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SUITE
Harry avançait, il avançait, sans se soucier des branches qui lui écorchaient le visage et les bras, qui s'accrochaient à sa robe de sorcier, des racines émergentes sur lesquelles il trébuchait, des ornières dans lesquelles ses chevilles se tordaient. Il était indifférent à la douleur, indifférent aux bruits inquiétants qui s'élevaient de tous les côtés à la fois, et semblaient le suivre, indifférent à la silhouette menaçante des arbres autour de lui, au masque de nuages qui éteignit la lune…Tout ce qui comptait, c'était d'avancer,de n'écouter que les battements de son cœur, et les sifflements de sa respiration. La baguette serrée dans une main, un objet serré dans son poing, il avançait…Harry s'éleva dans les airs pour mieux se voir progresser. C'était étrange…Il était à la fois dedans et dehors de son corps, à la fois acteur et spectateur. Il se voyait marcher, comme un automate mû par une volonté autre que la sienne, mais en même temps, il était essoufflé, il avançait dans le noir, comme si sa vie dépendait de chaque pas de plus qu'il ferait dans la forêt. Puis soudain, sans aucun avertissement d'aucune sorte, la forêt disparut. Les arbres laissèrent brutalement place à une vaste clairière, dépourvue d'herbe, recouverte de poussière grise, des cendres…Au centre s'élevait un monticule de pierres, vers lequel Harry avança. Le monticule ne présentait aucune faille, aucune marque qui pouvait montrer qu'il s'agissait d'un passage…Et pourtant, Harry savait. Il pointa sa baguette sur les pierres, et murmura.
Revelato…
L'une des pierres, la plus grosse et la plus sombre, se volatilisa, laissant place à un trou béant, sombre, qui plongeait irrésistiblement vers les ténèbres des profondeurs.
Harry…
Le jeune homme, tiré de son sommeil par quelqu'un qui le secouait et murmurait son nom avec insistance, grogna en se tournant. Il voulait entrer dans le passage, il le devait, c'était vital…
Harry…
Quoi ?
Harry ouvrit péniblement les yeux, sans rien voir. Il sentit quelqu'un lui mettre les lunettes sur son nez, et vit une lumière approcher de son visage. Le jeune homme eut un mouvement de recul, mais lorsqu'il vit le visage d'Hermione apparaître à son tour, tout lui revint. Il replaça ses lunettes correctement et se leva.
Ah, enfin ! chuchota furieusement Hermione, ça fait un quart d'heure que j'essaie de te réveiller…
La jeune fille ne lui laissa pas le temps de protester que se lever au beau milieu de la nuit ne faisait pas partie de ses habitudes. Elle s'était à présent tournée vers Ron, et le secouait vigoureusement, en murmurant, avec douceur toute fois.
Allez, Ron, lèves-toi…
Le rouquin se redressa d'un coup, faisant tomber la jeune fille en arrière, en lançant des regards affolés autour de lui.
Qu'est-ce qu'il y a ? Une attaque ? Hermione ? Harry ?
Hermione se mordit les lèvres pour ne pas éclater de rire devant la mine de son ami.
Ron…Souviens-toi…Je dois vous parler à Harry et à toi…
Ron posa un œil vitreux sur elle, et balbutia.
Mais…Pourquoi il fait noir comme ça ?
C'est la nuit, mon vieux, intervint alors Harry.
Il le saisit par un bras et le força à quitter son lit.
Je devrais peut-être prendre ma cape et la carte…
Hermione approuva, et soutint Ron tandis qu'Harry allait chercher ses affaires. Il revint, l'air intrigué.
Où allons-nous ?
Où allez-vous ?
Ginny, appuyée sur un coude, semblait parfaitement réveillée. Harry ouvrit la bouche pour lui demander de se rendormir, mais Hermione le devança.
Viens avec nous…
La jeune fille ne se fit pas prier.
Nous allons aux toilettes…
Harry ouvrit grand les yeux. Même Ron avait l'air plus réveillé à l'entente de cette phrase.
Mi…Mimi ?
Hermione hocha la tête.
J'ai besoin d'elle…Allez, venez, on risque de réveiller les autres.
Ses amis lui emboîtèrent le pas, et ils traversèrent la Grande Salle le plus silencieusement possible, poursuivis par les ronflements de Lupin. »
