Disclaimer: Rien n'est à moi, bla bla bla, tout est à JK Rowling…Sauf le personnage d'Emma.
Note de l'Auteur : Je voudrais remercier tous ceux qui m'ont envoyé des reviews, cela me fait très plaisir. Ainsi que ceux qui sont passés lire ma fanfic, mais qui ne m'en ont pas envoyés ! Alors, s'il vous plaît, envoyez-moi des reviews ! C'est ça qui fait vivre le malheureux auteur de fics ! Et je voulais préciser que ma fanfic est un peu longue à se mettre à place, alors un peu de patience….
Résumé (que je m'excuse d'avoir oublié de mettre dans le prologue) : Draco Malfoy rumine sa défaite personnelle face à Dumbledore. Bien qu'ayant diminué dans l'estime de Voldemort, ce dernier n'en a pas fini avec lui….
Rating : T pour commencer.
Romance : secrète pour l'instant ! Mais il y en aura une.
Titre : Disrahere
Chapitre 1 : Draco Malfoy, un adolescent seul, bien seul….
Après quelques heures de préparation intensive, Draco Malfoy quitta son antre. Revêtu d'un costume de soirée argenté, somme toute relativement simpliste, il souhaitait éviter d'attirer l'attention, décision étonnante quand on connaissait le personnage.
Tout en réalisant que cela s'avérerait particulièrement difficile. Même si la nature et les objectifs de sa mission avaient été tenus secrets pendant son déroulement, les Mangemorts survivants à l'attaque de Poudlard s'étaient empressés de divulguer tous les détails croustillants de leur épopée. Draco ignorait la teneur exacte des rumeurs circulant parmi les troupes du Seigneur des Ténèbres, mais il aurait parié sa Main de Gloire qu'il ne bénéficiait pas d'une réputation positive…de toute façon, depuis l'infâmante disgrâce de son père, le nom glorieux des Malfoy n'inspirait plus qu'un mépris souverain parmi les Serviteurs du maître…
Draco, après quelques secondes d'hésitation, compléta sa mise par une bague appartenant à son père : sa mère la lui avait offerte pour son 17ème anniversaire, un splendide bijou accompagné d'un discours larmoyant qu'il n'avait même pas pris la peine d'écouter. A l'époque, il venait juste d'assister à la pitoyable fin de Dumbledore, et des pensées moroses lui vrillaient l'esprit….
Ces mêmes pensées qui s'amusaient à le tourmenter insidieusement depuis quelques temps. Ce mêmes pensées qu'il dissimulait sciemment à son entourage (peu digne de confiance il est vrai), même à sa mère. Sa mère, qui entretenait toujours l'espoir illusoire et vain d'un retour de son époux….et qui se verrait cruellement détrompée….
- Depuis quand le grand Draco Malfoy se complaît-il dans la souffrance ? Serait-il devenu….romantique….voire même lâche ?
Une voix moqueuse prononça lentement ces paroles assassines. Draco leva les yeux au ciel, franchement agacé. Ses doigts se crispèrent instantanément sur le rebord de la coiffeuse, sous l'œil désapprobateur de la femme du tableau surplombant le meuble. Ce petit malappris devrait bien éprouver un peu plus de respect vis-à-vis d'un mobilier ancien….
- Dégage.
- Pardon, j'ai mal entendu. Tu viens de dire ?
- Je ne suis pas d'humeur, alors sors d'ici, ordonna Draco.
- Le munificent Draco Malfoy daigne m'adresser la parole ! Un jour à marquer d'une pierre blanche !
Draco regrettait de ne pas pouvoir assouvir de pressantes envies meurtrières. Pour une raison indépendante de sa volonté et liée à son interlocuteur : menacer de mort un vulgaire revenant demeurait relativement incongru. Même pour le garçon-qui-avait-presque-tué-Dumbledore-mais-qui-s'était-fait-damer-le-pion-comme-un-bleu.
- Sors d'ici, répéta Draco, en se retournant.
Mauvais choix. Il obtint une vue quelque peu traumatisante, au pire perturbante psychologiquement, d'une morte-vivante allongée langoureusement sur SON lit. Son propre lit qui crierait certainement au scandale s'il possédait des cordes vocales….
La véritable nature de la chose qui occupait outrageusement sa couche échappait encore aux pourtant incommensurables (modeste, comme son père !) connaissances de Draco. Il savait seulement qu'elle appartenait au groupe mort-vivant, qu'elle haïssait profondément les fantômes, que la réciprocité de cette divergence d'opinion occasionnait parfois de graves heurts, et qu'elle détenait la capacité enviée parmi les trépassés de toucher les choses. De même, elle portait l'auguste patronyme de Emma. Ah oui, et qu'elle s'était apparemment jurée de pourrir la vie déjà mal engagée d'un certain Draco Malfoy. Maudite soit-elle.
Au niveau physique, notre « fantôme » présentait de vagues ressemblances avec une forme humaine.
