujours si prévenant…

- Vous n'êtes hélas pas en mesure de jouer avec les conditions… Les forces qui vous encadrent vous dépassent de beaucoup trop Karel… Gardez-le en mémoire…

- Vous ne pouvez pas laisser vivre un enfant qui a défié les lois de la magie… C'est insensé que personne n'est encore réagi, l'avez-vous caché ? Comment avez-vous fait pour que lui même ne se rende compte de rien ? Il doit savoir qu'il n'est qu'une menace pour le monde qu'il a sauvé… La noirceur de son âme est beaucoup trop profonde… Vous ne le garderez pas éternellement dans vos rangs et vous le savez… Un sorcier qui se meut en vampire de l'intérieur… C'est le pire déchet, la pire hybridation que la nature ait pu inventé…

- A qui la faute ? S'écria Severus, si ces changements sont venus bouleverser jusqu'à son organisme, à qui la faute Karel ?

- Il est mon œuvre… Il est l'hideux dessein que me dicte la mémoire des Immortels… Il est ma chose, mon horreur… Il porte en lui le fruit du mal que je lui ai fait… Vous devez me le rendre ou le tuer car bientôt il ne vivra plus que pour le sang et la destruction. Vous connaissez mon père et vous savez quelle créature froide et insensible il peut être. Le temps s'écoule lentement jusqu'au moment où Harry ôtera la vie de la personne qui lui est la plus chère, il n'y a que de cette façon que les vampires savent aimer. S'il ne tue pas, ce sera simplement par plaisir, par nécessité, par besoin… Vous savez ce qui vous effraie tellement en eux ? Ils sont comme vous… Ils aiment… Ils ne sont pas mués par un désir morbide de contrôle absolu, la seule chose pour eux qui compte vraiment c'est de s'enivrer d'amour… Et vous ne pouvez rien faire contre ça, ils n'assouvissent leurs sentiments qu'en dévorant…

- Dois-je vous rappeler que vous n'êtes là que pour annuler votre courte mais néanmoins inoubliable entrée dans l'Ordre Karel ? Vous n'êtes pas là pour récupérer une plante que vous aviez mis graine en terre…

- Je me ferais un plaisir de défaire moi même le sort qui te mettait dans la confidence, persifla Severus.

- Je vous trouve bien léger pour aborder le secret qui fut le plus efficace de Poudlard en temps de guerre… Pardon, quoi de plus normal pour un mangemort me direz-vous ?

- Je ne pousserais pas l'effronterie jusqu'à te contredire, tu sais de quoi tu parles dégénéré mental…

- Je me fiche de vos préjugés en noir en blanc, vous les humains… Il faut toujours que vous tranchiez les choses avec une naïve rapidité de travail bâclé, et à côté de ça vous tolérez des immondices gluants et indéfinissables comme seul un Malefoy peut en créer…

- Karel, Karel… Serais-tu jaloux du lien qui unit Harry à ton frère ? Ce n'est pas beau la jalousie Karel… Quel sentiment impur dans la bouche d'un être si grand…

- La ferme ! Je me fiche de leur amour soit disant inconditionnel ! Harry le détruira quoi que vous fassiez ! Les vampires ne ressentent pas le besoin de garder l'amour éternellement, ils le consument sur place, se soûlent, et ne sont jamais satisfaits !

- Si ton père t'entendait, les vampires ne sont pas des bêtes qui se cantonnent à leurs instincts primaires Karel… Harry a besoin de Draco comme tu as besoin d'Harry… Quel triangle ridicule mes enfants… Je sais qu'il te fascine, je sais bien que l'odeur de mort déjà froide sur son corps d'enfant te bouleverse. Tu as besoin de le faire souffrir pour te noyer dans cette odeur si familière, mais des deux qui est la bête Karel ? Tu ne peux pas fermer les yeux sur l'évidence. Tu vas le faire souffrir et t'en délecter quelques temps, puis il dépérira et tu deviendras fou…

- Et alors ! Hurla l'intéressé, n'est-ce pas ce qu'ils sont en train de faire, se détruire ? Et vous ne leur dites rien ! Mais moi, moi j'ai le droit de me taire parce que je suis mauvais ! Ce qu'ils sont est tout aussi sale !

- Cette joute verbale n'a pas lieu d'être et elle prend fin ici messieurs…

- Enfin Albus !

- Karel, appela le Directeur en se retournant vers lui, ignorant royalement du même coup l'objection de Rogue, je vous invite à rejoindre vos quartiers et à prendre vos repères dans le château, il sera question d'une réunion avec l'Ordre au complet d'ici quelques jours, un elfe de maison viendra vous chercher… Ne jouez pas avec le feu en attendant cette échéance…

Sans faire montre de la moindre émotion, l'Immortel s'inclina légèrement et sortit de la pièce aussi discrètement qu'il y était entré, comme si jamais aucun éclat de colère n'était venu éclabousser son visage…

- Je ne comprend pas que vous soyez si indulgent avec lui…

- Avez-vous un minimum de connaissances sur les légendes des Immortels Severus…

- L'histoire ce n'est pas vraiment dans ma branche.

- Bien sur, rit le Directeur en se caressant le bout de la barbe, asseyez-vous mon grand, lui intima-t-il en le poussant sans ménagement.

Surpris par le geste, Severus n'eut pas le temps de se construire un quelconque équilibre ou de s'improviser une prise, il tomba en arrière, s'attendant au fatidique moment où son coccyx crierait grâce alors qu'il percuterait le sol. Loin de toute cette douleur à profusion, un fauteuil moelleux se matérialisa sous lui au grand bonheur de son postérieur.

- Il y a une prophétie…

Il marqua une courte pause.

- Encore une, sourit Dumbledore, qui raconte que les vampires sont condamnés à ne pas savoir comment ils ont pu apparaître et à s'éteindre par cette ignorance… A ne plus devenir que ces êtres de papier qui enluminent les contes juste bons à faire frissonner les enfants… Vous enseignez les potions, cependant je sais que vos connaissance en forces du mal vous permettent d'être au parfum des hypothèses les plus courantes… Mutation génétique d'une chauve-souris suite à une quelconque bévue sorcière, état de famine aggravé entraînant des cas de cannibalisme qui se muèrent en vampirisme, cas moldu psychopathologique lié à des traumatismes de l'enfance… Tellement d'axiomes et autres suppositions allant se perdre dans la tentation du farfelu… Vous pourriez aisément m'en faire un dossier sans pour autant conclure avec certitude de quoi que ce soit… N'est-ce pas… ?

Le professeur se tortilla sur sa chaise, visiblement mal à l'aise.

- Oui… Oui en effet, c'est l'un des grands secrets de nos deux mondes…

- Il y avait une chance sur un milliard pour qu'Harry entre un jour en contact avec un Vampire ou un Immortel, c'était vraiment très peu probable… Leur race respective s'éteint, ils ne sont plus qu'une poignée même une fois leurs deux familles réunies, ils se terrent, s'isolent pour se faire oublier… Il n'y a guère plus rien qui puisse laisser présager une nouvelle engeance d'Immortels, cependant je suppose que c'est leur traditionalisme qui les oblige à croire que tout est la faute de cette lacune originelle, et qu'en y remédiant un miracle de dernier recours se produira… C'est absurde en un sens, mais je ne peux rien faire…

- Alors ce qu'a ressenti Karel en voyant Harry pour la première fois ce n'est rien d'autre que l'espoir d'une réponse… ? Mêlé bien entendu à cette envie et cette attirance malsaine… Je ne comprends pas bien, peut être que le gamin est effectivement la clef, ce ne serait plus vraiment surprenant au fond, un trophée de plus à son palmarès du jeune héros, mais même si c'était le cas, même si c'est l'ombre d'une réponse qu'ils pourraient entrevoir, même si les derniers vampires se relevaient des quatre coins du monde pour poser leur yeux anciens sur cette réponse… Ils ont prévu de déprimer toute la population sorcière dans l'espoir de les faire se muter en vampire ? C'est ridicule et certainement pas aussi simple… Je mettrais ma main au feu que des cas de transformation comme Harry n'arrivent qu'une fois tous les millénaires, quand les astres sont favorables ou que sais-je encore ! Je ne vois pas exactement de quelle manière cela pourrait influer sur leurs destins déjà définis…

