Chapitre II

Note : Voici le deuxième chapitre ! Il y a beaucoup de dialogue et d'exposition mais aussi d'émotions et j'espère avoir réussi à garder le tout intéressant ! N'hésitez pas à laisser des commentaires, ils sont toujours les bienvenus !

Christian attendait anxieusement dans la chambre d'hôpital. Cela faisait deux heures que Satine s'était évanouie et elle n'avait toujours pas repris conscience. Le médecin qui était intervenu ne semblait pas vraiment optimiste mais Christian refusait d'abandonner tout espoir : Il ne pouvait pas continuer sans Satine. Tout à coup, il perçut un léger mouvement dans le lit :

- « Satine ! Comment te sens-tu ? »

Satine lutta pour répondre: -« Mieux », dit-elle dans un murmure enroué. Christian lui serra la main et lui affirma d'une voix assurée :

- « Tu vas guérir, ne t'inquiète pas. Tout ira bien, je te le promets. »

Satine soupira en fermant les yeux. Elle devait lui dire la vérité, le préparer à l'inévitable …

- « Non, Christian, Je ne vais pas guérir. J'ai la tuberculose et je suis mourante. Harold me l'a dit hier. C'est la raison pour laquelle je ne me suis pas enfuie avec toi : Je ne voulais pas t'imposer ça, je … »

Christian l'interrompit :

- Et tu serais morte alors que j'aurais cru que tu ne m'avais jamais vraiment aimé ? Ca aurait été encore pire, Satine ! On trouvera un moyen pour que tu ailles mieux. Je ne peux pas vivre sans toi !

Satine était sur le point de répondre quand la porte s'ouvrit pour laisser apparaître Jean Becquerel. Dès son entrée, Christian l'accabla de questions :

- « Il y a un moyen de la guérir, n'est-ce pas ? Ce n'est pas aussi grave que ça en a l'air, pas vrai ? Qu'est-ce que … »

Becquerel le coupa :

- « Calmez-vous, s'il vous plaît ! Je ne pourrais rien vous dire si vous ne me laissez pas parler ! » Son visage devint plus grave lorsqu'il se tourna vers Satine et poursuivit :

- « Je crains de ne pas avoir de bonne nouvelles, Mademoiselle. Vous avez la tuberculose au stade terminal et il n'y a aucun traitement médical connu qui pourrait vous aider. Je suis désolé d'avoir à vous dire ça, mais malheureusement, tout ce que vous pouvez faire c'est prier. »

Après avoir entendu ce diagnostic, Satine répondit :

- « Merci pour votre honnêteté, docteur. Mais je savais déjà que j'étais condamnée de toute façon. »

Christian secoua la tête violemment, refusant d'accepter tout ce qu'il venait d'entendre :

- « Non ! Il doit y avoir quelque chose à faire ! Nous sommes dans un bon hôpital, non ? Des soins réguliers et des médicaments doivent avoir un effet ! »

Jean n'aimait pas l'idée d'être celui qui anéantirait les espoirs du jeune homme, mais il n'avait pas le choix :

- « Je suis désolé mais le seul effet possible serait de prolonger votre vie de quelques semaines, Miss. Je dois aussi vous avertir Monsieur : Il y a un risque faible de contagion, particulièrement si … Je suis navré d'avoir à vous demander ça mais … Avez vous déjà eu des contacts plus …intimes qu'un baiser ? »

Le regard que s'échangèrent les deux jeunes gens et leur rougissement fut la seule réponse dont il eut besoin. Il soupira :

- « Et bien dans ce cas, je devrais également faire quelques examens sur vous . Et vous ne devriez pas rester trop proche de Mademoiselle Satine. »

Christian le regarda comme s'il était fou :

- « Je ne vais pas la laisser seule ! » Il se tourna vers Satine : Et je ne vais pas me résigner à ce que tu meures non plus ! Pas au moment où nous étions finalement réunis ! Je veux un second diagnostic. Avec toutes les découvertes effectuées ces dernières années, Il doit bien y en avoir qui peuvent te sauver !

- « Christian …Cette fois tu ne pourras pas me sauver, il n'y a rien à faire. Mais même si je mourais bientôt, je suis si heureuse de t'avoir connu ! Les quelques mois que nous avons eus ont été la meilleure période de ma vie. Tu m'as appris ce qu'était le véritable amour. Mais je ne veux pas que tu gâches ta vie à cause de moi ! Tu es trop jeune et tu as trop de talent ! Tu dois surmonter ma mort et continuer d'avoir une vie heureuse ! »

Jean avait de plus en plus l'impressions d'être de trop et il s'apprêtait à partir quand, tout à coup, la dernière remarque de Christian lui donna une idée. Il s'éclaircit la gorge et dit :

- « Je vais vous laisser pour cette nuit. Monsieur, j'ai bien peur que vous soyez obligé de partir d'ici peu étant donné le règlement de l'hôpital. Je reviendrai demain matin avec un second diagnostic, une fois que j'aurai discuté avec quelques uns de mes collègues. Mais je ne crois pas qu'ils aient une autre opinion que la mienne, avertit-il. Mais c'est toujours mieux d'avoir une seconde opinion. »

Il était presque dehors quand Christian l'appela :

- « Attendez ! Merci pour tout ce que vous avez fait Docteur.

