Coucou tout le monde ! Et ben 18 reviews en deux chapitres….J'en reviens toujours pas ! Donc voilà un grand merci à vous tous ! Vous savez pas à quel point ça me booste pour continuer à traduire ! Comme d'habitude, rien à moi, les persos à JK et l'histoire à Wishweaver !
RAR :
Nymphodora Tonks : Rhoooo, encore et toujours la première…L'avantage du décalage horaire !. Je suis contente que tu aimes ce chapitre et c'est clair que pov Ryry quoi…Mais bon, ça va s'arranger…un jour ! hin hin hin ! Merci pour tes compliments qui me font rougir jusqu'à la racine des cheveux. Bizoos ma tite nymphe que j'aimeuh !
Skyblack4 : Et tu sais quoi ? Moi aussi je serai devenue hystérique si je m'étais retrouvé coincée dans une gare. Mais bon, Harry ne fait jamais rien comme tout le monde donc…Et ravie de t'épargner la corvée du dictionnaire. Franchement, cette fic vaut vraiment la peine d'être lue donc c'est avec plaisir que je la traduis pour vous la faire découvrir ! Bizoos. PS : Heu…ta fic, tu l'as abandonnée ou quoi ? Parce que moi, j'aimerai bien la suite quand même…J'adoooooore les fics avec mon sirichou d'amour !. Enfin, tu as eu ma review, tu sais ce que j'en pense !
Thealie : Contente que ça te plaise toujours et que ça te fasse rire (tant qu'à faire…lol). Et je suis bien d'accord avec toi : Harry a un sens de l'urgence pour le moins bizarre. Sa jauge "Cas de Force majeure" est complètement détraquée. Mais bon, c'est comme ça qu'on l'aime le ptit Ryry. Bizoos. PS : T'as reçu mon mail ?
Onarluca : Voilà le nouveau chapitre ! J'espère qu'il te plaira autant que les autres ! Et oui, on en est qu'au début ! Bizoos
Mushu : Voilà la suite. J'espère que ça te plaira toujours autant. En tout cas, merci pour ta review. Bizoos.
Dawn456 : Quel enthousiasme ! Voilà la suite. J'espère que ça te plaira ! Merci pour ta review. Bizoos.
Neyarchess : Rhooooo, que de compliments….Merciiiiii beaucoup de m'avoir laissé une review (vu qu'apparament ça relève de l'excpetion elle est d'autant plus précieuse !). Donc voilà la suite, et j'espère qu'elle te plaira toujours autant ! La fic a pour l'instant 30 chapitres et selon l'auteur, elle en aura 32 ou 33 avec peut-être une suite…Mon dieu…j'ai pas fini d'user mes yeux sur le dico moi !. Mais bon, c'est pour la bonne cause ! Bizoos.
Spirit.w.w : Salut ! Ben pour l'instant, la fic fait 30 chapitres et l'auteur en prévoit 32 ou 33 avec peut-être une suite. Alors, t'es contente ? Tu vas avoir encore plein de ptits chaps à dévorer et pleins de reviews à me laisser !. Bizoos et merci pour ta review !
Le Saut de l'Ange : Wow ! Et ben, quel enthousiasme ! Ca fait plaisir ! Et pis que de compliments…c'est bien, c'est bien, c'est bon pour mon ego !. Non, vraiment, ça me touche beaucoup ce que tu me dis et ça me file une pêche d'enfer pour continuer ! Donc merci énormément. Bizoos.
Ptronille : Ravie que ça t'ait plus et voilà le prochain chapitre ! J'espère que l'attente n'aura pas été trop longue…;). Bizoos et merci pour ta review !
Chapitre 3 : Les Dursley et Mrs Figg
Samedi 1er juillet 1995
Harry fixa la scène de ses yeux écarquillés, son cerveau incapable d'accepter ce qu'il voyait. Parfaitement conscient que c'était puéril mais incapable de s'en empêcher, il ferma les yeux, attendit quelques secondes puis en ouvrit un avec précaution.
Non. Toujours sombre. Toujours vide.
