Titre : Survie suicidaire
Résumé : Après la séparation des cinq pilotes de Gundam suite à la fin de la guerre, Heero se rend compte qu'il ne peut pas vivre sans Duo et part à sa recherche. Ce qu'il va trouver n'était pas vraiment ce à quoi il s'attendait.
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Chapitre 1
Peu à peu, les oiseaux se remirent à chanter, les enfants cessèrent de pleurer et les adultes arrêtèrent de se faire la guerre. Une fois la paix revenue, n'ayant plus aucune raison de rester ensemble, les cinq pilotes de Gundam se séparèrent pour commencer une nouvelle vie, une vie qu'ils auraient choisie.
Ils étaient donc tous là, dans ce champs, à se regarder pour la dernière fois. Aucune parole ne circulait dans le cercle qu'ils formaient. Ce fut Wufei qui tourna les talons le premier. Les adieux, il n'aimait vraiment pas ça. Autant partir maintenant, pas besoin de faire durer la situation pour rien. Les quatre autres suivirent l'exemple du Chinois dans les secondes qui suivirent. Malgré une pointe de nostalgie, aucun ne trouva la force de se retourner pour apercevoir une dernière fois ses compagnons. De toute façon, cette amitié qui avait finie par se développer entre eux ne rappelait que les moments tristes et sombres de la guerre.
Heero ne voulait pas se retourner. Pourquoi faire? La guerre avait pris fin et il n'avait plus rien à faire avec eux. Mais une force le fit se retourner tout de même, le regard fixe, comme hypnotisé par le mouvement d'une longue tresse qui se balançait au loin. Il ne put en détacher son regard et dut attendre qu'elle disparaisse totalement avant de pouvoir reprendre le contrôle de son corps et de poursuivre son chemin.
Pendant les deux années qui suivirent cette séparation, Heero ne rêva que de cette natte, se balançant de gauche à droite au rythme des pas de son propriétaire. Cette image le hantait, il ne pensait plus qu'à Duo. Au début, il croyait que ça lui passerait, que par le lien qui c'était formé entre eux pendant la guerre, il était normal qu'il ressente un manque face à son absence, mais Heero ne put jamais combler le vide qui s'était formé en lui.
C'est pourquoi, lorsqu'il se réveilla, ce matin-là, après avoir fait encore une fois le même rêve, il prit son sac de voyage, et y mit le nécessaire. Alors qu'il s'apprêtait à partir, une pensé le frappa comme un coup de marteau.
« Baka! Où crois-tu le trouver, tu ne sais même pas ce qu'il est devenu! »
Reposant son sac sur le sol, il songea à téléphoner à Sally. Elle pourrait sans doute le renseigner sur l'endroit qu'avait choisi son ancien compagnon pour vivre. Mais demander des informations sur Duo comme ça paraîtrait louche. N'ayant gardé le contact avec aucun des autres pilotes, il mentit à Sally en lui disant qu'il recherchait les adresses de tous ses anciens compagnons pour aller leur rendre une petite visite quand le temps le lui permettrait. La jeune femme avala toute l'histoire et donna à l'ancien pilote 01 les adresses de Quatre, Wufei et Trowa. Lorsqu'elle arriva à Duo, elle dut chercher dans son ordinateur et ne réussit à trouver que l'adresse du garage dans lequel il travaillait depuis la fin de la guerre. Heero s'en contenta, la remercia et se dirigea vers la porte d'entrée.
Puis, il sortit de son appartement en prenant bien soins de fermer la porte à clé. Il descendit chez son voisin, qu'il réveilla d'ailleurs, pour le prévenir qu'il partait en voyage, même s'il ne s'agissait pas tout à fait d'un voyage, et qu'il ne savait pas quand il rentrerait. L'homme acquiesça sans poser de question, connaissant son voisin et l'ayant étiqueté en tant que personne étrange.
Une fois ceci fait, Heero se sentit redevenir le soldat qu'il était et entreprit la mission qu'il s'était attribuée lui-même : Duo. Un peu pour lui-même, il murmura : « Mission acceptée », et entama la première étape de sa mission qui était de se rendre sur la colonie L2, lieu où, d'après Sally, Duo s'était trouvé un travail. Arrivée au débarcadère des navettes, l'ancien pilote de Wing Zero acheta un billet pour se rendre sur la colonie et prit son mal en patience, devant attendre deux heures que la première navette se mette en route.
Durant tout le trajet, Heero se répétait ce qu'il dirait à Duo quand il le verrait. Le voyage lui semblait si long. Lui qui était si tranquille auparavant, tentait de cacher le plus possible une crise d'impatience. Tout ce qui lui importait était de revoir son ancien ami, s'il s'agissait bien d'amitié entre eux. En fait, le jeune homme ne pouvait pas définir le sentiment qui le liait et qui l'avait toujours lié à son partenaire de mission.
Quand il arriva enfin sur L2, Heero ressentit un grand soulagement. Il n'avait qu'une chose en tête : trouver le garage, trouver le garage. S'étant fait renseigné par des passants, il arriva bientôt devant la grande porte ouverte et pénétra dans le bâtiment. Il commença à chercher l'objet de ses pensés quand on vint à sa rencontre.
