Fenice - Isolfe et Remus vivent dans un monde qui, pour être magique, n'en est pas moins contingent.. alors les choses se produisent ou pas… la mer est visible ou non, Remus aurait pu échapper à sa morsure, Isolfe aurait pu aller enseigner ailleurs qu' à Hogwarts …
Le temps ne fera certes rien au loup, simplement Remus prend le pari qu'une Isolfe aimant l'homme aimera le loup. Alors, pari fou ou pas ? Moi j'aime qu'il l'ait fait, ce pari.
Fée Fléa(u)– je ne pense pas qu'il se dévalorise, c'est plutôt de l'humour désesperé à la Lupin. Et si Remus est un homme secret, c'est par nécessité, pas par goût. Donc, une fois le problème du loup « réglé », il risque de se révéler un mec plus que fréquentable.
Le monde muggle, factuel, pragmatique je pense que oui, l'éloignement d'Hogwarts peut les aider.
Une virée sur le Ben Nevis ? ben non, je suis tout bêtement allée butiner des infos sur le net, il y a d'ailleurs une Webcam, avec un sommet dans les nuages quatre photos sur cinq !
Astorius – Lupin progresse, oui, il en sait plus qu'Isolfe sur ce qui l'habite, elle. Il a tout à gagner, mais tel que je le connais, il doit avoir une trouille phénoménale que tout lui échappe !
Au loup aveuglée – c'était calqué et décalé « poétiquement » à partir de la syntaxe « indifférente à » (je ne sais pas si c'est très clair …)
Alixe - si, il s'en rend compte, il est même en avance sur elle…
Et enfin, je viens de me faire rattraper par ce putain de chômage, sans doute que je ne courrais pas assez vite. Et ce matin, j'étais tellement à côté de mes pompes, que je me suis présentée à l'ANPE alors que j'avais RDV aux Assedic !
Donc, en théorie, j'ai du temps pour écrire, mais, en pratique, je sens que je vais avoir d'énormes pbs de (mauvaise) conscience.
Mais promis, je ne m'accorde que des larmes de stylo.
Pour aujourd'hui en vrac, des acronymes plutôt abscons, un léger décalage temporel, (à l'origine, je crois que c 'est surtout avec cette idée que je voulais m'amuser…) et le retour d'Arthur Brenner.
Bonne lecture !
Journal de Remus, le 7 mai
En fin d'après-midi, Arthur Brenner est venu frapper à la porte de mon bureau avec des airs de conspirateur. Il est immédiatement entré dans le vif du sujet, d'une manière à la fois précise et excitée.
« Il s'agit de Mac Neil – j'aurais pu le dire avant même qu'il n'ouvre la bouche – je sais que dans deux jours il doit rencontrer un mec de Durmstrang nommé Klaus Boofzheim, apparemment pour prendre des instructions. Donc, j'ai pensé que … nous… pourrions passer à l'action et le suivre et voir qui il rencontre et à quelles fins ? »
Il me regarde, presque durement, comme pour me signifier qu'il ne comprendrait pas que je refuse.
« Vous souhaitez m'avoir avec vous ?
– Oui, ça risque d'être un peu corsé que ce que j'ai fait jusqu'à présent, finalement Jason s'est tenu bien sage depuis quelques mois, et … et bon, ou il n'a pas fait grand-chose, ou je n'ai pas été très doué. Cette fois-ci, je pense que ce sera plus technique, parce que, déjà, il va falloir le suivre jusqu'où il va, et qu'il va bien évidemment transplaner, donc nous aurons besoin d'un THD, et je n'en ai pas et …
- Et il n'est pas question que je laisse un élève sous ma responsabilité et sous celle d'Hogwarts se lancer seul dans ce genre d'expédition. Et puis, j'ai envie de bouger un peu. »
C'est vrai que depuis l'épisode des dementors auquel j'ai assisté passivement, laissant Isolfe se débrouiller seule – je me félicite encore de sa maîtrise du patronus, je souffre encore de ses silences, malhonnêtement - j'éprouve l'envie de me tester, je ressens un besoin d'action, autre que pédagogique, comme si je voulais tester ma capacité à savoir nous protéger, elle et moi, en cas de besoin…une sorte de prescience du danger qui semble avoir ressurgi en même temps que nous avons eu des nouvelles de Sirius.
Enfin quand je dis nous, c'est surtout Dumbledore… que je sens d'ailleurs assez mal à l'aise sur le sujet. Je l'ai relancé il y a deux jours, il m'a plus ou moins envoyé botter en touche ; j'ai insisté pour m'entendre répondre, d'un air sec, qu'il n'y avait rien de nouveau. A quoi joue-t-il ? ses plans, si tant est qu'il y en est, ne se déroulent –ils pas comme prévu ? Je sais qu'il a mis Minerva au courant, quant à Severus, j'en doute.
Et puis pour en revenir à mon autre sujet de préoccupation – Isolfe et son impérative exigence de vérité à mon égard, clairement exprimée cette fois-ci.
Vous savez bien que c'est un obstacle entre nous, vous savez que je ne peux pas me résoudre à ne pas savoir ce qui vous hante .
Isolfe qui exige de moi que je lui dévoile mon loup. Isolfe qui a dit nous, même si dans sa phrase, ce nous est clairement déficient, pas encore une vraie entité, elle d'un côté, moi de l'autre, le loup secret au milieu.
