Une prison de verre
Entrant dans le vestibule Tonks se débarrassa de sa cape et poussa Harry vers le salon où elle le fit asseoir sur le canapé. Un verre d'eau fraîche apparut dans sa main et elle le lui tendit en ordonnant :
« - Boit ! C'est de l'eau fraîche ça te fera du bien. Tu nous raconteras tout ce qui s'est passé quand les autres seront l. »
C'est ce moment que choisit l'oncle Vernon pour sortir de sa torpeur :
« - Les autres ?? Quels autres ? Il est hors de question que d'autres gens de votre espèce pénètrent dans ma maison vous entendez !! A cet instant il criait plus qu'il ne parlait. Et d'abord qui êtes-vous ? »
Surprise par cette question Tonks réalisa qu'elle avait une fois de plus changé d'apparence durant ses derniers jours : ses cheveux étaient longs et bouclés et d'un roux éclatant. Même Harry ne l'avait pas reconnu de suite il avait du entendre sa voix pour comprendre qu'il s'agissait de la jeune Auror.
« - Je suis Tonks, on s'est vu sur le quai de la gare de King Cross il y a dix jours de cela. »
Voyant que ni l'oncle Vernon, qui s'était rapproché de sa femme, ni la tante Pétunia ne la reconnaissait elle décida de reprendre l'apparence qu'elle avait prit cet après midi là et se métamorphosa sous leur yeux.
Harry put lire dans les yeux de son oncle toute l'horreur qu'elle lui inspirait, pour lui elle n'était qu'un monstre en liberté, il se rapprocha de sa femme le visage crispé de dégoût. Sa tante, elle, était surtout surprise mais dans son regard une nuance de peur s'y mêlait.
Achevant sa transformation Tonks reprit :
« - Et maintenant vous me reconnaissez ? »
S'en fut trop pour les Dursley et l'oncle Vernon se mit à hurler de plus belle, le visage complètement cramoisit :
« - Sortez de chez moi, sale bête immonde !! FICHEZ LE CAMP D'ICI ! Vous et tous ceux de votre espèce. »
C'est à ce moment que Maugrey apparut à son tour dans le salon dans un pop qui fit sursauter les Dursley. Et répondit sèchement :
« - Oh vous fermez-la vous en avez assez fait comme ça !! »
Puis se tournant vers Tonks il ajouta d'une voix plus calme :
« - On a pas réussi à en capturer un seul ils avaient tous disparu avant qu'on arrive et impossible de retrouver leur trace. J'ai fait prévenir Dumbledore il devrait être là d'une seconde à l'autre. »
Puis il se tourna vers Harry qui était toujours assis sur la canapé son verre d'eau à la main
« - Il va falloir que tu nous raconte tout dans les moindres détails, dès que tout le monde sera l. »
A peine avait-il achevé ses paroles que plusieurs Aurors apparurent au milieu de salon suivi de près par Dumbledore et le professeur Mc Gonagall. Ils s'installèrent surs les fauteuils puis le directeur de Poudlard s'adressa à la tante Pétunia :
« - Ma chère, auriez vous l'obligeance de nous apportez quelques thés glacés après cet effort nos amis en auraient bien besoin. »
D'une rage mal contenu l'oncle Vernon répondit :
« - Qu'est ce qui vous donne le droit de donner des ordres à ma femme, pour qui vous prenez vous ? »
Dumbledore fronça les sourcils l'adresse des Dursley mais cela ne fit pas infléchir l'oncle Vernon. La tante Pétunia posa une main sur le bras de son mari et dit :
« - Laisse, il y a justement un pichet de thé glacé au frigo ça ne me prendra que quelques secondes.
- Minerva va vous aidez. »
Ajouta-t-il en s'adressant à la femme qui était assise à sa droite.
Les deux femmes se dirigèrent en direction de la cuisine puis Maugrey prit la parole :
« - Vas y Harry raconte nous ce qui s'est passé. »
Durant les dernières minutes qui s'étaient écoulé il avait assisté impuissant à la dispute entre l'oncle Vernon et Tonks et n'avait pas prononcé un seul mot depuis l'instant où il était entré dans la maison. La voix tremblant encore sous le coup de l'émotion il commença :
« - Je revenais de prendre le thé chez Ro…chez mrs Figg. »
Se reprit-il avant de lancer un regard en coin à Dumbledore. Ce dernier avait un sourire légèrement esquissé sur le visage qui s'effaça quand il reprit le cours de son récit.