Nous ne nous appesantirons point sur son visage, qui lui s'apparentait plus à une chaussée déformée qu'à une reine de beauté. Elle ne possédait pas d'yeux, mais tirait une étrange fierté de sa longue chevelure blanche, dont elle prenait excessivement soin. Draco ne comptait d'ailleurs plus les fois où cette insolente lui avait « emprunté » ses accessoires d'embellissement personnel. Notamment son gel.
Ses loisirs personnels consistaient à errer dans le manoir, avec une prédilection marquée pour la bibliothèque familiale, le salon du 1er étage et en général tous les lieux où se rendait Draco. Ainsi, elle s'égarait curieusement dans sa chambre, dans sa salle de bains, à toute heure du jour et de la nuit….ce qui écorchait vif les nerfs du jeune homme. Être agressé au beau milieu d'un sommeil mérité par un abominable mort-vivant agissait négativement sur le rythme cardiaque et sur les chances de ne pas mourir d'un infarctus.
- Draco, Draco, mon petit, que t'ai-je fait pour que tu me repousses à ce point ? Ne suis-je pas assez belle pour toi ? demanda-t-elle d'un ton faussement attristé.
- Non, effectivement. Je n'ai pas l'habitude de sortir avec des fantômes aussi moches.
- Je ne suis pas un fantôme ! s'offusqua-t-elle.
- Je m'en moque. Tire-toi de ma chambre.
- Et de quelle manière vas-tu t'y prendre, bel éphèbe ? demanda Emma en lui décochant un sourire éblouissant. Tu vas supplier tonton Rodolphus ?
La demoiselle comptait également à son actif une voix de crécerelle irritante ainsi qu'une propension à pousser de petits cris aigus, qui, à la réflexion, devaient remplacer un rire bien franc.
- Nul ne peut m'exorciser, petit Draco ! s'exclama-t-elle.
Et il s'agissait malheureusement de la pure vérité. Un certain nombre de fantômes flânaient dans les vastes couloirs du manoir Lestrange, mais le maître de maison les tolérait en raison de l'aide non négligeable qu'ils ne répugnaient pas à lui apporter. Comptant tous parmi les membres trépassés de la famille, ils tenaient réellement à assurer la survie de leur lignée et n'étaient point avares en judicieux conseils. Rodolphus ne se privait pas d'une telle mine de recommandations avisées, et organisait régulièrement (depuis qu'il s'était échappé d'Azkaban) des assemblées informatives avec ses ancêtres. Théoriquement, il pourrait les chasser de son manoir. Et dans des circonstances nébuleuses, il avait procédé au renvoi intempestif d'un de ses fantômes. En revanche, Rodolphus Lestrange n'avait jamais désiré la compagnie d'Emma : malgré sa bonne volonté, des efforts méritoires, l'appel à de célèbres exorcistes, et l'utilisation sans vergogne de la magie noire, l'élément perturbateur ne s'était jamais enfui. Elle continuait donc, en toute impunité, de poursuivre sa mission primordiale : tourmenter tous les autres êtres vivants de ce manoir.
- Mais le Seigneur des Ténèbres te fait peur, pas vrai ? la nargua-t-il. Lui nous débarrassera de toi !
- Le seigneur des Ténèbres effraie tout le monde, et surtout toi, petit Draco !
Emma ne se montrait jamais lorsque le Maître condescendait à gratifier le manoir Lestrange de sa présence. Et c'était le cas…. Le mort-vivant semblait n'avoir guère apprécié la référence à Lord Voldemort. Elle pinça les lèvres et s'éleva lentement au-dessus du lit.
- Va, petit Draco, va, dit-elle avec emphase, rejoins ta famille. Et ne mange pas trop de sorbets citron, c'est mauvais pour la santé. Et très calorique. Et surveille tes arrières.
- Qu'est-ce que…
Trop tard, Emma s'évanouit dans un nuage dense de fumée, disparition ostentatoire qu'elle affectionnait tout particulièrement. Hormis la qualité syntaxique de la fin de sa phrase qui laissait à désirer, Draco avait retenu ses paroles. Emma adorait s'écouter parler, mais parfois, un conseil sensé émergeait de son flot ininterrompu de sottises. Et son « surveille tes arrières » sonnait sinistrement aux oreilles de Draco….un mauvais pressentiment lui tordait sournoisement les tripes à présent. Il ne devait pas céder aux effluves enivrants de son imagination, qui aimait s'aventurer sur les sables mouvants de la paranoïa….Quoi qu'il en retournerait, Draco allait redoubler de prudence lors de cette soirée….
Au fur et à mesure que ses pas le portaient vers le Grand Salon, Draco sentait son énergie s'affaiblir dangereusement. Inutile de le nier, il avait grave les jetons. Même si cela lui arrachait le cœur de l'admettre, affronter la tête haute une meute de Mangemorts ravis de sa déchéance, et ce pendant une nuit entière, défiait toutes ses capacités. Il imaginait déjà cette larve de Queudver ricaner ouvertement sur son passage….il avait assisté au « débriefing » qui avait suivi l'assassinat du vieux fou, au cours duquel les plus fidèles serviteurs du Seigneur des Ténèbres s'étaient plu à relater le déroulement de la mission ...et peut-être le jeune homme sombrait-il dans la psychose la plus totale, mais les Mangemorts, selon lui, insistaient un peu trop sur sa lâcheté présumée….et avérée….et il aurait juré percevoir une lueur de moquerie insolente dans les yeux sournois de Queudver. Et si cette lavette de Queudver osait manquer de respect à un Malfoy, nul doute que les autres Mangemorts ne s'en gêneraient pas.