Moi, je le vois, je le connais, celui dont ma chair a fait si souvent l'expérience, elle, le pressent depuis longtemps, elle sait qu'il me hante et c'est … c'est comme si elle l'avait déjà accepté. Et si elle veut savoir ma vérité, n'est-ce pas parce que… tous ces jours écoulés sur elle et sur moi l'ont rapprochée de moi, l'ont attachée à moi ?
Et elle m'a parlé de courage, pour me signifier que jusqu'à présent, j'en avais manqué. Mais elle m'a laissé du temps
Le temps dont vous aurez besoin
L'initiative est donc de mon côté. C'est à moi de réussir l'exercice, ô combien délicat, de déterminer à quels moments ses sentiments pour moi prendront tellement de place en elle qu'ils n'en laisseront plus pour le loup. Et alors, il ne pourra plus se maintenir entre elle et moi.
« Lupin, je vous préviens, quand nous nous occuperons de Jason, les rêveries seront interdites. »
Je sursaute.
« Donc, vous êtes d'accord ?
– Evidemment, je ne vais pas nous priver d'une occasion de nous renseigner plus à fond sur l'ami Jason. Dans deux jours, vous disiez ? Ce qui nous amène au 9 mai. Comment comptez-vous vous y prendre ?
– Rien de spécial pour la journée même, son rendez-vous est prévu aux alentours de deux heures du matin, donc je suppose qu'il ira se coucher, et qu'il se relèvera ensuite quand tout le monde dormira. Donc, il suffira de monter la garde devant son dortoir, vous et moi, je suppose, et de le suivre quand il se mettra en route. De toute façon, il est obligé de sortir d'Hogwarts pour commencer une transplanation, donc nous pourrons agir aussi discrètement que lui.
– Et s'il empruntait le réseau des cheminées ?
– Non, je pense qu'il ne le fera pas, vous savez comme moi que toutes les allées et venues sont plus ou moins surveillées. »
Effectivement, et j'en suis arrivé au point où je me demande qui surveille qui sur ces voies.
« Euh, vous allez prévenir Dumbledore de ce que nous faisons ? »
Je n'arrive pas à voir s'il le souhaite ou pas .
« Je peux difficilement faire autrement Arthur. Et en raison de votre participation à cette expédition, j'ai besoin de l'accord et, disons, de la couverture de Dumbledore. Je n'ai pas envie de travailler sans filet »
(et avec Isolfe, filet ou pas ? )
« Mais du coup, comme cette sortie aura un côté plus ou moins officiel, je pourrais l'inclure dans vos épreuves pratiques ASPIC. »
Cette fois-ci, c'est lui qui se demande si je plaisante ou pas.
« Lupin j'avais aussi pensé, vous voyez, faire croire à Mac Neil qu'il aura vraiment les coudées franches ce soir là, euh débarrassé de moi, donc je m'étais dit que je pourrais m'arranger pour me faire prendre par Filch, et vous savez, il y a longtemps qu'il souhaite me coller une de ses foutues corvées de nuit…
– Et vous il y a longtemps que vous souhaitez lui jouer un tour à votre façon, non ? »
J'hésite à lui donner mon accord, après tout en qualité de professeur je ne suis pas censé encourager une quelconque forme de rébellion à l'encontre d'un membre de l'équipe d'Hogwarts. Et puis, je ne sais pas si, justement, la ficelle n'apparaîtra pas trop grosse à MacNeil. D'un autre côté, en cas de problème, Arthur disposerait ainsi d'un excellent alibi, qui oserait mettre en doute le témoignage du dévoué Filch ? »
Nous passons ensuite une bonne heure à organiser notre mission. Puis je me rends , seul, chez Albus afin de lui en parler. Comme moi, il pense que cette expédition risque de ne pas donner grand-chose, après tout la surveillance exercée sur Mac Neil n'a jamais rien donné – peut-être d'ailleurs tout simplement parce qu'il se sent surveillé, et il semble peu probable que qui que ce soit l'employant se décide si rapidement à le faire sortir de son rôle d'agent dormant. Mais après tout, nous pourrions avoir une bonne surprise. Et nous décidons d'autoriser Arthur à se laisser attraper par Filch, en lui laissant le choix des armes. J'ai même l'impression que l'idée amuse Albus plus que moi.
Journal de Remus, 9 mai
Il est 22 heures, quelques lueurs de jour se désagrègent dans le ciel, quelle est l'expression ? ah oui, entre chien et loup. Arthur et moi venons de prendre notre faction dans un coin sombre de corridor, à quelques mètres de la porte de la salle commune des Slytherin… Arthur qui tout en étant à mes côtés, concentré et radieux, est censé travailler pour Filch. D'ailleurs, il se penche à mon oreille.
« Quand je pense que cet abruti croit m'avoir sous les yeux, en train d'astiquer ses foutues coupes, c'est vexatoire en plus, du boulot de première année, enfin je lui a signalé que pour l'argenterie rien ne valait la peau de chat… crémerlin, Lupin, ne faites pas cette tête, c'est vous qui m'avez demandé de le surveiller, et comme Dumbledore est dans la boucle, je suis couvert. »
Nous replongeons dans le silence, rien ne se passe, à part la nuit qui s'installe. Je sens qu'Arthur est en train de se demander s'il ne s'est pas fait des idées. Quant à moi, je pense à toute autre chose, je pense intensément à quelqu'un d'autre, qui est toujours avec moi, mon double dédoublé, like a molody that follows me. Et même tout à l'heure quand serons en train de tracer Jason, elle ne m'aura pas abandonnée, l'ardeur qui émane d'elle et rémane en moi. Arthur me donne un léger coup de coude, Jason vient d'ouvrir la porte de l'antre des Slytherin.
