Cher Professeur Dumbledore,
C'est avec plaisir que j'ai reçu ma lettre de Hogwarts. Je vous remercie vivement de l'honneur que vous m'avez accordé en me nommant préfète en chef cette année. Toutefois je dois vous informer, avec regrets, que je décline l'honneur qui m'a été fait.
Je tiens à vous annoncer que, suite au décès accidentel de mes parents, je ne pourrai pas me présenter à Hogwarts, comme à l'accoutumée, le 1er septembre prochain.
Je suis en effet dans l'impossibilité de payer les frais d'inscription ainsi que les fournitures demandées. Je ne puis même pas, pour l'heure, me procurer une nouvelle baguette.
Je suis donc dans l'obligation de vous retourner, non décachetée, la lettre que vous m'avez envoyée afin de ne pas sceller magiquement mon contrat d'inscription en septième année.
Ne vous inquiétez pas pour moi cher Professeur ! Je ne suis pas complètement démunie, chez les moldus, on peut obtenir facilement un travail sans qualifications particulières.
J'espère que peut-être, lorsque j'aurai économisé assez d'argent, vous aurez la bonté de bien vouloir me reprendre en septième année afin que je puisse passer mes NEWTs qui sont, comme vous le savez, indispensables pour trouver un emploi dans le monde sorcier.
Cordialement et au plaisir de vous revoir un jour,
Hermione Granger.
Le hibou était arrivé pendant une entrevue entre Albus Dumbledore et Severus Snape, professeur de Potions et directeur des Serpentards. Snape n'avait pas eu besoin d'user de ses dons de legilimens pour voir que quelque chose n'allait pas. Le vieux sorcier, qui avait terminé sa lecture, regardait Snape d'un air triste. Les yeux bleus de Dumbledore avaient perdu leur pétillement légendaire. Une expression de profonde tristesse émanait de son regard, toute la bonne humeur, caractéristique du directeur, avait disparu.
"Albus, un problème ?" demanda Snape d'un air inquiet. C'était si rare de voir Dumbledore dans cet état. La dernière fois, Snape s'en souvenait très bien, c'était après le tournoi des trois sorciers quand Potter avait ramené l'effroyable nouvelle, celle du retour de Voldemort.
" Oh Severus... une mauvaise nouvelle, je le crains." Répondit d'un air dépité le vieil homme. Lorsqu'il vit Snape pâlir un peu plus, il se hâta de rajouter "Rien qui ne concerne Tom. N'aies aucune crainte à ce sujet"
Snape se sentir revivre l'espace d'un instant, mais la réalité de la situation le rattrapa : qu'est-ce qui pouvait mettre Dumbledore, son mentor, dans cet état ?
Dumbledore le regardait maintenant d'un air triste "Severus, Hogwarts vient de perdre l'un de ses esprits les plus fins. Miss Granger ne terminera pas sa scolarité avec nous."
Snape fut pris de court, il s'attendait à tout sauf à cela. Mais pourquoi l'énervante miss-je-sais-tout des Gryffondors ne serait-elle pas à Hogwarts dans deux jours ? Snape attendit que le directeur continue avant de mettre des mots sur ce qu'il redoutait... ce pouvait-il que ?
Dumbledore tendit le parchemin qu'il venait de recevoir à Snape "Miss Granger, je l'apprends seulement à l'instant, a perdu ses parents dans un tragique accident. Malheureusement, elle se retrouve sans ressources et ne peut payer les frais de scolarité nécessaires à l'achèvement de ses études parmi nous."
Snape scanna des yeux le parchemin et fut instantanément révolté : comment laisser un esprit aussi brillant en dehors des chemins du savoir ? Elle avait beau faire partie du triangle infernal avec Potter et Weasley, être la chouchoute de Minerva ; il n'en restait pas moins que quitter l'école à son niveau serait un gâchis terrible.
"Il doit bien y avoir un moyen pour elle de rester à Hogwarts et prendre ses NEWTs" éructa Snape. "Si je me souviens bien –"
"Severus, tu connais le Ministère." Le coupa Dumbledore "Fudge a trouvé un moyen astucieux de faire des économies en réservant les crédits du A.S.B (Aide aux Sorciers dans le Besoin) aux victimes de guerre. Miss Granger, il y a encore un an, aurait été une parfaite candidate pour le A.S.B. Là, on ne peut rien faire, il s'agit d'un triste accident." Poursuivit doucement le directeur.