Il leur parla de l'attaque des Mangemorts comment il avait fait diversion et s'était enfui en courant aussi vite qu'il l'avait pu, comment ils l'avaient rattrapé et Bellatrix l'avait poussé dans le jardin et ce qui s'en était ensuivi.
« - Ils sont partis et vous êtes arrivé tout juste une seconde après qu'ils aient transplané. »
Acheva-t-il en regardant Maugrey Fol œil qui répondit :
« - Et bien, petit, tu as eu une sacrée veine une fois de plus. Mais comment ont-ils su où te trouver ? Ou plutôt comment ont-ils su où tu habitais ? »
C'était la question qu'ils se posaient tous, et celle qui restait sans réponse. Il n'y avait plus que Dumbledore, Mc Gonagall, Tonks et Maugrey dans le petit salon du Privet Drive, les autres Aurors étaient repartis dès la fin du récit de Harry afin de faire leur rapport le plus vite possible. Le directeur de Poudlard reprit d'une voix tranquille :
« - Quelqu'un a informé Voldemort, or il n'y a que les membres de l'ordre du phénix qui connaissent l'adresse moldu de Harry. Ce qui veut dire….
- …Qu'il y a un traître parmi nous. Acheva Maugrey le regard dans le vague et réfléchissant déjà aux suspects possibles. »
Pour Harry, l'histoire se répétait, ses parents avaient été trahis et ils en étaient morts, il venait à son tour d 'être trahit et avait faillit mourir. Il ne devait qu'à sa chance de s'en être sorti, encore elle, toujours cette maudite chance. Une fois de plus il venait de prouver qu'il n'était pas un puissant sorcier mais un petit chanceux. « Petit », ce mot le fit sourire c'était comme ça que l'avait appelé Maugrey lorsqu'il avait fini de raconter ce qui lui était arrivé mais ce qualificatif ne lui convenait plus vraiment. Il allait sur ses 16 ans et avait grandi durant l'année scolaire, aujourd'hui il mesurait près de 1m80 et il allait encore pousser durant les vacances d'été. De plus son corps s'était développé avec les entraînements intensif de Quiddich de l'année précédente, il devenait un beau jeune homme mais cela il n'en avait pas conscience lui-même. Ses cheveux restaient toujours en bataille, ses lunettes faisait ressortir ses yeux d'un vert profond et la même cicatrice en forme d'éclair barrait son front. Machinalement il passa sa main sur celle-ci et tous se tournèrent vers lui Tonks demandant :
« - Tout va bien Harry ? Ta cicatrice te fait mal ?
- Non… Non .. Tout va bien, je vais mieux, merci. »
Se levant, Dumbledore dit :
« - Bien il est temps de partir, Minerva tout est réglé ?
- Oui professeur, il n'y aura pas de problèmes. » Répondit-elle tout en regardant la tante Pétunia.
Harry se demanda alors de quoi elles avaient bien pu discuter dans la cuisine car elles avaient mis près de 5 minutes à ramener le pichet de thé glacé au salon. Et il n'était pas le seul car son oncle se tourna également vers sa femme.
Mais à cet instant Maugrey jura un « BON DIEU » et disparut en transplanant. Il revint à peine quelques secondes plus tard et dit :
« - Ils surveillent la maison, je viens d'en voir un mais il m'a filé entre les doigts.
- Bien tant que Harry est à l'intérieur de la maison il ne risque rien, ils ne peuvent pas l'atteindre et n'oseront pas rentrer. Nous ne pouvons pas poster quelqu'un en permanence devant la maison. »
Dumbledore s'arrêta et parut réfléchir quelques secondes puis reprit :
« - Harry va entré en second cycle il a le droit d'utiliser des sorts mineurs en dehors de l'école malheureusement ils ne suffiront pas pour se défendre contre des Mangemorts je vais demander au ministère de la magie une autorisation spéciale pour qu'il puisse se servir de sorts de plus haut niveau mais uniquement en cas d'absolue nécessité.
Ecoute moi bien Harry c'est très important envoi le moins de hiboux possible et n'y marque que le strict minimum et ne sort en aucun cas de cette maison ! Tu ne doit pas mettre le nez dehors ta vie ne dépend.
Il va falloir relier la cheminée au réseau avec des accès limité à mon bureau et au QG de l'ordre du phénix. »
Les yeux de Dumbledore avait perdu toute leur malice, son regard était dur et froid, chargé de haine. Il prenait des mesures drastiques afin de sauvegarder l'héritier et d'amener la prophétie à son terme. Il n'aimait pas ce qu'il devait faire mais seule la survie des sorciers comptait, un seul être avait le pouvoir de détruire la source du mal et il devait tout faire pour l'aider à accomplir son destin.