Il inspecte les alentours, mais sans vraiment donner l'impression qu'il pourrait découvrir quoi que ce soit de contrariant, puis se met en marche, et, là encore, son allure reste désinvolte. J'en conclus que son expédition nocturne n'est qu'un exercice de routine, mais me garde de faire partager mon opinion à Arthur, qui est bien décidé à en ramener quelque chose de sérieux.
Nous progressons silencieusement, empruntant des passages que j'avais oubliés, mais qu'Arthur a l'air, lui, d'avoir pratiqués récemment. Nous avons laissé une dizaine de mètres d'avance à MacNeil et nous nous calons sur son allure, qu'il ralentit ou accélère par moment sans aucune logique apparente, Arthur sur sa droite, et moi sur sa gauche. Nous sortons enfin du château, et je m'aperçois alors que nous avons emprunté la porte latérale qu'Isolfe et moi utilisons régulièrement, mais que nous l'avons atteinte par un itinéraire que je n'aurais jamais soupçonné. Cette fois-ci, Arthur a l'air surpris, lui aussi.
Ensuite, Mac Neil se dirige résolument vers la forêt interdite, mais maintenant il prend davantage de précautions : il fait un grand détour afin d'éviter de passer trop près de la cabane d'Hagrid et il reste à couvert des rochers. Il est vrai que la nuit est plutôt claire, les quatre jours qui se sont écoutés depuis la pleine lune l'ont à peine entamée et elle ne nous ménage pas sa lueur blême qui tombe durement sur nous, comme si elle souhaitait nous révéler à notre gibier.
Mais pourquoi la forêt ? Elle fait partie du territoire d'Hogwarts et à ce titre elle est soumise aux mêmes protections magiques que le château, il n'est donc pas possible d'y transplaner.
Une fois protégé par les arbres, Jason ralentit l'allure et avance d'une façon erratique, à tel point que je me demande s'il ne nous a pas repéré et a entrepris de s'amuser avec nous. De toute façon, pas question d'abandonner la filature, nous en sommes donc contraints à l'accompagner dans ses tours et détours… A moins qu'il ne fasse qu'appliquer une procédure habituelle.
A intervalles réguliers Arthur et moi nous regardons, et à certain moment je le vois former de silencieux mots à mon attention. J'ai tout d'abord du mal à décrypter, puis je comprends enfin " Aragog ".
Nous nous avons dû nous rapprocher du domaine réservé au monstre d'Hagrid et à toute sa tribu. Brrr, la perspective n'a rien de réjouissant, Mac Neil voudrait-il nous coller dans les pattes de ces sales bêtes ? Ou a-t-il des complices là-bas ? Tiens, tiens, pourquoi pas ? Après tout, ce serait possible, je ne pense pas que Dumbledore se tienne spécialement au courant de ce qui peut se trafiquer dans cette forêt, il en laisse le soin à Hagrid, mais comme ce dernier en profite pour y élever des créatures plus ou moins illicites, je suppose qu'il ne se préoccupe pas trop du reste.
Encore cinq minutes de marche, maintenant MacNeil se faufile entre le ténébreux maquis d'arbres de façon très décidée, je suppose que nous approchons du but. Soudain, il s'arrête et lance un drôle de cri, rauque, qui se déploie dans l'air de façon menaçante ; je comprends quelque chose comme Siyeyaaa (?).
Une fois que le silence est revenu, quelque chose se met à bouger derrière Jason, un mouvement furtif et bizarrement désaccordé. Mac Neil se retourne brusquement et se retrouve nez à nez avec une gigantesque araignée, désagréablement impressionnante.
Il lui adresse une sorte de signe de bienvenue, le monstre semble lui répondre. Je tourne la tête en direction d'Arthur, je comprends « Merde, merde » – exactement ce que j'étais en train de me dire…. Ça fait un personnage, enfin si l'on peut dire, de trop dans la scène. Et je suppose que nous n'allons pas tarder à savoir quel rôle lui est dévolu. Dévorer tout crû les gêneurs ? par exemple.
Cette perspective fait peser, lourde, oh si lourde, la pensée d'Isolfe sur moi. Je ne voudrais pas disparaître avant d'avoir pu lui dire que je ne voulais plus vivre sans elle. Arthur me parle toujours silencieusement
« C'est ce fils de pute d'Aramagog (1)… bonjour les expériences d'Hagrid, y a eu comme qui dirait un loupé.
Oui, on pourrait le formuler comme çà.
- On se casse ou on continue ? Je lui réponds
– Pour le moment, on attend. Je veux comprendre ce qui se passe. »
Arthur crispe les épaules, mais peut-être ne fait-il que les hausser ?
Notre cohorte dépareillé se remet en marche, l'araignée, le suivi et les deux suiveurs. Je perçois un drôle de bruit, un crissement désagréable qui pourrait être celui d'une lame sur sa pierre à affûter, et je me tends à chaque passage de la lame. Jusqu'au moment où je me rends compte que le bruit provient tout bonnement des pattes du factotum de MacNeil. Nous finissons par nous arrêter, à l'entrée d'une petite clairière, qui passerait presque inaperçue derrière les troncs serrés des arbres.