Assommé par le choc, Harry s'appuya sur la porte et se laissa lourdement tomber sur sa malle. Il remarqua alors les détails auxquels il n'avait pas prêté attention en arrivant…comme le signe de l'agent immobilier sur la poignée de la porte. Oh, bien joué Mr Evidence. Comment avait-il pu manquer ça ?
Le vent soufflait de plus en plus fort, faisant frémir les feuilles dans les arbres, et apportant avec lui l'odeur de la pluie imminente. Des nuages noirs avaient complètement obscurcit la lune et le tonnerre grondait de façon menaçante.
Harry regardait droit devant lui avec des yeux vitreux, sans voir vraiment. Il pensa vaguement qu'il devait faire une imitation remarquable d'une personne pétrifiée et qu'il ferait mieux de se secouer et de prendre une décision avant qu'il ne finisse complètement trempé.
Malheureusement, son cœur battait frénétiquement, son esprit avait le vertige et il avait l'impression qu'il allait s'évanouir ou vomir d'un instant à l'autre.
Reprends-toi ! Ce n'est pas le moment de paniquer ! cingla la petite partie de son cerveau encore capable de penser rationnellement. Malheureusement, la partie rationnelle n'était pas vraiment majoritaire dans son esprit.
Non mais ça va pas ? s'écria la partie horrifiée, irrationnelle et à bout de nerfs. C'est justement le bon moment pour paniquer ! Ta famille est partie ! Tu n'as nulle part où aller, tu as gaspillé la plupart de ton argent moldu dans un billet de train inutile et tu as marché pendant une éternité pour finalement trouver une maison vide !
Harry serra les points et ferma les yeux alors qu'une vague d'adrénaline envahissait son corps. Qu'est-ce qu'il allait faire ? Il essaya de reprendre son calme mais en vain. A cet instant, courir dans la rue en hurlant lui semblait parfaitement raisonnable…enfin, si ses jambes consentaient à le supporter.
Il ne su combien de temps il resta assis ici avant qu'une douleur soudaine et aigue dans sa main ne fasse réagir son corps.
- Aïe ! glapit Harry.
Il chercha autour de lui la source de sa douleur et se rendit compte qu'il n'était plus seul. Hedwige venait d'arriver.
Elle lui avait aussi mordillé son pouce.
Et elle n'y était pas allée de main morte.
La chouette blanche gonfla ses plumes. Elle claqua du bec et le regarda avec un mélange d'inquiétude et d'agacement. Apparemment, elle essayait d'attirer son attention depuis plusieurs secondes.
- Hedwige ! s'étrangla Harry avant de prendre plusieurs inspirations pour se calmer.
Maintenant qu'il pouvait se concentrer sur quelque chose d'autre, il commençait à se débarrasser de sa peur irraisonnée et à repenser correctement.
- Salut toi. Désolé pour ça. J'étais…j'étais juste un peu en état de choc.
Hedwige observa Harry avec ses grands yeux ambrés et penchant la tête sur le côté d'un air interrogateur. Où étais-tu ? Pourquoi as-tu mis si longtemps ? semblait-elle dire.
Les yeux verts d'Harry devinrent à nouveau distants.
- Ils sont partis, Hedwige, dit-il doucement. On ne peut pas rentrer. On n'a nulle part où aller.
Harry s'était souvent fait charrier parce qu'il parlait à sa chouette comme si elle était humaine, mais il s'en fichait. Ils se comprenaient mutuellement et c'est tout ce qui importait.
Caressant distraitement les plumes de sa chouette, Harry regarda les premières gouttes de pluie tomber puis continua d'un ton monotone :
- Oncle Vernon n'est pas venu à King's Cross. J'ai pris un train de banlieue. J'ai marché jusqu'ici pour trouver la maison vide. Pour les trouver partis…
Harry s'arrêta de parler alors que la vérité le frappa de plein fouet. Sa famille l'avait abandonné. Il était seul. Le fait de le dire tout haut ne rendait la chose que plus réelle. Il se sentait trahi et profondément blessé, sans pouvoir dire pourquoi.
Les Dursley n'avaient jamais dit qu'ils l'aimaient. Ils admettaient à peine qu'ils le connaissaient. Pendant toute sa vie, il avait été un inconvénient, un fardeau déplaisant. Oh, bien sûr, plus jeune, il avait essayé de se faire au moins accepter mais malgré toute sa bonne volonté, rien ne leur faisait plaisir.
