Salut tout le monde !
Déjà désolée pour le looooooong retard mais je suis en pleine période d'exams (aïeaïeaïe !) et donc j'ai fait ce que j'ai pu pour mettre à jour le plus vite possible. J'espère que vous me pardonnerez ! Mais après, ça devrait aller mieux. Je termine le 25 mai et après, je suis en vacances (elle est pas belle la vie ? J'adore la fac ! On a jamais cours ! hihihi) donc je pourrai prendre un rythme plus normal si ce n'est plus rapide. D'ailleurs, j'ai déjà repéré les prochaines fics que je voudrais bien traduire. Bref, j'arrête mon blabla. Côté disclaimer, rien de neuf, tout à JKR et Wishweaver et la trad à moi !
RAR :
Florilège ; Hey ! T'as trouvé mon surnom cachée ! Mais bon, j'update vite sur cette fic vu qu'il n'y a qu'à traduire ! Pas de pb d'inspiration ou de beta cruelle qui n'a aucun scrupule à laisser son auteuze se faire laminer par des revieweuses en colère. Pfff, vraiment. Bon, je te pardonne l'insultante infidélité que tu m'as faite en allant lire les prochains chaps…Mais t'inquiète, je me vengerai qdm (Je suis pas Gryffondor ascendant Serpentard pr rien :p). Bizoos.
Nymphodora Tonks : Je suis toujours aussi ravie que cette fic te plaise. Et oui, ça s'arrange pour notre ryry adoré ! Voilà la suite. Bizoos ma tite nymphe que j'aimeuh.
Onarluca : Merci pour ta review encourageante. Bizoos.
Gaelle Gryffondor : Merci beaucoup pour tes 3 reviews et t'en fais pas je continue sans aucun problème. Bizoos
Eiliss : Coucou toi ! Je suis contente que ça te plaise toujours. Et je fais de mon mieux pour maintenir un rythme assez rapide mais bon, je garantie pas que ça continue vu que les chapitres vont aller en s'allongeant. Mais vu que ce sera les vacances, ça ne devrait pas changer grand-chose. En tout cas, merci pour tes reviews. Bizoos.
The-insane-demon : Coucou ptite Eidole ! Merci beaucoup pour tes compliments. Voilà la suite ! Bizoos et à plus sur msn.
Ptronille : Voilà la suite. En espérant que ça continue à te plaire. Bizoos.
Solanor : Voilà la suite ! Merci beaucoup pour tes encouragements, ça fait toujours plaisir. Bizoos.
Mushu Merci pour tes compliments. Voilà la suite ! Bizoos.
Neyarchess : Tu sais que j'adore tes reviews toi ! Franchement, elles me font toujours autant plaisir de les lire et par Merlin ! Qu'est-ce qu'elles sont motivantes !lol. Merci énormément pour tous tes compliments, y a rien de mieux pour m'encourager à continuer cette traduction. Donc un gros merci pour tout ça. Je suis vraiment ravie de pouvoir te compter comme revieweuse attitrée à cette fic. Bizoos.
DarkLeeloo : Coucou toi ! Contente de te voir par ici ! Et je compatis pour tes problèmes d'informatique…J'ai été obligée d'envoyé mon ordi à la réparation et là, je me sentais toute perdue…Je savais plus quoi faire de mes soirées (ben ouais, entre msn et feufeunet….lol). Mais bon, j'ai trouvé un substitut en attendant : la PS2. Au fait, pourquoi je te raconte ça moi ? Désolée. Tout ça pour dire que j'espère que ça va s'arranger rapido !;). En tout cas merci beaucoup pour tes deux supers reviews ! Elles m'ont beaucoup touchées et tu sais que tu m'as vraiment fait le plus beau compliment qu'on puisse faire à une traductrice quand tu m'as dit qu'on ne sentait vraiment pas que c'était justement une traduction. Donc merci beaucoup. Et pour répondre à ta question, je suis en première année de droit ! Surprise ?lol. Pour répondre à toutes questions, je te laisse découvrir au fur et à mesure des chapitres ! ;). Moua ? Sadique ? Meuh non ! Je ne fais que ménager le suspense ! lol. Sinon, la fic en anglais est presque terminée et elle devrait faire un peu plus de 30 chapitres, donc tu vois, j'ai de la marge ! ;). Pas la peine de me remercier pour la review sur "Souffrance" : ct un plaisir !
Bizoos.
PS : si jamais t'as un peu de temps, tu peux aller lire ma ptite fic (pas si ptite que ça ! Elle a djà 16 chapitres !). Ca s'appelle Affronter ! Je serai ravie de te voir par chez moi :D
Thealie : Coucou ma ptite puce à moi ! T'inquiète pas pour Ryry va ! Tu vas voir comment il s'est arrangé dans ce chapitre. Oui, j'en conviens le miroir est bizarre mais moi je l'aime beaucoup. Pour savoir la cause qui a fait que Tom a gardé Harry avec lui…et bien, je pense que c'est parce qu'il l'aime bien et qu'il avait envie de l'aider, tout simplement. Mais tu verras comment évolue leur relation. J'aime beaucoup le personnage de Tom dans cette fic. Il est vraiment génial ! Pour la réaction de l'Ordre…Et ben, ça va pas être triste, je te l'assure(surtout celle de sirius, comme tu peux t'en douter…mdr !). Mais bon, faut déjà qu'ils percutent que quelque chose cloche. Enfin, je n'en dis pas plus. Tu verras bien ! Bizoos tite puce.
