Disclaimer : Madame Rowling a enfin accepté de me vendre ses personnages (pour un prix dérisoire). Elle ne pouvait plus supporter la pression continuelle du marketing, de l'attente exigeante des millions de lecteurs…bref. Elle m'a légué toute sa fortune pour se retirer dans le Kent, où elle se consacrera désormais à son ouvrage autobiographique. J'ai donc l'honneur de vous annoncer que je vais écrire le tome 7.

….Bon, j'arrête de raconter des bêtises aussi flagrantes, évidemment, non, je ne possède pas les personnages, ni l'univers d'Harry Potter.

NDA : Comme d'habitude, un grand merci pour vos reviews. (je me répète, eh oui) Je suis extrêmement fière de mon histoire idiote pleine d'incohérences, et cela sera sans doute la première fanfic que je parviendrais à mener jusqu'au bout….Bon, j'arrête de raconter ma vie. Bonne lecture !

Draco-tu-es-à-moi : Joli pseudo, si évocateur…Par contre, ca va être difficile de se l'approprier non ? Avec tous les fans qui lui tournent autour, à ce pauvre Draco….Sinon, voici la suite !

Gaeriel : Moi aussi, je t'aime !...hum, cessons ces effusions, cela risque de choquer les personnes sensibles. Pauvre Mary Sue, tu la compares à Jessica Simpson ? Mais l'intelligence de Mary Sue est mille fois supérieure ! Enfin, selon elle.

Chapitre 5 : les catacombes de l'angoisse

Le rat errait tranquillement, recherchant de quoi se sustenter. Lorsqu'au détour d'un lugubre souterrain, il croisa une scène pour le moins apocalyptique : des vêtements éparpillés, avec des échantillons d'un mauvais goût effroyable (tels un mini-short et un tee-shirt I'm With Stupid), jonchaient le sol poussiéreux. En rongeur pudique, notre bestiole tendit l'oreille : Son ouïe hyperfine perçut alors des gémissements de nature douteuse. Scandalisé, le rat s'enfuit aussi vite que possible, en se promettant de rapporter aux associations adéquates ces comportements inadmissibles, surtout dans un lieu chargé d'histoire comme les souterrains de la Tour de Londres.

Mais le brave rat (ce n'était pas Queudver) s'était lourdement fourvoyé. S'il avait daigné poursuivre son exploration, il aurait découvert une vérité plutôt banale. En effet, au sein d'une large cellule pourvue de barres rouillées, d'une serrure antique et de boulets en fonte, Draco et Mary Sue ne se livraient pas à de torrides ébats. Non. Draco tournait en rond comme un lion en cage, ce qui était vraiment déshonorant pour un Serpentard. Mary Sue, assise en chien-de-fusil dans un coin du cachot, déployait une aura éclatante, qui embellissait légèrement la triste situation de ces deux jeunes gens. Il fallait bien qu'elle serve à quelque chose.

- Calme-toi, Draco, conseilla la divine Mary Sue. Tu te fais du mal.

- Si seulement je le pouvais ! rétorqua le jeune homme d'une voix agacée.

- Ne t'inquiète pas, on devrait pouvoir trouver quelque chose. Ces chaînes, par exemple ….

Mary Sue appuya ses dires d'un coup d'œil coquin. Enfin, plutôt particulièrement aguicheur et suggestif. Draco tenta vainement de l'ignorer. Il était, comme tous les mâles normalement constitués, captivé par le magnétisme sexuel effarant dégagé par la jeune femme : sa langoureuse manière de croiser et décroiser ses jambes (tout en restant en position chien-de-fusil, c'est une artiste), son maintien altier, sa poitrine ferme….Son seul défaut, mais ne blasphémerais-je pas en osant attribuer un défaut à Mary Sue, était qu'elle assaisonnait presque toutes ses phrases d'une remarque douteuse à connotation obscène. Et dans leur situation, cela apparaissait quelque peu incongru, voire même déplacé. Dans des circonstances différentes, ils auraient pu conclure une si belle romance. Fichu Snape. Non content de lui gâcher sa popularité, il lui bousillait sa vie sociale.

- Ou peut-être les menottes, non ?

Surpris, Draco stoppa son va-et-vient et jeta à Mary Sue un regard inquisiteur. Cette dernière lui décocha son fameux sourire copyrighté, sa célèbre arme secrète qui agit même sur les menhirs les plus récalcitrants.

