Salut tout le monde !
Bon voilà la suite, j'espère que le délai n'aura pas été trop long ! ;). Bref, je tiens vraiment à vous remercier pour toutes vos adorables reviews. Si vous saviez à quel point ça me fait plaisir ! Donc n'hésitez pas à m'en laisser :).

Disclaimer (je vais en faire un clair et précis pour une fois !) : Rien ne m'appartient. Je ne suis que l'humble traductrice de la fic de Wishweaver et tous les persos et lieux connus sont à JKR. Voilà, ça, c'est fait !

RAR :

Genevieve Black : Je suis bien contente que tu aimes cette histoire qui n'est malheureusement pas pas à moi mais à Wishweaver. Je ne suis que l'humble traductrice ! Mais je suis tout de même ravie d'avoir pu retenir ton attention ! Merci pour tes encouragements. Bizoos.

Nymphodora Tonks : Ouais t'inquiètes, c'est juste un petit intermède avant de repartir avec Harry. En tout cas, merci pour tes compliments, tes encouragements et ta review. Bizoos ma tite nymphe que j'aimeuh et à plus sur msn !

Neyarchess : Contente que ça te plaise toujours autant. Je sais que c'est très frustrant quand Figg annule le sort mais toute la fic est en fait un grand jeu du chat et de la souris. Donc prépare tes pitits nerfs ! lol. Pour ce qui concerne la localisations de la famille de dégénérés congénitaux, j'ai nommé les Dursley, tu sauras plus tard où ils sont passés. C'est pas qu'il nous manque mais bon voilà, quoi !lol. Dans tous les cas, merci pour tes encouragements. Y a rien de mieux qu'une review comme la tienne pour me pousser à continuer. Bizoos.

Onarluca : Ravie que ça te plaise toujours. Merci beaucoup pour ta review. Et voilà la suite. Bizoos.

Thealie : Salut ma ptite puce ! Je suis bien contente que tu aimes ce chapitre. Pour ce qui concerne la réaction d'Arabella….mystère mystère ! Rhoooo, que je suis méchante ! lol. Merci pour ta review. Bizoos.

Mushu : Contente que Arabella te plaise. C'est vrai que c'est un perso que j'aime beaucoup aussi, particulièrement dans cette fic. Et t'inquiète pas, je continue à traduire tant que ça plait à quelqu'un ! Merci pour ta review. Bizoos.

Eiliss : Merci beaucoup pour ta review. Elle m'a fait énormément plaisir. Mais cette atmosphère intimiste et très prenante n'est malheureusement pas de mon fait (dure réalité) mais celui de Wishweaver. Je ne fais qu'essayer de la retranscrire le plus fidèlement possible et tant mieux si ça fonctionne ! Bizoos.

Florilège : Hé ! Débranche un peu ton radar à MS toi !lol. Tu verras,ça fait pas de mal des fois.Moi ça m'a pas vraiment choqué et à vrai dire, personne ne m'en parlé. Mais bon, c'est vrai que pour le coup, Ryry est très fort pour trouver le traître dès le berceau. Mais bon, moi je suis sûre que s'il pleurait c'est pas parce qu'il savait que Peter était un traître mais plutôt parce qu'il était tellement laid et con qu'il lui faisait peur ! Pure coïncidence ! mdr. Ben non, je ne change pas. Je suis et resterai (c'est pas une chanson de Leslie ça….Ah, beurk, pk je pense à ça moi ?) la plus grande fan de sirichou ! Je ne sais pas pourquoi tu as l'impression que Sev va nous faire "I'm too sexy…" en se déhanchant comme une vahiné ? Tu dois être intoxiquée, ça doit être ça. En tout cas, merci pour ta review et ton compliment (OUAIS ! Je suis une bonne traductrice!) et pis je te fais plein de gros bizooooos.

Ptronille : Et bien, ça c'est du oui enthousiaste ! Voilà la suite. Bizoos.

The-insane-demon : Ah ah, serais-tu intriguée ma chère ? Je comprends, y a de quoi ! Voilà la suite. J'espère que ça te plaira. Bizoos et à + sur msn !

Le Saut de l'Ange : Déjà, avant toute chose, je voulais te dire que j'adoooooooooore tes reviews ! Franchement elle me mette toujours une pêche d'enfer donc un grand merci à toi ! Ensuite, je suis tout simplement ravie que cette trad te plaise et moi aussi j'aime beaucoup Arabella dans cette fic. Au fait, pas la peine de me remercier pour ma review, c'était un plaisir ! ;). Et je vais réfléchir pour un MumusxMione…c'est vrai que ça me tenterait bien. Faut juste que je trouve THE idea ! Je te tiens au courant ! Bizoos.