- Vous savez mon petit, une prophétie se contente rarement d'annoncer la fin de quelque chose sans en donner l'antidote, elle là est au contraire pour nous montrer la voie qui permettra de remédier à ce terme… A par bien sûr lorsqu'il s'agit des prédictions apocalyptiques… Celle ci nous explique que les Immortels parfois s'endorment mais jamais ne s'éteignent, et qu'au lendemain d'une grande bataille leur nouveau souverain s'éveillerait à la vie pour leur offrir l'opportunité de reconduire leur lignée… Je sais qu'Harry a le choix et qu'il est encore le genre de garnement intemporel qui botte le derrière des prophéties avec cette désinvolture toute adolescente…

Le directeur s'effondra à son tour dans le grand siège en forme de coupe de coquille d'œuf seventies derrière son bureau, et avec lui le poids des années semblèrent ressurgirent sur ses traits d'ordinaire malicieux malgré son grand âge… Pour la première fois depuis qu'il enseignait à Poudlard, Severus se dit en lui même que Dumbledore avait largement les yeux jaunis sur la cornée d'un vieillard de plus de deux siècles… Il le vit fermer les yeux comme si ce moindre geste pouvait en quelque chose atténuer la gravité de l'instant, puis sa voix qui s'était faite faible et tremblante comme celle d'un vieillard gâteux poursuivit…

- Je ne voudrais pas devoir assister au règne des ténèbres par une voie, et ce quelques mois seulement après l'avoir évité par une autre… Même si les Immortels sont des créatures aux idéaux d'une autre trempe encore, ils auront leur définition d'un régime politique, celle ci s'apparentant plutôt à une dictature, un tri sur le volet pour décider qui possède les capacités à devenir un des leurs et qui servira de repas… Je ne veux pas sentir le poids de cette culpabilité sur mes épaules simplement parce que j'ai failli à la tâche dont James et Lily m'avaient chargé. Leur progéniture se meurt parce que j'ai voulu prendre les choses en mains, parce que je n'en n'ai fait qu'à ma tête… De tous temps les sorciers m'ont toujours pris pour un vieux fou qui agissait de manière étrange et incohérente mais sans jamais se tromper, bien qu'on ne puisse pas expliquer par quel miracle. Mais avec Harry j'ai sévèrement trébuché… Je ne suis même pas capable d'empêcher qu'il détruise ce qu'il vient juste de sauver et de construire, je n'ai pas en mains les cartes à abattre pour lui permettre de réaliser que nous nous sommes trompés et que nous l'aimons, ce serait grossier… Je ne suis pas en mesure de lui dire qu'il lui reste quelque chose à accomplir, que ce n'est pas parce que Voldemort est mort que lui aussi, qu'il doit encore se faire une vie, que tellement de gens ont encore besoin de lui…

- Vous, certainement non en effet, mais vous n'êtes pas le seul à vouloir sauver Harry.

- Le sauver ? Je doute que devenir un vampire soit synonyme de danger pour ces sens atrophiés vous ne croyez pas ? N'attend-il pas une occasion pareille comme un signe du destin ? Une main enfin tendue vers lui ?

- J'ai beau exécrer l'idée même d'encenser leur relation contre nature, je doute que Draco abandonne son précieux petit démon avec facilité… Il défendra sa propriété bec et ongles, vous devriez savoir ça… Et puis, c'est horripilant à admettre mais je pense que Potter n'a pas envie d'aller chercher d'autres mains que celle de mon filleul… Ce qui en soit vaut mieux pour moi après la boulette que j'ai commise. Nous avons intérêt à ce qu'Harry ne devienne pas un cadavre avec une paire de canines digne du Guinness par Merlin parce que nous y avons tous à perdre… C'est très dégradant de devoir le dire avec mon adorable bouche Albus, mais sans Potter je viens de réaliser que nous n'étions pas beaucoup plus qu'une merde flottant dans l'univers… Par Merlin alors ce gamin EST véritablement le nombril du monde, donnez-moi un siège…

- Vous êtes déjà assis…

- Vous ai-je déjà raconté les mille et une raisons pour lesquelles cet avorton me courrait sur le haricot ?

- Vous passez votre vie à parfaire cette œuvre Severus mon petit…

- Pourquoi les gens deviennent-ils si dépendants de lui, c'est affligeant… Ses amis, nous, Draco et même les vampires ! C'est une course à qui saisira Potter le premier ou quoi ?

- Nous n'y pouvons rien, ce gamin « niais, modeste et pathétique » comme vous aimez si souvent à le dire, est construit sur un modèle de naïveté et d'amour en perdition après lequel chacun soupire…

- Devons nous encore discuter longtemps du pourquoi Potter est-il si extraordinaire ? La migraine me gagne…

- Tout est si compliqué, soupira le Directeur en se grattant le bout de la barbe, et dire que je pensais que nous en aurions terminé avec la fin des temps. Karel ne tuera pas Harry c'est pourquoi je suis si indulgent avec lui, cependant je ne peux pas promettre que l'inverse ne se produira pas. Et ce pauvre Draco ! Il est là mais je n'ai pas la moindre idée de la teneur de son rôle dans cette sordide histoire… Merlin que je suis fatigué, gémit Dumbledore en retirant ses lunettes en demi-lune dans un geste mou et contrit.

Soudain, le professeur Rogue fut assaillis par l'un de ces doutes horribles qui vous fait vous ronger les ongles tant que vous ne vous n'avez pas pris la peine de le mettre en lumière, le genre de doute tout bête qui surgit, sournois et malin, et qui vos grignote méchamment la raison…

- Rassurez-moi Albus, cette prophétie vous l'avez lue ?

- Par Merlin non, rit le Directeur, c'est Miss Teigne qui me l'a miaulé un soir où elle était d'humeur bavarde, expliqua-t-il rêveusement comme s'il se remémorait quelques conversations délicieuses du temps où il faisait la cour aux femmes.

Severus se frappa le front avec le plat de la main avant de se lever pour entamer de creuser le sol jusqu'aux canalisations en répétant les sempiternels cent pas qu'il avait appris à tracer par cœur dans ses cachots, vous savez comme lorsqu'une potion coriace (ou un tas de copie de Gryffondors) lui donnait du fil à retordre.

- Il ne vous serait bien entendu jamais venu à l'idée de m'en parler plus tôt ou encore de vous enquérir plus précisément de cette prophétie étant donné l'état d'urgence de la situation ? Questionna Severus impatient en tentant de dissimuler son agacement profond sous une couche épaisse d'indulgence respectueuse.

Par les couilles de Merlin, soit ce vieil homme était véritablement sénile, soit (comme d'habitude) il était parfaitement clairvoyant et avait absolument tout prévu de A à Z… Quelque fût la réponse, dans les deux cas c'était… Effrayant…

A son tour il quitta la pièce, non sans tituber sous le poids des interrogations et de l'appréhension des recherches dans lesquelles il allait sans doute devoir se plonger.

Lorsque la porte fut fermée, la poignée en bronze immobile et le bruit sec des pas de Severus quasi imperceptibles, Dumbledore balaya l'atmosphère d'un revers de main amusé…

- Vous pouvez sortir Johannes…

- Albus, eut égard pour mon seigneur j'ai toujours respecté l'art et la manière que vous aviez de brouiller les pistes mais tout de même… N'aurait-ce pas été plus simple de leur expliquer ce qui allait se passer ? Demanda le vampire en sortant des plis du mur derrière le bureau du Directeur.

- Ne soyez pas si présomptueux, sourit Dumbledore, nous n'avons pas la moindre esquisse du dénouement de cette histoire…

- Et ça vous fait sourire ?

- Je vous taquine mon grand, je crois dur comme fer en notre plan…

- Marius me pardonne, même avec mon stoïcisme face à ma propre disparition, je ne me fais pas à votre légèreté.

