Disclaimer : Rien ne m'appartient…

NDA : Ma motivation m'autorise à poster la suite ! Et merci, merci pour vos reviews ! (les points d'exclamations me sont remboursés à 50 , j'en profite)

Gaeriel : Ce n'étaient que les chefs. Les autres membres sont là, tapis dans l'ombre, attendant une seule erreur de Snape….(le pauvre) Pour les cours d'écriture….tu sais que c'est très mauvais pour mon ego, ce que tu me dis ?

Chapitre 4 : Londres, la suite

"Tottenham Courtroad, annonça une voix féminine. Please mind the gap between the train and the platform. ( Traduction rapide : attention au trou)"

Draco Malfoy, après quelques heures d'errance mentale et géographique, avait enfin compris le fonctionnement de cette merveille de technologie moldue. Il avait acheté son billet (sans tentatives de meurtres), puis s'était pris une engueulade monstre par un vigile patibulaire (pour avoir à moitié bousillé la machine-où-il-faut-insérer-les-tickets) et il avait vaillamment évité un PV en semant le pauvre garde dans les méandres souterrains du métro londonien. Malheureusement, lui aussi s'était paumé. Je ne narrerais pas dans le détail les 4 heures d'égarement dans le labyrinthe, cela s'avérerait fastidieux, mais soyez rassurées, fans de Draco, il retrouva miraculeusement son chemin. Il parvint ainsi à s'engouffrer dans une rame de métro bondée (le samedi, jour fatidique) et se cala dans un coin, sans plus bouger. Là, dans cet espace de méditation, au beau milieu d'une foule opaque et resserrée, noyé dans les effluves puantes de déodorants bon marché, donc inefficaces, Draco gravissait peu à peu les marches menant à l'absolue confiance en soi.

Une telle confiance s'écroula comme un château de cartes lorsque le susnommé Draco se vautra comme une merde en sortant du métro. The Gap (fossé) venait de faire une nouvelle victime : un sorcier innocent comme la rosée du matin, désarmé, et à présent plongé dans les tourments infinis de la honte publique. Un tel spectacle suscita non un louable élan de compassion, mais une rigolade générale, les usagers remplis de commisération préférant se foutre élégamment de sa gueule plutôt que de l'aider. Après tout, chacun sa croix. Ou plutôt son Gap.

« Moldus, je vous crèverai tous » pensa Draco en se relevant tant bien que mal. Cet ingrat aurait pu leur être reconnaissant : aucun d'eux ne l'avait piétiné, ni violé. Il s'en sortait indemne. Je n'oserais en dire autant s'il était tombé dans un nid infesté de fans de Draco, des créatures particulièrement vicieuses et cruelles… Brr…ça fait froid dans le dos.

- Il faudra que j'inscrive ça sur mon agenda, songea-t-il en époussetant ses fringues déjà ravagées par l'ancienneté ainsi que par des substances non reconnaissables. Inventer des tortures imaginatives, originales et efficaces.

- Draco, mon bien-aimé fils adoptif, puis-je savoir ce que tu fais ?

La voix glaciale figea Draco en pleine élaboration d'une torture à base de pudding moisi. Aucun doute. Cela provenait de l'abominable Snape, l'ex-meilleur ami de son père, l'ex-professeur de Défense contre les Forces du Mal, l'ex-…Peu importe. Draco tourna vivement la tête, mais la seule chose qui heurta sa vue fut une espèce de chat particulièrement mité, de couleur noire, pourvu de deux belles pupilles noires , aussi vieux que le monde si ce n'est plus. Ainsi qu'un nouvel arrivage de moldus.

- Je….

- Tais-toi, Draco, intima la voix de Snape. Prends le chat et trouve un lieu tranquille.

- Quoi ?

- Fais ce que je te dis !

Draco savait que désobéir à son père adoptif ne pouvait qu'entraîner des désagréments majeurs, notamment au niveau de son apparence physique. Il renifla, empoigna la pauvre bête sans douceur et chercha un « lieu tranquille ». Il opta finalement pour des toilettes désaffectées, recouvertes de graffitis évocateurs de genre pornographique. Et n'insistez pas, je ne citerai pas.