Solanor : Les réponses à tes questions vont arrivées par la suite. Patience…je sais bien que c'est cruel ce que je dis mais bon, faut bien ménager le suspense ! Voilà la suite, j'espère que ça va te plaire ! Bizoos.


Chapitre 5 : Le Chaudron Baveur


Dimanche 2 Juillet 1995.

Les rayons du soleil ruisselaient à travers les fenêtres de la chambre n°11, baignant les murs de leur lumière chaleureuse, faisaient des tâches dorées sur le sol et glissaient lentement jusqu'au visage de la silhouette endormie.

Harry Potter grogna en signe de protestation et se terra plus profondément sous ses couvertures. Il ne voulait pas se lever. Pas encore. Pour la première fois depuis des jours, il avait dormi toute la nuit sans être tourmenté par ses cauchemars. L'adolescent soupçonnait son degré élevé d'épuisement d'en être la cause mais il était néanmoins reconnaissant de ce répit.

Sans ouvrir les yeux, Harry s'étira de tout son long, remuant ses doigts et ses orteils, et grimaça légèrement en sentant la douleur persistante dans ses bras et ses épaules.

Je devrai peut-être me lever, songea paresseusement le garçon tout en laissant mollement retomber ses bras. S'il se dépêchait, il aurait peut-être le temps de passer à la salle de bains avant que sa tante ne vienne le réveiller mais il ne voulait pas bouger. Il se sentait extrêmement bien. Bien au chaud et détendu. Même joyeux. S'il ne s'y connaissait pas mieux, il aurait pu jurer qu'il était de retour dans son grand lit à baldaquin dans la Tour Gryffondor.

Attend une minute…

Depuis quand pouvait-il s'étaler ainsi dans son petit lit de Privet Drive sans se cogner dans le mur ou avoir un bras ou une jambe qui dépassait du matelas ?

Il prit alors conscience de la situation. Il s'assit rapidement, essayant de se dépêtrer de ses couvertures, de retrouver son sens de l'orientation et d'attraper ses lunettes. Les choses se passèrent mieux quand il arrêta de vouloir faire les trois choses en même temps.

Harry s'assit sur le bord de son lit, glissa ses lunettes sur son nez et reconnut peu à peu l'environnement familier du Chaudron Baveur. Il commençait à peine à se détendre à nouveau quand un "Bonjour" joyeux le fit bondir sur ses pieds et scruter les alentours avec prudence.

Il n'y avait personne dans la chambre à part lui et Hedwige mais il doutait que ce soit elle qui ait parlé. La chouette blanche dormait encore sur son perchoir près de la fenêtre, la tête nichée sous son aile. Harry fronça les sourcils, confus, puis il comprit qui venait de parler. Il se tourna vers le miroir avec un sourire embarrassé et répondit :

- Bonjour.

- Et bien, je dois avouer que tu as l'air beaucoup plus en forme qu'hier soir, continua le miroir d'un ton agréable. Tu faisais vraiment peine à voir.

Hier soir.

Harry sentit sa bonne humeur fondre comme neige au soleil.

Hier soir, il était arrivé presque inconsciemment jusqu'au Chaudron Baveur.

Hier soir, il avait trouvé la maison de son enfance vide et les Dursley partis.

Hier soir, Tom, l'aubergiste, lui avait juste jeté un coup d'œil avant de le traîner au lit.

Même fatigué comme il l'était, Harry avait été conscient de l'attitude du vieux sorcier et en avait été touché. Tom ne lui avait ni posé de questions, ni refusé de le loger, nilancé des regards effrayés ou suspicieux. Il avait simplement jeté un Locomotor sur la malle d'Harry et la boîte tout en guidant doucement le Gryffondor en état de choc à l'étage. Quand le garçon avait marmonné quelque chose à propos de la réservation de la chambre, le vieil aubergiste avait balayé la suggestion d'un geste de la main, lui assurant que tout pourrait être arrangé demain matin. Il n'avait même fait signer le registre à Harry.

