UN AMOUR INOUBLIABLE

Par Mallory Quinn

Chapitre 2

« Un après-midi mémorable »

Le paquebot accosta à Le Pirée en Grèce pour la journée. Les passagers pouvaient sortir se promener et revenir avant 17heures. Candy s'était levée de bon matin après une nuit agitée et voulait se promener un peu au port. Le soleil de la Grèce lui ferait du bien. Elle alla prendre son petit déjeuner et rencontra Terry en entrant dans la salle. Son cœur fit un bond dans sa poitrine.

- Mlle André… dit Terry.

- M. Grandchester…

Ils continuèrent avec les formalités et le vouvoiement. Ils trouvaient ça amusant tous les deux.

- Vous avez bien dormi ? demanda Terry.

- Très bien, mentit-elle, et vous ?

- Comme un bébé, renchérit-il.

Mais en réalité, il n'avait pas fermé l'œil plus de 30 minutes.

- Je peux vous tenir compagnie pour le petit déjeuner ?

Candy hésita, à cause de tout ce qui se passait dans sa tête. Mais comme le fait de le voir la rendait heureuse, elle ne put refuser.

- D'accord, Mr. Granchester, allons-y, dit-elle avec un beau sourire.

Ils entrèrent dans la salle à manger et prirent le petit déjeuner. Il lui parla de son enfance, de la séparation avec sa mère, son père, sa belle-mère, le collège, et enfin sa grande passion, le théâtre. Elle lui parla de son enfance à la Maison Pony, des Legrand, Anthony, Alistair, Annie, Archie, Patty et comment elle avait été adoptée par Albert qui était maintenant son fiancé.

- Votre père adoptif est votre fiancé ? Il vous a pris au berceau ou quoi ? fit-il étonné.

- M. Grandchester, dit Candy indignée, j'ai accepté sa demande il y a seulement quelques mois, ajouta-t-elle en rougissant.

- Excusez-moi, je ne voulais pas vous offenser…dit-il inquiet de l'avoir contrariée.

Candy sourit. Elle aussi avait eu du mal à s'habituée à l'idée.

- Ce n'est rien. J'ai moi-même du mal à y croire parfois

- Je le comprends moi, je ne vous aurai pas laissé échapper non plus !

Candy rougit sous le compliment. Ce jeune homme lui donnait des « papillons dans l'estomac ».

« Je ne me suis jamais sentie comme ça avec Albert, se dit-elle. »

- J'étais au collège en Angleterre, l'internat, dit-il pour changer de sujet.

- Moi aussi je suis allée au collège en Angleterre.

- Lequel ?

- Le Collège St. Paul.

- Vraiment ? Moi c'était le Collège St. James. Ce n'était pas très loin de St. Paul. On aurait pu fréquenter le même collège… Vous aviez aussi d'affreuses religieuses très strictes en discipline ?

- Oui, trop strictes pour mon goût. Heureusement ou malheureusement la guerre commença et nous dûmes rentrer en Amérique.

- J'ai quitté avant que la guerre ne commence et j'ai trouvé du travail dans la troupe Stratford de New York et le reste vous connaissez.

- Quand je suis rentrée en Amérique, je me suis inscrite à l'école d'infirmières, malgré le refus de ma famille. D'après la Tante Elroy, une lady ne doit pas apprendre de métier, mais épouser un homme riche qui pourrait subvenir à ses besoins. Mais j'ai tenu bon et quand j'ai pris un appartement, c'était encore pire ! Une jeune fille de bonne famille ne doit pas habiter seule ! Mais j'aime mon indépendance.

Terry était fasciné par cette jeune femme si forte et si indépendante en plus d'adorable. Il voulait passer la journée avec elle.

- Vous voulez passer la journée avec moi Mlle André ? Si vous n'avez rien d'important à faire bien sûr. Je vais voir ma Grand-mère. Elle préfère vivre ses derniers jours sous le soleil chaud de la Grèce, du moins en été, il est très très chaud.