- Allez profiter de ce qu'il vous reste de temps pour mettre votre longue vie en ordre au lieu de babiller avec un vieux gâteux qui ne sait même pas tenir son établissement…

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Février débarqua et la douceur lumineuse de ses tendres matins avec lui…

Les couches de laines empilées sur le dos encore épargné par les soucis de l'existence des adolescents de Poudlard s'amoindrirent à une allure de croisière. Les dernières étoiles de givre qui gelaient l'architecture compliquée du château se fondirent en l'humidité perpétuelle qui lui siérait désormais jusqu'au prochain hiver, et la fumée qui s'échappait de la cabane d'Hagrid était enfin distincte du brouillard épais qui ne recouvrait plus qu'à peine l'horizon lointain… L'horizon qui s'était enfin décidé à troquer son manteau blanc contre le berceau de lumière pastelle que faisait glisser sur lui le soleil en s'étirant à son réveil...

Dans sa chambre, Draco ouvrit le vieil étuis de cuir marron qui s'offrait à sa vue en retenant son souffle. Il declipsa calmement les attaches de part et d'autre de la poignée en métal et souleva le couvercle, libérant une légère odeur de moisissure, pas encore désagréable, assez semblable à celle d'une serviette de bain abandonnée qui sent encore l'été et les corps grelottants qui se sont réfugiés dans son éponge… Du bout de ses doigts tremblants, il effleura d'abord le tissus de velours rouge bouffant et mangé par les mites qui encadrait le cadavre exquis de l'instrument, savourant le frisson des petites particules de la matière, à contre sens sous la pulpe de ses longs doigts fins… Puis, le cœur battant jusque dans ses poignets, il laissa sa main droite vagabonder sur le bois délicat et étincelant du violon, caressant le manches et les cordes détendues par les années avec une sensualité propre au musicien. Il plongea enfin cette main impatiente et émue par les retrouvailles dans le coffret, la laissa s'abandonner au plaisir de saisir l'instrument, de refermer ses cinq doigt avides et tremblants sur sa séraphique perfection et de venir coller l'incurvation de son extrémité pleine contre sa joue en poussant un gémissement.

Il pencha la tête pour perfectionner le contact entre lui et le violon, comme s'il écoutait les milliers de chuchotements secrets que le fragile instrument n'avait renfermé que pour lui toute ces années durant. Son visage ouvert au bruit sourd de ses doigts contre la cavité de bois creuse, il pencha imperceptiblement la tête… Ses longs cheveux escortèrent le mouvement avec une grâce presque triste, ils vinrent effleurer la surface brune pour enfin se refermer en un rideau de soie autour du visage en transe du longiligne musicien…

- Combien d'années déjà se sont écoulées depuis la dernière fois que tu as joué ? Demanda une voix atone et profonde qui émergea du silence depuis l'épaule de Draco.

- Je ne sais pas, répondit la voix tremblante du dragon, six peut-être sept ans… A force d'étouffer l'appel de mes mains j'en ai perdu la notion du temps…

Il reposa le violon dans son cercueil et caressa ses cordes distendues du bout des doigts, lui arrachant une plainte abyssale à l'écho teinté de sang…

- Quand je suis là, mon corps jouxté à lui, dans un prolongement si parfait que j'ai l'impression de retrouver l'usage d'un membre longtemps atrophié, je me dis que le temps seul ne veut rien dire… Qu'il n'y a que dessiné en mesures sur une portée que sa valeur se matérialise à ma conscience… Auquel cas, toutes ces années qu'il a passé figé dans ce sarcophage ne sont rien de temporel ni de précis, c'est à peine si la lâcheté de ses cordes endormies en témoigne…

- Je ne t'ai jamais entendu jouer Draco…

- J'étais trop jeune quand tu es venu, je n'avais pas encore besoin de me perdre dans les affres d'un amati pour oublier la douleur de mon âme…

Le ton était tendre mais les reproches agonisant dessus décelables…

- Pas le charme fin et délicat de l'amati mon prodige, je t'en supplie à genoux, j'ai retrouvé ce stradivarius de Crémone pour le seul plaisir de tes dix doigts… Joue Draco, c'est la seule chose que je te demanderais jamais…

- Comment l'as-tu retrouvé ? Il est a moi, je le sens vibrer à distance, je croyais que ma mère l'avait brûlé, avoua le jeune homme en s'appliquant à le saisir à nouveau pour soigner l'apathie de ses cordes gisantes.

- Les privilèges négligeables mais néanmoins agréables de l'immortalité petit papillon, rit l'homme en caressant tendrement la tête de Draco, qu'est-ce que la combustion d'un bien matériel pour moi qui ne connaît pas le flétrissement des années ?

- Maintenant, avant que je ne commence Johannes, dis-moi pourquoi tu es revenu ? Tu viens pour Harry toi aussi ?

- Harry ? Murmura le vampire songeur, Harry, répéta-t-il amusé, ainsi se prénomme l'étrange jeune homme qui bouscule l'ultime génération… J'entends son nom claquer tendrement contre ta langue, et dans ta voix un carcan excessif de sécurité… Mais tout en douceur petit papillon… tu ne ressembles à aucun de tes parents…

- Je ne ressemble à personne, je suis ce qu'il fait de moi. Je ne laisserais personne me le prendre, dussé-je en mourir…

- Finalement c'est encore à moi que tu ressembles le plus, sourit le vampire en s'asseyant sur le bord du lit pour faire face à Draco, l'amour de ta possessivité est obscur… Mais je suis fier de toi, Marius te dirait que si les hommes ne savent pas aimer c'est qu'ils ont peur de la mort… Je ne viens pas chercher Harry petit papillon, je suis venu pour ton adorable frère. Son impétuosité me fatigue autant que l'engouement des anciens pour cette prophétie dont je suppose que tu ignores tout…

Johannes glissa une main sur sa mâchoire à jamais imberbe et un soupir aux relents de vide s'échappa de sa cage thoracique morte.

- Karel contrecarre mes projets c'est ennuyeux… Quel est le brillant humain qui a dit que l'éternité traînait en longueur, surtout sur la fin déjà ? J'aurais du penser à le remercier avant…

Draco scruta le visage complexe de son père de substitution avec impatience, dans l'espoir vain de déceler ne serait-ce que l'ombre d'une lueur pour éclaircir son brouillard oral…

L'homme rit de nouveau en se relevant, déroulant comme à chaque fois sa hauteur vertigineuse sous les yeux de Draco qui ne pouvaient se résoudrent à s'y habituer.

- Ton frère, quelle platitude, quelle ennuyeuse perfection, tu aurais fait un immortel tellement plus fascinant que ce morceau de viande sans date de péremption… Prendre racine dans mon harem et manger mon odalisque, c'est d'un mal poli… Je déteste qu'on me prenne mon petit déjeuner sous le nez, et puis il s'est enfuit, un modèle de goujaterie barbare…

Le ton employé par Johannes ne souffrait pas d'ambiguïté, la situation l'amusait, ce jeu du chat et de la souris avec son fils biologique semblait simplement divertir la mise en place d'un plan qu'il avait patiemment tissé.

- Comme une note de musique, s'amusa à relever Draco en portant l'instrument à sa joue, tu es comme une note de musique aboulique et régulière, sans jamais discontinuer, que t'importe qu'autour de toi l'air change de consistance, jamais rien ne t'arrête… Toi qui ne connais le temps que dans l'immortalité, c'est cette constance pareille au La qu'on donne avant le concert qui te confère la puissance émotionnelle d'un électrocardiogramme plat…

- La Trille du Diable je t'en prie, Guiseppe Tartini et ses rêves de consécration… Il aurait vendu son âme pour un violon…

Sur ces quelques mots, Draco abandonna son bras droit à l'archet et fendit les flots du silence pour faire corps avec le bois rouge du corps poli de son instrument…

Quelques heures plus tard, il s'effondrait en transe sur la pierre irrégulière du sol de sa chambre et Johannes disparaissait…

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- Je ne comprends pas… Je suis désolé, même avec tout le respect que je lui dois je ne comprends pas. C'est tout bonnement ahurissant qu'Albus soit passé à côté… Il devient sénile ou y a de la poussière dans les rouages ?

- Ne te fais pas plus troll que tu ne l'es beau brun, le Directeur de Poudlard sait toujours où il va…

- Oui la théorie du fin psychologue… Alors au risque de mettre tout le monde en danger et simplement parce qu'il pressent les choses avec une acuité indubitablement supérieure à la moyenne le Directeur de Poudlard se permet de prendre les évènements à la légère ?

