Chapitre Neuf
Cordélia renifla l'épais lainage autour de ses épaules et grimaça. Elle allait simplement devoir accepter le fait qu'elle n'allait pas rester propre dans cette dimension. Cordélia stoppa le 'eww' qui menaçait de sortir de sa bouche alors que son pied marchait dans une mixture infecte. Elle eut des hauts-cœur pendant qu'elle soulevait son pied, la boue suintait à travers les courroies de ses sandales. Cordélia savait simplement qu'elle avait marché dans les eaux d'égouts non traitées. Ses chaussures étaient ruinées et elle allait probablement attraper une sale maladie. Oh, elle était en enfer d'accord, et Lilah était morte. Cordélia espérait sérieusement que les avocats de Wolfram & Hart la jouerait dure quand Angel aurait compris que la garce l'avait kidnappée. Ok, bon, Angel ne la tuerait pas réellement, mais il pourrait la terrifier à fond. Cordélia espérait que la garce ferait pipi dans son pantalon à la mode très cher. Cordélia baissa les yeux sur ses pieds encore, ses sandales étaient ruinées. Elle soupira. Oh bien, elle aurait été obligée de s'en débarrassé dans un avenir proche, de toute façon. Des sangles rouges qui exposaient ses brillants orteils rouges pédicurés n'étaient pas vraiment dans la norme dans cet endroit.
Cordélia continua à descendre la rue, faisant attention à éviter les flaques de boues et de regarder les passants dans les yeux. Elle leva les yeux de temps en temps pour étudier les enseignes en bois qui pendaient au-dessus des portes. Ses yeux s'agrandirent alors qu'elle vit trois cercles pendre d'une barre peinte sur l'enseigne devant elle. Pas un néon mais définitivement le symbole universel pour un bureau de prêts sur gages. Mince, cette dimension copiait bien, à part pour le côté crasseux. Cordélia ôta rapidement son collier et ouvrit la porte du magasin sombre. Ses yeux scrutèrent l'obscurité.
"Qu'est-ce que tu vends?"
Cordélia sursauta à la voix profonde. Elle tendit ses perles à l'homme costaud derrière le comptoir. L'homme regarda le collier d'un oeil, et ensuite frotta les perles contre ses dents. Il cligna des yeux, regarda le collier puis Cordélia. Il repoussa le collier vers elle.
"Je dirige un endroit respectable. Je ne projette pas de finir à Newgate."
"Excusez-moi," Cordélia repoussa le collier vers l'homme. "Elles sont vraies."
"Oui, elles le sont. Tu les as dérobées, c'est certain."
"Dérobées… Oh, je ne les ai pas volées, je le jure. C'était un cadeau."
"Qui donnerait une telle parure à quelqu'un dans ton genre?" L'homme regarda le sale manteau de Cordélia.
Cordélia se renfrogna et réprima sa réplique à la tonalité dérogatoire de l'homme. "Je ne l'ai pas vole, espèce de rustre." Ok, peut-être qu'elle n'avait pas réprimé toute sa réplique.
"D'où viens-tu?'
"Uh?" Merde.
"Les colonies, tu es une Yankee. Qu'est-ce que fait une Yankee dans l'East End?" (Ce sont les quartiers pauvres et populeux de la partir Est de Londres, de Glasgow.)
Les yeux de Cordélia s'agrandirent. La dimension avait copié la fondation des colonies et de la Révolution américaine? Et l'East End d'où? "Les Etats-Unis, ok." Acquiesça-t-elle.
"C'est ce que je pensais, pays irréligieux"
"Ecoutez, vous allez me les acheter ou quoi? Ce sont des vraies, je ne les ai pas volées…." Cordélia fit une pause, essayant de se calmer. Plus de mouches avec du miel, plus de mouches avec du miel, se répéta-t-elle et elle recommença. "Monsieur, je suis désolée d'être si grossière, mais j'ai plus ou moins été abandonnée ici avec seulement des vêtements sur le dos et ceci. J'ai besoin d'argent. C'était un cadeau. S'il-vous-plait."
L'homme regarda le manteau de Cordélia encore une fois, puis son visage. "Viens dans la lumière, jeune fille."
