Vengeance d'un soir

Le 29 janvier 2010.

Au dessus de ma tête, un ciel d'encre, particulièrement menaçant.
Le vent glacial frappe chaque parcelle de ma peau, je suis gelée mais qu'importe il faut que j'écrive.


Ecrire ! Former des mots de ma main douloureuse et frigorifiée jusqu'à ce que chaque ligne se remplisse et déborde…
Futilité ! Ceux qui écrivent ont peur de la vie, de leurs vies ! Ils ressentent le besoin d'inscrire sur un minable journal ce qui leur retourne les tripes, ce qui leur torture l'esprit, ils leur faut une trace, un témoin de leurs misérables et insipides existences !
Alors vous allez me demander la raison pour laquelle je reproduis cet acte puéril, suis-je comme tous ces autres imbéciles ?


Absolument pas.


Oui j'écris, mais c'est l'unique et dernière fois. Je ne montrerai jamais à un être portant le nom d' "humain", ce cruel sentiment de faiblesse qui m'empoisonne depuis trois jours, trois nuits déjà!
J'ai mal, mon coeur que je pensais immunisé est aussi égratigné que ma main, ma main qui me tiraille intensément tandis que le rouge coule et tache le papier.
J'ai mal car elle s'en est allée, elle s'en est allée la seule personne qui guidait mes sens, mon âme, ma vie dans ce bas monde, le seul être capable de transporter mon coeur vers les doux effluves de l'amour.


L'amour! Un sentiment si extraordinaire et qui pourtant se répète et se répète...Je hais l'amour! Je maudis les hommes qui osent encore aimer alors que moi je ne le pourrais plus jamais!
Mon amour...mon amour a filé aussi vite que ton âme, dire que nous allions nous unir, le sang sera seul témoin de notre mariage! La vengeance...voilà le seul sentiment qui anime encore mon corps vide, mon diamant noir, mes larmes haineuses te vengeront! Et dans une heure, le Survivant ne le sera qu'en enfer!

A bientôt, ta Pansy.

La silhouette fine s'éleva difficilement du banc froid, ses cheveux ébène fouettés par la violence du vent et de cette même main blessée, elle lâcha la lettre qui à l'image des feuilles mortes, tourbillonna rapidement pour disparaître dans les hauteurs de ce ciel obscur.
Une odeur de terre enveloppa les narines de la jeune femme et presque immédiatement les lourds nuages se déchargèrent de leur eau.
Pansy s'éloigna, telle une ombre, trempée jusqu'aux os mais le visage fixe et déterminé à accomplir sa dernière mission, sa destinée.


Je sais que c'est court mais si vous avez aimé, il y en a aura d'autre plus long! J'aimerais vos avis! et à la prochaine