Candy hésita un peu. La journée avec lui ? Sa Grand-mère ? Ca sera certainement mieux que de se promener seule toute la journée.

- Votre Grand-mère ?

- Ce n'est pas une ruse, je vous assure, elle est bien réelle.

- Ok. Je pensais me promener sans trop savoir où aller de toute façon. Mais laissez-moi aller me changer, je ne serai pas longue.

- Prenez votre temps !

Candy alla dans sa cabine pour se changer. Elle mit une robe blanche et rose à manches courtes sous son manteau. Elle mit des escarpins blancs elle prit aussi un chapeau. L'hiver en Grèce n'était pas très froid. C'était une très belle journée.

Terry l'attendait devant la rampe de sortie. Le Pirée était un port très occupé surtout par des pêcheurs. Ce qui expliquait la forte odeur de poisson. Candy et Terry se dirigèrent vers la route et arrêtèrent un taxi. Terry lui donna l'adresse en anglais et ils arrivèrent bientôt à destination. La maison de la grand-mère de Terry n'était pas très grande ; elle était blanche, sans étage. Ce que Candy trouva de plus beau c'était le jardin ; il était immense avec toutes sortes de plantes à fleurs, qui devaient être très belles en été. Il y avait aussi plusieurs arbres et une petite colline et Candy se rappela de « sa colline » près de la maison Pony.

- Comme c'est beau ici, s'écria-t-elle avec joie.

Elle alla vers les arbres et vit une petite fille qui était triste parce que son chat était coincé dans un arbre. Elle parlait très peu anglais mais Candy comprit sa détresse.

- Attends, petite je vais aller le chercher ton chat.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Elle enleva ses chaussures et grimpa dans l'arbre avec une agilité et une souplesse qui surprirent notre jeune acteur ! Arrivée en haut de l'arbre, elle prit le chat, qui était effrayé et surpris de la voir sur l'arbre.

- Allez viens ici le chat, tu as certainement suivi un oiseau ou un écureuil n'est-ce pas ? Ça t'apprendra ! Dit-elle avec un beau sourire.

Terry observait la scène et était encore fasciné par son ange blond qui savait grimper aux arbres comme Tarzan ! Décidément elle n'en finissait pas de le surprendre ! Candy redescendait avec la même agilité, avec le chat dans son bras gauche. Une fois à terre, elle rendit le chat à la petite fille qui la remercia et couru vers l'arrière de la maison.

- Wow, Mlle Tarzan aux taches de son, quelle agilité !

Candy fronça les sourcils pour quelques secondes et reprit son sourire. Ce jeune homme aimait beaucoup les surnoms !

- J'étais un véritable garçon manqué, quand j'étais petite.

- Apparemment vous l'êtes toujours ! J'aurai aimé vous connaître à cette époque… allons voir grand-mère « yaya » en grec. Je vais vous présenter.

Ils se dirigèrent vers la maison et entrèrent. Une aimable vieille dame était assise au salon en train de lire la bible. Son regard s'illumina quand elle vit son petit-fils.

- Terrence ! Dit-elle avec un grand sourire et en s'approchant de lui.

- Yaya ! Dit Terry en la serrant dans ses bras. Comment vas-tu ?

- Je vais bien, mon petit, dit-elle en souriant. Tu as amené une invitée, c'est la femme que tu vas épouser ? demanda-t-elle en regardant Candy.

Candy rougit à l'allusion de la grand-mère, mais essaya de sourire.

- Non Yaya, ça c'est Candice Neige André elle voyage sur le même bateau que moi vers l'Amérique. Melle André, je vous présente ma grand-mère.

- Enchantée de faire votre connaissance Madame, dit Candy en la serrant aussi dans ses bras.

- Appelez-moi yaya comme tout le monde, mon enfant. Bienvenue dans mon humble demeure.

