Hello Léna

Merci pour ta "fidélité au poste".

Voilà donc RL confronté au retour du désir physique.

Une petite correction, Isolfe s'écrit avec un "f".

Isolfe, qui devait s'appeler Isolde, mais j'ai fait une faute de frappe - et celle-ci valait la peine, parce que finalement Isolfe c'est beaucoup plus ... prédestiné.

Et si un jour tu l'entends raconter à Remus et à ...hm ... quelqu'un d'autre qu'elle s'appelle Isolfe à cause d'une erreur de l'état-civil muggle, et bien ce sera à toi de décider laquelle de nous deux possède la bonne version !

Journal de Remus, 20 septembre

Je me remets de ma première nuit de pleine lune à Hogwarts, enfin plus exactement la première de ma carrière de professeur. J'ai retrouvé la cabane hurlante et son efficace protection, pas besoin d'en dire plus, la reprise d'une vieille routine, jusqu'à ma mort, comment aurais-je ce courage là ? Et Isolfe maintenant, quelle place puis-je lui offrir, entre mes pleines lunes ?

Je ne me suis pas trop amoché, les chaînes y ont pourvu, quelle infamie de devoir s'enchaîner soi-même, comme si j'étais la pire des brutes.

Mais je suis une brute... une nuit par mois. Et cette nuit délétère déteint sur toutes les autres nuits du mois, sur tous les autres jours du mois.

Dumbledore a prévenu mes étudiants et les autres professeurs que j'étais souffrant, en fait je n'ai manqué qu'une matinée, Minerva m'a regardé avec infiniment de bonté et de peine quand j'ai fait ma réapparition, je me demande si elle me guettait. Elle m' a souri, et m'a gentiment tapé sur l'épaule.

Mes étudiants, du moins certains, ceux auxquels je me suis déjà le plus attaché, ont fait comme si de rien n'était, mais j'ai vu une sorte de compassion aller et venir sur leur visage, en hésitant sur les moyens de s'exprimer. Potter m' envoyé un grand sourire, alors que je l'interrogeais, Brenner et Saint –Just (est-elle sa copine ? ) sont venus me voir à la fin de mon cours de reprise, sous un prétexte quelconque, mais Saint-Just, les femmes savent mieux s'y prendre, elles n'ont pas honte de s'adonner à la commisération, s'est arrangée pour prendre sans y toucher des nouvelles de ma santé.

Isolfe Dazurs est à Paris, du moins j'imagine.

Elle rentre après-demain, du moins je crois.

Elle n'aura donc pas été présente lors de mon absence, mais quel con je fais, pourquoi y aurait-elle porté plus d'attention que les autres ?

J'ai arrêté de prendre ma fameuse potion Luxuris Suppressor, enfin pour dire les choses moins élégamment et plus abruptement mon truc anti-bandaison. J'ai pourtant encore de quoi m'en préparer des litres et des litres, mais puisque je suis amoureux maintenant, autant l'être totalement, mon cœur et ma tête sont pleins Isolfe depuis quatre jours, pourquoi mon sexe n' aurait-il pas le droit lui aussi à un bain d'azur ?

Ce style persifleur me fait horreur, mais je serais incapable autrement – la crudité des mots est une protection dont j'ai besoin contre moi-même.

En fait, je vais arrêter progressivement, je n'ai pas envie d'imposer à mon corps la gestion de deux phénomènes : les suites de ma transformation et une assez vilaine morsure quand même, que je m'emploie à soigner, secrètement, et le retour à la normale hormonale. Ahaha !

Donc, ce soir, je prends une demi dose, à voir si je vais enregistrer un changement dès cette nuit.

Journal de Remus, 21 septembre

RAS.

Journal de Remus, 22 septembre, matin

Je me suis réveillé de mes quelques heures de sommeil (de une heure à cinq heures du matin) avec, comme on dit techniquement, une érection matinale, un peu vacillante, je dirais, mais bon pour une reprise, je ne vais pas me plaindre. Surtout que je ne sais foutrement pas quoi en faire.

Journal de Remus, 22 septembre, le soir

Isolfe est revenue à midi, en retard d'une matinée, il semble qu'elle ait rencontré Fudge à Paris, en visite chez son homologue français et que tous deux aient décidé de la retenir. A peine rentrée, elle s'est précipitée chez Dumbledore. Au déjeuner, Minerva m'a dit qu'elle avait envoyé une chouette express hier soir pour prévenir de son retard, ainsi que diverses consignes à remettre aux différents étudiants qu'elle aurait dû avoir en cours ce matin. C'est Hagrid qui a fait la surveillance... Je me demande ce que ça a donné, et comment il a supporté toute une matinée d'enfermement ? En tout cas, Minerva m'a dit avoir apprécié l'organisation du professeur Dazurs.

Durant toute cette conversation, mon cœur, comme s'il avait peur que j'ai oublié Isolfe, m'envoyait de grands coups alarmés, qui me commotionnaient tout le corps, et ont fini par m'ébranler le sexe.

Plus tard, je l'ai vue, enfin entrevue, en salle des prof, elle avait l'air agité et anxieux, elle m'a balancé un bonjour, point barre, et s'est précipitée en dehors de la salle. J'ai interrogé Filius qui corrigeait des copies en baillant et en prenant son temps, lui, il m'a expliqué que le professeur Dazurs s'était faite coincer – il marque une pause et m'envoie un clin d'œil, serait-ce une plaisanterie masculine ? - par son ancien chef à Paris, qui a l'air de considérer qu'elle est toujours sa collaboratrice et qu'il en avait profité pour lui refiler un dossier à boucler avant demain soir. D'où son retard ce matin, avec la bénédiction de Fudge et de Berlacaron, le ministre français de la magie. – Vous comprenez donc que notre collègue soit stressée, à mon avis elle va y passer sa nuit.

Voilà, fin de cette livraison. Merci aux lecteurs que seraient venus s'aventurer dans les "Journeaux croisés" de me dire ce qu'ils en pensent !