Disclaimer: Tous les personnages issus du bouquin de LORD OF THE RINGS appartiennent à Tolkien. Les éventuels autres sont à moi ;)

DARK IS THE NIGHT FOR HEARTS

CHAPITRE 4 - JOURNEY THROUGH SHADOWS
(Voyage Au Travers des Ténèbres)

Doucement et douloureusement, la conscience de Legolas reprit le dessus sur les rêves brumeux dans lesquels il semblait nager depuis un temps indéterminé. Il avait conscience de la pierre froide contre sa joue et finit par réaliser qu'il gisait sur le sol sur son flanc gauche.

Sa tête s'était transformée en une vaste ruche dans chaque rayon de laquelle la souffrance rugissait et battait la campagne, explorant les moindres recoins, les passages les plus tortueux. Les abeilles étaient arrivées. Les abeilles l'avaient cru mort. Elles avaient envahi sa tête et l'avait transformée en rayons de cire.

Legolas tenta de bouger et la douleur explosa dans sa tête, des nuages d'abeilles furieuses, venimeuses, s'envolèrent des pavillons.

Il prit conscience de bruits de flammes et de cris perçants et stridents qui semblaient vriller son mal de tête encore plus profondément. Il serra les dents et les abeilles bourdonnèrent rageusement. Il ne put retenir un gémissement de douleur.

Il essaya d'ouvrir les yeux et n'y parvint point; puis il comprit qu'il avait très probablement du sang coagulé sur les paupières. Il voulu lever une main pour retirer le sang de ses yeux, et réalisa que ses poings, ses jambes et ses chevilles étaient attachées. Pire, son corps semblait si lourd qu'il ne parvenait pas à bouger ses bras de plus de 3 centimètres, et ce, avec concentration et effort.

Il réalisa la présence d'une douleur sourde dans sa jambe gauche, son ventre et sa poitrine, ainsi qu'une douleur un peu moins sourde dans son flanc droit. Une douleur qui semblait curieusement diffuser très lentement...

Doucement, les morceaux du puzzle de sa mémoire se remettait en place. Et après un moment, toujours concentré sur les bruits extérieurs, il parvint à situer ce qui s'était passé.

Il avait quitté le campement une demi-douzaine d'heures avant l'aube, estimant pouvoir atteindre la lisière de la forêt et revenir avant l'aube. S'il pouvait déchiffrer le passage des Orcs et vérifier si Pippin ou Merry avaient laissé quelque indications, cela ferait gagner du temps à la Compagnie pour la matinée, et il préférait s'occuper que rester à rien faire et a se tourmenter au campement.

La tâche s'était avérée relativement facile, car, apparemment pressé d'atteindre l'abri de la forêt, les Orcs n'avaient plus perdu de temps à essayer de brouiller les pistes mais s'étaient précipités en une ligne presque parfaitement droite vers la forêt de Fangorn.

A moins de 4 lieues de la forêt, il avait entendu des bruits de batailles et avait identifié une présence humaine, mêlée à celle des Orcs. Le bruits des épées qui s'entrechoquaient, des arcs et du métal des armures lui avait indiqué qu'il s'agissait certainement d'un groupe solidement armé. Il avait pressé le pas, craignant que dans la confusion de la bataille, les humains ne fassent pas la différence entre les hobbits et des orcs de petites tailles. Furtif et silencieux, il était passé très près de humains et s'était élancé sur une branche haute d'un arbre pour juger de la situation.

La situation était grave, les orcs se faisaient réduire en bouillie. Mais ce n'était certes pas ce point qui l'inquiétait. Il regardait attentivement la mêlée pour essayer de repérer ses amis mais ne pouvait les distinguer aux milieu des corps jonchant le sol, des armes et des armures qui se heurtaient et des êtres qui s'affrontaient. Au moins, Legolas était sur d'une chose: il devrait intervenir ici et maintenant. Pas question de retourner au campement prévenir les autres. Il n'avait plus le temps.

