RAR pas beaucoup à faire cette semaine pffff (soupir gros soupir énorme soupir … JXC, c'est du travail, mais peu de résultats !)

Léna la fidèle…

Et la scrupuleuse qui m'interpelle sur la disparition de la ponctuation, les ruminations de Lupin à l'état natif sais-tu combien cette remarque me fait plaisir… ?

Il ne se préoccupe plus que du contenu et en oublie la forme.

Je réemploierai ce procédé , cette fois-ci, ce sera une écriture désordonnée, à bout de raison, conçue pour refléter le glissement dans la folie.

Fée et Gn1-2 - le rendre attachant, c'est bien le but de la manœuvre. Mais je ne pensais pas que ça viendrait si vite. Nouveau chapitre de AA ? il est en phase de finition, je suis très contente du titre que j'ai trouvé, mais bon… vendredi peut-être ?

Et pour toutes les deux, et oui même la gueule de bois n'arrive pas vraiment à faire perdre son self-control au sieur Lupin.

Fenice – on va voir si les difficultés continuent à leur donner de la gniaque.

Bonne lecture (ce chapitre là, je l'aime vraiment bien…il y a des sacs qui se vident !)

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Journal de Remus, 8 avril (deuxième partie)

Fudge et Juan Palafox sont arrivés à 10 heures, au moment de l'interclasse ; autant dire que nous sommes tous précipités aux fenêtres pour les voir passer, pas mieux que des premières années !

Je m'attendais à voir un inqvisitor-mayor rigidifié par ses fonctions, en fait il arborait l'air jovial que je lui avais toujours connu, en plus sûr de lui. Fudge, lui, s'appliquait à donner le change. Et sa nervosité de ce matin semblait avoir quitté Albus.

Ensuite, nous avons tous rejoint nos classes, j'ai accompagné Isolfe jusqu'à la sienne, je voulais être certain qu'elle y entrait bien. En chemin, elle m'a avoué n'avoir jamais vu d'inqvisitor-mayor de ce genre.

« Il a l'air tout à fait sympa, il pourrait tout aussi bien travailler au service comm' de Fudge. Rien à voir avec ceux que j'ai pratiqués, des types austères et complètement opaques, affichant d'entrée de jeu votre culpabilité sur leur visage…

Mais … vous avez déjà été hm interrogée par un de ces bonhommes ?

– Oui, mais pas en tant que suspecte, je vous rassure, c'était dans le cadre de mes procédures d'accréditation… Néanmoins, un très mauvais moment à passer ! Vous croyez que ça va leur prendre combien de temps ?

– Je dirais que Palafox va prendre une heure pour lui, c'est le minimum à respecter avec un membre du Wizenmagot, même si ce n'est pas en cette qualité qu'il est interrogé, de son côté, Dumbledore va faire en sorte de ne pas lui en donner plus… Après, cela dépend de la quantité de blabla dont Fudge va avoir besoin avant et après pour se rassurer… Donc, peut-être toute la journée. Bien, vous êtes arrivée, je vous laisse.

– Ah, vous m'accompagniez donc, vous aviez peur que je fasse de mauvaises rencontres dans les couloirs ?

– Oui.

– Vous venez me chercher à la fin de mon cours, alors ?

– Oui. Nous entendions un brouhaha sonore en provenance de sa classe ; je répétais - Oui. »

J'ai essayé d'être le plus présent possible auprès d'Isolfe, elle avait l'air de vraiment redouter se trouver nez-à-nez avec un de ces fichus dementors. Je pense qu'elle y a été sensible - c'est à dire au fait que je sache gérer ce genre de désagréments…(oh arrête Lupin, tu sais qu'elle est à deux doigts de … NON – je n'écrirais pas cela, ce pressentiment a besoin de rester en moi, trop fragile pour l'écarteler entre des mots. Mon cœur, à qui je laisse plus de liberté, fait des bonds).

De toute façon, pas grand-chose d'autre à faire, Dumbledore ne m'a-t-il pas clairement annoncé qu'il me tiendrait en dehors du jeu ? Est-ce en raison de ma qualité de loup-garou ? (qualité, tu parles, défaut oui).

Mais bon sang, quelle idée abominable, de présenter Isolfe comme un pis-aller, un second choix… c'est dire l'état dans lequel je me trouve aujourd'hui. Pourtant, j'avais pensé avoir réconcilié les deux hier soir…

Et puis, que voulait-il dire par « vous occuper de vous ? »

Néanmoins, un peu avant 16 heures, Filch est venu m'extraire de mon cours, que j'ai donc conclu plus rapidement que prévu, et souhaitant à mes élèves de bonnes vacances. Il m'a conduit dans une petite pièce, dont j'avais oublié l'existence, située dans un angle du hall. Albus m'y attendait.

« J'ai peu de temps à vous consacrer, il faut que je retourne m'occuper de mes hôtes, mais je souhaitais vous tenir au courant de mes différents contacts au cours de cette journée.

Comme je prenais un air surpris, il m'expliqua

Ce n'est pas parce que je vous ai dit que j'agirais seul que je dois, en plus, faire silence sur mes actions…Au contraire, d'ailleurs, il me semble plus prudent de vous tenir au courant. Vous serez donc comme une sorte de doublure.. sans compter que vous avez le droit de savoir, en qualité d'ami de Sirius. Bien, donc Palafox m'a interrogé, très ingénieux, l'inqvisitor-mayor, très doué, il est plutôt jeune pour le poste, un ancien condisciple à vous ?

– Non, pas vraiment, 3 ans de plus que moi.

– Ah, bien. Donc, un de mes anciens élèves… mais il a eu l'intelligence de ne pas jouer sur cette corde. Subtil, affichant une neutralité absolue, en son âme et conscience, mais finalement essayant de me faire tomber dans une demi-douzaine de chausses-trappes. Je ne suis pas certain que Fudge ait remarqué combien Palafox était doué, et potentiellement dangereux pour lui. Il est clair qu'il le méprise et qu'il a le goût du pouvoir. Et que les fonctions d'inqvisitor-mayor sont un véritable tremplin … pour les habiles et les ambitieux.

Aviez-vous remarqué cela, lorsque vous le côtoyiez ?

– Non, je garde le souvenir de quelqu'un de plutôt drôle, bon sans avoir à travailler, mais pas vraiment ambitieux. » Je me demandai rapidement si Albus avait jamais été au courant de ce que Palafox organisait.

« J'ai appris qu'il était marié, avec une fille de Salomon Lexloss, l'un des trois grands juges, - une remarquable stratégie d'alliance matrimoniale. Un réel sans faute. Ils ont 4 enfants.

Bons dieux Albus, grand bien lui fasse ! Il pourrait aussi bien s'être maqué à la reine des muggles, et avoir dix enfants et quinze chiens, qu'est-ce que j'en ai à foutre ! »

Il me regarda, enfin interloqué. Je repris, plus doucement

« Je vous fais remarquer que j'ai laissé mon cours en plan, à votre demande. Avez-vous eu des nouvelles de Sirius ? Vous avez vu votre contact ? Il est entré à Hogwarts ?