Le Saut de l'Ange : Saluuuut ! C bizarre quand même que tous les auteurs soient accros aux reviews. Mystère…lol. Je suis contente que tu aimes le concept d'un ryry (j'adore t'embêter ac ce surnom stupide ! ;)) qui bosse au chaudron baveur. Vaut mieux d'ailleurs parce que c'est un peu l'élément central de la fic. Enfin, bon, je ne vais pas te dévoiler toute l'intrigue quand même ! ;). Mais va-t-il se faire repérer ? hin hin hin, moi je sais lalalalèreuh mais je te dirai rien ! hihihi. Je suis très cruelle, je sais ! Mais j'assume. Bizoos.
Draya Felton : Merci beaucoup pour ta review ! Ca m'a fait super plaisir et je me dépêche de te mettre la suite ! Bizoos.
Chapitre 6 – Installation
Jeudi 6 juillet 1995
Après presque une semaine au Chaudron Baveur, l'étrangeté de la situation s'estompa et Harry commença à s'habituer à sa nouvelle routine quelque peu inhabituelle. Avec un peu de chance, une meilleure solution pourrait être bientôt trouvée, mais pour l'instant, il travaillait la nuit, se déplaçant à pas de loup dans le bar après que les clients soient partis ou se soient retirés dans leurs chambres pour la nuit. A cet instant, il était dans la cuisine à mettre la bouilloire à chauffer, préparer les couverts et faire toutes les petites choses nécessaires pour que tout soit prêt pour le petit déjeuner.
Un carillon sur le mur attira l'attention du garçon…l'horloge indiquait maintenant "Il est temps de mettre la table". Le Chaudron Baveur ne tarderait pas à ouvrir. Dans à peu près une heure, Harry devrait retourner à l'étage. Avec un petit soupir abattu, il attrapa quelques couverts et endossa sa cape d'Invisibilité avant d'entrer dans la salle principale. Bien qu'il soit bien mieux dans sa chambre au-dessus de la cuisine qu'il ne l'avait jamais été dans la deuxième chambre de Dudley, ou le placard sous l'escalier, Harry s'irritait du fait qu'il doive continuellement rester hors de vue. Tom avait mis des charmes de silence sur sa chambre, sur les escaliers arrières et sur la cuisine ce qui lui permettait de ne pas marcher sur la pointe des pieds sans arrêt. Mais ça lui rappelait désagréablement toutes les fois où il avait été dans sa chambre à Privet Drive "en silence et en faisant semblant de ne pas être là".
Pas qu'il se plaigne, loin de là. Il y avait sûrement pire que de rôder furtivement dans l'auberge la nuit et il était très reconnaissant pour le travail et la chambre. C'était juste un petit peu trop calme et trop solitaire la nuit et parfois Harry trouvait qu'il avait un peu trop de temps pour penser. Il avait dû ruminer les évènements de la Troisième Tâche un bon milliers de fois.
Le garçon grimaça alors qu'il commençait à déposer rapidement les couverts sur les tables. Au moins, le comportement qu'il avait eu lors de sa première nuit de travail ne s'était pas répété. Merci mon Dieu pour les sorts de silence de Tom. A un moment, il était en train de récurer consciencieusement le sol et la minute d'après…et bien, en fait, il ne savait pas vraiment ce qu'il s'était passé.
Ce n'était rien de spécial, juste une pensée en l'air. Le sentiment que pour le moment, il était en sécurité. Il n'y avait aucun mage noir ici. Sa plus grosse préoccupation à cet instant était le sol qu'il était en train de nettoyer.
Et là, c'était arrivé. Son sentiment de gratitude s'était transformé en une vague de soulagement quasiment hystérique.
S'il n'avait pas déjà été à quatre pattes, Harry était presque sûr qu'il serait tombé. Son estomac se noua et son corps commença à trembler, comme frappé par une réaction tardive.
Harry essaya d'abord d'écarter cette vague d'émotion indésirable en s'emparant de sa brosse et commença à récurer le sol encore plus vigoureusement qu'avant. L'activité physique s'était souvent révélée utile quand il avait besoin d'un exutoire. Le vol et le Quidditch étaient ses favorites, bien sûr, mais toutes ses stupides corvées qu'il avait fait à Privet Drive avaient le même effet. Harry avait "enfoui" maints problèmes dans le jardin très prisé de Pétunia Dursley mais cette fois-ci, ça ne semblait pas fonctionner. Furieux contre lui-même, il avait serré de toutes ses forces ses poings tremblants, contracté la mâchoire et fermé les yeux, bien décidé à garder tout à l'intérieur. Il était en sécurité, bon sang ! Il n'y avait aucune raison de réagir ainsi.
Les années passées avec les Dursley, en particulier Dudley, avaient appris à Harry à intérioriser ses sentiments. Une cible qui refusait de réagir était beaucoup moins amusante. Il s'était ainsi exercé à garder un visage impassible, même quand il bouillait littéralement de sentiments refoulés. Seuls ses yeux le trahissaient quand il se mettait à briller dangereusement à chaque fois qu'il était énervé.
Faire face avait été difficile par moments, mais Harry était optimiste et résistant par nature. Il avait prouvé qu'il pouvait être patient et s'adaptait à toute sorte de situation, tout en encaissant les coups sans broncher. Parfois, il s'abandonnait à la colère ou aux larmes, mais c'était l'affaire de quelques minutes et personne n'était au courant. Il pouvait occasionnellement laisser sa mauvaise humeur transparaître quand il était trop exaspéré. Harry ne perdait pas souvent son sang-froid, préférant traiter ceux qu'ils l'ennuyaient avec une froideur polaire, mais quand il le faisait, il était impressionnant. Sirius, Ron et son pire ennemi, Draco Malefoy, pouvaient en témoigner.