Draco lança mentalement toutes les malédictions connues sur son oncle : son manoir se composait d'une multitude aberrante de tortueux couloirs et un sort anti-transplanage forçait les infortunés qui dormaient à l'opposé du Grand Salon (comme Draco) à parcourir un trajet indécent chaque jour. Rodolphus lui avait assuré qu'il ne disposait malheureusement d'aucune chambre disponible, mais Draco le soupçonnait de l'avoir délibérément éloigné des autres Mangemorts, qui, eux, profitaient d'un insigne honneur : appartements privés à deux pas du salon. Draco connaissait Rodolphus et ce crétin s'était souvent montré mesquin par le passé. Mais là, le jeune homme reconnaissait que son oncle dépassait les bornes de la bienséance.
Tout en ruminant ses sentiments haineux à l'égard de Rodolphus, Draco poursuivait sa marche. Il attaquait à présent la partie civilisée de la résidence, celle où les rencontres fâcheuses risquaient de l'interrompre. Pour l'heure, il avait croisé des elfes de maison affolés, quelques fantômes qui l'avaient superbement ignoré et aucun Mangemort. Ce dont il s'était félicité : il connaissait la fameuse excuse, « oh, je nettoyais ma baguette, et le coup est parti tout seul ». Tu parles.
Rodolphus, en tant que Sang-Pur, tirait un orgueil démesuré de sa prestigieuse dynastie et les tableaux de tous ses ancêtres couvraient les murs de son manoir. Dotés d'un sens de l'humour douteux comme tous les Lestrange, ces vénérables ascendants adoraient chuchoter sur le passage des gens, et surtout de Draco. Arpenter le couloir longiligne précédant la bibliothèque représentait un véritable calvaire pour les âmes sensibles. Draco s'y engagea avec courage.
- Vous avez vu ? c'est le jeune Malfoy ! s'exclama une voix candide.
- Il a beaucoup grandi depuis la dernière fois, estima une voix féminine, provenant d'une vieille femme à l'air rêveur.
- Mais enfin tante Myra, vous l'avez vu hier !
- En tout cas, j'en ferais bien mon quatre-heure, susurra une jeune femme au visage ravagé par l'acné (y a pas à dire, sont réalistes ces tableaux)
- Pas touche, il est à moi !
Sous le regard sévère des autres membres mâles de la famille, Draco essaya de garder les yeux fixés sur un point invisible, à l'horizon. Le statut de fantasme sexuel des portraits Lestrange demeurait sa seule victoire depuis belle lure. Si l'on pouvait qualifier le fait d'être constamment sifflé par des meutes baveuses de morts comme une réussite personnelle. Au moins, il ne risquait pas se faire violer…( ça, mon coco, c'est l'auteur qui décide)
Prochaine étape avant l'arrivée, la bibliothèque. Draco percevait à présent un brouhaha sourd, un bruit de conversations amplifié par la hauteur du plafond du Grand Salon. Avec un peu de chance et bien qu'il en manquât singulièrement à l'heure actuelle, son entrée passerait inaperçue. Paradoxalement, songea-t-il en esquissant un sourire amer, il était devenu aussi célèbre que cet abruti de Potter. A la différence que de parfaits inconnus ne lui baisaient pas les pieds, avec un air d'adoration dans le regard. Non, il susciterait plus de tentatives d'agression physique que des manifestations de joie sincère. Parce qu'il avait permis la mort de Dumbledore.
- Draco ?
La voix reconnaissable entre toutes de Pansy Parkinson retentit. Draco s'arracha du cours de ses réflexions et aperçut la jeune fille, figée à l'entrée de la bibliothèque. Elle regarda à l'intérieur, murmura quelque chose d'inaudible et courut vers le jeune homme.
- Pansy.
La jeune Serpentarde se dandina, légèrement mal-à-l'aise. Elle s'était visiblement préparée avec soin, et arborait une splendide robe blanche dont l'achat aurait sans doute mis sur la paille la famille Weasley.
- Ca faisait longtemps, Draco, dit-elle, avant de rire maladroitement. Ca va ?
En réalité, une quinzaine de jours. Apparemment, la perception temporelle de Pansy souffrait d'une sérieuse défaillance.
- Qu'est- ce que tu fais là ?
Question complètement idiote qui prolongerait inutilement une conversation ennuyeuse. Il détestait taper la causette à une personne qui lui adressait des regards intrigués et emplis de pitié à la fois. Draco Malfoy n'était pas et ne serait jamais pitoyable.
- J'ai été invitée à la fête, répondit Pansy d'un air joyeux.
- Ah oui ? C'est bien, déclara Draco.