– Désolé de ne pas en être venu tout de suite au fait, mais Remus, vous comprendrez que j'ai besoin de décompresser. Mon inspecteur / confesseur en a officiellement terminé avec moi, et officiellement nous ne faisons plus que parler de choses et d'autres…mais vous vous doutez bien que j'avance encore en terrain fortement miné. Néanmoins, je pense que le plus dur est derrière moi : Palafox n'a pas pu faire autrement que de conclure que j'étais immaculé comme de la poudre d'albafolia. Certes, une enquête va être aussi ouverte à Azkaban, mais dans le plus grand secret, pour éviter tout risque de remous. J'ai une petite idée comme quoi ils ne découvriront rien là-bas, parce que nous en sommes arrivés à un système où il est plus "rentable" de camoufler les dysfonctionnements d'Azkaban et l'incurie de Périlogue que de les porter sur la place publique pour demander que des mesures fortes soient prises. Je crains fort que Fudge se soit lui-même fourré dans cette sorte de piège "mou".

Donc, j'en viens enfin à ce qui nous intéresse : après mon interrogatoire, Fudge et Palafox sont venus dans cette pièce, transformée en salle des délibérés. J'ai donc pu disposer de mon temps, encore que j'étais censé attendre dans mon bureau le résultat de leur huis-clos…

Il marqua une pause, pour un peu, il aurait pouffé derrière sa main comme un élève venant de jouer un bon tour à son professeur …

Je suis allé voir Gn1-2, nous avions convenu de nous retrouver dans la forêt interdite. Je lui avais demandé de parler de moi, d'Hogwarts, de nous à Sirius, sans lui dire encore qu'un contact avait été pris entre lui et moi. Je voulais vérifier, par l'intermédiaire d'Gn1-2, dans quel état se trouvait sa mémoire, sa conscience, ce qu'il lui restait comme connaissance de lui, tout en sachant que je dois lui laisser du temps.

Quel immonde traitement, quelle affreuse perspective, que d'être dépossédé de soi. Quelle absurdité de se voir privé de la possibilité d'éprouver des remords, et de regretter les actes pour lesquels on est emprisonné. Parce que le remord, le repentir perdent tout leur sens si on ne sait plus ce que cela signifie d'être heureux. Remus, notre communauté est véritablement haïssable. Ne vous méprenez pas, j'ai souvent songé en ces termes, avant l'emprisonnement de Sirius, mais je n'ai pas fait entendre cette voix-là. »

Je l'ai vu se voûter soudain. J'en ai éprouvé un véritable choc, comme si, d'un coup, il me faisait découvrir la fragilité de notre communauté et m'obligeait à davantage de lucidité et d'esprit critique à son encontre. Presque comme s'il venait, du moins sur ce point précis, de désenchanter mon monde magique.

Comme le faisait souvent Isolfe, de façon plus légère, sur des sujets moins graves. Et pourtant je savais aussi, en ce moment précis, qu'elle aurait dit la même chose qu'Albus. Ce que les années avaient apportées à Dumbledore, cette sorte de désengagement epistémologique du monde magique auquel il m'avait dit s'être astreint, afin de mieux le comprendre, ..elle, cette distance critique, même si elle y mettait trop d'affect, …elle l'avait toujours eue, parce qu'elle n 'était qu' à moitié magique.

Mais où ces deux-là réussissaient, moi je ne pouvais qu'y peiner et me fourvoyer, j'étais trop monstrueusement magique pour pouvoir raisonner aussi librement.

Et puis il s'est redressé, m'a scruté attentivement, comme s'il se livrait à l'occupation la plus nécessaire au monde. Pour une fois, c'est moi qui me suis détendu le premier.

« Dites-moi, de quoi Sirius se souvenait-il encore ? Comment a-t-il réagi ?

Vous savez, il n'est pas dans la meilleure des formes.. C'est surtout Gn1-2 qui a parlé, il a mentionné les noms que je lui avais demandé celui de l'école, le mien, le votre. Sirius s'est rétracté, donc il a réagi. Gn1-2 n'a pas trop voulu le solliciter…Je lui fais confiance, c'est le plus à même de juger de ce que Sirius peut supporter. Il possède des trésors de tendresse pour son prisonnier …une sorte de tendresse protectrice, … maternante. J'imagine qu'il saura me dire non si un jour il estime que je veux aller trop vite. On pourrait presque dire que…

Que quoi Albus ?

Et si je vous laissais compléter Remus ?

… que Gn1-2 serait la rédemption d'Azkaban ?

Peut-être, peut-être…. Mais dites moi, quelle heure est-il ?

Je regardai ma montre

16 heures trente.

Par la barbe de Merlin, il faut que j'y retourne… vous savez, pour contresigner mon procès-verbal. »

Il me fis un clin d'œil, à nouveau débordant de juvénile espièglerie. Il avait des années de moins que moi en ce moment précis.

Il sortit, je restai encore un peu, dans un état d'esprit assez agréable, léger, à peu près serein. Je m'accrochais au clin d'œil d'Albus, tant pis si je surestimais son message, mais pour le moment j'avais envie d'être optimiste et de penser qu'il y aurait une solution pour Sirius. Je partis ensuite retrouver mes spécialistes. J'eux presque eu envie de leur parler d'Gn1-2. Quelle colle à leur poser ! – un dementor a-t-il une conscience ?

A six heures et quart, quelqu'un a fait irruption dans notre salle de classe, ouvrant brusquement la porte, sans avoir frappé. Mes élèves l'ont vu avant moi, car j'étais dans les rangs du fond, tous se sont immédiatement figés, j'ai entendu la voix de Severus, un peu moins revêche que d'habitude. Il m'a demandé de le rejoindre immédiatement dans le couloir. Là, il m'apprit que les deux dementors avaient pénétré dans l'école.

C'est Mimsy-Porpington qui avait donné l'alerte, il y avait environ une dizaine de minutes.

« Laissez vos étudiants, enchantez l'accès, suivez –moi. Il faut faire vite avant qu'un accident ne se produise. Je ne comprends pas ce qu'ils foutent là, c'est inadmissible, ce connard de Fudge ne sait vraiment donc rien faire, à part essayer de torpiller Hogwarts ? »

Il était absolument furieux, et pour une fois nous étions dans le même camp. Je retournai expliquer à mes étudiants que je devais les laisser, Severus qui était rentré avec moi , leur dit de ne quitter les lieux sous aucun prétexte, Arthur me demanda s'il pouvait être utile. J'hésitai un peu, Elizabeth Ludon se leva à son tour, je fis taire les objections de Severus, lui expliquant qu'il fallait mieux être deux de plus et que Arthur et Elizabeth seraient à la hauteur. Nous quittâmes la classe, Severus enchanta la porte, il mit mes deux recrues au courant de la situation.

A cette heure, la plupart des cours étaient terminés, ce qui faisait un nombre considérable d'élèves susceptibles de se trouver ailleurs que sous la surveillance d'un professeur sachant quoi faire face à un dementor.

Albus avait réquisitionné ses professeurs, Minerva et Cynthia s'occupaient à rassembler les élèves dans leurs dortoirs avec l'aide des préfets, les autres nous attendaient dans le grand hall, quant à lui il était déjà parti, avec Palafox, à la recherche des deux dementors.