Mais cette nuit-là avait été bien plus qu'impressionnante. Les événements récents, les plus anciens, tout avait semblé lui tomber dessus d'un seul coup. Peu importe que ce soit un moment déterminant de sa vie ou un événement sans grande importance. Une suite sans fin d'images avait défilé dans sa tête : Voldemort, son enfance malheureuse, les Détraqueurs, le favoritisme de Snape, Cedric, ses parents, les disputes stupides qu'il avait eu avec Ron et Hermione, Sirius, Pettigrew, la perte de tous ces points pendant sa première année, toute sa seconde année, le Ministre Fudge, son placard, son récent abandon…
C'était finalement trop pour lui. Toute son indignation, sa colère, sa haine, sa frustration, sa peur, son ressentiment et sa douleur débordèrent avant même qu'il ne puisse les retenir.
Le cri de désespoir qu'il avait réussi à grand peine à retenir quand Molly Weasley l'avait serré dans ses bras à l'Infirmerie de Poudlard fut soudainement libéré. Harry se retrouva ainsi en train de gémir, de se lamenter, de fulminer, en serrant les poings et en grinçant des dents dans un élan de Je-suis-un-gentil-garçon-qu'est-ce-que-j'ai-fait-pour-mériter-ça qui aurait fait passer Dudley pour un amateur.
Harry alla chercher d'autres couverts en argent, grimaçant à ce souvenir. Jusqu'à maintenant, il ne se serait jamais cru capable de se comporter comme ça. Il avait continué à chialer ainsi pendant un petit moment, incapable de songer à s'arrêter tant qu'il n'aurait pas tout évacué. Si c'était ça "pleurer un bon coup", ses camarades féminines pouvaient se le garder. Personnellement, Harry avait trouvé l'expérience très proche de la dernière fois où il avait vomi. Le corps se sentait peut-être mieux après mais le processus et la perte totale de contrôle n'étaient pas vraiment agréables.
En parlant de contrôle, Harry prit soudainement conscience qu'il avait été chanceux de ne pas perdre le contrôle de sa magie. En fait, il avait été très chanceux depuis son arrivée le samedi soir…ou le dimanche matin ? Quand Hedwige et lui étaient descendus avec Tom pour manger et s'enregistrer, le Chaudron Baveur était bizarrement désert. Tom lui avait expliqué plus tard que les dimanches étaient habituellement tranquilles sur le Chemin de Traverse. Dans tous les cas, personne ne l'avait remarqué et il n'avait attiré l'attention de personne quand il avait crié.
Pendant ce temps, il avait terminé de préparer la salle et l'horloge indiquait désormais : "Presque l'heure d'ouvrir". Harry jeta un dernier regard autour de lui. Les tables étaient mises, les salières et poivrières pleines, le sol nettoyé, les chaises à leur place…tout semblait en ordre. Il lui restait juste assez de temps pour manger un morceau et boire une tasse de thé avant de regagner sa chambre en remettant sa cape d'invisibilité.
Harry eut un sourire désabusé tandis qu'il montait les escaliers. Hedwige avait hanté la cuisine alors qu'il commençait à se calmer. Il s'était roulé en boule, sa tête reposant sur ses bras, et s'était laissé emporter par une vague d'épuisement tout en reniflant de temps à autres quand elle était arrivée.
La chouette s'était posée à côté de lui et avait hululé gentiment alors que ses grands yeux jaunes intelligents brillaient d'inquiétude. Harry avait finalement levé la tête en souriant tristement avant de la rebaisser, honteux. Hedwige avait continué à hululer, mettant Harry mal à l'aise. Il savait qu'elle s'inquiétait mais comment diable pouvait-il lui expliquer ? Quand il avait senti Hedwige frotter sa tête contre sa main, il l'avait automatiquement tendue, pensant que la chouette voulait être caressé. Mais l'oiseau avait visiblement d'autres intentions. Harry avait soulevé un sourcil quand il avait senti sa serre frottait sa paume et laisser tomber quelque chose dans sa main.
Harry avait froncé les sourcils en essayant d'identifier la chose par le toucher. C'était quelque chose qu'il ne connaissait pas, et, par conséquent, il abandonna et leva la tête pour voir. Il s'était alors rendu compte avec horreur qu'il tenait dans sa main les cadavres de plusieurs souris. Ah. Hedwige avait été chassé.
A cet instant précis, Harry avait été reconnaissant de sa petite crise de larmes et l'épuisement qui s'en était suivi. Ça lui avait évité de faire un bond de trois mètres et de faire une remarque très intelligente du style "Oh ! Beurk !" qui aurait certainement vexé profondément l'oiseau bien intentionné.
A la place, il l'avait remercié et avait insisté pour qu'elle commence sans lui… il n'avait pas très faim. Elle avait repris toutes ses souris sauf une et lui avait gentiment mordillé le doigt avant de quitter la pièce dans un battement d'aile. Harry avait fixé l'endroit par où elle était sortie pendant un moment, pas vraiment sûr de ce qu'il devait faire. Hedwige appréciait peut-être les souris mortes mais pour sa part, Harry n'avait pas un goût très prononcé pour ce genre de nourriture. Et ce ne serait probablement jamais le cas. Mais elle avait partagé avec lui son butin chèrement acquis et cela lui semblait impoli de jeter la souris.
Patches avait alors pointé le bout de son nez et avait permis à Harry de résoudre son dilemme tout en cimentant sa relation avec la chatte en lui donnant l'infortuné rongeur à manger.
Quand on parle du loup…
Harry sourit en voyant la chatte qui attendait près de sa chambre.
- Bonjour Patches, dit-il en s'arrêtant pour lui gratter les oreilles et le menton avant d'entrer dans sa chambre.
Tom possédait des chats même avant qu'il ne vive dans la chambre au-dessus de la cuisine et il y avait ainsi une petite trappe à sa porte. Patches pouvait alors aller et venir comme bon lui semblait mais elle avait pris l'habitude d'attendre Harry tous les matins, remuant paresseusement sa queue et ronronnant bruyamment.
