Journal de Remus, 14 septembre

Ce soir, je me suis retrouvé seul un moment avec Isolfe Dazurs, en salle des professeurs. Elle et moi étions travaillions en silence depuis un bon moment, du même côté de la table commune, mais à quelques places de distance, quand elle a brusquement relevé la tête et m'a demandé si elle pouvait me dire un mot. J'ai acquiescé, elle s'est approchée de sa démarche souple et vive, s'est assise près de moi. Ce mouvement si décidé m'a surpris, je pensais qu'elle me parlerait de loin, je me suis rétracté sur ma chaise, comme si une créature maléfique venait de surgir à mes côtés. Elle l'a vu, ses sourcils se sont relevés, mais rien de plus.

– Je voulais vous demander, vous récupérez les sixièmes et septièmes années après mes cours, et voilà je n'arrive pas à savoir si ce que je leur raconte les intéresse, ou les barbe, ils prennent des notes avec diligence, mais j'ai l'impression qu'ils sont comment dire ...tétanisés, peut–être ? affreusement crispés, bref j'ai l'impression de les torturer avec des notions barbares et étrangères.... Donc, dans quel état arrivent–ils chez vous ?

Je reste silencieux, elle doit penser que je réfléchis alors que je ne fais que la regarder, je viens de m'apercevoir qu'elle a les yeux marron clair, avec une petite zone dorée en bas de l'iris droit. Elle reprend, sans doute inquiète, ou simplement interloquée par mon silence, mais en se forçant à rire.

– Eh bien, c'est si terrible que cela ? Je me secoue, j'oblige mes yeux à la lâcher et à se fixer sur le bureau, mais elle a posé une de ses mains sur la surface de bois, et maintenant c'est elle que je regarde, une main mince et musclée, les doigts longs sans être effilés, les ongles courts, mêlant subtilement le masculin et le féminin.

J'arrive enfin à dégoiser quelque chose.

– Oh non, rassurez–vous, ils sont tout à fait normaux quand ils arrivent pour mon cours, je veux dire ils n'ont pas du tout l'air traumatisé ou ... elle m'interrompt – complètement décérébré ?

– Mais non , je dirais plutôt qu'ils ont les neurones bien actifs.

– C'est vrai ?

– Je vous assure, vous voulez que je leur demande demain ?

– Ce qu'ils pensent de moi ?

– Non, de votre cours et de l'économie en général ?

L'idée à l'air de lui plaire, je suis ravi de pouvoir lui rendre cet infime service, j'ai encore mauvaise conscience d'avoir refusé le rôle du "tuteur" que me proposait Dumbledore. Elle me pose une autre question.

– Et dans votre matière, comment les trouvez–vous ? D'après ce que j'ai entendu sur vos prédécesseurs, vous devez avoir une grosse mise à niveau à effectuer ? Sacha Liouboutkine m'a raconté qu'il était le seul à avoir entendu parler des endothanatophagocytes, pour autant que je m'en souvienne, dès ma cinquième année j'avais appris comment ces charmantes petites bêtes s'y prennent pour vous dévaster le cerveau !

– Oh, je dois avouer que sur certains points leur niveau est consternant, enfin plutôt, ils n'ont pas de niveau du tout. Un peu gênant pour ceux qui ont choisi ma matière comme spécialité. Je vais, je crois, proposer à Dumbledore d'assurer un cours supplémentaire pour rattraper les dégâts, je pense que je grouperai quand même les sixièmes et les septièmes années.

– Vous n'aurez plus une seconde de libre, alors ?

– Je ne considère pas cela comme gênant ... Je découvre que j'ai mis plus d'acrimonie que je n'aurais dû dans ma réponse. Elle hausse les épaules et se relève.

– Non, moi non plus.

