UN AMOUR INOUBLIABLE

Par Mallory Quinn

Chapitre 6

« Rêves brisés »

Six mois plus tard, le 7 juillet, Candy terminait sa dernière journée de travail à l'Hôpital Général de Chicago. Elle avait demandé un transfert à l'Hôpital Général de New York. Elle était prête à partir. Son petit groupe d'amis, Annie, Archie, Albert, Patty, étaient au Manoir des André pour un dernier verre à l'occasion de son départ. Melle Pony et Sœur Maria étaient venus avec les enfants pour qu'ils puissent dire aurevoir à leur « chef ». Ses valises étaient faites et Annie lui enverra le reste de ses affaires plus tard. Albert avait insisté pour l'accompagner pour s'assurer que tout irait bien pour elle. Peut être espérait-il secrètement que Terry ne viendrait pas ? Il avait arrangé pour elle, un petit appartement où elle pouvait habiter en attendant que ses projets se réalisent. Il voulait lui offrir de rester dans le Manoir que les André possédaient à New York, mais il savait que Candy refuseraient. Elle aimait trop son indépendance.

- Alors Candy, dit Archie, tu nous quittes vraiment pour de bon cette fois-ci ?

- On dirait que oui, Archie dit-elle en souriant, je ne vais pas si loin, New York, c'est presque la porte à coté.

- Tu viendras nous voir ? Demanda Melle Pony

- Mais bien sûr ! Et vous aussi vous pouvez venir me voir ! Dit Candy

Archie la regarda dans les yeux.

« Elle est tellement heureuse se dit-il. J'espère qu'il la mérite. »

- Tu dois nous appeler tous les jours, dit Patty, n'est-ce pas Annie ?

- Si tu m'envoies les sous pour la facture, pourquoi pas ? Plaisanta-t-elle

- Je crois que je viendrais te voir tous les week-end si je le pouvais ! Dit Annie. Oh Candy tu vas tellement me manquer !

Ils allèrent à la gare pour accompagner, Candy et Albert prendre le train vers New York. Vers un nouveau départ ! Il y eut des pleurs, des larmes des embrassades. Le train démarra et Candy s'en allait retrouver Terry.

Annie venait de mettre ses enfants au lit. Elle alla rejoindre Archie dans le salon. Il n'était pas de très bonne humeur depuis leur retour de la gare. Annie l'avait remarqué. Elle savait que son mari avait un faible pour Candy. Mais Candy ne le traitait qu'en ami. Voir Candy avec Albert était un peu normal pour lui, comme Albert était son oncle et la tête de la famille. Mais de la savoir si amoureuse de cet acteur…

- Est-ce que ça va, Archie ? Demanda-t-elle.

- Tu es sûre que Candy ira bien ? Que ce n'est pas une illusion ?

- Chéri, Candy est assez grande pour savoir ce qu'elle fait. Elle est sûre de ses sentiments et de ceux de Terry.

- Terry ? Tu l'appelles « Terry » toi aussi ?

- Mais enfin, c'est comme ça que Candy l'appelle… !

- Je ne comprends pas comment elle a pu laisser Albert pour… pour…

- L'amour de sa vie ? Ecoutes, Archie, Candy a toujours été là pour nous et surtout quand on avait besoin d'elle. Elle pense toujours aux autres avant de penser à elle. Elle a rencontré quelqu'un et en est tombé amoureuse. Tu aurais voulu qu'elle continue avec Albert, alors que son cœur était ailleurs ? Candy est la personne la plus honnête que je connaisse. Elle ne pouvait pas faire ça à Albert.

- Et si cet acteur ne vient pas ? Tu m'as dit qu'ils se sont donnés rendez-vous il y a six mois…

- Il faut arriver au pont pour le traverser. Candy a confiance en leur amour.

- Mais…

- Archie, Chéri, ce n'est pas très agréable d'écouter son mari parler d'une autre femme… même s'il s'agit de ma « sœur » et meilleure amie…

- Excuse-moi, chérie, dit-il en la prenant pour l'embrasser. Les enfants dorment ?

- Mmmm

- Pas de danger d'être interrompus…dit-il en l'embrassant à l'oreille.

- Non…

Archie embrassa sa femme qui lui rendit son baiser.