Harry bailla et s'étira, fatigué mais pas pressé d'aller au lit tout de suite. Il jeta à la place un coup d'œil satisfait à sa nouvelle maison. Il était vraiment difficile de croire que cet endroit accueillant avait été un bazar poussiéreux et plein de toiles d'araignée quelques jours auparavant.
La vieille chambre de Tom était devenue bien plus chaleureuse et accueillante une fois la couche de poussière de saletés retirée. Le nettoyage des fenêtres avait beaucoup aidé aussi. La pièce s'était considérablement éclaircie depuis que le soleil pouvait passer à travers les vitres étincelantes.
La chambre était assez spartiate, avec des murs blancs, un sol en parquet et une petite cheminée qui était, selon Tom, uniquement pour le chauffage. C'était bien plus spacieux qu'il ne le pensait au départ, facilement aussi grande que la plus grande chambre des Dursley, peut-être même plus.
Harry promena son regard sur son travail avec satisfaction. Le premier travail "officiel" que Tom lui avait donné avait été de rendre la pièce habitable. L'aubergiste lui avait montré où tout ce dont il pourrait avoir besoin était rangé et l'avait laissé. Ne voyant aucune raison de tarder, Harry était allé chercher des produits d'entretien et s'était mis au travail. A sa plus grande surprise, il avait découvert tout un assortiment de meubles en chêne caché sous la poussière. Le mobilier était assez masculin avec des lignes simples et classiques et très peu d'ornements. Heureusement, le lit avait recouvert d'un drap pour préserver le matelas mais la coiffeuse, le bureau, l'armoire, la table de nuit et les étagères avaient nécessité un rigoureux nettoyage, tout comme les murs, la salle de bains et le sol.
Tom était venu vérifier ses progrès quelques heures plus tard. Il avait apporté des draps propres, des rideaux et quelques autres objets et était arrivé juste au moment Harry terminait. Le garçon avait noté avec amusement que Tom avait également apporté quelques produits d'entretiens supplémentaires, apparemment dans l'intention de lui donner un coup de main, et avait semblé surpris de trouver le travail déjà terminé. Harry avait sourit avec un plaisir quelque peu embarrassé quand Tom avait regardé autour de lui, la bouche ouverte par la surprise et avait rougi quand l'aubergiste lui avait joyeusement tapé sur l'épaule en lui disant que la pièce n'avait jamais était aussi belle depuis des années.
Le premier nettoyage avait été le plus gros du travail. Après ça, il n'avait pas fallu longtemps pour que tout soit en ordre. L'ajout de quelques touches personnelles avait fait une grande différence dans l'ambiance de la chambre. Ca et la combinaison de couleurs, bien sûr. Grâce à Tom, le lit et les fenêtres étaient désormais parés aux couleurs des Gryffondors. Des serviettes de toilettes écarlates et jaunes s'empilaient sur les étagères dans le cabinet de toilette. La nouvelle brosse à dent rouge de Harry se trouvait dans un verre sur le lavabo et un petit réveil doré trônait sur la table de nuit. Cela commençait à ressembler à la tour Gryffondor modèle réduit. Harry eut un petit rire et continua son observation émerveillée. Même après cinq jours, il était toujours choqué de voir ses propres affaires disséminées un peu partout.
Pour la première fois depuis qu'il avait commencé Poudlard, Harry avait complètement défait sa malle. Même maintenant, il se questionnait sur l'intelligence de son acte – si jamais il avait dû partir de tout urgence, il y avait de grande chance pour qu'il oublie quelque chose – mais il n'avait pas pu résister au désir d'avoir une chambre normale pour une fois.
Alors, il avait fait un compromis.
Toutes les affaires qu'il pouvait facilement ranger si jamais les choses tournaient mal décoraient désormais la pièce. Ses livres d'écoles trônaient fièrement sur les étagères à côté de son bureau. Les quelques objets magiques qu'il avait acquis depuis quelques années étaient éparpillés un peu partout. Le Scrutoscope de poche que Ron lui avait ramené d'Egypte et le nécessaire à balai qu'Hermione lui avait offert étaient bien en vue. La cage d'Hedwige était sur l'armoire et ses devoirs d'été, à des stades d'avancement variés, étaient posés en vrac sur le bureau. Harry leva les yeux au ciel quand il imagina la réaction des Dursley si jamais il avait fait ça à Privet Drive. Les seuls devoirs lui auraient certainement coûté quelques heures dans le placard.
Mais il n'avait pas tout sorti tout de même. Tout ce dont il pouvait avoir besoin en cas d'urgence (argent, nourriture, quelques vêtements), ses fournitures scolaires dont il ne servait pas durant l'été (son chaudron, par exemple) et quelques objets qu'il ne supporterait pas de perdre (comme le précieux album photos qu'Hagrid lui avait donné, la Cape d'Invisibilité de son père et son Eclair de Feu) avaient été soigneusement rangé. Juste au cas où, songea Harry en pliant sa cape et en la rangeant.
Le temps que Harry se douche, se lave les dents et se mette en pyjamas, le soleil commençait à se lever. Il s'était rendu compte que s'endormir était plus facile avant que le soleil ne soit trop haut. Il nettoya alors rapidement de la cage d'Hedwige, remit de l'eau fraîche et un peu de nourriture avant de grimper péniblement dans son lit. Il y avait autre chose qui était bien avec cette nouvelle situation, pensa Harry en s'installant confortablement sous ses couvertures. Hedwige était bien plus heureuse. Elle adorait pouvoir aller et venir à sa guise. Harry sourit doucement alors que ses yeux se fermaient lentement. Ce n'était pas une mauvaise situation, vraiment. Même si le fait d'avoir ses jours et ses nuits échangé était un peu bizarre…
Tom secoua la tête avec perplexité quand il entra dans la cuisine. Il ne pouvait toujours pas croire à quel point les choses s'étaient bien arrangées.