A la vérité, les parents de Pansy Parkinson connaissaient Rodolphus Lestrange de longue date. Vivant à l'étranger, ils ne s'étaient jamais réellement impliqués dans les rangs mangemortiens. De toute évidence, Mr et Mrs Parkinson venaient de choisir définitivement leur camp…
- Tu sais, continua Pansy sur le ton de la confidence, ils vont peut-être fermer Poudlard.
- Pansy, tu sais que je ne reviendrais pas à l'école, non ? Tu as oublié, j'ai quasiment tué le directeur, je suis recherché et j'ai toutes les polices du ministère sur le dos.
Le ton sarcastique de Draco blessa la jeune fille. Ce dernier réfléchissait sérieusement à un moyen d'éloigner efficacement toutes les femelles qui s'accrochaient à ses basques comme des sangsues ces derniers temps. Au pire, peut-être devrait-il écrire sur son front « Foutez-moi la paix, je suis gay » mais là, il aurait pris le risque de se faire courser par des meutes masculines en chaleur. Il se méfiait souverainement de Pansy car même si elle était capable de lancer des sorts corrects, la Serpentarde s'avérait inapte à protéger ses pensées. Autrement dit, dangereux de lui confier quelque chose….
- Tu m'excuseras, Draco, mais je dois aller à la bibliothèque, reprit-elle. On se voit plus tard ?
- C'est ça, c'est ça.
Pansy tourna précipitamment les talons et s'engouffra dans la pièce. Pourquoi cette idiote congénitale (et dire qu'elle lui caressait doucement les cheveux au début de l'année…) lui avait-elle parlé de Poudlard ? Cela ne le concernait plus, lui, Draco Malfoy, qui exprimait fréquemment sa mégalomanie par un parler à la troisième personne et qui avait en toute conscience de ses actes facilité l'assassinat du vieux cinglé. Il ne comptait plus les innombrables charges qui pesaient contre lui : Association de malfaiteurs, relation avec une entreprise terroriste, complicité de meurtre, tentative de meurtre sur personne vulnérable, dégradation du matériel public, Mangemort, fils de Lucius Malfoy, trafic de substances illicites (il avait appris récemment que son gel préféré, garanti 100 naturel, employait des extraits chimiques de cocaïne)….que sais-je encore ? Ah oui, faux témoignage dans un futur proche, entrave à la justice, de quoi l'envoyer séjourner à perpétuité dans un charmant endroit nommé Azkaban…Et aucune circonstance atténuante ne le disculperait, il était majeur à présent. En remplissant sa mission, il avait indéniablement compromis son avenir scolaire et bousillé toutes ses chances d'obtenir des ASPICS. Sans compter le renom déplorable qu'il traînait comme un boulet de fonte dans la communauté magique.
Le Grand Salon des Lestrange ne volait pas son nom. De superficie largement supérieure à la Grande Salle de Poudlard, le Grand Salon illustrait la richesse et la gloire immortelle de la famille. Passons sur les odieuses rumeurs accusant les Lestrange de s'illustrer plus fréquemment par leur vile couardise que par une indomptable bravoure. De gigantesques tapisseries évoquaient des scènes mémorables de la vie des plus légendaires membres de la famille, décrivaient des batailles sanglantes qui opposaient les Lestrange aux monstres les plus dangereux de la terre. Citons un exemple : Charles Lestrange affrontait, seul, un régiment de féroces Magyars. En revanche, point n'était mentionné la terreur panique du même Charles vis-à-vis des lézards.
Les chefs de famille avaient investi une quantité massive de Gallions dans l'achat de lustres de cristal hors de prix, des merveilles fragiles défendues par des sorts anti-casse. Deux impressionnantes cheminées siégeaient aux coins Nord et Sud : leurs frises contaient les voyages fantastiques de Gulliver Lestrange, fameux explorateur.
Des armures ornaient toute la salle, et au centre de celle-ci des tables couvertes de victuailles alléchantes permettaient d'étancher sa soif ou sa faim. Une réception grandiose s'y déroulait en ce moment même. Une multitude de personnes, la plupart des sorciers, discutaient avec animation. Le Seigneur des ténèbres, à la stupéfaction générale, avait autorisé Bellatrix Black à organiser un bal afin de conforter le moral des troupes. Cette dernière s'était empressée de contacter tous les partisans supposés ou confirmés du Maître à travers le monde, et le nombre de réponses positives qui lui étaient parvenues confirmait au moins un fait : Voldemort gagnait de plus en plus de soutiens, à l'intérieur même du pays, mais aussi à l'étranger.
Ainsi, une foule bigarrée, vêtue de ses plus somptueux atours, avait accouru au manoir Lestrange : sorciers, adeptes de la magie noire, loups-garous, vampires, stryges, liches, et plus encore, se côtoyaient dans un tourbillon de couleurs vives. Certains espéraient plaider des causes auprès du Seigneur des ténèbres, d'autres désiraient des faveurs, sans compter ceux qui souhaitaient simplement l'apercevoir. Beaucoup aspiraient s'intégrer au cercle très fermé des « proches » du plus grand mage noir de son temps, les Mangemorts.
Malgré la diversité des intentions, c'est avec une remarquable unanimité que, ce soir-là, on célébrait le triomphe du Mal sur le Bien. Pour une fois !