Je vois Aramagog entamer une sorte de … danse, frappant le sol de ses écoeurantes pattes velues, tout en émettant une sorte de bruissement rauque, ressemblant à celui qu'a poussé MacNeil tout à l'heure, sur le même rythme. Arthur me fait un signe, nous venons de comprendre que la clairière est exorbitante des protections d'Hogwarts, qu'elle doit donc disposer de ses propres sortilèges et que l'araignée est justement en train de les lever afin que Jason puisse y pénétrer, et de là transplaner vers sa destination finale. La question est maintenant : allons pouvoir nous faufiler transplaner vers sa destination finale. La question est maintenant : allons pouvoir nous faufiler derrière lui sans nous faire choper par son garde du corps ? Et j'ai bien peur que la réponse soit non. Enfin du moins aurons nous appris que les troupes d'Aragog abritent au moins un traître à la cause d'Hagrid, donc à celle de Dumbledore, dans leurs rangs.
Finalement l'espèce de cérémonie burlesque s'achève. Mac Neil se tourne vers sa comparse, lui adresse un signe de main, celle-ci exécute un demi-tour ; j'observe, fasciné, les huit pattes exécuter la manoeuvre à toute vitesse, tout en entamant une retraite sur le côté, Arthur s'éloignant de la même façon, sur l'autre côté, de la trajectoire de l'araignée. Puis elle reprend le chemin par lequel nous sommes arrivés, et elle disparaît dans les taillis. Seul le crissement de ses pattes se fait encore entendre, puis plus rien.
Arthur me fait signe de continuer à surveiller le chemin, lui a gardé les yeux fixés sur Jason. Bon, vive les règles de cloisonnement que la bande semble appliquer avec diligence, apparemment le complice de Jason n'est pas autorisé à voir notre gars faire ce qu'il a à faire dans cette clairière, même s'il ne s'agit que de disparaître. Mais, maintenant, il n'est pas question de manquer le moment où MacNeil va enfin se décider à partir, car pour l'instant il n'a toujours pas pénétré dans la clairière. Veut-il être absolument sûr que l'araignée a disparu ? Ou alors, et c'est plus probable, le sort qui fait disparaître l'immunité de la clairière est-il à action lente (après tout le domaine d'Hogwarts ne bénéficie-t-il pas du savoir-faire des plus grands magiciens, Dumbledore et ses prédécesseurs ? même si la soirée aura démontré que la protection est devenue obsolète) et Jason est alors en train d'attendre le signal que la voie est libre.
Encore quelques minutes où rien ne se passe, je jette un coup d'œil à ma montre, il est 1 heure 45, ce qui ne nous laisse que 15 minutes pour rejoindre notre rendez-vous. Je fais signe à Arthur de venir me rejoindre. Tout d'un coup une branche d'arbre s'étend et s'allonge en direction de MacNeil et vient lui taper sur l'épaule, puis se rétracte tout aussi brusquement. Il sursaute et pénètre dans la zone dégagée, si petite qu'il y fait à peine moins sombre que sous les arbres.
Arthur et moi atteignons la dernière rangée de troncs, et nous arrêtons, Mac Neil est maintenant à portée de THD. Je me saisis de ce dernier et le dirige vers la tête du Slytherin. Il est réglé sur l'intensité maximum, Arthur et moi ayant décidé que le client étant costaud, nous aurions tort de courir le moindre risque. Ainsi nous sommes assurés de bénéficier d'un effet d'au moins trois heures. J'ai la fugitive impression que je suis en train de le viser à la tête pour le tuer. Mais tout disparaît quand je vois MacNeil sursauter à peine sous l'impact du faisceau et continuer comme si rien s'était passé.
Le rayon l'a atteint pourtant, nous avons disparu du présent de MacNeil, nous sommes accrochés à lui comme son passé. Nous nous rapprochons de lui rapidement, ce serait trop idiot qu'il nous échappe maintenant et nous le saisissons chacun par un pan de son manteau, comme s'il s'agissait ni plus ni moins d'un portoloin auquel nous nous serions arrimés. Quelques secondes encore que MacNeil semblent perdre à rêvasser ? et nous sommes tous trois aspirés dans l'ailleurs, traversant l'espace avec cet infime décalage de temps entre lui et nous, qui nous rend clandestins.
Et nous nous retrouvons dans une immense avenue déserte, bordée d'immeubles, tous identiques, même hauteur et même décrépitude. Et Jason se met brusquement à courir, voudrait-il rattraper le temps dont il a été si prodigue jusqu'à présent ? Ou cherche-t-il à se réchauffer : après la relative douceur qui régnait à Hogwarts, l'air nocturne ici est toujours hivernal.
Arthur et moi le suivons sans peine, lui sur le souffle de sa jeunesse et moi sur mon souffle de loup. Nous avons déjà parcouru cinq cent yards environ, Arthur me glisse
« Le con, on dirait qu' il s'est planté de rue, … remarquez on comprend, tout se ressemble ici … »
Nous continuons, nous sommes absolument seuls, lui et nous. Aucune fenêtre n'est éclairée, les habitants de cette ville sont-ils tous vraiment en train de dormir ? Ou ont-il fui ? Tout d'un coup, MacNeil se jette contre la façade d'un de ces immeubles. Et ne s'y écrase pas, mais disparaît par un étroit boyau qui ne se laisse découvrir qu'au dernier moment. On dirait plutôt une fissure entre deux bâtiments, comme une sale plaie non cicatrisée. L'étroitesse du passage oblige Mac Neil à ralentir l'allure, Arthur en profite pour me brûler la politesse et s'engouffrant en premier à sa suite, il me jette, et sa voix peine à assourdir son excitation
« Ad augusta per angustam. » (2) Je lui envie son juvénile enthousiasme, me demandant néanmoins s'il saura le garder une fois qu'il sera devenu un véritable auror. Enfin, je suppose que, à défaut, il gardera son sens de l'humour. Quant à moi, j'ai souvent l'impression que je n'ai jamais été jeune. Ma jeunesse dévorée par mon loup au fur et à mesure qu'elle cherchait à se manifester.
