Je suis impardonnable, je le sais…avec le boulot, les vacances, la famille, les amis, je n'ai pas eu beaucoup de temps !j'en suis désolée !en tout cas, merci à tous ceux et celles qui ont pris la peine de me lire ! voilà la suite, bonne lecture !
Ron faillit heurter le professeur MacGonagall de plein fouet.
« Euh…Non, non…personne… »
Le professeur le regarda avec une telle sévérité que Ron baissa la tête.
« Bon…Je venais vous chercher justement…Suivez-moi… »
Elle les entraîna à travers Poudlard jusqu'au bureau de Dumbledore.
« Frikibille… »murmura-t-elle en tapotant la statue du bout de sa baguette. « Allez-y… »
Hermione eut un moment d'hésitation. Avait-elle réellement envie de reparler de tous ces évènements ? De revoir l'inquiétude et la peur dans les regards ? Mais Ron se tourna vers elle avant de franchir l'entrée, comme s'il avait lu dans ses pensées.
« Je sais que tu vas encore me dire de me mêler de ce qui me regarde, mais…ça va ? »
La jeune fille le regarda. Il n'avait jamais eu l'air aussi sérieux, et Hermione reconnut avec peine le rouquin insupportable qu'elle côtoyait tous les jours. Elle hocha la tête avec un sourire et lui fit signe d'avancer.
Ils s'engouffrèrent à la suite du professeur MacGonagall dans le passage qui montait au bureau de Dumbledore. Celui-ci, assis derrière son bureau, proposait des chocogrenouilles à un Neville tremblant. Il se demandait ce que le directeur pouvait bien lui vouloir le jour même de la rentrée. Ginny, elle, regardait pensivement par la fenêtre, d'où on pouvait apercevoir les hautes cimes de la forêt interdite, assombrie par la pluie et la nuit. Il n'y avait aucune trace de Harry.
« Ah, entrez jeunes gens, entrez… »
« Je retourne chercher le professeur Rogue… »lança le professeur MacGonagall en se retirant.
« Faites donc, chère Minerva…Mr Weasley, Miss Granger, mettez vous à votre aise… »
Le professeur les regarda, par-dessus ses petites lunettes, s'asseoir maladroitement dans les sièges qui avaient été installé face à son bureau. Ginny tourna enfin le regard vers eux, et Neville sembla se détendre.
« Bien… »
Dumbledore croisa ses longs doigts sur sa barbe argentée et les regarda un à un. Son sourire bienveillant avait laissé place à un air grave, qui replongea Neville dans l'angoisse.
« Je pense qu'il s'agit avant tout d'expliquer à monsieur Londubat les raisons de sa présence parmi nous…Je tenais à ce que vous soyez présents, afin de me corriger dans mon récit si besoin est… »
Si son regard pétillait toujours, on pouvait néanmoins y déceler une certaine tristesse, comme une grande lassitude. Hermione déglutit. Peut-être avait-il fait une funeste découverte sur ce qui allait lui arriver…
« Où est Harry ? »demanda Ron en jetant un regard autour de lui. Les portraits étaient pour la plupart vides, et Fumsek était absent.
« Harry est dans la pièce d'à côté…Plongé dans les souvenirs de son parrain il me semble… »
Ron aurait aimé rejoindre son ami, mais la vision du visage fatigué d'Hermione l'en dissuada. Dumbledore s'était lancé dans le récit de l'été passé, sans toutefois révéler à Neville l'existence de l'Ordre. Hermione n'écoutait que d'une oreille. Entendre parler ainsi de ce qui lui était arrivé était très troublant, comme si tous les évènements de cet été étaient arrivés à quelqu'un d'autre, comme si tout ceci était irréel. Et pourtant, bien qu'elle ne se l'avoue qu'avec peine, elle sentait de plus en plus la présence de Mélinda. Comme si la personnalité de celle-ci prenait le pas sur la sienne. Parfois, elle se sentait prise d'une soudaine mélancolie, d'une tristesse sans nom, ou de colère…Ron en faisait les frais d'ailleurs…Mais comment lui faire comprendre…Comment lui faire comprendre qu'elle ne voulait pas de lui…Elle avait senti leur relation évoluer, ce depuis le bal de quatrième année, sans parvenir à se l'expliquer. Elle, Hermione Granger, ne comprenait pas…Elle avait toutefois compris que leur amitié allait vers quelque chose de plus…De moins platonique…Mais elle le refusait. Mélinda le refusait. Tout était confus dans sa tête. Une partie d'elle-même voulait que Ron la protège, la console, la prenne dans ses bras…Et l'embrasse même. Mais une autre partie refusait tout contact avec lui, tout lien avec quiconque. Elle savait qu'elle éprouvait plus que de l'amitié pour Ron, elle était assez lucide pour le réaliser, mais elle savait également que quelque chose en elle, à la fois étranger et familier, la poussait à refuser l'évidence. Mais qui voulait ? Qui refusait ? Mélinda ? Hermione ?
