Fée la belle – je t'ai déjà dit tout mon plaisir à recevoir ta revue – et comment ttes les interprétations que tu suggères me donnent à relire mon texte sous un jour un peu différent et ça c'est une expérience gratifiante !
Quand Remus vomit du sang, c'est juste physiologique – je sais que la tuberculose est terriblement romantique… mais bon, non, je ne vais pas explorer la piste ! En fait quand on a vomit toute sa bile, il ne reste plus que le sang.
Quant à la corniche, plutôt que le couloir et la porte ? il ne voulait pas prendre le risque d'être vu par quelqu'un d'autre qu'elle (Rusard par ex avec son putain de chat … tu vois un peu le tableau, Poppy appelée à la rescousse par le concierge cherchant qui a bien pu faire le coup … Remus à l'infirmerie et Snape essayant de lui faire boire j'ose à peine imaginer quoi ! et Isolfe en visiteuse officielle, glaciale, n'osant rien, juste lisser le drap du bout des doigts…), donc, il devait savoir qu'elle ouvrait sa fenêtre avant sa porte. Et puis, c'est un détournement du balcon de Roméo et Juliette …
Et maintenant Isolfe qui joue les saint-bernard et les redresseurs de conscience - bon pour une fois qu'elle a réussi à faire taire ses doutes… et oui, le sentiment amoureux vous porte et vous transcende… Mais STP ne me dit pas que je suis en train de la marysueiser ! quand on lit ce qu'un certain site dit de ce genre de dérive…
Fénice – silence sans consistance.. Isolfe n'a plus besoin de savoir ce qu'il lui cache, partant de là, le silence perd sa matérialité d'obstacle. Reste à voir comment il va prendre fin…
Astorius – que voilà une étrange grille de lecture … mais je crois que je prends.
Morrigane – c'est vrai que ce thème reste souterrain. A ce stade de JXC, Snape est conscient de son attirance envers Remus, mais il ne l'a pas acceptée… en bref pas de danger qu'il fasse son coming-out ! (le moyen serait trop franc, trop univoque !)
Bien, chapitre court, demain, je vous demanderai des revues, mais là, laissez tomber …c'est juste pour vous titiller…
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Journal de Remus, 22 juin
Le lendemain, il fait un temps irréel, un ciel bleu dont la magnificence se déverse sur Hogwarts, et arrive même à éclipser l'éclat du soleil.
L'air est tiède et doux comme de la soie, Isolfe s'est habillée de blanc et bleu ; avant le dîner, nous nous accordons une pause sur une des terrasses latérales, nous sommes seuls, elle et moi, assis sur les marches de pierre chaude, des copies, des cours sur nos genoux, je me gave de ses épaules hâlées, dénudées, lumineuses à côté du tissu mince et blanc. Les os et les muscles devinés sous la peau et qui donnent à ses épaules l'apparence de galets lisses et dorés.
Je sens son parfum qui arrive par vagues, bleues elle aussi, au rythme des battements rouges de son aorte.
Je me répète le double message de Dumbledore, à elle et à moi délivré Ne doutez pas.
Je suis en paix.
Journal de Remus, 25 juin
Isolfe s'attache à moi, je le sais depuis 4 jours, quand je suis venu me réfugier à sa fenêtre, quand je suis venu à elle, même si, elle, n'a pas encore conscience de cela. Et ce cela, en même temps qu'il m'irradie de joie, m'épouvante, car il rapproche le moment où je ne pourrais plus lui dissimuler ma malédiction.
Et alors ou elle me fuira – définitivement
Et je serai rayé d'un grand trait de plume
Ou elle apprivoisera le loup, pour elle et pour moi
Et toi le loup la part de moi qui n'est pas moi
Tu ne pourras rien contre elle
Elle cessera d'être le rêve de mes yeux
Journal d'Isolfe, le 26 juin
Je croise encore une fois Remus dans un couloir, je ne sais plus où, quelle importance, pourtant je devais bien venir de quelque part, aller autre part.
Je me laisse glisser dans ses yeux, je m'imagine allongée, bras réunis au dessus de ma tête, pour m'adapter à ce passage étroit, chaleureux et fécond.
J'abandonne le minutieux contrôle que j'ai exercé sur moi, jusqu'à présent, lorsque nous étions face à face, je me dépouille et me révèle, je suis nue dans ses yeux.
Il passe près de moi, silencieux, me dépasse, m'emporte avec lui, je suis son regard, je reste sans regard.
Je repense à cet autre moment où nous nous étions croisés, ce soir de septembre. Croisés une fois, croisés deux fois, entrecroisés et lui qui aspire si fort à nous voir entrelacés…
Quelque chose tourne en moi qui va bientôt forcer son passage en dehors de moi
Je le sens déjà au dernier bord de mes lèvres
