Et hop ! La suite en ligne !
TaniaPretender : Woaw, là, j'ai appris quelque chose. Honte sur moi de ne pas m'être documentée ! Je peux quand même dire pour ma défense que ce n'est pas faute de bonne volonté, mais de temps (c'est un challenge qui se finit le 18). En tout cas, merci pour toutes ces précisions, ça va m'éviter des recherches fastidieuses quand je remanierai cette fic –ce que je ferais vite, j'ai horreur de laisser des erreurs. Pour Lost, je ne regarde pas la série, désolée °°… Et enfin, tu as raison d'être pointilleuse, ça évite les dérives et ça aide bien les pauvres petits auteurs comme moi qui n'ont plus vu un épisode avec Lyle depuis… ça fait tellement longtemps que j'ai perdu le compte…
Cette review m'a fait penser à prévenir les lecteurs : j'écris dans le brouillard complet. J'étais déjà au chapitre 2 que je ne savais pas ce qui allait se passer. L'idée des cannibales m'est venue en regardant mon poster du Retour du Jedi… J'ai enfin l'occasion de me replonger dans l'univers du Caméléon depuis peu de temps, au rythme d'un épisode par semaine, à partir de la saison deux. Autant dire que je n'ai revu qu'un épisode avec Lyle, et il faut qu'il se fasse passer pour mort ! Il ne m'aide pas, là. Aussi, si il y a encore des incohérences, par pitié, signalez-les moi ! Ça ne peut que m'aider.
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Chapitre trois: Grillades.
"Je vois ce que vous voulez dire", dit Scott. "Qu'est-ce qu'on fait?"
L'homme gardait un calme qui étonna Lyle. Il s'était attendu a de la panique, des cris, voire des larmes. Mais non. Le type lui parlait comme si de rien n'était.
"Rien. Ils sont trop nombreux. Si nous essayons de nous échapper, nous serons morts avant d'avoir fait dix mètres."
Un autochtone à l'air menaçant s'avança vers eux, sa lance pointée dans leur direction. Lentement, Lyle leva les mains. Scott l'imita. Le sauvage se mit à parler dans un langage que ni Lyle, ni Scott ne comprenaient. Ces derniers échangèrent un regard. Il semblait que l'homme à la lance venait de poser une question, et aucun des deux n'était à même de lui répondre.
"Hem... Nous sommes américains", tenta Lyle en parlant lentement afin d'articuler chaque mot. "A-mé-ri-cains. Notre avion s'est écrasé. Notre avion, boum!"
Il fit quelques petits gestes pour illustrer ses propos, puis hocha la tête une fois, comme pour demander à l'autochtone s'il avait compris. Celui-ci se tourna vers ses pairs et entama une discussion.
"Qu'est-ce qu'ils disent?", demanda Scott à vois basse.
"Qu'est-ce que vous voulez que j'en sache?", répondit Lyle avec mauvaise humeur.
Si son petit baratin n'avait pas prit, Dieu sait ce qui les attendaient maintenant, lui et Scott. Les individus emplumés parlementaient à présent en faisant de grands gestes. Il était difficile de dire si c'était bon pour eux. Finalement, celui qui les menaçait un instant plutôt se retourna vers eux. D'un geste de la main accompagné par quelques syllabes, il enjoignit à son groupe de saisir les intrus. Lyle et Scott furent attrapés sans ménagement et emmené quelque part dans la forêt.
Comme Lyle s'en doutait, le village des autochtones n'avait pas la moindre once de confort. Il était composé de huttes en bois et en palme installées dans les arbres et reliées entre elles par des ponts de cordages. En dehors des échelles pour monter et de seaux attachés à des cordes qui pendouillaient dans le vide, il n'y avait rien. Les sauvages emmenèrent leurs prisonniers jusqu'à une sorte de place suspendue. Au milieu de celle-ci se trouvait une installation en pierre où traînaient encore quelques bûches calcinées. Un seul faux mouvement, un simple coup de vent, et le feu devait être en mesure de quitter les pierres et de réduire en cendre tout le village. Lyle souhaita que personne ne décide de faire du feu, ce soir-là. Sur l'ordre du sauvage à la lance de tout à l'heure, un homme se détacha du groupe et partit vers une hutte plus imposante que les autres. Sans doute allait-il quérir leur chef. En attendant, Lyle se risqua à jeter un coup d'oeil par-dessus les rambardes. Peut-être y avait-il un moyen de fuir par là. Mais ce qu'il vit le dissuada de descendre de ce côté; il y avait, entassés sur le sol, un grand nombre de crânes et autres ossements humains. Que pouvait-il bien être arrivé? Ce clan était-il en guerre avec un autre? Y avait-il eu épidémie meurtrière? Lyle déglutit avec peine. Il n'était pas sûr de vouloir le savoir. Il ramena son regard sur la place. Une escorte descendait un pont dans leur direction. Un homme aussi ventripotent que Scott, voire peut-être plus, arborant de drôles de bijoux, en était le centre. Inutile d'être devin pour savoir qu'il s'agissait de chef du village. Comme pour étayer cette déduction, les hommes qui encadraient les deux rescapés s'agenouillèrent dès que l'escorte atteignit la place. L'un d'eux poussa Lyle et Scott en avant afin qu'ils fassent de même.
"Vous me laissez lui parler, c'est compris?", ordonna Lyle à voix basse.
"Si ça vous amuse... De toute façon, ils ne comprennent rien à ce qu'on leur raconte", répondit Scott. "Je sens qu'il va nous falloir pas mal de courage pour nous en sortir."
"Ce n'est pas une question de courage, mais de diplomatie. Vous allez voir."