Son offre de travail et sa vieille chambre n'avaient été qu'une inspiration du moment, une tentative de garder le garçon en sécurité sans pour autant le blesser dans sa fierté. Il ne perdait pas d'argent en laissant Harry habiter dans la chambre. Harry pouvait très bien resté ici gratuitement aussi longtemps qu'il le voulait sans pour autant inquiéter Tom. Et le Chaudron Baveur pouvait bien prendre en charge le prix d'un repas pour une personne mais quelque chose lui disait que Harry n'aurait pas accepté ça.
Mais Potter restait très jeune et Tom n'aurait jamais pensé qu'il serait aussi compétent vu son âge. Il savait que Harry était quelqu'un de calme et de bien élevé et comme le reste de la communauté sorcière, il avait supposé que Harry avait eu une vie relativement facile. Harry avait été caché dans le monde moldu après la mort de ses parents et jusqu'à sa réintroduction dans le monde sorcier il y a presque quatre ans, personne ne savait où il était ou comment il allait. A de très rares occasions, il y avait un petit article dans la Gazette du Sorcier sur "Le Survivant a été vu !". Parfois, ces reportages étaient accompagnés par une photo imprécise et distante mais dans l'ensemble, Harry Potter restait un mystère pour tous.
Tom se demandait si Harry savait ce qu'il représentait pour le monde sorcier. Il y avait peu de chances. L'aubergiste se rappela avec plaisir la première fois que Hagrid avait amené Harry au Chaudron Baveur et la surprise perplexe du garçon quand il avait vu l'accueil qu'on lui réservait. Il avait alors pensé que c'était dû au fait que Harry avait été protégé par sa famille moldue. Ou alors qu'ils n'étaient pas au courant eux-mêmes. Comment des Moldus pourraient-ils comprendre ces horribles années avec Vous-Savez-Qui au sommet de son pouvoir ? Il était difficile, même pour ceux qui avaient vécu ça, de décrire le trouble, la confusion et la peur absolue que la campagne de terreur des Mangemorts avait engendré. Quand Harry avait réussi à survivre au sort mortel et avait détruit le pouvoir de Vous-Savez-Qui, ça avait été grisant…comme les premiers rayons de soleil après une tempête particulièrement violente et sauvage.
Tom vérifia rapidement la salle avant de rentrer dans la cuisine. Ça doit ressembler à ça quand on a un elfe de maison, songea-t-il, sidéré. Tout était prêt pour le rush du petit déjeuner. Tom eut un petit rire ironique. Aucune capacité…ben voyons. L'installation de Harry ressemblait à des vacances mais pour lui. Il pensait lui avoir accordé une faveur, en plus d'un peu de charité désintéressée. Il s'était attendu à devoir tout apprendre à l'adolescent. Quand il était venu vérifié l'avancée du ménage le premier jour, il avait pensé trouver le garçon en train de se débattre avec le désordre et s'était préparé à entrer en coup de vent pour prendre le relais. A la place, il avait gagné un employé efficace et consciencieux.
Il vérifia ses boîtes d'ingrédients et les trouva pleines. Tout ce qu'il avait à faire était de vérifier que les sortilèges qui gardaient la nourriture fraîche n'avaient pas besoin d'être jetés à nouveau. Tom regarda autour de lui avec perplexité. C'était ridicule. Impossible. Le garçon n'avait même pas quinze ans et il possédait déjà les compétences d'une femme de ménage saisonnière. A ce rythme là, Harry Potter allait gagner le droit de rester gratuitement au Chaudron Baveur jusqu'à la fin de sa vie. Spécialement depuis le fiasco de la liste…
Tom soupira en se rappelant de l'erreur qu'il avait fait. Il avait écrit une liste de tâches qui devaient être faites et l'avait donné à Harry pour le guider. En fait, ces travaux pouvaient être accomplis sur plusieurs jours mais il avait oublié de le préciser à Harry. Il avait complètement abasourdi le lendemain quand il était descendu et qu'il avait vu que tout avait été fait.
Il avait d'abord cru que Harry avait mal compris et s'était servi de sa baguette. Il avait préparé le petit discours "Tu sais, tu n'es pas sensé utiliser la magie en dehors de l'école" pour plus tard mais quand il était entré dans la cuisine et avait trouvé Harry endormi sur la table. Il avait dû s'assoupir en attendant que son thé infuse. Un seul regard au garçon épuisé et Tom avait su qu'il n'avait pas utiliser la magie. La peau rouge et irritée de ses mains était également un témoignage muet de ça. Il ne pouvait toujours pas y croire. Il y avait au moins 25 tâches à accomplir sur cette liste. Harry avait dû s'activer comme une abeille toute la nuit pour pouvoir tout faire.
Le garçon avait semblé embarrassé mais il s'était contenté de hausser les épaules quand Tom lui avait demandé pourquoi il avait cru qu'il devait tout faire d'un seul coup. Tom avait remarqué qu'il faisait ça souvent. Surtout quand sa famille moldue venait dans la conversation.
Tom se tint à la porte entre la cuisine et la salle en regardant autour de lui, réellement impressionné. Harry devait y passer vraiment un bon nombre d'heures. Il pensait qu'il avait éclairci le problème mais peut-être qu'il devrait lui arranger des horaires. Le garçon n'avait pas besoin de gagner le prix da chambre pour l'été en une seule semaine. En fait, il n'avait pas dit explicitement au garçon ce qu'il devait pour la chambre et la nourriture, pas plus qu'ils n'avaient parlé du montant des gages. Harry était quelqu'un de tellement reconnaissant qu'il pensait peut-être, et même très vraisemblablement, que tous ses efforts remboursaient équitablement son logement. Tom se frotta pensivement le menton. Il irait parler à Harry plus tard et il mettrait les choses au point. Il arriverait peut-être à le convaincre d'écrire à Dumbledore.