Une fois dans la place, il déposa le chat sans délicatesse (il éprouvait une aversion féroce pour ces créatures poilues, l'origine de cette phobie demeure inconnue). Puis, il lui offrit son regard le plus mauvais, histoire de se tirer de cette histoire avec les honneurs : après tout, un chat avait posé ses vilaines pattes sur son corps. Ou plus exactement, avait planté ses griffes dans sa peau.

- Draco, quand tu auras terminé de mimer un déficient mental, peut-être pourras-tu me prêter attention.

- Mais vous êtes où, bon sang ?

- Je savoure un bon bain moussant avec ta chère mère, Draco.

- QUOI !

- De l'humour, Draco. Mais partiellement vrai. En fait, je me prélasse dans mon jacuzzi.

Snape qui fait de l'humour, Snape qui se baigne dans un jacuzzi, Snape qui implique sa mère….Draco chassa prestement les représentations mentales de ces visions d'horreur et se força à garder les idées claires. Il allait réitérer sa demande lorsque la voix de Snape brisa le pesant silence.

- Quoi qu'il en soit, je voulais te présenter Alcazar, mon chat.

Draco risqua un œil sur la sale bestiole, qui procédait consciencieusement à un toilettage complet dans un coin de la pièce.

-Votre chat ? répéta Draco avec une once de dégoût, voilant sa voix si veloutée.

- Un de mes plus fidèles alliés, expliqua Snape. Je l'ai depuis mon enfance.

- Il ne devrait pas être mort ?

- Une autre allusion de ce genre à ma prétendue vieillesse et je t'envoie le marquis de Sadde, reprit froidement Snape.

- Mais….protesta Draco.

- Draco, Alcazar me permet de te voir évoluer. Je voulais faire confiance à tes compétences, mais vu l'ampleur de la catastrophe, j'ai préféré intervenir avant le massacre.

- De quelle catastrophe parlez-vous ? Je m'en sors très bien depuis le début ! s'exclama Draco, en toute mauvaise foi.

- Certes oui. Ta manière toute personnelle d'insérer un ticket m'a épaté, je dois l'avouer. Ainsi que ton sens de l'orientation inné, qui t'a permis de rejoindre le plus rapidement possible ta rame de métro, au bout de….4 heures, non ? Alcazar te suit depuis le début.

- Vous m'avez fourré votre bestiole moche dans les pattes, d'accord. Vous m'espionnez, d'accord. Mais que vous vous permettiez de vous foutre de la gueule de mes compétences, je…

- Draco, tu t'emportes, tu t'emportes, murmura Snape. Pour ce genre de mission, il vaut mieux t'adjoindre une surveillance. Qui sait ce qui peut arriver….

- Qu'est-ce que ça veut dire exactement ? demanda Draco d'un ton suspicieux.

- Cela veut dire, Draco, qu'Alcazar reste avec toi.

- Pourquoi me le dites-vous ? vous auriez très bien pu me le cacher, non ?

- ….

- Snape ?

- Alcazar est assez fragile, tu vois, prononça distinctement Snape d'une voix légèrement moins monolithique que d'habitude. Il risque de flancher d'un moment à l'autre, il a presque fait une attaque cardiaque il y a quelques secondes.

Draco n'en croyait pas ses oreilles, sa vue et ses sens dans leur ensemble. Ce vieux sénile de 40 ans qui s'était octroyé avec le dernier sans-gêne des droits inhumains sur sa personne malfoyenne, cette plaque de chevelure graisseuse lui refilait un félin cadavérique au seuil du sommeil éternel pour veiller sur lui et vice-versa ! Il secoua la tête, incrédule.

- Vous êtes un sadique, Snape, ça vous plaît d'envoyer votre Alca-chose à la mort ? Il est au bout du rouleau, ça se voit.