Le jeune sorcier secoua la tête d'un air désabusé. Il devait vraiment avoir eu l'air pathétique en arrivant. Harry ne s'était pas embêté à fermer toutes les attaches de sa cape et par conséquent, quand il avait levé sa baguette pour faire signe au Magicobus, le vent s'était engouffré à l'intérieur de la cape et l'avait complètement ouverte. Et chanceux comme il était, quand le Magicobus arriva enfin, il se matérialisa dans une énorme flaque et éclaboussa spectaculairement tout ce qui se trouvait autour.

Pris par surprise, Harry avait alors été aspergé de la tête aux pieds. Sa bonne cape ne lui avait été pas été d'une grande aide, uniquement retenue par la dernière attache au niveau de la gorge et flottant inutilement derrière lui comme un drapeau.

Le seul point positif de ce fiasco monumental fut que le contrôleur Stan Rocade et le conducteur Ernie Danlmur se sentirent tellement humiliés qu'ils ne le reconnurent pas. Même s'il était complètement trempé et grimaçant, il était quand même tout à fait reconnaissable.

En y repensant, Harry doutait qu'ils l'auraient remarqué même s'ilavait étévert à pois mauve. Stan et Ernie avaient été si secoués par l'accident qu'ils n'avaient même pas été capable de lui jeter un simple sort de séchage. C'était apparemment un problème de conscience professionnelle. Le Magicobus ne pouvait tout simplement pas trempé ses clients jusqu'aux os. Vu la façon dont ils avaient réagi, Harry imagina que ce devait être une règle fondamentale dans un quelconque grand livre intitulé Règlement pour le Personnel du Magicobus. Certainement dans le chapitre appelé Les offenses pour lesquelles vous serez renvoyés.

Le conducteur et le contrôleur s'étaient activés autour d'Harry, embarrassés, s'excusant inlassablement pour l'incident. Stan était allé chercher une couverture dans laquelle il avait enveloppé le garçon frissonnant pendant qu'Ernie lui collait une tasse de chocolat chaud fumant entre les mains. Harry avait accepté leurs excuses et avait essayé de les rassurer du mieux qu'il avait pu. Les deux hommes anxieux s'étaient montrés plus qu'insistant pour qu'Harry ne paye pas le voyage mais le garçon avait protesté. Ce n'était juste qu'un stupide accident, après tout, et ils avaient fait tout ce qu'ils avaient pu pour améliorer les choses. Finalement, ils lui avaient fait une réduction sur le prix du voyage et lui avaient offert en prime le chocolat chaud et une jolie brosse à dent rouge avant que le Magicobus ne fasse une embardée dans un flash de lumière et un BANG retentissant, direction le Chemin de Traverse.

Revenant au présent, Harry se rapprocha du miroir et étudia son reflet avec curiosité. Au moins, Tom sait lancer correctement un sort de séchage, songea le garçon avec reconnaissance en tirant un peu sur son T-shirt et passant les doigts dans ses cheveux sombres, perplexe.

Harry était si fatigué hier soir qu'il avait juste pris le temps d'enlever sa cape et ses chaussures avant de s'écrouler sur le lit avec délice. Il s'était attendu à avoir besoin d'une douche de toute urgence en se réveillant, sec grâce aux sortilèges de Tom mais sale et courbaturé. Ce n'était pourtantpas le cas. Agréablement surpris, il se sentait propre et frais, comme s'il s'était déjà douché et changé. Tom lui avait apparemment jeté aussi un ou deux sorts de nettoyage pendant qu'il dormait. Il ne restait plus aucune trace de l'incident de la veille.

Le miroir restait curieusement silencieux, ce que Harry trouva bizarre. Il n'avait jamais rencontré un miroir qui avait pu s'empêcher de faire des commentaires sur ses cheveux et ses vêtements mais il n'était pas encore en état de réfléchir correctement. Il haussa alors les épaules et alla jusqu'à la fenêtre.

A en juger par la position du soleil, il avait dormi plus qu'il ne le pensait. L'heure du déjeuner devait être passée depuis un bon moment déjà. Harry fronça pensivement les sourcils en regardant le Chemin de Traverse, se forçant à considérer sa situation actuelle.

La nuit dernière, il avait dû faire face à une situation de crise importante. Il était, bien sûr, conscient de sa situation mais trouver un abri avait été son seul but à ce moment. Ça et garder son calme. De toute façon, il n'aurait pas été vraiment en état de faire d'autres plans.