A New York, le 8 juillet, 8 heures du matin. Terrence Granchester se leva et se prépara pour un rendez-vous pris il y six mois, qu'il attendait avec impatience. Enfin il allait la voir, enfin il allait pouvoir la serrer dans ses bras, l'embrasser, lui faire l'amour. Il n'alla pas au théâtre ce jour-là, il avait averti qu'il ne serait pas là de la journée. Sa mère l'avait appelé la veille pour lui demander si ses sentiments avaient changé, il lui avait assuré que ses sentiments étaient plus forts que jamais, qu'il ne pouvait plus vivre sans Candy.

Mme Henderson avait remarqué combien son patron était devenu plus jovial encore, ces deux derniers jours. Elle avait été ravie que Susanna ne fasse plus partie de la vie de son patron, elle savait qu'il n'était pas amoureux d'elle. Et elle bénissait secrètement la femme qui lui avait ouvert les yeux à l'amour. Ça aurait été une grossière erreur d'épouser Susanna.

Terry alla dans une galerie d'art et décida d'aller vendre quelques toiles de peinture. Depuis quelques mois, il en avait vendu plusieurs. Candy était sa muse, son inspiration.

Ensuite, il fit quelques courses, dont un beau bouquet de roses blanches. Il se souvenait qu'elle sentait toujours la rose. Il acheta aussi une bague de fiançailles. Il alla saluer sa mère et rentra chez lui pour se préparer. Il était presque 17 heures. Il se rendit à l'Empire State Building et monta jusqu'au toit.

Candy s'installa dans le petit appartement qu'Albert avait arrangé pour elle. Elle ne voulait pas trop déballer ses affaires, car elle savait qu'elle irait habiter bientôt avec Terry. Elle prit une douche et se changea. Elle alla faire quelques courses avec Albert qui voulut lui offrir quelques vêtements.

- Après tout, je suis ton père adoptif non, dit-il ?

- Il était presque 17heures, Albert. Je dois y aller. Tu peux faire livrer les vêtements chez moi ? Merci pour tout.

Et elle s'éloigna pour prendre un taxi.

- L'Empire State c'est de l'autre coté, Candy, lui dit-il.

- Oh, mon Dieu que je suis distraite. Merci Albert !

Elle héla un taxi et entra.

- L'Empire State Building, dit-elle au chauffeur de taxi.

- Ok, ma petite dame ! Dit le chauffeur.

Le taxi démarra et se dirigeait vers la destination demandée. Il y avait beaucoup de trafic, comme c'était pendant les heures de pointe, le taxi avançait lentement. Candy était de plus en plus impatiente.

« Vite, vite se dit-elle intérieurement, il est presque 17 heures, j'ai rendez-vous avec mon futur mari, que j'aime de tout mon cœur ! »

Le taxi s'arrêta à quelques mètres de L'Empire State Building, à cause de l'embouteillage. Candy décida de descendre, car elle n'en pouvait plus.

- Arrêtez, s'il vous plait, je vais descendre ici.

- Ok, ma petite dame, dit le chauffeur en s'arretant.Ca sera 3$.

Candy lui donna un billet de 20 $.

- Gardez la monnaie ! Dit Candy

- Oh, wow ! Merci ma petite dame ! Dit le taximan

- Je vais me marier, dit Candy en sortant de la voiture.

- Félicitations, ma petite dame, il a de la chance votre fiancé !

- Merci.

Candy se dirigea vers l'Empire State Building presque en courant. Elle leva la tête et regarda le grand édifice et traversa la rue en courant. Elle ne vit pas la voiture qui venait à toute vitesse et qui la renversa brutalement. Le chauffeur de taxi, qui entendit le coup de frein et les cris des gens, sortit pour voir ce qui se passait. Il vit sa petite dame couchée sur l'asphalte, reversée par une voiture, elle avait une blessure à la tête, le sang coulait et elle était inconsciente.

- Appelez une ambulance ! Cria un passant.

Pendant ce temps-là, Terry était au dessus de l 'Empire State Building à quelques mètre seulement de là, sans savoir le malheur qui venait d'arriver. Il surveillait chaque personne qui sortait de l'ascenseur. Mais elle n'arrivait toujours pas. 17 heures 30, personne. 18 heures, Candy n'était toujours pas là. 18 heures 30 il commença à pleuvoir fort, un orage en fait, avec des éclairs et du tonnerre, il resta jusqu'à minuit lorsque le building fermait ses portes aux visites.