- Quelles menottes ?

- Ca a marché ! s'exclama la jeune femme en tapant niaisement ses mains l'une contre l'autre. Je voulais juste t'empêcher de continuer. Tu me donnes mal au crâne.

- J'aimerais bien qu'autre chose te donne mal au crâne, dit Draco avec humeur, si tu vois ce que je veux dire…

- Si tu me conseilles d'absorber de l'alcool pour favoriser notre….

- Non ! je te parle de trouver un moyen de sortir de cette cellule de merde ! s'emporta le jeune homme.

- Pourquoi ? On est très bien ici. Salle spacieuse, tenues (clin d'œil) affriolantes, climat plutôt chaud….

- Oh oui. Nous avons été capturés, nous avons été forcés d'abandonner nos fringues pour revêtir ces horribles uniformes grisâtres de bagnards, et en plus on va griller comme des saucisses. Génial.

- Tu es injuste, minauda Mary Sue en adoptant la position tailleur. D'abord, tu détestais ton t-shirt….

- Ce n'est pas une raison pour nous refiler ces choses immondes !

- Ensuite, en parlant de saucisses….

- C'est bon, l'interrompit précipitamment Draco, j'ai compris ton point de vue. Il n'empêche que si on ne sort pas d'ici, on est morts.

- Ok, soupira Mary Sue, manifestement déçue. Examinons les faits.

- On les connaît déjà, on y était.

- Laisse-moi parler. Tu es mignon mais un peu agaçant parfois. (le complexe hospitalier géant qui se fout de la charité, troisième) Bon. Nous sommes rentrés sans problèmes, nous avons fait preuve d'un solide professionnalisme en semant nos magazines pornos….les gardes n'y ont vu que du feu. Nous sommes entrés dans les catacombes…et là….

- Des maniaques nous sont tombés dessus, nous ont assommés et nous nous sommes réveillés dans cet endroit charmant. Fin de l'histoire.

- Au moins, concéda Mary Sue, nous n'avons pas été violés. Tant pis…heu…tant mieux.

Ce lapsus éhonté confirma au moins une des pires craintes de Draco : sa compagne de chambrée, la prude Mary Sue, souffrait d'une frustration évidente à un certain niveau.

- Et tu as un plan ?

- Je réfléchis, je réfléchis….AAAAAAAAAAAAAAARRRRRRGGGGHHHH !

- Quoi ?

Draco pivota et se joignit bientôt à sa comparse Mary Sue dans son sublime concert en aigus. Devant leurs yeux épouvantés, là, juste derrière la grille, se tenait une espèce de clown, particulièrement repoussant, nanti de crocs pointus, d'orbites vides, d'un maquillage blanchâtre, et d'un costume patchwork. La créature qui se dressait devant les yeux terrorisés de Draco et Mary Sue violait allègrement toutes les lois du bon goût, et surpassait amplement, en teneur horrifique, le panthéon monstrueux des films gore.

Draco et Mary Sue se recroquevillèrent prestement le plus loin possible de la bête, et on nota au passage que la frêle jeune femme en profita pour se pelotonner dans les bras de sa victime…euh du jeune Malfoy. Lequel n'en menait pas large. Un comportement aussi lamentable de la part de dangereux agents des ténèbres laisse augurer le pire concernant l'avenir de « l'épopée » voldemortienne. Les pauvres.

La chose-clown ouvrit soudain la bouche, dévoilant un peu plus sa superbe dentition canine.

- Oh, c'est bon, j'ai compris, dit-elle d'une voix caverneuse (qualité de voix inhérente aux créatures non identifiées)

Devant le mutisme terrifié des deux jeunes gens, la créature haussa nonchalamment les épaules, et dégaina un….énorme trousseau de clefs. Après avoir choisi une clef de taille moyenne, très mal entretenue à en juger par la quantité astronomique de rouille, le clown l'inséra dans la serrure. Et ouvrit la grille, fait qui produisit un grincement lugubre.

- Je suis si effrayant que ça ? demanda-t-il en pénétrant dans le cachot.

- …..

- Hého ?

- …..

- Je suis votre geôlier. Si vous me manquez à nouveau de respect comme vous êtes présentement en train de le faire, je me verrais dans la joie de vous infliger des supplices très raffinés.