Sautant de branches en branches, et d'arbres en arbres, il avait continué de parcourir en hauteur le champ de bataille, et c'est plus par chance que par talent de chasseur qu'il avait repéré des traces s'éloignant du grand rassemblement. Il avait sauté sur le sol et les avait observé rapidement. Des orcs avaient pu s'échapper, et avec un peu de chance, ils avaient emmené les hobbits avec eux, butin apparemment trop précieux pour être abandonné aux humains. Legolas s'était élancé sur la piste et rapidement il avait pu distinguer le son d'orcs qui avançaient en jurant et en criant. Des mouvements parmi les arbres lui avait indiqué leurs positions. A nouveau il s'était élancé sur les branches basses des arbres avoisinant afin d'observer plus facilement ses ennemis.

Et là, il les avait vu, enfin; un groupe d'une quarantaine d'orcs, et Merry et Pippin, moitié traînés à moitié portés par deux de leur ravisseurs qui les menaçaient constamment de leur lances ou épées. Pas le temps d'attendre. L'armée humaine pouvait surgir à n'importe quel moment et rendre la sauvegarde plus difficile. Legolas avait rapidement armé son arc et commencé à abattre un par un ces créatures ténébreuses. Trois étaient tombés avant qu'ils ne se rendent compte qu'ils étaient attaqué par un ennemi invisible, et quatre morts de plus avant que les orcs ne finissent par le repérer.

La suite du combat avait été nettement à son avantage, il pouvait tirer rapidement ses flèches redoutables et se déplacer avant que les orcs ne ripostent de leurs arcs et pierres. Cernés par un ennemi unique certes, mais elfique, ils avaient peu de chance. Pippin et Merry avaient essayé de s'échapper, profitant de la confusion des Orcs, mais deux Orcs s'étaient précipités sur eux, lames dégainées. Ils avaient apparemment oublié tout des ordres de Uglúk concernant la survie des hobbits et préféraient encore les abattre eux-mêmes que de les laisser retourner à leur groupe. Legolas avait utilisé sa dernière flèche pour abattre l'Orc le plus près des halflings, puis avait sauté de l'arbre, ses deux lames dégainées. Elles avaient coupé le deuxième orc dans le sens de la hauteur en trois parties bien distinctes. Et avant que ces morceaux ne touchent le sol, il avait décapité deux autres orcs qui s'étaient précipités.

Déjà, d'autres orcs se précipitaient sur Legolas et les hobbits. Ces créatures avaient certainement peur de la rapidité de l'elfe, mais craignaient peut-être encore plus la colère de l'uruk-hai Uglúk. "Eloignez-vous", Legolas avait crié à Merry et Pippin, terrifiés, "Et évitez les humains, ils pourraient vous tuer sur place avant de se rendre compte que vous n'êtes pas des orcs."

Merry et Pippin étaient demeuré pétrifiés pendant quelques instants avant d'entamer un mouvement de retraite. Déjà, les orcs et les gobelins survivants chargeaient après eux. Legolas estima leur nombre à une quinzaine. Il pouvait en avoir rapidement fini avec eux. Ses lames avaient chanté un mélopée funeste aux milieu des envoyés de Sauron et de Saruman. Merry et Pippin avait presque gagné une zone plus sombre d'arbres, et bien que la peur de ce qui pouvait s'y cacher se fasse ressentir, ils savaient qu'ils n'avaient guère le choix. Ils s'étaient retourné vers Legolas dans l'espoir que celui-ci en ait terminé avec leurs ennemis.