La ride de souci qui barrait le front d'Harry se creusa un peu plus. Rester calme et concentrer avait été particulièrement difficile hier soir. Il ne comprenait pas pourquoi d'ailleurs. Chaque année, la première leçon de Défense avait toujours le même thème : Ne paniquez pas. L'idée était si évidente que ça ne valait presque pas le coup de la mentionner. Même Hermione, qui ne critiquait quasiment jamais les cours, s'était plainte de la fixation que les professeurs de Défense faisaient sur quelque chose d'aussi simple. Harry et Ron étaient d'accord avec elle et ils avaient eu maints débats idiots pour savoir si les professeurs de Défense les croyaient trop stupides pour s'en souvenir ou si la distraction était une qualité requise pour pouvoir enseigner la Défense Contre les Forces du Mal.

Après l'application pratique de la nuit dernière, Harry réalisa que c'était bien plus difficile qu'il ne le pensait. Paniquer, se battre ou fuir était la réaction normal du corps face à une situation de stress. Rester raisonnablement calme quand le stress vous gagne était difficile mais reprendre le contrôle après avoir cédé à la panique était un acte de volonté. Il avait déjà eu peur avant, même paniquait, mais jamais comme la nuit dernière. Jamais jusqu'au point où son cerveau arrête de fonctionner correctement et qu'il tombe à la merci de ses réflexes nerveux. Il se demanda nerveusement combien de temps il aurait mis pour se reprendre si jamais Hedwige n'avait pas été là.

Harry revint vers le lit et s'assit dessus, ramenant ses jambes contre son torse et posant son menton sur ses genoux. Franchement, il se sentait un peu honteux de sa réaction. Les choses auraient pu être bien pire, après tout. Il aurait pu arriver chez son oncle et trouver la Marque de Ténèbres dans le ciel. Il aurait pu découvrir les corps torturés des Dursley dans le salon. Il aurait pu être recapturé par les Mangemorts de Voldemort alors qu'il errait seul. Honnêtement, ce n'était rien par rapport au fait de faire face à des basiliques, des sorciers maléfiques et des (prétendus) tueurs détraqués. Pourquoi diable trouver la maison vide le perturbait à ce point ?

Peut-être était-ce parce qu'il n'avait pas le moral. Peut-être était-ce parce qu'il ne s'y attendait absolument pas. Ou peut-être bien les deux. Il était arrivé à Privet Drive, complètement mort de fatigue, traumatisé et écoeuré par la mort de Cedric et le retour de Voldemort. Sans être exactement un refuge, Privet Drive avait constitué un repère constant et stable dans sa vie, quelque chose de totalement prévisible. Il ne s'était pas attendu à quelque chose qui sortait de l'ordinaire en s'approchant de la maison.

Harry fronça légèrement les sourcils alors qu'il continuait à analyser sa réaction. C'était peut-être la clé. Ses autres aventures pouvaient sembler beaucoup plus terrifiantes mais ces fois-là, il était au courant du danger. Il était conscient des pièges magiques qui entouraient la Pierre Philosophale. Il savait qu'il y avait un Basilic dans la Chambre des Secrets. Et, soyons réalistes, avec tout le battage médiatique qui avait suivi, il aurait été difficile de ne pas savoir que Sirius Black s'était échappé d'Azkaban. Même la semaine dernière, quand il était honteusement tombé dans le piège de Voldemort, il était prêt pour l'action à cause du Tournoi des Trois Sorciers. Mince, il avait été vigilant et sur les nerfs toute l'année !

La nuit dernière avait été différente. Pour la première fois dans ses souvenirs récents, il avait été complètement aveugle, comme le crétin idiot et trop confiant qu'il était. Oh, il s'était bien sûr attendu à ce que les Dursley soient horribles avec lui et s'était préparé pour un été affreux mais il n'aurait jamais pensé qu'ils l'auraient tout simplement abandonné.

Harry renifla dédaigneusement. Vu l'importance qu'ils accordaient à la politesse et aux bonnes manières, on aurait pu penser qu'ils auraient eu au moins la courtoisie de le prévenir de leurs projets.

Peut-être était-ce la raison pourquoi garder son calme avait été aussi difficile, médita distraitement Harry. Ce n'était pas vraiment quand le danger était attendu que c'était difficile mais plutôt quand la vie vous jouait un mauvais tour.

Peut-être que si vous vous entraîniez sur quelque chose jusqu'à ce que ça devienne une seconde nature, vos chances de vous en rappeler quand vous êtes sous le coup du stress est plus facile.