- Severus ne m'oblige pas à dire des choses qui vont te faire entrer dans une rage noire…

- De toute façon, je suis presque persuadé que rien ne peut pourrir ma journée plus qu'elle ne l'a été jusqu'à maintenant.

- Je serais toi, je ne parierais pas… A mon avis Albus à tout simplement confiance en Harry, et pour la prophétie, je suis désolé mais… Il la connaissait probablement, seulement il a jugé bon de te laisser la déchiffrer et par la même occasion de régler tes démêlés avec ton filleul…

- Mais il est fou ! On ne relègue pas une menace planétaire au second plan, il a un problème avec la valeur de ses priorités ? C'est complètement hors norme, ce n'est pas la mutation de Potter qui devrait servir d'occasion pour régler quelques conflits émotionnels !

- Je suis surpris que tu n'ais pas encore pesté comme un charretier contre la position centrale d'Harry au travers de la situation…

- Je suis fatigué de reconnaître que Poudlard n'évolue qu'autour et en fonction de Potter, vraiment éreinté par cette évidence…

- En attendant, ce n'est pas parce qu'Albus est désinvolte qu'il faut ralentir tes recherches, si nous ne faisons rien, il arrivera bientôt quelque chose de regrettable, quelque chose que même l'insolente légèreté du Directeur ne pourra pas éviter… Il a une fois de plus mis sur nos épaules le poids de la sauvegarde d'un monde qui joue perpétuellement sur l'arrête du ravin…

- Potter le descendant des ténèbres… Les fesses de Merlin oui ! Pourquoi a-t-il fallu que les immortels choisissent cette époque d'accalmie pour une tentative désespérée de putsch contre les forces de la lumière ? Ils sont jetés ? Leur prophétie est un vieux parchemin calciné qui n'a pas plus de valeur que le règlement intérieur de Poudlard...

- Voilà une comparaison qui plairait à Harry. Allez courage, lui souffla Remus dans le cou en se rapprochant de lui, tu vas finir par en venir à bout…

- Bien sûr, du Sumérien, j'ai toujours mon dictionnaire de poche sumérien-anglais dans les replis de ma robe ! Soupira le professeur de Potion. Ce serait tout de même regrettable que l'humanité disparaisse parce que Severus Rogue à fait un contre sens dans la traduction d'une prophétie décisive…

- Qu'est-ce que tu as traduit jusqu'ici ? Demanda le loup garou en posant la tiédeur de sa paume sur le bras nu de Severus dont la manche ourlée révélait un tatouage disgracieux.

- Je ne suis pas très sûr de moi, ça parle d'un immortel qui renversera l'ordre des choses pour concourir à la victoire de la lumière, mot à mot la phrase clef de ce paragraphe c'est "Le traître sauvera l'astre de feu"…

- Je croyais que la prophétie parlait au contraire de la chute de la magie blanche en faveur des immortels…

- Oui mais elle offre deux dénouements qui tournent autour du caractère principal et des choix que son cœur fera…

- …

- Evidemment si je t'avais dit Aladin a acheté un fer à repasser tu m'aurais présenté le même visage perplexe…

- J'ai rien compris Sev'…

- Je sais bien, laisse tomber, rit tristement le maître de Potion, toujours est-il que plus j'avance, plus j'ai l'impression désagréable de m'enfoncer dans un bourbier dépourvu de sens précis…

- Qu'est-ce que tu as trouvé d'autre ?

- Je pense avoir mis le doigt sur le nœud principal de la prophétie, paragraphe sept, alinéa trois, "Le cœur de l'être élu se déchire comme le voile de la vérité, le traître tuera sa chair mais l'élu devra trancher"…

- Bon, prenons les choses par un bout, il faut organiser les informations. Harry est l'élu, ce n'est pas difficile de déduire que son cœur oscille entre se laisser aller à devenir un vampire et oublier toute la douleur de combattre le mal qui pourrit en lui ou se battre pour l'amour des dernières choses auxquelles il se raccroche avec le désespoir du condamné…

- Mais qui est le traître du texte ? Je veux dire, il est très peu probable que ce soit Karel, et pourtant la coïncidence est tellement grosse qu'elle brûle la fonction déductive de mon cerveau… Karel est apparu quasi simultanément à la prophétie, il est à Poudlard et cherche à atteindre Harry alors que nous n'avons pas vu de représentants de la race immortelle depuis des siècles !

- C'est impossible. Je pense au contraire que Karel est le genre de poids piège qui fera pencher la balance du mauvais côté… Imagine, le pouvoir qu'il a sur le subconscient d'Harry, laisse-le entre ses mains dix minutes à peine et il est capable d'influer sur lui de cette façon si malsaine, de le pousser au suicide simplement avec des sous entendus à demi-formulés, des gestes à peine esquissés…

- Mais qui alors ? Et de quelle chair s'agit-il ? Je ne comprends pas, le mot chair a tellement de significations… C'est comme le verbe trancher ! A prendre au sens propre ou figuré ?

- Figuré Severus je pense, on n'est pas dans la traduction d'une recette de cuisine…

- Merci Remus, je ne sais décidément pas où j'en serais aujourd'hui sans ta légendaire jugeote, ironisa le professeur de Potion.

- A ton service !

- J'ai horriblement mal au ventre, pourquoi faut-il toujours qu'Albus se souvienne comment sauver le monde au dernier moment ? Il a un sérieux problème d'organisation, je vais lui acheter des post-it, ou un palm pilote, ou un mode d'emploi de la sauvegarde de l'humanité…

- Severus…

- Hum ?

- Je t'ai déjà que je te préférais taciturne et silencieux ? Demanda le lycanthrope en se massant les tempes.

Après quoi, le principal concerné se jeta littéralement par dessus la table pour assaillir son assistant traduction.

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oO Oo

POV Harry

D'étranges rêveries comptent mes nuits d'un long voyage où rien ne vit…

Merlin, ma tête… Je titube comme un automate endommagé, je vois flou et les murs tanguent sous mes doigts moites… La fièvre m'a reprise, elle a enserré mon corps comme une amante possessive, le sol se fait liquide sous mes pieds nus…

Je vomis mes organes alors que l'ambre de ma peau s'évapore au souvenir de l'inquiétude dans les yeux de Dray… Depuis trois jours c'est mon hémoglobine qui tapisse la porcelaine marbrée de son lavabo de fier petit préfet, je ne sais pas pourquoi le goût ferreux du sang ne s'en va plus depuis ce matin… Et je n'avale plus rien… C'est une étrange sensation, j'ai l'impression que mon corps rejette les aliments et qu'il me crie quelque chose, qu'il appelle à ses besoins une faim inconnue de mes sens…

Les cauchemars se rapprochent de plus en plus, je n'ose plus fermer les yeux par peur de voir les corps enchevêtrés dans la découpe rouge de l'horizon carbonisé. Je ne comprends pas ce que je vois, pas plus que le chemin que prennent mes jambes alourdies par l'anémie, je ne sais pas d'où sortent ces visages familiers dénaturés par la mort… Je marche nu sur la pleine déserte où se dressait Poudlard, ma digne école dont il ne reste plus rien que d'insignifiantes ruines à peine distinctes dans les dernières volutes de fumée, noires et toxiques… Je suis vide et je ne respire pas, il n'y a pas d'air… Les corps blancs sur le sol forment des angles si peu naturels et je sens naître en moi la satisfaction de savoir qui les a brisé et pourquoi…

J'aperçois Dray, il est encore plus beau figé dans ce sommeil éternel et mon amour se décuple comme si l'avoir tué était la seule issue pour le posséder pleinement et définitivement…

Je sens qu'aimer par la mort me sera plus facile, que je n'aurais plus à souffrir de me demander s'il restera à mes côtés jusqu'à la fin… Je sens pulser en moi le plaisir d'ôter la vie avec amour et sensualité, et le goût du sang ne m'écœure plus, il prime et chevauche celui du vide…

