n/a : Autre couple étrange ! C'est une habitude chez moi ! Faut vous y faire ! ATTENTION : certains propos qui suivent peuvent choquer certaines âmes sensibles, je préfère en avertir avant… Il y a bien pire dans la vie mais je m'en voudrais si je traumatisais sans le vouloir une âme sensible.

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Avec la complicité de la nuit : tome trois

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Sa longue robe noire volait derrière lui avec grâce et distinction. Son pas était pressé, comme celui d'un homme tentant de fuir et pourtant c'était tout le contraire. Il ne fuyait pas, il se précipitait. Au détour d'un couloir, il s'arrêta, tendit l'oreille, scruta l'obscurité devant lui. Rien, aucun bruit, aucun mouvement, le chemin était libre. D'un pas toujours aussi pressé, il reprit se route.

Arrivé près d'une quelconque statue, dont lui-même avait oublié ce qu'elle représentait, il fit ne nouveau halte. Ce coin était réputé pour être l'antre de quelques couples téméraires cherchant un endroit « privé » pour leur rencontre nocturne. Pas de chance, personne n'occupait l'enclave cette nuit-là. Un grognement de mécontentement se fit entendre puis l'homme reprit sa marche rapide. Deux escaliers plus tard ainsi que quelques bifurcations, l'homme se trouvait maintenant à proximité du tableau couvrant l'entrée des Griffondors. Il attendit, longtemps, tapit dans le noir que l'un de ces sacripants ose sortir malgré le couvre-feu. Rien, toujours rien !

Il commençait à désespérer. C'était à croire que toute l'école dormait paisiblement. Comme si cela pouvait être possible. Il était bien placé pour savoir qu'il y avait toujours quelqu'un pour planifier un coup, préparer un méfait ou encore mettre à exécution un plan foireux. Pourtant ce soir-là RIEN ! C'était à en devenir fou.

Après de longues minutes qui lui parurent aussi longue que trois éternités, il abandonna son poste d'observation et résolu d'adopter une autre tactique. Il ferait le tour de tous les coins et recoins romantiques de ce fichu château. Il finirait bien par coincer des amoureux aventureux se croyant seuls au monde et insouciants du règlements. Pratiquement tous les couloirs de ce château le virent déambuler, presque courir d'un bout à l'autre. Tous les passages secrets qu'il connaissait, toutes les cachettes furent visités. Rien, toujours rien !

Enragé, il frappa le mur de son poing en laissant échapper un gros mot dont sa mère aurait été peu fière. Sa rage ne passant toujours pas, il se permit de frapper violement une armure de son pied, créant un vacarme assourdissant. Toujours pas soulagé de cette rage qui le consumait, il agressa de sa baguette, les quelques portraits sur les murs qui avaient eu la mauvaise idée de se plaindre du bruit. Il n'en retira, encore une fois, aucun bien, aucune tranquillité d'esprit.

Il était désespéré, il avait besoin de faire ressortir toute cette gamme de sentiment qui l'oppressait. Il se sentait mal, il était submergé par une vague de rage, de colère et encore tant d'autre chose qu'il n'arrivait pas à décrire.

Il se laissa glisser le long de la pierre froide, tentant de reprendre un peu le dessus sur son esprit tourmenté. Des longues respirations plus tard, l'homme avait retrouvé un semblant de contrôle mais savait qu'il suffirait que d'une brindille pour alimenter de nouveau le brasier qui le consumait de l'intérieur. Se relevant, le regard de l'homme tomba sur un objet qu'il voyait peu souventévitant soigneusement cette partie du château en temps normal.

Presque inconsciemment, sa main glissa le long de l'objet, puis sans même savoir pourquoi ni comment, il s'en servit. Lorsqu'il se retrouva dans une pièce obscure qu'il n'avait pas revisitée depuis sa propre scolarité, il se sentit envahi de nouveau par ce flot de sentiments si dérangeants pour une personne si terre à terre et posée tel qu'il était.

C'est là qu'il la vit. Subtilement éclairée par les lueurs complices des dizaines de chandelles éparses dans la pièce. L'homme ferma les yeux et inspira profondément, ses narines accueillant avec délectation des effluves si différentes de ce qu'il était habitué de sentir. Était-ce la pseudo noirceur ou l'odeur des lieux ou encore ce calme et cette sérénité pratiquement palpable qui l'avait apaisé ainsi ? Il n'aurait su le dire avec précision. En fait, jamais, il n'aurait même avoué s'être retrouvé dans cet endroit.

Lorsqu'il ouvrit à nouveau les yeux, ils se posèrent d'eux-mêmes sur la frêle silhouette que l'on ne pouvait que deviner dans son haut fauteuil. Son regard traça chacune de ses courbes, chacun de ses traits si détendus. Elle devait dormir. C'était la seule explication à ce calme qui transpirait de tout son être.