Théorie intéressante, songea Harry, un peu surpris par sa propre acuité. Il faudrait qu'il demande à Ron et Hermione ce qu'ils en pensaient la prochaine fois qu'il les verrait.

Ron et Hermione. Harry essaya de faire passer la boule qui s'était formée dans sa gorge. Il pensa un moment à réveiller Hedwige pour envoyer une lettre. Mais à qui ? Et surtout pour dire quoi ? Harry savait que Sirius accourait à l'instant si jamais il l'appelait, tout comme les Weasley. Même le Dr Granger lui avait donné la permission de les appeler s'il avait besoin d'aide, mais rien n'avait changé. Ce n'était toujours pas sûr.

De plus, Harry admit dans un moment d'honnêteté qu'il n'était pas encore prêt à faire face à ses amis. Ses sentiments étaient encore trop embrouillés et trop récents, et comme si ça ne suffisait pas, il se sentait à moitié rongé par une jalousie amère. Il ne voulait pas avoir à observer les relations entre membres d'une famille aimante pour l'instant. Peut-être plus tard, mais pas maintenant. Pour l'instant, il voulait juste se remettre de ses blessures et soigner sa fierté blessée en privé.

Le professeur Dumbledore était un autre problème. Son directeur avait toujours insisté pour que Harry reste dans le monde Moldu avec les Dursley. A cause de quelque chose concernant une ancienne protection magique due au sang de sa tante. Si jamais Harry avouait sa situation précaire, qu'arriverait-il ? Les étudiants n'étaient pas autorisés à rester à Poudlard pendant les vacances d'été. Serait-il envoyé chez les services sociaux moldu ou sorcier ? D'ailleurs, est-ce que les sorciers avaient des services sociaux ? Est-ce que de nouveaux gardiens lui seraient attribués ? Est-ce que quelqu'un pourrait ? Entre la diffamation de Rita Skeeter et l'honneur douteux d'être le numéro un sur la liste noire de Voldemort, il était hautement improbable que les volontaires affluent.

Tout en réfléchissant à cela, Harry fut frappé par une terrible pensée. Et si Dumbledore traquait sa famille moldue et les malmenait jusqu'à ce qu'il le reprenne ! Harry frissonna, décidant qu'il devait empêcher ça à tout prix. Le rejet de sa famille l'avait blessé profondément mais ça ne voulait pas dire pour autant qu'il était impatient de se retrouver avec eux.

Non. Le mieux qu'il avait à faire était simplement de se taire jusqu'à ce qu'il puisse aller voir ses amis en toute sécurité. Tout ce que j'ai à faire et d'adopter un profil bas et de rester hors de vue, pensa Harry avec un sourire ironique. Tout comme à Privet Drive. S'il était chanceux, peut-être que personne n'en saurait jamais rien !

Harry se dérida et s'accrocha à cette pensée. Généralement, quand Ron lui écrivait un mot pour l'inviter au Terrier, il le faisait en avance et il informait toujours Harry de l'heure où ils arriveraient pour venir le chercher. Tout ce que Harry avait à faire était alors de répondre immédiatement et d'insister pour qu'ils le laissent venir au Terrier par ses propres moyens ou peut-être s'arranger pour qu'ils se retrouvent au Chaudron Baveur au lieu de Privet Drive. Il pouvait toujours dire que les Dursley refusaient de les recevoir à nouveau à cause de la farce de Fred et George. Ça pourrait marcher ! Ce n'est pas comme si quelqu'un venait régulièrement vérifier qu'il allait bien. Il ne manquait jamais à personne. Tout ce qu'il avait à faire maintenant était de régler les problèmes pratiques et à long terme.

Les Dursley n'avaient pas changé leurs habitudes pour lui et avaient insisté pour qu'il effectue le nombre de corvées nécessaires pour gagner son logement. Mais ils lui avaient donné de la nourriture, des vêtements et un toit. Il n'avait peut-être pas vécu dans le luxe mais il avait eu tout ce dont il avait besoin pour vivre. Tout ce que ça lui avait coûté était un peu de sueur et beaucoup d'agacement.

Ça aurait pu vraiment être pire, s'avoua l'adolescent. Bien pire. Il était peut-être abandonné et seul mais pas sans ressources. Harry n'avait jamais pris la peine d'informer son oncle Vernon et sa tante Pétunia de son héritage. Hagrid lui avait donné la clé de ce qui était maintenant son coffre à Gringott's quand il avait eu 11 ans. Il avait ainsi découvert à l'intérieur que ses parents lui avaient laissé une masse d'argent sorcier tout à fait conséquente. Harry s'en était depuis servi pour payer ses dépenses scolaires étant donné que son oncle Vernon avait refusé de financer son apprentissage magique.