Harry soupira et secoua la tête avec irritation. Il s'était résigné depuis des années. Il y était habitué. Il s'en fichait. Ça ne posait pas de problèmes. Ça ne leur posait pas de problème. Ça ne devrait pas le blesser comme ça, mais pourtant ça lui faisait mal, bon sang, ça lui faisait mal !
Arrête ça. La partie froide et logique de son esprit s'imposa à nouveau. La même partie qu'il lui avait permis de se battre et de se débarrasser de l'Impero l'année dernière. Calme-toi ! Tout ça ne te mène nulle part.
D'accord, approuva Harry. C'est vrai. Reste calme. Garde tes esprits. N'était-ce pas la pierre angulaire de tous les cours de Défense Contre les Forces du Mal ?
Harry n'avait pas eu le même professeur de Défense deux ans de suite depuis qu'il avait commencé Poudlard. Ceux qui avaient occupé le poste les quatre dernières années avaient tous des capacités, des personnalités et des manières d'enseigner différentes mais tous ses professeurs de Défense, les bons comme les incompétents, était d'accord sur un point fondamental : Ne pas paniquer.
Harry fit un effort colossal pour se reconcentrer et repousser la douleur au loin. Il s'arrangerait avec ça plus tard. Mais là, il avait besoin d'un plan.
Il avait besoin d'un plan mais il fallait d'abord qu'il trouve une idée.
Ou un indice.
Même un commencement d'idée serait mieux que rien. Le garçon aux yeux verts passa ses doigts dans ses cheveux, agité. Pourquoi n'avait-il jamais un de ses fameux flashes de lucidité quand il en avait besoin ?
Surnommés affectueusement "le Trio Gryffondor", Harry et ses meilleurs amis Ron Weasley et Hermione Granger formaient une équipe quasiment imbattable. Chacun d'eux apportait son propre talent au groupe et ils se complétaient parfaitement. Hermione était une véritable bibliothèque ambulante et exceptionnellement douée en logique et déduction. Ron, même s'il ne le montrait pas toujours, était un brillant stratège et assez bon quand il s'agissait de noter les forces et les faiblesses des autres. Harry, comme Hermione, était bon pour résoudre les problèmes, mais son don était plus capricieux. Il avait le truc pour remarquer les détails que les autres manquaient et pour faire le lien entre des morceaux d'informations apparemment sans aucun rapport les uns avec les autres.
Il n'y avait aucune méthode évidente, ce qui avait le don d'irriter infiniment Hermione. Elle avait parfois du mal à prendre les choses comme elles venaient. 'Ca arrive et c'est tout, Hermione' était une explication bien trop imprécise à son goût, même si c'était la meilleure description que Harry pouvait lui donner sur le phénomène. Ses "inspirations" étaient habituellement provoquées par une remarque ou un événement soudain. La dernière pièce du puzzle se mettait alors en place et il comprenait. L'impénétrable devenait soudainement évident.
Mais pour le peu que ça lui servait maintenant. A ce moment, son esprit n'était qu'un grand vide inutile et affligeant.
- Je ne peux le croire. Ça ne peut pas m'arriver, marmonna Harry, secouant la tête en signe de déniement.
Sentant son agitation, Hedwige fit de petits bruits gentils et apaisant et frotta sa tête contre la main d'Harry. Mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire ? Je ne vais sûrement pas rester sous le porche pendant tout l'été. Le garçon grogna de frustration. Maudit soit Dumbledore et sa stupide promesse. Ce n'était pas bon. Pas bon du tout. Harry sentit sa panique qui menaçait de refaire surface d'un instant à l'autre et la repoussa brutalement. Arrête ça ! s'ordonna-t-il, plus fermement cette fois-ci. Réfléchis ! Tu pourras baragouiner plus tard.