D'étranges visions couvrent mon front, tout semble revêtu d'une ombre…

Je continue de marcher sans jamais m'étonner de l'absence du vent dans l'herbe, du murmure de la forêt qui avait accompagné chacun de mes réveils dans ce monde, du simple bruit de ma respiration auquel j'avais pris l'habitude de me référer… Je savoure le chaos autour de moi et me laisse aspirer dans la lourdeur du rien qui a remplacé la vie du monde qui, comme une pendule, s'est arrêté…

Seule perdure, l'âme noire qui colle à vos pas lorsque le soleil décroît, mon autre moi fugace et inconstant, ses gestes simiesques et parallèles aux miens… Je la vois s'enrouler autour de moi, quitter la platitude de sa vie qui dépend des jeux de cache-cache qui caractérise le soleil, je la sens s'élever et alors que l'astre disparaît, je la vois me faire face et entrer en moi… Pour la première fois depuis la nuit des temps, au lieu de sombrer comme lui derrière la ligne qui marque la fin du monde, elle s'étend et recouvre tout… Désormais elle ne lui cédera plus sa place…
L'étrange goût de mort s'offre mon corps, soûle mon âme jusqu'à l'aurore…

Et j'ai faim… Faim d'amour et de vie qui ne coulent plus en moi, que j'ai sacrifiés pour le bonheur de mon cœur trop longtemps resté malade. J'ai besoin de mordre dans la mollesse palpitante et fragile d'un corps vibrant de la peur que je ne connaîtrais plus, besoin d'aspirer les gouttes de soleil encore minutieusement réfugiées entre les pores d'une peau que la chaleur du jour n'a pas totalement quitté… Besoin d'étouffer avec mon amour rutilant et affamé, de m'enivrer de sang, de les boire avec l'intensité des amants qui font l'amour, de connaître cette béatitude qui est la seule que je puisse encore substituer à un semblant de vie… Alors je laisserais se diffuser en moi le liquide doré, comme une jonction au corps de ma victime… Suspendu pour l'éternité à sa chair qui frémit encore sous la pulsation décroissante de ses veines. Je savourerais de dévorer la lie, la lie qui tourne mes sens aiguisés, celle qui menace de m'achever et de m'emporter tant elle est intense, celle qui perfore mon être comme l'œil du cyclone dans les tréfonds de mon excitation, et je décolle, je ne suis plus, je me divise, j'explose et je suis tout… Je suis le cosmos, je suis le monde, l'ombre qui recouvre les cadavres beaux et froids, je suis plein…

La main décharnée du pouvoir d'aimer par la mort s'est saisie de moi maintenant…

- Petit Harry, tu as beaucoup changé depuis la dernière fois que nous nous sommes vus…

La main a fermement enserré mon épaule, elle exerce une pression possessive sur mes os encore fragiles et me fait pivoter pour que je lui fasse front…

- Lâche mon bras Karel.

- Tu es un peu plus épais…

Il ose plaisanter en soulevant mon tee-shirt pour palper la peau sous le tissus. Dans ce geste qui aurait pu paraître anodin, il laisse suinter toute la lourde perversité qui lui est propre, volumineuse et appuyée. Il sait pertinemment que j'ai peur de lui, que son simple toucher électrise ma peau et me rebute, me plonge dans les affres de souvenirs douloureux où tout n'est que larmes et blessures… Il aime ma nostalgie qu'il avale et interprète comme un masochisme lui étant du…

Je recule violemment, effrayé par la tournure que menace de prendre les évènements. Je le fixe avec une profonde expression de dégoût et ramène une main sur la base de mon tee-shirt pour le tirer vers le bas avec frénésie. Je le mets au défis d'oser encore me faire essuyer l'affront de ses jeux corporels et pervers… L'espace d'un court instant, l'immortel semble étonné par mon geste de rébellion, puis à l'étonnement succède l'expression d'un étrange amusement…

- Et bien Harry… Je ne comprends pas, ça n'avait pas l'air de te troubler lorsque ton albinos te manipulait comme une vulgaire poupée…

Il s'approche, frôle délibérément mon corps qu'il aime menu et tremblant pour instaurer entre lui et moi ce climat de malaise qu'il aimait à cultiver. Tétanisé par l'épaisseur de ses membres qui fendaient l'air froid du château, j'ai à peine le temps de percevoir les mouvements lourds et inévitables de ce corps qui se presse lentement au mien. Karel profite de ma faiblesse pour se pencher et me souffler dans le cou, balayer ma peau moite de son souffle putride… Formulant son invitation impure, sale comme l'inceste… Je frissonne au simple souvenir de l'extrémité rougeoyante de ses roulées qu'il éteignait sur mon dos, et je sens mon estomac se révulser encore, mes tripes me hurlent de me vider là sur le sol...

- Harry… Harry… Harry… Murmure-t-il à quelques millimètres à peine de mon oreille.

Puis il se redresse et glisse une de ses gigantesques main dans le dos grêle de l'enfant malade que je suis, sa large paume gelée mangeant quasiment l'intégralité de la largeur de mes reins pointus.

Il y a un court silence durant lequel l'aliéné d'immortel me pousse contre un mur, puis, je laisse la bile brûlante et acide remonter mon œsophage presque avec plaisir et je lui crache brusquement au visage. Le corps courbé par l'effort, les membres ankylosés, je profite de l'infime effet de surprise pour m'éloigner de lui…

- Je ne suis pas ta pute Karel ! Ne me touche pas…

Ce sont les dernières barrières qu'il me reste, les mots… Bientôt ils trahiront ma faiblesse et la petitesse du pas que je m'échine à ne pas franchir depuis des mois, ce simple pas qui me sépare de la facilité et du réconfort que l'on éprouve à céder aux supplications de la grande faucheuse…

- Je suis étonné, je n'arrive pas à croire que mon frère t'ai perdu de vue assez longtemps pour que tu puisses quitter son champ de perception… tout cela sachant que votre école est mon nouveau terrain de chasse…

- Par Merlin Karel, qu'est-ce que tu es venu faire là ?

- Je ne sais pas… Tu me manquais peut-être…

Et il se rapproche à nouveau. Acculé dans le renfoncement qui abritait autrefois une armure vide, il place ses bras tendus de chaque côté de ma tête et colle son front contre le mien.

- Ôte-toi de là.

- Ça va calme-toi, une réunion avec l'Ordre rien de plus…

Me calmer. Je veux d'abord qu'il recule, ne serait-ce que de quelques centimètres… Il ment très mal, mais ça m'est égal, je ne veux pas vraiment savoir pourquoi il est là finalement. Je le lui dis je crois… Il n'a pas l'air d'apprécier. Je réalise que j'aurais mieux fait de m'abstenir de quitter la chambre de Draco. Il… Il vient de me gifler. Je porte une main à ma pommette échauffée et malgré moi, je souris.

- Petit pédé arrogant…

- Et après le mort vivant, tu es jaloux de ton frère ?

C'est à son tour de sourire, je suis en terrain miné, il a onze années de vie chez les Malefoy pour me faire l'étalage des points sombres de la vie de Draco.

- Les Malefoy hein ? Si j'avais su que tu avais une attirance incontrôlée pour les fils d'enculé j'aurais demandé à Lucius une reconnaissance de paternité…

- Si mon dévolu avait pris la sale manie de se porter sur les individus de cette engeance Karel, je te rassure tu aurais sans doute été le premier au courant, je n'aurais jamais su te résister…

- Tu ne sais pas de quoi tu parles !

