Bellig (je me disais bien que ça me disait quelque chose, je suis allée vérifier dans mon dico brezonneg-galleg…)
Merci pour toutes tes revues et commentaires adorables et très vivants (très contente de ton feed-back sur les mains…quand la fiction rejoint la réalité, c'est gratifiant….) et évidemment je suis ravie d'apparaître dans ta liste de favoris.
J'espère que tu t'habitues au rythme lent introspectif peu actif de JXC !
Isolfe Isolde non ce n'est pas le même combat !
Et le descriptif physique d'Isolfe manquant, oui, c'est vrai que j'en fais très peu, mais il y a des éléments de réponse en différents endroits du texte.
Fenice
Je me focalise sur ton avant-dernière revue – un thème sur lequel j'avais envie de me défouler…. Alors, la gryffondorité de Lupin, Remus ? On tente une réponse en deux points ?
1/ Le système des maisons
JKR a poussé le système à son maximum, en intégrant ses personnages dans ses quatres "blocs" en fonction de leur caractère et leurs aptitudes… via une sorte de gourou qui lit dans les destinées… legelimens autorisée ?
Bref, le genre de trucs qui me hérisse le poil, cette espèce de déterminisme qui enferme les hogwartiens dans des rôles joués d'avance . A Gryffondor le courage, à Slytherin les coups bas, à Ravenclaw les savoirs, à Hufflepuff ? on se demande ce qui leur reste à ceux là, une sorte de sous-produit de l'élite hoqwartienne ? Comme si on faisait toujours preuve de courage dans tous les épisodes de sa vie ! Comme si on était condamné d'avance à se comporter en gros déguelasse ! Et en forçant le trait, ces quatres maisons qui vivent dans le même lieu, mais en parallèle, en se foutant sur la gueule de temps en temps, ça me fait penser à un certain communautarisme ambiant…
(Bon, je dois avouer, à ma grande honte, que je joue le jeu aussi, les méchants sont chez moi, très classiquement, des Slytherin ! )
Evidemment, je ne perd pas de vue qu'elle s'adresse à un jeune public, et que les classifications à la hache style bon/méchant (+ neutres ) sont finalement rassurantes quand on commence à essayer de se repérer dans la vie ! Et que dans le tome 5, Dumbledore et son gourou chapeauté semblent découvrir que le système a ses limites.
2/ Le cas Lupin
Alors, après avoir attaqué, le système, pourquoi y faire entrer mon personnage made in JKR de prédilection ?
Je ne répondrai donc que sur la question du courage, dont j'aime à penser que c'est, aussi, la chose du monde la mieux partagée… (et pour en rester dans le domaine rowlingien, cf Snape et sa rupture avec la bande de Voldemort !) Et Alixe, je profite pour répondre (à moitié) à ta remarque sur qui aura le courage ? (et Wagner et W Allen, je me demande si ce n'est pas dans Manhattan ? bref, tout a fait dans la ligne de Severus - vive Woody ! )
Donc, est-ce que Lupin manque de courage, est-il un pleutre qui n'ose pas parler de lui à sa belle ?
Oui, sans doute. Je me fais son avocat ? Oui, bien sûr.
Pourtant, du courage, il en a – mais mobilisé contre son loup et sa part noire, la lutte contre l'instinct bestial qui le pousse à transmettre sa malédiction, instinct de mort et paradoxalement instinct de survie, survie de cette race-là, parce que, in fine, n'est-ce pas cher Severus ? c'est comme cela que les loups-garous se reproduisent, en mordant à leur tour. Donc Lupin, homme, a ce courage là, tenir tête à son loup, lui faire violence, casser le circuit de la malédiction et ne pas se perdre, lui et son humanité.
Alors, comment s'étonner, que sur un sujet moins crucial (encore que …), plus personnel, il soit un peu moins droit dans ses bottes ? Et puis, c'est peut-être simplement de la tergiversation… s'il se laissait simplement encore un peu de temps avant de jouer au quitte ou double ? Ou si c'était simplement une nécessité ? je le cite (en avant première, journal de Remus, 8 avril)
" Le risque dont vous parliez tout à l'heure, je le prendrai, mais uniquement quand je serai certain que … eh bien qu'elle éprouve pour moi des sentiments….
- Remus, si vous cessiez d'avoir peur des mots… donc, quand vous serez certain qu'elle vous aime !
– Oui, là, mais … ce n'est pas encore le cas, si jamais cela doit l'être un jour, mais vous allez encore me taxer de pessimisme exacerbé ! Donc, pour le moment, je ne sais pas.
– Et bien, moi non, plus figurez vous ! si c'était une perche que vous tendiez… "
Je te ( vous) laisse deviner qui est son interlocuteur…
Bref, si ce n'est pas un plaidoyer pro domo lupini, ça y ressemble furieusement, et merci de m'avoir tendu une si perche si pertinente !