Harry ferma les yeux et s'adossa contre la porte. La porte ! Il l'observa pensivement. Il pourrait facilement utiliser un sortilège d'ouverture, mais est-ce que ça valait le coup ? La magie de premier cycle était régie par des lois strictes et prise très au sérieux par le Ministère de la Magie. Harry avait déjà eu un avertissement officiel avant sa seconde année pour de la magie qui n'était même pas de son fait. S'il était pris à nouveau, il serait probablement expulsé sans autre préavis.
Ok, pas de magie. Harry ne voulait pas vraiment entrer dans la maison de toute façon, mais il n'avait pas la moindre idée d'où aller. Est-ce qu'il y avait un endroit sûr quelque part ?
La voix d'Hagrid lui revint en mémoire. Le demi-géant avait dit une fois à Harry qu'il n'y avait pas d'endroit plus sûr que Gringott's, la banque des sorciers. Excepté peut-être Poudlard. Harry fronça les sourcils. Il était bien aidé avec ça. Se concentrant avec acharnement, il essaya de trouver une solution à sa situation fâcheuse. Après quelques minutes, Hedwige hulula, ramenant le regard d'Harry sur elle. Quand elle vit qu'elle avait son attention, elle lui tendit une patte.
Harry pinça pensivement ses lèvres. Elle avait raison. Il pouvait envoyer un message à quelqu'un et être loin de Privet Drive en quelques heures. Le seul inconvénient de ce plan était le temps. Le vent tordait les arbres maintenant et la pluie tombait de plus en plus fort. Harry savait qu'Hedwige avait probablement volé par des temps plus mauvais auparavant et elle s'en sortirait certainement très bien mais il se sentait mal de la laisser partir avec cette pluie. Il le dit à la chouette mais garda l'idée pour plus tard, si le besoin s'en faisait sentir.
Malheureusement, rester ici jusqu'à ce que la tempête passe n'était pas non plus une bonne idée. Le porche n'offrait pas vraiment une protection adéquate. Harry était déjà trempé par la pluie et le vent froid n'arrangeait pas les choses. Que Hedwige ou lui tombe malade était vraiment la dernière chose dont il avait besoin. La première priorité était donc de trouver un abri. La question était où ? S'il ne pouvait pas demander à Ron ou Hermione, qui restait-il ? Sirius ? Le professeur Lupin ?
Non, ils aidaient le professeur Dumbledore à réunir "les anciens".
Le professeur Dumbledore devait aussi être terriblement occupé mais il saurait sûrement quoi faire.
Harry réprima un fou-rire quand il s'imagina à la porte de son Directeur. Excusez-moi de vous déranger, monsieur, mais ma famille a disparu. Et comme je ne suis pas autorisé à aller chez mes amis, ça vous dérange si je reste ici ? Ou mieux : Oui, Mr le Gobelin, j'ai besoin d'être enfermé dans mon coffre de Gringott's pour l'été.
La solution la plus simple aurait été bien sûr de demander de l'aide à l'un des voisins, mais à cause de son oncle et sa tante, Harry ne connaissait personne vraiment bien. Les dix premières années chez les Dursley, il les avait passées enfermé dans le placard sous l'escalier et ses contacts avec les personnes "normales" avaient été réduits au strict minimum. Et depuis qu'il était à Poudlard, son oncle disait à tout le monde que Harry avait été envoyé au Centre d'éducation des jeunes délinquants récidivistes de St Brutus.
Harry fit la grimace. De l'aide du quartier n'était pas envisageable. S'il essayait ne serait-ce qu'approcher l'un d'eux, ils paniqueraient probablement et appelleraient la police, alors…
Mais n'est-on pas supposer aller voir la police quand on a des problèmes ? Harry retourna cette idée dans sa tête. C'était bizarre mais non. Si jamais il allait à la police et qu'il admettait avoir été abandonné, et étant donné qu'il était mineur, il serait certainement envoyé dans un foyer pour fugueurs, ou dans une famille d'accueil, ou encore dans un orphelinat. Harry frissonna. Il n'avait nullement l'intention d'aller dans un orphelinat. Oh, non. Nononon.
Son oncle et sa tante lui avaient rempli la tête depuis toujours avec des histoires horribles sur les orphelinats moldus. Quand Harry était plus jeune, s'il jamais il osait se plaindre de son placard, ses portions de nourriture réduites pendant les repas ou ses vêtements trop grands ridicules, il était soumis à un sermon cinglant.