Snape ne le supportait pas, Granger avait beau être insupportable, elle n'en avait pas moins le droit à une éducation correcte. Après tout, il devait bien le reconnaître, elle avait forcé les membres de l'Ordre à penser à un plan C pour la bataille finale. Sans elle, il n'était pas certain que Voldemort ait été défait au printemps dernier.
Snape réfléchit un instant, dernier héritier d'une famille de Sang pur, il pouvait se considérer comme autant, si ce n'est plus riche que les Malfoy. Pourvoir à l'éducation d'une jeune fille pendant un an ne changerait rien pour lui, son compte à Gringotts n'en serait pas affecté, au pire, cela représenterait la perte annuelle de ses intérêts.
Sa décision était prise.
"Albus, je vais pourvoir aux frais de scolarité de Miss Granger. On ne peut pas priver le monde de la sorcellerie d'un esprit comme le sien, elle est l'une des plus brillantes sorcières de sa génération... En plus tu sais très bien, en tant que directeur, qu'une fois l'école quittée, un élève ne peut plus la réintégrer." Annonça Snape d'un air décidé.
"Severus, c'est merveilleux !" s'exclama le vieux sorcier dont les yeux pétillaient de nouveau.
"Juste à une condition..."poursuivit Snape d'un ton qui n'admettait aucune réplique.
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Peu de temps après, un hibou partit de Hogwarts vers une petite maison perdue dans la campagne anglaise. Il portait une lettre estampillée des armoiries d'Hogwarts.
Hermione se trouvait dans le jardin de Mme Benett assise près d'un arbre, elle regardait la nature. Elle ne peignait pas, elle n'en avait pas la force. Perdue dans ses pensées, elle ne remarqua même pas le hibou qui se posa tout près d'elle. Seul un petit coup de bec de la part du volatile la ramena à la réalité.
Elle donna au hibou un petit morceau de biscuit. Par précaution elle avait toujours dans sa poche, elle n'aimait pas recevoir de coup de bec inutilement, les hiboux étant des animaux tellement susceptibles... ils estimaient avoir toujours droit à une récompense...
Hermione prit doucement la lettre dans ses mains. Elle la regarda un instant. Une part d'elle ne souhaitait pas l'ouvrir, elle ne s'était pas attendue à recevoir une réponse aussi rapidement et tant qu'elle n'avait pas la confirmation de son retrait de Hogwarts, elle pouvait toujours se sentir sorcière... Mais elle n'en restait pas moins une gryffondor, elle devait faire preuve de courage même dans l'adversité...
Hermione ouvrit la lettre et reconnut immédiatement l'écriture serrée et soignée du directeur Dumbledore.
Chère Miss Granger
C'est avec tristesse que j'ai reçu votre hibou ce matin. Permettez-moi tout d'abord de vous présenter, au nom de tout l'établissement, mes plus sincères condoléances.
Hermione ressentit un pincement au cœur. Cela commence bien ! pensa-t-elle amèrement. On ne pouvait pas moins en espérer du vieil homme...
Je dois d'abord vous informer que selon le décret 97D-158 du Ministère réformant l'A.S.B vous n'êtes plus éligible pour une aide financière vous permettant de continuer vos études à Hogwarts.
Hermione laissa échapper un hoquet de colère, pourquoi diable Dumbledore prenait-il la peine de lui annoncer qu'elle aurait pu s'en sortir si ses parents étaient morts un an avant ? Elle savait bien que le numéro du décret se référait à l'année présente, 1997.
Toutefois, j'ai le plaisir de vous informer qu'un généreux donateur a offert de financer vos études au regard de votre inestimable potentiel.
Cette fois, Hermione laissa échapper un hoquet de surprise. Finalement, elle avait peut-être une bonne étoile.
Cette personne souhaite cependant garder l'anonymat. De plus, si vous acceptez son aide, vous devrez en contrepartie, la tenir informer de vos progrès, de votre vie à Hogwarts en lui écrivant régulièrement.
Etrange
Miss Granger, j'attends votre réponse par retour de hibou.
Sincèrement votre,
Albus Dumbledore
Commandeur du Grand Ordre de Merlin
Docteur es sorcellerie, Président du Wizengamot, Manitou suprême de la Confédération Internationale des Mages et Sorciers.
Pour la première fois depuis des semaines, Hermione se sentit revivre, elle allait pouvoir enfin retourner chez-elle. Elle se leva d'un bond et courut vers la maison de Mme Benett, elle pourrait maintenant terminer sa toile avant la rentrée des classes mais avant elle avait un hibou à envoyer.