Draco, désireux d'échapper à l'enfer des vierges de fer et de protéger son frêle corps contre des agressions externes, prit alors la parole, après avoir constaté l'état de déchéance de Mary Sue. La pauvre, tremblante de peur, pâle comme un linceul immaculé, se cramponnait avec l'énergie du désespoir aux bras du jeune homme. Avec Mary Sue hors course, il ne restait plus que l'ex-Serpentard pour défendre vaillamment les couleurs de Lord Voldemort. Ou plus exactement sauver sa peau.

- Je…heu….On est où ?

- Catacombes de la Tour de Londres, Londres, Angleterre, Europe, Terre, Système solaire, expliqua doctement le clown en croisant les bras, dans une dérisoire tentative pour paraître instruit.

- Merci, répondit Draco, soucieux de ne pas froisser son interlocuteur. Une petite phrase de travers et….

- Je me présente, Godefroy.

Le clown défiguré tendit une main gantée de rouge en direction de Draco, qui manqua défaillir en détectant les minuscules griffes étroitement comprimées sous le tissu. Il risqua un coup d'œil peu discret en direction de Mary Sue : celle-ci souffrait visiblement d'une forme avancée de pétrification.

- Heu…Draco Malfoy. Et voici….

- Je sais qui vous êtes, rétorqua sèchement le dénommé Godefroy en empoignant non moins vigoureusement la main du jeune homme. Draco Malfoy et Mary Sutherland. Espions de Lord Voldemort, et voleurs patentés.

- Pardon ?

- Ne vous figurez pas que nous ignorons vos buts. Vous vouliez vous emparer de l'artefact, et nous, les gardiens, ne vous laisserons pas faire.

- Les gardiens ?

- Oui. Le Créateur, béni soit-il, nous a grandement honorés en nous confiant la garde de sa plus sacrée invention. Et il n'apprécierait certainement pas de voire des petits marauds dans votre genre souiller le…. Enfin voilà.

- Mais….je suis un Malfoy ! protesta Draco.

- Qu'est-ce que vous voulez que ça me foute ? Moi aussi j'en….

Godefroy, soudain happé par une vive prise de conscience, interrompit sa phrase si délicate. Sa verve naturelle lui avait fait oublié son objectif principal : remettre à ces deux jeunes impertinents un petit présent de bienvenue. Et puis aussi voir à quoi ressemblait le plus jeune membre des Malfoys actuels.

- Quoi ?

- Vous voyez, vous me faites parler, parler, alors que nous ne sommes pas censés entretenir une conversation civile avec les victuailles !

- Les…victuailles ? bredouilla Draco, qui essaya de nouveau de se soustraire aux orbites inquisitrices de son interlocuteur.

- J'étais venu vous rendre ceci. Ce genre de mets ne plaît pas beaucoup à Sa Grandeur.

Sans permettre à un Draco stupéfait de pousser plus avant sa soif de savoir, le clown extirpa de son costume une vieille carpette délabrée qu'il jeta négligemment aux pieds du jeune homme et quitta rapidement la pièce, sans se retourner.

C'était Alcazar.


Flash-Back : une heure auparavant

Severus Snape ressentit rudement la brutale rupture de la connection télépathique avec son bien-aimé félin Alcazar. Alors qu'il dégustait une très calorique glace quintuple chocolat (son dessert favori avec le sorbet citron), l'ex-professeur de DCFM observait la lente progression de son fils adoptif et de son meilleur agent. Insensible aux pulsions humaines, Snape n'avait pas sélectionné Mary Sue en fonction de critères esthétiques de mauvais aloi ou en échange de services réprimés par la législation. Qu'on se le dise, et qu'on le proclame dans tout le monde sorcier, chez le Seigneur des Ténèbres, on ne couchait pas pour assurer sa promotion sociale. Une honteuse propagande ministérielle prétendait, dans une édition de son organe journalistique, avoir mis à jour de très condamnables pratiques d'embauche afin de décourager les bonnes volontés. Heureusement, une contre-campagne solidement menée par le camp Voldemort avait balayé ces rumeurs stupides du revers de la plume, et les candidats enthousiastes venaient chaque jour, chaque heure, chaque minute, des quatre coins de la planète grossir les rangs des ténèbres.