Tout marchait comme sur des roulettes. Exception faite de ses vacances "impromptues" l'été avant sa troisième année, le garçon n'avait jamais eu l'occasion d'être pris d'une fièvre acheteuse. Même maintenant, il restait prudent et faisait preuve de tout le self contrôle dont il était capable tout en apprenant les bases de la gestion d'argent.

Mais désormais, en plus de ses frais de scolarité habituels, il devrait faire attention au prix du logement, des vêtements, de la nourriture, de ses nouvelles lunettes, du transport, des éventuelles dépenses médicales et Dieu seul savait quoi d'autre pour cet été et le suivant, ainsi que pour le reste de sa vie ! Harry commença à prendre conscience qu'il ne savait même pas s'il était en difficulté ou pas. Il n'avait aucune idée du coût de la vie mais à en croire l'oncle Vernon, c'était cher. Il n'avait aucune idée non plus de combien il y avait d'argent dans son coffre. Comment fonctionnait une banque sorcière ? Est-ce que Gringott's percevait des droits et payait des intérêts, comme dans les banques moldues ? Harry n'en avait pas la moindre idée. Jusqu'à maintenant, ce n'était pas vraiment une question qui le préoccupait.

Le prix d'une année à Poudlard semblait à peine entamer sa pile de Gallions, Mornilles et autres Noises. Harry avait calculé qu'il aurait assez d'argent pour payer l'école, subvenir à ses besoins après son diplôme jusqu'à ce qu'il s'installe et qu'il aurait encore bien assez d'économies. Il avait passé ses nombreuses heures à Privet Drive à rêver de ce qu'il ferait quand il s'en irait finalement pour de bon. S'il ne commençait pas à travailler directement, il aurait aimé prendre un peu de temps pour lui, ou bien entrer à l'université ou alors voyager. Il avait pensé une fois avec amusement à aller jusqu'au Brésil pour chercher son ami le boa constrictor.

Mais plus maintenant.

Un coup frappé à la porte fit brusquement lever les yeux d'Harry. Il regarda avec hésitation la porte s'entrouvrir pour laisser passer finalement la tête de Tom.

- Bonjour Mr Potter, dit-il gentiment. Désolé de vous déranger mais j'ai l'habitude de nettoyer à cette heure-ci.

- Bonjour Tom, et c'est Harry, s'il vous plaît.

Tom hocha la tête et observa le garçon. Il semblait bien mieux qu'hier soir, bien reposé, mais tendu par l'inquiétude. Il semblait extrêmement sombre.

Harry regarda passivement Tom inspecter la chambre. Il n'y avait pas grand-chose à faire, à part le lit. Il se leva obligeamment et se tint sur le côté pendant que Tom jetait un sortilège pour faire le lit et quelques autres pour épousseter rapidement.

- Merci, dit-il doucement une fois que le vieux sorcier eut terminé. Et merci de vous être occupé de moi hier soir.

- Ca fait partie de mon travail, Harry, sourit Tom. C'est toujours un plaisir de t'accueillir ici.

Le garçon leva les yeux vers lui, une sorte d'incrédulité blessée dans ses yeux verts expressifs.

- Vraiment ? demanda-t-il, étrangement hésitant. Enfin, je veux dire, je pensai qu'avec toutes les âneries dans la Gazette du Sorcier…et les autres trucs…Je n'étais pas sûr d'être le bienvenu.

Tom vint se placer en face du garçon et baissa les yeux vers lui, abasourdi. Pour la première fois depuis qu'il avait été ramené dans la communauté des sorciers, Harry Potter ressemblait à l'enfant qu'il était et non le légendaire "Survivant". Tom s'était douté que quelque chose clochait la veille, mais Harry était tellement exténué qu'il ne l'avait pas assommé de questions. Maintenant qu'il était certain que ses soupçons étaient fondés, il s'empressa de rassurer le garçon. Peut-être trouverait-il un moyen de lui venir en aide.

Devinant que cela allait créer encore plus d'angoisse chez le plus jeune, il ne répondit pas directement à la confession bégayante mais révéla, l'air de rien :

- Tu sais, Hagrid s'est arrêté pour me voir avant de partir en mission pour Dumbledore.

