Chapitre 1
Le bureau directorial était plongé dans la pénombre. Albus Dumbledore, assis dans un fauteuil, près du bureau, fixait pensivement le foyer, caressant distraitement la tête d'un oiseau de la taille d'un cygne au plumage rouge et or posé sur le bras du fauteuil. Le feu ardent qui crépitait dans la cheminée, se reflétait sur les lunettes en demi-lune du vieux mage, révélant sa barbe et ses longs cheveux argentées et sa longue robe de sorcier verte. Dans leur cadre d'or, les anciens directeurs de Poudlard dormaient profondément. Le silence qui régnait dans le bureau n'était troublé que par le crépitement des flammes et le léger bruissement des plumes du Phénix, que Dumbledore continuait à caresser. Le sorcier fut tiré de ses réflexions, par des coups frappés à la porte. L'animal tourna aussitôt ses yeux noirs et brillants dans cette direction.
« Entrez ! » Lâcha Dumbledore, un peu étonné d'avoir un "visiteur" à son bureau à une heure du matin. Le professeur McGonagall, vêtue d'une robe de chambre écossaise, les cheveux dans un filet, qui tenait une lettre à la main.
« Minerva ? » Commenta Dumbledore, avec un petit sourire. « Que me vaut une visite aussi tardive ?
« Une lettre pour vous, Monsieur le directeur ! » Répondit-elle, en lui tendant la lettre. Dumbledore fronça les sourcils, surpris par le ton troublé de la Directrice-Adjointe.
« Quelque chose ne va pas, Minerva ? » Demanda-t-il.
« C'est que… Si j'ai jugé important de vous l'apporter maintenant, c'est que… C'est Elvire qui a apporté la lettre… » ajouta-t-elle en désignant le rapace qui, entrant silencieusement à son tour dans la pièce, vint se poser sur le bureau du directeur.
« Elvire ? » Répéta le directeur, surpris, en reconnaissant le hibou.
« En effet, c'est lui ! » Assura la professeur de Métamorphose, en lui tendant la missive.
Le directeur ouvrit la lettre et en sortit un parchemin qu'il déplia et parcouru rapidement du regard. Sa perplexité laissa place à la stupéfaction la plus totale en reconnaissant l'écriture de son expéditeur.
« C'est eux, n'est-ce pas ? » Demanda Minerva. Le Directeur ne répondit pas, encore sous le coup de l'étonnement, alors qu'il relisait, une autre fois, la lettre.
« Oui ! » Lâcha-t-il finalement. « Je ne sais pas comment c'est possible, mais c'est eux ! Ils sont revenus ! »
« Oh, seigneur ! » Murmura-t-elle, en pâlissant. « Est-ce qu'il faut en parler à… »
« Non ! » L'interrompit Dumbledore. « Il faut d'abord qu'on en sache un peu plus sur les raisons de leur retour ! Et il ne faut pas que qui que se soit, ne le découvre, du moins pour l'instant ! » Ajouta-t-il. « Je pense pouvoir affirmer sans me tromper que je peux compter sur votre silence, Minerva ! »
« Oui ! » Assura-t-elle. « Vous… Vous croyez que ça pourrait être un nouveau tour de Vous-Savez-Qui ? »
« Non ! » Certifia Dumbledore. « Même Voldemort est incapable de ressusciter des gens ! Et il n'est pas assez idiot pour s'amuser à ramener à la vie ses propres victimes ! » Poursuivit-il. « En tout cas, nous verrons ça avec eux demain ! »
« Ils vont venir ? » S'exclama la directrice-adjointe.
« Oui ! Ils m'ont écrit pour demander à me rencontrer ! » Répondit Dumbledore. « Et je pense que le plus tôt sera le mieux ! Bien sûr, je m'arrangerai pour les faire venir durant les heures de cours ! »
« Hum… Les Gryffondors n'ont quasiment que des cours en extérieur, excepté le cours de Potion en début d'après-midi et mon cours de Métamorphose. Et, après, Potter a entraînement de Quidditch, par rapport au match d'après-demain ! D'ailleurs, à ce sujet, vous croyez qu'ils savent qu'il est… »
« Non, je ne crois pas ! » Observa le directeur, songeur. « Bon, Minerva, vous feriez bien de retourner vous couchez ! Le jeudi est votre journée la plus chargée, il me semble ! » Ajouta-t-il, au bout d'un moment, changeant ainsi de sujet.