Je me disais qu'Isolfe devait être logiquement, en train de travailler tranquillement chez elle. Et qu'elle saurait quoi faire si … Et que l'un des dementors était Gn1-2, et qu'il n'y avait, en principe, rien à craindre de lui.

Nous sommes arrivés dans le hall pour y retrouver Vector, Filtwick, Marigold. Bien sûr, Isolfe n'était pas là … Severus me vit fouiller les alentours du regard, il me jeta, impatiemment

« Je suppose qu'elle est en sécurité, planquée chez elle. »

Nous avons formé trois groupes, j'ai envoyé Arthur avec Snape, et pris Elizabeth et Vector avec moi. Nous sommes partis en direction de l'aile des salles de cours, je m'en voulais d'avoir laissé mes étudiants là-bas.

Pendant une bonne heure, nous parcourûmes des kilomètres de corridors absolument déserts et silencieux, vérifiant que les portes des salles étaient fermées ou que les pièces étaient vides, la tension et l'inquiétude du début faisant place à une sorte de relâchement mêlé de soulagement chez Vector et moi, alors qu'Elizabeth restait concentrée à l'extrême, les yeux brillants et les mâchoires serrées. Il était plus que probable que Gn1-2 avait réussi à raisonner son collègue et lui faire quitter les lieux.

Nous étions maintenant dans l'interminable couloir qui mène à la bibliothèque, d'où tous les étudiants avaient été évacués par Cynthia il y avait plus d'une heure. J'étais en train de jeter un coup d'œil dans un recoin sombre, quelques marches donnant en contrebas sur une petite porte, je descendis pour m'assurer qu'elle était fermée, je remontai lorsque j'entendis Elizabeth étouffer un cri. Sebastien se mit à courir. Elle le suivit immédiatement, je m'élançai à mon tour.

Je sprintais, je voyais devant moi, à une cinquantaine de yards, juste devant la porte de la bibliothèque, de face un dementor, de dos, quelqu'un habillé d'une grande robe noire, entre eux deux, soudainement apparue, la forme argentée d'un patronus, extrêmement nette. J'avais rattrapé Elizabeth, puis Vector, j'étais tout proche maintenant, je voyais le visage argenté du patronus, se détachant pleinement sur l'obscurité ambiante, malgré le flou qui baignait ses traits, des traits qui m'étaient inexplicablement familiers. Le dementor disparut, mais un autre se précipitait vers la forme noire, venant d'un corridor adjacent, il cria "Non" , le patronus se tourna vers lui, lui aussi se dissipa.

Snape et Arthur arrivèrent par où le deuxième dementor avait surgi, il faisait à nouveau clair, mais nous formions un groupe confus et désorienté. La forme noire se retourna enfin, c'était Isolfe, elle jeta sa baguette, qui tomba sur le sol avec un tintement funèbre, elle me bouscula, ses yeux passèrent sur moi sans me voir, elle se mit à courir, je m'élançai derrière elle, mais quelqu'un me retint par la manche. C'était Albus. Je me dégageai d'une brusque secousse, il vacilla en arrière et me lâcha. Je me remis à courir, mais je n'eus que le temps de parcourir une dizaine de yards, avant d'être immobilisé par un stupefix. Albus me rejoignit, je bouillais de colère, de quel droit ce vieux con m'avait-il immobilisé ! J'allai me mettre à crier de colère sur lui, mais il me plaqua la main sur la bouche, une main que j'eus la tentation de mordre, et cette réaction instinctive me fit froid dans le dos – je me calmai immédiatement. Il me glissa

« Ne vous inquiétez pas, j'envoie Minerva auprès d'elle, restez avec les autres, je viendrais vous expliquer ce qui s'est passé. »

Ensuite nous avons encore patrouillé dans les couloirs, c'était inutile, mais nous étions tous, à des degrés et pour des raisons diverses, choqués par la scène. Donc cette sorte de procédure, de routine d'arrière-garde, donnant l'illusion de l'action, me permettait de rester encore un moment avec les autres et d'échapper ainsi à la tentation de me rejouer cette scène, encore et encore.

Et de différer encore le moment où j'affronterais enfin la terreur qui était entrée en moi lorsque je m'étais aperçu que la forme noire était Isolfe, l'idée insupportable que j'avais failli perdre le meilleur de moi, ce meilleur si difficile à surveiller et à protéger, n'est-ce pas, puisqu'il existait en dehors de moi, je n'avais jamais ressenti comme à cet instant que la contrepartie de l'amour que l'on voue à une personne n'est autre chose que l'angoisse et que plus on aime, plus on a peur. Je m'étais persuadée qu'elle était en sécurité, et j'avais eu tort, et je n'en avais rien pressenti… J'avais l'esprit tout occupé de Sirius et des plans de Dumbledore, et de la procédure d'interrogatoire en cours.

Les autres se mirent à parler entre eux, Arthur questionnant Elizabeth et Vector, il fit bien une tentative, observée de loin par Snape, pour m'interroger à mon tour, mais je lui fis signe que je ne souhaitais pas parler. Je vérifiai simplement qu'Elizabeth avait bien encaissé le choc. Après tout, c'était sa première rencontre avec un dementor, et même si cela n'avait pas été une confrontation directe, elle l'avait vraiment vu en conditions réelles, pas en simulation. Je décidai de lui consacrer du temps le plus tôt possible, pour débriefer et pour continuer à occuper mon esprit à autre chose. Avec Arthur, aussi – je souhaitais qu'il me raconte ce qui s'était passé avec le deuxième dementor, qui devait être Gn1-2. J'imaginai qu'ils étaient en train de le réanimer, là-bas, lui et l'autre ; et qu'ils seraient bientôt soumis à leur procédure de remise en service.

J'écoutais néanmoins, j'appris que Fudge s'était littéralement décomposé lorsque Minerva, absolument hors d'elle, était venue interrompre leur réunion pour les mettre au courant de ce qu'il se passait. Palafox, lui, s'était évidemment montré à la hauteur, il avait habilement donné un biscuit à ronger à Fudge, lui suggérant de prendre contact immédiatement avec Périlogue et le dementor en chef. Une fois son ministre occupé, ou plutôt neutralisé, il s'était mis à disposition de Dumbledore pour rattraper les deux dementors.

Lorsque nous nous fûmes assurés que tout était redevenu normal, et que je fus allé "libérer" mes spécialistes, nos différentes équipes (hormis Elizabeth et Arthur à qui je promis une réunion entre nous tout de suite après l'officielle – j'avais cru qu'Arthur râlerait, mais non) se retrouvèrent dans le bureau d'Albus.

Fudge bien sûr y était toujours. Il venait de recevoir une réponse d'Azkaban par Chronovol, apparemment Dumbledore n'avait pas jugé utile de le faire bénéficier de sa nouvelle liaison magique. Bien sûr, Périlogue n'était responsable de rien, le dementor en chef – il s'appellait 666 ! – avait missionné deux de ses sbires pour assurer la protection du ministre et de l'inqvisitor-mayor, avec ordre strict de rester à l'extérieur de l'enceinte d'Hogwarts. Et bien sûr, il allait diligenter une enquête interne afin de déterminer les responsabilités etc etc etc.

Minerva avait du mal à se contenir pendant que Fudge nous lisait cette réponse, ne paraissant pas plus impliqué qu'un vulgaire porte-parole… avec cette réserve qu'il transpirait à grosses gouttes.