A ce moment, Merry avait du percevoir quelque chose parmi les arbres que Legolas n'avait pas vu, car il s'était mis soudainement à hurler. "Legolas, sur ta gauche!!!". Legolas avait rapidement pivoté pour faire face à quelle que soit la menace, et c'est à ce moment-là que les choses avaient commencé à très mal tourner pour lui. Il n'avait d'abord sentit qu'une douleur lui déchirer la jambe. Face à lui, une créature qu'il n'avait jamais vu auparavant, tenant autant de orc immense que du gobelin, avec des yeux brûlant de haine et une marque en forme de paume blanche sur le sommet de la tête. Cette créature, l'uruk-hai tenait un arc maintenant vide dans ses main griffues. La flèche - ressemblant plus à un javelot sombre, comparée à la finesse des flèches elfiques - se trouvait désormais dans la jambe gauche de l'elfe. Legolas avait titubé en arrière, ce qui l'avait sauvé de l'épée tordue d'un gobelin; il avait rapidement plongé une de ses lames dans ce dernier et, essayant d'ignorer la douleur, avait continué de massacrer ses ennemis proches. Soudain, un clameur avait attiré son attention, et il avait vu surgir de l'ombre des bois des renforts ennemis. Certains des groupes de Saruman avaient du entendre la clameur de la bataille et comprenant que l'ennemi n'était pas humain, étaient venus prêter main forte à ceux chargés d'emmener les hobbits. Legolas avait compté une trentaine d'envahisseurs. Dans son état il aurait du mal à les vaincre tous, sans compter l'uruk-hai. Seul, il pourrait les éviter, s'enfuir dans la forêt, et disparaître parmi les ombres, mais il devait compter avec Merry et Pippin, complètement paralysés par la peur. Il avait sentit une vague de pitié et de sympathie pour eux, si peu adaptés à cette guerre.

"Fuyez! Ne m'attendez pas! Je les retiens!", avait-il crié dans leur direction tout en retirant sa lame du torse du gobelin. Les hobbits avaient du voir qu'il pouvait encore se battre et comprendre que leur présence était nuisance pour lui car ils avaient amorcés un mouvement de retraite.

Legolas avait vu un des orcs se précipiter vers eux et avait lancé une de ses lames vers lui. La lame avait tournoyé brièvement dans l'air avant de s'enfoncer dans le dos de la créature, la clouant à l'arbre près duquel elle se trouvait. Legolas n'avait plus qu'une lame pour se défendre et allait devoir essayer de gagner du temps pour Merry et Pippin avant de s'éclipser dans les profondeurs de la forêt et de récupérer les hobbits plus loin. Alors qu'il se tournait vers un nouvel assaillant au visage hirsute, il avait entendu un bruit aigu et qui se rapprochait de lui. Avant qu'il n'ai eu le temps de comprendre et réagir, une deuxième flèche/javelot s'était plantée dans sa poitrine un peu en dessous de la clavicule gauche, le traversant de part en part, la pointe s'enfonçant dans l'arbre auquel il tournait le dos; le clouant comme un insecte de la même manière qu'il avait cloué son dernier orc.

En 2931 années, Legolas ne pensait pas avoir déjà ressentit une douleur pareille. La blessure devait être grave... Pas nécessairement mortelle si soignée à temps... Mais assez sérieuse pour mettre sa vie en péril s'il restait trop longtemps. Il avait entendu quelqu'un crier son nom. Du coin de l'œil il avait vu Merry et Pippin qui s'étaient arrêtés et semblaient vouloir revenir en arrière pour l'aider.

Il avait levé péniblement levé sa main gauche vers eux en un geste qui se voulait rassurant, leur intimant l'ordre de ne pas s'occuper de lui et se s'éloigner au plus vite. Pippin avait apparemment compris car il avait essayait d'entraîner Merry loin du champ de bataille. Sans aucunes armes, aucune des deux n'avait de chances s'ils restaient là. Déjà, encouragés par la vue de leur adversaire blessé, les Orcs revenaient à la charge, les épées menaçantes et les arcs préparés. Legolas avait rassemblé ses dernière forces et avec sa lame unique, avait encore infligé des pertes chez ses adversaires. Il se demandait s'il aurait encore assez de force pour s'échapper. Respirer lui faisait atrocement mal, et à plusieurs reprises, il eut l'impression d'étouffer et toussa du sang. Qui plus est, les deux flèches-lances qu'il avait dans le corps ralentissaient ses mouvements et amoindrissaient ses réflexes. Il reçu une flèche ordinaire dans le ventre et, en comparaison, ne parut presque pas la sentir. Maintenant, pour chaque coup d'épée qu'il donnait, il en recevait trois.