Le bruit d'un carillon attira son attention. L'horloge du mur indiquait désormais "Tu es en retard". Tom jura à voix basse et se dépêcha d'aller ouvrir les portes. Harry Potter était une énigme qui devrait attendre pour l'instant.
Un petit groupe de propriétaires du Chemin de Traverse attendait à la porte qu'il veuille bien ouvrir. Tom s'excusa pour le retard et les fit entrer.
- Mince alors, Tom ! commenta Florian Fortarôme en jetant un coup d'œil appréciateur autour de lui. Le Chaudron est vraiment bien ! As-tu arrêté de manger et de dormir ?
Tom leur fit son sourire édenté, ravi qu'ils l'aient remarqué. C'était passé inaperçu au début mais après plusieurs nuits de travail, les efforts de Harry commençaient à se voir. Tom gardait le Chaudron Baveur aussi propre que possible mais il n'avait pas toujours le temps d'accorder à l'endroit autant d'attention qu'il le mériterait.
- Bien sûr que non, Florian, répondit-il joyeusement. J'ai engagé une aide pour l'été. Un élève de Poudlard. Je dois avouer qu'il travaille dur.
- Ah bon ? Je devrai peut-être essayé de te le voler, plaisanta le gérant de Fleury et Bott. Il pourrait réorganiser mon arrière-boutique. Combien tu le payes, Tom ?
- C'est vrai, Tom, ajouta Mme Guipure en souriant timidement. Tu sais combien il est difficile de trouver un bon employé de nos jours.
Tom fronça les sourcils pensivement. Il avait essayé de trouver un moyen de sortir Harry du Chaudron Baveur. Le travail de nuit avait commencé par accident à cause du sommeil perturbé de Harry. Que le garçon travaille de nuit était une bonne idée et, de plus, ça lui permettait de rester hors de vue mais Tom se sentait mal par rapport à ça. Harry ne s'était pas plaint mais ce style de vie solitaire n'était pas bon pour lui. Il semblait aller mieux que la nuit où il était arrivé mais il paraissait encore un peu déprimé. Sortir un peu lui remontrait peut-être le moral.
- Je pourrai voir si ça l'intéresse de faire un peu de travail supplémentaire si vous voulez, dit-il finalement. Il pourrait aimé l'idée de gagner un peu d'argent supplémentaire pour ses frais scolaires mais en ce moment il travaille de nuit. Même s'il est d'accord, il lui faudra un peu de temps pour s'organiser.
- Tom, on ne faisait seulement marcher, commença Florian mais Tom secoua fermement la tête.
- Non, vraiment. Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit aussi rapide, répondit-il en faisant un geste de la main qui embrassait la salle et le bar. Je ne vais pas tarder à être à court d'idées pour savoir quoi lui faire faire, grimaça Tom avant de continuer. Il a déjà commencer à travailler sur ses devoirs de vacances et je crois qu'il en a déjà fini un ou deux.
Il fit une pause un moment, se demandant ce qu'il pouvait dire.
- Il a eu un choc assez important il y a quelques jours et il semble plus heureux quand il est occupé.
- Et bien, nous devons le rencontrer avant tout, dit le gérant de Fleury et Bott. En admettant que le garçon soit d'accord, bien entendu. Comment s'appelle-t-il de toute façon ?
Ce n'était pas une question à laquelle Tom était prêt à répondre. Il gagna alors un peu de temps en remplissant les tasses de thé et en demandant des nouvelles à tout le monde. Leur dire que le garçon était en fait le Survivant n'était certainement pas la meilleure chose à faire pour le moment mais il ne pouvait pas retarder le moment de répondre plus longtemps. Admettre que le prénom du garçon était Harry n'était pas non plus une bonne idée. Harry était un prénom assez commun mais ça semblerait trop évident. Quel est son deuxième prénom, déjà ? songea rapidement Tom. James. Pas mal, ça. Un peu pompeux, quand même, et ça pourrait alarmer quelqu'un, d'autant plus que Harry ressemblait comme deux gouttes d'eau à son père. Quel est le diminutif de James ? Jamesey ? Jamie ? Jim ? Ils étaient en train d'attendre une réponse. Bon sang…Tom se retourna vers ses collègues et eut un sourire d'excuse.
- Désolé, mon esprit s'est égaré un instant. Il s'appelle Jim.
Vers quatre heures de l'après-midi, Harry fut réveillé par la sensation que des aiguilles piquaient son menton. Il ouvrit ses yeux encore lourds de sommeil et gronda Patches. La chatte était assise sur son torse et sa patte de devant reposait délicatement sur la figure de Harry. Elle faisait souvent ça : elle le griffait légèrement, juste assez pour l'irriter sans pour autant le faire saigner.
- Je vais finir par boucher le trou qu'il y a dans ma porte, grommela-t-il.
Il s'était réveillé plusieurs fois à cause de ses cauchemars et se sentait encore un peu groggy et irritable.
La chatte ignora sa mauvaise humeur et commença à faire sa toilette. Le Gryffondor émergea doucement en écoutant les ronronnements de l'animal et la gratta gentiment entre les oreilles. Elle est vraiment efficace coome réveil, songea Harry. Elle ne s'y prend jamais de la même manière deux jours de suite ! Parfois, elle lui faisait le coup de la griffe, d'autres jours elle venait ronronner dans ses oreilles ou lui lécher la figure. Sa manière favorite à lui était la façon dont elle l'avait envoyé de toute urgence aux toilettes après lui avoir sauter délibérément sur le bas-ventre.
Au bout d'un moment, Patches se déplaça en battant majestueusement l'air de sa queue. Harry s'assit, attrapa ses lunettes et se demanda distraitement si Hermione devait aussi subir ce genre de choses avec Pattenrond. Il haussa les épaules et se dirigea vers son armoire pour prendre quelques vêtements propres. Quand toute cette histoire sera terminée, il faudra que je lui demande.