Elle explosa quand il eut terminé :

« Mais enfin, une enquête interne, c'est insensé ! Dois-je vous faire remarquer que c'est justement à cause d'une autre enquête que nous en sommes arrivés là ! J'ai l'impression, monsieur le ministre, que le bureau d'Albus n'était pas le meilleur endroit pour appréhender toute la gravité des faits qui se sont produits à l'instant. »

Elle décocha un regard étincelant à Palafox, qui afficha en retour un air d'avertissement sans indulgence pour son ancien professeur. Je l'aurais presque entendu lui dire – Pense ce que tu veux de Fudge, mais te t'avise pas de me contrer… Minerva changea son angle d'attaque, elle revint à la charge en direction de Fudge :

« Vous rendez-vous compte de ce qui aurait pu arriver, avec deux de vos dementors lâchés dans un établissement rempli de jeunes enfants – ce n'est pas une académie d'aurors ici ! Et il n'est pas question que, par je ne sais quel tour de passe-passe ministériel, la responsabilité retombe sur Hogwarts et sa direction. »

Si Fudge n'avait pas compris le message, c'est qu'il était bouché à l'émeri. Mais c'est Palafox qui répondit :

« Soyez assurée que cela ne se produira pas. »

Non, j'imaginai trop bien qu'ils n'auraient de cesse que d'étouffer l'affaire. Mais comment cela allait-il être possible, avec les quantités d'élèves qui allait dès demain être relâchés dans la nature à l'occasion des vacances ?

Minerva n'en avait pas encore fini, mais elle essaya de se montrer plus conciliante.

« Par Merlin, nous avons évité la catastrophe. Heureusement que le professeur Dazurs a su comment réagir, mais je ne réponds pas de son état dans l'immédiat, deux dementors contre elle. Mais que cherchaient –ils enfin ? Qui les commande ? »

Palafox se raidit à nouveau, Albus décida qu'il était temps d'intervenir. Moi, j'en étais resté à ce que je venais d'entendre Minerva dire, avec un violent coup au cœur " je ne réponds pas de son état dans l'immédiat". D'après ce que m'avait dit Albus, elle avait dû aller la voir. Je me rapprochai d'elle, profitant de ce que tous les autres étaient en train d'écouter Albus. Je la tirai discrètement par la manche. Elle se retourna, me vit et comprit tout de suite ce que je lui voulais. Je me rendis compte alors de ce que sa colère dissimulait – elle était profondément bouleversée.

« Ah, Remus, je suis désolée, je, j'aurais dû vous parler en premier… j'en ai un peu rajouté, pour faire réagir les deux bonhommes, ne m'en voulez pas. Voici ce que je peux vous dire.

Elle m'a demandé si tout était rentré dans l'ordre, si les dementors n'avaient endommagé personne, enfin, est-ce endommagé qu'elle a dit ? je ne sais plus bien, mais peu importe, elle voulait savoir ce qui s'était passé, mais là, j'étais bien sûr incapable de lui répondre, il faut attendre les résultats de l'enquête de Cornélius, ridicule cela, véritablement incapable au dernier degré - la colère vint à nouveau accélérer sa voix.

– Mais, comment l'avez-vous trouvée ?

– Eh bien, je dois dire … bizarre…

- Bizarre, comment ça ? Enfin, pourtant les question qu'elle vous a posées, enfin , c'était plutôt normal !

– Remus, je n'ai pas dit qu'elle avait perdu ses esprits, même si cela serait compréhensible, mais vous vous doutez bien que dans ce cas, je l'aurais conduite de gré ou de force à l'hôpital . D'ailleurs, j'ai demandé à Poppy de passer la voir dans un petit moment. Et puis, elle m'a demandé de vos nouvelles, elle voulait savoir ce que vous aviez fait pendant que les dementors étaient ici.

Non, en fait j'ai dit bizarre, parce que j'ai eu l'impression que ce n'était pas sa mauvaise rencontre, si je puis dire, qui l'avait mise dans cet état. Et quand j'ai voulu en parler avec elle, elle a agité la main et m'a dit « Oh, ça, ce n'est pas le problème… » Alors, je lui ai demandé de me dire ce qu'il y avait d'autre, et là, elle m'a simplement dit de la laisser seule. J'ai jugé préférable de ne pas insister.

« Apparemment, notre chère professeur Dazurs était plus effrayée par son propre patronus que les deux crétins de Fudge… A chacun ses limites. »

C'était Severus qui venait de parler ainsi, j'étais tellement douloureusement attentif à ce que me disait Minerva que je ne l'avais pas vu s'approcher de nous, je me rendis compte qu'il devait avoir tout entendu, tout écouté de notre conversation….

Il arrivait à point nommé pour me soulager de la tension qui depuis hier était en train de me remonter comme la corde d'une arbalète. Il avait délibérément espionné une conversation privée, il s'était une fois de plus immiscé, il allait me le payer.

Je le saisis sans ménagement par le bras, juste sur sa foutue marque, je l'obligeai à me suivre à l'extérieur. Minerva était tellement surprise, qu'elle ne tenta rien pour m'arrêter.

Nous nous retrouvâmes dans le couloir, je le collai contre le mur, j'entendis le bruit mat de son dos s'encastrant dans les boiseries….

« Severus, j'ai eu tort, par deux fois, j'ai déjà eu envie de vous casser la gueule, et pour de bonnes ou de mauvaises raisons, je ne l'ai pas fait. Mais j'ai eu tort. »

Il n'avait pas peur de moi, bien sûr, c'était un sentiment auquel je l'avais obligé à succomber une fois dans sa vie, et il avait dû décider qu'il n'en serait plus jamais ainsi. En ce moment, il se tenait coi, il était simplement curieux de ce qui se passait. Mais moi, j'avais peur de lui, peur de ce qu'il pouvait révéler de moi à Isolfe.

« Donc, je vais le faire aujourd'hui, maintenant et à chaque fois que vous croirez autorisé à faire des commentaires nauséabonds sur Isolfe Dazurs.

– Eh bien allez-y, je n'attends que ça. »

J'aurais presque pu croire qu'il y avait une pointe d'impatience dans sa voix, au delà du défi. Il ajusta sa position, je sentis ses épaules rouler sous mes paumes. Il posa ses yeux sur les miens, ils étaient étrangement lumineux ; je les vis se fermer sous le choc. J'étais à quelques pas en arrière de lui, je frottais mon poing tout en l'observant, empli d'une sombre satisfaction. Il avait toujours les paupières fermées, pourtant j'avais tapé en dessous, sur la pommette gauche, que le coup avait fait rougir, créant une dissymétrie totalement inédite sur ses traits. Il se redressa, s'éloigna du mur, se rapprocha de moi et me dit :

« Vous ne tapez pas bien fort, Lupin, c'était presque une caresse. »

Et il entreprit de se frotter la joue avec précaution.

Je lui répondis :

« Souvenez-vous de ce que je vous ai dit, Snape, à chaque fois que vous ferez le malin à son sujet.

– Et lui dire qui vous êtes, est-ce, je vous cite, « faire le malin à son sujet ? »

Le deuxième coup le renvoya dos au mur.