A quelque mètres devant nous, Jason vient de déboucher de la venelle, dans ce qui semble être une arrière-cour. L'obscurité est ici un peu moins dense, une vague lueur provient d'une fenêtre éclairée, quelques étages au dessus de nos têtes. Instinctivement, je me mets à compter, mes yeux remontent le long de la façade fissurée, la pièce illuminée se trouve au sixième étage, et l'immeuble se continue encore bien au delà. Où fichtre donc sommes-nous ? Et où est le contact de Mac Neil ? Peut-être nous sommes nous précipités dans la gueule du … merde, il ne peut pas me lâcher deux minutes celui-là, serait-il jaloux de ma splendide, à laquelle une case à l'arrière de mon cerveau était un train de penser ?
Je pousse légèrement Arthur afin d'avoir une meilleure vue sur la cour, mais nous restons cachés dans le boyau. Mac Neil s'est avancé dans la tâche de lumière indécise, là-haut, la fenêtre s'ouvre, un homme lance un mot, qui ressemblerait à « priviet » ?
Ce serait donc du russe ? Et nous aurions sous les yeux un merveilleux exemple d'architecture soviétique collectiviste de la grande époque ?
Arthur me glisse à l'oreille.
« Vous avez pigé où nous sommes ? je comprends qu'on se les gèle ! »
Nous entendons une porte s'ouvrir, l'homme du sixième étage apparaît enfin, le fameux Boofzheim ? Ou celui-ci n'est-il qu'un intermédiaire ? Il est en bras de chemise, plutôt dépenaillé comme s'il s'apprêtait à prendre le frais, sortant d'un appartement surchauffé. Il doit avoir une cinquantaine d'année, l'allure déliée d'un ancien sportif je dirais.
Il s'approche de MacNeil, qui reste immobile et pointe sa baguette dans la direction du Slytherin en chuchotant des mots, ou plutôt une formule, incompréhensible d' Arthur et de moi. La baguette décrit un cercle dans le sens des aiguilles d'une montre, bien sûr il était en train de vérifier l'identité de son contact. Et il n'a rien décelé d'anormal, sans cela la baguette se serait mise à tourner dans l'autre sens. Parfait, le fait que MacNeil soit sous THD est donc indécelable. Allons-nous maintenant enfin en savoir plus ?
Le Russe s'approche de Jason, et lui tend ce qui m'a tout l'air d'être ni plus ni moins un magazine en lui précisant :
« Pour le professeur Snape ».
Génial, il est plus de deux heures du mat, il fait un froid de canard dans cet endroit sordide, et nous venons d'apprendre ce que nous savions depuis le début – que Snape joue les agents doubles. Merde, j'en viendrais presque à penser qu'il a manigancé tout cela exprès. Bravo à Arthur et ses tuyaux éventés; la prochaine fois, il se débrouillera tout seul. Moi qui avait envie d'action, c'est parfait ! Résultat : une mission qui est un coup d'épée dans l'eau. Rien d'auguste dans tout cela. Mais je dois reconnaître que Snape maîtrise parfaitement son double rôle, subvertissant les étudiants de sa propre maison et les faisant coller à leur sale réputation. Cette perversité, complètement autorisée, totalement légitime celle-ci, doit le faire jouir.
MacNeil fait disparaître le foutu magazine dans sa poche, est-il entièrement codé et rempli d'informations sur les agissements des troupes de Voldemort ? J'imagine la tête de Snape s'il me prenait l'envie de lui poser la question !
Puis, Boofzheim lui remet un autre objet, cylindrique et transparent. Je sens Arthur se tendre, avide de se saisir d'une deuxième chance, qui lui ferait oublier son désappointement. Mais il était dit que nous serions déçus jusqu'au bout, Jason, avec un peu de mal, débouche la bouteille et avale une grosse gorgée. Bien sûr, de la vodka ! Nous l'entendons dire :
« Merci, c'est qu'il fait encore sacrément froid chez vous, même au mois de mai. »
Ils se mettent tous deux à rire. Je sens Arthur jurer silencieusement entre ses dents. La bouteille est revenue entre les mains du Russe, qui s'en lampe une grande rasade à son tour. Merde, je crois que je me laisserais bien tenter moi aussi, s'il lui prenait l'envie de m'en proposer. En tout cas, je constate que Jason n'a aucun scrupule à boire pendant une mission, que penserait Severus d'un tel manquement à une règle si basique ?
Boofzheim rabaisse le flacon, le contemple un moment et se le recolle à la bouche, mais cette fois-ci il a l'air d'avoir diminué la dose. Puis il tape sur l'épaule de MacNeil, en lui disant « Good-bye ». Il se retourne, et se dirige vers la cage d'escalier d'un pas traînant, consacrant toute son attention à la bouteille de vodka qu'il porte précautionneusement, comme un fragile nouveau-né. Puis la porte claque lugubrement dans le silence et l'obscurité de la cour.
Jason regarde sa montre, nous entendons « Putain de merde », je jette un œil à mon poignet, Arthur fait de même, il est deux heures seize, heure britannique. Y aurait-il un autre rendez-vous ? Ou est-il pressé de se remettre au lit, considère-t-il lui aussi qu'il vient de passer du temps pour pas grand-chose ?
