Note : Après une semaine en enfer (3 jours de soleil sur 8 jours de vacances, violents orages le reste du temps) j'ai eu le temps de réfléchir à la suite de ma fic. Merci Rieval d'être ma bêta-lectrice et merci pour tout tes conseils.

Disclaimer : Rodney m'appartient seulement la nuit dans mes rêves. Sinon, Stargate Atlantis et les personnages sont la propriété des créateurs de la série.


Chapitre 2

« Excusez-moi. J'ai rendez-vous avec le Docteur WEIR. Vous savez où je peux la trouver ?» « En salle de débriefing Major. Je pense qu'elle a bientôt terminé » Les portes de la salle étaient closes. Elles s'ouvrirent au moment où John arrivait vers celles-ci, et il se retrouva nez à nez avec Rodney. Il ne l'avait pas vu depuis l'incident. En fait, il n'était même pas venu le voir à l'infirmerie. Cela faisait déjà plus d'une semaine.

Les deux hommes se fixèrent quelques secondes mais aucun mot ne fût échangé. Le malaise était toujours là. Rodney baissa en premier les yeux et passa à côté du Major, sans lui adresser un seul mot. Celui-ci le regarda s'éloigner. « Entrez John» ordonna Weir . John s'assit face à Elisabeth.

«John. Comme vous venez de le voir, je viens d'avoir une petite discussion avec Rodney, et à sa demande je le retire de votre équipe. Kavanaugh sera son remplaçant.» « Quoi ? Je suppose que Rodney s'est plaint de l'abominable façon dont je l'ai traité sur la dernière mission. Et c'est une punition que vous m'infligez!» « Non, il n'a rien voulu me dire. Mais de toute façon à cause de son oeil, il ne peut pas réintégrer une équipe active » « Comment ça son oeil ? Qu'est ce qu'il a ? » « Euh ... Il a perdu son oeil droit suite au coup qu'il a reçu. » Face au regard perplexe du Major, la voix d'Elisabeth monta d'un ton « Major vous ne saviez pas ? Vous n'avez même pas demandé de nouvelles au Docteur Beckett ? Je pensais que Rodney était votre ami. Tout au moins un coéquipier » John se sentait soudainement très mal à l'aise. Il avait honte d'avoir laissé ses sentiments prendre le pas sur son devoir de leader. « Major Sheppard la discussion est close. Sortez ! » Il se leva tête basse. Il était sur le point de sortir de la salle quand Elisabeth déclara « Vous m'avez vraiment déçu John ».

John ne savait pas comment se faire pardonner. Il fallait qu'il parle avec Rodney. Il fila directement au laboratoire de ce dernier. Rodney, comme à son habitude, était penché sur son clavier mais il ne releva pas la tête quand John entra. « Rodney ? Il faut que je vous parle » sa voix était si douce que Rodney faillit craquer. John se planta alors devant son bureau « Je ... je ... je suis désolé de ne pas être venu vous voir à l'infirmerie, de n'avoir pas pris de vos nouvelles, et surtout je suis désolé pour toutes les choses que je vous ai dit durant ces derniers mois » Rodney le fixa d'un oeil noir, les mâchoires serrées. « Dites quelque chose Rodney ... S'il vous plaît » cette fois ci, c'était une prière. Cela le déstabilisait de voir Rodney muet. Rodney reporta son attention sur son écran. John savait qu'il avait perdu cette bataille, il sortit du laboratoire. Oui, il avait perdu la bataille, mais pas la guerre.

oOo

Deux semaines. La situation entre John et Rodney n'avait pas beaucoup évolué. John pensait que le temps guérissait toutes les blessures, mais son amitié avec Rodney lui manquait. Même de l'entendre se plaindre lui manquait.

Lors des missions d'explorations, John avait failli plusieurs fois « tuer accidentellement » Kavanaugh. Un accident était si vite arrivé : une balle perdue, des chutes de pierres, un petit croche-patte imprévu ...

Il rentrait éreinté d'une mission sur une planète à classer dans la catégorie « hostile » et allait faire son rapport à Weir quand celle-ci lui demanda de passer voir McKay à son laboratoire « il vous cherchait ce matin et voulait vous voir dès votre retour » John ne se le fit pas dire deux fois ! Si Rodney acceptait de lui parler à nouveau, c'est que les choses s'arrangeaient, non ? C'est le coeur battant qu'il arriva dans le laboratoire. Mais il déchanta vite. « Major Sheppard. Je suis ravi de vous voir » déclara Zelenka. « Euh. Oui. Moi aussi. Où est McKay ? » « Il est au niveau moins 3 » John commençait à partir quand Zelenka l'arrêta « Attendez, vous devez rester içi, j'ai besoin de votre gène pour allumer un appareil que l'on a retrouvé dans l'aile ouest de la cité » « Oui mais on m'a dit que Rodney voulait me voir ... » « C'est justement pour cet appareil qu'il voulait vous voir » « Ah ... » Zelenka vit la déception sur le visage de John. « Ne vous inquiétez pas Major. Rodney finira par vous pardonner un jour. Mais ce sera peut-être un petit peu long » John soupira et s'avança vers le bureau.