« Miss Granger… »
La jeune fille voulut lever les yeux, mais elle sentit ses paupières s'alourdir.
« Miss Granger… »
La voix du professeur Dumbledore se faisait de plus en plus lointaine. Elle s'efforça à écarquiller les yeux, mais elle n'était déjà plus dans le bureau du directeur.
Londres, 1895.
Mélinda remonta une mèche de cheveux du dos de la main, laissant une traînée de sang sur son front pâle et brûlant. Cela faisait des heures qu'elle avait commencé…Tout ce sang, ces hauts le cœur, cette horreur…Le corps de sa mère, les chairs qui avaient commencé leur lente décomposition. Ce visage encore intacte, gris, une peau de verre. Et cette respiration interdite qui soulevait lentement et irrégulièrement la poitrine de la défunte. Elle avait réussi, elle n'aurait jamais cru que cela marcherait…Jamais jusque là elle n'avait fait de sorcellerie, selon la volonté de son père. Sa mère avait du renoncer à l'idée d'enseigner à ses filles les rudiments de la magie, à défaut de les envoyer à Poudlard, cette école de sorcellerie anglaise où elle-même avait suivi sa scolarité avant de rencontrer celui qui allait devenir son mari et le père de ses filles. Bien sûr, Mélinda n'avait pas pu ne pas remarquer les étranges phénomènes qui les entouraient toutes les trois, des transformations impromptues d'objets en êtres vivants, voir l'inverse. A chaque fois, leur mère leur avait demandé de taire ces manifestations magiques, les yeux brillant de fierté mais aussi de crainte. Mais à présent…Elle respirait, mais ne bougeait pas. Terrifiée, Mélinda se rattacha à Hannah, pour résister, pour que son esprit, qu'elle sentait vaciller, ne sombre pas définitivement dans la folie. Ce qu'elle venait d'accomplir dépassait en horreur tout entendement, ce qu'elle avait fait était pire que tout…Ramener une morte à la vie…Mais quelle vie ? Même si elle respirait, sa mère ne reviendrait jamais. Son corps vivait, mais son âme était impossible à ramener, à capturer. A reculons, sans quitter des yeux celle qui avait été sa mère, Mélinda se dirigea vers la porte. Elle tambourina à la porte de toutes les forces qui lui restaient.
Au bout d'un instant qui lui sembla durer une éternité, une clef tourna dans la serrure. Le visage horrifié de la cuisinière précéda celui, écoeuré, de sa tante. La cuisinière se signa tandis que Mélinda était poussée sans ménagements par Pélagie, qui se précipita dans la pièce. Elle en ressortit aussitôt. Mélinda la regarda passer devant elle. Elle avait le teint verdâtre, et s'écartait de la jeune fille comme si tout contact avec elle pouvait la brûler à vif.
« Je…Je peux sortir… »demanda faiblement Mélinda.
Elle se sentait si fatiguée…Et tout ce sang sur les mains, cette horreur dans les yeux…Hannah…
Pélagie la regarda de haut en bas. La cuisinière, jusque là silencieuse, agita son trousseau de clefs.
« Laissez la sortir ! Regardez-la, vous voulez la tuer ! Vous avez vu ce que vous l'avez obligée à faire… »
« C'est un monstre… »cracha Pélagie en direction de Mélinda, ses petits yeux méchants fixés sur la cuisinière. Celle-ci fulminait.
« C'est faux…Seigneur, que lui avez-vous faite faire…Viens là ma chérie… »
Les bras dodus de la cuisinière entourèrent la jeune fille, l'enveloppant d'une douce chaleur parfumée de l'odeur de pain chaud. Elle l'éloigna de la pièce, l'entraînant à l'étage.