- J'aime beaucoup votre jardin, il est très beau, dit Candy.

- Merci ma petite. Vous voulez un verre de limonade ? Il y en a sur la petite table là-bas.

Candy se dirigea vers la table et servit de la limonade pour tout le monde. Ils parlèrent de tout et de rien. Le dîner fut servit vers 15 heures 30, et ensuite ils allèrent dans la véranda pour le thé. Candy pris un beau châle en dentelle blanche et le mis sur les épaules de la vieille dame.

- Comme c'est beau, lui dit-elle.

- Vous l'aimez ? Un jour je vous l'enverrai…

- Oh, mais je ne voulais pas…,commença Candy.

- Mon enfant je n'ai plus beaucoup de temps sur cette terre, quand je partirai, je veux que vous l'ayez.

Candy avait les larmes aux yeux.

- Ne pensez pas comme ça Yaya, vous avez encore de nombreux jours sur cette terre.

- Merci mon enfant, vous êtes très aimable. Dites-moi que faites-vous dans la vie ?

- Je suis infirmière.

- Vous devez être une des préférées des patients, je suppose, avec votre joie de vivre. Je sais que vous auriez été ma préférée si j'étais votre patiente.

Candy se contenta de rire. Terry la regardait et il devenait de plus en plus amoureux d'elle. Comment était-ce possible ? Il venait tout juste de la rencontrer la veille. Il alla faire un tour dans le jardin pour s'éclaircir la tête et parler avec le jardinier. Candy resta avec la vieille dame qui continuait à parler.

- Je n'ai jamais vu mon petit-fils aussi rayonnant Candy, vous lui apportez un nouvel éclat.

- Mais je viens tout juste de le rencontrer et en plus il est fiancé et moi aussi d'ailleurs, dit Candy en rougissant.

- Tout ce que je dis, c'est que je n'ai jamais vu un couple avec autant de chimie que vous deux. Un enfant verrait que vous êtes fait l'un pour l'autre.

Candy resta silencieuse. La vieille dame venait d'exprimer ce qu'elle n'osait admettre. Depuis sa rencontre avec Terry, elle n'était plus la même.

« Mais je viens de le rencontrer que de la veille ! Se dit-elle, suis-je en train de tomber amoureuse de lui, ou le suis-je déjà ? ».

La vieille dame lui montra les tableaux de peinture accrochés au mur.

- Ce sont les œuvres de Terry, dit-elle.

- Wow, il a beaucoup de talent. Je croyais qu'il n'était qu'acteur, dit Candy, il est plein de surprise !

Terry revint dans la maison et la conversation changea de sujet.

La vieille dame se dirigea vers un piano près de la véranda et se mit à jouer le thème de « Roméo et Juliette » de Tchaïkovski. Candy et Terry restèrent silencieux et écoutèrent les notes du piano. Leurs regards se croisèrent, la musique semblait les mettre dans une sorte de transe. Leurs regards se disaient ce que leurs bouches n'osaient se dire. Le fait que tout ça; tous ces sentiments, ne dataient que de moins de 24 heures leur semblait incroyable.

L'horloge de la maison sonna quatre coups. Il était 16 heures. Ils devaient partir, s'ils voulaient faire quelques petites courses avant de regagner le navire.

- Yaya, dit Terry en la prenant dans ses bras, nous devons y aller.

- Candy est la femme de ta vie, murmura la vieille dame à l'oreille de Terry, ne la laisse pas s'échapper !

- Ok, Yaya, dit Terry doucement, reçu cinq sur cinq !

- Aurevoir, Yaya, dit Candy on la prenant aussi dans ses bras. Je suis ravie d'avoir fait votre connaissance.

- Aurevoir mon enfant, vous êtes un véritable rayon de soleil. Ne changez pas. J'espère que mon petit-fils en profitera. Ecrivez-moi, Terry vous donnera l'adresse.