Il pensa: *J'espère que Pippin et Merry se sont assez éloignés. Mais si Aragorn et Gimli ne surviennent pas prochainement...* Il s'interrompit, pourquoi viendraient-ils à sa rescousse? Il était partit seul sans les prévenir pendant qu'ils dormaient. Legolas réalisa soudain quelque chose d'autre: il était partit en abandonnant la garde du campement... Et si des ennemis les avaient attaqués pendant leur sommeil non gardé? Sa stupidité et son impatience allaient peut-être leurs coûter la vie à tous...

A ce moment-là, une main solide agrippa la lance qu'il avait sous la clavicule et le propulsa contre le tronc d'arbre. Il ne put étouffer un cri alors qu'il sentait quelque chose se déchirer dans sa poitrine. Il leva les yeux et se trouva nez à nez avec la créature étrange, l'uruk-hai, la lance dans une main, et quelque chose qu'il ne pouvait distinguer dans l'autre main. Pendant un instant, les deux adversaires se firent face, immobiles. Puis l'uruk-hai fit un mouvement rapide vers Legolas et l'elfe poussa un hurlement en ressentant une douleur glacée et cuisante dans son flanc droit. En baissant les yeux vers son côté, il vit la main de l'uruk-hai qui tenait le manche sombre d'une dague. Le reste de la lame avait complètement disparu dans son corps.

Sa vision s'assombrit rapidement. Trop tard, pensa-t-il encore de manière cohérente. Il eut conscience que l'uruk-hai levait une main au-dessus de sa tête. Ne venez pas... pensa fortement Legolas, comme s'il essayait d'envoyer un message à ses amis. Ne venez pas ... Ils vont tous vous tuer...

Puis il avait sentit un coup violent sur le côté de la tête, et les ténèbres l'engloutirent.

--Aragorn!!!--

Puis le noir total.

Et maintenant, gisant sur le sol froid, non loin des orcs et de leur feu, Legolas ressentait une faiblesse étrangement écrasante. *Qu'est-il arrivé à Pippin et Merry?*, se demanda-t-il, *Pourquoi les orcs ne m'ont-ils pas tué? Et où est-on?*

Il remua faiblement, luttant contre ses liens. Ses muscles semblaient aussi lourds que du plomb. *Qu'est-ce qu'ils m'ont fait?*. Même si la douleur de ses diverses blessures semblait endormie, celle faite dans son côté droit semblait croître lentement, et un froid glacial semblait se répandre depuis son flanc et envahir tout son côté.

Un des Orcs, assis à proximité, rit et dit quelque chose à un de ses compagnons dans leur langue abominable. "Repose-toi, pauvre fou!", dit-il ensuite à Legolas en langage elfique, que son accent rendit presque aussi hideux que sa propre langue. "Repose-toi tant que tu le peux encore! Demain une rude journée t'attend!"

"Si je pouvais faire à ma guise", dit l'autre Orc, "tu souhaiterais être déjà mort à l'instant même". Il se pencha vers Legolas, ses canines effleurant presque le visage de l'elfe. Legolas arriva à détourner le visage sous le souffle chaud d'haleine fétide. Soudain, l'odeur de Gimli semblait une fraîche brise printanière. L'orc posa un couteau noir à la lame irrégulière sur la gorge de l'elfe. "Reste tranquille, ou je pourrais jouer de cet instrument-ci!", il siffla entre ses dents. "N'attire pas l'attention sur toi, sinon je pourrais oublier mes ordres! Maudit soit l'Isengarder! Uglúk u bagronk sha pushdug Saruman-nie ashto bubhosh skai!!" Il repassa dans sa propre langue pour un discours long et furieux qui se termina par quelque chose ressemblant à des aboiements rauques et des grognements.