Le mousquetaire Léna qui review plus vite que d'autres tranchent les têtes… Snape Richelieu, c'était plutôt rigolo, cette similitude. Mais je pense pas qu'il y ait quoi que ce soit de commun entre les motivations du cardinal et celles du faiseur de potions… (et quand je pense que j'ai tenu à regarder le deuxième épisode – peine perdue, puisque que je n'ai pas pu me payer la tête de EB !)
Fée la neige la neige (qui s'osbtine à ne pas tomber chez moi, petit village gaulois qui fait de la résistance… dégoûtée… ) mes commentaires au paragraphe suivant
(et je continue sur Menés à la baguette, je rigole un bon coup, surtout avec James et ses démêlés avec MacGo, je prend une bouffée d'oxygène hilarant et je recommence à aligner des mots tourmentés…)
Astorius – merci d'avoir noté tout cela, et d'avoir pris la peine de suivre à la trace les mots de l'obsession lupinesque. Et peut-être aussi que lorsque Remus se roule dans la neige avec Fang, et qu'ensuite il court derrière lui, une part de lui pense à Padfoot ! sans qu'il ne l'admette – passé verrouillé… pour le moment.
Excellente question sur l'absence d'entrée dans le journal d'Isolfe - si les nanas sont compliquées, les mecs sont hyper – logiques… : -) – cf explication plus bas !
Bon, ça craint un peu, mes commentaires vont bientôt être plus longs que ce que je vous donne à lire, à ce stade fort risque d'auto-cirage de pompes …
Bonne lecture
Journal d'Isolfe, 13 février
Tant pis, je me résous quand même à laisser une trace écrite d'un épisode sur lequel j'avais d'abord décidé de ne pas m'étendre - et de ne me livrer à aucune analyse. J'en reviens donc, malgré ces bonnes résolutions, au 28 janvier.
J'avais décidé d'aller bosser en salle des professeurs, la solitude de ma chambre me pesait. Une sacrée surprise m'y attendait : Hagrid attablé devant un paquet de copies ! soupirant et transpirant !
Il est vrai que Minerva avait insisté auprès de lui afin qu'il ne se contente pas d'évaluations pratiques, mais qu'au moins deux fois dans l'année, il soumette ses élèves à un contrôle théorique de leurs connaissances.
Hagrid s'en était ouvert à Remus, qui avait proposé de l'aider ; un jour où nous étions tous deux en salle des professeurs, il m'en avait parlé et il m'avait proposé de joindre mes efforts aux siens, le but étant avant tout d'élaborer un sujet facile à corriger.
Nous y avions passé du temps, plus exactement, nous en avions perdu beaucoup à élaborer des énoncés aussi fantaisistes les uns que les autres – c'est moi qui avait commencé dans cette veine délire, et Remus s'était vite révélé plus imaginatif et plus extravaguant que moi. Nous avions ri comme des idiots – heureusement nous étions seuls – laissant une camaraderie fraternelle, gémellaire, se déployer sur nous, telle un vêtement tissé d'un seul tenant.
Et sans que Remus ne cherche à attacher à toute force une signification à tous mes gestes et à toutes mes paroles. Aucune interrogation, aucun doute, aucune peur dans ses yeux, limpides comme je ne les avais jamais vus, plus gris que bruns, de l'argent natif.
Aujourd'hui me voilà donc confrontée aux conséquences de nos élucubrations communes et du fameux sujet retenu, finalement très classique "Soin des créatures magiques : étude comparée entre hippogriffes et licornes".
Et je m'aperçois que nous aurions dû élaborer des QCM qui auraient pu faire l'objet d'une correction mutuelle entre les élèves. Je m'installe, sort mon paquet de notes, pour moi pas de correction, mais l'élaboration d'un dossier d'études sur les différentes méthodes de calcul de la rentabilité d'un investissement.
Mais Hagrid poussait de tels soupirs, lisant et relisant le même passage de la même copie, qu'il n'était pas facile de se concentrer ; j'étais à la fois excédée et amusée (Snape lui uniquement excédé, excessivement excédé). Au bout d'un moment, j'ai suggéré à Rubeus d'aller faire un tour, histoire de se changer les idées. Et je lui ai proposé de l'aider quand il reviendrait.
Il était ravi, comme un enfant à qui on lève une punition et qu'en plus on autorise à aller jouer, et il ne s'est pas fait prié pour se faufiler hors de la pièce.
Silence revenu, travail, Snape de l'autre côté de la table, décalé de deux places.
Puis sa voix - L'atmosphère est plus tranquille sans ce gros lourdaud, je lui réponds du tac au tac - Severus, vous êtes injuste, comme d'habitude, Hagrid est tout sauf un gros lourdaud, c'est quelqu'un d'infiniment sensible.