- Draco, sache qu'Alcazar effectue sa dernière mission. Il voulait participer.

- Non seulement vous êtes sadique, mais en plus vous êtes cinglé. J'en ai assez de cette conversation surréaliste, je n'ai pas que ça à faire. Ditez-moi ce que vous voulez et finissons-en.

- Je te défends de me donner des ordres, Draco. Je suis ton père….

- Adoptif, rectifia machinalement le jeune homme.

- Ton père, répéta Snape, et je t'ordonne de faire ce que je te dis. Sinon, je mettrais certaines menaces à exécution.

Cette réplique chargée de sous-entendus salaces suffit à clore le bec trop bavard de Draco. Vaincu, il ôta la main qu'il avait nonchalamment posée sur un urinoir, et l'agita avec répugnance. Quelle journée de merde.

- Alcazar nous sert de centrale de communication, en quelque sorte. Si jamais tu as besoin de conseils, adresse-toi à lui comme à moi. Si jamais tu as besoin d'aide, agis par toi-même. Je ne vais tout de même pas accomplir cette mission enfantine à ta place. Compris ?

- Compris, Maître.

- Vas-y maintenant.

Snape se tut. Draco prit bien soin de s'assurer que son vénéré tuteur s'en était retourné savourer les délices du jacuzzi avant de le vouer aux gémonies. Après avoir déversé un torrent d'imprécations injustifiées sur l'homme qui avait fait de sa vie un véritable Enfer, il poussa rageusement la porte et s'éloigna de ce lieu de perdition hygiénique. Il échappa au pire. Quelques minutes plus tard, un groupe de féroces Hell's Angels moldus s'aventurèrent dans les chiottes sordides.


Severus aimait ces moments-là. Des dizaines de bougies placées stratégiquement illuminaient son jacuzzi, diffusant une atmosphère romantique à souhait ; une lune fournissait l'éclairage supplémentaire, projetant de magnifiques reflets sur l'eau agitée de multiples tressautements. Rien de tel après une dure journée de décrassage intégral du Seigneur des Ténèbres. Le Grand Favori avait besoin lui aussi de se nettoyer les ongles, gracieusement garnis de résidus de peau prélevés incidemment sur le corps décharné de Lord Voldemort.

Et cet eden aurait pu se prolonger longtemps, si une folle furieuse n'avait malencontreusement troublé la sérénité ambiante. En décrypté : Bella Black Lestrange fracassa presque la porte, tel un tourbillon d'apparence humaine, et fila droit vers le malheureux Snape. Rien ne le sauverait plus de la rage inexpugnable de cette furie. La lueur de folie baignant ses yeux irradiait plus que jamais.

- SEVERUS ! hurla-t-elle en se postant à un mètre du jacuzzi.

- Je ne suis pas affligé de surdité, Bella, répliqua Snape sans se départir de son calme. (Encensons son mérite).

-LIS ! ordonna Bella en lui fourrant sans égards un parchemin jauni sous le nez.

« Cher Lord Voldemort,

J'espère que vous appréciez pleinement notre présent un tant soit peu original. Nous avions d'abord pensé à un découpage progressif du sujet, en débutant par les doigts comme l'exige la tradition. Après quelques débats dont je vous passe les élucubrations, nous avons finalement décidé de verser dans l'originalité. Tous les morceaux y sont, vous pouvez compter. Vous pourrez ainsi combler votre passion pour les puzzles. Je souhaite aussi que l'oraison funèbre accompagnant les restes de Fenrir Greyback sera à la hauteur des qualités de ce loup-garou brave et courageux.

Cordialement,

SADS »

- Et c'est tout ?

- C'EST DEJA ASSEZ ! cria Bellatrix en lui arrachant le parchemin. FENRIR EST MORT !

- Tu détestais Greyback, Bella, déclara un Snape exaspéré.

Les traits du visage de Mrs Lestrange se détendirent, cédant la place à une moue d'intense réflexion.

- Oui, c'est vrai, admit-elle. Pourquoi me suis-je agacée, déjà ?