Vernon et Pétunia se décrivaient comme des martyres qui l'avaient recueilli, habillé, nourri et logé. Ils lui disaient que d'autres personnes l'auraient renvoyé dans la rue ou dans un orphelinat à cause de sa monstrueuse anormalité. Ils le faisaient passer pour un petit mendiant avide et cupide qui se croyait trop bien pour ce qu'on lui avait généreusement donné et qui était incapable d'éprouver une once de gratitude. Ils le réprimandaient, le traitaient d'inutile, de démoniaque, d'ingrat…
Et les menaces commençaient.
Il aurait été battu à l'orphelinat, avaient-ils dit. Affamé, abusé et enfermé dans la cave avec les rats. Pour être bien sûr qu'il avait saisi, ils avaient déjà commencé à lui "montrer" quelques petits exemples de ce qu'il pourrait subir. Ils avaient réduit la nourriture et l'enfermaient dans son placard (avec les araignées) comme punition pour qu'il puisse mieux apprécier sa chance après. C'était devenu une habitude au fil des ans. Au fond lui, Harry savait que c'était injuste mais il était piégé. Ils étaient ses tuteurs jusqu'à ce qu'il soit un adulte aux yeux de la loi. Sa seule option était d'adopter profil bas et d'attendre.
Le garçon soupira et chassa ses souvenirs. Ce n'était pas le moment de ruminer le passé. Harry était suffisamment réaliste pour savoir que son oncle et sa tante avaient probablement exagéré les conditions de vie des orphelinats, mais il ne voulait pas prendre de risque…juste au cas où. Tom Riddle n'a-t-il pas vécu dans un orphelinat moldu avant de devenir Voldemort ? Est-ce que c'était ses expériences là-bas qui l'avaient transformé en ce tueur cruel et psychopathe qu'il était aujourd'hui ? Et peut-être le plus important de tout, Harry n'avait-il pas assez de points communs comme ça avec Voldemort, sans en plus devoir aller vivre dans un des ces foutus orphelinats ? De plus, comment pourrait-il expliquer la présence d'Hedwige ? Et Poudlard ! Avec la chance qu'il avait, ils placeraient Hedwige dans la volière d'un zoo et essayerait de le faire aller, lui, dans un collège public.
Bon, pas de police alors. Et après la scène qui avait suivi la Troisième Tâche, Harry n'était pas près de contacter le Ministère de la Magie non plus. Le Ministre, Cornélius Fudge, avait été très amical avec Harry durant l'été précédant sa troisième année. En fait, Harry était resté au Chaudron Baveur sur suggestion du Ministre. Bien sûr, à ce moment-là, Fudge pensait que Sirius Black, un prisonnier évadé de la redoutable prison d'Azkaban, était après Harry.
Sirius avait été, en fait, emprisonné à tort et était innocent. Il était également le parrain d'Harry. Tout avait été révélé à la fin de sa troisième année. Le jeune sorcier avait été ravi quand Sirius lui avait proposé d'habiter avec lui. Malheureusement, ils n'avaient pas pu prouver l'innocence de Sirius. Son parrain était toujours un fugitif et Harry était coincé chez les Dursley. Enfin, avait été coincé chez les Dursley.
Harry fronça les sourcils, morose. Le comportement de Fudge la semaine précédente l'avait mis sur ses gardes. L'homme niait avec force le retour de Voldemort. Même Albus Dumbledore avait été incapable de le convaincre que le mage noir était revenu. Fudge préférait à la place croire que Harry mentait ou avait des hallucinations, ce qui rendait le garçon très très tendu.
Le Chaudron Baveur était une autre option mais Harry était un peu effrayé de chercher un abri auprès de sorciers et sorcières qu'il ne connaissait pas très bien. Rita Skeeter, une journaliste de la Gazette du Sorcier, avait écrit une série d'articles désastreux à propos d'Harry l'année dernière. Elle avait une nette tendance à jouer sur les mots, à embellir ses histoires de façon à les rendre plus "complètes" et "intéressantes" quand la simple vérité était trop fade. Elle adorait aussi insérer des questions détournées, des insinuations et des morceaux de fiction dans son travail dans le but de tromper et d'influencer l'opinion du lecteur.