Toujours aveugle, Legolas demeura immobile sur le sol, bien que la douleur dans son côté l'empêcha de se reposer, comme ordonné. Pour s'occuper l'esprit il se mit à écouter attentivement les voix autour de lui. Durant les nombreux siècles de son existence, il avait appris les langues de la plupart des créatures peuplant les Terres du Milieu, et il reconnut au moins trois dialectes dans les échanges verbaux agressifs des orcs présents. Apparemment les divers groupes avaient du mal à se comprendre entre eux, et Legolas n'avait aucunement l'envie de servir d'interprète: ils étaient actuellement occupés dans un débat concernant son propre sort et la route à prendre désormais.

"On n'a pas le temps de le tuer de manière appropriée", disait l'un, "On n'a pas le temps de jouer dans ce voyage!"

"Et alors?", dit un autre, "Pourquoi on ne le tuerait pas rapidement? Il va nous retarder et on est pressé! Les humains peuvent revenir, ils savent que certains d'entre nous se sont échappés. Ils ont des chevaux et nous rattraperaient sans peine!"

"Les ORDRES !", dit une troisième voix en un grognement sourd.

"Les ordres ne le concernaient pas LUI!", dit une quatrième voix. "Ils disaient de tous les tuer SAUF les halflings; qu'eux seuls devaient être ramenés VIVANTS le plus vite possible!"

"Pourquoi on devait les ramener, à propos?", demandèrent plusieurs voix. "Pourquoi VIVANTS? Ils fournissent un bon sport?"

"Non! J'ai entendu que l'un d'eux a quelque chose qui est nécessaire pour cette guerre. Probablement un truc elfique ou autre."

"Mais alors pourquoi avoir gardé l'elfe?", grogna furieusement la première voix, "Il ne faisait pas partie des ordres!"

"Oui, c'est vrai! Tuons-le maintenant!", s'écrièrent plusieurs voix.

Legolas se crispa en entendant des pas pressés se rapprocher de lui. Il fit un effort pour ouvrir les yeux, mais le sang séché maintenait toujours ses paupières collées. L'instant d'après il entendit un sifflement aigu et un gargouillement incompréhensible alors que quelque chose heurtait le sol. Une tête probablement car un autre bruit suivit peu après... probablement le reste du corps.

"MES ordres...", commença la voix grondante à une distance si proche de Legolas que l'elfe eut un mouvement de recul. Il n'aimait pas être faible et aveugle au milieu d'ennemis. "... concernent également l'elfe!", continua la voix grondante. "Saruman le sage m'a parlé d'un lien entre les elfes et l'origine des Orcs. Et bien que nous ayons faillis aux ordres en perdant les halflings, je pense que si on ramène cet elfe à Saruman, il se montrera clément envers nous et saura trouver quelque chose d'intéressant à faire de lui. Qui plus est, il a été en contact avec les halflings, ils lui ont peut-être donné l'objet que Saruman cherche. De toute façon, on ne peut pas revenir en arrière pour récupérer nos prisonniers!"

"C'est une remarque très intéressante que tu nous dis là", siffla une voix, plus douce que les autres, mais plus maléfique. "Pourquoi on ne le fouillerait pas pour savoir? On pourra toujours trouver quelque chose d'utile pour nous..."

"Je vais préciser 'Vivant et dans le même état qu'à sa capture'", dit la voix grondante, "Pas question de vous amuser avec lui. Ce sont mes ordres! Je suis Uglúk. J'ai parlé".

"Tu as parlé plus qu'assez, Uglúk!", s'écrièrent plusieurs voix rageuse. "Ce ne sont pas nos ordres! Nous sommes venus depuis les mines de Moria pour tuer et venger les nôtres! Nous souhaitons tuer l'elfe, et ensuite repartir vers le Nord!"

"Souhaitez tant que vous voulez", grogna Uglúk, "Je commande ici, et je retourne avec l'elfe à Isengard par la voix la plus courte!"

"MAIS QUI COMMANDE DANS CETTE GUERRE? SARUMAN OU LE GRAND OEIL?!", s'écria une voix que plusieurs autres voix approuvèrent. "Qui Saruman pense-t-il donc qu'il est?!"

D'autres grognements. "Ces idées étranges concernant les halflings viennent-ils du grand maître ou de Saruman lui-même?"