Deux hommes apportèrent un siège à leur chef. Une fois installé, celui-ci fit signe qu'on lui amène les prisonniers. Le sauvage qui les avait forcés à s'agenouiller les releva brusquement et les jeta en avant, sur une voie que les autres avaient parfaitement dégagées. Ils atterrirent aux pieds du chef. Celui-ci prit un air pincé et leur tint un discours dans sa langue. Quand il eut fini, Lyle se mit à genou et essaya de plaider pour sa liberté. Mais ce qu'il disait n'avait l'air de toucher le gros homme dans son fauteuil. Même la flatterie, art dans lequel Lyle était passé maître, n'avait pas d'effet. Il commença à paniquer. Il devait à tout prix trouver un moyen de se sortir de là.
"Ecoutez", dit-il en dernier recours. "Laissez-moi contacter mon entreprise. Je vous amènerais de l'argent, beaucoup d'argent. Pour vous prouver que je vais revenir, je vous laisse mon compagnon. Je reviendrais le chercher. Qu'est-ce que vous en pensez?"
"Espèce de raclure!" Scott s'était redressé de toute sa hauteur et attrapa Lyle par le col. "Tu comptes t'enfuir et me laisser ici! J'te laisserai pas faire, sale traître!"
Il claqua Lyle par terre avant d'être saisi par des autochtones. Sonné, Lyle entendit à peine de chef donner ses ordres. Il sentit qu'on le soulevait. Tout ce qu'il vit fut un plancher plutôt flou défiler devant ses yeux jusqu'à ce qu'on le projette dans une hutte.
Il lui fallut quelques instant avant de reprendre ses esprits. Lyle avait la tête qui tournait mais il percevait les choses normalement. Par contre, quand il avait voulu se lever, il avait été pris d'un violent vertige. Il était donc condamné à rester assis jusqu'à ce que ça passe. Scott était lui aussi assis dans un coin de la hutte. Il avait l'air de ruminer de sombres pensées à l'égard de son compagnon d'infortune. Lyle soupira intérieurement et préféra chercher un moyen de mettre les bouts plutôt que de s'occuper des états d'âmes de Scott. L'entrée de leur hutte était gardée par deux sauvages de belle taille. D'autres molosses en pagne étaient postés dans la partie du village que Lyle pouvait apercevoir. Il devait en être de même là où il ne pouvait pas voir. Il était donc exclu de tenter une fuite par là. Peut-être pouvait-il se ménager un passage à l'arrière de la hutte. La tribu ne s'y attendrait pas. Discrètement, Lyle tâta le matériau qui composait le mur. Trop dur à creuser à mains nues. Et creuser un tunnel dans le sol terreux prendrait trop de temps. Lyle pensa à utiliser son pistolet pour démolir le mur, mais il devrait sans doute utiliser toutes les balles qui lui restaient, ce qui le laisserait démuni pour le reste de la traversée. Il utiliserait ce moyen en tout dernier recours. Il rampa un peu pour se rapprocher de la porte. Il apercevait maintenant la place. Quelques femmes s'affairaient autour d'un grand feu. Elles préparaient sans doute le repas. Il voyait un panier de végétaux, mais pas de viande. Lyle soupira. Il allait être condamné à manger végétalien. Il lui faudrait beaucoup d'énergie pour fuir ces sauvages, et ce n'était par un bol d'herbe qui la lui fournirait. Une autre femme amena un récipient et en sorti une poignée de baies sèches. Elle les mit dans un pilon pour les broyer. Au moins, il y aurait de la vinaigrette... Mais, quand elle eut fini, elle ne versa pas sa mixture dans la "salade". Elle la garda sur le côté et s'assit par terre pour discuter avec les autres cuisinières. Leur langage rudimentaire comprenait des gestes que Lyle pouvait reconnaître, comme lorsqu'elles se frottaient le ventre. Elles s'attendaient apparemment à un bon dîner. Mais pourquoi regardaient-elles leur hutte en se léchant les babines? Lyle comprit soudain. Les crânes qu'il avait vus plus tôt étaient brûlés par endroit... Il avait vu les reliefs de plusieurs années de repas. Des cannibales. Il ne manquait plus que ça. Il fallait qu'il file d'ici avant de finir en grillades!
"Scott", dit-il. "Je crois que nous avons un sérieux problème..."
Les cannibales vinrent les chercher une vingtaine de minutes plus tard. Autant dire qu'ils n'avaient aucun plan pour se tirer de ce guêpier. On leur attacha les poignets et ils furent forcés d'avancer grâce à quelques lances dans leur dos.
"Les jeux sont faits", dit Scott sombrement.
Lyle refusait de rendre sans combattre. Plaise à Scott d'être passer sur le grill! ça ne lui arriverait pas, à lui. Il avait encore trop de belles opportunités à saisir. Désespéré, Lyle se jeta sur la première ouverture qu'il vit. Arrivés devant le feu crépitant, les gardes avaient baissés leur garde. Lyle se jeta de toutes ses forces sur celui qui était le plus près du brasier, le faisant basculer sur les flammes. L'homme se releva en hurlant et renversa la pierre. Le feu ne tarda pas à prendre. Lyle se releva à temps pour voir l'agitation qu'il venait de créer. Les gardes avaient couru aider leur ami et s'étaient complètement désintéressés des prisonniers. Maintenant, ils courraient en tout sens, cherchant un moyen d'éteindre le feu. Des cris fusaient d'un peu partout, principalement venant de femmes et d'enfants. Scott, quant à lui, avait pu tranquillement s'éloigner du danger. Il était maintenant au bord d'une plateforme. Lyle le rejoignit aussitôt.
"Qu'est-ce qu'on fait?", lui cria Scott.
"On saute!" Et il sauta.
Voilà pour le chapitre 3…