Il m'attrape par le col et me soulève du sol avec cette facilité inhumaine, la même que celle avec laquelle il avait pris l'habitude de me briser les os du bras comme un simple bout de craie…

Il perd son légendaire sang froid le beau Karel, ses mâchoires roulent sous sa peau et j'en viens à me demander si ses globes oculaires ne vont pas déserter leurs orbites respectives pour rouler à mes pieds… Ho mais il faut dire que j'ai mis le doigt sur une corde sensible visiblement, j'ai sali papa, le grand papa…

- Pardonne-moi, nonobstant le fait qu'il t'ait donné la vie, c'est vrai que ce devait être un homme bien… Selon les dires de Draco il avait la prestance des immortels lui. Je ne dis pas ça pour attiser ta jalousie, il s'avère qu'il préfère son fils spirituel à la chair de sa chair… Après tout… Ça n'est pas la première fois qu'un être auquel tu t'es attaché te préfère Draco…

J'ai senti ses doigts se refermer sur mon cou et il n'a fallu que quelques minutes avant que le sol ne se fondent dans les murs, avant que les contours de ce que mes yeux avalaient ne se fassent instables et confus… Je voyais des tâches mauves danser devant mes yeux mais j'aurais pu vous expliquer qu'elles n'étaient pas vraiment saisissable, qu'elles étaient coincées derrière ma cornée comme une saleté derrière une lentille de contact. Mon souffle s'est fait court et mon esprit s'est embrumé, s'est aminci, fait superficiel comme un gaz volatil… J'ai pu voir les choses ralentir et les couleurs se mélanger. C'était comme si peu à peu mes oreilles et mes yeux s'étaient retournés sur eux mêmes, comme s'ils fonctionnaient de l'intérieur et s'étaient mis en veille…

J'ai entendu le remous agité de l'hémoglobine qui venait irriguer mon cerveau, le battement sourd, violent et périclitant de mon cœur qui résonnait dans les moindres recoins de mon corps… J'ai senti ma nuque pulser sous le renflement croissant et décroissant de mon lobe occipital… Je n'avais plus vraiment mal nulle part…

Je te demande pardon Draco de ne pas avoir été assez fort à cet instant précis.

Mourir….

La solution réside-telle dans ce simple dénouement ? M'est avis que ce serait trop simple, et moi, je suis plutôt un garçon compliqué.

Je n'ai pas le temps de réfléchir. Pour la première fois depuis des mois je prends le temps de le faire, et voilà que ce temps si précieux me glisse entre les doigts. Il est en train de me tuer et je peux entendre mes pensées se mélanger comme on écoute la radio entre deux villes lorsque les stations se confondent les unes aux autres… Des fragments de ma vie ses dernières semaines comme durant mes dix-sept ans d'existence se brouillent, incohérents, vibrants… C'est comme un feu d'artifice de mots et de douleurs.

Ça y est je ne vois plus rien maintenant, je suis incapable de définir le nombre de secondes, de minutes peut-être même, qui se sont écoulées depuis la dernière fois que l'air est entré dans mes poumons…

C'est très étrange d'être encore conscient, de percevoir encore mes globules rouges qui galopent sous ma peau et mon cœur dont le rythme décroît, mais de sentir déjà l'immobilité de ma cage thoracique que plus rien ne soulève… Mon corps à l'extérieur possède déjà la rigidité cadavérique…

Et après ce chaos organique, une grande ligne bleue et constante dont ma tête… Elle bourdonne je crois, comme le néon d'une vielle lampe de sous-sol ou, je ne sais pas… Un appareil électrique sous tension…

Et je pense à toi. A toi et à mon incapacité à être maître de la situation…

Le peu de cohérence qu'il me reste me ramène les bribes de souvenirs de tes mains sur mon corps, de la chaleur de tes bras, de tes grimaces dédaigneuses, de tes yeux froids et cruels qui ne pleuvent que pour moi, de la rigole d'inquiétude qui se creuse sur ton front les matins où mon corps cède à la fatigue et refuse de tenir debout…

Et pour la première fois, même si ça ne suffira pas à me sauver, c'est triste mais pour la première fois je me dis que tous ces souvenirs c'est ce que je veux… Que je veux enfin quelque chose, je le veux vraiment, de tout mon être…

Je veux vivre pour te voir vieillir.

Je ne veux plus mourir…

Statistiquement, par un sordide coup du sort, ou plus logiquement pour me punir d'être ce que je suis, j'aurais du mourir là, maintenant, dans ce couloir… Mais, Merlin sait comment, peut-être une simple pensée de toi a-t-elle ce pouvoir, je suis parvenu à faire couler assez de volonté dans mon genoux pour le lever avec cette vitesse et l'écraser avec cette violence contre sa dignité.

Ça n'est pas le moment de rire, pourtant l'expression de douleur et de rage peinte sur son visage abîmé chatouille la glande de mon hilarité avec une puissance psychotique. Le rire du fou lorsque, du bout de sa pensée tordue, il effleure la compréhension, la perspective que pour lui rien ne sera jamais pur… Une pause, un simple exercice de mon esprit pour ne pas oublier de me relever et de continuer. Une liesse, crise de jubilation psychotique, un leurre d'une seconde et demie pour électrifier mon corps mou et me rappeler à l'ordre… Passer cette alacrité, d'avoir mentionné ton nom me fait osciller Draco, et je n'ai pas la force d'appréhender notre prochain face à face, j'ai honte de ma faiblesse et malgré moi la facilité de tout abandonner s'impose encore, elle est toujours plus forte… Alors je commence déjà à me demander pourquoi je n'ai pas laissé Karel finir ce qu'il avait entrepris…

Après ça, je ne sais pas vraiment par quel miracle j'ai traîné ma carcasse jusqu'à la chambre de Draco… Je me souviens seulement du contact gelé et métallique du robinet d'eau froide de la douche contre ma paume halitueuse, je l'ai tourné… Puis j'ai frotté mon cou pour enlever la présence persistante de ses doigts secs et possédés, j'ai frotté pour enlever le péché de ses mains sur ma peau, je me sentais entaché et flétris, tellement sale… J'ai frotté jusqu'à ce que j'en saigne et que je sente ma peau s'effriter sous l'incessant mouvement de friction frénétique…. J'avais mal, j'avais si mal de me souvenir de ses mois passés à attendre un geste, un mot qui ne soit pas avilissant, qui ne soit pas violent, qui ne soit pas… douloureux. Je me suis laissé tomber sur le sol carrelé vert et argent et puis… Plus rien…

L'eau gelée sur mon corps allongé, et puis… Plus rien.

Fin du POV

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oO Oo

- Tu… Tu vois Harry souvent alors ?

- Merlin non Ron ! Mais pourquoi tout le monde se persuade d'une telle chose ? Je veux dire, ce n'est pas parce que je suis le meilleur ami de Draco qu'Harry est moins sauvage avec moi, je n'arrête pas de le dire à ton crétin de frère...

- Le crétin de frère vient d'entrer dans la pièce, pas de chance pour toi Blaisinou tu vas devoir te trouver un autre lit dans lequel passer tes longues et solitaires soirées d'hiver…

- Georges, mon chat quelle surprise toi ici ?

- Epargne moi la feinte attitude, c'est ma salle commune, qu'y a-t-il de plus surprenant, ta présence ou la mienne Blaise ?

- Tu sais bien que je m'emporte vite depuis le temps…

- Hum, acquiesça Georges visiblement moyennement convaincu, ceci étant, de quoi vous parliez à l'instant ?

- Ronald Weasley me demandait des nouvelles de son ex meilleur ami…

- …

- …

- C'est ce que l'on appelle communément l'inéluctable gros blanc… Et ben alors les Gryffounets, seriez-vous arrivés dans la phase des remords, la phase post-réparations ? Personnellement, je suis tenté de dire que ce n'est pas trop tôt…

- Blaise tais-toi…

- Les non-dits ça n'a jamais été ma tasse de thé, je suis un Serpentard, et de toute façon je n'aime pas le thé, je préfère la vodka.

- C'est juste que, commença Ron d'une voix rauque, ce mec qui est arrivé en début de semaine, Karel je crois, il ne me dit rien qui vaille, il cherche sans arrêt à croiser Harry, il est malsain et…

- Et ça te ferait bien chier de supporter que ton pote souffre encore pendant que toi t'es là les bras ballants… Parce que tu supporterais mal de croiser ton reflet tous les matins dans la glace en te disant que peut-être à deux reprises tu aurais pu lui éviter la douleur mais que tu as préféré fermer les yeux…

- On est tous dans le même cas de figure, Neville est à bout de nerfs, il a cassé la gueule à Malcolm Baddock qui disait qu'il allait faire passer l'envie à Harry d'aimer les hommes… Seamus et Ginny en parlent souvent aussi, et rares sont les fois où il n'est pas obligé de la prendre dans ses bras pour qu'elle arrête de pleurer… Les rouge et or sont à fleur de peau, chuchota Georges.