Bella était depuis peu en proie à des absences mémorielles, et des incohérences flagrantes frappaient son comportement. Le Seigneur des ténèbres avait résolu d'éviter l'esclandre en lui épargnant au maximum les apparitions publiques. Son système de séduction ne fonctionnerait qu'imparfaitement s'il devait justifier constamment la présence d'une folle à ses côtés.

- Je sais ! hurla-t-elle soudainement. Mon mari ! mon mari ! Il a disparu avec Greyback !

Et subitement, elle éclata en sanglots. Ce spectacle pour le moins incongru, une Bellatrix abandonnée aux morsures de l'angoisse permit au moins à Snape de se vêtir décemment. Du moins, il quitta rapidement son jacuzzi, et enfila un peignoir noir. Malgré la déception de ses admiratrices, Snape préférait largement afficher une tenue décente que sa nudité naturelle.

- Bella, calme-toi….

- Severus, mon mari a disparu, tu te souviens ?

Et comment. Le soir de la fête monstre organisée par le Seigneur des Ténèbres. Bella avait reçu une lettre anonyme annonçant la disparition de Fenrir Greyback et de Rodolphus Lestrange. Dans un style amphigourique, les ravisseurs inconnus narraient leur capture des deux Mangemorts, sans omettre les détails croustillants, et achevaient leur missive par une liste non exhaustive de leurs projets concernant leurs deux victimes. Et c'était pas joli joli. Le Seigneur des Ténèbres s'était indigné de cette vile provocation, et avait ouvert une enquête discrète.

- Oui, et Rodolphus est un ami, Bella, reprit Snape en lui tendant un mouchoir.

- C'est l'Ordre du Phénix !Ils veulent se venger parce que j'ai tué Sirius !

- Ce n'est pas dans leurs méthodes. Je me plais à croire que nous sommes les seuls à chouchouter autant nos prisonniers.

Mauvaise réponse. Bella poussa un cri terrifiant et recommença à épuiser ses glandes lacrymales. Snape soupira de nouveau, passablement agacé. Il avait mieux à faire que de supporter les humeurs de cette cinglée. Il se souciait évidemment du sort assez peu glorieux de Rodolphus, et patauger dans la crise de nerfs permanente ne résoudrait pas l'énigme de sa disparition.

- Bella, le Maître m'a confié la mission de le retrouver et de mettre hors d'état de nuire ces abominables assassins (l'hôpital qui se fout de la charité, première).

Black releva immédiatement son visage strié de larmes et de maquillage vulgaire.

- C'est vrai ?

- Puisque je te le dis.

Nouvelle mauvaise réponse. Cette fois-ci, Bellatrix ne se contenta pas de répandre les marques ostentatoires de son chagrin, elle se jeta sur un Severus pétrifié et lui plaqua deux baisers sur les joues. Avant de quitter la salle.

Snape prit alors deux fermes résolutions : la première, empêcher une bande de pervers fanatiques (l'hôpital qui se fout de la charité, deuxième) d'attenter à l'enveloppe corporelle de Rodolphus (bien qu'il n'ait pas beaucoup d'espoir de ce côté-là) ; deuxièmement, se creuser les méninges afin d'annihiler définitivement l'intérêt nouveau et menaçant que lui portait Bellatrix. Mais dans l'immédiat, il devait se débarrasser des traces de rouge à lèvres, qui ôtaient toute crédibilité, et également réparer les protections magiques de sa salle de bains, afin de désamorcer tout futur outrage à son intimité.


Après des péripéties ennuyeuses que je ne relaterai pas, Draco Malfoy était enfin parvenu au terme de sa quête : échoué sur un banc, le dos à la Tamise, il scrutait attentivement la foule. Le fidèle Alcazar, roulé en boule au pied d'un arbre, ne le quittait pas des yeux.