Combien de temps était-il resté à simplement l'observer, comme si cela était la première fois qu'il la voyait ? Personne, surtout pas lui, n'aurait pu le dire avec exactitude. Le maelström d'émotion qui l'avait englouti un peu plus tôt était toujours présent dans son être mes les émotions le composant avaient changé de nature. Et c'était ce qui le troublait autant.

La suite fut pour lui encore plus déconcertante. Ce fut comme s'il assistait en simple témoin à la scène qui pourtant le mettait en vedette. Comme s'il s'observait lui-même de plus haut. Il n'était plus qu'une marionnette actionnée par une force quelconque, alors que son esprit devait subir le tourment d'observer sans réagir ce que le marionnettiste faisait subir à son corps.

Il s'avança donc de la forme probablement endormie dans le haut fauteuil, lentement. Rien à voir avec la hâte qui l'avait habité un peu plus tôt. Avec des gestes souples et gracieux, il se rendit près de la femme et se pencha doucement, assez proche pour humer son doux parfum mais sans pour autant créer de contact physique. Ses deux mains le retenant solidement aux bras du fauteuil, l'homme s'enivra de l'odeur si particulière, respirant avec délectation à la basse du cou de l'endormie. Puis, il remonta le long de sa nuque, laissant son nez s'extasier sans pour autant toucher. Lorsqu'il atteignit les cheveux, il ne pu retenir un petit soupir.

Se reculant à peine, l'homme observa chacun des traits du visage si près du sien. Ce n'est que lorsque ses lèvres furent en contact avec celles de la femme, qu'il réalisa toute l'ampleur de son geste. Dans le fond de son esprit, il se souvint d'une légende sorcière, reprise par les moldus lui semblait-il, de la Belle Au Bois Dormant. Fallait-il être sot pour penser à une telle ânerie en un moment pareil ! Pire, il fallait être complètement désespérer pour l'embrasser elle ! Et pourtant, c'est bien ce qu'il faisait à cet instant même. Ses traîtres lèvres se délectaient du goût de la bouche offerte sous elles et en redemandaient encore.

Cela lui prit un moment avant de percevoir le mouvement lent et harmonieux des lèvres sous les siennes. Sa belle s'était réveillée apparemment, ou du moins avait repris suffisamment d'esprit pour participer. Il savait qu'il devait se reculer, qu'il devait mettre fin à cette erreur, qu'il le regretterait amèrement mais il n'y pouvait rien, il se DEVAIT de le faire. Aussi, lorsque la femme entrouvrit ses lèvres, en profita-t-il pour glisser le bout de sa langue. Leur baiser s'approfondit, les amenant tous deux à bout de souffle.

Il finit par se reculer légèrement, tentant de reprendre son souffle légèrement mais déjà la bouche de la femme s'était ressaisie de la sienne, l'entraînant à nouveau dans un baiser passionné, probablement le plus ardent qu'il lui ait été donné d'expérimenter. Cette fois ce fut la langue de la femme qui quêta l'entrée de sa bouche en premier. Leurs deux langues se rencontrèrent et commencèrent un combat amicalà savoir qui dominerait l'autre. N'étant pas homme à céder ainsi les honneurs, il y mit tout son cœur, arrachant par la même occasion un gémissement de plaisir à sa partenaire qui semblait apprécier ce traitement.

Ce gémissement ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd et l'homme sentit que son esprit avait définitivement perdu son combat contre ses instincts. Sans briser le baiser, il se saisit des bras de la femme toujours assise et la força à se lever. Une fois sur ces pieds, il la fit légèrement pivoter, de manière à ce que ses fesses soient légèrement appuyées sur le rebord de la table près du fauteuil. Ainsi, il continuait à la surpasser mais son pauvre dos lui en serait reconnaissant éventuellement. Et puis, son emprise sur elle serait bien meilleure ainsi…

Toujours pleinement occupé à explorer la douce et chaude bouche de la femme, il laissa cependant ses mains se mettre de la partie également, caressant avec urgence toute la peau qui s'offrait déjà à lui. Mais bientôt se n'était plus suffisant pour ses sens déjà enflammés. Graduellement, cette rage, qui l'avait habité un peu plus tôt, remontrait lentement son nez. Ses baisers se faisaient de plus en plus dominants, sa langue de plus en plus aventureuse. Ses doigts tentèrent de défaire les premiers boutons de la robe de la femme mais n'y parvenant pas, un soupir d'exaspération lui échappa. Perdant patience, il laissa son désir grandissant prendre le dessus et d'un geste violent, fit voler les boutons en tous sens.