"Quoi?" Cordélia savait simplement qu'elle allait perdre patience.
"Dans la lumière, jeune fille."
Cordélia bougea vers la faible lumière sur le comptoir. Elle fixa l'homme alors qu'il l'étudiait. L'homme se pencha en arrière sur ses talons et leva un sourcil. "Laisse-moi voir tes mains."
"Uh?" Cordélia leva ses mains devant l'insistance de l'homme.
L'homme étudia les longs doigts délicats. Ses yeux s'agrandirent devant le vernis rouge. Le signe d'une putain. Il regarda encore le visage de Cordélia. Mais si la fille était une putain, elle ne l'était pas depuis longtemps; enfin ça ou les colonies traitaient leurs femmes de commerce plus gentiment qu'en Angleterre. Il n'y avait aucun signe de boissons, de maladies ou de dureté dans ses yeux et elle avait toutes ses dents, en fait, elle était assez jolie. "T'es pas pour les honnêtes jours de travail dur, pas vrai? Peut-être que tu les as dérobées. Ou tu t'es vendue pour elles." Il observa son expression.
Les yeux de Cordélia lancèrent des poignards. Cordélia eut envie de frapper quelque chose, surtout l'homme debout entre elle et son moyen d'obtenir de la nourriture.
Un petit sourire se forma sur le visage de l'homme. Ca oui, celle-là était une fière. Et si elle était une putain de commerce, alors lui était l'amant de la Reine.
"Abandonnée, il disait qu'il était un gentleman, hein?"
La frustration de Cordélia se changea en espoir comme elle entendit le ton sympathique.
Cordélia réfléchi rapidement. "Tout est tellement horrible," Cordélia laissa une petite larme couler le long de sa joue. "Il disait qu'il serait là, me prendrait dans sa famille, m'épouserait. Que vais-je faire?" Merci Seigneur pour les romans à l'eau de rose.
"Là, là jeune fille. J'ai eu une fille à moi. Les hommes peuvent être des bâtards, ça c'est sûr." L'homme prit le collier. "Au moins, il t'a donné un cadeau de valeur. C'est triste, combien de fois les jupes qui sont jetées de côté viennent avec du toc ou un voile de mort. C'est triste. (désolé, je suis pas sure que ça veuille vraiment dire quelque chose, mais j'ai fais ce que j'ai pu)"
Cordélia décida de laisser glisser ce commentaire et d'accepter les pièces de monnaie avec reconnaissance. Elle regarda les lourdes pièces en or; elle les porta sous la lumière, les étudiant. Une tête de monarque était gravée dans la pièce, aussi bien que les mots, 'Dieu sauve la Reine'. Elle n'était pas sure, mais elles avaient l'air réelles, trop réelles en fait. Avec un peu d'agitation, elle leva les yeux. "C'est pas pour avoir l'air folle, mais on est en quelle année?"
L'homme la fixa. "1889."
Cordélia lui lança un grand sourire. "C'est ce que je croyais, ce voyage à travers la mer et tout ça m'a fait penser que j'étais tombée hors du monde. Mais non, je suis ici en Angleterre… à…"
"Londres. Whitechappel. Tu ne sais pas où tu es jeune fille?"
"L'air de la mer, je viens des States, je ne me sens vraiment pas moi-même pour l'instant. Whitechappel, la maison de Jack l'Eventreur, magnifique." L'estomac de Cordélia se serra.
Un sombre air menaçant descendu sur le visage de l'homme. "Ca n'est pas le cas pour ce bâtard à East End, certain disent qu'il était un docteur de société qui jouaient des jeux, certains disent qu'il était un Juif, je dis qu'il était Satan personnifié. "
L'estomac de Cordélia se serra. Elle avait l'horrible soupçon que ça n'était pas juste une certaine dimension copiée de l'Angleterre du 19ème siècle, mais la chose réelle. Comment diable est-ce que Wolfram & Hart l'avait renvoyé dans le passé et pourquoi? Cordélia ne pouvait pas y penser. Dimension, passé ça ne faisait aucune différence, entre le pouvoir de persuasion d'Angel et l'intelligence de Wesley, ils trouveraient comment la sauver. Elle avait juste besoin de rester calme, inaperçue et malheureusement de rester à Whitechappel, jusqu'à ce qu'ils y arrivent. Ses pensées furent interrompues par les derniers mots de l'homme.