Des groupes de moldus touristes se préparaient à dilapider leurs économies durement acquises afin de visiter un château moche. La demeure ancestrale des Malfoy, dans le Wiltshire, offrait un spectacle bien différent, avec son esthétique gothico-romane période médiévale, son envergure gigantesque, son parc à l'étendue infinie, agrémenté d'un jardin superbement représentatif des canons esthétiques anglais. Buckingham Palace ? Complexé. Versailles ? Enfoncé. Et la Tour de Londres ? Liquéfiée.

Draco ne concevait toujours pas les finalités de sa mission. Il n'osait pas contacter Snape, et devait en plus résister à une pulsion qui le taraudait affreusement : étrangler la carpette usée qu'il devait se trimbaler contre son gré. De toutes façons, il effectuait cette mission contre son gré. Il avait été adopté contre son gré. Il supportait toutes les épreuves que le ciel lui balançait sur la gueule, mais un de ces jours, tel Achille, ses nerfs craqueraient, son calme apparent (tu parles) se fissurerait. Et ce jour-là, gare à tous les inconscients qui se dresseraient sur son chemin.

Alors qu'il ruminait de sombres pensées tout en cherchant son contact, une vision céleste disloqua son apathie méditatrice. La flamme du désir s'alluma dans ses yeux (1), sa mâchoire s'affaissa, son cœur s'emballa tandis que l'objet responsable de son état s'approchait.

C'était une jeune femme, que je vais m'atteler à décrire, bien que la faiblesse inhérente aux mots ne puisse lui rendre justice. Ses vêtements, adaptés à la chaleur étouffante, dévoilaient sans fausse pudeur un corps ciselé amoureusement par les dieux eux-mêmes : des courbes harmonieuses, des jambes interminables subtilement mises en valeur par un short minuscule, une peau admirablement blanche. Tout cela ne servait qu'à rehausser la beauté affolante de son visage, un fin et délicat ovale paré d'ornements sublimes : une bouche charnue, un nez retroussé, des yeux incroyablement captivants, dont les pupilles de couleur saphir exprimaient un esprit et une intelligence remarquables. Sa chevelure luxuriante, d'un blond lumineux, voletait derrière elle. En un mot : perfection absolue, hypnotisant les mâles et dégoûtant les femelles. Et cerise sur le gâteau : elle portait un magnifique bouquet de roses rouges.

Elle s'approchait à pas rapides du banc. Draco déglutit péniblement et arrangea nerveusement une cravate imaginaire. Il se sentit minable. Comment un type affublé d'un ignoble t-shirt « I'm with Stupid » pourrait-il acquérir un sex-appeal suffisant pour conquérir ce joyau des cieux ? Il était trop tard. Beaucoup trop tard pour débattre mentalement de son potentiel (présentement atrophié) de séduction. La jeune femme se planta face à lui, une légère roseur parant ses belles joues. Draco resta bouche bée, alors que le temps ralentissait son rythme.

- Bonjour.

Sa voix mélodieuse, aux résonances cristallines, tétanisa le pauvre Draco. Comment un être humain pouvait-il concentrer autant d'envoûtement ?

- Ca ne va pas ?

- Hein ?Heu….Si, si. Ben…c'est-à-dire…heu…Je…

La jeune femme, devant un tel déballage d'éloquence, sourit. Inutile de préciser la somptuosité de son sourire, magnifiant ses traits déjà si plaisants. Sans un mot, elle s'assit tranquillement juste à côté d'un Draco tout bonnement terrifié. En général, il se montrait plutôt à l'aise avec la gent féminine, mais dans ce genre de circonstances extrêmes…

- Draco, c'est çà ? demanda-t-elle de sa voix flûtée.

- Heu….oui….

-Et moi, c'est Mary. Mary Sutherland. Mais tu peux m'appeler Mary Sue.(2)

- Ah….d'accord….moi c'est Draco.

Elle émit un petit rire charmant (sur lequel je ne m'attarderai pas), qui fit prendre conscience à Draco de sa bourde. Encore un effort, et il allait peut-être pouvoir prononcer des phrases intelligentes.