Terry était complètement abattu. Elle n'était pas venue ! Elle ne l'aimait donc plus ? Comment avait-il pu se tromper de la sorte ? Il savait qu'il y avait une chance qu'elle ne vienne pas, mais il avait tellement confiance en leur amour, qu'il n'avait même pas considérer cette possibilité.

Il rentra chez lui complètement découragé. Sa vie n'avait plus de sens. Il y a quelques heures, il était si heureux à l'idée qu'elle venait et qu'il allait la voir pour passer le reste de leur vie ensemble. Maintenant rien, plus rien. Il devait respecter leur pacte. Il ne la cherchera pas et ne cherchera pas à savoir pourquoi elle n'était pas venue. Pourtant il avait envie de remuer ciel et terre pour la trouver et l'interroger pour savoir.

« Oh Candy, mon amour ! Pourquoi tu n'es pas venu ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Tu ne m'aimais pas assez ? Comment vais-je faire pour vivre sans toi ? Ces six derniers mois, c'est le fait que j'allais te voir qui m'a donné le courage de continuer à vivre. »

Il était assis sur son lit, les larmes coulaient sur ses joues. Il avait perdu la femme de sa vie, parce qu'elle ne l'aimait plus, croyait-il, elle ne l'avait jamais aimé. Il ne savait pas qu'au même moment sa bien-aimée était inconsciente à l'hôpital et allait se réveiller pour pleurer toutes les larmes de son corps parce qu'elle l'avait manqué.

Pendant ce temps à l'hôpital, Albert, Annie, Archie et Patty attendaient dans le couloir. Albert les avait appelés dès que l'hôpital l'avait contacté en trouvant ses coordonnées dans le sac de Candy. Ils avaient contacté Albert à Chicago, et on leur avait le nouveau numéro d'Albert à New York. Il s'était rendu aussitôt à l'hôpital. Archie et les autres étaient arrivés très tard ce soir là et se rendirent à l'hôpital sans passer par le Manoir des André de New York.

- Albert, que s'est-il passé ? Demanda Annie.

- Elle a été renversée par une voiture…, dit Albert

- Mais comment ça ? Demanda Archie.

- Mais son rendez-vous… dit Patty

- C'était aux environ de l'Empire State, dit Albert, peut être qu'il n'est pas venu…

- Tu crois qu'elle était tellement bouleversée qu'elle n'a pas regardé où elle allait ? Demanda Annie, oh mon Dieu !

- Le salaud ! Dit Archie avec colère.

- Ne sautons pas aux conclusions, dit Patty, attendons de voir ce que Candy va nous dire

Le docteur qui s'occupait de Candy, se dirigeait vers eux.

- M. André ? Vous pouvez allez la voir, elle a repris connaissance. Mais ne restez pas trop longtemps, elle a besoin de repos.

- Merci, docteur.

Ils entrèrent tous dans la chambre où se trouvait Candy. Elle avait les yeux fermés. Elle avait un pansement autour de la tête. Elle était pâle.

- Candy ? Dit Annie tout doucement

Candy ouvrit les yeux lentement avec difficulté.

- Où … où…s.. suis-je ? Demanda-t-elle, pourquoi… ma tête est si lourde ?

- Tu es à l'hôpital, ma chérie, dit Annie, tu as eu un accident.

- ….Un accident ?… Quel accident ? Dit-elle encore sous l'effet des sédatifs.

Elle ne comprenait pas ce que disait son amie.

- Je devais aller à New Yo… non… je suis déjà à New York je devais aller à mon rendez-vous et…

Son visage avait pâli de plus belle. La mémoire lui était revenue, elle avait raté le rendez-vous de sa vie !

« Oh mon Dieu, Terry ! Se dit-elle, il doit croire que je ne veux plus de lui. »

- Annie, Terry, oh mon Dieu, Terry pleura-t-elle, il ne sait rien, il croit que je l'ai abandonné…Terry, j'ai besoin de Terry ! J'ai manqué le rendez-vous ! Le rendez-vous le plus important de ma vie ! Annie, je ne le reverrai plus, Oh Annie, je l'aime tellement ! Terry, Terry ! Je dois me lever pour lui expliquer…mais, que se passe-t-il ? pourquoi mes jambes ne bougent pas ? je…je ne peux pas sentir mes jambes ! je suis paralysée ! Annie je ne peux pas marcher ! Oh mon Dieu !…Oh mon Dieu !

