Survie Suicidaire
Épilogue
Comme il l'avait promis à Heero, Duo avait tout fait pour guérir et pour se désintoxiquer de tous ces produits qui avaient envahi son corps. Cela avait pris pas mal de temps et les deux garçons avaient dû passer par plusieurs crises de la part du natté, mais avaient réussi à effacer toute trace des substances étrangères de l'organisme de Duo.
Celui-ci, depuis qu'il avait à ses côtés l'homme qu'il aimait le plus au monde, sentait sa joie de vivre revenir petit à petit et recommençait même à plaisanter. Disons que le fait de se réveiller tous les matins dans les bras de Heero lui rappelait qu'il aimait et qu'il était aimé en retour, et cette situation le faisait se sentir important, au moins pour une personne.
Heero, lui, avait découvert de nouveaux sentiments telle cette joie de vivre qui grandissait jour après jour au contact du jeune homme qu'il avait longtemps mal jugé, ne comprenant pas les débordements affectifs qui réapparaissaient peu à peu depuis la promesse que Duo lui avait faite le jour où il lui avait avoué que l'amour que l'Américain ressentait pour lui n'était pas à sens unique.
Ils n'avaient pas eu de nouvelles d'Hilde depuis qu'elle s'était sauvée de la maison, désespérée par l'attitude de Duo. En fait, elle reposait dans un cimetière de L2 où Duo était allé la rejoindre quelques années plus tard après qu'il ait arrêté de prêter son corps aux expérimentations de la science.
La trop forte dose de médicaments qu'il avait ingéré avait laissé des traces dans son organisme qui n'avaient jamais vraiment disparues et qui avaient refaits surface des années plus tard, alors que Duo pensait en avoir eu fini avec cette histoire.
Mais, par chance, sa dernière heure arriva sans trop le faire souffrir. Celui pour qui le choc fut très dur, ce fut Heero. Ce dernier avait fait reposé tous ses espoirs de bonheur sur Duo en comptant qu'ils avaient toute la vie devant eux. Duo était sa raison de vivre et rien ne pourrait faire changer ça.
Dans son malheur, le Japonais avait eu la chance de se faire dire ces mots que tout amoureux désire entendre de la personne qu'il aime. Ce matin-là, alors qu'il préparait le petit déjeuner pour Duo, il l'entendit s'agiter dans leur chambre et se précipita pour voir ce qui n'allait pas. Il trouva donc le natté emmêlé dans les draps du lit en train de cracher du sang et se sentant étouffé, comme si une main invisible le retenait fermement par la gorge. A cette vision, Heero se précipita vers lui pour tenter de le soulager.
« Ça y est Heero, » lui dit Duo. « Je crois que ma fin est arrivée. »
« Tais-toi ! » lui répondit Heero. « Tu t'es toujours sorti de ces crises, il n'y a pas de raison que tu y restes aujourd'hui. »
« Pourtant je la sens, cette mort dont je parle depuis des années et que je m'étais approprié pendant la guerre. Je la sens qui vient me chercher. Disons que je me fous de partir, mais maintenant qu'il y a toi- »
« Je t'interdis de parler comme ça ! Peut-être qu'elle te veut, mais je ne la laisserais pas t'arracher à moi sans me battre. Je t'aime Duo et je ne veux pas que tu partes. »
Il avait mis dans ces dernières paroles toutes ses émotions, tant qu'il était troublé par cette bombe qui lui tombait dessus. Duo, lui, plongea ses yeux violets dans ceux bleus de Heero et tenta le mieux possible de le réconforter.
« Je sais que j'agis en vrai égoïste en ce moment. Je sais que ceux qui meurent sont toujours moins à plaindre que ceux qui restent derrière, mais j'ai bousillé mon corps et il ne m'obéit plus maintenant. J'ai une grande envie de quitter ce monde pour de bon et de ne plus avoir à m'en faire pour quoi que ce soit, mais il y a toi. En fait, il y a toujours eu toi. Depuis qu'on s'est rencontré, tu n'as pas cessé d'occuper mes pensées et si j'ai sombré dans cet enfer, c'est par désespoir parce que je te croyais amoureux de cette greluche en rose. »
Cette phrase fit sourire Heero qui retrouva un peu d'espoir qui fut très vite dissipé par ce qui suivit.