Mais en dépit de sa réputation d'agitatrice, ou peut-être à cause d'elle, Rita avait de nombreux de fans. Harry devait admettre que son travail était convaincant. Même les personnes qu'il aimait et respectait étaient tombées dans le piège. Mrs Weasley, par exemple, avait cru un des articles que Rita avait écrit à propos d'Hermione et de lui-même, publié dans Sorcière-Hebdo. Ça avait été un peu difficile de s'en sortir, mais Hermione avait eu sa revanche.
Harry eut un sourire suffisant. Miss Skeeter était bien un des ses derniers soucis. Hermione avait fait en sorte que ce soit le cas. Elle avait découvert que Rita Skeeter était un animagus non déclarée, un cafard. L'infortunée journaliste était actuellement enfermée dans un bocal en verre incassable, qui était lui-même entre les mains d'Hermione. Harry avait presque pitié d'elle.
Hedwige secoua ses plumes avec agacement pour en faire partir la pluie et Harry éternua bruyamment.
- Manquait plus que ça ! grommela-t-il avec irritation.
Ok. Il est temps d'arrêter de tourner en rond et de prendre une décision. Il releva le menton avec défiance. Il allait prendre le Magicobus jusqu'au Chaudron Baveur, au moins pour cette nuit. Il avait fait de son mieux. Il n'allait pas passer son été à Privet Drive. Le Directeur comprendrait. Il n'avait besoin de personne, vraiment. Il avait presque 15 ans, pour l'amour du Ciel. Il pouvait très bien prendre soin de lui. Il n'avait pas besoin d'une foutue baby-sitter !
Baby-sitter. Je me demande si…Harry leva un sourcil perplexe. Mrs Figg était une vieille dame un peu folle qui habitait à côté. Avant qu'il ne commence Poudlard, elle l'avait gardée plusieurs fois quand les Dursley voulaient sortir sans lui. Sa maison sentait toujours le chou et elle avait beaucoup, beaucoup de chats. Harry n'avait jamais vraiment aimé aller chez elle, surtout quand il était petit. Elle n'avait pas grand-chose pour le distraire et il avait toujours l'impression d'être épié, ce qui avait le don de lui donner la chair de poule. Il se retrouvait la plupart du temps en train de regarder des photos de ses chats, vivants et morts, et l'écoutait discourir sur l'un ou l'autre.
Mais elle avait toujours été gentille avec lui et ils s'entendaient plutôt bien. Peut-être pourrait-il lui demander de l'aide. Ce serait présomptueux de sa part de lui demander s'il pouvait rester tout l'été, bien sûr, mais ils pourraient peut-être trouver un arrangement. Grâce aux Dursley, Harry savait cuisiner, faire le ménage, jardiner et s'occuper du jardin. Et il commençait à se débrouiller avec les petites réparations. Peut-être pourrait-il gagner son logement. Même si ce n'était que pour un jour ou deux, il aurait le temps d'écrire au Professeur Dumbledore et recevoir de plus amples instructions. Harry haussa les épaules. Ça valait le coup d'essayer. Il se releva, remarquant alors seulement à quel point il était fatigué. Il pleuvait toujours des cordes. Oh, ça va être froid, songea Harry en regroupant ses affaires avant se précipiter vers la maison de Mrs Figg.
C'est un Harry Potter trempé et frigorifié qui s'arrêta hors d'haleine chez Mrs Figg quelques minutes plus tard. Il était certain d'avoir exploser un record de vitesse en arrivant ici comme il était aussi certain qu'il n'avait jamais été aussi trempé de toute sa vie.
Il n'était même pas sûr qu'il avait été aussi trempé quand lui et les trois autres champions du Tournoi des Trois Sorciers avaient chargés de récupérer 'ce qu'on lui avait arraché' au fin fond du lac de Poudlard. Bon, d'accord, peut-être pas quand même. Mais cette fois, Mme Pomfresh n'est pas là avec ses couvertures chauffantes et sa Pimentine, pensa Harry avec regret.