« - Ne te sert de la cheminée qu'en cas d'extrême urgence. Voici un peu de poudre de cheminette range la soigneusement. Il faut y aller maintenant, on a du travail. Pétunia ! Harry ne doit absolument pas sortir c'est bien compris ? »
Elle avait sursauté lorsqu'elle avait vu le directeur de l'école de sa sœur s'adresser directement à elle en l'appelant par son prénom et ne put que hocher la tête pour lui répondre, puis il s'était retourné vers son neveu.
« - Tous les trois jours tu m'enverras un parchemin me signifiant l'état des choses à travers le réseau si je ne reçoit rien j'enverrai toute une équipe d'Aurors ici. »
Finit-il en regardant sévèrement l'oncle Vernon qui ne put réprimer un mouvement de recul devant le regard perçant q'on venait de lui lancer.
Harry qui s'était tu jusqu'à présent émis une question :
« - Et pour…… ma famille ? »
Ce dernier mot avait eu du mal à sortir de sa bouche mais il ne pouvait les considérer autrement ils étaient les derniers membres à partager en partie son sang. De plus s'ils disparaissaient, il ne savait pas où il atterrirait mais il ne pourrai plus bénéficier de la protection de sort de sa mère.
« - Moi je suis protéger mais eux non. Que va-t-il se passer quand ils vont sortir ? Ils risquent de se faire attaquer par les Mangemorts.
- Effectivement, répondit Dumbledore, dans ce cas approchez vous. Dudley toi aussi descend des escaliers et va rejoindre tes parents. »
Depuis qu'Harry était entré dans la maison son cousin s'était caché dans les escaliers et avait écouté toute la conversation terrifié qu'il était de se rapprocher un peu plus de ces gens. Le directeur commençait à s'impatienter et dit d'une voix ou filtrait l'énervement.
« - Dépêchez-vous mon garçon je n'ai que ça à faire de ma journée. »
Voyant que Dudley amorçait un mouvement en direction du haut de l'escalier, il dit :
- WINGARDIUM LEVIOSA
Et il fit léviter le dernier Dursley auprès de ses parents puis reprit :
- Je vais faire de la vieille magie, très ancienne aussi je vous prierais de ne pas formuler un mot pendant que je me concentre. Ohhh ne prenez pas cet air horrifié Mrs Dursley c'est le seul moyen pour que vous restiez en vie et puissiez vaquer à vos occupation comme si de rien n'était. Vos voisins ne s'en apercevront pas. »
Il ferma les yeux et se concentra au bout d'une dizaine de seconde il commença à marmonner des mots incompréhensibles tous retenaient leur souffle afin de ne pas troubler le vieil homme. Après une minute qui sembla durer des heures il prononça distinctement :
- IN OMNEM TERRAM EXIVIT PROTECTORUM
Une lueur bleu pâle s'enroula autour de sa famille et les enferma dans une bulle quelques secondes puis s'agrandit de plus en plus jusqu'à englober la maison entière et finalement s'évanouit.
Les traits du vieux professeurs étaient tirés à cause de l'effort qu'il avait du fournir mais un sourire apparut bientôt sur ses lèvres :
« - Où que vous alliez ils ne pourront rien vous faire, il faudra plusieurs mois à Voldemort avant de pouvoir détruire mon enchantement, jusque là vous êtes à l'abri. Au revoir. »
A ces mots les membres de l'ordre du phénix transplanèrent et disparurent du salon puis la tante Pétunia dit :
«- Il est l'heure de passer à table, Dudleynouchet, Harry on mange. »
Il n'en croyait pas ses oreilles elle venait d'être poli avec lui pour la première fois. Elle ne lui avait pas dit d'aller faire le dîner ou de mettre la table ou une quelconque autre corvée elle lui avait tout simplement demander de venir s'asseoir à table.
Lorsqu'il avait appris qu'il devait passer l'été sans sortir de la maison des Dursley, il avait cru que ça allait être un enfer, puis il avait appris qu'il aurait le droit de faire de la magie et cette idée l'avait quelque peu réconforté. Mais maintenant si la tante Pétunia se mettait à être poli envers lui ça ne serait peut-être pas le pire été qu'il ait connu, mais il verrait bien. Il lui restait 6 semaines avant sa rentrée à Poudlard d'ici là il pouvait y avoir de nombreux retournement de situation. En attendant il se retrouvait emprisonné dans une jolie maison certes mais cela restait quand même une prison.