Harry resta silencieux mais leva un sourcil interrogateur. Tom, constatant qu'il avait l'attention du garçon, continua :

- Hagrid m'a parlé du Tournoi de Trois Sorciers et de Tu-Sais-Qui, dit-il en se retenant de sourire devant l'expression abasourdie de Harry. Il m'a demandé de garder mes yeux et mes oreilles ouvertes et de rapporter à ton Directeur tout ce qui pourrait être intéressant.

Cette fois-ci, la réaction du garçon le surprit. Ce n'était tout de même pas de la peur qu'il avait vu?

- Vous allez lui dire que je suis ici ?

Tom fut alarmé par la question craintive.

- Pourquoi ne me dirais-tu pas d'abord ce qu'il s'est passé ? suggéra-t-il raisonnablement.

Harry ne répondit pas immédiatement mais accrocha le regard de Tom pendant un moment, le plus vieux se sentant alors étrangement exposé. Apparemment, le garçon trouva ce qu'il cherchait étant donné qu'au bout d'un moment, il hocha la tête et se détendit quelque peu. D'abord hésitant puis avec plus d'empressement, l'adolescent commença à raconter ce qu'il s'était passé la veille et lui fit part de quelques questions qu'il avait occupé ses pensées depuis son réveil. A sa plus grande consternation, Harry en dit plus qu'il ne le voulait au début mais une fois qu'il eut commencé son récit, il ne put s'arrêter. L'expérience de barman de Tom y était clairement pour quelque chose. Il savait quand intervenir, quand poser quelques questions et quand il devait simplement s'asseoir et écouter.

Il fut choqué par les inquiétudes de Harry par rapport à Dumbledore et le réprimanda doucement.

- Harry, tu ne crois tout de même pas que Albus Dumbledore serait assez stupide pour te renvoyer chez ces horribles Moldus après qu'ils t'aient abandonné, n'est-ce pas ?

Harry haussa les épaules et étudia le tapis pendant une minute avant de marmonner :

- Je ne sais plus que croire. Je ne sais même pas ce que je dois faire.

Tom observa intensément le garçon pendant un moment avant de reprendre :

- Je te propose un marché, Harry, dit-il finalement, faisant lever des yeux surpris au jeune sorcier. Tu as subi un choc et je comprends que tu ais besoin d'un peu de temps pour te remettre. Je ne dirai donc pas au professeur Dumbledore où tu es…

Il s'arrêta et leva une main pour le mettre en garde quand Harry sourit avec soulagement.

- Je ne lui dirai pas où tu es. Mais je m'attends à ce que tu contactes le Professeur Dumbledore et tes amis. Mais tu peux régler d'abord tes problèmes. Ça te semble assez juste ?

Harry réfléchit un instant avant d'acquiescer à contrecœur.

- Excellent, dit joyeusement Tom en tapant sur l'épaule de Harry.

Il rit en entendant l'estomac du garçon annoncer qu'il était vide. Harry rougit légèrement avant de hausser les épaules avec un sourire embarrassé.

- Tu veux peut-être prendre un déjeuner tardif ? offrit gentiment Tom. Ou au moins un encas avant le dîner ?

Le sourire de Harry devint plus sincère.

- Oui, s'il vous plait. Est-ce que je peux emmener Hedwige aussi ?

- Bien sûr, répondit Tom en faisant signe au garçon de le suivre. On va d'abord aller à la cuisine. Et quand tu auras terminé, nous pourrons aller réserver ta chambre et tu signeras le registre.

Harry acquiesça distraitement en mettant ses chaussures, et réveilla sa chouette endormie avant de suivre Tom en bas. Hedwige hulula joyeusement sur l'épaule de Harry quand le vieux sorcier disparut dans la cuisine pour en revenir quelques minutes plus tard avec un repas léger pour Harry et elle. Quand Tom plaça la nourriture sur la table, elle descendit de l'épaule de Harry et ils attaquèrent avec délectation leur repas.

Tom regarda curieusement sa vielle chatte tachetée s'approcher de la table. Patches était un animal très loyal mais pas particulièrement amical avec les étrangers. Il fut ainsi complètement abasourdi quand le félin sauta sur les genoux du garçon, se roula en boule et commença à ronronner. Harry sourit doucement, caressant automatiquement la fourrure soyeuse.