Bref, notre homme perdit abruptement le contact. Des interférences de qualité télévisuelle brouillèrent sa vision, avant qu'elle ne s'efface définitivement au profit de sa coûteuse collection de vidéos moldues trafiquées magiquement : Severus se consacrait à son espionnage félinesque dans son antre cinématographique. Outre des films relevés comme « La Dolce Vita », on comptait aussi des titres comme « Cornelius Fudge », « Rufus Scrimgeour », « Lucius Malfoy » et même « Harry Potter », chef-d'œuvres réalistes relatant l'histoire extraordinaire des personnages éponymes, dégageant toutes les palettes des sentiments humains. Autant ne pas continuer à se leurrer, ces trucs informes étaient de petites vidéos amateur et compromettantes impliquant les personnes mentionnées ci-dessus, vouées au plaisir pervers du voyeur (Snape, donc) et à ses velléités de chantage. Mais revenons à ce cher Severus.

- Alcazar….tu fus un grand.

Seul le trépas impromptu de son chat avait pu disloquer sa vision. Pauvre bête. Sa mère le lui avait offert pour son 7ème anniversaire, et Alcazar avait largement dépassé la date limite de fraîcheur. Mais c'était un ami cher. Il lui manquerait.

Bon, ben c'était pas tout ça, il devait à présent déterminer les tenants et les aboutissants de l'histoire : il avait distinctement aperçu Draco déposer un magazine X, et après, plus rien. Severus ne se fiait que très peu aux capacités débrouillardes de son fils adoptif, et il redoutait sincèrement l'échec de sa mission. Ce qui équivalait, par jeu des déductions, à un décès prématuré, orchestré par le très imaginatif Seigneur des Ténèbres. Et Severus ne se voyait pas annoncer à sa très chère amie Narcissa que leur Maître s'était récemment entiché de taxidermie et avait empaillé vivant son unique enfant.

Deux options : intervenir, ou attendre. Severus choisit d'intervenir personnellement. D'une part, le personnel maléfique était surbooké suite à une grève sauvage des loup-garous ( après le décès quelque peu violent de Greyback, les lycanthropes réclamaient des primes de risque et la mise en place d'une police d'assurance, revendications qu'ils avaient solennellement proclamées dans un texte polémique de 50 pages), ce qui lui interdisait de faire appel aux agents. D'autre part, il avait envie de se dégourdir un peu les jambes. Enfermé depuis un moins dans la sombre bâtisse des Lestrange, il commençait à souffrir de claustrophobie aïgue. D'autant plus que localiser Rodolphus s'avérait plus complexe que prévu et les ravisseurs plus retors : Severus avait en conséquence envoyé quelques uns de ses larbins, enfin, subalternes, enquêter à sa place, et il n'avait plus qu'à patienter tranquillement.

Il « emprunta » la cape d'invisibilité de Rodolphus, qui ne lui servait strictement à rien là où il était, et sortit, marchant vers son destin….


- Putain !

- N°2 ! Votre langage !

- Veuillez me pardonner, N°1, mais nous avons un problème.

N°1, qui épuisait ses dispositions concentratrices sur un ouvrage intitulé « Séduire les hommes aux cheveux gras pour les Nuls », releva la tête. Un vide abyssal s'était substitué aux aventures de Draco et N°8. N°2 proférait une litanie impressionnante de jurons assez crus pour choquer un charretier, alors même qu'il bidouillait scientifiquement le miroir.

- Que s'est-il passé ?

- Draco venait de semer un magazine X, et plaf. Ecran noir. Saloperie de….bip…(désolée, le comité de censure m'est tombé dessus)

- Calmez-vous, N°2, conseilla fermement le chef de cette organisation de cinglés en quittant son fauteuil. Où est N°3 ?

- Elle est partie acheter des pizzas géantes 10 fromages, expliqua N°2. Comme on risquait d'attendre assez longtemps, elle a pensé que….

- Je comprends, coupa N°1. Nous nous passerons d'elle. Après tout, nous avons aussi étudié à Poudlard. C'était il y a si longtemps déjà pour moi…et pour vous ?

- Ben….environ trois semaines, je crois. Mais n'étions-nous pas supposés garder notre anonymat ?

- Certes, concéda N°1 d'une voix gênée. Mais vous savez, quand on parvient comme moi, à occuper une position de pouvoir, on se sent très seul, et il arrive qu'on cède à certaines formes d'intimité….

- Rassurez-moi, N°1, vous ne me faites pas du rentre-dedans ? Parce que je dois vous signaler que je….

- Non ! protesta véhémentement l'accusé. Je faisais simplement allusion à un rapprochement amical. De toute façon, ce n'est pas le sujet (changement très subtil de conversation). Alors ? Et ce miroir ?