- Je ne pensais pas que Snape envoyait des garçons aussi mignons, déclara Mary Sue en rapprochant son visage de celui de Draco, lequel rougit furieusement.

- Ben…euh…

- Habituellement, ce sont deux grands types laids et totalement stupides. Ca change. Et pour le mieux, ajouta-t-elle en lui décochant le Mary Sue's Regard, mixage réussi issu de cours acharnés d'hypnotisme et de son charme « naturel ».

- Ah bon ? commenta un Draco très inspiré.

Effectivement, la présence du visage de Mary Sue à 4 centimètres de sa figure avait de quoi déconcentrer un jeune homme normal. Alors Draco….Ce dernier, cramoisi, tentait désespérément de regagner sa position de mâle dominant, mais aucun succès ne vint couronner ses efforts. Chienne de vie.

En parlant de chien, Alcazar, toujours somnolant au pied de l'arbre, ne perdait pourtant pas une miette de cette conversation, enfin de ce monologue, fascinant. Son maître Snape lui demanderait sans doute bientôt un compte-rendu précis de la rencontre entre ce petit merdeux de Draco Malfoy et l'agent 11546 (l'organisation de Voldemort a gagné un nombre impressionnant d'adhérents, fait confirmé par les instituts de statistiques, et dû à une campagne marketing rondement menée), la belle Mary Sue.

- Dis-moi, tu n'as rien contre les filles à forte poitrine ? demanda ingénument l'agent 11546 en papillotant férocement des paupières.

- Non, je….

- Formidable ! se réjouit la candide Mary Sue en s'éloignant un chouia. Quand tu auras terminé ta mission, on pourra peut-être….donner une suite à notre attirance mutuelle ? Non ?

- Ben…

Sûr qu'il était partant, mais à vrai dire, le spontanéisme direct de la jeune femme commençait à lui foutre un peu les jetons…

- Parfait ! Bon, la mission maintenant. Si tu l'acceptes, bien sûr ?

- C'est-à-dire que…

-Impeccable ! C'est très simple. Tu dois pénétrer (Mary Sue gloussa stupidement) dans la Tour. Voici ton ticket. Une fois à l'intérieur, tu suivras le plan que voici (elle lui donne un plan rapiécé mais très minutieux, que Draco s'empresse d'empocher), le point rouge indique les catacombes. Attention, elles sont gardées. Tu neutraliseras les gardes avec ceci.

- Qu'est-ce que c'est que ça?

- Non seulement tu es trop mignon, mais en plus ta voix est très agréable. Où j'en étais, moi ? Ah oui, ce sont des magazines X (Mary Sue s'esclaffa de nouveau) que tu devras disperser sur leur chemin.

- Cela ne serait pas plus simple de lancer un sort ? s'enquit Draco, stupéfait.

- Pauvre petit Draco, dit-elle en lui tapotant la joue. Tu ne sais pas que la Tour de Londres avait été bâtie sur un lieu sacré, ce qui annihile toute magie ? Et puis, tu ne dois surtout pas être repéré. Donc, on ne tue pas et on n'assomme pas. Rien qui ne puisse attirer l'attention.

Evidemment, se balader au vu et au su de tous avec des bouquins de cul s'avérerait éminemment plus discret. Draco n'en croyait pas ses oreilles. Ni ses yeux d'ailleurs. La couverture était tout simplement époustouflante, et réduisait PlayBoy au rang infâmant de tabloïd puritain.

- Et c'est une méthode excellente, qui a fait ses preuves en de nombreuses occasions. C'est simple, personne n'y résiste !

- C'est sûr ?

- Evidemment ! affirma Mary Sue d'un ton choqué. Ca n'a jamais échoué ! Trêve de discussions, on n'a pas le temps. Bref, après les gardes, tu descendras les escaliers qui te mèneront aux catacombes. Là, tu attendras la fermeture. Ta mission ne peut s'accomplir que la nuit.

- Pourquoi ?

- Parce que, expliqua Mary Sue.

- Mais encore ?