Je ne sais pas quel sens donner à ses paroles : a–t–elle voulu dire qu'elle se contrefichait que mon volume de cours ne laisse plus de place à ma vie privée (pff ma vie privée, en fait ma vie secrète oui, ces nuits de pleine lune où je suis obligé d'aller me planquer) ou qu'elle souhaitait que ses occupations à Hogwarts et au ministère ne lui laissent, à elle non plus, pas de répit ? Je ne sais que conclure, et de toute façon, quelle importance ? Elle quitte la pièce peu après, en me souhaitant rapidement une bonne soirée.

Journal de Remus, 15 septembre

Je me suis levé, bien décidé à tenir la promesse faite hier à Isolfe Dazurs. J'ai donc commencé mon cours par faire remarquer aux septièmes années qu'ils faisaient tous une drôle de tête. En fait, pas plus que d'habitude, du moins je ne leur en jamais vu d'autre, peut–être devrais-je les examiner au naturel, en dehors de toute salle de cours. Mais est–on jamais "au naturel" à Hogwarts ? Nous sommes tous ici constamment dans un environnement ou scolaire, ou professionnel... Bref, ils ont eu l'air un peu interloqué, j'ai enchaîné rapidement.

– Ce sont les cours d'économie qui vous mettent dans cet état ?L'un a répondu, un garçon.

– Non, ce serait plutôt le professeur Dazurs ! Eclat de rire général, bon ça va, ils n'ont au moins pas perdu le sens de l'humour. J'insiste, car je dois à Dazurs une réponse plus précise (je ne sais pas si je dois lui parler de ce trait d'humour ?)

– J'imagine que cela n'est pas évident pour vous, découvrir de but en blanc une matière si différente, surtout pour les spécialistes ? Je n'ai le droit qu'à un vague brouhaha, qui doit signifier "Non, ça va". Difficile d'en conclure quoi que ce soit, j'imagine que s'ils sont largués, ce n'est pas à moi qu'ils vont s'en plaindre. Arthur Brenner, qui s'est déjà manifesté tout à l'heure, spécialiste en DCFM et dont je sais qu'il va bientôt devenir un de mes meilleurs élèves, déclare, moitié riant, moitié sérieux – Mais, vous savez, professeur Lupin, c'est la même chose avec votre matière, c'est comme si nous n'avions jamais rien appris de valable avant vous ! En 15 jours, j'ai presque appris autant qu'en six ans ici !

Je me sens rougir, ah merde, pour un prof de DCFM c'est un comble de savoir si peu se maîtriser ! En tout cas, j'apprécie le caractère complimenteur du commentaire. Arthur a un caractère entier, altier, je le vois très mal me faire de la lèche... Mon Dieu, l'expression vient de mettre les pieds dans le plat de mon hm problème, bon alors plutôt me cirer les pompes – voilà un loup n'en porte pas ! Je laisse tomber le sujet, après tout si elle a des doutes sur sa capacité à enseigner, ce n'est pas mon problème... Moi, de ce côté là, ça va très bien, chère professeur Dazurs.

Journal de Remus, 16 septembre, 14 heures

Bon, je viens de me débarrasser de la corvée consistant à rapporter à Isolfe Dazurs les résultats – maigrelets – de ma piètre enquête. Ouf, elle n'a pas eu l'air de penser que je m'y étais pris comme un manche. Mais elle a eu l'air déçu, et elle a presque réussi à ne pas le faire voir. Je n'ai pas jugé utile de lui faire part du commentaire d'Arthur Brenner. J'hésitais sur la manière de mettre fin à notre entretien, quand elle m'a dit – Bien, en tout cas, je vous remercie de votre aide. En fait, je leur demanderai moi–même, après tout c'est à moi de gérer le problème, si problème il y a. Je suis vraiment désolée de vous avoir embêté avec cela. Elle m'a souri, eh bien je dois dire, non écrire, qu'elle sourit merveilleusement, un sourire qui anime tout son visage, et fait véritablement passer quelque chose d'elle à vous. Si j'étais un muggle, je dirais que son sourire est magique...