Un Draco Malfoy rasant les murs fit une entrée modérée dans la Grande Salle. Il avait élaboré une stratégie simple, mais efficace : acte de présence pendant au moins 10 bonnes minutes, se signaler à sa mère, éviter à tout prix de poser le moindre doigt sur la nourriture nécessairement empoisonnée et foutre le camp. Concis, rapide et précis. Et retourner souffrir en paix dans sa chambre, seul endroit où aucun importun ne dérangerait ses profondes méditations. A part peut-être cette casse-pieds d'Emma.
Draco balaya la salle du regard. Détecter la trace de sa mère l'occuperait plus longtemps qu'il ne l'avait prévu. Pour l'heure, son poste d'observation, le coin Sud-Est, ne lui permettait pas d'exercer correctement ses talents de pisteur. Il voyait à deux pas un groupe d'Irlandais, ou du moins le supposait-il au vu de leurs tenues de soirée vertes, ainsi que quelques vampires originaires de Russie, à en juger par leur accent. Par un monstrueux hasard, personne ne semblait l'avoir remarqué et il ne reconnaissait personne. Il remercia mentalement tous les dieux des panthéons existants, plus les autres, on n'était jamais trop prudents, comme aimait à le répéter Derek Malfoy, chasseur professionnel qui écuma les campagnes galloises au XVème siècle. Sa vie passionnante s'acheva lamentablement par un excès d'alcool : Plein comme une barrique, il se noya dans la rivière. Triste fin. Draco se préparait à fendre bravement la foule, lorsqu'une voix stridente mit fin à ses rêves de caméléon.
- Draco !
Draco sursauta instinctivement et passa la seconde suivante à anathématiser toutes les divinités connues et même les autres, car en tant que guides des humains, ils pêchaient tous pour leur irresponsabilité à l'égard du jeune homme. Le visage pointu de notre blond péroxydé s'empourpra instinctivement lorsque tous les regards à 5 mètres à la ronde convergèrent soudainement vers sa personne. Depuis quand avait-il pris l'habitude de rougir comme une collégienne ? Bellatrix Lestrange, somptueusement parée d'un ensemble bleu ciel, s'avança, écartant sans ménagement ceux qui lui barraient le passage. La plus fervente partisane du Seigneur des Ténèbres s'arrêta à deux pas du pauvre malheureux, tandis que des chuchotements désagréables et teintés de ricanements reprenaient autour d'eux.
- Draco, pourquoi restes-tu dans ton coin ?
« Dos au mur, je ne risque aucunement de me faire poignarder par cette bande de faux-jetons . »
- Tante Bella, je cherchais Mère, expliqua Draco.
- Je n'ai pas encore vu Cissy. Mais tu la chercheras plus tard, la soirée ne fait que commencer. Suis-moi, ordonna-t-elle, il faut que je te parle. A l'abri des oreilles indiscrètes.
Draco ne se confondit pas en prétextes bancals : Bella excellait dans l'art de la Legilimencie. Il lui emboîta donc le pas, sous de houleux regards et des commentaires désobligeants.
- Tu as vu, c'est ce gosse qui est même pas fichu de tuer quelqu'un, murmura très distinctement un sorcier blond à lunettes disproportionnées.
- A cet âge, c'est beaucoup trop jeune, répondit un autre mage roux, d'un ton blasé.
- Tu penses, il a quoi ? 15 ans ?
Draco se promit solennellement de leur arracher sadiquement la peau avec un cure-dents, dusse-t-il se salir les mains. Dans le même temps, il surveillait discrètement ses arrières. C'est ainsi qu'il reconnut quelques Mangemorts, comme Amycus qui dévorait goulûment des toasts au caviar, accompagné de sa sœur, qui, elle contait une histoire hilarante à une bande de jeunes sorciers étrangers. Les mimiques exagérées que cette dernière effectuait fit penser à Draco qu'on était en train de se ficher de lui, à deux pas de sa personne….Il devait arrêter avec les menaces de mort mentales, ça ne débouchait sur rien de concret et ça provoquait des ulcères à long terme. Il vit aussi Crabbe et Goyle, attablés en compagnie d'autres Serpentards : ces jeunes imbéciles s'étaient lancés dans un concours de bières sous le regard bienveillant de quelques poivrots…heu….quelques estimables vieillards.
Bellatrix ouvrit une porte-fenêtre et sortit sur le balcon. Draco, méfiant, la suivit. Sa tante souffrait de courtes mais virulentes phases de deliriums tremens, et si un inconscient la contrariait, elle dégainait promptement sa baguette et visait tout ce qui bougeait. Donc, prudence. Son carnage sur le lac Stymphale avait laissé une cinquantaine d'inoffensifs canards sur le carreau ainsi que quelques Moldus qui flânaient dans les parages. A l'origine : la critique de Rodolphus au sujet de ses supposés talents culinaires. En réalité, Bella n'était jamais parvenue à réussir un simple plat de nouilles, alors des bouchées à la reine….Une âme imaginative et anonyme avait dérobé au péril de sa vie tous ses livres traitant de près ou de loin de la cuisine expérimentale. Mais le massacre continuait….et ses infects préparations terrorisaient tous les estomacs craintifs…ainsi que celui de Draco qui, après une ingestion imprudente de riz trop cuit, avait pour la première fois de sa vie expérimenté une réelle intoxication alimentaire….