« Bonjour Monsieur, puis-je vous aider ? »
Heero regarda le jeune homme qui se tenait devant lui, un apprenti sans doute et finit par lui dire qu'il désirait voir M. Duo Maxwell. Son interlocuteur parut réfléchir un moment et finit par dire :
- Je suis désolé Monsieur. Je ne connais personne de ce nom qui travaille ici.
- Comment ? répondit Heero. Il doit y avoir une erreur, on m'a dit qu'il travaillait dans ce garage.
- Écoutez, je vais aller chercher le patron, il pourra sans doute mieux vous renseigner que moi.
Le jeune garçon s'éloigna, laissant Heero seul, la mort dans l'âme, dans le bruit des réparations et des discutions des employés. Après quelques minutes, le garçon revint accompagné d'un homme d'une quarantaine d'année qui semblait être le patron. Arrivé devant Heero, il le salua mais Heero passa outre les politesses et alla directement au sujet qui l'intéressait.
- Je voudrais voir Duo Maxwell. Je sais qu'il travaille ici, mais votre stagiaire me dit le contraire.
- Il est vrai que Maxwell a travaillé pour moi quelques temps mais il a démissionné depuis près d'un an. Le petit n'est là que depuis quatre mois et ne l'a pas connu.
- Oh. Et sauriez-vous où il habite, par hasard ?
- Oui, j'ai son adresse, enfin, s'il n'a pas déménagé depuis qu'il est partit d'ici. Suivez-moi dans mon bureau.
Après qu'il lui ait donné le morceau de papier qui divulgait le domicile de son but, le patron de garage se rendit bien compte que le jeune homme qui se tenait devant lui n'avait aucune idée de l'endroit précis de sa destination. Il expliqua donc à Heero comment se rendre à l'adresse qu'indiquait le bout de papier qu'il tenait dans sa main. A la seconde où toutes les informations furent enregistrées dans la tête de l'ancien pilote, un sourire illumina son visage, ce qui étonna beaucoup son interlocuteur, qui s'était habitué à sa froideur.
Sur ce, Heero sortit du garage et se mit en chemin, suivant les indications que l'homme lui avaient données. Au bout d'une vingtaine de minutes de marche, il tourna dans une petite rue résidentielle très tranquille. Cette tranquillité lui fit penser que Duo ne pouvait pas vivre dans cette rue, étant trop bruyant et ne tenant pas en place. Mais il passa outre et commença à prêter attention aux numéros qui défilaient à sa gauche et à sa droite jusqu'à ce qu'il arrive à celui qui l'intéressait.
Il s'arrêta devant la maison, en plein milieu du trottoir, les yeux fixés sur la porte. Qu'allait-il trouver de l'autre côté ? Que ferait-il si Duo ne vivait plus là ? Questions embarrassantes qu'il chassa de son esprit, se disant qu'il devrait vérifier par lui-même si c'était celui qu'il était venu voir ou quelque autre personne qui se trouvait derrière la porte.
Heero prit son courage à deux mains et gravit les trois marches qui séparaient la maison du trottoir, marches qui lui semblèrent très, très hautes. Face à la porte d'entrée, il dut se faire violence pour porter sa main à la sonnette et appuyer sur le bouton tant il redoutait de se retrouver face à un étranger. Mais personne ne répondit. Après tous les efforts que Heero avait fournis, on osait ne pas lui répondre! Il n'accepta pas cette idée et sonna encore, le doigt prêt à presser le bouton jusqu'à ce qu'on vienne ouvrir la porte. Mais il n'eut pas à user d'une telle méthode car à sa deuxième tentative, il entendit des pas derrière la porte. Le jeune homme eut un relent d'espoir qui fut vite anéanti par la vision qui s'offrit à lui.
Au fond de lui-même, il s'attendait à voir apparaître son ancien compagnon, son éternel sourire illuminant son visage qui, en le reconnaissant aurait poussé un « Hee-chan!!! » comme il était le seul à le faire. Au lieu de cela, il trouva un jeune homme débraillé qui avait l'air fatigué, triste, sans vie. Cet homme, Heero ne le connaissait pas. Un étranger. Comme tétanisé par cette vision, il put à peine entendre l'habitant de cette maison demander :
- Heero ? C'est toi ?
Il fallu plusieurs secondes à l'interpellé pour répondre, mais toute sa joie s'était envolée. Il parvint tout de même à articuler un « Salut Duo » avec un sourire quelque peu forcé. Il s'agissait bien du même corps, de la même silhouette, de la même chevelure, mais ce qu'il ne reconnaissait pas, c'était l'expression qu'avait pris son visage. En le regardant, il sentait qu'une profonde tristesse avait envahie son cœur et il lui semblait voir en lui un dégoût de la vie. Qui aurait pu dire, il y a deux ans, que Duo Maxwell, trop plein d'énergie, serait un jour déprimé, amorphe et ne sauterait pas sur Heero quand il le verrait ? Comme pour confirmer l'angoisse qui s'était emparée de Heero, Duo lui dit froidement :
- Qu'est-ce que tu fais ici ?