Hedwige était en meilleur état que lui. Elle avait permis à Harry de l'envelopper dans son pull et était restée sur sa malle pendant le voyage. Mais une fois arrivés, elle n'avait pas perdu de temps pour se libérer et se tenait maintenant sur l'épaule d'Harry.
Harry essayait d'essorer son T-shirt détrempé et de se rendre un peu plus présentable, mais abandonna rapidement cette cause perdue d'avance. Il s'avança vers la porte avec détermination et sonna. Il attendit quelques minutes et recommença. Rien. Le fauteuil à bascule de Mrs Figg était toujours sous le porche mais il y avait une impression de vide, similaire à celle de son ancienne maison de Privet Drive. Les épaules du garçon s'affaissèrent en signe de défaite. Elle n'était pas chez elle. Et bien, c'est la fin parfaite d'une affreuse soirée, songea Harry avec mauvaise humeur.
Dans un geste de pur agacement, il donna un coup dans la porte avant de faire un bond en arrière, surpris, quand la porte se déverrouilla. Qu'est ce que c'est que ce cirque ? Il avait sentit quelque chose, juste une seconde, un picotement dans sa main qu'il avait identifié comme de la magie. C'était comme si la porte s'était tendue un instant avant de se relaxer. Comme si elle l'avait reconnu. Vraiment bizarre.
La porte tourna légèrement sur ses gonds. Elle semblait attendre quelque chose. Harry l'observa avec précaution puis demanda :
- Heu, je peux entrer ?
La porte sembla considérer sa requête avant de s'ouvrir complètement. Harry et Hedwige échangèrent un regard puis entrèrent dans la maison avec prudence. La porte avait permis leur entrée mais claqua dès qu'ils franchirent le seuil. Harry sentit encore le léger picotement de magie. Sortilège de fermeture, réalisa-t-il. Un bizarre capable de reconnaître les personnes.
Harry se tenait dans l'entrée, dégoulinant, abasourdi pour ce qui semblait être la millième fois de la journée. Est-ce que Mrs Figg est une sorcière ? Cela paraissait bizarre mais ça devait être ça. La porte en était la preuve.
Il regarda curieusement l'environnement familier. Le sentiment d'être épié qu'il trouvait si énervant étant enfant était toujours présent. Après avoir passé tant de temps au Terrier, Harry savait désormais que la maison le regardait tant bien que mal. Selon Mrs Weasley, les structures et les endroits magiques où les sorciers et sorcières vivaient développer une certaine conscience après un certain temps. Harry fut soudainement très heureux d'avoir toujours fait attention à ses manières quand il était chez Mrs Figg.
Il chercha avidement autour de lui d'autres indices qui lui prouveraient qu'il était bien dans la maison d'une sorcière mais tout était malheureusement normal. Très moldu. La maison ressemblait à ce à quoi elle avait toujours ressemblait, des chats jusqu'aux napperons brodés sur le divan, en passant par l'odeur diffuse de chou. Il eut juste le temps de se demander distraitement qui s'occupait des chats quand ceux-ci se précipitèrent dans la cuisine. Harry les suivit et vit toutes les gamelles alignées contre le mur se remplir de nourritures. Comme les plats à Poudlard qui se remplissaient tout seul.
- Cool, remarqua-t-il à voix haute et il eut le sentiment que la maison était flattée.
Laissant les chats à leur dîner, Harry retourna dans le salon.
- Je me demande où est Mrs Figg, dit-il pensivement.
Elle n'était pas partie pour de bon comme les Dursley mais vu l'état de la maison, elle devait être partie pour un moment. Le garçon leva les yeux, alarmé, quand l'horloge sur le mur sonna. Il fronça les sourcils, perplexe. C'était à peine quelques minutes après l'heure. Curieux, Harry se rapprocha de l'horloge. Il y eut une lueur et le Sortilège de Dissimulation disparut. Et sous l'apparence normale se cacher une horloge de localisation, comme chez les Weasley. La main sur laquelle on pouvait lire Arabella Figg était à ce moment pointée sur "Poudlard".