- Calme-toi Candy, s'il te plait, toute cette agitation ce n'est pas bonne pour toi. Archie, Albert allez chercher le docteur ou une infirmière !

Candy n'écoutait pas, elle était au bord de l'hystérie. Elle ne se rendait même pas compte que les autres étaient là.

- Terry, Terry, répétait-elle, j'ai besoin de Terry ! Terry mon amour, je t'aime, j'étais là, j'y étais presque !…et elle continuait à pleurer à chaude larmes et à l'appeler.

Le docteur entra dans la salle et lui donna un tranquillisant qui la calma presque aussitôt et elle ne tarda pas à sombrer dans un profond sommeil.

Une atmosphère de tristesse régnait tout à coup dans la chambre de Candy. Annie et Patty pleuraient. Archie ne disait rien et regardait par la fenêtre. Pour Albert, la crise de Candy était un retour cruel à la réalité, la preuve de son amour pour un autre homme. Elle était vraiment très amoureuse de son acteur. Les paroles de Candy étaient comme des lames tranchantes qui lui perçaient le cœur.

La nouvelle de l'accident de Candy avait attristé tous ses amis et ses proches. Melle Pony et Sœur Maria, avaient du calmer les enfants de la Maison Pony qui voulaient tous aller rendre visite à leur « chef » et lui remonter le moral. Candy était inconsolable pendant des semaines. Elle qui était le rayon de soleil de tout le monde, avait besoin elle même de ce rayon qui réchauffait les cœur des déprimés. Elle pleurait tous les soirs jusqu'à s'endormir. Elle était paralysée et elle avait perdu Terry, l'amour de sa vie. Les docteurs lui dirent que sa paralysie était temporaire. Elle devrait regagner l'usage de ses jambes. Mais Candy ne sentait rien. Elle était découragée et ne faisait aucun effort moralement ou physiquement.

Albert décida de faire venir ses proches pour lui donner un peu de courage. Melle Pony, Sœur Maria et les enfants avaient tous fait le voyage jusqu'à New York pour lui remonter le moral. Ils rencontrèrent Flanny à la gare et ils firent tous le voyage ensemble. La petite Rosemary était aussi très bouleversée d'apprendre la nouvelle. Elle insista auprès de sa mère pour avoir la permission d'aller voir Candy. Eliza finit par accepter rien que pour que sa fille cesse de l'ennuyer. Elle accompagna donc Albert et les autres. A la gare ils rencontrèrent Flanny qui allait aussi à New York pour voir Candy. Albert lui offrit de faire le voyage avec eux.

Lorsqu'ils arrivèrent tous à l'hôpital, Candy était dans le jardin. Son regard s'illumina lorsqu'elle vu tout le monde.

- Vous êtes tous venus me voir ! Dit-elle, incapable de continuer à broyer du noir devant tous ses amis.

- Bonjour chef ! Dirent les enfants de la maison Pony.

- Bonjour Candy, dit Sœur Maria

- Comment vas-tu petite ? Demanda Melle Pony.

- Candy ! Dit Rosemary on lui sautant au cou, j'étais tellement inquiète pour toi !

Candy était bouche bée et avait les larmes aux yeux. Tout l'amour que ses proches éprouvaient pour elle lui réchauffait le cœur. La vie

continuait. Elle ne pouvait pas s'arrêter là, à cause d'un accident.

- Candy, dit Flanny, je suis désolée de ce qui t'es arrivé. Tous les patients qui te connaissaient demandent où tu es allée. Ton sourire et ta chaleur leur manquent. Ils étaient tous désolés d'apprendre ton accident et ils t'envoient tous leurs souhaits de prompt rétablissement sur cette carte.

Elle lui une carte avec plusieurs signatures et mots gentils de la part des ses patients. Et elle continua.

- Je sais que je n'étais pas du tout aimable avec toi au début. Je croyais que tu perdais ton temps à l'école d'infirmière. Mais au cours des années j'ai vu quelle infirmière de qualité tu es devenue, non pas pour ta compétence que tu ne manques pas d'ailleurs, mais pour ta joie de vivre que tu communiques aux patients. Crois-moi, tu manques à tous tes patients. J'espère que tu auras quelqu'un d'aussi chaleureux pour t'encourager dans ce moment de détresse. Courage Candy. Nous pensons tous à toi dans nos prières.