« Vous avez votre réponse, j'espère avoir été moins… caressant. »

Je tournai les talons, et m'éloignai rapidement pour éviter qu'il ne me mette, une nouvelle fois, au défi de tenir ma promesse. J'avais néanmoins l'impression d'avoir marqué un point, au deuxième coup.

Je récupérai au passage Elisabeth et Arthur qui m'attendaient en bas de l'escalier de Dumbledore. Je leur demandai de me suivre dans mon bureau. Nous nous installâmes un peu n'importe comment, je dus me faire violence pour ignorer un gigantesque mal de tête qui me serrait les tempes, s'en donnant à cœur joie et braillant Isolfe Sirius Isolfe Sirius. Je n'étais donc vraiment pas dans l'état d'esprit adéquat pour ce genre de séance, qui requiert une sérénité totale de la part de l'animateur, afin qu'il puisse tout autant s'impliquer que prendre ses distances par rapport à ce que les autres lui rapportent.

Je me mis à me frotter le poing droit, dont les jointures étaient rouges et endolories. Comme la pommette de Snape, j'imaginais. Elizabeth et Arthur me regardaient faire.

« Qu'est-ce qui s'est passé, professeur ? »

C'était la voix d'Elisabeth, pleine de sollicitude - et de curiosité… Je me voyais mal leur répondre que je venais de casser la gueule au professeur de potions d'Hogwarts. Pourtant, c'eût été sans doute un grand soulagement que de m'autoriser à le faire, et à eux justement, qui se trouvaient en dehors de ce fichu sac de nœuds. Mais nous nous étions précisément réunis pour faire le contraire, pour que moi je recueille leurs impressions sur les événements du début de soirée et que je réponde à leurs interrogations.

« Peu importe, Elizabeth, dites moi plutôt comment vous avez vécu tout cela ?

Eh bien, je dois dire que j'étais plutôt contente que nous soyons trois, je me sentais … en sécurité, vous voyez. Finalement, c'était moins difficile qu'une simulation, je me disais que si nous en rencontrions un, et que vous me laissiez faire, et que je me plante, vous seriez là pour hm rattraper le coup. Mais c'était exaltant aussi, de se dire que ça y était, j'étais vraiment dans une vraie action. »

Elle s'arrêta, jeta un coup d'œil à Arthur, qui resta imperturbable, puis à moi qui l'écoutais avec attention, et même émotion, et qui me disais en même temps que pour Isolfe il n'y aurait eu personne pour rattraper le coup si elle s'était plantée. Elle reprit

« Et puis, bon, on a eu le droit à une super démonstration, j'étais plutôt sciée, deux dementors envoyés à l'as grâce à un super patronus, un patronus humain. J'avoue que je n'aurais jamais imaginé cela de la part de Dazurs et de ses chiffres ! C'est rare, non ? Vous ne nous en avez pas beaucoup parlé de ceux-là ? Enfin, tout le monde sait que Dumbledore en a un … Je suis sûre qu'Arthur est jaloux !

– Pff, absolument pas, garde tes complexes pour toi, ma grande ! Mais y a un truc que j'aimerais savoir, professeur, est-ce que vous savez si un patronus humain neutralise un dementor pendant une période de temps plus longue ? ou peut-être même l'élimine carrément ? »

Fichtre, Arthur venait de mettre le doigt sur un autre problème, que je pressentais, mais sans avoir voulu l'aborder… On pouvait effectivement facilement imaginer que son "dysfonctionnement" rendait Gn1-2 plus vulnérable à un choc patronophylactique.Et les dementors qui avaient besoin de trop de temps pour récupérer étaient éliminés séance tenante. Il n'y avait pas de maison de convalescence pour eux… c'était fou comme cette procédure, que je connaissais depuis longtemps, m'apparaissait soudainement inhumaine à cause d'un seul. Merde, merde, merde et si Isolfe, en état de légitime défense, avait éliminé l'appui de Sirius ? Bordel, comme si ma vie n'était pas déjà assez compliquée, avec mes amours impossibles et maintenant cette amitié laissée en friche… et les deux qui venaient se télescoper … SB vs ID. Bon enfin, ce n'était pas la peine de pleurer avant d'avoir mal…

« Bonne remarque, Arthur, mais je n'ai pas de réponse définitive à vous apporter. »

Je retrouvai mon débit et ma voix de professeur, je réintégrai le rôle confortable, voire exaltant, du sachant – au moins une chose que je maîtrisai, mes connaissances !

« Des expériences ont été menées par des experts de DCFM, Albrecht Septsceaux, notamment, je vous en ai déjà parlé, sur quelques dementors capturés par des aurors. Sur cette base, Septsceaux a effectivement conclu que les patronus humains étaient plus efficaces que les autres, certains se sont même révélés mortels. (Mortel, sacrémerlin, et si Gn1-2…)

Néanmoins, il était dans le cadre d'une expérience, et non en conditions réelles, ; comme toujours il y avait un risque de biais

De biais ?

Oui, lié à la faible taille de l'échantillon, ils n'étaient que trois ou quatre, des prisonniers, donc pas au meilleur de leur forme, et puis, il était impossible de se livrer à la double expérience - patronus humain puis patronus animal - sur le même sujet, pour justement éliminer le biais lié à la condition du dementor, à son expérience …etc.

Ah oui, la théorie des échantillons, le test du Khi deux, ce cher professeur Vector…

– Ouah, moi je me vois bien faire ça, plus tard, des expériences de ce genre …

Ouais, quand tu seras chargée de famille et que ton mari t'interdira de prendre des risques !

– Ben oui, ça me semble un bon plan. Surtout si j'épouse un auror ! »

Ils échangèrent deux regards rigolards, qui signifiaient clairement que ces projections d'avenir n'étaient encore pour eux que des hypothèses d'école.

« Et vous, Arthur, parlez-nous de votre équipée avec le professeur Snape …

Ah, Snape, tout au long, je me disais en moi – Merde, si je foire quelque chose, il va en profiter pour retirer des points à Gryffondor, j'vous jure un peu. Bon, non, j'rigole, en fait j'étais …. Bon enfin, j'arrête, avant de devoir avouer devant Elizabeth que finalement j'étais content que Snape soit avec moi !

– Et que tu avais les pétoches, allez, dis-le !

– La peur est inhérente au métier d'auror, trouvez un auror qui vous dit ne jamais avoir peur, et vous pourrez avoir des doutes sur son honnêteté !

– Hm, et vous, professeur, vous avez eu peur ?

– Je ne suis pas auror… mais ce n'était pas la question. Oui, sans doute pas pour les mêmes raisons que vous (avais-je été le seul à penser à elle ? Non, Severus en avait parlé aussi). Alors, Arthur, à part cela ? »

Je voulais surtout savoir s'il avait remarqué quelque chose d'anormal dans le comportement de Gn1-2, je voulais passionnément qu'il me confirme que je l'avais bien entendu crier " Non " et être rassuré sur ce point – il n'aurait rien tenté contre Isolfe.