- J'ai seulement fait ce que tout médecin aurait fait, Monsieur. Je vous verrai tous les deux demain, répondit-il avant de s'en aller. »

Quelques secondes seulement après son départ, une infirmière arriva :

- « Je suis désolé, Monsieur, mais je vais devoir vous demander de partir. Les heures de visite sont finies depuis longtemps. »

Christian la fixa juste du regard :

- « Je ne partirai pas.

- J'ai bien peur que vous n'ayez pas le choix. Il s'agit du règlement et si vous ne voulez pas céder, nous avons un service de sécurité pour vous y forcer. »

Satine eut l'air inquiète et dit à Christian :

- « Christian, ce n'est rien je peux rester seule ici ce soir et te voir demain. De toute façon, c'est sans doute mieux s'il y a un risque de contagion…

- Je ne vais pas te laisser maintenant Satine ! Quoi qu'il arrive, je resterai avec toi jusqu'à la fin. » Il se tourna vers l'infirmière :

- « Avez-vous déjà eu quelqu'un que vous aimiez à l'hôpital ? Si cette personne était gravement malade, est-ce que vous la laisseriez seule ? Je ne peux pas partir, le règlement n'a aucune importance, l'Amour ne connaît aucune règle ! »

L'infirmière regarda le jeune homme qui semblait à la fois si désespéré et si déterminé :

- « Oh …Très bien, je pense que vous pouvez rester ici pour cette nuit uniquement. Du moment que vous ne dérangez pas les autres malades …

- Je vous promets de ne pas quitter cette chambre. Merci infiniment ! », répondit Christian, soulagé.

L'infirmière quitta finalement la pièce. Malgré les circonstances, Satine ne put s'empêcher de taquiner Christian :

- Tu pourrais vraiment convaincre n'importe qui de faire ce que tu veux, n'est-ce pas ? »

Christian sourit légèrement en répliquant :

- « C'est une partie de mon charme, mon amour.

- Mais tu n'aurais pas dû le faire. Je ne veux pas risquer que tu tombes malade à cause de moi, Christian. Le médecin nous a dit que je pouvais être contagieuse et … »

Il la coupa :

- « Une nuit de plus ou de moins ne fera aucune différence, Satine. J'ai déjà été en contact avec toi durant ces derniers mois donc si tu es effectivement contagieuse, Je suis déjà infecté de toute façon. Je resterai avec toi et rien ne me fera changer d'avis ! »

Satine poursuivit l'air inquiète :

- « Ne dis pas des choses pareilles, Christian ! Je ne pourrais jamais me le pardonner si tu tombais malade par ma faute !

- Cesse de te sentir coupable, tu ne pouvais pas savoir ! De toute manière, quoi qu'il arrive je ne regretterai jamais de t'aimer. Tu ne souhaites pas que je parte, n'est-ce pas ? »

Le regard que lui lança Satine fut toute la réponse qu'il désirait et il s'allongea près d'elle, l'enlaçant tendrement. Tout d'abord, Satine voulu protester, mais une fois qu'elle sentit les bras de Christian autour d'elle, elle ne put se résoudre à dire quelque chose. Elle savait que ce n'était pas raisonnable mais cela lui était égal. Christian avait raison à propos du risque de contagion et elle n'avait plus la force de lui résister. Elle s'endormit rapidement, se sentant sereine à présent qu'elle était de nouveau avec Christian. Elle n'avait pas peur de ce qui pouvait lui arriver aussi longtemps qu'elle était avec lui.

Christian mit beaucoup plus de temps à s'endormir. Il se sentait à la fois heureux de savoir que Satine l'aimait et terrifié à l'idée de la perdre. Il avait l'impression que le destin était contre eux et il craignait de n'avoir retrouvé Satine que pour se la voir arrachée très bientôt. Non, l'amour devait pouvoir vaincre tous les obstacles, il devait bien y avoir un moyen de la sauver, il ne pouvait pas supporter l'idée de vivre sans elle. Enfin, après plusieurs heures à se torturer l'esprit, il céda finalement à l'épuisement.