Journal d'Isolfe, 16 septembre

Ce midi, non, plutôt vers 13 heures, je m'étais donnée une heure pour travailler après mon dernier cours de la matinée, donc je suis allée déjeuner plus tard que mes autres collègues, bon enfin bref, j'ai rencontré le professeur Lupin, qui sortait du réfectoire, ah non ils disent Great Hall mouais, great ou pas, c'est bien bruyant comme toutes les cantoches de pensionnat. M'étonne que personne n'ait songé à un truc magique pour étouffer les bruits ! Faudra que je demande à Filius (il m'arrive à hauteur des seins, très rigolo, mais pas érotique pour deux sous). Donc Lupin, il a un peu meilleure mine, on ne dira jamais assez les mérites de la bouffe anglaise (God Gracious, Isolfe, surveille ton style). Alors Lupin ? J'y arrive. Il m'accroche au passage, enfin il me fait hm hm. Donc moi, pas bête, je comprends qu'il veut me parler. Je m'arrête, je fais – Oui, professeur Lupin ? et donc il commence à me raconter que ce matin il a interrogé les septièmes années qu'il récupérait de mon cours. Récupérer, quel mot, c'est vraiment à la petite cuillère alors ? Et alors ? Eh bien rien nada, enfin il a eu l'impression qu'ils n'étaient pas traumatisés, encore en possession de leurs moyens, parfait, si j'avais eu une petite cuillère, elle me serait tombée des mains, non mais il croyait vraiment que je les abrutissais à ce point ? à coup de poing dans la tronche ? Après il était tout bête devant moi, sans savoir comment faire pour partir, alors que manifestement il avait envie de s'enfuir à toutes jambes, donc j'ai pris les choses en mains, je l'ai remercié et patati et patata, et puis j'ai ajouté que j'allais leur demander moi même (en vertu de la règle qui veut qu'on ne soit jamais aussi bien etc etc). Il a eu l'air soulagé, il s'est un peu décrispé, il a passé ses mains dans ses cheveux, il a déjà des paquets de fils blancs sur les tempes, qui viennent éclaircir son joli châtain foncé (secret moi aussi, mais moins, donc ça se voit moins), tout d'un coup il était réellement présent devant moi, je lui ai souri et je suis partie manger.

Aïe, à table j'ai dû me coltiner le Severus Snape, que j'évitais soigneusement depuis mon arrivée ici. Il m'a déclaré qu'il s'excusait de ne pouvoir s'entretenir d'économie avec moi, parce qu'il n'y comprenait rien, et n'était pas sûr qu'il soit bien utile de se passionner pour cette chimère muggle. Je lui ai répondu que le fait de recevoir un salaire chaque mois, fût–ce en galleon et en sickle, constituait déjà une opération relevant du domaine économique. (Je me demande combien ce sinistre abruti est payé ? deux fois, trois fois plus que moi ? Je suis persuadée que j'aurais dû demander plus à Hogwarts, et tout ça parce que, lors de ce fameux entretien, je me suis emmêlée les pinceaux entre les euros et les galleons quand Dumbledore m'a demandé une fourchette de salaire. Bref, le comble pour une prof d'économie. En fait, je n'avais pas réfléchi à la question, je pensais que le tarif serait fixé plus tard, et selon une grille "académique" déterminée à l'avance. Donc j'ai dû faire du calcul mental et rapide, qui plus est sous le regard marmoréen de Mac Gonagall qui ne semblait pas avoir apprécié du tout que j'avance un premier chiffre en euros – eh oui, M'dam, à Paris j'étais rémunérée en monnaie commune muggle. J'ai quand même réussi une conversion, et fidèle à mes sales habitudes, je me suis sous–vendue, et j'ai proposé une fourchette basse et resserrée. Et bien sûr, ils m'ont finalement fait une offre au milieu. Je pense que si j'avais été plus gourmande, voire beaucoup, j'aurais quand même obtenu la valeur médiane – ça a l'air d'être un processus de choix assez répandu ! ).