- Après réflexion, je pense que le problème provient plutôt de la source d'émission.

- Vous parlez du chat ?

- Exact. Je n'y avais pas prêté attention sur le coup, mais il me semble avoir entendu des sortes de râles d'agonie une fraction de secondes après le trou noir.

- Et cela ne vous a pas interpellé ?

- Ben, c'est-à-dire que…Draco et Mary Sue…voilà quoi.

Le sens de cette justification pour le moins parcellaire n'échappa pas au sagace N°1. Exaspéré, il songea un instant à discourir longuement à propos des méfaits de ce genre de pensées vicieuses sur la santé de leur groupe. Mais il était vrai que leurs objectifs primordiaux ne cadraient pas du tout avec la promotion d'une politique morale. Il opta donc pour un silence lourd de réprobation.

- N°2 ?

- O…Oui ?

-Continuez.

- Pour conclure, poursuivit un N°2 tout content d'échapper à la colère de son chef, je crois que le chat est mort.

- C'est assez perturbant, en effet. Que proposez-vous ?

- Moi ?

- Oui, vous. Vous êtes un bon stratège, non ? rappela N°1 avec un brin d'exaspération.

- Oui…oui c'est juste. Je….N°8 est capable de se sortir d'une situation difficile. Elle l'a déjà prouvé pendant ces trois semaines. Je considère donc qu'il serait préférable de lui laisser la nuit, comme c'était prévu.

- Ne rien changer à nos plans, donc ?

- Oui, N°1. De plus, nos espions nous ont affirmé que Snape appréciait beaucoup ce chat. Il est donc fortement probable qu'il soit troublé, voire attristé par la perte de cette hideuse bestiole.

- Vous vous basez sur la présomption que Snape éprouve des sentiments humains.

- Je me base avant tout sur le rapport de notre ancien espion, où il précise avoir vu Snape sourire à ce chat. Et ce n'était pas un sourire sadique.

- Certes. Continuez, ordonna N°1.

- Et cette perte pourrait le pousser à réagir imprudemment. Du genre, sortir de la maison Lestrange.

- Cela fait beaucoup de conditionnels, N°2.

- Peut-être, mais nous avons une chance unique de mettre la main, enfin, de capturer notre cible (sous sa cagoule, un large sourire étincelant de lubricité étira les traits juvéniles de N°2). Nous avons finalement bien fait d'envoyer nos troupes fureter du côté du manoir il y a une heure….Puis-je les contacter et leur donner le feu vert pour intervenir ?

- Allez-y. Aujourd'hui est un grand jour. Snape sera à nous….MWA HA HA HA HA HA HA !

Le rire hystérico-machiavélique de N°1 gagna rapidement N°2, et tous deux s'éclatèrent les tympans à qui mieux mieux, mais ils s'en moquaient….bientôt, Snape serait à eux. CQFD. Et gare à ses fesses.


- On est dans la merde, conclut Draco.

Le jeune Serpentard relâcha la dépouille mortelle d'Alcazar qui mordit la poussière. Il avait vainement tenté de le ramener à la vie, mais ses connaissances en nécromancie n'égalaient pas celle de Voldemort. Et de plus, il n'avait pas sa baguette. Diantre. Il s'assit, découragé. A ses côtés, Mary Sue, toujours prostrée, clignait périodiquement des paupières. Un plutôt bon signe, si on ne s'attardait pas sur sa pâleur cadavérique et sur ses doigts crispés sur son uniforme.

- Mary Sue ?

- …..

- Bon. Si tu le prends comme ça….

Draco s'en voulait d'abîmer un si beau visage, mais les circonstances au demeurant catastrophiques l'exigeaient. Il lui flanqua donc une splendide torgnole, ce qui prouva une bonne fois pour toutes qu'il excellait dans l'art de la baffe. Au moins, Mary Sue émergea de son hébétude prolongée, sur un petit cri de douleur.

- Ca va pas non ? râla-t-elle en massant sa pauvre joue marquée de rouge.

- Tu étais complètement dans les vapes. Qu'est-ce qui t'a pris ? Si tu t'évanouis à chaque fois qu'on croise un….

- J'ai peur des clowns.

-Quoi ?

- Tu m'as bien entendue ! C'est psychologique. A chaque fois que je vois un clown, ça me paralyse. Et je n'y peux rien. J'ai essayé pas mal de traitements, des thérapies de groupe….j'ai même passé deux semaines de stage dans un cirque.