"C'était Satan, répandant sa malveillance, puis retournant en enfer où est sa place, mais pas avant qu'il ne prenne ma Mary." Les yeux de l'homme étaient remplis de colère et de tristesse.
"Mary?"
"Oui, ma fille."
Cordélia ferma les yeux. Cordélia n'était pas du genre à étudier les tueurs en série; elle avait assez de sang et de terreur à travers ses visions. Mais elle connaissait Jack l'Eventreur, tout le monde connaissait le premier tueur en série, ou du moins le premier rapporté, célèbre pour sa brutalité et son travail insaisissable. Wesley lui avait dit une fois que certains du Conseil des Observateurs croyaient que l'Eventreur était un démon, probablement un vampire, mais ils ne le savaient même pas. C'était juste des spéculations. Cordélia pensait que c'était juste un groupe d'humains qui exposait des excuses, des humains qui ne pouvaient pas accepter qu'un autre humain puisse être si maléfique. Ce qui était stupide étant donné tous les glorieux exemples de malfaisance dont la race humaine pouvait se vanter. Cordélia leva une main et caressa le visage bourru de l'homme. "Je suis vraiment désolé pour vous. Elle ne méritait pas cette horreur, personne ne le mérite"
Le grand homme cligna des yeux et s'écarta vite, s'éclaircissant la gorge. "Ca oui."
Cordélia sourit. "Merci."
"Oui."
Cordélia se tourna pour s'en aller.
L'homme l'observa. Un morceau gâché de fantaisie, peut-être, mais définitivement une dame. Sa Mary n'aurait jamais été considérée comme une dame, mais elle l'était – avant que les rues et le diable ne la prennent. Il ne laisserait pas cela arriver à une autre, pas s'il pouvait l'empêcher.
"Mon enfant."
"Humm?" Cordélia fit une pause. Elle ne savait pas pourquoi mais l'attitude de l'homme avait fait un tour complet de 360 degrés par rapport à elle.
L'homme vit la question dans ses grands yeux. Il sourit. Elle lui rappelait vraiment sa Mary perdue.
"Tu va avoir besoin d'un endroit où rester et un travail. Ces pièces ne t'amèneront pas bien loin, ensuite les rues seront ta seule option."
Cordélia regarda les pièces dans sa main. Elle ne savait même pas jusqu'où elles la mèneraient. De l'accablement et de la faiblesse l'envahirent. Elle était perdue, vraiment perdue. Pitié, Angel, supplia-t-elle.
"Gerty dirige une auberge plus bas dans la rue, à l'extrémité de East End. C'est aussi respectable que ce que tu vas avoir dans un bordel. Dis-lui que Pa Kelly t'envoi, elle te mettra dans une vrai chambre avec un vrai lit, et te donnera un travail, mais jeune fille, ne va pas à l'étage, c'est là où la lumière des jupes manie habillement leur commerce. Tu n'as pas besoin de faire ça."
Les yeux de Pa s'agrandirent comme Cordélia rempli la pièce avec un brillant sourire. Seigneur, cette enfant pouvait prendre le vent hors de n'importe quelle voile d'homme.
"Ne les laisse pas t'emmener en haut de ces escaliers." Avertit-il. "Et l'Eventreur a été silencieux depuis presque un an, mais ne sort pas le soir dans l'obscurité."
Cordélia gloussa et sourit. "Ne vous inquiétez pas, je ne vais nul part où je ne veux pas aller… à moins que je ne sois droguée, attachée ou ensorcelée, et le truc après le coucher du soleil, c'est déjà couvert." Elle rit devant l'expression de Pa. "J'irai bien," sourit-elle, en courant pour placer un baiser sur la joue de l'homme. "Merci, Pa."
Des larmes menacèrent de couler le long des joues rougissantes de Pa. Il allait devoir rendre une visite à Gerty très bientôt. Il s'assurait que la magnifique enfant ne finirait pas comme sa Mary.