Le garçon sourit joyeusement en regardant son reflet dans le miroir alors qu'il se dirigeait vers la salle de bains. Jusqu'à maintenant, Harry n'avait jamais pensé au fonctionnement des miroirs enchantés. Il s'était rendu compte qu'il y avait une personnalité par miroir et que cette personnalité restait au même endroit la plupart du temps.
Ce n'était pas le cas au Chaudron Baveur. Les personnalités des miroirs pouvaient partager le même cadre si elles en avaient envie et partaient souvent se visiter mutuellement, comme les tableaux de Poudlard. Harry ne s'en était jamais aperçu avant parce qu'il n'avait pas été réellement seul dans sa chambre lors de ses précédents séjours. De plus, il était relativement novice dans le monde sorcier et ça ne lui était jamais arrivé de parler avec un miroir.
Harry s'était rendu compte de ce phénomène alors qu'il dépoussiérait et astiquer le miroir de sa coiffeuse. Presque à l'instant où il avait commencé à nettoyer, de curieuses présences s'étaient regroupées en demandant ce qu'il se passait et si Harry allait habiter ici maintenant. Apparemment, personne n'habitait dans la vieille chambre de Tom. Jusqu'à aujourd'hui, le cadre était en général l'endroit où une des personnalités venait quand elle avait envie d'être seule pour penser…ou bouder.
Tom utilisait aussi les miroirs comme réseau de communication. Crystal, qui avait accueilli Harry le premier matin, était partie quasiment immédiatement à la recherche de Tom. Harry avait découvert plus tard que c'était comme ça que Tom avait su qu'il était debout et habillé. Tom avait commencé à s'inquiéter quand il avait vu que Harry ne montrait aucun signe de réveil après presque 14 heures de sommeil d'affilée. Il avait demandé aux miroirs de surveiller et de le prévenir dès que le garçon commencerait à se réveiller.
Dans tous les cas, Harry aimait les miroirs et les personnalités qu'ils abritaient. Son nouveau statut d'"employé", remplaçant celui de "client" les avaient rendu beaucoup plus ouvert et le flot continu de visiteurs l'empêcher de se sentir trop isolé, surtout quand Hedwige était partie voler ou chasser. Ils étaient tous très courtois et demandaient toujours la permission de venir. Ils semblaient comprendre quand Harry ne voulait pas de compagnie à certains moments. Ils avaient convenu que le miroir de la salle de bains resterait vide, sauf cas d'urgence, ce qui fait que Harry avait tendance à changer de vêtements ici.
- Bonjour, mon chéri ! Es-tu visible ?
Quand on parle du loup…Harry enfila sa chemise et sourit en s'avançant vers la coiffeuse.
- Salut Crystal, et oui, je suis visible.
- Bien, dit le miroir.
Le contour transparent de l'entité nommé Crystal apparut avant de disparaître si rapidement qu'il était difficile de le remarquer. Elle s'installa confortablement et reprit :
- Toi et moi devons avoir une sérieuse discussion à propos de ton apparence.
Harry leva les yeux au ciel et croisa les bras. Cette discussion menaçait de devenir un rite journalier.
- Pitié Crystal, pas encore !
Avant que le miroir ne puisse répondre, quelqu'un frappa à la porte.
- Harry, mon gars, es-tu réveillé ? appela Tom depuis le hall.
Harry ouvrit rapidement la porte et sourit avec embarras à son patron.
- Salut Tom. Je viens juste de me lever, dit-il en passant une main dans ses cheveux.
- Tom ! s'écria Crystal depuis la coiffeuse. Entre et aide-moi ! Peut-être qu'il t'écoutera toi !
Tom sourit et Harry leva les yeux au ciel. D'autres contours commencèrent à apparaître dans le miroir de Harry pour voir d'où venait tout ce vacarme.
- J'ai l'impression d'avoir interrompu quelque chose, dit Tom, hautement amusé.
- Pas vraiment, répondit Harry en hochant la tête vers le miroir, indifférent. Crystal, ici présente, n'approuve pas mon look, expliqua-t-il à Tom en désignant ses vêtements, lunettes et cheveux.
Il haussa les épaules et poursuivit d'un ton léger.
- Elle pense que je serai mieux si j'étais aveugle, chauve et tout nu.
Ce commentaire avait été dit d'un ton tellement sérieux que cela prit à Tom et aux entités dans le miroir quelques secondes pour assimiler ce que Harry venait de dire. Une fois fait, la pièce fut remplie de rires joyeux et des bredouillements scandalisés de Crystal.
- Viens ici, Harry ! ordonna-t-elle.
Harry haussa un sourcil et se plaça face au miroir.
- Ne bouge pas, dit Crystal.
Harry regarda avec fascination son reflet se dédoubler. Son deuxième reflet était bizarrement immobile, comme une photo moldue. Wow. Ça, c'était nouveau.
- Regarde par ici, poursuivit Crystal en pointant l'image immobile de Harry. Si on se débarrasse de celles-là…
Les lunettes de Harry disparurent.
- Et qu'on les remplace par celles-ci…
Des lunettes plus petites avec une monture en acier apparurent.
- Et qu'on arrange ça correctement…
Les vêtements de Harry rétrécirent.
- Non, non, intervint une autre personnalité nommée Amethyst. Il doit porter ça.
La photo de Harry était mettant vêtue de robes vertes émeraudes.
Et ainsi de suite. Harry et Tom virent ainsi une douzaine de personnalité avec une douzaine d'opinions et des goûts différents manipuler l'image. Ils jouèrent sur différentes coiffures, montures de lunettes et vêtements. Harry était habillé de n'importe quoi, allant de robes en velours à des pantalons en cuir.