Il observait l'appareil que lui tendait Zelenka. Il était long et de forme cylindrique comme les bâtons témoins d'un relais 4 fois 100 mètres. Il allait prendre l'appareil dans ses mains quand une voix le fit sursauter « Ne touchez pas à ça Major ! » « Rodney ! ». John était heureux de l'entendre.

Mais un malaise s'installa à nouveau entre eux. Ils étaient maintenant tous les deux immobiles. Zelenka se sentait de trop et les laissa seuls.

« Rodney ... Je ... » balbutia John. Rodney fronça les sourcils, il n'était pas encore prêt à lui accorder son pardon. Il s'avança vers le bureau. « Major. J'ai besoin de votre gène pour mettre en route cet appareil. Carson étant très occupé en ce moment, il n'y a que vous qui puissiez m'aider » Alors là c'était clair : la réconciliation était à des années lumières. John fit profil bas. Il se souvenait des propos de Radek. Ce sera long. Très long. « D'accord » répondit doucement John.

Rodney prit l'appareil et le tendit à John. Mais lorsque celui-ci le toucha une décharge d'électricité projeta les deux hommes en l'air. John percuta le coin d'un bureau qui se trouvait contre le mur. Il sentit immédiatement une douleur fulgurante au niveau de sa hanche droite. « Ouaaaah ... aïe ma hanche ... Rodney ça va ? » il ne le voyait pas derrière le bureau. « Rodney ... Rodney répondez moi ... » Pas de réponse. Son coeur s'emballa et il rampa jusqu'à lui. Le scientifique était allongé sur le dos et ne bougeait pas. Pire, du sang coulait de son oreille, ce qui n'était pas bon signe. John prit son pouls. Il était très rapide. Un peu trop rapide même. Il attrapa sa radio et demanda une équipe médicale de toute urgence. Il perdit ensuite connaissance.

oOo

John se réveilla trois heures plus tard à l'infirmerie. Une infirmière vérifiait ses constantes. Il regarda autour de lui mais ne vit pas Rodney. L'infirmière l'informa « Le Docteur McKay est au bloc opératoire. Il a fait une hémorragie cérébrale. Le Docteur Asnard, notre neuro-chirurgien, s'occupe de lui. Le Docteur Beckett l'assiste » Elle lui fit une injection et John s'endormit après l'avoir remerciée.

Un bip régulier le réveilla un peu plus tard. John ouvrit les yeux. Ca venait du moniteur cardiaque de Rodney. Carson était en train de brancher Rodney à un respirateur. Il avait autour de lui des tas de machines. La tête de Rodney était complètement bandée. Et Il était pâle. Si pâle. John avait vraiment peur pour son ami. Mais il eut plus peur encore quand il rencontra le regard de Carson. Du désespoir et de la fatigue. Voilà ce qu'il put y lire.

« Il a besoin de vous John. La nuit va être difficile. Je ne sais pas s'il tiendra jusqu'à demain» John acquiesça de la tête. Carson retourna à son bureau.

John n'avait pas remarqué que les lits étaient si proches. A peine quelques centimètres les séparaient. Il remercia mentalement Carson et avança sa main vers celle de Rodney. Celle-ci était froide, il resserra un peu plus fort ses doigts. Avec son pouce, il caressa doucement le dos de sa main. « Je suis là Rodney, cette fois-ci je reste avec vous ... ».

Quatre jours passèrent quand finalement Rodney décida de se réveiller. Encore une fois, il sentit que quelque chose lui serrait le bicep (l'appareil qui prend la tension), puis il entendit un bip régulier (celui de son moniteur cardiaque). Il ne distinguait qu'une seule voix, celle de John qui lui faisait des excuses. Il ouvrit les yeux. « Carson ! hurla John. Je suis là Rodney. Ca va aller ».

Beckett arriva en courant. « Bon retour parmi nous Rodney » « Carson j'ai mal à la tête ... et j'ai soif ... » « C'est normal Rodney, vous avez eu une opération, on a arrêté une hémorragie cérébrale, mais vos examens montrent que votre brillant cerveau n'est pas touché. Tenez. Buvez » John qui s'était reculé pour que Carson s'occupe de Rodney, observait la scène. Merci mon dieu de m'avoir rendu Rodney. J'aurais été anéanti s'il lui était arrivé quelque chose, pensa John. Rodney le regardait étrangement, ce qui mis mal à l'aise le Major.

Rodney commença à aspirer l'eau fraîche avec l'aide d'une paille. Carson lui tenait le verre. John pensa : Ah ce que j'aimerais être à la place de la paille pour que Rodney m'aspire. Enfin presque. Pas moi, mais mon ... Hein ? Mais qu'est-ce qui te prends John ...

Rodney avala de travers et failli s'étouffer. Il regardait le Major les yeux exorbités. Lui qui était si pâle il y a quelques jours, avait pris des couleurs pourpres. « Ca va Rodney ?» demanda Carson. « Euh oui j'ai juste avalé de travers ».

En fait, il venait de comprendre qu'il entendait les pensées du Major. Il fit un sourire à John. Il tenait là sa vengeance. L'avenir promettait d'être intéressant. Très intéressant.

TBC