« Euh… Oui. » Commenta McGonagall, comprenant que la conversation était close sur ce sujet. « Bonsoir, M. le Directeur ! »
« Passez une bonne nuit, Minerva ! » Répondit, distraitement, Dumbledore.
McGonagall se contenta d'un signe de tête entendu puis quitta vivement le bureau. Dumbledore reporta son attention sur le feu.
« James et Lily sont donc en vie ? » Murmura-t-il, songeur.
Fumseck laissa échapper une douce plainte.
« Je ne sais pas pourquoi, Fumseck, mais je suis prêt à parier que Harry a dû refaire son 'cauchemar de Halloween' ! Bon, allez, on va leur envoyer la réponse ! » Ajouta Dumbledore, en se retournant vers son bureau pour prendre une plume et un parchemin et il rédigea rapidement une réponse.
« J'ai l'impression que nous aurons beaucoup de chose à mettre au clair ! Je vous attendrais demain, à quatorze heures, à l'entrée de Poudlard ! On avisera à ce moment-là, pour l'instant, je ne pense pas qu'il soit nécessaire de vous rappeler d'éviter de vous montrer en public ! Albus Dumbledore »
Sur ce, il plia le parchemin, et le confia à la chouette au plumage fauve posée sur son bureau.
« Apporte ça à tes maîtres ! » Intima le directeur, en caressant la tête du rapace et en l'amenant vers la seule fenêtre de la pièce, qu'il ouvrit. L'animal hulula doucement et s'envola, se hâtant de disparaître dans le ciel nocturne, sous le regard pensif de Dumbledore qui referma la fenêtre et s'assit dans son fauteuil, où Fumseck l'observa étrangement.
« Ne me regarde pas comme ça, Fumseck ! » Lança le directeur, amusé, en caressant la tête écarlate de l'animal. « Je ne peux rien faire de plus pour l'instant ! »
Pendant ce temps, Elvire n'eut pas à aller bien loin. La chouette quitta rapidement l'enceinte de Poudlard, et s'élança vivement vers le village de Pré-au-Lard, à un quart d'heure de 'route' de l'école. Bientôt, elle survolait le petit village endormi. Continuant sur sa lancée, elle rencontra une chouette effraie qui hulula en l'apercevant. Les deux rapaces rejoignirent alors un petit bois, à l'est de Pré-au-Lard. Dans une petite détonation, le rapace blanc et roux disparu, laissant place à une jeune femme aux yeux vert émeraude et aux longs cheveux roux. La chouette au plumage fauve vint se poser sur son épaule et lui mordilla affectueusement le doigt.
« Tu es une brave chouette Elvire ! » Lança Lily, en prenant la lettre que portait le rapace, avant de repenser à quelque chose. « James ? Elvire nous ramène la réponse de Dumbledore ! » Lança-t-elle. Presque aussitôt, un cerf surgit devant elle, la faisant sursauter au passage. Dans une autre détonation, James, les cheveux noirs toujours aussi en bataille, réapparu.
« Je ne pensais pas qu'elle reviendrait aussi rapidement ! » Observa- t-il. En tout cas, Albus a dû avoir un choc en voyant Elvire... ! Bon, alors, qu'est-ce qu'il dit ?
« Euh… Il nous donne rendez-vous à l'entrée de Poudlard, à deux heures ! » Annonça la jeune femme, en parcourant le message du regard. « Sûrement pour profiter de ce que les élèves seront en cours ! » Poursuivit-elle, en levant les yeux vers son mari. « Et il nous rappelle de ne pas nous montrer ! » Ajouta-t-elle, en souriant.
« On s'en doute ! » Commenta James. « J'ai l'impression que nous avons dû être 'absents' pendant un moment et que notre présence risquerait d'en surprendre plus d'un ! Mais, l'avantage, c'est qu'Albus n'est pas près de savoir qu'on a un moyen de rester en public sans se faire repérer ! »
« Tout comme toi, tu ne savais pas que j'étais, moi aussi, une Animagus ! » Rétorqua son épouse.
« En effet ! » Répliqua James, en souriant. Un moment de silence s'instaura entre eux. Finalement, Lily soupira.
« Je suis vraiment heureuse d'être revenue ! » Observa-t-elle. « Mais ça aurait été mieux si Harry avait été là ! »
« Lily, tu n'as pas à t'en vouloir ! » Observa James. « Tu as fait tout ce qui était en ton pouvoir pour le protéger ! »
« Je sais… » Répondit-elle, sombrement. « Je sais… »