Cette fois-ci, nous nous glissons dans la cour, en évitant la zone éclairée, afin de lui dégager le passage. Il passe devant nous, et disparaît dans le boyau, marchant à grandes enjambées. Nous lui emboîtons le pas et nous retrouvons tous les trois sur l'avenue, aussi rigoureusement déserte que tout à l'heure. Il semble hésiter sur son itinéraire, à mon avis, il ne sait plus s'il est arrivé par la droite ou par la gauche… J'évalue le temps qu'il lui reste sous effet THD à environ une quinzaine de minutes maintenant, la question est donc de savoir si nous lui remettons une dose, au cas où il ne rentrerait pas directement à Hogwarts, ou si nous considérons, sur la base des informations récupérées par Arthur, qu'il ne se passera plus rien ce soir.
J'oblige Arthur à se mettre à mon niveau, et lui fait part de mes réflexions. Il est certain que Jason ne va plus rien entreprendre pour ce soir. Nous décidons tout de même de continuer à le filer, effet THD ou pas. Comme pour contrarier notre bonne résolution, la pluie se met à tomber, des gouttes si froides qu'on les diraient provenir d'un glacier suspendu au dessus de nos têtes. Par comparaison, les averses écossaises sont un véritable bain de jouvence. Jason jure à nouveau, en envoyant de grands coups de poing furieux vers le ciel inclément. Puis il disparaît sous nos yeux, nous entendons même le léger crac caractéristique qui accompagne les transplanations.
Fin de notre expédition, nous nous arrêtons. Arthur se met à grommeler :
« Qu'est-ce qu'on fait ? on rentre à temps pour assister à la remise du courrier à ce cher Snape. Ah, fait vraiment chier … moi qui croyais avoir tiré un fil intéressant ! tu parles, un fil à la patte, qui nous ramène à ce foutu connard à potions !
– Et à notre point de départ, Arthur, c'est déjà ça.
– Mais merde, Lupin, il faut toujours que vous voyiez le bon côté des choses, à ce stade c'est du foutage de gueule. »
Je lui réponds durement, parce qu'il vient de me faire terriblement mal avec son bon côté des choses – qu'il me dise où est le bon côté d'un loup-garou et quand il aura trouvé, qu'il aille donc l'expliquer à Isolfe Dazurs!
« Brenner, notre mission n'étant pas terminée, jusqu' à preuve du contraire, vous n'avez pas à faire de commentaires personnels, ni sur Snape, ni sur moi. Il vous reste encore beaucoup de choses à apprendre, notamment le respect de la discipline.C'est vous qui rédigerez le compte-rendu de notre intervention. »
Je regarde la pluie ruisseler sur son visage et, en dessous je vois la peau blêmir, comme sous le coup d'une insultante réprimande. Voilà, j'ai atteint mon but, je l'ai blessé, donc je ne me maîtrise pas mieux que lui, autant que lui, j'ai laissé les sentiments personnels m'envahir. Or ceux-ci doivent soigneusement être tenus à l'écart dans ce genre de travaux. Remus, quand on veut jouer au chef, on se doit d'être irréprochable soit même…
Je cherche à renouer le dialogue entre nous, je lance dans sa direction :
« C'est quand même pénible de ne pas savoir où nous sommes !
– En ex-URSS, de toute évidence. Vous avez vu, de la pure architecture stalinienne. Alors, Moscou ? Minsk ? quelle importance, c'est laid et on se caille. Tout de même, vous croyez que Voldemort et sa bande de maudits a des accointances avec la mafia voltchébnaya (3) ?
– Peut-être, mais en tout cas, il a des partisans ici, je doute que le tovaritch Boofzheim soit le seul à travailler pour lui en Russie. »
Nous sommes arrivés à moitié de l'avenue, marquée par un gigantesque rond-point. J'aperçois des panneaux de signalisation, en russe et en anglais " Peter & Paul Fortress" "Winter Palast" " Hermitage".
Nous sommes donc à Saint Petersbourg et je me dis qu'une visite au musée de l'Hermitage viendrait à point rattraper notre peu glorieuse expédition. Je pourrais aller y regarder les Rembrandt qui s'y trouvent avec les yeux d'Isolfe…le Fils prodigue s'y trouve, je crois. Arthur m'interpelle, me désignant les panneaux de la main :
– Vous avez vu, de l'anglais pour les touristes. La glasnot est passée par là, qui aurait imaginé cela du temps des soviets ? »
Comme pour lui donner raison, une voiture muggle noire et rutilante s'engage sans bruit dans l'avenue. Bon, de toute façon, aucune chance que l'Hermitage soit ouvert à quatre heures trente du matin, même si le jour commence déjà à poindre, sous l'effet de la latitude nord. Je décide qu'il est temps de rentrer. Cette expédition aura tout de même démontré que le réseau opérationnel de VDM est sinon mondial, du moins européen. Que Severus Snape en fait bien partie. Et que la forêt interdite n'est pas sous contrôle total d'Hogwarts et de Dumbledore.
J'informe Arthur que nous partons et que nous nous retrouvons dans mon bureau. Il arrive quelques minutes après moi, le temps que je m'inquiète et me reproche de ne pas avoir joué mon rôle de chef jusqu'au bout, en laissant mes troupes (!) rentrer en dehors de ma surveillance. J'en profite pour mettre en route un feu et entreprendre de me sécher.