- Assieds-toi, Draco.
Bellatrix indiqua un siège en osier fait main, et elle-même s'affala sur un canapé de même composition. Le balcon donnait sur le vaste jardin des Lestrange, étrange composition florale transcendée par un labyrinthe perpétuel surmonté du panneau : « aux suicidaires ». Inutile de préciser que jamais personne n'éprouvait le désir d'en franchir le seuil. Une chaleur épouvantable alourdissait considérablement l'atmosphère, et Draco respirait avec difficulté. Bellatrix ne souffrait apparemment pas de la température excessive, mais noua ses longs cheveux aux reflets auburn.
- Tu vois ces étoiles, Draco ? murmura-t-elle en tournant un visage illuminé vers le ciel.
Ouh là, sa tante venait d'enclencher son mode « poétique ». Ne pas contredire les évadés d'Azkaban, ne pas les contredire….
- Oui, je les vois, répondit Draco, confortablement installé.
« Et c'est moche. Je hais l'astronomie. Bien un des cours que je ne regretterai pas à Poudlard. »
- Rien de plus splendide n'embellit autant notre monde, penses-y, à ces minuscules points scintillants qui déterminent notre destin….
- Je ne fais que çà, ma tante, déclara Draco tout en pinçant les lèvres. La pauvre, elle devenait complètement frappée.
- Regarde, c'est Sirius !
Et une soudaine crise de rire intempestive la secoua. La pauvre femme hoquetait frénétiquement, des larmes perlaient à ses paupières, tandis qu'elle essayait de ne pas s'étouffer. Draco croisa silencieusement les bras et laissa son regard vagabonder sur l'horizon. Il aperçut deux silhouettes humaines s'éloigner furtivement sur la pelouse, mais sa vue nocturne déplorable le priva d'un approfondissement de son examen. Et l'intensité sonore du rire de sa tante commençait déjà à décroître.
- Pauvre….pauvre…. Sirius, hoqueta-t-elle entre deux sanglots, il est mort comme il a vécu : comme un chien.
Heureusement, cette blague somme toute moyenne et d'un mauvais goût affligeant n'entraîna aucune autre explosion de rire. Tant mieux.
- Ma tante, reprit Draco en s'efforçant de paraître détaché, vous vouliez me parler ?
- Oui, Draco. Je voulais te congratuler. Je crois savoir que tu n'aimes pas les effusions publiques….et cela tombe bien, le Seigneur des Ténèbres apprécie la retenue, mais encourage la soif de pouvoir.
- Je….
- Je termine, Draco, l'interrompit-elle en roulant des yeux inquiétants. Garde cette soif de pouvoir, d'apprentissage, améliore-toi dans les arts des ténèbres et surtout n'hésite jamais à accomplir les volontés du Maître.
Une étincelle fanatisée brillait dans les sombres pupilles de Mrs Lestrange. Sa tante se jetterait consciemment dans un nid d'Acromentulas poilues si cette action idiote obéissait aux intérêts de son Seigneur. Draco, lui, ne résisterait certainement pas au Maître, mais….
- Sache que je suis extrêmement contente de toi. Peu de jeunes de ton âge auraient risqué leur vie pour favoriser les desseins du Seigneur des Ténèbres….
Il aurait tué toute ma famille, maugréa mentalement Draco avec un pincement au cœur.
- J'ai seulement un reproche à te faire, continua-t-elle sur le ton de la réprimande. Je conçois que ce soit difficile de tuer quelqu'un, surtout pour toi qui es si jeune….
« Mais qu'est-ce qu'ils ont tous ce soir ? Je suis majeur, merde ! »
- Mais tu dois être prêt à obéir au Maître, quelqu'en soit le prix. Tu me comprends ?
- Oui, tante Bella.
- Tu sais, chuchota-t-elle comme si quelqu'un pouvait l'entendre, si Severus n'avait pas intercédé pour toi…
- Quoi ! s'exclama Draco.
- J'ai finalement admis que je m'étais méprise à son sujet, continua Bellatrix sans l'entendre. Severus respecte le Maître. Et ce dernier s'est montré très satisfait de sa conduite….
- Et un peu moins de la mienne, c'est ça ?
Draco ressentait une irritation grandissante. Un sentiment d'impuissance totale s'emparait lentement de son être, lui prédisant une vie difficile durant laquelle il devrait se justifier éternellement.
- Draco, le maître ne t'a pas puni à cause de Severus. C'est une affaire entre eux deux, ne t'en mêle pas.
Au ton de sa voix, teintée d'exaspération frustrée, nul doute que Bellatrix Lestrange, même si elle reconnaissait la sincérité de Snape, jalousait sa place désormais intouchable : bras droit du Maître. Elle qui se vantait toujours de partager les moindres secrets du Seigneur, ses désirs ne s'élevaient malheureusement pas à la hauteur de la réalité.