- Vous êtes seuls responsables et je devrais fermer mes oreilles à vos mea culpa suintant la détresse, c'est un appel à la compassion… Et entre vous et moi, vous n'en méritez pas une once… Mais cette putain de situation a fait entrer la santé de tout le monde en état de décomposition avancée, Hermione a complètement craqué, même Angelina pète son câble, vous êtes en train de crever à petits feux les lions alors je vais vous donner un bon conseil, remuez-vous le cul avant qu'il ne soit trop tard… Pour tout le monde…

- Blaise à raison, annonça Ron d'une voix faible, on était une famille… Est-ce qu'une famille fait ça ? Est-ce qu'elle fait du cœur de son foyer un vulgaire renégat ?

- On est tous vraiment trop cons, murmura Neville qui venait d'entrer, il y a déjà longtemps que nous aurions du avoir cette conversation, tenir ces propos…

- Je ne sais pas ce qui nous a pris de fuir, je crois qu'on en avait trop vu, on était au bout du rouleau et il nous fallait un justificatif à tout ça, il fallait qu'on trouve une manière symbolique de tourner la page pour tout recommencer plus légèrement, comme n'importe quel ado…

- On s'en fout de vos états d'âme, maintenant que c'est fait, c'est fait. Vous ne retournerez pas en arrière, d'une part parce que c'est très dur et d'autre part parce que ce n'est pas comme ça qu'on construit sa vie… Ce serait trop facile, vous devez faire face à votre égoïsme maintenant…

Ron ferma les yeux lorsque Blaise prononça ces dernières paroles. Il porta une main à son visage pour en dissimuler la moitié et bloqua l'air dans ses poumons avant de s'enfermer dans ses réflexions. Qu'est-ce que ça lui faisait dans le fond ? Pas dans le fond des choses mais dans le fond de son corps… L'absence d'Harry… Que signifiait ce vide pour lui ? C'était creux et doucement brûlant, on s'engourdit peu à peu avec le temps, la douleur s'évapore et laisse place à une torpeur figée et ralentie… La vie devient comme… En noir et blanc, les choses, les gens se meuvent comme des ombres dont la résonance est vide de sens. On s'enivre du quotidien, au jour le jour c'est bien, on ne sent presque plus rien… C'est comme…

Une fracture ouverte…

On regarde la plaie béante et rouge avec curiosité, c'est une curiosité mal placée, on regarde la blessure comme si elle ne nous appartenait pas, et pourtant on sent le sang s'échapper… Au fur et à mesure qu'il s'écoule on ne ressent plus rien, et c'est presque agréable cet engourdissement étranger, celui qui cède à la douleur de perdre un membre parce qu'on a n'a pas agis assez tôt et que la meurtrissure s'est trop infectée…

C'est ça… Perde Harry

- Qu'est-ce qu'il faut dire à la personne à laquelle on tient le plus après lui avoir lâché la main ?

- Je ne sais pas Ron… J'ai beau être des serpents, je n'ai encore jamais fait ça…

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oO Oo

- Bon sang, mais c'est bien sûr ! C'est un mode d'écriture cunéiforme et l'incurvation des deux clous pour le mot immortel va tantôt vers l'extérieur, tantôt vers l'intérieur, j'ai d'abord pensé qu'il s'agissait d'une maladresse répétitive au gré du hasard et pour chaque paire j'ai traduit immortel sans prêter attention à l'importance des bases courbes du mots ! C'est… Merlin, j'ai confondu l'utilisation plus tardive et moins rigoureuse de la langue assyrienne, dont le babylonien est un des dialectes les plus récents de Sumer…

- Severus ! Hurla hystériquement le lycanthrope assis en tailleur à ses côtés dans un sursaut autonome, ne refais plus jamais ça ! J'ai regardé tes lèvres bouger sans réussir à définir un seul instant l'identité de ce qui en découlait, j'ai failli devenir fou et croire que je ne comprenais plus l'anglais…

- Regarde, s'impatienta le professeur de Potions en lui collant un vieux grimoire poussiéreux sous le nez, c'est pourtant simple, pour chaque dessin en forme de huit allongé sur deux clous nous avons traduit "immortel", je… Ce n'est peut-être pas important mais, si tu fais plus attention, ils ne sont pas toujours identiques… A dire vrai, ils se présentent sous deux formes, regarde, là et là…

- Incroyable, souffla Remus en collant presque son nez contre la vieille page jaunie, j'ai sous estimé le pouvoir et la finesse de l'éloquence de ces pictogrammes… Mais que veux dire le duplicata trompeur ?

- Et bien, vers l'extérieur, c'est "immortel", et vers l'intérieur c'est… "vampire"…

- Severus ?

- Hum ?

Le loup garou porta une main grise de poussière à son front et soupira.

- Je… Je ne veux rien avancer mais, comment… Prenons les choses avec des pincettes, les rouages de cette immense machinerie ne se mettront en place - ou pas - qu'à partir du moment où Harry aura décidé quel est son camp, c'est à dire, les mots se coincèrent un instant dans sa gorge puis il poursuivit faiblement, dès lors qu'il aura décidé de devenir ou non un des leurs…

- A priori en effet…

- Bien, dans ce cas, il n'y a absolument, AB-SO-LU-MENT aucune raison pour que d'ici là un anthropopithèque aux canines mal limées se manifeste ou sorte de son profond état de léthargie dans lequel il est plongé depuis des siècles ?

- Non bien sûr, ils s'éveillent mais il faut replacer ce terme dans le contexte, j'entends par là que leurs organes sont à nouveaux lentement irrigués rien de plus et… Oh Merlin…

- Quoi ?

- Le… Le père de Karel…

- Severus, c'est le seul qui soit debout et en état de se fondre dans la masse ?

- Okay, je crois que… Je pense qu'il faudrait avertir Dumbledore le plus vite possible, les choses vont s'accélérer, il faut commencer par éloigner Harry de Karel, lui offrir le maximum de chance de faire le bon choix…

- Non, plus précisément le formater pour choisir ce qui est bon en notre sens…

- Remus…

- Excuse-moi, je ne voulais pas dire ça mais une fois de plus, il doit agir en fonction des autres, je sais qu'il n'y a pas à hésiter et que l'enjeu est trop important Severus, je le sais…

- Allez viens là, murmura le professeur de Potions en invitant le loup garou à se reposer contre lui, ça va aller, c'est bientôt fini…

Remus ne se fit pas prier. Le maître de potions étant déjà de nature très peu enclin aux démonstrations affectives, il se contenta de savourer la tendre étreinte qu'il lui offrait avec un naturel déconcertant.

- Si je résume, marmonna sa voix étouffée par le tissus de la robe noir de Severus, c'est une histoire un peu oedipienne ?

- Je ne sais pas comment dire ça, un complexe inversé ? "L'immortel tueras sa chair par amour pour celle qu'il n'a pas eu"… C'est une phrase qui prend tout son sens puisque nous savons qu'ici immortel est en réalité vampire… Johannes est le traître du texte c'est indéniable, celui qui est sensé sauvé l'humanité et empêcher Harry de sombrer dans le piège de l'amour accessible de Karel… Karel, Karel qui n'est autre que son fils, sa chair, et Draco l'enfant qu'il n'a jamais eu… C'est compliqué, ils ont tous les quatre leurs comptes à régler, et leur puissance leur vaut de régler ça à pile ou face sur l'arrête de la sauvegarde de notre monde…

- Je ne veux pas que le Harry si petit que j'ai vu grandir devienne une créature dénaturée par le sang…

- Chut, nous n'en sommes pas là, il est encore temps Remus, le calma Rogue en caressant brièvement ses cheveux, mais il faut agir vite, plus vite que Karel…

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POV Draco

Tellement de choses que je ne comprends pas…

Il n'y avait pas de longue lettre tachée de larmes sur la petite table en bois, il n'y avait pas de portes entrouvertes qui puissent m'indiquer le chemin de son désespoir, il n'y avait pas d'odeur pharmaceutique, pas de traces de sang séché ornant avec un art presque tribal une lame émoussée…

Il n'y avait pas de silence lourd de sens, pas de nuages qui passaient sur le soleil à cet instant précis, pas de volume étouffant dans l'atmosphère…

Alors je ne comprends pas comment j'ai pu ne pas voir à quel point il était au bord du gouffre. Si vraiment je suis fait pour lui, pourquoi ai-je l'espace d'un instant cru qu'il était en train de remonter, de nager courageusement jusqu'à ma main ? Pourquoi je n'ai pas plongé avec lui au risque de mourir noyé par sa douleur ? Pourquoi, pourquoi n'ai-je pas eu de pressentiments ?