- Et ?

- Dépression nerveuse.

- Je rêve. C'est ça, je rêve, répéta Draco en se prenant la tête entre les mains. Qu'est-ce que j'ai fait au Seigneur des Ténèbres pour que Snape m'envoie dans ce trou pourri avec une folle trouillarde !

- Dumbledore ? Cela te rappelle quelque chose ? rétorqua une Mary Sue assez remontée. Ce petit crétin commençait à lui taper sérieusement sur le système.

- Peu importe ! hurla un Draco en proie à l'hystérie. Alcazar est mort, encore, ça, je m'en contrefiche, mais on est bloqués ici ! Ils vont se ramener, nous enfoncer une carotte dans le et nous griller à la broche ! Je ne veux pas mourir comme ça ! Je suis trop jeune ! Je n'ai encore jamais touché une fille de ma vie !

- Ah bon ?

- Qu'est-ce que ça peut te faire, cela n'a plus d'importance ! On va crever comme des cafards ! Tu comprends ? On va crever !

Le bouclier émotionnel de Draco explosa en une averse de larmes. Le pauvre petit ne supportait pas une trop forte pression nerveuse : seul, sans défense, voué à un découpage alimentaire et à un banquet clownesque, son être délicat ne pouvait l'assumer. Mary Sue semblait balancer entre une franche raillerie bien sentie et la pure commisération. La pitié l'emporta. Elle s'approcha de lui et le prit tendrement dans ses bras. (séquence émotion, kleenex recommandés)

- Allons, Draco, tout cela n'est pas si grave….Tu sais, je suis sûre que Snape va venir nous chercher. Ce n'est pas un mauvais homme, au fond….

- Tu …snif…tu crois ?

- ...En fait, non. Ce type est fondamentalement méchant, reconnut Mary Sue. Mais il aura pitié de toi, tu es son fils adoptif, oui ou non ? Il ne brisera pas le cœur de ta mère, il l'aime trop pour ça.

Cette phrase anodine (tu parles) réveilla Draco qui rejeta violemment l'étreinte de Mary Sue. Un air d'incompréhension méfiante se peignit sur son beau visage qui baignait encore dans les grandes eaux.

- Ca veut dire quoi exactement « l'aime trop pour ça » ? Qu'est-ce que tu insinues ?

- Mais rien, rien du tout !

- Crache le morceau, Mary Sue !

- Draco, dit Mary Sue, relativement gênée. Tu l'auras voulu. De toute façon, il était temps que tu saches.

- Que je sache quoi ?

- Je n'aimerais pas dire du mal de Mrs Malfoy, qui est une femme respectable…

- Et ?

- Tu sais, une femme délaissée par un mari absent, cherche du réconfort ailleurs…dans d'autres lits. Tu ne dois pas la blâmer pour sa conduite.

- Mais pas la blâmer pour quoi, bon sang ! s'agaça le très patient et très clairvoyant Draco.

-Et puis Snape est un homme, un vrai, un mâle label rouge, élevé en plein air, nourri au grain. Il est logique qu'il attire les femmes.

- Quel est le rapport ?

- Snape est un solitaire, une sorte de mercenaire de western sans attaches ni foyer, si on excepte sa demeure de Spinner's End bien entendu. Les femmes aiment ce genre d'animal sauvage, de fougueux étalon, dont le cœur ne peut être longtemps retenu …tu comprends ?

- Je suis complètement largué. Mais où est-ce que tu veux en venir ?

- Putain, mais t'es dur à la comprenette toi ! s'emporta Mary Sue, exaspérée. C'est pourtant simple ! Snape et ta mère couchent ensemble !

- Qu'est-ce que Snape fait avec ma femme ?

La voix traînante et grave tétanisa Draco et Mary Sue. Nos deux héros pivotèrent très lentement sur eux-mêmes, incrédules. Mais dans un maëlstrom d'émotions contradictoires, allant de la stupéfaction à la joie, ils durent se rendre à l'évidence. Derrière la grille, encadré par deux gorilles au physique clownesque hideux, se tenait Lucius Malfoy, le prince des proverbes débiles inscrits sur les murs d'Azkaban…

FIN DU CHAPITRE

NDA : Le retour de Lucius, enfin. Il commençait sérieusement à me manquer…. Et n'oubliez les reviews !