« Ma petite…ça va aller…Ne t'inquiètes pas…Ce n'est pas de ta faute… »
Mélinda n'entendit pas le reste. Sans un mot, sans un bruit, elle s'affala dans les bras de la bonne femme.
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« Hermione ! Hermione ! S'il te plaît, réveilles-toi ! »
La voix semblait si lointaine et si proche à la fois. Elle aimait cette voix…Un peu cassée, grave…Mais elle n'arrivait pas à ouvrir les yeux. Elle avait envie de sombrer, de ne plus rien sentir, de ne plus rien entendre. Une forte odeur l'assaillit et la ramena brutalement à la réalité. Elle ouvrit brusquement les yeux et se redressa.
« Mes bras…Le sang…Tout ce sang…Sur mes mains… »balbutia-t-elle en regardant autour d'elle.
« Hermione, il n'y a rien, calmes-toi… »
Encore cette voix…Un rouquin, l'air désespéré, voulut lui prendre les mains, mais Hermione bondit sur ses jambes et se précipita à l'autre bout de la pièce, terrifiée.
« Ne me touchez pas ! Ne m'approchez pas ! Qui êtes-vous ? »
Il y avait aussi une fille rousse, qui ressemblait beaucoup au garçon. Les mêmes tâches de rousseur, le même regard. Et un autre garçon, un petit blond joufflu, l'air terrorisé…Et un homme, un vieil homme à la longue barbe argentée, le visage infiniment ridé, un regard perçant.
« Hermione ! »
Qui est Hermione ?La jeune fille ne comprend pas.
Le rouquin s'approche, les mains tendues, l'air désemparé.
« Mr Weasley, laissez moi faire… »
Le rouquin s'écarte, à contre cœur, mais il s'écarte. L'homme s'approche, il émane de lui une telle puissance…À la fois rassurante et effrayante. Il s'approche, la prend par les épaules et plante son regard dans le sien. Elle se débat un peu puis renonce.
« Miss Granger…M'entendez-vous ? Miss Granger… »
La lueur bleutée dans ses yeux disparut peu à peu, laissant place à un noisette éteint.
« Professeur Dumbledore… » souffla faiblement Hermione en se passant une main sur le visage.
Dumbledore sourit en hochant la tête.
« Miss Granger…Comment vous sentez vous ? »
Hermione regarda autour d'elle. Jamais encore elle n'avait vu Ron dans cet état. Ses mains tremblaient, et son regard était empli de crainte. Ginny et Neville n'en menaient pas large.
« Que…Que s'est-il passé ? »
« Co…Comment ça… » balbutia Ron.
Dumbledore retourna derrière son bureau.
« Je propose que vous reveniez vous asseoir… »
Hermione s'avança d'un pas hésitant, Ginny la tenant par le bras. Ils s'installèrent dans leur siège, et attendirent.
« Vous avez sans doute remarqué que plusieurs de vos camarades manquent à l'appel… »
« Oui, mais les autres n'ont pas l'air de s'en rendre compte… »
« Un ordre du ministère », soupira Dumbledore. « Je dois à présent vous expliquer… »
« Mais attendez…Je veux d'abord savoir ce qui vient d'arriver à Hermione ! » s'exclama Ron.
« Ron… » commença Hermione.
« Tu viens de…De…Tu n'étais plus toi-même, tu étais elle ! Qu'est-ce que ça veut dire ? »
« J'y viens Monsieur Weasley… »
Ron s'interrompit. Il hocha silencieusement la tête.
« Comme je vous le disais, et comme vous le savez certainement, nombreux sont vos camarades à avoir des parents moldus, et donc à être victime de ce phénomène que nous savons désormais lié à Voldemort. »
Neville serra les poings, tandis que Ginny et Ron grimaçaient. Hermione, impassible, l'écoutait exposer ce qu'elle croyait avoir déjà deviné. Les autres étaient également possédés, mais à sa différence, leurs moments de lucidité étaient plus rares et plus brefs, et si Mélinda n'avait jusque là rien d'une criminelle, les âmes maudites qui possédaient les autres élèves méritaient à juste titre leur exil à la porte des âmes. Des mages plus noirs les uns que les autres, des tueurs, des fous…Dumbledore soupira.