Les gens tendent à croire que lorsqu'il arrive quelque chose de très grave à la personne pour laquelle on serait prêt à donner sa vie, on ne peut que le ressentir… Alors je ne l'ai pas assez aimé Merlin n'est-ce pas ? Je ne comprends pas, comment pourrais-je l'aimer plus fort ? Je sais, je suis un amant violent, jaloux, paranoïaque, possessif et instable, je ne pourrais pas lui pardonner qu'il s'en aille pour un autre mais… Est-ce que ce n'est pas ça l'amour, le véritable amour ?

Vous prêchez tous la tolérance comme si elle était la clef de voûte du sentiment divin, la tolérance entre autre, et tous ses faux semblants comme la confiance, le respect du libre arbitre… A force, je me demande…Vous ne vous sentez pas mal à l'aise de toujours faire des promesses qu'à peine le millième d'entre vous pourront tenir plus de quelques années ? Vous ne vous sentez pas fatigués ? J'en voudrais à Harry s'il pouvait tolérer qu'un jour mon bonheur soit ailleurs que dans ses bras…

Laisser partir l'autre lorsque l'on sait qu'il sera plus heureux ailleurs, c'est ça l'amour ? Je vous en prie, c'est d'un commun…

Pour moi, l'amour c'est de mourir lorsque le sentiment s'éteint, par respect pour lui on se doit de s'éteindre avec, non ? Pourquoi le monde s'échine-t-il à tout construire sur des bases hypocrites ?

Mais Harry ne comprend pas ce que je lui dis, vous lui faites tellement, tellement de mal avec vos préceptes idéalisés. Il pense qu'on ne peut faire l'amour qu'avec ce genre de fondations heureuses et pures… Il ne comprend pas… Ça n'est pas là du tout que réside cette pureté à laquelle il aspire. Pourquoi, pourquoi vous acharnez-vous à le corrompre, il est si facile à briser, si fragile…

Il pense toujours que nous ne pourrons que nous faire du mal et il trouve que c'est… sale. Il a peur de me décevoir, en permanence, il se prend la tête pour ce type de choses qui jamais ne m'effleure… J'aime avoir mal avec lui, mais ça non plus il ne le comprend pas. C'est pourtant facile, à travers ce petit bout j'ai enfin le sentiment d'être vivant, d'être entier… Et que le bonheur réponde présent ou non m'importe bien peu, je l'ai lui et tous ces facteurs extérieurs n'entrent plus en ligne de compte…

Dans le fond le bonheur c'est quoi ? Vivre de sa passion ? Sauver des vies pour se sentir utile, courir les œuvres de charité ? Expérimenter la douleur physique sous toutes ses formes ? Voyager ? Une maison, un mari, un chien, le restaurant une fois par mois et trois gosses ? Très peu pour moi, je n'aime pas les enfants, je n'aime qu'Harry, je n'aime rien d'autre que lui… Je n'ai pas d'autre passion, je ne suis pas masochiste - seulement égoïste, chacun sa religion -, je ne nourris aucun intérêt pour le genre humain et je ne serais pas triste en regardant les informations quand je rentre chez moi pendant les vacances, tout ça… Je m'en branle Merlin tu m'entends ? Alors quel est celui qui a défini le bonheur ? Je l'attends… Très bien… Il ne vient pas ? Je vais te le redéfinir moi le bonheur, le bonheur c'est Harry t'as compris Merlin ? Je me fiche pas mal de savoir qu'il n'y en ait qu'un sur Terre, j'en ai strictement rien à balancer ! Je serais le seul à être heureux voilà tout… Et puis si ça ne vous va pas comme ça, trouvez-vous votre Harry de substitution et oubliez-nous…

Alors putain Merlin, qu'est-ce que t'as encore fait ? Merlin regarde, je n'ai pas envie de prendre tout ça sur mon dos et de me dire que c'est encore ma faute ou je vais craquer… J'ai besoin de te cracher dessus toi la grande et vénérée mémoire de Merlin… T'as voulu que ce soit lui qui sauve le monde et maintenant tu le colles comme une masse de viande en putréfaction sur le carreau de ma salle de bain ? Enculé de Merlin, tu sais ce que ça me fait à moi de rentrer le soir et de trouver son corps bleu inerte et mouillé sur le sol ? Tu ressens Merlin comme j'ai mal, comme je te vomis ma haine au visage ? Je suis trop las pour crier, je viens te le dire sale homophobe, moi je veux pas le bonheur, je veux que tu nous oublies… Et tant qu'à faire, oublie nous dans un no man's land avec de l'herbe c'est tout ce que je veux… On s'allongera lui et moi et on attendra. Pourquoi tu fais ça à l'un de tes propres anges enfoiré, comment est-ce que tu peux le laisser s'arracher les plumes en regardant sans rien dire ?

Chut Merlin, ce tintement tu l'entends ? Le bruissement léger des tapisserie de ton fier château qui se recroquevillent sous les flammes, comme une feuille morte…

Il est l'heure de se secouer, c'est toujours trop tard quand les gens se relèvent… Je vois d'ici ses amis avec leurs mines repentantes et dévastées… Mais il est trop tard pour demander pardon petits enfants, vous n'avez pas été assez sages, c'est votre paresse, votre lenteur qui vous punira… Oh oui mes respectables et honnêtes petits lionceaux, mes chairs infantiles emmaillotées de rouge et d'or, le bois de vos lit se racornit pour mieux exploser dans les flammes déjà. Je devine vos visages apeurés, tellement de projets qui s'emmêlent dans vos pensées, tellement de choses ces derniers jours que votre peau brûlée en quelques secondes au premier degré n'a pas la capacité de comprendre pour s'en sortir indemne…

Lent, oh c'est lent… Votre monde s'écroule, pensez-vous seulement à nous en cet instant ? Vous vient-il à l'esprit que ce bûcher n'est que la réponse adéquate à votre cruelle entreprise ? La vengeance indirecte d'un petit garçon auprès duquel vous avez voulu vous racheter trop tard ?

Trop tard…

Pourquoi je reste à genoux me demandent les murs qui ont revêtus cet instable et dévorant manteau rouillé ? Si je veux qu'ils me croquent ? Tu ouvres les yeux mon ange, la fumée noire dessine déjà des sillons ternes sur ta peau, je lis la peur dans tes yeux… Non, tu ne veux pas toi… Mais rendors-toi, bientôt nous serons loin…

Je sens ma raison m'abandonner doucement pour voguer vers d'autres rivages… Tout ne peut pas finir ainsi, où sont les happy ends avec lesquels vous nous avez engraissés des hivers durant ?

J'ai trouvé Severus mon ami, mon parrain, pour toi, pour vous tous une surprise spéciale, conçue sur mesure, j'entends déjà crépiter au loin l'ignition de votre culpabilité… Prenez mes jambes, je les offre aux flammes si c'est pour l'éloigner de vous… J'avance et la douleur ne compte pas, ne compte plus, il est dans mes bras, il respire…

Je n'ai que faire de mon corps, que faire de vos excuses, vous devrez vivre avec ce souvenir de Poudlard, un brasier vide de nous… Nous n'alimenteront pas le feu de votre bêtise, nous avons trop donné et déjà…

Nous ne sommes plus parmi vous…


Voilà petits lecteurs, ce n'est pas le meilleur chapitre (y en a-t-il seulement un qui mérite cette qualification? mdr... Cela dit, patience dans le prochain ça lime),mais si vous voulez donner votre avis, ne serait-ce que pour critiquer, je suis ouverte aux joutes verbales! Let's the fight beggin! Mdr!

Bizoux Troulalaïtou!

-F0e-