Beaucoup de cris en langage orc, que Legolas cette fois fut incapable de comprendre, s'élevèrent pour répondre, et le son des épées dégainées emplit la forêt. Par précaution, Legolas essaya de ramper pour s'éloigner, ce qui réveilla certaines blessures; il serra les dents pour étouffer un cri. Mais la douleur l'avait complètement réveillé. Pour un moment du moins. Il ramena ses mains vers sa figure. Ce geste semble lui prendre une éternité tant il était lent. Quand ses mains effleurèrent son visage, il dut faire une pause pour reprendre son souffle, pris de vertige, puis avec l'aide de deux doigts, força les paupières de son œil droit à s'entrouvrir.

Le sang séché dans son œil le brûlait. Au travers du brouillard rouge, il vit que ses gardes s'étaient éloignés, attirés par le combat imminent. A la lueur des flammes du feu, Legolas vit un gigantesque orc noir, et reconnut celui qui l'avait presque tué dans la forêt la veille. Ou le jour d'avant? Il avait perdu la notion du temps... En l'entendant la voix de cet orc hurler des ordres, Legolas sut que Uglúk était le nom de son adversaire.

Beaucoup d'orcs de plus petites tailles et de Gobelins étaient autour de lui. Legolas supposa que ceux-là étaient ceux des mines de Moria, ceux qui voulaient sa mort. Ils avaient dégainés des épées et des long couteaux mais hésitaient à attaquer Uglúk.

Uglúk hurla quelque chose et d'autres Orcs d'une taille proche de la sienne se levèrent. Puis soudain, sans crier garde, Uglúk se lança vers l'avant et de deux mouvements rapides, il arracha la tête de deux de ses adversaires. Les autres orcs, surpris reculèrent et l'un deux trébucha sur Legolas en jurant, heurtant dans sa chute le côté droit de l'elfe, déjà très douloureux.

Ce fut ce qui sauva probablement sa vie car les alliés d'Uglúk passèrent au-dessus de lui et frappèrent un autre orc avec leurs épées à lame longue. Il retomba à moins d'un mètre de Legolas, sa main toujours crispée sur le manche de son long couteau.

"Lâchez vos armes!", cria Uglúk, "Et cessons ces combats ridicules! On part directement pour l'Ouest à partir d'ici, vers Isengard, et on marche jour et nuit. Est-ce clair?!"

Les Orcs étaient prêts à repartir à nouveau, mais certains des nordiques étaient toujours contre. Les alliés d'Uglúk en décapitèrent encore deux et tout le monde fut d'accord sur la direction à prendre.

"Ramassez le prisonnier!", cria Uglúk en désignant Legolas. "Et que personne ne joue à des petits jeux avec lui! S'il n'est pas vivant à la prochaine halte, d'autres mourront aussi!"

Un des uruk-hai saisit Legolas comme un sac et le lança par-dessus son épaule, ses mains griffues agrippant le bras de l'elfe comme un étau d'acier; les griffes lui rentrant dans la peau. Legolas, prit d'un nouveau vertige de fatigue, ferma les yeux et glissa à nouveau dans des rêves sombres.

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Hé bien oui, il est vivant!!! :D Désolée de nous avoir laissé croire par le récit de Pippin et de Merry que Legolas avait été tué lors de la rescousse (mais de toute manière, si vous aviez lu le résumé, vous auriez deviné qu'il avait survécu… :p )

Vers quel enfer? Il faudra patienter jusqu'aux chapitres suivants ;)

Je peux maintenant faire l'historique de cette fanfic. Elle a été démarrée le 15 janvier 2002, dans l'avion survolant les USA alors que je revenais d'un tournage à Hawaii. J'étais partie sur une idée de ce que les orcs pourraient faire s'ils attrapaient Legolas vivant, puis je suis tombée endormie, et dans le rêve, l'histoire a continué… Interrompu par des hôtesses qui sont apparemment formées pour repérer quand quelqu'un est endormi profondément pour venir lui proposer du thé ou du café :p