« J'étais à peu certain que vous n'aviez rien de ce genre dans votre bureau, et comme j'avais besoin et envie d'un café irlandais … »
il brandit une bouteille de whisky, puis tire une chaise devant la cheminée et s'y installe en dépliant ses jambes devant lui. Je ne vais pas chercher à savoir d'où elle vient, je vais me contenter d'en profiter moi aussi. Il se redresse tout d'un coup, comme sous l'effet d'une idée légèrement désagréable et prenant d'un air soudainement inquiet
« Hm, vous pouvez fournir le café, ou je dois retourner faire un tour dans les cuisines ? »
Ah, finalement, j'ai ma réponse – il n'est pas allé la piquer dans la réserve personnelle de Dumbledore… Je le rassure et me lance dans la préparation du breuvage demandé.
« Vous n'avez pas croisé Mac Neil dans les couloirs en rentrant ?
– Et quoi, vous auriez voulu que je lui propose de trinquer, vodka et whisky … vous n'y allez pas de main morte ! C'est un mélange que vous pratiquez ? »
Je ne comprends pas de quoi il me parle, mélange ? quel mélange ? Je venais enfin de m'autoriser à nouveau à penser à Isolfe, me demandant si elle dormait encore, probablement, il n'est que trois heures trente, peut-être pas d'ailleurs, ne m'a-t-elle pas dit qu'elle se réveillait souvent trop tôt à son goût ? Même en se couchant le plus tard possible … je m'interroge – déraisonnablement - sur les motifs qui écourtent ses nuits, se pourrait-il qu'elle pense à moi ? se pourraient-ils que nous partagions la même insomnie ? Parce que maintenant, elle et … moi… elle …moi….
« Tenez, buvez – Arthur est en train de me fourrer dans les mains un mug fumant, brûlant - Ça fait un bien fou, moi, pendant que vous étiez les yeux dans le vague, j'ai eu le temps d'en absorber un, je dois dire que je ne regrette plus la vodka que les deux commies n'ont pas songé à nous offrir… Eh au fait, non, pas vu Jason. Vous pensez qu'il est rentré direct ? Moi, je le vois bien aller faire un tour du côté des quartiers chauds, j'imagine qu'il doit bien y en avoir, là-bas comme ailleurs. »
Je sens mes sourcils qui s'agitent et manifestent leur réprobation.
« Avec le message, ou quoi que ce soit, à remettre à Snape ! Vous n'y songez pas ! Il a dû rentrer directement ! D'ailleurs je suppose qu'il est avec lui en ce moment même…
- Bof, il va peut-être attendre le prochain cours de potions et lui remettre le truc emballé dans une de ces foutues préparations d'exam ! De toute façon, avouez qu'on s'en tape…On aurait pu aussi bien rester dans notre lit douillet – il donne un grand coup de talon sur le sol.
– Quel scoop, l'estimé professeur Snape qui fricote avec la clique de VDM !
– Je me permets de vous rappeler, mon cher Brenner, que c'est sur la base de vos précieuses indications que nous nous avons entrepris cette expédition septentrionale. Et puis, le Thunder a bien marché.
– Et j'ai gagné le droit de rédiger le … comment déjà .
– CRM
– ah oui, le CRM, le Calembour Rigolo et Magique !
Il me jette un regard, indécis, puis, m'entendant rire franchement, il se déride et nos terminons nos cafés dans l'atmosphère de camaraderie informelle qui gomme la différence d'âge et de statut entre nous, encore plus d'ailleurs depuis qu'Arthur sait qui je suis réellement, à tel point que je me surprends parfois à penser à lui comme à un jeune frère.
J'ai décidé d'insérer dans mon journal le compte-rendu de mission que j'ai demandé à Arthur de rédiger. Je lui ai proposé le marché suivant, pour compenser le côté un peu administratif et aride de l' exercice : un CRM satisfaisant lui vaudra 1 point supplémentaire à son ASPIC, alors qu' un travail raté ne déclenchera aucune pénalité. Il m'a également demandé comment nous devions être désignés dans le rapport, vraie identité ou nom de code ? Cette dernière suggestion m'a fait sourire, j'ai presque retrouvé toute l'excitation qui avait présidé au choix de nos pseudos de maraudeurs, même si le mien m'avait en fait été quasiment imposé par les autres, ce cruel Moony que Sirius m'avait attribué , fallait-il vraiment qu'il me renvoyât à ma malédiction ? Et moi je n'avais pas réagi, le fait d'être un loup-garou vous plante dans le cerveau, avec des crocs acérés, aussi brillants que la pleine lune, la certitude qu'il y a des combats inutiles.
Je lui ai conseillé de faire sobre et d'utiliser nos vrais noms.
Et je lui ai demandé de consacrer un passage au fameux THD, comme il ne s'agit pour le moment que d'un proto, qui devrait bientôt faire partie de la panoplie officielle des aurors, il m'a semblé intéressant d'avoir un retour d'expérience sur une de ses toutes premières utilisations en situation réelle.
Je dois dire qu'il s'en est plutôt bien tiré : c'est presque aussi chiant qu'un CRM d'Alastair Moody, les remarques paranoïaques en moins … il a acquis son point, même s'il a eu un peu vite fait de transformer notre séance de café irlandais en debriefing officiel.