« Mais je ne me sens plus la force de continuer à lutter pour vivre dans ce corps complètement détruit et qui me fait tant souffrir. Mais la pensée de savoir que tu vas souffrir encore à cause de moi m'est autant insupportable que celle de rester dans mon corps actuel. Je dois donc faire un choix et je décide de partir. »
Heero ne pouvait pas croire à ces paroles qui lui semblaient complètement insensées et se mis à penser que Duo ne l'avait jamais aimé et que toute cette histoire n'avait été que de la rigolade pour lui. Mais si c'était le cas, pourquoi des larmes sillonnaient le visage de son amant et que son regard était entièrement noyé par le chagrin ? Et il continuait à parler.
« Je m'en veux terriblement d'avoir à te faire endurer ça, mais je n'ai pas le choix. Je souffre trop physiquement. Te rends-tu compte que c'est sans doute pire que n'importe quel entraînement que J aurait pu t'infliger ? »
Cette dernière phrase frappa Heero de plein fouet, comme s'il réalisait enfin le sens du discours de Duo. Il souffrait beaucoup plus physiquement que lui souffrait mentalement de son départ précipité et il ne supportait pas cette situation.
« Alors, tu dois t'en aller. »
« Heero… »
« Ne pense pas à moi, tu as déjà assez souffert par ma faute et ta situation actuelle n'a pas d'autre responsable que moi. Je suis désolé de vouloir te retenir. En fait, dans cette histoire, c'est moi qui suis égoïste et pas toi. »
Il se pencha pour déposer un tendre baiser sur les lèvres de son amant et sentit que ses propres larmes venaient mouiller ses joues.
« Je…je t'aime Heero. »
Sur ces simples mots, Duo expira son dernier souffle pour aller rejoindre la mort qu'il avait tant côtoyée durant sa vie sans vraiment la connaître.
Malgré cette fin déchirante, Heero continua à vivre comme si Duo était toujours avec lui. Il avait gardé sa maison de L2 où rien n'avait bougé, Duo s'étant personnellement occupé de la décoration de sa maison habitée autrefois par Hilde. Tous les jours, Heero allait rendre visite à Duo au cimetière, sans oublier de faire un petit bonjour à Hilde qui dormait juste à côté de celui qui avait été dans sa son meilleur ami.
Mais Heero ne tarda pas à aller les rejoindre, ayant perdu toute sa force d'esprit depuis la mort de Duo, il finit par abandonner tout ce qu'il faisait, même dormir, même manger. Ce fut ses anciens camarades de guerre qui, après s'être inquiété de l'absence de nouvelles de la part du Japonais, s'étaient rendus sur L2 et avaient trouvé le jeune homme étendu sur le sol de la cuisine, une élastique à cheveux à la main.
Fin
Note de l'auteur : Je m'excuse de ce retard. Disons que je n'avais pas grande inspiration pour écrire cet épilogue. J'espère que vous n'êtes pas trop déçu et que l'envie de me lancer des tomates à la figure ne vous démange pas…
Bref, j'espère que ça vous a plu et que l'attente aura valu le coup.
Un petit merci à Heiji qui m'a fait repensé à cette histoire que j'avais, je l'avoue, un peu oublié…
Réponse aux reviews :
Kaorulabelle : Je suis bien aise que ma fic te plaise et je prie pour que tu n'ais pas envie de m'assassiner après avoir lu la fin. En tout cas, merci pour tes encouragements et j'espère à bientôt.
Nushan ynis : Alors voilà l'épilogue. Disons que je pensais pouvoir me défiler en me disant que les gens auraient peut-être oublié cette histoire mais je vois que tu veilles au grain. Remarque, ce n'est pas une mauvaise chose parce qu'après avoir reçu ton review, je me suis dit que je devais faire un effort et l'inspiration est venue d'elle-même et c'est ça que ça a donné. En espérant avoir fait ton bonheur et celui d'autres.
-Ephemeris-