- Tante Bella, je vous jure que j'ai essayé. Mais les autres Mangemorts sont arrivés, et tout s'est passé si vite…
Vas-y, plaide la succession trop rapide des évènements. Invoque la faiblesse et l'impuissance. Cette méthode inébranlable t'attirera un immense respect du Seigneur des Ténèbres et des autres Mangemorts.
- Draco, il ne suffit pas d'essayer, ilfautle faire. Songe aux récompenses fabuleuses qui t'attendent. Moi, ma plus grande récompense est d'être aux côtés du Seigneur des Ténèbres.
Dans le lit du Seigneur des Ténèbres, plutôt, pensa Draco. Il évita d'extrême justesse le rictus narquois, mais son appréciation des rapports entre sa tante et son maître ne correspondait pas vraiment à la vision d'une simple relation professionnelle.
- Le maître reconnaîtra tes talents à leur juste valeur, tu as juste besoin d'un peu plus de confiance en toi. Cependant….
Un frémissement d'ailes suivi d'un hululement lugubre coupa net le discours emprunté de Bellatrix. La suite des évènements appartient à l'histoire : une étincelle de démence apparut dans le regard noir de Mrs Lestrange ; elle saisit sa baguette qui reposait par terre et avec la surprenante rapidité d'un coureur cycliste dopé, lança le sortilège de mort. Draco, dont le corps s'était brusquement figé, conclut que la désastreuse propension de sa tante à tirer sur tout ce qui bouge ne tarderait pas à porter préjudice à son entourage….
- Ma tante !
- Ce n'est qu'un hibou, déclara Bella sans émotion aucune. Retiens ceci, Draco : prudence constante !
Effectivement, le malheureux volatile s'était écroulé, bel et bien trépassé, sur la balustrade.
Mis à part le fait qu'une échappée d'Azkaban aux humeurs incontrôlables décimait sans remords toute la faune d'Angleterre, le jeune homme remarqua que les serres du rapace agrippaient fermement un parchemin. Et aussi, sur le plan familial, que sa tante ressemblait psychologiquement à Maugrey Fol-Œil…..
- Il y a un message accroché à sa patte, dit Draco en prenant appui sur les accoudoirs afin de se lever.
Mais Bella l'arrêta d'un geste impérieux qui seyait particulièrement bien aux membres des familles de Sang-Purs.
- Pas si vite, ces rogatons de l'Ordre du Phénix ne reculeraient devant rien. Je m'en occupe. Wingardium Leviosa !
Le message porté par l'infortuné hibou s'extirpa immédiatement du carcan de ses griffes. Flottant à quelques mètres du sol, il ne présentait selon toute évidence aucun danger gravissime. Mais manifestement, Mrs Lestrange ne l'entendait pas de cette oreille. Elle observa minutieusement tous les contours de la lettre, peu habituée à autant d'attentions, la faisant pivoter dans tous les sens, jetant de temps à autre un sort de détection. Draco contemplait toutes ces vérifications d'un œil ironique. Ainsi, il n'était pas le seul à souffrir de psychose paranoïaque…
- Rien à dire, conclut Bellatrix en attrapant le message.
- A qui est-il destiné, tante Bella ? s'enquit Draco en s'approchant.
Les traits du visage émacié de sa tante se crispèrent affreusement, lui conférant un aspect presque repoussant. Elle replia subitement le parchemin et, sans accorder une quelconque réponse à Draco, quitta le balcon. Avant de franchir la porte vitrée, elle conseilla à Draco d'aller parler à Snape.
Malfoy, resté seul, se perdit en vaines conjectures. Quelle raison avait tant perturbé Bella Black Lestrange ? Et surtout, qui avait envoyé le message ? Et quel homme ou femme valeureux l'avait sauvé des monologues formatés de sa tante, qu'elle lui avait déjà rabâchés une bonne centaine de fois ?
Il examina méticuleusement le cadavre du hibou : un grand-duc, assez mité, aucun signe reconnaissable. Une enquête plus poussée lui apprit que la bête s'était brisée une patte, la gauche. Rien de probant.
Après tout, il s'en fichait éperdument. Il avait perdu un temps précieux à écouter poliment les déclarations grandiloquentes de sa tante, et rien ne pourrait plus l'éloigner à présent d'une retraite anticipée dans ses appartements, au calme. Mais auparavant, il devait retrouver sa mère. Sa pauvre mère qui s'était elle-même persuadée que son époux prendrait part à la célébration….
Le bal battait toujours son plein. En fait de bal, la qualification de cérémonie guindée aurait mieux convenue. Hormis quelques précoces déjà éméchés, nul ne désirait se bourrer suffisamment la gueule : ils devaient être frais comme des roses afin de présenter leurs respects au Seigneur des Ténèbres. En y repensant, Draco n'imaginait certainement pas le grand mage noir se fourvoyer dans une « party » : Sans doute s'était-il octroyé une pièce lui permettant de s'entretenir personnellement avec ses visiteurs….