« Une élève a été amené à…à tuer ses proches…Lorsque les Aurors l'ont découverte, il y a de cela quelques jours, elle se terrait dans un recoin sombre et reculé de la salle où gisaient les corps…Si sa famille a perdu la vie, la pauvre enfant a perdu la raison lorsqu'elle a réalisé toute l'horreur de son geste… »
Cette révélation les épouvanta. Hermione déglutit. Elle pourrait être amenée à faire du mal aux êtres qu'elle aimait ? Cette idée lui était insupportable…Neville, lui, écarquillait les yeux, bouche grande ouverte, muet, buvant les paroles du directeur. La jeune fille se rendit compte qu'elle tremblait. Elle voulut serrer les bras de son siège, mais Ron posa une main sur la sienne. Une main étonnamment calme par rapport à l'affolement qui se lisait sur son visage. Il rougit violemment, et ôta soudain sa main. Hermione, déconcertée, reporta son attention sur les dires de Dumbledore. Celui-ci la regarda.
« Miss Granger fait partie de ces élèves. J'ignore quel est exactement le plan de Voldemort, hormis de semer l'horreur et l'épouvante autour de lui…Mais si je vous ai convoqué, ce n'était pas seulement pour vous mettre au courant de la situation. Harry sait déjà de quoi il en retourne…J'ai demandé au ministère de vous épargner tous les cinq, en plus de Fred et George Weasley, le sort d'oubli qui a été jeté sur tous les élèves…Monsieur le ministre ne pouvait pas me refuser cette faveur… »
Hermione sourit à l'ironie de ces propos.
« J'ignore exactement quelle est l'âme qui s'est emparée de votre amie, mais ce que je vais vous demander est très simple. Je vous demande de la surveiller… »
La jeune fille n'en revenait pas. Elle allait être surveillée ? Suivie comme une criminelle ?
« Miss Granger, comprenez bien que vous ne resterez pas longtemps maître de vos décisions, et tant que nous ignorerons l'identité exacte de Mélinda, nous ne pouvons vous laisser ainsi…C'est à vous trois, avec Harry bien entendu, qu'incombera cette tâche… »
Neville et Ginny eurent l'air gênés, et évitèrent le regard de leur amie, mais Ron hocha la tête résolument.
« Je compte sur vous…En attendant, les recherches se poursuivent… »
« Heu…Professeur ? » demanda Ginny d'une petite voix.
« Oui Miss Weasley ? »
« Que…Où sont les autres élèves ? »
Dumbledore les observa un instant, comme pour jauger leur capacité à accepter ce qu'il s'apprêtait à leur dire.
« Plusieurs parents paniqués nous ont contactés…La situation devenait risquée, pour les proches dépourvus de pouvoirs pour se défendre, mais également vis-à-vis des Moldus…Le Ministère a pris des mesures draconiennes…Ils sont tous maintenus en stase dans une section spécialement aménagée et sous haute protection du Ministère…Mais ils ne pourront rester ainsi bien longtemps, sous peine de détériorer leur santé mentale et physique… »
Ginny reçut la nouvelle comme une claque magistrale. Nul doute qu'elle pensait à Dean…Les autres n'en menaient pas large. Jamais ils n'auraient pensé que la situation était aussi grave…Il y avait un réel climat de guerre, les premières victimes se comptaient déjà…
« Vous devez savoir autre chose…Cette situation s'est déjà produite par le passé…Alors que vos parents étudiaient à Poudlard…J'ai demandé à Harry de profiter de son cadeau d'anniversaire pour explorer les souvenirs à la recherche d'un quelconque indice… »
« Mais…Si vous avez connu ça dans le passé…Vous savez certainement comment en sortir ! » s'exclama Neville.
« Non…Vous ne seriez pas ici même en ce moment si je pouvais faire quelque chose…La dernière fois, Voldemort a été vaincu et les âmes ont quitté les corps par elles mêmes… »
Grâce à Harry…Une fois de plus grâce à lui…Et une fois de plus, tous les espoirs reposaient sur lui.
« Une seule victime a réussi on ne sait comment à s'en débarrasser alors qu'elle étudiait encore ici… »
« Alors il faut la retrouver ! Elle nous dira comment faire ! »
Ron avait tellement d'espoir dans les yeux, sa voix tremblait…Hermione eut mal pour lui. Dumbledore secoua doucement la tête.
« Cette personne nous a quitté il y a longtemps…Il s'agissait de Lily Evans… »
voilà, à vos claviers pour une petite, toute petite review,juste histoire de savoir ce que vous en pensez ! biz