– Ben, en fait c'était plutôt bizarre, plutôt comme si le dementor s'était désintéressé de nous, à aucun moment il n'est apparu menaçant, et pourtant Snape et moi, on était prêt à en découdre, et bien non, rien. Bon, je me suis dis que nous n'étions pas sa cible, bon, mais est-ce que Dazurs, hm, enfin, je veux dire le professeur Dazurs l'était vraiment ? j'vois pas trop pourquoi, et puis il aurait dû logiquement chercher à se débarrasser de nous, pour pouvoir faire son boulot rapidement. Je sais que ce genre d'affreux n'a pas de scrupules. En fait, j'ai plutôt eu l'impression qu'il cherchait à nous entraîner à sa suite …

- Pour vous piéger, peut-être ? La suggestion était d'Elizabeth.

– Non, non, plutôt comme s'il voulait nous faire trouver l'autre. Ecoutez, je n'ai pas vu beaucoup de dementors dans ma vie, une fois en fait, avec … bon, mon père…

je vis Elizabeth ouvrir de grands yeux admiratifs

– … mais celui-là avait comment dire l'air vraiment étrange. Vous avez remarqué ça aussi, vous autres ? »

Je me tournai vers Elizabeth.

– Et bien, difficile à dire, je l'ai vu et il a tout de suite disparu… Et vous, professeur ?

Je n'étais pas autorisé à satisfaire sa curiosité, je répondis donc prudemment :

– Je ne l'ai pas vu plus qu'Elizabeth, simplement je crois l'avoir entendu s'écrier "Non"… pas vous ? »

Arthur eut l'air surpris, secoua la tête, Elizabeth ne se rappelait pas avoir entendu quoique ce soit. J'aurais donc imaginé cela ? Effectivement, pourquoi aurait-il crié « Non » ? Pour se protéger d'Isolfe et de son patronus ? ce qui prouverait alors qu'il était conscient du risque qu'il encourrait ? du risque mortel ? Il fallait absolument que j'aille à mon tour me faire débriefer par Albus. Je mis fin à la séance.

« Ok, c'est bon pour ce soir. Je vous conseille d'aller manger et vous mettre au lit ! »

Je les quittai un peu brusquement et me dirigeai vers le bureau de Dumbledore. J'espérai qu'il serait seul maintenant.

J'avais toujours aussi mal à la tête, du moins m'étais-je enfin débarrassé du debriefing. Finalement, je n'avais pas trop mal réussi cette séance, (si un jour je perdais tout le reste, est-ce cela qui me resterait quand même, cette volonté et ce plaisir irréductibles d'acquérir et de retransmettre un savoir ? ça et mon loup …), je frappai à la porte d'Albus, qui était effectivement seul maintenant.

Fudge et Palafox étaient partis, l'un avec une nouvelle casserole, l'autre une nouvelle corde à son arc, comme il me fit remarquer. Il ne me fit aucun commentaire pour mon absence de toute à l'heure, je lui indiquai simplement que je m'étais occupé de mes deux étudiants spécialistes qui avaient participé à notre battue. Puis, j'en vins à mon sujet de préoccupation le plus immédiat :

« Pensez-vous que Gn1-2 va s'en sortir ? »

Comme d'habitude, il ne répondit pas directement, par Sélène, il était vraiment exaspérant ! Ou alors, il était aussi inquiet que moi, et craignait de se laisser déborder …

« Curieux, n'est-ce pas, c'est bien la première fois que nous nous inquiétons de savoir ce qu'il est advenu d'un dementor.

– Mais il me semble qu'il y a de quoi s'inquiéter, sacrémerlin, il a été confronté à un patronus humain, a priori plus puissant qu'un autre… et s'il ne s'en remettait pas et qu'ils le liquident là-bas… »

J'étais crevé, je ne pensais pas que je pourrais avoir encore plus mal au crâne que tout à l'heure, et pourtant c'était le cas. J'avais l'impression que mon cerveau cherchait à s'évader en rongeant les murs de sa prison d'os. Du moins n'aurais-je plus besoin de penser quand il se serait fait la malle. Je sentis que j'allais perdre l'équilibre, je manquai trébucher, je me jetai sur un fauteuil, sans y avoir été convié, je me calai la tête contre le haut dossier, je fermai les yeux, et pourtant je sentais comme le noir de derrière mes paupières continuait de m'entraîner dans une lente giration nauséeuse.

« Remus, répondez-moi, vous m'entendez ! Faites-moi signe. »

Je levai un peu la main, la voix d'Albus était préoccupée, plus rauque et dure que d'habitude, elle avait perdu ce léger chantonnement élégant qui lui permettait de rester au dessus de la mêlée, elle était plus dévoilée.

« Quel vieil idiot, je fais, je vous ai fait rester debout, j'aurais pourtant dû comprendre combien ces … événements avaient dû vous éprouver. »

Les mots arrivaient directement près de mon oreille, se serait-il agenouillé près de moi ? Sa main se posa sur mon épaule.

« Cesserez-vous d'être éprouvé un jour ? Aurais-je dû attendre un peu afin de vous parler de tout cela ? »

Je regimbai sous cette suggestion, je savais qu'il faisait allusion à la transformation dont je venais à peine de sortir, mais être loup une fois par mois, n'était-ce déjà pas assez, que cela en plus dût m'empêcher d'être considéré comme un homme normal le reste du temps ?

Et pourtant je savais qu'il avait raison, j'étais encore imprégné de toute cette horreur. Le loup avait beau être plus calme maintenant, il ne me dépossédait pas moins qu'avant. Je l'entendis se relever, s'éloigner, puis le bruit d'un liquide dans un verre, et à nouveau il était près de moi.

« Tenez, prenez cela.

Je n'avais pas envie de le voir, je gardai les yeux fermés, Albus renferma mes doigts sur le gobelet, je bus.

– Vous avez eu peur pour elle ? Hein, dites-moi, parlez-moi ! Vous êtes trop silencieux, vous vous enfermez dans vous-même. Allez, répondez ! »

Son intonation était pleine d'une sollicitation à la fois brusque et attentionnée. Il me reprit le verre des mains.

« Oui, peur pour elle, honte de moi, peur pour Sirius, pour Gn1-2 maintenant… Et j'ai l'impression que … et bien, peut-être vous m'aiderez à y voir clair… que Sirius et Isolfe, c'est irréconciliable. Vous voyez, cette après-midi, c'est comme si elle avait agit contre lui, et pourtant il fallait bien qu'elle se défende.. merde, c'est comme si c'était l'un ou l'autre, le passé contre le présent, il n'y a pas de continuité entre tout ça, tout se confronte, passé présent, lui elle, moi le loup. »

J'avais enfin ouvert les yeux, il n'y avait plus personne devant moi, Albus regardait à travers la haute croisée qui donnait au nord. Avait-il entendu ce que je venais de lui dire ? Je ne savais même pas si j'aurais été capable de répéter s'il l'avait fallu.

« Albus, vous avez entendu ? Vous avez compris ce que je ressens ?

– Oui, mais il n'est pas facile de vous répondre. Ce que je sais, c'est que votre histoire d'opposition entre Sirius et Isolfe, et bien, ça … c'est n'importe quoi.

Il abandonna sa fenêtre, et vint se planter devant moi, ses yeux étaient véhéments, et sa voix était impatiente, plus mordante que tout à l'heure, quand sa main reposait sur mon épaule. Là, il n'en était plus question, il était plutôt prêt à m'assener des coups sur la tête, pour me faire entendre raison.