Par la suite, ses mains se glissèrent sur la poitrine de la femme sans pour autant cessé de l'embrasser avec une fougue qui arrachait parfois de subtils gémissement à sa compagne. Lorsque ses mains froides et puissantes se refermèrent sur les seins encore emprisonnés par une brassière, la femme ne pu retenir un petit sursaut ni un halètement d'anticipation. Il les pétrit, s'amusant à provoquer des petits cris en provenance de la femme qu'il étouffait savamment de sa propre bouche qui dévorait toujours les lèvres pleines de sa partenaire.

Étant fatigué de masser plus ou moins gentiment la poitrine de la femme, il descendit ses mains jusqu'à l'ourlet de la robe fleurie de mauvais goût et remonta rapidement le long des cuisses de sa compagne. L'homme s'arrêta à peine pour soulever un sourcil en sentant sous ses doigts l'épaisse culotte que portait sous sa robe sa partenaire. Il délaissa finalement la bouche de sa compagne pour ravager son cou. Pendant que sa bouche laissait de longues traces humides sur la nuque et la gorge de la femme, ses mains s'étaient saisies de la culotte et avaient entrepris de la débarrasser de ce sous-vêtement nuisible à la progression de ce qu'il avait en tête.

Une fois l'imposant sous-vêtement reposant aux chevilles de la femme, l'homme n'eut plus qu'une seule idée, soulager son érection qui le faisait souffrir depuis un moment déjà. Sans quitter la gorge de sa partenaire, qu'il venait de parsemer de marque qui seraient visible le lendemain, l'homme releva sa propre robe et défit d'un mouvement vif l'attache de son pantalon.

Comme il doutait de la solidité de la petite table pour la suite des événements, il amena sa compagne jusqu'au mur le plus proche. Exercice périlleux lorsque l'on tenait compte que le pantalon de l'homme lui enserrait toujours les chevilles. Arrivés près du mur, il souleva sa compagne sans trop de grâce et l'intima d'encercler ses hanches de ses jambes. S'assurant qu'il était à bonne hauteur, l'homme ne perdit pas une seconde de plus et se glissa rapidement en sa compagne qui grimaça légèrement suite à l'intrusion.

L'homme n'offrit pas un rythme lent et doux à sa partenaire, au contraire, toute la rage qui l'habitait depuis le début de la soirée, avait finalement trouvé un moyen de sortir de lui et il comptait bien exploiter cette opportunité. Étrangement, plusieurs se seraient plaintes des manières rustres, presque violentes de l'homme mais la femme y trouva presque son contentement. L'homme n'était pas bestial ou brutal mais certes, ses agissements ne pouvaient pas être considérés comme attentionnées et délicates. Il avait un besoin. Elle avait un besoin. Ils le comblaient ensemble. Point à la ligne. Ce n'était rien de plus, rien de moins. Simplement un acte sexuel dans le but se décharger un surplus accumulé de part et d'autre. Il n'y avait rien de romantique, rien de poétique dans cet échange. Tous deux en étaient conscients et acceptaient les règles de ce jeu.

Les mouvements du bassin de l'homme se firent plus rapides et finalement, un bruit grotesque s'échappa des lèvres entrouvertes de l'homme. Sa prise sur les hanches de la femme se fit plus solide, sans doute aurait-elle quelques ecchymoses le lendemain, rien de bien méchant, simplement des rappels de ce qui s'était passé. Satisfait, l'homme lâcha prise et laissa sa partenaire contre le mur mais cette fois, sur ses deux pieds.

Un rictus indéfinissable ornait les lèvres de l'homme visiblement satisfait. Il reboutonna son pantalon et remit de l'ordre dans sa robe. Finalement, il passa une main gracieuse dans sa chevelure dont la femme s'était amusée à dépeigner à mesure que sa propre satisfaction augmentait.

Finalement satisfait de son apparence, l'homme jeta un regard à sa compagne d'un moment. Aucune parole n'était nécessaire avec ce genre de regard. On comprenait immédiatement qu'il valait mieux ne dire mot à personne sinon on s'exposait à des représailles peu agréables. Cependant, elle n'était pas le genre de femme à aller semer ce genre d'affaire à tous vents. Bien entendu, elle garderait le tout pour elle. De plus, qui l'aurait cru sincèrement ? Personne.

Mais juste avant qu'il ne tourne les talons dans un geste théâtral comme à son habitude, elle se permit un simple commentaire qui le fit s'arrêter et la dévisager comme si une seconde tête venait de lui pousser :

« Je savais que tu allais venir… et je sais que tu reviendras… »

Severus Rogue retourna à ses cachots, réfléchissant aux propos de celle qui avait été sa compagne sexuelle pendant un bref instant. Ce soir-là, il s'endormit en repoussant au fin fond de son esprit la phrase de la femme. Sans savoir que pour l'une des très rares fois de sa vie, Sybille Trewlaney avait eut une autre prédiction qui s'avérera exacte avec le temps…

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n/a : Alors ? Pas trop traumatisé ?