Arabella Figg ? Harry était ébahi. N'était-ce pas une des "anciens" que Sirius devait retrouver sur ordre de Dumbledore ? Et bien, ça semble évident, espèce de crétin. Elle est à Poudlard, n'est-ce pas ? se répondit Harry avec impatience. Il marmonna un "merci" poli à l'horloge et regarda avec fascination le retour à sa première apparence. Et bien, c'était cela. Mrs Figg était impliqué dans il ne savait quel plan du Professeur Dumbledore. Dieu seul savait quand elle rentrerait et elle n'aurait probablement pas de temps à lui consacrer. On est donc parti pour le Chaudron Baveur.
Harry éternua à nouveau et frissonna légèrement. D'un côté, il supposait qu'il pouvait rester un petit peu plus longtemps, le temps de mettre des vêtements secs. Peut-être que je pourrais me reposer un peu aussi ? pensa-t-il en baillant à s'en décrocher la mâchoire et en regardant avec envie le sofa, et attraper le Magicobus à le première heure demain matin. Attend. Est-ce que le Magicobus roule le jour ? Harry secoua la tête en prenant des vêtements de rechange dans sa malle et se dirigea vers la salle de bains. Il n'en avait aucune idée. Autant aller de l'avant et partir ce soir, décida-t-il. Il n'avait pas vraiment envie de rester enfermé chez Mrs Figg jusqu'à la tombée de la nuit le lendemain et il était hors de question de lambiner.
Quand Harry sortit de la salle de bains quelques minutes plus tard, il se sentait un peu plus humain. Son corps était encore gelé et ses cheveux toujours trempés mais il était beaucoup moins "humide" qu'avant.
Mrs Figg se plaignait toujours du nombre de sacs plastiques qu'elle semblait accumuler chez elle et Harry songea qu'elle ne lui en voudrait pas s'il lui en prenait un ou deux pour ranger ses affaires mouillées. Il s'arrêta assez longtemps pour éponger l'eau qu'il avait amenée à l'intérieur et se prépara à partir. Il enfila sa cape chaude et mit dans sa poche sa baguette, son argent sorcier et referma sa malle.
- Je pense qu'on peut y aller, dit Harry à Hedwige qui hulula son accord avant de venir se percher à nouveau sur son épaule.
Il commença à marcher mais s'arrêta quand il sentit quelque chose heurter son mollet. Ah. Les chats avaient sûrement fini de manger maintenant. Quelqu'un avait envie d'être caresser. Sans regarder, Harry se baissa et tendit la main devant lui pour toucher…un carton ? Par Merlin, qu'est-ce que…?
Ce n'était pas un chat qui essayait d'attirer son attention mais une boîte de taille moyenne. Harry décida que c'était juste trop bizarre pour en parler. Mais le plus bizarre, c'est que quand la chose eut son attention, elle se calma et se comporta à nouveau normalement. La boîte était fermée et entourée de ficelle. Il n'y avait rien de remarquable là dedans. De plus, il y avait une étiquette. Les sourcils d'Harry touchèrent quasiment ses cheveux quand il lut : PROPRIETE DE HARRY JAMES POTTER.
Avant qu'il n'ait eu le temps de considérer à quel point c'était bizarre, il s'adressa à la boîte :
- Heu…T-tu veux venir avec moi ?
Il eut sa réponse quand la boîte glissa vers sa malle et sauta dessus. Harry balbutia pendant une minute. D'un côté, ça ressemblait à un vol mais de l'autre, il y avait son nom dessus. Harry cligna des yeux plusieurs fois puis soupira avec résignation. C'était trop bizarre et il était trop fatigué pour discuter.
Surtout avec une boîte.
Finalement, il griffonna une note à Mrs Figg, expliquant ce qui était arrivé et s'excusant au cas où il ait fait une erreur.
Quand il termina, Harry enveloppa à nouveau Hedwige, bien que la pluie se soit calmée.
- Au revoir et merci, dit-il à l'atmosphère attentive de la maison de Mrs Figg.
Il récupéra ses affaires et repartit dans la tempête.
- Encore un voyage et nous aurons terminé, dit-il à Hedwige. Ça aura vraiment été une nuit étrange, murmura-t-il d'un ton rêveur alors qu'il levait sa baguette pour faire signe au Magicobus.