Il y eut une brève "dispute" quand Hedwige prit ombrage de l'attention que son maître portait à l'autre animal mais Harry régla rapidement le problème. Tom sourit gentiment. Même si ce n'était pas le cas, s'il avait encore eu le moindre doute sur l'état mental d'Harry à cet instant, ça n'aurait plus été le cas désormais. Patches était l'autorité absolue en ce qui concernait le tempérament humain. Si elle se sentait bien en compagnie du garçon, il n'avait absolument rien à craindre de Harry Potter.

Quand le Gryffondor eut terminé son repas, il suivit aimablement Tom jusqu'au registre. Il accepta la magnifique plume d'aigle avec un "merci" et la trempa dans l'encrier. Tom attendit puis fronça les sourcils quand Harry se figea et pâlit brusquement.

- Harry ? appela-t-il, hésitant. Harry, mon gars, qu'est-ce qui ne va pas ?

Le garçon fit face à l'aubergiste.

- Mais à quoi est-ce que je peux bien penser ! Je ne peux pas rester ici ! s'exclama-t-il en regardant autour de lui avec affolement. C'est le premier endroit où ils me chercheront, dit-il en indiquant le registre qui restait ouvert à la vue de tout le monde. Tout ce qu'ils ont à faire est de jeter un coup d'œil au registre.

Tom leva pacifiquement les mains pour essayer de calmer le garçon.

- Harry, HARRY ! aboya-t-il quand les yeux verts de Potter commencèrent à regarder autour et qu'il devint évident qu'il songeait à la fuite. Tu ne peux pas t'enfuir comme ça ! Où irais-tu ?

- Je…je ne sais pas, admit le garçon quand il réalisa que ses projets étaient déjoués.

Il se calma avec un gros effort et se tourna anxieusement vers Tom.

- Je pourrais peut-être trouver un endroit dans le Londres Moldu et me chercher un travail. Pourriez-vous garder ma malle pendant que je vais voir ? Est-ce que vous savez s'il y a certaines règles contre les chouettes ? Et combien est-ce que je vous dois pour la nuit ? demanda-t-il à toute vitesse.

Tom réfléchit rapidement. Le garçon était apparemment encore affolé. Tout bien considéré, il était surprenant qu'il puisse réfléchir aussi clairement dans cet état. Dans tous les cas, Tom n'avait nullement l'attention de laisser le héros du monde sorcier se débrouiller tout seul et disparaître dans le Londres Moldu. Il observa spéculativement le garçon. Ce n'était encore qu'un enfant mais il était rempli de détermination et d'intelligence.

- Viens avec moi, Harry, dit-il finalement, attrapant l'épaule du garçon et l'entraînant vers la cuisine. Je voudrais te montrer quelque chose.

Harry suivit sans protester alors que Tom le guidait à travers la cuisine, passait une porte et grimpait un escalier étroit. Quand ils s'arrêtèrent finalement, ils se trouvaient dans une petite pièce au-dessus de la cuisine. Harry regarda autour de lui avec curiosité. La pièce avait été visiblement inutilisée pendant des années. Tout était recouvert par une épaisse couche de poussière. Ce n'était pas aussi fantaisiste que la chambre dans laquelle il avait dormi mais c'était confortablement meublé et il y avait un cabinet de toilette adjacent.

- C'était ma chambre quand j'ai commencé à travailler ici, se souvint Tom avec plaisir. J'y ai ajouté plusieurs autres pièces quand je me suis marié et je reste là-bas maintenant.

Il jeta un nouveau coup d'œil critique au garçon.

- Il y a toujours tout un tas de choses dont une seule personne ne peut pas s'occuper. Si tu en as envie, tu peux rester ici et donner un coup de main. Tu ne seras pas un client et tu n'auras donc pas à signer le registre. Tu pourras gagner l'utilisation de cette chambre et tous les repas que tu prendras. Si jamais tu gagnes plus, je pourrais te payer.

Tom fit une pause pendant un instant avant de continuer.

- Tu me ferais une énorme faveur. Qu'en dis-tu ?

Harry ne répondit pas immédiatement mais Tom vit la lueur de détermination dans ses yeux.

- C'est vous qui me faites une faveur, répondit-il finalement avec un sourire reconnaissant. Par quoi dois-je commencer ?


Voilou ! J'espère que ça vous a plu ! Reviews please (c'est dingue, je suis devenue complètement accro à ces petites choses...). Bizoos et à la pochaine !