Tom commença à hocher la tête avec enthousiasme. Pourquoi n'y avait-il pas pensé avant ? Il s'était presque convaincu de ne pas embêter Harry avec la proposition des autres commerçants du Chemin de Traverse étant donné qu'il ne voyait pas comment le garçon ne pourrait ne pas être reconnu mais en fin de compte, ça pourrait marcher !
Aussi honteux qu'il soit, Tom devait admettre qu'il n'avait jamais vraiment regardé Harry avant. Après avoir vu les cheveux noirs en pétard et vérifié les yeux verts et la cicatrice en forme d'éclair, le reste ne semblait pas important. Il n'avait jamais fait attention avant, mais les vêtements moldus de Harry étaient vraiment usés et beaucoup trop grand. Pourquoi diable lui avait-on donné des vêtements si peu adaptés ? Tom se gifla mentalement alors que des suspicions indésirées commençaient à prendre forme dans son esprit. Il tirerait ça au clair plus tard. Toujours est-il que pour quelque raison que ce soit, tout ce que possédait Harry était ou inadapté ou dévalorisant ou alors les deux. De plus, avant le Tournoi des Trois Sorciers, il n'y avait pas énormément de photos valables de Harry. La plupart des sorciers et sorcières ne connaissait seulement que sa description physique.
- Oui, murmura-t-il pensivement. Ça pourrait marcher…
- Désolé, Tom, mais non. Ce n'est définitivement pas moi.
- Quoi ?
Tom releva la tête et éclata de rire. Saber, une des personnalités les plus, hum, audacieuses avait modifié la photo de Harry de telle manière qu'il portait un pantalon en cuir noir moulant, un collier à pointe, de multiples piercings et ses cheveux formaient une crête verte.
- Tu as vu quelque chose qui te plaisait, Harry ? chantonna joyeusement Crystal. A quoi veux-tu ressembler ?
Bon sang…Harry décida de jouer un peu. Après tout, c'était son visage et ils s'étaient certainement bien amusés avec.
- Montre-moi l'autre, dit Harry. Celui avec le jean et le T-shirt. Okay. Maintenant, je n'aime pas vraiment quand quelqu'un fait des trous dans mon corps, alors enlève-moi ces piercings. Merci. Une coiffure plus normale, s'il te plait et pas de lunettes.
L'image obéit et se transforma selon sa volonté. Intrigué malgré lui, Harry inspecta son reflet dans le miroir. Les Dursley lui avaient toujours dit qu'il était désespérément laid et que ses cheveux n'en faisaient qu'à leur tête. Il savait qu'il était maigre et petit, pas la peine d'en faire une montagne, mais Harry arrivait à l'âge où les apparences et le sexe opposé devenaient importants. Peut-être qu'il pouvait s'améliorer. Après tout, personne ne voulait être repoussant. Il examina son image d'un œil critique puis se tourna vers Tom, perplexe.
- Qu'est-ce que tu en penses ?
- Impressionant, Harry, dit Tom, incrédule. Ça me rappelle que, ce matin, j'ai eu une conversation qui pourrait t'intéresser et puis je voulais aussi discuter avec toi de tes horaires.
Harry écouta pendant que Tom lui expliquait et regarda à nouveau son reflet. Ça pourrait fonctionner…excepté un petit détail.
- Ca me semble bien, Tom, mais qu'est-ce qu'on fait pour ça ? demanda-t-il en tapotant sa cicatrice.
- Laisse-moi réfléchir, mon gars, dit Tom en fronçant les sourcils. Il y a plusieurs moyens, tu sais. Les Sortilèges de Dissimulation, d'Hypnose, des potions, énuméra-t-il lentement. Ils ont tous des avantages et des inconvénients. Nous trouverons bien quelque chose. Pendant ce temps, il vaudrait mieux pour toi que tu fasses ton shopping dans le Londres Moldu. Il y a moins de risques que tu sois reconnu.
Tom se retourna pour partir et s'arrêta à la porte.
- Oh, et Harry, comme tu n'as pas à travailler autant que tu sembles le penser, profites-en pour avoir une bonne nuit de sommeil et tu pourrais aussi écrire une lettre au Professeur Dumbledore.
Harry acquiesça alors que Tom partait et regarda les présences indistinctes lui dire au revoir avant de disparaître. De nouveau seul dans sa chambre, il s'assit à son bureau et commença à faire des projets.
Il devait pouvoir aller à Gringott's dès l'ouverture avant que la plupart des promeneurs n'arrivent sur le Chemin de Traverse. Tant qu'il y était, il pourrait s'enquérir de l'état de son compte et échanger de l'or sorcier contre de l'argent moldu. Le problème était qu'il n'était pas sûr de ce qu'il devait faire ni où il devait aller. Harry avait vécu une grande partie de sa vie à Surrey et ses visites à Londres avaient été rares. En fait, la première fois qu'il y avait mis les pieds c'était quand Hagrid l'avait emmené sur le Chemin de Traverse avant sa première année.
Harry prit distraitement une plume et la fit tourner entre son pouce et son index et décida que les choses se passeraient certainement mieux s'il avait un peu d'aide. Mais à qui demander ? Harry mordit sa lèvre inférieure et sourit quand ses yeux tombèrent sur la carte de visite salie et froissée qu'il avait sauvé de la poche de sa chemise quand il avait défait sa malle. Elle a bien dit de l'appeler si j'avais besoin de quoique ce soit, songea Harry en prenant la carte du Dr Granger et en la regardant pensivement. Ils pourront au moins me recommander un magasin.
Alors ? Zavez aimé ? Si c'est le cas, n'hésitez pas à me le faire savoir. Prochain chapitre je ne sais pas quand mais ne vous en faites pas, je n'abandonne pas ! Bizoos.