J'abandonne cette longue digression, bien obligée de revenir à Snape qui me déclare soudain savoir que ma matière magique de prédilection avait été potions. Il espère bla bla bla que je n'ai pas complètement abandonné le sujet et commence à me poser des questions vicieuses au possible pour tester mes connaissances, du style et si on mélange ci et ça qu'obtient–on ? sachant que "ci" regroupe quatre ingrédients – dont deux qui n'existent pas et "ça" une bonne dizaine, dont la moitié sont inoffensifs.

Je connais les réponses, enfin il me semble, mais je ne vais pas m'abaisser à entrer dans ce jeu stupide, je lui réponds donc que n'étant pas tombée dans la carrière de professeur de potions – je pense qu'il n'apprécie pas, mais alors pas du tout mon humour – je serais bien incapable de lui répondre sans commettre de grossières erreurs. Il commence à me gonfler sérieusement, et à me couper l'appétit. En fait il n'est pas loin de me flanquer les jetons, quand je pense qu'hier j'ai passé mon déjeuner à rigoler avec Sebastian Vector, qui possède un sens de l'humour on ne peut plus décapant et performant, – il est capable de sortir une chose marrante tous les cinq mots !

Je pense que je vais accepter la proposition de Paul Lebrant – horrifié de me voir quitter son service et partir rejoindre ce qu'il m'avait assuré être une bande de cinglés – et demander quelques renseignements sur cet olibrius. Lequel olibrius a semble–t–il trouvé un nouveau sujet de conversation pour meubler le silence – hostile – que j'ai installé à notre table. J'en profite pour lever les yeux et admirer le ciel, je ne me lasserais jamais de ce plafond magique, saurais–je faire cela si un jour j'ai une maison...

– N'étiez–vous pas en grande conversation avec le professeur Lupin, juste avant de rejoindre ma table ?

– Pff ta table, tu parles n'y a qu'une, c'est tout le problème, sans cela je serais allée m'installer ailleurs ... et puis grande conversation me semble une expression quelque peu démesurée pour qualifier les marmonnements de Lupin.

– Sans doute un problème technique à régler entre vous ? Il a rapproché ses yeux, ce qui a pour effet de les durcir encore plus, en les unissant par une vilaine fronce menaçante.

– Oh, ça ne devait pas avoir beaucoup d'importance, car vous voyez, j'ai déjà oublié de quoi nous parlions. Evidemment je mens et je m'arrange pour qu'il s'en rende compte. Il se lève de table, effectivement il a vidé son écuelle, je pousse un silencieux ouf de soulagement, mais maintenant il me domine de toute sa stature – il ne doit pas être loin du mètre 90 – et agite une main presque sous mon nez.

– Attention au professeur Lupin, vous conviendrez avec moi qu'il a quelque chose de pas net. Il rabat sa main, j'ai cru qu'il allait me gifler, et tourne les talons aussi brusquement qu'il a parlé. Je décide d'envoyer un message à Paul dès ce soir. Sur lui, Snape, il a l'air totalement givré et parano.

Je reprends ce journal, il est 20 heures, pour consigner un dernier événement de la journée.