Malgré lui, Draco allait se rejeter dans la fosse aux lions, lorsqu'une silhouette courbée poussa la porte-fenêtre. Queudver, le serviteur du Maître, très peu gâté physiquement, s'était costumé en gentilhomme XVIIIème siècle, ce qui n'arrangeait malheureusement pas sa laideur naturelle. Il referma lentement la porte, réduisant instantanément le balcon au silence complet. Rodolphus savait y faire en sortilèges d'insonorisation. L'ancien Maraudeur s'appuya nonchalamment contre la balustrade, visiblement satisfait de lui-même.
- Bonsoir, Draco, salua obséquieusement Queudver.
- Mr Malfoy, rectifia Draco. Rentrez-vous bien ça dans votre crâne de rat.
L'homme ne répondit rien, mais le jeune Malfoy crut déceler une pointe de raillerie dissimulée dans son regard, habituellement fuyant. Si Queudver, le plus peureux de la Création universelle, se piquait d'impertinence vis-à-vis d'un Malfoy, cela promettait de graves ennuis….
- Mr Malfoy, reprit Queudver en appuyant exagérément sur le titre, sachez que vos efforts pour éviter notre Maître Lui déplaisent fortement.
- Je….n'essaie….pas…..d'éviter….le….Seigneur des ténèbres.
Ces reproches égrenés sur tous les tons depuis sa fuite de Poudlard lui tapaient sérieusement sur le système. D'accord, sa détermination soi-disant si solide avait flanché, d'accord, Dumbledore l'avait embobiné avec ses belles paroles, mais tout ce harcèlement moral l'agaçait prodigieusement. Sa mère, sa tante, les Mangemorts, et maintenant Queudver….Draco Malfoy n'avait besoin que de quelques semaines de repos intensif, et non de sempiternelles remontrances. Ou sinon il se métamorphoserait en ce psychopathe pervers qui sommeillait patiemment au fond de son âme. Et le sang pleuvrait par hectolitres. En ce moment même, l'air suffisant de Queudver lui donnait envie de libérer ses pulsions trop longtemps freinées. Non…il ne fallait pas. Et surtout pas avec tous ces sorciers à côté.
- Bien sûr, bien sûr, acquiesça le vil traître sans y croire. Et vous allez prétendre, Mr Malfoy, que vous vous cloîtrez dans votre chambre à cause de la splendeur des tentures ?
- Ca doit vous faire du changement, autant d'assurance imbécile, non, Queudver ? Vous avez bu une potion de courage ? J'avais cessé de croire en son efficacité en vous voyant, répliqua Draco du tac au tac.
Des semaines sans aucune raillerie méchante n'avaient pas contribué à le soulager de ses maux. Au contraire, il admettait ressentir d'irrépressibles envies de torturer psychologiquement Potter. Mais Queudver conviendrait parfaitement comme cible de remplacement.
- Si j'étais vous, Mr Malfoy, reprit Queudver sans se départir de son calme étonnant, je me tairais. Votre famille a désappointé le Maître, et ce n'est qu'une question de jours avant que vous n'alliez rejoindre votre bien-aimé père là où il est…dans une tombe sous-marine….
Draco tiqua malgré lui. Queudver jubilait. Un large sourire ainsi qu'une vue plongeante sur sa désastreuse dentition confirma les craintes du jeune homme : non seulement, sa mère et lui s'enlisaient dans une situation délicate, mais en plus Queudver devait ignorer la signification du mot dentiste…Et son père ? Non, Queudver le provoquait.
- Votre mère est bien trop naïve, Mr Malfoy. Figurez-vous qu'elle s'imaginait que le maître allait libérer une chose inutile comme votre père !
- Ne parlez pas de ma mère sur ce ton, Queudver.
Pour l'heure, les ambitions de Draco se résumaient à ceci : concrétiser ses penchants queudvericides. Il prétexterait que le coup était parti tout seul, même si le Seigneur des Ténèbres surpassait ses maigres talents en occlumencie. Sa main crispée sur la baguette tremblait convulsivement.
- Ou sinon ? le provoqua Queudver. Avada Kedavra ? Tout le monde sait bien que vous n'en êtes pas capable, Mr Malfoy. Vous feriez mieux de rejoindre Potter, ils accueillent les faibles là-bas…
La goutte d'eau qui fit déborer le vase. Draco brandit à la rapidité de l'éclair de Feu sa baguette. Queuvder, qui préparait un coup fourré en traître, se mit en position.
- EXPELLIARMUS !
La baguette s'expulsa elle-même des mains de Draco Malfoy et réalisa une superbe rotation.
- ACCIO BAGUETTE !
Toujours en suspension, la baguette fila vers le nouvel arrivant, un trentenaire relativement proche du quadra, à la chevelure graisseuse, au teint jaunâtre et à la robe noire. Severus Snape. Et le plus inquiétant, le sorcier en question n'avait pas désarmé Queudver. Draco perdit soudain espoir et sa trop courte vie se mit à défiler devant ses yeux…Pourquoi toujours lui ?
FIN du chapitre.
Auteur : Mon histoire devient bien trop sérieuse à mon goût….
Lucius : et comme d'habitude, je passe pour quoi ?
Auteur : toi la ferme, sinon j'écris un slash !
Lucius : ….
NDA : N'oubliez pas les reviews, c'est la seule chose qui me pousse à continuer….