- Merci. Ça sera un plaisir de vous écrire.

Candy et Terry prirent un taxi et s'arrêtèrent dans un petit magasin près du port pour s'acheter des petits souvenirs. Candy en acheta pour ses amis et les enfants à la maison Pony. Elle regardait les souvenirs et vit un harmonica. Elle l'acheta comme souvenir de sa journée passée dans un des plus beaux jardins du monde, avec une des plus gentille vieille dame qu'elle ait rencontrée.

Ils regagnèrent le paquebot presque à la dernière minute. Ils coururent ensemble et arrivèrent essoufflés en riant de bon cœur. La journée avait été parfaite. Aucun des deux ne voulaient la voir se terminer.

- Je vous accompagne à votre cabine, Mlle André, dit Terry

Ils marchèrent ensemble jusqu'à la cabine de Candy. Elle ouvra la porte, entra et déposa ses paquets sur le lit.

- Voulez-vous dîner avec moi, ce soir ? demanda Terry.

- Oui, j'en serai ravie, répondit Candy.

- 19 heures devant la salle à manger ? Il faut dîner plus tôt pour laisser la place au bal masqué….

- J'y serai.

- A tout à l'heure.

- A tout à l'heure, dit Candy, oh attendez, j'ai quelque chose pour vous ! Et elle lui donna une petite boite.

- Ah oui ? dit Terry avec un air curieux en prenant la boite et l'ouvrit, un harmonica ?

- Si l'envie vous prends de fumer, jouez de l'harmonica !

Terry sourit, comme elle était mignonne !

- Mademoiselle l'infirmière aux taches de son, comme vous êtes attentionnée avec vos patients ! Vous les traitez tous de cette façon ou ai-je le privilège d'être traité avec bonté ?

- Tout le monde reçoit le même traitement, M. Grandchester, mais les enfants ont une attention spéciale à cause de leur fragilité…

- Et moi qui me croyais privilégié ! Dit-il en feignant l'indignation, je suis choqué !

- Vraiment ? Dit Candy, Vous surestimez vos charmes mon cher !

- Aucune chance de vous conquérir ? Fit-il avec un air de chat battu.

- Vous pouvez toujours courir ! Dit Candy en riant et s'en allant en fermant la porte derrière elle.

Ils plaisantaient, mais Candy et Terry savaient qu'ils étaient déjà conquis, l'un par l'autre. Mais ils n'avaient pas le courage de se l'avouer. Tous ces sentiments leur semblaient invraisemblables. Mais ils étaient là et ils n'avaient aucune intention de partir au contraire, ils devenaient de plus en plus forts.

Terry alla dans sa cabine en songeant à Candy. Il pensait aussi aux dernières paroles de sa grand-mère ; « Candy est la femme de ta vie », avait-elle dit. Il ne doutait pas de la sagesse de sa grand-mère. Elle avait vécu longtemps et savait reconnaître les signes. Et il y avait tous ces sentiments qui lui venaient au cœur. Il se rendit compte que pendant toute la journée, il avait à peine pensé une fois à sa fiancée. Il lui semblait qu'elle était un souvenir lointain…

Candy, quand à elle, arrangeait les souvenirs qu'elle avait achetés. Elle avait donné l'harmonica à Terry pour qu'il en fasse une habitude au lieu de fumer. Elle aurait les souvenirs de cette belle journée dans son cœur. Elle prit une douche et se coucha pendant quelques heures. La journée l'avait fatiguée. Elle avait passé une très belle journée et espérait passer aussi une excellente soirée. Elle se rendit compte que pendant toute la journée, elle avait à peine pensé à Albert. Terry occupait toutes ses pensées. Tout était beau et simple, quand elle était à ses cotés.

« Pourtant… Non ce n'était pas le temps de penser, mais de profiter du bien être que cette situation m'amène, se dit-elle. »

Elle ferma les yeux pour ne rêver que de Terry.