Revenant de la salle des professeurs, il y a environ une heure, j'ai aperçu le professeur Lupin qui marchait en sens opposé. Un bref instant, j'ai pensé qu'il venait à ma rencontre, puis je me suis dite qu'il devait se rendre d'où je venais (ce couloir ne mène en fait qu'à cette salle). Nous nous sommes croisés juste devant une fenêtre, j'ai senti l'ultime lumière du jour, encore tiède, passer sur ma joue, comme une caresse, et j'ai été surprise de retrouver exactement la même sensation sur mon autre joue, un effleurement chaleureux et rayonnant. J'ai pensé à une réflection de la lumière sur le mur, mais il n'y avait rien que Lupin qui me regardait avec des yeux d'illuminé. Je lui ai souhaité un vague bonsoir. Je suis rentrée chez moi, j'ai écrit une missive à Paul Lebrant, en lui demandant de rechercher, enfin faire rechercher, aurais–je déjà oublié que Paul est un chef ? le maximum de renseignements sur le sieur Snape, Severus, chef de Slytherin, école d'Hogwarts. Je suis ressortie, direction l'oisellerie, je n'ai rencontre personne, j'ai en fait assez mauvaise conscience d'agir de cette façon détournée, comme un hôte qui profiterait d'une invitation pour fouiller la maison des maîtres de maison, il eût sans doute été plus correct de poser directement la question à Dumbledore, mais je ne sais pas non plus comment il aurait réagi, peut–être aurait–il très mal pris le fait que je soupçonne un de mes collègues de paranoïa furieuse. L'important est maintenant que la réponse n'arrive pas dans d'autres mains que les miennes. D'ailleurs non, je vois Paul dans quelques jours, s'il a terminé, je pourrais ramener ses infos avec moi. J'ai déniché (ahaha) une jolie chouette beige cendrée, j'ai doucement déployé ses ailes afin d'examiner sa ramure qui m'a semblé parfaite pour une course trans–manche, mais l'oiseau a eu l'air un peu effrayé de ce qui pour moi n'était qu'une vérification de routine... j'en ai conclu que personne ici ne devait procéder de cette manière. Peut–être que toutes les chouettes sont excellentes à Hogwarts – un bon point pour eux si c'est le cas, ça me changera des aléas et dysfonctionnements en tout genre du Service Français d'Oisellerie avec une moitié de ses chouettes complètement HS quelque soit l'heure de la journée qu'on choisisse, et l'autre moitié en grève.

Journal d'Isolfe, 17 septembre

J'ai prolongé, un peu volontairement, mon premier cours du matin, avec les septièmes années spécialistes. Ils n'arrivaient à comprendre la différence entre actif et passif, très gênant... et je ne voulais pas les laisser partir sur une impasse. J'ai donc repris mes explicitations et tout d'un coup, ça y était, la notion était passée, je n'avais sans doute pas été assez claire. Il était donc 9 heures 15 quand je les ai relâché, j'ai demandé quel cours ils avaient après le mien, DCFM, j'ai décidé de les accompagner afin d'aller m'excuser personnellement auprès du professeur Lupin.

– Je suis désolée, je ne voulais pas les laisser partir avant qu'ils aient bien compris et comme ils ont la tête dure, vous avez dû remarquer – il a souri un peu, mais sans grande conviction – et donc nous avons allègrement débordé sur votre cours. Mais je vous promets, c'est la dernière fois. Je me suis tue, attendant qu'il parle, pour m'engueuler, ou m'excuser, mais il restait silencieux – nous étions tous les deux seuls, dans le couloir, les étudiants s'étant installés dans la classe. Il me scrutait attentivement, comme si j'avais changé brusquement, comme s'il pensait à quelque chose d'important qui se serait passé entre nous, mais quoi ? Il a enfin réussi à articuler

– C'est sans importance.

– Encore une fois, je suis désolée, bon, je me sauve, j'ai déjà désorganisé votre cours, je m'en voudrais de continuer à vous faire perdre votre temps. J'ai tourné les talons, j'étais soulagée de me dégager de ses yeux.

Journal de Remus, 17 septembre

Ce matin, Isolfe m'a ramené mes étudiants, avec un quart d'heure de retard, elle m' a présenté ses excuses, en me disant " J'ai désorganisé votre cours". Et moi je pensais "Non, depuis hier, c'est ma vie que tu organises". Tout le temps qu'elle a été devant moi, je n'ai pas pu m'empêcher de la regarder intensément, je lui ai à peine dit trois mots, elle est partie, mal à l'aise, comme si elle s'éloignait d'un fou.

Mais qu'aurais–je pu lui dire ? que j'avais passé le meilleur de ma nuit à penser que je l'aimais, et le pire que je n'en avais pas le droit et que je pourrais jamais tout lui proposer de ce qu'une femme attend d'un homme.

Depuis hier, la question qui se débat en tournoyant dans ma tête : comment vais–je vivre avec en moi la possibilité et l'impossibilité de cet amour ?