Il soupire en levant les yeux au plafond. Tout redevient calme. Mais pas pour longtemps, mon Dieu comme les hommes sont dérangeants parfois !
Il me demande, sarcastique si je vais m'attaquer à la correction des copies laissées en plan par Hagrid, je réponds que non. Je l'entends se lever, je reste les yeux sur mes documents, je suis contente qu'il s'en aille à son tour, finalement j'aurais été plus au calme dans ma chambre.
En fait, je suis descendue car … c'est Remus que je cherchais. J'avais envie de me faire regarder par lui.
Je me rends soudain compte que Snape est venu se placer derrière moi. Je le sens tout proche de mon dos, une source de chaleur et d'autre chose : attention fébrile et excitation sensuelle qui vient rebondir contre moi. Je me contracte, mon cœur accélère déraisonnablement, mon ventre fond autour de lui-même, je les déteste de répondre sans mon autorisation et si vite, si impudiquement, à une présence qui n'est pas encore une sollicitation.
Heureusement, il utilise sa voix, il étouffe ses sens, c'est son cerveau qui attaque – et ce faisant il me restitue la maîtrise de mon corps. Notre échange restera cérébral.
Il m' a demandé si j'accepterais de coucher avec lui, je me suis retournée vers lui, il me semblait qu'il fallait qu'il lise la réponse sur mon visage autant qu'il ne l'entende, je lui ai répondu non. Il s'est penché vers moi, j'ai cru qu'il allait tenter de m'embrasser, ou de me gifler, mais il fait quelque chose d'étrange : il souffle sur mes lèvres.
Il a l'air aussi surpris que moi par ce geste mystérieux, nous voilà donc tous deux, chacun de notre côté, à nous interroger sur sa signification symbolique ? thaumaturgique ? s'agissait-il de me faire parler ?
Mais déjà il n'est plus déjà question du désir qui tout à l'heure était tapi dans mon dos, c'est trop tard pour lui, Severus l'a transcendé lui-même, à son désavantage. Puis il bat en retraite, je suis sauvée de moi-même, s'il s'était tu, si, avant de me poser cette question si brutale et factuelle, il avait avancé ses mains, son visage vers moi, son torse, son ventre, mais avant de parler, comment être sûre que je ne me serais pas dépouillée devant une telle tentation ?
Et je crois même que j'aurais été capable d'appeler le visage de Remus sur le sien.
Une telle perversité m'éloigne de moi. Peut-être s'agit-il d'aller chercher le secret de Remus sur les lèvres et dans les bras de Severus? Je suis terrorisée.
Ensuite Snape redevient lui-même, il a refermé l'angle sous lequel il s'est donné à voir, il me demande le silence sur ce qui vient de se passer, puis il m'assomme avec son habituelle logorrhée sur ce qu'il suppose de Lupin et de moi, tout Hogwarts sensé savoir qu'il attend de moi que je lui ouvre mon lit et mes jambes.
Je me sens pâlir, il est dressé maintenant, penché sur moi, mais dans une posture de suffisance agressive, je réponds je ne sais quoi, mais je me souviens parfaitement que j'ai repris ses mots - mon lit mes jambes - pour bien lui montrer qu'ils ne me font pas peur, et que les entendre venant de lui m'est prodigieusement indifférent, mais je me rends compte alors soudain combien ces deux mêmes mots j'ai envie de les entendre prononcer par Remus. Votre lit, vos jambes et aussi ton lit, tes jambes, ouvre moi ton lit…
S'il venait à moi avec ces mots, je pourrais lui demander en échange de m'initier à son secret. Je sais, et il sait, que c'est la condition pour que … quoi ? l'un de nous deux détient-il la réponse ? Et est-ce que tout cela serait bien honnête ?
Pendant ce temps, où je suis à l'écoute de cette pulsation frénétique à l'intérieur de moi, Snape continue : Lupin méfiance, Dumbledore inconscience, je lui dis qu'il radote, il se rassoit et la boucle.
J'essaie de me remettre à travailler, je ne veux pas lui abandonner le terrain, lui non plus, heureusement Minerva arrive, elle nous salue, et s'installe de mon côté, elle jette un coup d'œil perplexe sur le tas malmené par Hagrid, Snape siffle entre ses dents "Soins des créatures magiques, partie théorie, une idée de vous ma chère", Minerva sourit discrètement, puis Hagrid revient.
La tension qui régnait dans la pièce se relâche sous l'effet de ces deux arrivées. Hagrid arbore un air à la fois ennuyé et entendu.
Remus, ne me laisse plus seule avec Snape.
Vous m'excuserez ce petit artifice chronologique, mais je voulais d'abord vous présenter la version Remus – Hagrid, le point de vue extérieur, avant le point de vue intérieur.