- Tu es vraiment trop mignon à être curieux comme ça. Tu dois aller chercher un objet, et cet objet ne peut pas vraiment être sorti de la Tour de Londres en plein jour.

- Mais personne n'a prévu de cape d'invisibilité ?

- Je t'ai dit qu'aucune magie ne fonctionnait ici, rappela Mary Sue en esquissant un curieux sourire. Quoi qu'il en soit, voilà.

- Et l'objet ?

- Quel objet ? Ah, je ne sais pas ce que c'est. Personne ne le sait. Pas même notre Seigneur, louées soient sa cruauté et son absence de compassion. Tout ce que nous savons, c'est que seul un Malfoy peut le récupérer.

- Qu'est-ce que c'est encore que cette histoire ?

Draco sentait sa confiance en soi repointer le bout de son nez après quelques minutes d'égarement total. Enfin, il était capable de produire un discours sensé. Pas encore une dissertation orale sur une question philosophique, mais sa verve retrouvée lui permettait de dialoguer correctement avec Mary Sue.

- L'objet fut dissimulé par des Malfoy, c'est tout ce que les textes anciens ont bien voulu nous révéler. Bon, ben c'est pas tout ça, mais il est grand temps d'enclencher la dernière phase. Allons-y, ordonna-t-elle en se levant.

- Tu…tu viens aussi ?

- Oui. Je n'aimerais pas qu'il t'arrive un pépin, Draco. Et puis, tu auras besoin de moi pour ressortir. Allez, dépêche-toi !

Draco Malfoy renonça à dissuader Mary Sue. Il pouvait s'en passer, des choses, dans les tréfonds lugubres d'un château médiéval, surtout avec une belle plante comme la jeune femme blonde qui le traînait avec enthousiasme vers le guichet d'entrée. Alcazar les suivait.

D'un autre côté, Draco allait chercher un objet inconnu, dans un endroit exempté de magie, avec pour seules armes une carte et des magazines pornos. Quelle misère.


- N°8 est grandiose, commenta un homme encagoulé, assis sur un fauteuil vert bouteille, un chat lové sur ses genoux.

- Très belle prestation, elle a un don pour le théâtre, déclara le tristement célèbre N°2, qui regardait, à travers un miroir, Draco shooter un corbeau dans un parade amoureuse idiote (après réflexion, il souhaitait sans doute impressionner Mary Sue).

- Pourquoi n'a-t-elle pas mis Draco sous Imperium ? s'enquit N°3.

Nos trois conspirateurs en chefs, N°1, N°2 et N°3, tous dissimulés (loi du secret oblige), confortablement installés dans une petite pièce attenante à leur salle de réunion, observaient avec satisfaction le déroulement de la mission de Draco. Ils avaient réussi à pirater le système Snape, autrement dit, ils se servaient d'Alcazar comme espion.

- Trop repérable, et puis il est impossible d'utiliser la magie, rappela N°2.

- Et la vraie Mary Sue ?

- Livrée à N°10 et N° 11, répondit N°2 avec un rictus machiavélique. Ses souffrances serviront notre noble cause.

- Son sacrifice généreux aidera grandement nos saints objectifs, renchérit N°1.

- Amen, acheva N°3.

Un silence s'installa, avant que des éclats de rire moqueurs n'éclatent.Fallait bien avouer que le trépasprévisible de Mary Sue n'avait rien à voir avec une quelconque mission sacrée.C'était juste de la torture gratuite, susceptible de combler certains penchants sadiques.

FIN DU CHAPITRE !

1) Je me demande si les personnages ne se trouvent pas sous la coupe de quelques substances illicites, leurs yeux brillent assez souvent….(regard perplexe)

2) La grande Mary Sue, notre déesse à tous et à toutes ! Je me devais de rendre hommage à ce personnage si attachant et si plébiscité par les auteurs de fanfics. Mary Sue, chapeau bas. Que ta lumière nous guide à jamais….

NDA : Vu mon inspiration, 5ème chapitre très prochainement ! Et n'oubliez pas les reviews !