– Est-ce qu'ils se sont rencontrés ? Non, non, non ! Donc qui êtes-vous pour déjà tirer des conclusions sur un événement encore à venir, si tant est qu'il se produise ! Tout le monde a un passé, tout le monde vit dans le présent, bon sang, seriez-vous le seul à manquer à ce point de caractère que vous ne sachiez concilier les deux ?

Je m'étais levé, s'il devait continuer à m'engueuler, je n'allais pas lui laisser le plaisir de le faire de toute son imbécile hauteur. Pourtant, je sentais que j'étais incapable de rester debout, je fus donc obligé d'aller me coller le dos au mur le plus proche. Je devais être blanc, de malaise et de fureur.

– Bon, revenons-en à un sujet plus immédiat, sur lequel je peux lever vos doutes. Vous pensez qu'un patronus humain pourrait avoir été fatal à Gn1-2, je pense justement le contraire. »

Il s'était mis à parler moins rapidement, je m'aperçus, avec satisfaction et honte tout de suite après, qu'il était essoufflé.–

« J'ai réfléchi à tout cela, le problème est assez inédit, effectivement, mais les patronus sont crées par des humains, ce sont donc des, comment dire, des… émanations de notre moi, une prolongation de nous en quelque sorte, la part de lumière en chacun de nous… la lumière … " Je suis la lumière du monde "… vous connaissez ?

– Oui, bien sûr, " celui qui me suit aura la vie éternelle… "

– Exactement, j'envie les muggles pour cela, avoir su se créer un tel monde au dessus du leur, un surmonde… qu'ils y croient ou pas d'ailleurs, parfois, j'aimerais avoir cette liberté là, celle d'y croire ou pas… Parce que pour les sorciers, pas de vie éternelle, n'est-ce pas ? la magie nous quitte et passe à un autre individu, ne laissant de nous qu'un cadavre…déshabillé. Bref, nous en étions où ? Ah oui, bien sûr, la lumière … les patronus… Il me semble donc que l'on peut conclure que le patronus auquel notre ami Gn1-2 aura été confronté aura reconnu sa part d'humanité et donc su que ses intentions n'étaient pas belliqueuses et ne l'aura que fait disparaître, sans autre dommage. Ah, évidemment, je me doute bien que mon explication vient heurter de plein fouet votre vision pessimiste des choses ! Mais je crois que je ne me trompe pas…

…J'ai pu parler à Gn1-2 quelques minutes avant sa rencontre avec le professeur Dazurs. Je faisais équipe avec Palafox, quelle curieuse situation n'est-ce pas ? Nous avions passé la journée à nous opposer, et là, nous étions dans la même galère, moi, parce qu'il risquait de se produire quelque chose de tragique, de fatal, dans mon école, et lui parce que, pour le moment, il était là, justement, et qu'en neutralisant Fudge, il endossait de facto, la responsabilité du ministre. Courageux, ET ambitieux, bien sûr. Palafox n'agit pas gratuitement… Bien, je continue et vous, Remus, je vous en prie, ne faites pas l'imbécile, allez vous asseoir, nom de nom. Je n'avais jamais vu jusqu'à aujourd'hui à quel point vous êtes toujours une fichue tête de mule ! Vous êtes prêt à vous trouver mal, et vous ne voulez pas céder ! Allez.

Il m'empoigna par le bras, me tira et m'obligea à me rasseoir. Puis il alla me chercher une nouvelle ration de sa potion.

– J'ai dû doser trop faiblement … ou alors vous n'êtes vraiment pas bien du tout.

Il me tendit le gobelet d'un geste péremptoire, s'assura que j'en buvais tout le contenu et alla le reposer sur son bureau. Curieusement, le goût me sembla plus doux que la première fois. Lui, s'était assis dans une des cathèdres à haut dossier sculpté, habituellement réservées aux visiteurs, qu'il avait orientée dans ma direction.

Donc, à un moment, alors que nous nous disions que nous les verrions jamais, nous venions de croiser Severus et Arthur, qui étaient aussi bredouilles que nous, je vis un des deux. Il était dissimulé dans l'embrasure d'une fenêtre, mais il avait bougé, ce qui m'avait permis de le repérer. Je parvins à faire croire à Palafox que j'avais aperçu quelque chose sur notre droite, au débouché d'un petit couloir menant… eh bien, je ne sais même plus où ! Il se proposa d'aller jeter un coup d'œil, évidemment il tenait à être le premier à mettre la main sur ses sbires…

Donc, Gn1-2 et moi disposions d'un peu de temps, Il avait l'air horrifié de ce qui arrivait, et m'expliqua que l'autre dementor n'aurait jamais dû être envoyé en mission civile, il était ULD, comme ils disent dans leur jargon, unloaded, en manque de … matériel humain. Donc dangereux, et difficilement contrôlable.

– Et j'imagine que c'est l'incurie qui règne là-bas et dont vous m'avez parlée, qui explique cela ?

– Oui, c'est cela, exactement . Gn1-2 a bien essayé de changer d'équipier, en se référant à leurs procédures, un ULD ne pouvant être envoyé en mission de protection rapprochée qu'avec l'accord de Périlogue, mais il semble qu'un chefaillon soit passé par là et ait décidé de court-circuiter la ligne hiérarchique. Ils avaient donc accompagné Fudge et Palafox, ce dernier leur avait demandé de surveiller chacun une des entrées d'Hogwarts. Ils se trouvèrent donc séparés, ce qui permit à Gn1-2 de me retrouver à notre rendez-vous. Par contre, là ,il ne me parla pas de cette histoire, mais il faut dire que nous n'avions que peu de temps et j'étais surtout désireux de l'entendre me parler de Sirius. Donc, les torts sont partagés, mais si je l'avais su, j'aurais pu alors vous envoyer surveiller notre surveillant.

(Et merde, j'aurais pu être celui grâce auquel tout cela aurait pu être évité, celui grâce auquel Isolfe ne serait pas terrée en ce moment dans sa chambre, dans je ne sais quel état… Fallait-il toujours que tout m'échappât des mains….? )

Quand il revint, il ne retrouva pas son collègue et devina ce qui s'était passé. Il le chercha un peu aux alentours, et se résolut finalement à sa lancer à sa poursuite, où il devait être, dans notre école. Palafox revenait, Gn1-2 repartit et vous savez la suite. Finalement il le retrouva, mais c'était déjà trop tard.

– Trop tard, oui, Isolfe avait croisé leur route, et …

Et s'était tiré fort honorablement de cette confrontation …

Donc, vous en concluez que tout va bien dans le meilleur des mondes…

J'adore votre ton sarcastique, Remus, mais cessez de vous faire du mal. Elle va s'en remettre, ayez confiance en elle !

– Mais j'aurai pu être là, pourquoi ne l'ai-je pas trouvée avant lui ? Et si Gn1-2 vous en avait parlé, rien de cela ne serait arrivé, j'aurais pu faire quelque chose ! »

J'avais dans la bouche le goût amer d'un immense gâchis, je m'en voulais aussi de ne pas avoir échappé à l'emprise de Dumbledore tout à l'heure, j'aurais dû me débarrasser de lui, et rattraper Isolfe et la prendre dans mes bras et partager sa terreur. Mais j'étais là, comme un foutu connard, assis dans ce foutu fauteuil confortable, réduit à passer ma colère contre un coussin que j'avais arraché de mon dos et que j'étais en train de triturer violemment, dérisoirement. J'avais les yeux fixés sur mes mains, et pourtant je sentais le regard de Dumbledore, et je l'entendais respirer et j'aurais juré qu'il était à nouveau en train de perdre patience avec moi – et j'en éprouvais même une pointe de satisfaction.