- Candy, tu as toujours été la préférée des malades à cause de ta joie de vivre, on ne pouvait que te rendre la pareille, dit Melle Pony.

- Courage Candy, dit Sœur Maria, je prie pour toi tous les jours, tout ira bien. Le Seigneur a un plan merveilleux pour chacun de nous.

- Merci, Merci à tous pour votre soutient, dit-elle avec un petit sourire et des larmes de joie qui coulaient sur ses joues.

La visite continua et les enfants lui remontèrent le moral en lui racontant leurs dernières mésaventures et en lui chantant des chansons. Candy oublia ses problèmes pendant la visite.

Lorsque tout le monde fut parti, elle allait mieux. En lisant la carte de ses anciens patients et tous les mots gentils d'encouragement, elle versa une larme de joie. Petit à petit, elle accepta sa situation. Elle était triste d'avoir raté Terry. Au début elle refusait de manger, tellement elle était en colère contre elle-même. Comment avait-elle pu traverser la rue sans regarder ? Elle regardait l'édifice… elle savait bien qu'elle ne verrait pas Terry, c'était trop loin, mais elle avait regardé en l'air par réflexe, il était là, elle le sentait. Elle commença un programme de rééducation. C'était très pénible et très douloureux, mais Candy était déterminée à marcher. Elle devait marcher pour Terry. Elle voulait lui expliquer qu'elle avait une très bonne raison de lui avoir posé un lapin, mais elle devait marcher d'abord. Les docteurs lui avaient dit que ça prendrait plusieurs mois. Elle ne sentait rien dans ses jambes.

Albert voulait la ramener avec lui à Chicago pour s'occuper d'elle. Mais Candy refusa. Elle voulait rester à New York, même si ses projets ne s'étaient pas réalisés, elle avait décidé d'y habiter.

Albert décida alors, de lui trouver un autre appartement, au rez-de-chaussée. Il était un peu plus grand pour qu'elle puisse s'y déplacer avec son fauteuil roulant. Et une infirmière venait l'aider quotidiennement avec ses exercices.

Annie, qui venait la voir presque toutes les semaines avait une bonne nouvelle à lui annoncer un jour.

- Candy, je suis enceinte !

- Félicitations, ma chérie ! Archie est content ? C'est pour quand ?

- Oui, il est aux anges et c'est pour la fin du mois de mars.

- C'est merveilleux !

- Candy, tu ne penses pas que tu devrais essayer de contacter Terry ? Pour lui dire au moins ce qui s'est passé, je suis sûre qu'il comprendrait.

- Non, Annie. Je ne veux pas qu'il se sente obligé d'être avec moi à cause de ma paralysie. Il y a une possibilité qu'il ne soit pas venu.

- Tu ne crois pas à ça, Candy….

- Non, mais c'est une possibilité que je dois envisager, et si c'est le cas, je ne ferais que m'humilier devant lui. Il faut que je marche, comme ça s'il n'était pas venu…

- …il n'aura pas pitié de toi ? Mais Candy, s'il t'aime autant que tu l'aimes, je suis sûre qu'il était là et qu'il comprendrait.

- S'il te plait, Annie, parlons d'autres choses, ça fait trop mal.

- Ok, excuse-moi. Tu l'aimes toujours autant ?

- Je n'arrête pas de penser à lui. Je ne savais pas qu'on pouvait aimer autant une personne. Bon, ça suffit ! Parlons vraiment d'autre chose. Alors, tu veux un garçon ou une fille, cette fois-ci ?

- Je veux un enfant en bonne santé. Mais Archie voudrait un garçon pour l'appeler Alistair.

- J'espère qu'il sera content quel que soit le résultat.

L'hôpital où elle avait été transférée, lui avait offert un poste ou elle devait s'occuper des enfants spéciaux et malades. La vie continuait, sans Terry. Elle n'arrêtait pas de penser à lui. Il devait penser qu'elle ne l'aimait plus, oh si seulement il savait ! Elle l'aimait des toutes les fibres de son corps ! Mais elle ne voulait pas qu'il la voie dans son fauteuil roulant. Elle ne voulait pas de sa pitié. Elle voulait remarcher avant de le voir, car elle était au rendez-vous, elle devait s'expliquer, mais elle devait marcher d'abord.