Compte-rendu de mission des 8 et 9 mai
Rédacteur : Arthur Brenner, Hogwarts
Objet de la mission : surveillance Jason Mac Neil
Commanditaire : Albus Dumbledore Remus Lupin
Participants : Remus Lupin Arthur Brenner
Utilisation d'un équipement spécifique : oui
Equipement spécifique utilisé : prototype THUNDER de Time Hopping Device
Justification de l'utilisation de l'équipement : validation prototype THUNDER (Time Hopping Ultrasonic Neurological Desynchronisation Eventually Removable) confié par le service Q du Ministère de la Magie
Lieu, date et heure début de mission : 9 mai 22 heures, heure locale Hogwarts
Lieu, date et heure fin de mission : 10 mai, 3 heures, heure locale, Hogwarts
Informations ayant déclenché la mission de surveillance : connaissance d'un RDV entre Jason MacNeil, étudiant à Hogwarts en septième année, 18 ans, fils cadet de Simon MacNeil et de Alexandra MacNeil, née Rider Haggard, domicilié 25 Beaumont Gate, Glasgow,
et un contact répondant au nom de Klaus Boofzheim et sur lequel aucune autre information n'est disponible,
pour le 9 mai à deux heures du matin, dans un endroit non connu de l'informateur.
Notre préliminaire sur le prototype THUNDER.
Il s'agit d'un prototype mis au point par le service Q du département de la Magie. Après les procédures habituelles de tests en laboratoire (procédure FLOP - Flawless Leverage Organisation Protocol) du manuel de test HTTP/03/10V22 faisant apparaître un taux de réussite de 95 , la première release a été confiée pour ground test et homologation ultérieure à Nicholas Ushant, officier lieutenant auror lors d'une mission de routine. Le THUNDER s'étant révélé opérationnel, après correction d'un dysfonctionnement mineur (échauffement non fonctionnel de la poignée lors de l'utilisation) le professeur Remus J. Lupin, en date du 18 janvier, a demandé au ministère la mise à disposition d'un exemplaire du prototype pour utilisation réservée aux étudiants de septième année – profil ASPIC DCFM.
La demande du professeur Remus J. Lupin a reçu un avis favorable de la part du ministère le 25 mars, la sous-commission " Déontologie de l'Enseignement" , consultée sur le sujet, émettant elle aussi un avis favorable à la condition expresse que les étudiants, en aucun cas, ne servent eux-mêmes de cobayes et que le THD ne soit jamais utilisé que sur des membres volontaires du corps professoral, après signature d'un protocole d'accord à transmettre au service concerné, conformément au décret éducatif N° 67- 24. Les professeurs Cynthia Hooch et Sebastian Vector se sont portés volontaires et ont donc participé aux cours des 20, 22 et 25 mars, assurés par le professeur Remus J. Lupin. Les deux probateurs sont de gabarit différent, indice de masse corporelle respectivement de 23 et de 28, ce qui a permis d'affiner les réglages d'intensité du faisceau.
Amélioration à apporter au prototype : intégrer la détermination automatique de la puissance nécessaire en fonction de la cible, sur la base des mesures effectuées lors des séances de test, afin d'éliminer le risque de sous- ou de surdosage.
Action - Albus Dumbledore et Remus Lupin : transmission de cette demande au service Q par la voie officielle
Début de la filature : locaux de l'établissement d'Hogwarts, devant la porte de la salle commune de la maison des Slytherin.
JMN est sorti des locaux, en direction de la forêt interdite. Il y a retrouvé une araignée, dont l'identité est indéterminée à ce jour, mais appartenant vraisemblablement à la parentèle d'Aragog. Celle-ci semble lui avoir facilité l'accès à une zone permettant de court-circuiter les protections anti-transplanation d'Hogwarts. Le THD Thunder a été utilisé avec succès sur JMN (effet évalué à trois heures) , ce qui a permis à RL et AB de s'associer à la transplanation du susnommé sans que celui-ci ne s'en rende compte.
La transplanation s'est terminée en environnement urbain, indéterminé à ce stade de la mission.
JNM a parcouru en courant environ 1500 yards d'une avenue déserte, avant d'emprunter un étroit passage entre deux immeubles, d'une cinquantaine de yards, menant à une arrière-cour.
Le contact, a priori Boofzheim, s'est manifesté, en lançant un signal depuis une fenêtre située au sixième étage, façade située au nord de l'arrière-cour. Il est ensuite descendu, a exécuté une procédure de reconnaissance de son vis-à- vis et lui a passé un objet, ressemblant à un magazine roulé sur lui-même, en l'informant que l'objet en question était à remettre au professeur Severus Snape, titulaire de la chaire de Potions à Hogwarts.
Le contact a ensuite offert à JMN à boire depuis une bouteille qu'il avait avec lui, puis a bu à son tour, à deux reprises. . Ensuite les deux hommes se sont séparés, le contact est probablement remonté dans l'appartement du sixième étage, MacNeil a repris le passage, nous avons laissé un marqueur GPS (Geo Positionnement Sorcier) pour éventuelle enquête ultérieure sur la personne du contact dans l'endroit en question. JMN a parcouru environ cinq cent mètres sur une avenue dénommée Anikouchine, puis il a transplané et disparu. Des panneaux de signalisation nous ont appris que nous nous trouvions à Saint-Petersbourg, Remus Lupin a décidé de mettre fin à la mission, nous nous sommes retrouvés dans son bureau pour un debriefing.
Conclusions et actions
Décider de l'opportunité de lancer une enquête sur le contact Boofzheim et/ou une perquisition dans son appartement.
Vérifier les possibles connexions Aragog/ réseau VDM
Confirmer l'existence d'une zone de la forêt interdite échappant au contrôle d'Hogwarts
(1) je n'ai pas résisté au plaisir de suivre la piste JKR : de Gog à Magog, suffit de rajouter Ara devant !
(2) je ne vais pas mettre en avant mes deux pauvres années de latin, c'est juste que j'ai vu Gladiator (enfin la moitié, seulement, vu (sic) que je fermais fort les yeux pendant les scènes de combat en m'agrippant au bras de mon mari chéri - héhé)
(3) mafia magique russe