Et puis soudain, c'était comme si le temps s'était effondré sous moi et que je me retrouvais à tomber à la renverse dans le passé, j'étais maintenant debout, dans ce même bureau, aux côtés des trois autres maraudeurs, Dumbledore se dressait, terrible, devant nous, Peter tremblait, James avait peut-être envie de rire, Sirius le regardait droit dans les yeux, et moi, tout ce qui me restait de souvenir de moi, c'était l'exaspération de Dumbledore qui prenait son élan comme une vague et venait me frapper de plein fouet. Et comme autrefois, j'en étais finalement soulagé, car cela signifiait que quelqu'un allait me cadrer, et me dire que j'allais trop loin, trop loin dans les conneries des maraudeurs (et pourtant ce n'était que pour oublier que j'avais été condamné à partager ma vie avec un monstre) et maintenant dans mes délires. Et pourtant je savais aussi que je risquai de ne pas l'accepter, parce ce qu'il allait mettre en cause, ce n'est plus simplement moi, c'est moi PLUS elle.

Il se mit, presque, à crier.

Mais sacré nom d'une cheminée magique, que faut-il vous dire Remus, que vous êtes un bonhomme compliqué ? Que vous voulez toujours vous rendre coupable de tout ? prendre sur vos épaules tous les problèmes du monde ? C'est moi qui aurait dû prendre la mesure du risque que représentait la présence d'un autre dementor aux portes d'Hogwarts.

Et si Sirius, innocent, a passé toutes ces années à Azkaban, ne serait-ce pas parce qu'il l' a voulu ? Pourquoi ne jamais s'être défendu ? Ou alors serait-il atteint du même syndrome que vous ? Je suis effrayé, savez-vous, je me rends aujourd'hui compte que pendant 7 ans je forme des élèves, avec l'espoir d'en faire des hommes et des femmes responsables et quel est le résultat ? la moitié se carapate chez Voldemort et l'autre n'aspire qu'à la mortification et la culpabilisation ! »

Son exagération n'était pas qu'une figure de rhétorique, non, c'était véritablement la marque d'un profond désarroi – en ce moment précis, il était effectivement en train de voir tout son effectif, réparti dans ces deux catégories

« … et puis, si Isolfe Dazurs est un problème à vos yeux, alors que je vous ai déjà fait comprendre que pour moi ce n'était pas le cas, et que c'est peut-être vous qui ne voulez pas courir un certain risque, pas elle, donc si elle vous cause tant de tracas, je mets fin à son contrat en juin prochain, j'imagine que ça coûtera un peu d'argent à Hogwarts, mais Hogwarts a plus besoin de vous que d'elle, elle disparaît du paysage et mon cher professeur de DCFM retrouve sa tranquillité, aha non , ou du moins il n'aura plus qu'un problème à gérer : Sirius Black. »

Je criai à mon tour, des mots durs, je n'étais plus un élève contraint à l'obéissance et au respect :

« Ne soyez pas ignoble, ne soyez pas malhonnête, vous m'accusez sans savoir, parce que vous ne savez pas ce que c'est, vous me l'avez dit une fois, vous ne pouvez pas partager cette expérience là. Bon Dieu, si vous étiez dans mon cas, trouveriez cela si facile de jouer au quitte ou double, peut-être hésiteriez vous aussi, en vous disant que vous risquez de perdre votre .. Oh et puis, merde Albus, vous me faites chier, vous et vos admonestations. Et merci pour votre truc, vous voyez, je suis requinqué, je tiens à nouveau sur mes jambes, et je vous laisse. »

Je me levai, envoyant balader le coussin sur le sol, me dirigeant à grands pas hachés vers sa porte. Je n'ai toujours pas compris comment il l'avait atteinte avant moi. Mais le fait était qu'il se dressait devant moi, comme un redoublement du panneau de chêne.

« Vous pensiez vraiment que j'allais vous laisser partir dans cet état ?

Je sentis mes jambes trembler légèrement sous moi. Je répondis :

– Je ne sais pas

– Vous me connaissez pourtant, vous savez que je n'ai jamais laissé un élève me quitter dans cet état !

– Mais je ne suis plus un enfant, ni un adolescent.

Bizarrement, cette évidence me fit rire.

– Les adultes sont parfois aussi démunis, surtout quand ils s'acharnent à ne pas regarder leur … hm problème en face. Remus, regardez moi »

J'obtempérai, eus la surprise de lire comme une sorte de contrition contrariée dans ses yeux, qui me donnait bien l'impression d'être un enfant boudeur, et blessé, et lui un parent culpabilisé…

« Je … je me suis laissé emporter, autant que vous, vous savez maintenant que cela m'arrive quelque fois, mais uniquement devant ceux qui me sont … comment dire ? proches, devant lesquels je peux cesser, un peu, d'être l'infaillible Albus Dumbledore. Et vous aurez compris que pour moi, comme pour vous, la coupe est pleine en ce moment. »

Je l'observai tandis qu'il s'asseyait lourdement à son bureau, et se mettait à manipuler les différents objets magiques qui s'y trouvaient, comme autant de grigris, faisant passer ses longs doigts des uns aux autres avec un rien de fébrilité. Je revins me mettre devant lui :

« Le risque dont vous parliez tout à l'heure, je le prendrai, mais uniquement quand je serai certain que … eh bien qu'elle éprouve pour moi des sentiments….-

Remus, vous êtes incorrigible, décidément ! Si vous cessiez d'avoir peur des mots… donc quand vous serez certain qu'elle vous aime !

– Oui, là, mais … ce n'est pas encore le cas, si jamais cela doit l'être un jour, mais vous allez encore me taxer de pessimisme exacerbé. Donc, pour le moment, je ne sais pas.

– Et bien, moi non, plus figurez vous ! si c'est une perche que vous tendiez…

Et en attendant, j'ai promis à Severus de lui casser la gueule à chaque fois qu'il se permettrait des remarques désobligeantes à son égard. »

Ses mains délaissèrent un globe argenté, qui vint rouler presque jusqu'au bord de la table.

« Ah, et vous commencez quand ?

– C'est déjà fait, cet après-midi…

Hein, vous me dites que vous avez déjà mis vos menaces à exécution. C'est excellent, excellent ! »

Il se lança dans un rire à gorge déployée, tête basculée enarrière et les larmes arrivaient dans ses yeux et s'amassaient dans le bas de ses lunettes. Je n'aurais jamais cru pouvoir déclencher une telle hilarité ! Il allait continuer à hoqueter de rire pendant encore trois bonnes minutes, c'est finalement moi qui mis fin à la crise en lui faisant remarquer :

« Je doute que Severus trouve ma résolution aussi humoristique que vous !

Et bien, du moins sait-il que qui s'y frotte s'y pique… et que vous lui avez fixé des limites. »

Je le quittai alors.